Il Suffit D'Un Mensonge - Partie 5
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite
Partie 4
Seconde version alternative
« La fidélité, la loyauté et la franchise. Tu te souviens ? Mas-tu été infidèle ? Franchement, si jen crois ce que je viens dentendre, je dirais que oui, même si tu ne las pas désiré. Mas-tu été loyale ? Depuis vingt-cinq ans, je me le demande maintenant. As-tu fait preuve de franchise envers moi ? Là, force mest de constater que non. Tu mas menti. Tu mas menti depuis tout ce temps. Chaque jour de notre vie, depuis vingt-trois ans, tu as eu ce secret dans la tête et il ne ta jamais paru trop lourd à porter. Souviens-toi, nous avons élevé nos filles dans cet esprit de franchise, de toujours tout se dire. Quil est moins inacceptable de dire la vérité plutôt que de la cacher, même si elle peut faire mal à entendre. Bien sûr il ta e, mais seulement au début. Il me semble bien que tu aies joui dans ses bras. Et deux fois. Si tu savais comme je me sens blessé, comme je me sens trahi. »
Sandrine se leva et sapprocha de lui. Son visage était ravagé par les larmes.
« Mon amour, si je ne ten ai jamais parlé, cest que je ne voulais pas te faire souffrir. Je nai jamais voulu te faire du mal. Tu es tout pour moi. Ce ne fut quun moment, quun moment que je regrette depuis lors et que je regretterai toute ma vie. Je ne tai jamais trahi. Je ne te lai pas dit pour ne pas briser notre amour qui me comble et ma toujours comblé. Je nai jamais aimé que toi et naimerai jamais que toi. »
« Tais-toi. Ne pas dire, cest mentir. Tu aurais continué à vivre comme sil ne sétait rien passé ? Tu aurais pu continuer à me regarder dans les yeux et me dire que tes valeurs sont la fidélité, la loyauté et la franchise ? Et devant Christian, comment as-tu fait depuis toutes ces années. Le matin quand il venait me chercher pour courir, quand nous dînions chez eux ou quils venaient dîner à la maison ? Vous avez fait comme-si ? Vous avez fait comme sil ne sétait jamais rien passé ? Le cocu nen saurait jamais rien ? Cest ça tromper finalement.
« Pardonne-moi mon amour. Je ferai ce que tu voudras pour me faire pardonner. Je ferai tout pour que tu aies de nouveau confiance en moi. Tu es mon seul et unique amour et je taime de toutes mes forces, de tout mon cur. »
« Moi aussi je tai aimé de toutes mes forces et de tout mon cur. Mais je suis terriblement blessé. Jai entendu la bande son au moins une dizaine de fois et, elle est désormais gravée dans mon esprit. Ton mensonge a détruit tellement de choses que je ne sais plus où jen suis. Je vais partir. Profiter de mon cadeau pour faire le tour du monde et, surtout, réfléchir à notre avenir si nous en avons seulement un. »
Alexandre se tourna vers son aînée.
« Manon, mon cur, je te confie les clés de lentreprise pendant mon absence. Nous serons en contact tous les jours et je taiderai à tenir les rênes du conseil dadministration. Jocelyn tépaulera, jai toute confiance en lui. Ta mère peut rester à son poste, cela ne regarde quelle. »
Manon se jeta dans les bras de son père et lembrassa sur la joue.
« Oui papa, je te promets de tout faire pour que tu sois fière de moi. »
Alex se tourna de nouveau vers Sandrine.
« Je vais mabsenter un an. Lorsque je reviendrai, tu sauras ce que jai décidé quant à notre couple. Je pars demain matin. »
Sandrine seffondra de nouveau sur une chaise et ses trois filles la soutinrent tendrement.
Le périple dAlex commença, comme il lavait dit à Sandrine, dès le lendemain. Le bateau longea latlantique et passa par le Cap pour rejoindre lOcéan Indien. Le temps passait trop lentement et Alex se morfondait sur le pont. Les journées se ressemblaient toutes. Il prenait son petit déjeuner avec le capitaine en lisant le journal et en écoutant la radio.
« Mais Fred, comment est-ce possible que lon voit la terre, ne devrions-nous pas croiser au large de lile de la Réunion ? »
« Absolument, mais jai dû faire un petit détour pour nous ravitailler. Nous allons accoster à lile Maurice, à Port Louis pour quelques heures le temps de faire le plein. »
« Tu connais bien cette ile ? Quest-ce quil y a à voir ? »
« Jai un très bon ami qui tient le restaurant Mer Rouge au port. Tu diras que tu viens de ma part, il te fera son menu spécial langouste à la mauricienne, tu men diras des nouvelles. »
« Ok, tu me donnes ladresse ? »
« Cest tout petit ici, tu prends mon scooter, jai un GPS de poche, je te mettrai ladresse, tu trouveras facilement. »
Alexandre alla se changer pour cette escale inattendue et pris donc le scooter du capitaine. Il emprunta le boulevard portuaire et neut que quatre cents mètres à faire pour trouver le restaurant. Il se présenta et un chef haut en couleur vint laccueillir. Il le guida jusquà une salle en terrasse. Il faisait chaud et lair était pesant. La terrasse était arborée et les ombrages apportaient une fraîcheur bienfaitrice.
