« Matrone Et Domina : Tullia, Une Patricienne Hypersexuelle Dans La Rome Impériale » (2) : « Ubi Tu Gaius, Ego Gaia »

AVERTISSEMENTS

Le chapitre précédent, « Matrone et Domina, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (1) : l’éducation de Tullia » est paru sur HDS le 6 août 2021. Il contient les références bibliographiques à partir desquelles sont construits ces récits historiques fictifs. J'y ajouterai l'excellent ouvrage d'Alberto Angela "Une journée dans la Rome antique" (Editions Payot, 2020)

Cette histoire est construite sur l’hypersexualité de Tullia et contient ment des scènes de sexe, quelquefois très « hard ». Au fur et à mesure de la rédaction des chapitres, j’ai voulu également si les personnages, le contexte, les mœurs de la Rome impériale. Je remercie donc les lecteurs et lectrices qui ne viennent pas ici que pour les passages de sexe, mais qui partagent ce besoin de connaissance.

Je remercie HDS de permettre aussi ce genre de publication et j’espère que les aventures de Tullia plairont

RESUME

Nous sommes en 46 de notre ère, sous le règne de l’empereur romain Claude. Le sénateur Marcus Tullius Longus est un patricien qui appartient à « l’ancien monde », un opposant silencieux au régime. Pratiquement ruiné, son seul trésor, sa seule satisfaction est sa fille Tullia qui, à l’âge de 16 ans, est devenue une superbe jeune femme. Marcus a veillé à lui donner la meilleure éducation et il est très fier de la culture et de l’intelligence de sa fille.

Marcus ignore, qu’inspirée par certaines lectures, Tullia est dévorée par un feu intérieur, celui d’une libido exacerbée. Tullia a trouvé une complice, sa jeune servante et confidente Lucia, qui lui raconte par le menu ses propres frasques, les deux jeunes femmes entretenant une relation saphique secrète et passionnée.

Alors qu’à Rome, l’âge légal du mariage était fixé à 12 ans, Marcus s’était longtemps refusé à marier Tullia. L’aggravation de sa situation financière va l’y contraindre.

***
LE SACRIFICE ET LE PORTRAIT

Marcus Tullius Longus est en effet acculé par ses créanciers.

Il ne lui reste plus grand chose, en dehors de son nom et de sa fonction au Sénat. Il a conservé une modeste maison sur l’Esquilin et un nombre d’esclaves, une dizaine, bien inférieur à son rang, pour la plupart à son service depuis longtemps. Il n’est pas question pour Marcus de les vendre, car il les a toujours traités avec bienveillance et respect, les considérants comme faisant partie de sa famille. D’ailleurs, ils rapporteraient peu, à part la petite Lucia, devenue une belle jeune femme, mais à laquelle sa Tullia est si attachée.

Les créanciers, las de ne pas être payés, ont menacé de se plaindre à la justice de l’empereur. Cette idée fait trembler le fier Marcus. Il y a d’abord la honte, mais aussi la crainte que l’empereur ne se montre impitoyable envers cet homme du passé, qui s’est toujours montré si distant avec la dynastie julio-claudienne. Marcus se souvient que sa tête n’a tenu qu’à un fil sous Caligula et surtout que l’impératrice Messaline, si influente auprès du faible Claude, le déteste depuis que, lors de leur seule rencontre, il a ignoré les avances de « l’Augusta Meretrix ». Celle qu’il appelle la « putain impériale » lui fait horreur. S’il savait, qu’en secret, sa Tullia admire Messaline et aspire à lui ressembler !

Si donc la justice impériale est saisie, le sort de la gens Tullii est scellé : ce sera la prison ou l’exil lointain pour le sénateur et donc le déshonneur. Ses derniers biens seront saisis, y compris ses esclaves. Et que deviendra sa fille ? Une proie, dans une société où les mœurs se dégradent au grand effroi du conservateur qu’est Marcus.

