Une Si Brave Épouse 4
Tout est dit ou presque. Odile a manqué son accouplement avec Clément. Le garnement s'est enfui, vraisemblablement pour rattr la fille grosse de lui. J"ai démontré à ma femme qu'elle portait une lourde responsabilité dans l'événement. Elle avait multiplié les efforts pour être attrayante. La récompense de ces efforts ne s'était pas fait attendre. Clément, fils de nos voisins, jeune coq porté sur la chose, avait remarqué les soins apportés, par sa voisine à son apparence. Avec le flair précoce du séducteur, il avait compris que cette femme mure serait une proie facile et il avait tenté sa chance. Seule l'irruption de sa fiancée hurlante avait empêché la consommation complète du double adultère.
Sans doute mes reproches ont-ils manqué de délicatesse. A trop vouloir prouver j'ai désespéré Odile. Enfin, il faut comprendre que la révélation de mon état de mari trompé a été brutale. Ma réaction a pu paraître violente à l'infidèle, alors que je la croyais plus raisonnée que méchamment passionnée. On devrait trouver normal dans cette situation de réagir avec excès au flagrant délit. Je n'avais ni hurlé ni frappé. Mais Odile, privée du plaisir escompté avec Clément, blâmée pour avoir provoqué la faute, honteuse d'avoir été surprise pendant l'accomplissement de l'acte et traitée de corruptrice de mineur, inquiète de mon absence au repas de midi et persuadée d'être abandonnée par ce mari qui ne revenait pas, a recouru à la solution extrême.
Tout allait de travers, l'avenir promettait d'être sombre: Odile a voulu fuir, elle a utilisé mon vieux rasoir couteau , hérité de mon père, rangé dans un tiroir de la salle de bain, inutilisé mais gardé en souvenir. Elle n'a pas cru à un possible pardon. De plus elle a dû redouter la propagation de la nouvelle de sa débauche. La fiancée de Clément devrait justifier leur rupture,. Sa famille comme celle du garçon éclaboussée par le scandale saurait, puis demanderait justice et réparation.
Les ambulanciers au départ de la mourante vers l'hôpital, ont refusé de m'emmener avec ma femme. Ils m'ont de plus recommandé d'attendre la police et surtout de ne rien toucher dans la salle de bain. Accablé par la succession de malheurs, je devenais même le premier suspect. J'étais atterré devant le dernier message de ma femme, quand deux enquêteurs ont débarqué dans mon chagrin. La question la plus aimable de ces fins limiers à été éprouvante :
- Nous vérifierons que c'est l'écriture de votre épouse. En admettant que le texte soit de sa main, pouvez-vous affirmer que votre femme n'a pas écrit sous la contrainte ce texte dicté par vous ? Craignez qu'elle survive et vous accuse d'avoir usé de violence.
Ils ont visité la maison, de la cave au grenier, sont partis avec un air mystérieux. Ils emportaient l'arme du crime. A leur mine suspicieuse j'étais le coupable idéal. Cocu, furieux et sournois, les deux hommes s'étaient formé une opinion. Si bien qu'ils me livraient à ma peine, souhaitant peut-être que, dans mon désespoir, je mette fin à ma vie et à une enquête pénible pour eux.
Le lendemain, par un coup de téléphone, on me fait savoir que ma femme a raté son suicide: elle vivra. Je n'ai pas le coeur à plaisanter, mais je relève, in petto, qu'elle a raté sa journée d'hier au moins deux fois. Je passe du remords de celui qui a mal géré la situation au soulagement de la savoir en vie. On gâte ma joie en quelques mots :
- Non, vous ne pouvez pas lui rendre visite aujourd'hui, avant qu'elle ne soit en état de parler. Personne ne doit influencer ses premières déclarations. Demain après-midi ou en soirée, peut-être pourrez-vous l'apercevoir.