« Puis-je massoir à ta table ? »
Il se leva, se retourna et se retrouva face à une Sandrine très élégamment vêtue, arborant une jolie paire de lunette de soleil.
« Sandrine, mais
comment
que fais-tu là ? »
Elle ôta ses lunettes et il vit son visage souriant mais fatigué et triste. Il la prit dans ses bras.
« Mais comment diable as-tu su ? »
« Je peux masseoir ? »
« Mais bien sûr. »
Il recula la chaise en face de sa place et laida à sasseoir.
« Jespère que tu ne nous en voudras pas. Cest Manon qui a tout organisé. Elle ma dit quelle en avait assez de me voir dans cet état de tristesse et dabandon. Elle ma emmenée dans une boutique de soin pour me refaire une santé et un visage présentable. Elle a contacté le capitaine de ton bateau et organisé cette rencontre surprise. »
« Ah cette Manon. Elle métonne de plus en plus chaque jour. »
« Je tremblais de peur que tu me rejettes et, finalement jai pris mon billet davion et je suis venu ici. »
« Mais tu es arrivée quand ? »
« Il y a une heure. Jai pris un taxi et tourné en rond en attendant que tu arrives au restaurant que le capitaine devait te conseiller. »
« Eh bien, vous mavez bien eu. »
« Tu nes pas trop fâché ? »
« Mais non, bien au contraire. »
« Tu mas tellement manqué, si tu savais. Je me désespérais et je narrivais pas à men sortir. »
Il se pencha et lui prit la main.
« Je suis heureux de te voir. Toi aussi tu mas manquée. »
« Si tu savais comme je men veux de tavoir caché tout cela pendant toutes ces années. Mais cétait plus fort que moi. Je ne voulais pas que tu souffres à cause de moi. Je taime tellement, javais peur de te perdre si je te disais ce quil sétait vraiment passé. »
« Écoute
»
« Non, toi, écoute. Les sons sont parfois trompeurs. Tu as cru que javais eu un orgasme avec Christian, mais cest faux. Il ma blessée parce que je nétais pas prête. Mon corps, ma tête et surtout mon cur nétait pas prêts. Il était dix fois plus fort que moi et il ma maintenu les bras sous moi pour que je ne puisse pas me défendre. En plus, jétais terrorisée à lidée de me retrouver de nouveau toute seule. Cest pour ça que le soir de ton retour, je nai pas voulu faire lamour. Javais encore mal et les stigmates de ce viol nétaient pas encore effacés. Je te jure sur la tête de nos trois s que je nai, à aucun moment, été consentante. Javais tellement honte, tellement honte de moi, de mon corps, cest pour ça que je nai pas voulu ten parler. Je sais que cest une terrible erreur et que jaurais du tout tavouer, mais cétait au-dessus de mes forces. »
« Je crois que je commence à comprendre dans quel dilemme tu tes trouvée. Tu sais, ma colère était réellement profonde. Je me sentais humilié et trahi. Tu as toujours été tout pour moi. Je donnerais ma vie pour que cela ne se soit jamais produit et que je puisse effacer cela de ma mémoire. »
« Je ne tai pas trahi. Je nai pas voulu que tu souffres. Sache que jai effacé de mon corps et de mon cur toutes les traces de ce crime. Dès que nous avons refait lamour, tu mas redonné lenvie de me donner à toi, lenvie de crier de plaisir dans tes bras. Je nai jamais été quà toi. »
Le serveur leur apporta un cocktail sur lequel ils se jetèrent comme assoiffés par léchange quils venaient davoir. Le premier, Alexandre repris la parole. Il tenait toujours la main de Sandrine.
« Écoute, voilà ce que nous allons faire. Tu vas venir avec moi sur le bateau et nous allons terminer ce tour du monde tous les deux. On verra sil est encore possible de reconstruire les liens qui nous ont toujours unis. »
Sen fut trop pour Sandrine qui seffondra en larmes. Il se leva et se pencha sur elle, lentourant de ses bras.
« Allons, là, là. Tout va bien. »
Elle se leva et ils sétreignirent.
« Mon amour, si tu savais comme jai rêvé de ce moment. Non pas que tu veuilles que je vienne sur ton bateau, mais que tu me prennes dans tes bras, que je sente la chaleur de ton corps contre le mien. Ça ma tellement manqué, tu mas tellement manqué. Oh pardon mon amour, pardon pour ne pas tavoir tout dit, javais tellement honte de moi, je me sentais sale, je me sentais avilie et souillée. Je ne savais pas si, après te lavoir dit, tu me jugerais toujours digne de toi. »
« Tais-toi. Tu es ce que jai de plus précieux au monde. Nous avons construit une histoire magnifique, nous avons fait trois merveilleuses filles et notre amour a été un exemple de force et de sincérité. »
« Je taime, si tu savais comme je taime. »
« Moi aussi je taime mon amour. Viens, reprenons le cour de notre vie là où elle naurait jamais dû sinterrompre. »
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