Il n’a donc pas le choix : il se décide à expliquer la situation à Tullia et lui dire qu’elle seule, par son mariage, peut sauver les Tullii de la ruine et de la honte.

Il s’attendait à ce qu’elle se rebelle, ou au moins qu’elle proteste. Rien de tout cela, elle lui dit que qu’une fille se doit d’obéir à son père. En fait Tullia n’en peut plus de l’enfermement où la maintient Marcus, elle vit cloîtrée, loin de ses rêves.
Un mariage peut être l’occasion de tenter de réaliser toutes les envies qui la tenaillent et qui ne sauraient être comblées par ses seules étreintes passionnées avec son amante Lucia. Elle sait qu’elle risque de passer de la tutelle du Pater familias à l’autorité d’un mari, mais qu’a-t-elle à perdre ?

La seule demande que Tullia formule est que sa fidèle Lucia la suive. Cela semble normal à Marcus:

• Evidemment, ma chérie. Lucia est à toi depuis que tu as 4 ans. Il n’est pas question de vous séparer car je sais combien tu l’aimes.

Tullia embrasse les mains de son père pour le remercier. Le vertueux patricien romain ne sait pas, ne pourrait même pas imaginer, sans être horrifié, à quel point Tullia et Lucia s’aiment. Marcus promet aussi à Tullia qu’elle aura à donner son consentement, comme le prévoit la loi depuis Auguste. En dernier ressort, c’est elle qui décidera.

Il reste à Marcus à trouver le candidat idéal, digne de sa fille et qui apportera un niveau de dot tel qu’il effacera les dettes abyssales du sénateur.

Une femme honorable, surtout une patricienne, ne sortant pas de la domus de son père, Marcus veut mettre tous les atouts de son côté. Et quitte à accroitre encore ses dettes abyssales, il se décide à faire réaliser par un artiste de talent un buste en marbre et un portrait sur bois de Tullia.

Ce buste devait ressembler à la seconde photo que je demanderai à HDS de publier, celui d’une belle matrone romaine. Le buste gomme d’ailleurs les spécificités de Tullia, ses yeux noirs et surtout sa poitrine opulente. Tullia joue le jeu, mais choisit pour poser une tunique légèrement décolletée, qui laisse ses bras nus. Ses cheveux sont coiffés en chignon et elle porte un diadème, qui met en valeur son magnifique front.

Marcus, cherchant un bon parti, un patricien, était convaincu que les candidats allaient se bousculer, d’autant que la réputation de beauté de sa fille était établie.


Marcus fut surpris du peu d’empressement rencontré, des refus embarrassés et polis qui s’expliquaient par plusieurs raisons :

• Dans un monde où les filles se mariaient généralement à 12 ans, voir plus tôt, Tullia, à 16 ans, semblait à beaucoup comme déjà trop âgée !

• La situation financière catastrophique des Tullii et sa contrepartie, les exigences jugées exorbitantes de Marcus en termes de dot, nécessitent des moyens que beaucoup de familles de l’aristocratie romaine n’ont plus ou n’ont pas envie de dépenser, même pour une jeune femme considérée comme la plus belle de Rome.

• Enfin et surtout, Marcus était mal vu politiquement par le régime impérial. L’impératrice Messaline avait en vain réclamé la tête du sénateur à l’empereur Claude, ajoutant : « Quant à la petite, elle finira à Suburre » (le quartier chaud de Rome). Le faible Claude avait du respect pour Marcus et avait tergiversé, conseillant à Marcus de se faire discret. Messaline, occupée par ses débauches et ayant dans son viseur d’autres cibles, bien plus prometteuses, avait fini par oublier Marcus. Pour autant s’allier aux Tullii restait un défi à l’impératrice. Inenvisageable !

LE CANDIDAT

Marcus commençait à désespérer quand il reçut une demande d’entrevue de la part de Lucius Spurius Lurco. Les Romains avaient trois patronymes : un prénom, un nom de famille, un surnom (un « cognomen »). Par exemple, pour César, Caius Julius Caesar. L’habitude était d’appeler les hommes par leur cognomen.