Toujours suspect, mais libre ! Je peux reprendre le cours de mes tristes pensées, ressasser mes regrets, ruminer mes remords, peser le poids de mon attitude dans la décision de ma femme d'en finir.
Dans le couloir, on m'appelle. Je me retourne et reconnais Roland, le collègue de bureau d'Odile. On s'est rencontré plusieurs fois dans les grands magasins ou les hypermarchés, sans avoir noué de relation particulière. Odile m'a expliqué qu'ils s"entendent bien, en raison des longues années de travail commun. Dans mon état de prostration, le son d'une voix étrangère mais qui semble compatir me fait du bien. C'est gentil de la part d'un collègue de s'informer de la santé de ma femme. Nous nous saluons, je suis maintenant moins malheureux. On ne m'accuse plus, on m'adresse la parole J'accueille cet homme avec bienveillance.
- Je suis Roland.
L'entrée en matière sous-entend que ma femme m' a suffisamment parlé de ce collègue. Il respire en cherchant sur mon visage une réaction. J'écoute sans plus, Roland doit être déçu de mon apparent manque d'enthousiasme. Il reprend la parole.
- Vous avez eu la chance de la voir; on me l'a refusée. Comment se porte-t-elle ? A-t-elle la vie sauve? Aura-t-elle des séquelles ?
Je reste ment vague:
- On me dit qu'elle est sauvée. Elle est encore trop faible pour parler beaucoup.
Je ne dis pas qu'elle est restée muette.
- On n'a pas voulu me laisser entrer. Je comprends mieux. Il ne faut pas trop la fatiguer après le choc. Je ne l'aurais pas crue capable de ce geste de désespoir. Pas elle, si pleine de vie
- Je suis comme vous incapable d'expliquer sa décision. Quel mal lui ai-je fait pour qu'elle veuille me quitter ainsi ? J'ai beau réfléchir.
- Vous culpabilisez aussi ? Je me demande si je ne suis pas aussi un peu à l'origine de son envie de mourir?
- Vous ? Pourquoi donc? Elle aurait connu des problèmes professionnels ?
- Ah! Non. Au contraire elle travaillait avec joie. Mais elle ne vous a rien dit à propos de moi ?
- A propos de vous ? Qu'aurait-elle dû me dire. En quoi seriez-vous mêlé à ses problèmes?
- Elle m'avait assuré que vous saviez à propos de nous. Bon, Son acte de désespoir est trop difficile à supporter. Je me sens coupable. Je veux me libérer du poids de ma responsabilité. Si je l'ai poussée à bout, je dois vous fournir la clé nécessaire à la compréhension de sa tentative. Mes aveux pourraient atténuer votre chagrin.
- Pourriez-vous être plus clair ? Comment pouvez-vous supposer être à l'origine de son dessein macabre?
Voilà. Je suis passé chez vous le cinq décembre. Odile et moi avons eu des mots. Elle m'a mis en colère, j'ai répliqué par des accusations et des phrases que je ne pensais pas. Peut-être ai-je été blessant ou trop énervé. Je suppose qu'elle en a conçu une forte déception. A-t-elle cru au pire ? C'est la source de ma mauvaise conscience.
- Odile et vous... des mots? Est-ce croyable? Mais des mots à propos de quoi?
- La grève nous accordait une journée de liberté. Elle et moi avions rendez-vous. Ne la voyant pas venir, j'ai voulu savoir quel type d'empêchement la retenait. Voilà pourquoi je me suis rendu chez vous. Or, comme j'approchais, je vous ai vu quitter la maison. La grève vous avait permis de rester à la maison et Odile n'avait pas pu sortir. J'ai voulu vérifier cette hypothèse.
A ma vue, Odile s'est mise à crier de façon incompréhensible:
- Ah non ! Il ne manquait plus que toi ! Quoi, notre rendez-vous ? Ote-toi ça de la tête. Trop c'est trop. Va-t-en et que je ne te voie plus. Allez, dehors
- Jamais Odile ne m'a parlé sur ce ton.
