Le Père Noël 2019 -1

Le père Noël 1

C'est aujourd'hui le 23 décembre. . Les difficultés de déplacement en raison des grèves ont retardé nos travaux. Je n'ai pas hésité, depuis quinze jours, à me déplacer à vélo entre mon domicile et l'entreprise. 8 kilomètres à l'aller, autant au retour. J'ai donné de ma personne et j'ai assuré des permanences. Lucien, mon patron récompense mon assiduité et m'accorde l'après-midi pour que je puisse acheter enfin le cadeau de Noel d'Emma, mon épouse.

Quel cadeau ? La même question revient chaque année. En quête d'idée je fais du lèche vitrines. Mais qui vient là-bas ? Emma ? Je la croyais au bureau. Elle n'est pas seule. Un type tourne autour d'elle, tantôt il ralentit son allure en passant devant, tantôt il est à gauche puis virevolte et se retrouve à droite. Il est un peu fou ? La méthode lui réussit, Emma, car c'est bien elle, rit aux éclats dans la rue, des passants se retournent sur ce couple étrange. Ils marchent dans ma direction. Emma s'étonnerait de me rencontrer en ville. J'entre dans la première boutique. C'est une pâtisserie.

Au fond de la salle, des clients assis autour de petites tables dégustent les fabrications locales et boivent thé, café ou moka. La porte d'entrée s'ouvre derrière moi. J'entends le rire d'Emma. Je fonce vers une table libre, je saisis un journal fixé à sa barre. Je peux m'asseoir et me cacher derrière le quotidien. Le rire d'Emma s"approche. Elle s'assied à la table voisine de la mienne heureusement libre. Son accompagnateur apporte en deux voyages boissons et viennoiseries.

Toujours abrité derrière les feuilles du journal je passe commande à voix basse. Zut, la serveuse me fait répéter. Par chance mon voisin parle plus fort.en s'adressant à ma femme. D'où sort ce clown qui amuse sa voisine? Où Emma a-t-elle rencontré son amuseur ? Il n'appartient pas au cercle de nos amis et connaissances. Je tends l'oreille. J'apprends qu'il vient de rencontrer Emma, elle aussi en quête d'un cadeau pour son mari.

- Achetez-lui une cravate et qu'il aille se pendre.

- Oh :Léonard, pourquoi? J'aime mon mari. Pour quelle raison devrait-il se pendre ?

- C'est tout simple, votre Jean est gênant. Un instant tirez un trait sur lui. Qui voyez-vous à sa place ? Ne cherchez pas, il y a moi. Dés que je vous ai vue, j'ai été ébloui par votre démarche de reine et je me suis dit :

- Voilà, c'est elle la femme de ma vie. Il me la faut.

- Prétentieux ! Je vous tape dans l'oeil et vous me croyez acquise. Aussitôt vous supprimez le mari. Ce n'est pas sérieux. Cette blague là ne me fait pas rire. Vous avez insisté, j'ai accepté votre offre et me voici installée avec vous Le thé est bon, les petits fours aussi. Soyons amis et oubliez de me faire la cour. Vous perdriez votre temps. Mon mari me comble et je ne cherche pas de remplaçant.

- On dit ça ! Mais je suis certain que vous aimeriez, comme toute femme normale, mettre un peu de variété dans votre existence. Et moi je saurais vous sortir de la routine qui s'installe inévitablement dans un couple au bout de quelques années. Pour preuve, vous ne savez même plus quoi lui offrir à Noël. Je peux vous aider. Depuis quand n'a-t-il pas eu l'idée de vous amener dans cet établissement? Ce sont les petites attentions qui font plaisir, plus que les achats coûteux.

- C'est vrai. Je n'y pensais pas. Merci pour cette suggestion, j'appliquerai dès demain. J'entraînerai Jean ici. Il sera sensible au geste. Comment vous remercier?

- Vous connaissez ma réponse, je vous l'ai laissé entendre il y a quelques minutes. Accordez-moi une petite faveur.

- Non, vous recommencez. Ca ne va pas dans votre tête. Je ne suis pas femme à faire une gâterie à un étranger. Ni grande ni petite faveur, compris. Je suis une honnête femme .Ces choses là sont pour les époux.

- J'ai bien entendu que vous ne pratiquez plus fellation ou cunnilingus dans votre couple. Ne rougissez pas, ce sont vos termes. Je prétends que c'est bien dommage. Pour la survie de votre couple vous devriez relancer ces pratiques oubliées, dont l'usage enrichit la passion.

- Nous ne sommes plus des gamins. Nous avons passé ces étapes de la relation amoureuse. Jean sserait certainement troublé si je me remettais à le prendre en main, à lécher ses parties intimes ou à les prendre en bouche.

- Auriez-vous oublié le bonheur que donnent ces pratiques délicieuses ? Ce n'est pas possible ! Je parie que vous n'avez pas su exploiter toutes les possibilités des préliminaires. Un jeune mari trop pressé de pénétrer son épouse peut négliger ce qu'il y a de meilleur dans les premières caresses. C'est très dommage. Eh: bien, le plus beau cadeau à lui offrir pour noël c'est de réveiller sa libido en vous livrant avec lui à ces jeux universellement répandus.