Dans la suite du récit, nous appellerons donc Lucius Spurius Lurco par son cognomen, « Lurco », ce qui n’était pas très flatteur car cela signifiait glouton ou goinfre, et, en effet, comme en témoignait son embonpoint, ce débauché était plus gourmand que Lucullus, la référence à Rome dans ce domaine. Quant au nom de famille, Spurius, il a été utilisé par plusieurs familles romaines qui avaient des racines étrusques. L'étymologie populaire reliait le nom à la phrase, « sine patre filius », fils sans père.
Les Spurius étaient des s nés hors mariage.

Tout chez Lurco, ses origines, son apparence, son mode de vie, son nom même, suscitait donc le mépris de la part de l’aristocratie romaine : il n’était pas un patricien, il était un « homme nouveau », issu de l’ordre équestre. Sa famille avait commencé à s’enrichir en tirant profit des proscriptions de guerres civiles et avait prospéré grâce à la faveur des empereurs.

Lurco lui-même avait été un familier des orgies de Caligula. Il participait aussi régulièrement aux soirées torrides de Messaline, qui l’appréciait énormément parce qu’il savait lui trouver des amants vigoureux, capables de satisfaire ou du moins d’apaiser l’impératrice nymphomane.

Lurco possédait plusieurs grandes et luxueuses « insulae » dans Rome, de nombreux esclaves, des terres en Italie et dans diverses provinces, des mines d’argent en Espagne et, enfin, une magnifique et luxueuse propriété au bord de la mer, dans la célèbre cité balnéaire de Baïes, située au nord du golfe de Naples, dans une anse sur la rive Est du cap Misène. Baïes était célèbre pour son ambiance sulfureuse. Cette villa sera au cœur du parcours de Tullia.

Lurco avait 25 ans de plus que la promise. Il était gros, plutôt laid. Nous verrons qu’il était aussi particulièrement pervers et que sa rencontre aura de lourdes conséquences pour Tullia.

L’OFFRE

S’il l’avait pu, Marcus aurait jeté dehors cet homme qu’il méprisait. C’était une épreuve pour le patricien, car il s’agissait d’une mésalliance.

Dans sa situation, il ne pouvait cependant se permettre d’être abrupt. Il était bien conscient que Lurco était la dernière chance pour les Tullii.

• Je suis honoré par ta proposition, Lucius Spurius. Si je peux toutefois te demander pourquoi tu t’intéresses à ma fille, alors qu’à plus de quarante ans tu ne t’es jamais marié.

• Mon cher Marcus Tullius, si je ne veux pas que mon immense fortune soit accaparée par l’Etat à ma mort, je dois avoir un héritier. Je cherche un ventre et ta fille remplira parfaitement cette fonction.

Marcus devait maîtriser sa colère : comment ce rustre osait-il ? Sa Tullia était bien davantage qu’un ventre ! Son visage exprima sa colère, mais il ravala son orgueil, ne relevant pas la grossièreté de son hôte.

• Pardon d’être direct, Lurco. Je sais que, comme tout Romain qui se respecte, tu es un « fututor » (celui qui pénètre). Je me suis juste laissé dire que…

Le Sénateur n’osait aller au bout de sa pensée. Les mœurs de Lurco lui faisaient horreur et il ne trouvait pas les mots.

• Tout Rome sait en effet que je préfère le cul de mes mignons au con des femmes. Ne t’inquiète pas, Longus, je ferai ce qu’il faut pour engrosser ta Tullia avant un an. Je veux un héritier et tu auras un petit-fils.

Marcus en profita pour ramener Lurco à son statut social :

• C’est mon vœu le plus cher, Lurco. Il reste toutefois à obtenir pour ce mariage l’accord de l’empereur, car, malgré tes qualités éminentes, tu n’es pas patricien.