...
- Répétez... Votre liaison ? Vous avez dit "notre liaison". Quelle liaison ? Attendez... Que dois-je comprendre ?
- Excusez-moi, Ce jour là Odile m'a juré que vous étiez au parfum. Enfin l'impair est commis. Je regrette, mais vous avez droit à la vérité. Odile ne voulait plus me voir car je la compromettais davantage après l'affaire du matin. Si son mari apprenait que nous étions amants , il ne le supporterait pas. Elle jurait que plus jamais elle ne le tromperait ni avec moi ni avec quiconque. Elle se justifiait :
- Tu comprends, notre amour est impossible. Ca tournera au malheur. Nous n'aurions jamais dû commencer. Sachons finir. Tu as une femme, trois s. Tu ne peux pas ou tu ne veux pas divorcer. Un jour ou l'autre on nous surprendra. Cela fera scandale .Que deviendrai-je si je me retrouve seule ?
Un peu à la légère j'ai répondu que si nous savions rester discrets, nous pouvions continuer à vivre comme nous le faisions depuis des semaines. Il suffisait de prendre des précautions pour ne pas éveiller de soupçons. Elle ne voulait plus rien entendre
- Non, c'est fini. S'il le faut je changerai d'emploi. Maintenant tu pars ou je vais voir ta femme et je lui raconte nos amours au bureau , à l'hôtel ou chez moi quand mon mari est au boulot.
Moi, le cocu, je suis sidéré. Je le laisse parler, je ne sais pas si je comprends bien son histoire étrange, presque incroyable. Ce type est-il fou? Comment peut-il penser devoir me raconter une trahison de ma femme ? Il me rapporte les menaces d'Odile, il ajoute ses propres réponses :
- Dans ce cas je vais raconter à ton mari tout ce que tu fais avec moi dans les mêmes lieux. Oeil pour oeil, tu connais?... Je ne comprends pas. Jusqu'ici tout va bien entre nous. Tu n'aimes plus ton mari, tu restes avec lui parce qu'il assure ton confort. C'est moi que tu aimes. Faire l'amour avec moi, c'est tellement mieux! dis-tu. Réfléchis, tu ne peux pas me laisser tomber au milieu d'une extraordinaire histoire d'amour. On continue ou ton mari aura de mes nouvelles.
Leur dialogue s'envenime :
- Salaud! Tu veux briser mon ménage. Tu choisis le moment. Vas-y. Raconte tout à Jean. Tu vas tomber sur un bec, parce que Jean sait déjà tout. Il est d'accord pour que je prenne mon plaisir avec toi. Il exige juste que je te sois fidèle. Alors tes menaces tu te les mets où je pense. Fous le camp, retourne dans ta famille.
Elle m'a poussé vers la porte.
. Est-il vrai qu'elle vous racontait nos ébats en détail.
- Non, c'est faux. J'ignorais tout de vos relations amoureuses. Elle vous a dit qu'elle ne m'aimait plus ?
Il ne relève pas, tout à son raisonnement:
- Je m'en doutais. Je vois clair maintenant. Elle a eu peur de mes menaces. Elle a craint vos réactions si je révélais notre amour et elle a trouvé une solution pour échapper aux conséquences de l'adultère consommé. Je suis le principal responsable de sa recherche de la mort. Pourrez-vous me pardonner ce gâchis?
- Quel gâchis en effet ! Je suis stupéfait d'apprendre ces choses avec un retard pareil. Je suis donc vraiment cocu. Ma femme ne m'aime plus; elle évite tant que ce peut les relations sexuelles avec moi et compense avec vous. Pour vous elle se maquille jusqu'à l'excès. Et moi, je n'ai rien vu ! Ca fait combien de temps ?
- Un peu plus de deux mois !
- Je vois. Ca explique les changements de comportement récents. deux mois seulement ? Vous êtes collègues depuis des années. Avant ?
