Erotisme Et Poésie (1) : Ronsard : « Plût-Il À Dieu» (Ronsard)
Dans le cadre de la diversification des textes que je publie sur HDS, jai souhaité donner une place à la poésie érotique.
Javais déjà publié, à la fin du texte consacré à la poétesse Sappho (« Histoire des libertines (1) : Introduction et Sappho la poétesse de Lesbos », paru le 14 août 2017) un poème de celle-ci intitulé « Ode à une femme aimée »
Jaime la poésie, comme jaime lérotisme. Cest donc tout naturellement que jai envie de publier ici des poèmes érotiques.
Jai relu récemment l « Anthologie de la poésie érotique » publiée aux Editions NiL en 1995 et dont lauteur est le chanteur Pierre Perret.
Il y a sélectionné, sur 663 pages, de nombreux poèmes, de lAntiquité à nos jours, près de 140 auteurs, dont des textes peu connus, mais tous magnifiques. Ils évoquent, comme dit léditeur en page de couverture « la sensuelle volupté, la franche gaillardise, les raffinés supplices, le libertinage, avec toujours ces maîtres mots : désir et plaisir. »
De Ronsard à Rimbaud, de Verlaine à Genet, de Louise Labé à Joyce Mansour, de Sade à Bataille, de Jouve à Calaferte, de Pierre Louÿs à Franck Venaille, de Michel Leiris à Bernard Noël, tant de poètes ont exprimé l'incroyable besoin d'impudeur qui parfois les saisit. Ils disent les jeux de la langue et du sexe, avec toutes leurs saveurs, du sucré au salé, de l'implicite à l'explicite.
On mesure lintensité inhérente à toute notre poésie érotique : cette soudaine et si particulière force quacquiert le langage dans la forme bien définie quest le poème. Rien de plus explosif et, parfois, de plus irrésistible, que ces vers qui parcourent toute la gamme du lyrisme érotique, de lobscénité la plus provocante ou la plus jubilatoire à la rêverie la plus insistante, à la hantise charnelle la plus éperdue.
DEDICACE A PHILIPPE ET A AGUN
Je suis hypersexuelle et, dans mes relations, je recherche le plaisir.
Jaime, jadore, quand celui ou celle qui maime et me désire, madresse une poésie érotique. Cest avec Philippe que jai développé cette pratique. Il aime me lire une poésie érotique avant que nous fassions lamour.
Philippe, mon mari candauliste, nest pas lhomme qui me donne le plus de plaisir dans lacte sexuel. Il est celui qui sest le plus préoccupé de mon plaisir, en me poussant à assumer sans freins mon hypersexualité. Il est heureux quand je jouis, les regards que nous échangeons alors quun amant me baise, me le disent sans que nous ayons besoin de parler. Et Philippe est lhomme que jaime, au-delà des moments difficiles et même de nos trahisons. Dautres, nombreux, ont possédé mon corps en me faisant jouir. Lui, avec qui je partage ma vie, mes passions, mes valeurs, possède mon cur et mon âme.
Cest donc à Philippe et à lautre personne qui partage mon cur, Agun, que je dédie ces poèmes, que jaime tant entendre déclamés à haute voix par mes amours. Ces mots, écrits par les poètes, ils expriment leur amour et leur désir. Ils témoignent de la force de nos sentiments. Ils créent chez moi une sorte de frisson, de désir, car les mots, surtout prononcés par celui ou celle quon aime, sont érotiques.
Pour démarrer cette nouvelle série de textes, jai choisi un poème de Ronsard, qui rend hommage à la beauté des femmes et à lun de leurs atours, objet de désir, leur poitrine.
RONSARD : « Plût-il à Dieu navoir jamais tâté »
Pierre de Ronsard (1524-1585) est considéré comme le prince des poètes et le poète des princes. Il a laissé une vaste uvre et a abordé de nombreux thèmes.
Jai retenu ce magnifique poème, issu du « Premier livre des amours », écrit en 1552.
Je lai choisi car ces vers sont un magnifique hommage à cet élément essentiel de la féminité quest la poitrine.
Dans mes textes autobiographiques, jai souvent parlé de mes seins.
Je les ai toujours trouvés petits, mais jai très vite constaté quils provoquaient le désir des hommes. Jai donc toujours aimé quand les hommes les « matent » et donc, dès ladolescence, jai préféré les décolletés provocants et rechigné à porter un soutien-gorge.
Cela ma toujours poussé à choisir des vêtements comme des tee-shirts échancrés, des chemisiers translucides et souvent mal boutonnés ou encore des robes au décolleté vertigineux. Cet exhibitionnisme a naturellement été particulièrement encouragé par Philippe, y compris lorsquil a choisi pour nos deux mariages, et surtout le premier, des robes aussi magnifiques quindécentes.
Oui, si je le pouvais, je me promènerai, en été du moins, torse nu et je suis évidemment une adepte du topless sur les plages et jaime beaucoup les plages nudistes.
Lautre chose que jai constaté dès ma puberté, cest lextrême sensibilité de mes seins, une de mes zones les plus érogènes. Jaime les caresser et triturer mes tétons quand je me livre aux plaisirs solitaires. Ils expriment mon excitation, en particulier mes tétons qui se dressent, se durcissent quand jai envie. Pour un observateur attentif et surtout pour un amant qui me connait bien, cest un signe qui ne trompe pas. Jaime surtout quand mes amants soccupent longuement de mes seins, les caressent, titillent mes tétons, les sucent. Lexcitation monte en moi et je nai plus quune envie, celle dêtre baisée.
Cest ainsi que Rachid, que je ne connaissais pas mais qui avait été bien renseigné par Philippe, a pu vaincre ma résistance et faire de moi ce quil voulait dans lascenseur de notre immeuble (voir « Philippe, le mari candauliste et Olga, lépouse hypersexuelle (10) : Rachid et Olga », paru le 1er janvier 2017)
Jai donc choisi un poème de Ronsard qui rend hommage aux seins des femmes
« Plût-il à Dieu navoir jamais tâté
Si follement le tétin de mamie !
Sans lui vraiment lautre plus grande envie,
Hélas ! ne meût, ne meût jamais tenté.
Comme un poisson, pour sêtre trop hâté,
Par un appât, suit la fin de sa vie,
Ainsi je vois où la mort me convie,
Dun beau tétin doucement apâté.
Qui eût pensé, que le cruel destin
Eût enfermé sous un si beau tétin
Un si grand feu, pour men faire la proie ?
Avisez donc, quel serait le coucher
Entre ses bras, puisquun simple toucher
De mille morts, innocent, me foudroie. »
Pierre de Ronsard
REFERENCES
Outre louvrage déjà cité de Pierre Perret, je mentionnerai également :
aux éditions Gallimard, paru en 2017 « Eros émerveillé, anthologie de la poésie érotique française »
En 2004, Jean-Paul Goujon avait également publié une « Anthologie de la poésie érotique française » Fayard) Rassemblant plus de 900 poèmes séchelonnant du XVe siècle au milieu du XXe siècle
Les références à la poésie érotique sont nombreuses sur internet. Je recommande plus particulièrement :
https://www.poetica.fr/categories/erotique/
https://short-edition.com/fr/categorie/poetik/erotisme?order=featured
http://www.lecturissime.com/2017/02/eros-emerveille-anthologie-de-la-poesie-erotique-francaise.html
https://poesiedanger.blogspot.com/2007/09/pomes-classs-sous-x-13.html
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!