• Pour l’accord de Claude, mon amie Messaline en fera son affaire. Et ce mariage est en effet pour moi une occasion unique de m’allier avec une famille patricienne. Je sais que tu n’as pas le choix, Longus. Sinon tu aurais même refusé de me recevoir ! Disons les choses : tu la vends parce que c’est tout ce que tu possèdes encore !

Décidément le cynisme et la grossièreté de ce personnage répugnant n’avaient pas de bornes. Marcus frissonna face à ce qu’il était en train de faire et, en effet, il vendait sa fille à un tel individu. Il eut honte, se disant qu’il avait perdu toute dignité. Il se décida à aller au bout de ce marchandage sordide.

• Et qu’en est-il de la dot ? Je sais que ce que je demande est considérable, mais Tullia est la plus belle femme de Rome.

Lurco éclata de rire :

• Je ne dis pas le contraire. Mais toi et moi savons que cette somme t’est nécessaire pour solder tes dettes et éviter la ruine et la honte. Ne t’inquiètes pas, non seulement c’est oui, mais tu auras même trois fois la somme demandée.

Pour la forme, Marcus protesta, prétendant ne pas vouloir un sesterce de plus que demandé. Il finit par « céder », se disant que, au fond, Tullia n’avait pas de prix et que, par conséquent, ce « lumbrice » (ce ver de terre) devait payer cher le Trésor que Marcus était contraint de lui livrer.

• Il reste une dernière chose, mais capitale à mes yeux : Tullia doit donner son accord. C’est d’ailleurs la loi depuis Auguste.

• Cette femelle doit se soumettre à la volonté de son père, comme demain elle sera soumise à la volonté de son mari, son seigneur et maître. Je vous donne 24 heures pour accepter mon offre et pas une de plus.

Marcus se demanda comment la fière Tullia pourrait supporter un tel comportement.

Poussant son avantage, Lurco alla encore plus loin :

• J’enverrai mon médecin personnel pour examiner ta fille. Je veux être certain qu’elle est saine, capable d’er et qu’elle est vierge.

Marcus pâlit devant ce qui était une injure :

• Tu me blesses, Lurco. Comment peux-tu en douter ? Tu portes atteinte à l’honneur de ma fille. C’est une patricienne, elle est pure et elle est vierge !

• Je veux juste être certain de ce que j’achète, même si je ne doute pas que tu l’as élevé pour en faire une bonne matrone. Une dernière chose, je t’enverrai mon intendant avec un contrat de mariage. Il doit être clair que, si d’ici trois ans, elle ne m’a pas donné un fils, je la répudie et je te la renvoie.

• Cette clause est terrible. Et si c’est toi qui es incapable d’engendrer ?

• Je te l’ai dit, je ferai ce qu’il faut pour qu’elle soit grosse, le nécessaire sera fait dès qu’elle aura franchi le seuil de ma demeure. Mais rassure-toi, si ça devait se produire, je ne te réclamerai pas le remboursement de la dot.

Dès que Lurco fut sorti de la maison, Lucius, très mal à l’aise, au bord de la nausée, expliqua la situation à sa fille. Il ne lui cacha pas ce qu’il pensait de Lurco et de ses sentiments :

• Ma chérie, je suis désespéré. J’ai le choix entre d’un côté, la honte et la ruine et de l’autre côté la honte également de te livrer à ce porc.

Marcus fut étonné du calme de Tullia. Elle demanda juste à pouvoir réfléchir quelques heures, avant de lui donner sa réponse.

Tullia voulait surtout avoir l’avis de sa chère Lucia, laquelle, par ses débauches secrètes, avait fini par bien connaître cette société des nouveaux riches, parvenus et débauchés. Or Lucia avait des informations de première main sur Lurco et sa maison, tout simplement parce que l’un de ses amants était Adonis, le jeune favori de Lurco. Celui-ci livre, chaque soir, sa bouche pour une fellation à Lurco et ses fesses pour être pris, mais, en cachette, le bel esclave grec, contraint à de telles relations avec son maître, est attiré par les jolies femmes et apprécié par elles. C’est tout naturellement que Lucia et lui se sont rencontrés et sont devenus amants. Par son intermédiaire, Lucia est très bien informée.