- Nous étions de bons collègues. En réalité je connais mieux Odile que ma femme ou que vous ne la connaissez. Au travail nous vivons tout près l'un de l'autre toute la journée. Quand suis-je avec ma femme ? Un peu le matin, un peu le soir et encore devant nos s, la nuit on dort. C'est pareil, votre femme passe plus de temps "actif" avec moi qu'avec vous. Alors, à force, des liens se créent et ça arrive.
- Comment est-ce arrivé après autant d'années ? Vous m'en avez assez dit pour pouvoir me renseigner mieux. Votre franchise adoucit ma peine. Oh! Je ne suis pas heureux d'apprendre que ma femme mène une double vie ou qu'elle ne m'aime plus. Je comprends mieux la dégradation de nos relations depuis des semaines. Ma consolation, si c'en est une, c'est de savoir qu'elle souhaite continuer à mes côtés. Ah! oui, -a me fait du bien quand même. On ne peut pas jeter autant d'années de vie en commun à la poubelle d'un jour à l'autre. Elle ne veut plus de vous, elle vous repousse, c'est tout bon pour moi.
- Ne vous réjouissez pas trop vite. Si elle avait encore un peu d'amour pour vous elle n'aurait pas commis ce geste. Souvent les gens qui ont raté un suicide recommencent peu de temps après. Vous n'avez rien gagné. Demain elle sera contrariée de devoir renoncer à ce qui éclairait sa vie et elle trouvera un autre moyen de mettre fin à ses jours. Une rupture trop brutale pourrait précipiter je ne sais quel geste fatal.
- Est-ce possible ? Vous êtes un oiseau de malheur. Je ne connaîtrai donc plus une vie paisible. Je passerai mon temps à tout lui accorder sous peine d'assister à la répétition d'un suicide. Mais comment faire autrement? Qui l'accueillera quand elle quittera l'hôpital ? Elle ne veut plus de son amant; elle n'aura que moi qui serai en charge d'elle en qualité de mari, aimé ou non. Enfin si elle choisit de vivre près de moi, je me consolerai des accidents de notre vie conjugale.
- C'est un point de vue égoïste. Votre véritable souci devrait être différent. Car un compromis reste possible. Maintenant que vous connaissez les tenants et aboutissant de la situation, il vous appartient de construire autour d'Odile les conditions d'une vie épanouie. Rendez-la heureuse, c'est tout!
-C'est plus facile à dire qu'à faire! Vous en avez de bien bonnes ! Trouvez plutôt comment réunir ces fameuses conditions.
- La solution devrait s'imposer. Elle ne voulait plus de moi par peur que vous appreniez nos relations sentimentales et sexuelles. Sa peur n'a plus de raison d'être. Vous êtes au courant de tout ou presque.
- Presque ? C'est-à-dire ? Qu'y a-t-il d'autre à apprendre? Un autre amant, une ribambelle de liaisons extraconjugales, des orgies, une vie de débauche, de la prostitution ?
- Non. Permettez-moi de narrer les débuts de notre amour. Je vous ai déjà indiqué à quel point nous étions proches en raison de notre collaboration professionnelle longue. Chaque matin nous échangions des bisous comme c'est de coutume. On ne se quittait jamais le soir sans le traditionnel bisou. Nous prenions notre repas de midi au self ensemble. Nous nous estimions. Peu à peu les qualités humaines et professionnelles d'Odile et sa beauté ont créé en moi un sentiment fort. C'était plus que de l'amitié, plus que de l'admiration.. On n'en parlait pas, on était simplement heureux de se côtoyer.
- Cela n'a rien d'extraordinaire. Mieux vaut s'entendre que de se tirer dans les pattes au boulot.
- Vous avez raison. A force de se sentir bien ensemble, un soir j'ai osé.
- Quoi ?
