La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°1327)

Les Nuits de Sophie au Château – (histoire écrite par Monsieur de Silence et textes améliorés par MDE) – (Suite de l'épisode précédent N°1326) -

Monsieur le Marquis sait plus que quiconque, modeler Ses esclaves pour en faire des partitions d’une précision millimétrée à la perfection… Je souriais intérieurement d’entendre la présence de Maitresse, et plus encore de l’entendre de cette manière enjouée. Je m’autorisais un instant à croire que je n’avais pas causé d’énième catastrophe.

- Exceptionnellement je t’autorise à te lever seule, et à faire un pas vers moi.

J’étais un instant surpris. Comme elle le soulignait par le caractère exceptionnel de cet ordre, me lever seule, figurait parmi les choses que je n’avais pas le droit de faire. Je m’employais alors à vérifier d’abord l’absence d’obstacle au-dessus de moi d’un mouvement lent de mon bras droit avant de me lever avec une lenteur toute similaire. Une fois debout, j’enchainais sur un pas en avant, prête à tout pour éviter une chute, tout en cachant ce fait. J’avais essayé de faire cela de manière naturelle… A peine avais-je posé le pied, que Maitresse me saisit le poignet pour m’attirer à elle. Passé mon étonnement, je me ressaisissais, désormais assise sur ses genoux. Comme chaque fois qu’elle me prenait dans ses bras je demeurais passive, telle une poupée ne sachant se permettre autre chose que de garder ses mains nouées.

- Comment vas-tu ?

Tout était si soudain et pourtant si doux que j’en étais toujours plus désarçonnée.

- Je vais bien Maitresse.

- Je te veux moins laconique, ta réponse ne me plait pas dans cet état, d’autant plus qu’elle me parait uniquement disposé à me cacher des vérités qui te perturbent, sûrement de manière involontaire. Ouvre-toi plus, nous ne sommes que toutes les deux. Ne crains rien et tu sais que tu dois tout me dire.
- C’est que je ne sais pas ce qui pourrait être hors de propos à vos yeux …
- Rien n’est hors de propos, me dit-elle après m’avoir pris le menton entres ses doigts délicats.

Ne te sens bloquée par aucun tabou, je veux tous savoir, de tes états d’âmes à ton confort.

Je pouvais presque sentir son regard brûlant sur moi, il irradiait de mes souvenirs pour s’imprimer comme la réalité. Rassurée, je commençais un récit détaillé, parlant de mon trouble perpétuel en ces terres étrangères, de mes rapports agréables avec Keira MDE et Phryné MDE comme de ceux autrement plus compliqués et nimbés désormais d’un voile d’oublis, et de ressentis pourtant encrés en moi, avec les hommes de la forêt.

- Je vous prie encore de m’excuser pour vous avoir poussé à me punir, Maitresse, lui dis-je les yeux humides.
- Tu es toute pardonnée, ma chérie, me répondit-elle, en déposant un baiser sur mon front.
- Mais … (et je doutais de ma capacité à finir ma phrase.)
- Mais ? Si tu es là c’est pour tout me dire, et même si tu as commencé difficilement, je suis contente de t’entendre me parler, alors continue.
- Je ne suis pas certaine de pouvoir subir une nouvelle fois une punition de cette difficulté.

Si je sentis Maitresse se crisper autour de moi, ce ne fut qu’un bref instant fugace. Je pensais avoir dépassé ce droit de confession, mais ce n’était pas le cas.

- Ce n’est pas grave, je te promets que ce ne sera plus à l’ordre du jour. C’était exceptionnel et tu es désormais bien au-dessus de cela.

Il y avait de l’émotion de sa voix.

- Tu restes mon esclave malgré tout, mais tu es désormais également ma fille adoptive. Comme j’en avais déjà esquissais l’explication, tu vas avoir de nouvelles tâches, de nouvelles formes de libertés, même si tu me devras toujours une obéissance absolue.

Après une pause, elle reprit :

- Comme ton collier porte le médaillon gravé des armoiries de notre famille, il est un double symbole. Tu le porteras que tu sois à mes pieds comme mon esclave ou à mes côtés comme ma fille. Tu feras la différence entre ces deux états qui ne s’oublient pas mutuellement, en étant vêtue ou bien dévêtue.


Moi qui me faisais déjà des nœuds au cerveau, elle venait de rendre la chose simple. Si je suivais cette règle j’étais alors en ce moment dans mon état d’esclave.