• Alors comme ça, l'éphèbe de mon futur mari est ton amant, ma belle. Il te baise bien au moins ?

• Il est monté comme un âne, maîtresse, mais ce n’est pas le sujet. Ce que tu as entendu et que t’a dit ton père est vrai. Lurco est pervers et cruel.

• On dit qu’il est très proche de Messaline.

• Il est un des rares hommes dans les soirées de l’impératrice à ne pas la baiser. Mais elle l’apprécie particulièrement parce qu’il lui procure des mâles pour baiser l’impératrice.

• Tu es certaine qu’il ne fait jamais l’amour à une femme ?

• Oui !

• Dans ce cas, comment pourrait-il me féconder et même me dépuceler ?

• Il a intérêt à ce que tu lui donnes rapidement un héritier.

• De toute façon, nous n’avons guère le choix. Si je refuse de l’épouser, Lurco aura vite fait de demander vengeance à l’impératrice. Ce sera la ruine et au mieux l’exil pour mon père, pire peut-être. Et pour toi et moi, ma belle, nous finirions à Suburre.

• Du moment que je suis baisée et que toi tu l’es enfin, osa plaisanter Lucia.

• Je préfère encore être l’épouse de Lurco. Je saurai bien m’arranger avec lui !

Tullia alla voir son père et lui fit savoir qu’elle acceptait la demande en mariage de Lucius Spurius Lurco, aux conditions convenues avec son père. Marcus fut soulagé que la décision finale ait été prise par Tullia.

Comme annoncé, Lurco vint le lendemain matin chez Marcus pour avoir la réponse.

• Je savais que ta fille serait raisonnable. Je sens que je vais bien m’entendre avec elle ! De mon côté, j’ai de bonnes nouvelles. Non seulement Claude a donné son accord pour le mariage, mais à cette occasion, il me fait entrer au Sénat. Je deviens un patricien en épousant ta fille. Et en plus, mon fils aîné pourra, dès sa naissance, ajouter ton nom au sien. Ton petit-fils sera un Tullius.

Marcus pensa que le monde qu’il incarnait était en train de disparaitre, pour qu’un tel personnage puisse entrer parmi les pères conscrits. Il lui fallait donc désormais appeler cet individu « mon fils ». Il se consola en espérant que le sacrifice de Tullia ne soit pas vain.

A son tour, Marcus fit savoir à son futur gendre qu’il voulait un mariage romain traditionnel, ce à quoi consentit Lurco. Il accepta aussi la demande que Lucia, présentée comme l’inséparable servante de Tullia, suive sa maîtresse dans sa nouvelle demeure.

LA CEREMONIE

Le jour du mariage, Tullia revêtit une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle, la « tunica recta », serrée à la taille par le nodus Herculeus, nœud d'Hercule, nœud que seul le mari pourra enlever une fois la journée terminée.

Valeria coiffa avec un soin infini les cheveux de Tullia, en six tresses, ramenées autour de la tête à la manière des vestales.

Puis Tullia s'entoura d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant, sur lequel est posée une couronne de fleurs.

Le mariage se déroula à la maison de Marcus Tullius Longus, avec un nombre restreint d’invités, compte tenu de la taille modeste de la domus, mais aussi parce que Marcus est triste de voir partir sa princesse et qu’elle ait été contrainte à cette mésalliance.

Un augure sacrifia une brebis en l'honneur des divinités protectrices du mariage. C’est la fidèle Valeria, que Marcus a affranchi la veille, qui joua le rôle de « pronuba », celle qui place la main droite de la promise, Tullia dans celle de son futur mari, Lurco. Devant les invités, Tullia prononça alors d’une voix assurée la formule rituelle, qui vaut échange des consentements : « Ubi Gaïus, ego Gaïa (Où tu seras Gaïus, je serai Gaïa »).