- A 17 heures, à l'instant de quitter le bureau, ma bouche n'a pas visé les joues. J'ai posé mes lèvres sur celles d'Odile. Elle a été surprise, a eu un mouvement de recul, m'a regardé et tout à coup elle s'est jetée sur ma bouche pour un baiser formidable. A la fin, elle s'est exclamée :
- Enfin, tu as osé. Depuis le temps que j'espérais ça! C'est fait. Je suis folle de toi. Je n'osais pas. Merci d'avoir eu ce courage. C'est tellement bon
Nous disposions d'une heure avant le passage de la femme de ménage. Le baiser a repris. Les étreintes ont été de plus en plus chaudes. Nos mains ont tiré sur les boutons, nos bouches ont visité les recoins de peau. Enfin vous pouvez imaginer les caresses, la blouse qui s'ouvre, les seins qui jaillissent du soutien-gorge, la jupe qui remonte, la main entre les cuisses, les caresses intimes. Nous étions comme fous de désir. Nous avons fini sur le sol. La passion avouée, nous avons fait l'amour à même le parquet.
- Odile a fait ça ? Par Terre ? Vous l'avez pénétrée ce soir là à terre ? Elle si douillette d'habitude. Et elle vous chevauchait ? Je veux dire que vous étiez couché sur le dos et qu'elle était sur vous, votre sexe enfoncé dans le sien, dans la position du papillon. Sa position favorite ? Vous avez recommencé ?
- Odile douillette? Je m'en serais aperçu. Au contraire elle adoptait toutes les positions.Sur le dos, cuisses ouvertes, à quatre pattes les fesses tendues pour m'accueillir en levrette, sur le côté avec une jambe en l'air. Parfois elle se penchait sur son bureau et je la possédais debout par devant ou par derrière. Elle refusait farouchement la sodomie. Sinon elle avait pour devise celle des scouts "toujours prête".C'était une chaude comme il y en a peu. Non seulement nous avons recommencé, c'est devenu une activité quasi quotidienne, toujours renouvelable. Du fond des années d'attente notre envie remontait toujours plus puissante.
- Vous lui imposiez de ne plus faire l'amour avec moi?
- Je ne suis pas fou à ce point. Je ne voulais pas alerter un mari qui l'aurait mal pris.
- Vous avez l'impression que je le prends bien ?
Non, j'étais heureux de ce qu'elle m'accordait généreusement. Je ne l'interrogeais jamais sur vos pratiques sexuelles. Ca et là j'ai noté que vous fonctionniez au ralenti depuis deux ou trois ans, que vos nuits étaient trop calmes pour une femme ardente.
- Odile exagérait. Pour vous plaire ?
- Je reprends. Vous ne preniez plus ou presque plus votre épouse. Elle était en manque. Elle attendait l'homme qui la ferait jouir régulièrement. Lorsqu'elle sera rétablie elle ressentira les mêmes envies de sexe, de contacts, de pénétration et d'orgasmes. Il faudra que quelqu'un la satisfasse. Je suis là, tout disposé à lui apporter l'aide indispensable. Avec votre assentiment, elle pourra recevoir de moi tout le réconfort affectif et sensuel. Evidemment vous devrez lui annoncer que vous savez tout, que vous approuvez tout ce qu'elle me demandera.
- Je devrai lui chanter mon bonheur d'être cocu? C'est votre plan pour épargner sa vie. Donc je ne dois pas la sevrer brutalement et je dois lui imposer ce dont elle ne voulait plus de peur de me déplaire. La manoeuvre est habile: le cocu demande à sa femme de continuer à le tromper ? Admettons que cette solution la révolte. Elle ne comprendra pas que je la livre sans contrepartie à l homme qui était son amant caché.Elle ne m'aime plus, elle me haïra de ne pas me battre pour la garder. Amant proclamé vous perdrez de l'intérêt à ses yeux.