- Comment voulez-vous rattr quinze années en si peu de temps ? Je ne suis pas une femme insatisfaite, je ne sais cependant pas si je saurais encore rassembler l'envie et un savoir faire suffisant pour enchanter mon partenaire. Débuter et en route perdre patience ou se montrer maladroite conduirait plus à une catastrophe qu'à un franc plaisir. Jean se demanderait quelle mouche m'a piquée de vouloir imiter les putains.

- Vous accumulez les préjugés. Ces plaisirs ne sont pas l'apanage des prostituées. Si vous savez le préparer à l'union par des caresses intimes savantes vous allez au contraire faire renaître son désir. Votre sexualité a tout à y gagner. Vous craignez de ne plus savoir vous y prendre et d'échouer. Sachez que ces choses là ne s'oublient pas plus que de rouler à bicyclette. Vous manquez de confiance en vous ? Entraînez-vous.

- M'entraîner ? Vous en avez de bien bonnes. A la rigueur Jean serait sensible à une séance réussie. La difficulté réside précisément dans l'aptitude à réussir, à ne pas commettre de maladresse. Un excès de précipitation, des lenteurs, tout peut aboutir à une déception. Je préfère un cadeau plus neutre.

- Vous préférez la plate routine. Vous avez peur d'innover, vous enterrez votre bonheur conjugal. Et si vous trouviez un entraîneur capable de vous remettre à jour en peu de temps, tenteriez-vous l'expérience ?

- Un entraîneur. Vous vous moquez de moi ? Existe-t-il des cours d'entraîneurs? Ces gens ont-ils pignon sur rue? Connaissez-vous une adresse ? Vous voyez on peut en rêver, cela ne suffit pas pour trouver cet être extraordinaire.

- Que vous êtes pessimiste. Votre entraîneur existe, il est ici, c'est moi. Confiez-moi le soin de vous former ou reconditionner. En une ou deux séances je fais de vous la championne de la fellation et autres préliminaires..

- Tout ce discours pour arriver à coucher avec moi. La boucle est bouclée. Décidément vous n'êtes jamais sérieux.

- Au contraire, je suis très sérieux. Vous faites erreur. Mon intention n'est pas de vous pénétrer. Je ne recherche pas une union sexuelle. Je vous propose uniquement une révision des préliminaires. Je m'engage sur l-honneur à ne pas solliciter un rapport sexuel ? Vous avez pour la pénétration un mari C'est son travail le plus agréable. Mon aide se limitera à vous accompagner pour que vous puissiez ravir votre époux. Enchantez-le, il vous rendra heureuse !
- Vous feriez ça pour moi ? A quel titre ? Il y a une heure nous ne nous connaissions pas? Comme c'est drôle. Je serais presque tentée. Faire plaisir à Jean, relancer chez lui l'envie de me faire l'amour plus longuement, ce serait merveilleux. Vous n'êtes pas le père Noêl, encore moins le petit Jésus. Je ne crois ni au miracle ni aux actes gratuits.. Comment vous faire confiance ? Qu'attendez-vous de moi ?

- Rien, sauf le bonheur immense d'avoir rallumé la flamme de l'amour dans un couple qui le mérite.

- Oui, mais quand et où? Combien de fois ?

- Ce sera votre choix, l'hôtel ou votre salon. Votre mari travaille jusqu'au soir m'avez-vous dit. L'idéal serait chez vous. Le temps presse et si vous voulez mettre le petit Jésus à la crèche, en deux séances d'entraînement intense vous devriez être au niveau dès demain soir.

- D'accord si vous me jurez de ne pas r de ma bonté ou de ma faiblesse.

- Je le jure. On y va ?

- Un instant, je passe me refaire une beauté aux toilettes. Non, ne me suivez pas, je ne serai pas longue.

Emma suit les flèches. Je baisse mon journal. Le type à l'autre table fronce les sourcils puis décide de plaisanter et me dit avec un rire moqueur :

- Vous avez entendu. Celle là je vais me la faire. Je suis sûr qu'elle n'attend que ça. Elle minaudera comme les autres salopes mais elle ouvrira les cuisses quand je le voudrai.Elles sont toutes pareilles. Trouvez l'étincelle, elles flambent Ha, ha? La leçon est gratuite. N'applaudissez pas, c'est si facile

-Merci, excusez-moi. Je ais celui qui ferait ça à ma femme.

- Oh la la. Tenez, soyez ici demain soir. Je vous raconterai l'aventure et si vous le souhaitez je vous recommanderai à la belle. Je ne m'attarde jamais et je cède volontiers la place. Le chagrin de me perdre pour ces gourdes est vite éteint par l'arrivée d'un remplaçant.

Je vais reprendre mon vélo et je rentre à la maison. J'y serai avant Emma.