La cérémonie se poursuivit, chez Marcus, par un modeste banquet qui dura jusqu'à la nuit. A la tombée de la nuit, Tullia fut conduite au domicile de son époux. Il n’y avait pas le traditionnel cortège des garçons et demoiselles d'honneur, mais Marcus avait voulu que sa fille soit précédée de porte-torches et de joueurs de flûte. Comme il n’y avait pas non plus d’amis des deux nouveaux époux, il n’y eut pas de chants d'hyménée, ces chants Fescennins, qui étaient interrompus par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises fusant de toutes parts.

Tullia était suivie de Valeria et de Lucia qui portaient le fuseau et la quenouille permettant de filer, symboles de ses vertus domestiques. Accueillie sur le pas de la porte par Lurco qui lui demanda son nom, Tullia prononça à nouveau la formule rituelle puis entra chez son mari. Elle prit soin d’orner les montants de la porte avant d'entrer. A défaut d’amis du marié, Lurco demanda à deux de ses esclaves de soulever leur nouvelle maitresse pour lui faire franchir le seuil, ceci évoquant l'enlèvement des Sabines et le souci d'éviter un mauvais présage. Lurco présenta l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Tullia offrit à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au Lares, la troisième au dieu du carrefour le plus proche.

Dans l’ensemble, mais si ce fut de façon minimale, le mariage de Tullia et de Lucius Spurius Lurco avait bien respecté les rites du mariage romain. Ce ne sera pas exactement le cas de la nuit de noces.

ETRANGE NUIT DE NOCE

Lurco chassa alors tous les serviteurs, à l’exception d’Adonis et de Lucia, puis ordonna à Tullia de se diriger vers la grande chambre.

• Pour ne pas irriter les Dieux du foyer et nos ancêtres, il nous faut terminer les rites du mariage. Et ces rites prévoient que je t’honore. Mais avant, on va parler. Commence par baisser les yeux quand tu me regardes ! Tu penses que tu es une patricienne, tu me méprises alors tu es seulement une putain qui, à elle seule, m’a coûté plus cher que tous mes esclaves.

Tullia, malgré son envie de se révolter, baissa les yeux, attendant la suite.

• Tu penses savoir beaucoup de choses sur moi. Oui, je ne baise que les hommes, à commencer par Adonis que tu vois ici. Mais je sais aussi beaucoup de choses sur toi. A prix d’or, mes espions ont fait parler les serviteurs de Marcus. Pauvre Marcus ! Lui seul ignore que sa fille est une « tribas », qui couche avec la putain que voilà, dit-il en montrant Lucia. Et il se dit que tu aimes également beaucoup te caresser.

Tullia comprit immédiatement que Lucia était en danger et regretta de lui avoir demandé de la suivre.

• Je t’en prie, Lucius Spurius, fais de moi ce que tu veux, mais ne me sépare pas de Lucia.

• Elle te sera rendue, en tout cas pour le moment. Je veux juste lui donner une bonne leçon. Chez moi, mes esclaves ne copulent qu’après avoir eu mon autorisation, dit-il en regardant Adonis avec un sourire sadique. Ce soir, j’ai décidé de récompenser tous les hommes de la maison, sauf Adonis bien sûr, car j’ai besoin de lui. Je leur ai annoncé que cette scortum (salope) était à leur entière disposition cette nuit. Vu qu’ils n’ont pas fait ça depuis longtemps, je ne sais pas dans quel état ils te la rendront. Ça devrait aller, ils sont une vingtaine.

Tullia se mit à genoux, oubliant tout orgueil :

• Pitié, ne lui fais pas de mal. Je l’aime !

• C’est parce que je sais qu’elle est précieuse pour toi que je suis indulgent. Pour s’être introduite chez moi hier, elle aurait mérité le fouet et que je la vende demain matin au marché des esclaves. Quant à celui avec qui elle est venue pour baiser sous mon toit et sans mon autorisation, il ne perd rien pour attendre.