- Il ne s'agit pas de faire connaître publiquement nos liens. Je vous rappelle que je conserve ma famille. Odile et moi serons nécessairement discrets. Vous seul serez dans la confidence. Alors, vous marchez dans la combine ? C'est pour sauver Odile. Dès que possible préparez la à obtenir de moi les plaisirs de l'amour. Sachez lui rendre l'envie de vivre, l'envie de vibrer avec moi.
- Cette fois je pige. Toi tu vas te payer ma femme à ma demande. Moi je trouverai le bonheur en te livrant ma femme et en vous regardant copuler. C'est évident. Comment ai-je fait pour ne pas trouver moi-même cette solution ! Dis, l'ami Roland,permets que je tutoie l'amant de mon épouse. Alors tu la baiseras et j'applaudirai, tu la défonceras et je me masturberai. Si besoin je pourrai la tenir si elle refuse tes caresses pour que tu puisses lui donner de force la jouissance salvatrice. Ho! Tu te fous de ma gueule ou tu es con ?
- Voilà la vérité! Quand tu n'es pas d'accord, tu montes sur tes grands chevaux et tu cries pour intimider. Ca a marché avec Odile. Avec moi c'est raté. Pour la dernière fois, remue tes méninges et contribue à ta manière à restaurer la santé que tu as compromise en terrorisant Odile. Elle n'a pas eu besoin de se plaindre pour que je devine ta façon brutale de gérer tes relations. Sur ce, à bon entendeur, salut.
- HOhohohoho ! Ma brutalité consistera à te ramener chez toi et à m-entretenir avec la mère de tes s. Je serais étonné qu'elle manifeste de la joie quand je lui aurai raconté notre conversation.
- Salaud, maître chanteur, cocu.
Roland a mal prononcé la dernière insulte à cause de la trajectoire de mon poing droit. J'ai été surpris moi-même de la force de mon coup de poing. Il a fallu que je le retienne. On ne sait jamais, il aurait pu tomber et heurter le coin d'un meuble.
- C'est toi qui vas m'écouter, mon bonhomme. Je suivrai ton plan. Je proposerai à Odile le bonheur que tu lui promets. Voici mes conditions. En premier vous ne vous aimerez que dans mon lit, quand je le permettrai. Odile sera à toi uniquement après avoir fait l'amour avec moi. Ceci fait vous baiserez aussi souvent que vous le voudrez pendant une heure, entre 17 et 18 heures. Je vous surveillerai afin de vous obliger à remplir votre engagement. Il ne faudrait pas que vous passiez l'heure à jouer aux billes.
- Baiser sous ta surveillance ? Ta présence m'empêchera de bander. Ce n'est pas possible.
- On verra. Si Odile procède à des préliminaires torrides tu banderas, parole de mari qui l'a formée. Ce n'est pas un choix, tu seras tenu à respecter tes obligations d'amant. Tu devras un service hebdomadaire minimum de quatre fois par semaine.Il n'y aura pas de ligne rouge, pas de limite supérieure. Tu pourras la faire jouir jusqu'à sept fois par semaine. A ceci près, ta prestation ne dépassera pas l'heure. Compris ? En cas de manquement à cette règle tu auras affaire à ta femme. Tu peux retourner chez toi.
- Est-ce que je pourrai rendre visite à Odile à l'hôpital ?
- Veux-tu la compromettre ? Tu as promis d'être discret. Respecte cet engagement. Ne m'oblige pas à sévir. Bonsoir.
Roland ne s'est plus manifesté. Il attend que je l'appelle. Odile a passé dix jours aux soins des infirmières et avec un psychiatre. Aujourd'hui elle revient à la maison, j'ai préparé une petite fête pour la recevoir dignement. Elle tombe dans mes bras et verse des larmes. Je ne comprends pas son discours troublé par ses sanglots. Les larmes séchées, elle ne me lâche pas.