- Ce soir, tu apparaitras à mes côtés principalement comme ma fille, même s’il n’est pas exclu que j’ai besoin de toi comme mon esclave. Comme toutes les jeunes filles de notre famille et comme j’ai dû le faire jadis, tu devras faire ce soir ton entrée dans notre monde aristocrate et mondain de manière officielle. Cette entrée se fait selon nos traditions, au travers d’une valse au bras d’un Maitre de grand renom. Et pour la tienne, j’ai obtenu que Monsieur le Marquis d’Evans soit ton cavalier. Considère cela comme un grand et immense honneur car c’est l’un des plus grands Maitres du monde… A l’opposé de ta condition durant cette danse, tu retrouveras ta condition d’esclave ensuite car cette nuit tu Lui appartiendras, c’est sa récompense pour avoir gagné notre amical duel.

- A ce sujet … j’ai eu très peur pour vous, peur que vous ne soyez blessée en désignant notre Hôte comme le vainqueur.
- Je te remercie de ce sentiment, même si c’est à moi d’avoir peur pour toi dans l’ordre naturel des choses.

Même si je n’avais rien demandé à ce sujet, préférant lui avouer ma peur passée, elle compléta :

- Concernant ta nuit avec Monsieur le Marquis, sache que c’est un homme exigeant, d’une immense expérience et toujours juste. Il cherchera sans doute à te tester. Nous sommes une famille discrète dans notre monde. Malgré la réputation de nos soirées, elles se font rares. Nous risquons également d’être fortement sollicitées ce soir.

Je comprenais parfaitement. La nouveauté étaient toujours apprécié et j’avais compris que chaque Maitre gérait son domaine à sa manière, alors le plaisir n’était jamais dissimulé lors de nouvelles rencontres.

- J’espère que je serais à la hauteur de votre enseignement, Maîtresse.

J’étais toujours assise sur ses genoux, confortablement placée dans ses bras qui ne m’ont lâchée durant notre discutions que pour me caresser le dos ou les cheveux.
Je respirais son odeur à pleins poumons comme chaque fois qu’il m’en était donné l’occasion, une main massant le poignet opposé. Ce poignet. Je n’y avais pas fait attention jusque-là mais depuis le début de cette étreinte, je devais faire ce geste simple. Maitresse devait l’avoir remarqué sans en faire la remarque, à vrai dire c’était un toc qu’elle me connaissait. J’essayais de le restreindre mais cela m’était compliqué. Une réflexion en entrainant une autre, je réalisais également que Keira MDE et Phryné MDE avaient pu remarquer mon poignet. Au souvenir de ses traces, je me mis à frissonner.

- Elles les ont vues, n’est-ce pas ? Elles ont compris ?, dis-je toute penaude, me sentant soudain très mal à l’aise.

Maîtresse comprit immédiatement à quoi je faisais allusion, elle me connaissait que trop bien.

- Elles l’ont vu durant ton bain et elles en ont fait un rapport quasi immédiat, me répondit Maitresse sur un ton se voulant rassurant. Tu ne crains rien à ce sujet ici, c’est une chose que Monsieur le Marquis prend très au sérieux. Je l’ai mis au courant, lui priant la discrétion, qu’il tiendra, tel le grand homme d’honneur qu’il est.

Si elle me le disait, je ne pouvais que la croire. Ma confiance lui était acquise depuis longtemps et je savais qu’elle n’en abusait pas. C’était impensable pour moi qu’elle puisse faire la moindre chose qui n’était pas pour mon bien. Un sourire recommençait à se dessiner sur mon visage après ce bref moment de panique. La discutions touchait à sa fin.

- Alors, ne te sens-tu pas mieux désormais, me demanda Maitresse ?
- Si Maitresse.
- Nous reproduirons plus souvent l’exercice. Tu penses, par erreur, que certaines choses à ton sujet ne m’intéressent pas ou qu’elles ne pourraient être qu’un ennui pour moi. C’est absolument faux. Tu dois être transparente avec moi, pour ton propre bien. Tu n’es pas prête à avoir ton propre jardin secret.

Maitresse avait raison et je devais me l’avouer, cette discussion m’avait fait un grand bien.
Je ne pensais pas que parler, de tout ce que je pouvais avoir sur le cœur ou dans l’esprit, à Maitresse me délivrerait d’un tel poids.

- Bien, lève-toi et attend un instant.

Je me levais prête à obéir. Elle me lâcha une seconde et revint celle d’après pour me vêtir d’un peignoir moelleux me couvrant jusqu’aux chevilles. Elle le noua pour moi.

- Comprends-tu ce que cela signifie ?

Je comprenais doucement, réalisant bien plus loin du simple geste le sens profond de ce dernier.

- Maitresse …
- C’est maman, me dit-elle visiblement dans un état similaire au mien qui finit entre larmes de bonheurs et étreintes maternelles.

Ce moment fut sûrement le plus doux de ma vie. Malgré le fait qu’elle me l’avait déjà affirmé, ce fut le moment où je réalisais définitivement, sûrement grâce à la règle du vêtement, que j’étais sa fille, certes adoptive, mais sa fille tout de même, et que j’avais désormais une mère aimante… et en même temps, une Maîtresse si Dominante…

(A suivre …)

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