Adonis était pâle comme un mort. Il comprit que son maître savait et que son châtiment viendrait. Il connaissait la cruauté de Lurco.

Lucia fit signe à Tullia de ne pas insister.

• Que comptes-tu faire de moi ? demanda alors Tullia, qui comprit qu’elle était entre les mains d’un pervers qu'on qualifierait aujourd'hui de sadique.

• Je t’ai épousé pour avoir un héritier, c’est la priorité et on fera ce qu’il faut pour ça dès demain et tant que tu n’es pas enceinte. Ensuite, une fois que tu auras accompli cette mission, je compte bien m’amuser avec toi. J’en ai parlé à Messaline hier. Elle est d’accord avec moi, nous ferons de toi la plus grande salope de Rome, après l’impératrice bien sûr. Marcus Tullius sera ravi quand il verra que sa fille est devenue une putain.

• Et pour ce soir, vas-tu me dépuceler ? Ton médecin te l’a dit, je suis toujours vierge.

• Je t’ai dit qu’on s’occupera de ça demain. Pour ce soir, je vais te montrer que je suis désormais ton maître et te prendre comme je le ferai avec un garçon ou comme le font les époux quand l’épouse n’est pas nubile. « Pedicabo ego tus ! » Toi, la putain, déshabille ta maîtresse. Dépêche-toi, mes hommes t’attendent !

Lucia s’exécuta et Tullia n’avait plus que sa tunique, puis, une fois que Lurco eut fait ce qu’exigeait la tradition en enlevant le « nœud d’Hercule », Lucia l’aida à enlever son dernier vêtement.

Nue, Tullia jetait un regard de défi à Lurco. Elle remarqua aussi que, malgré lui, Adonis la regardait avec désir et bandait. Ca n’avait pas échappé à Lurco et ça décuplait sa rage.

Il tapa dans les mains et deux esclaves entrèrent, dont un Numide, un colosse de près de deux mètres. Eux aussi regardèrent avec gourmandise leur maitresse.

• Je vous ai promis de vous récompenser, mes fidèles esclaves et je tiens parole. Cette petite salope est à vous pour la nuit, dit-il en désignant Lucia. Faites-en ce qu’il vous plait. Je veux juste l’entendre gueuler !

• Merci maître c’est un magnifique cadeau. On peut la féconder ?

• Vous avez mon autorisation. Et en plus, si vous l’engrossez, ça augmentera le nombre de mes esclaves.

Tullia vit partir sa Lucia avec une immense inquiétude. Certes son amante était hypersexuelle, mais supporterait-elle autant de mâles en rut, de véritables bêtes ?

Tullia défia Lurco :

• Allons-y, fais donc ton affaire !

Le regard de Lurco jeta des éclairs :

• Tu ne me parles pas sur ce ton, salope, sinon je vendrai ta putain ou c’est toi que j’offrirai à mes esclaves !

Tullia comprit qu’il ne plaisantait pas et qu’il valait mieux changer d’attitude, ne pas le défier, afin de préserver Lucia et aussi dans son propre intérêt. Au final avoir un mari aussi pervers pourrait l’aider à réaliser les fantasmes qui l’obsédaient depuis des années et qui étaient apparus au fur et à mesure de ses lectures érotiques.

Lurco fit signe à Adonis d’approcher :

• Toi, sale traitre, viens un peu stimuler ton maître avant que je dépucèle l’anus de cette garce. Je veux bander à mort pour qu’elle me sente passer.

Adonis savait ce que cela voulait dire. Il se mit à genoux et sortit la bite de son maître, avant de la prendre en bouche. Il savait y faire et, en quelques minutes, le sexe de Lurco avait pris des proportions impressionnantes.

Tullia était excitée par ce qu’elle voyait. C’est la première fois qu’elle voyait une fellation, elle qui en avait tant rêvé. Malgré elle, elle s’adressa à Lurco :

• Mon mari, est-ce que moi aussi je peux te sucer ? J’en ai très envie!