- Mon amour, je t'ai fait mal. Je m'en veux. Peux-tu entendre des aveux bien plus graves que ce que tu as cru responsable de mon suicide. Il est temps que je sois franche avec toi. Quand je t'aurai révélé la véritable cause de mon désespoir tu pourras décider de mon avenir. Tu ordonneras et j'obéirai quoi que tu exiges. Clément était une erreur. Pardonne-moi de dire que ce n'est pas un élément déterminant de ma conduite. J'ai fait beaucoup plus mal. Mais si je dois te perdre ce sera par ma faute.
- Tu veux me parler de ta liaison avec Roland ?
- Tu sais? Comment as-tu appris ? Depuis quand, par qui ? Il t'a raconté ma faute ? Comme j'ai honte. Où vais-je me cacher?
- Oui, il m'a donné les éléments essentiels de votre relation amoureuse. C'est du passé. Ce passé ne peut avoir d'importance que si tu lui en accordes encore. Sois assurée que je ne veux que ton bonheur. Dis-moi que tu veux reprendre tes rapports avec cet homme ou avec un autre, je me soumettrai à tes désirs. Je sais que ton collègue est tout disposé à renouer.Je n'ai qu'un souhait, c'est que tu m'indiques ton choix sans tricher. Si tu veux continuer à cohabiter avec moi et si tu veux garder ou prendre un amant, je me plierai à ta volonté
- Voilà, une fois de plus tu es prêt à souffrir à cause de moi. Mon choix, c'est toi. J'ai rompu avec Roland. C'est définitif. Je ne te l'ai pas assez dit et assez montré: je t'aime
- Roland m'a persuadé que cette rupture est trop brutale. Nous avons conclu un arrangement. Il paraît que ton amour pour moi est mort.
- C'est faux. C'est une excuse utilisée pour convaincre un homme. Les hommes font la même chose pour séduire les femmes . Tout le monde connaît la complainte "je suis malheureux en ménage, je cherche une consolation ". Je l'ai dit dans la folie des rapports sexuels, au comble de l'excitation de l'orgasme. Je ne l'ai jamais pensé. Je t'aime, mon Jean chéri. Tu ne l'as pas cru ce mouchard, j'espère.
- Il m'aurait été difficile de ne pas le croire quand il me décrivait vos rencontres, quand il me donnait des détails sur ton anatomie, sur la forme de tes seins ou de ta fente ou quand il précisait tes préférences dans l'union charnelle. Je prêchais le faux, il rectifiait aussitôt en détaillant tes goûts pour toutes les positions et ton refus de la sodomie.
- J'ai été folle. Mais c'est fini. Tout arrangement avec cet homme est inutile. Il a voulu me faire chanter, c'est le contraire de l'amour.
- Néanmoins je me suis engagé à te faire part de son plan, que je suis disposé à suivre. Ecoute, ça ne t'engage pas. Après tu feras comme il te plaira. J'ai toutefois posé mes conditions. Je me réserve le droit de faire l'amour avec toi une fois par semaine, sinon rien pour lui. Ensuite selon tes envies il pourra te rejoindre ici et dans ton lit, chaque soir de la semaine et le dimanche si cela vous chante.
- Jean, autant me dire que tu ne m'aimes plus. Tu m'abandonnes à Roland, tu me vends, je te servirais de vide-couilles une fois par semaine ? Mon Dieu, je t'ai détruit par ma folie. Tu ne te bats pas pour me chérir comme un mari, tu me traites comme un objet ou une chienne qu'on peut prêter. Je confesse mon erreur, je l'ai regrettée, j'avais choisi une solution pour y mettre fin. Comment te prouver mieux mon amour. Faudra-t-il que je réussisse ma fin pour que tu croies que je t'aime.
- Tes pensés sont lugubres. Tu n'as pas le droit de me quitter de cette façon si tu m'aimes
- Tu n'as pas celui de me céder, si tu m'aimes. Convoque Roland. Devant toi, je lui donnerai un congé définitif. Mais d'abord, il serait temps que toi et moi fassions l'amour. Viens, aimons-nous.
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