• Après tout, pourquoi pas ? Mais ne t’avise pas, ni de me mordre, ni de chercher à me faire jouir. Je me réserve pour ton petit cul.

Tullia se mit à son tour à genoux, prit en main la verge de Lurco et le masturba. Depuis le temps qu’elle rêvait de ce moment, devenir fellatrice et le destin avait voulu que ce fût avec ce monstre. Oubliant qui bénéficiait de la prestation, Tullia y mit tout son cœur. Elle sut d’emblée comment s’y prendre.

Lurco chavirait :

• Ouah tu as une bouche extraordinaire. Tu es douée. Tu canis exprimamus ! (Tu es une chienne) Adonis, je vais pouvoir me passer de toi, si elle est aussi bonne à enculer qu’elle est bonne fellatrice.

Lurco fut un instant tenté par un coït buccal. Il prit entre les mains la tête de Tullia et baisa la bouche de son épouse. Il s’enfonçait dans la gorge de Tullia qui s’étouffait mais ne lâchait pas prise.

Il entendit alors les premiers cris de plaisir de Lucia :

• Tu entends ta salope, le pied qu’elle prend ? Ça va être ton tour de gueuler. Mets-toi sur le lit et tends ton cul !

Tullia obéit et n’eut pas longtemps à attendre. Lurco ne s’embarrassa pas de préliminaires et encore moins de douceur. Il voulait montrer à l’orgueilleuse patricienne qu’elle était désormais à lui et qu’il pouvait faire d’elle ce qu’il voulait.

Il s’enfonça brutalement dans le fondement de Tullia. En l’absence de toute préparation, le gland avait du mal à passer. Tullia avait mal, les larmes lui coulaient, c’était insupportable, mais son orgueil la poussait à ne pas crier.

• D’habitude, je fais ça à mes éphèbes, c’est la première fois avec une femme. J’adore, tu es bien serrée.

Malgré ses résolutions, Tullia ne pouvait plus retenir ses cris de douleur. Elle pensait qu’il allait l’estropier.

• Je te fais mal ?

• Oui, beaucoup. J’ai l’impression que tu m’empales !


• C’est exactement ce que je fais. Serre les dents, je vais pousser pour m’enfoncer à fond ! Prends ça, salope !

• Ahhhh

• Ça y est j’y suis. Tu vas déguster, petite putain !

Et sans laisser de répit à Tullia, Lurco commença le coït anal. Il prenait Tullia en levrette et défonçait littéralement son anus.

Peu à peu, la douleur s’accompagnait chez Tullia d’une autre sensation, qu’elle ne pouvait cacher : elle prenait du plaisir à cette étreinte brutale, bestiale.

• Ohhhh

• Incroyable, mais c’est que tu aimes ça, petite putain !

• Oui, vas-y, continue !

• Ne t’inquiète pas, je n’en ai pas fini. Quel plaisir que d’enculer une patricienne. J’ai l’impression de baiser ton père et de lui faire payer son mépris !

L’injure faite à son père révolta Tullia, mais ses sens la gouvernaient, car elle sentait monter son orgasme.

• Oh Lucius, Oui, oui, oui. Vas-y, continue. Oh j’aime ça !

Tullia fut submergée par son orgasme, alors que Lurco se vidait dans son rectum.

Tullia prenait conscience de sa nymphomanie, car elle avait été capable de jouir dans ces conditions, avec ce personnage brutal qu’elle méprisait.

Elle venait de pratiquer sa première fellation et de connaitre sa première sodomie. Il lui manquait l’essentiel, car elle était encore vierge. Elle voulut faire comprendre son envie à son mari, en tendant ses lèvres pour obtenir un baiser.

Autant Tullia avait besoin de baisers et de caresses, autant la tendresse était étrangère à Lurco. Il s’écarta avec horreur, lui faisant comprendre qu’il n’irait pas plus loin avec elle ce soir, pourtant la nuit de ces noces.

***

(A suivre : « Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale » (3) : un jour décisif pour Tullia)

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