Juste Une Fois - Version 2
Jai imaginé une version 2 au récit de Catimalou « Juste une fois ». Je vous la livre avec son accord.
Ceci est une fiction, parfois certaines personnes ont des réactions extrêmes, incontrôlées, les conséquences dune infidélité sont alors inattendues.
Tandis que jécris, jécoute une chanson de Georges Brassens :
« Quand je pense à Fernande,
Je bande, je bande,
Mais quand jpense à Lulu,
Là je ne bande plus,
La bandaison papa,
Ça n'se commande pas ! ».
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Le soir, après avoir diné à lhôtel, Lison suit un homme dans sa chambre, un inconnu. Son mari, Julien est désespéré. Il naccepte pas la trahison de sa femme.
Je reprends le récit pendant la nuit. Julien raconte.
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Cela fait plus dune heure que Lison ma quitté, quoi faire ?
Quelle mémoire ! un numéro cest pourtant facile à retenir
Je ferme les yeux, je nous revoie au bar, je revoie ce mec qui ose draguer mon épouse sous mes yeux
En nous quittant, je lentends
« Noubliez pas, chère Lison, mon numéro de chambre est le
328 ». Euréka ! trouvé.
Pas une seconde à perdre, je fonce dans les étages, jarrive essoufflé face au numéro 328. Un temps darrêt, que vais-je trouver derrière cette porte ? Que vais-je dire ?
Je frappe, grand silence
je frappe plus fort, une fois, deux fois, jentends des bruits
la porte souvre enfin sur notre homme avec juste une serviette autour de la taille, irrité, prêt à mengueuler. Il nen a pas le temps, sans un mot jentre en poussant violemment la porte quil reçoit sur le nez
Même si je vois ma femme nue étendue sur le lit
même si le mec a perdu sa serviette et quil a lair dun con à poil à la porte, une main sur le nez
même si je regarde Lison de façon méprisante face à son regard surpris et coupable
même si me drapant dans ma dignité, je lui tourne le dos sans un mot pour regagner notre chambre
même si nue, elle me suit en courant dans les couloirs de lhôtel, sous lil furieux de son Don Juan
même si
Cela ne pourra jamais faire une longue histoire
NOTE DE LAUTEUR : Ce nest pas une bonne idée, mieux vaut que Julien ne retrouve pas le numéro de la chambre.
Retour en arrière
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Cela fait plus dune heure que Lison ma quitté, quoi faire ?
Lili, ma Lison, pourquoi ? Je ne comprends pas. Je croyais que tu maimais
Je ne peux pas rester les bras croisés à attendre
Décidemment, je ne me souviens pas du numéro de la chambre
tant pis pour ma dignité, je descends voir le concierge.
A laccueil, je retrouve la personne qui nous a servi au bar, il travaille aussi la nuit. Je mattendais à sa réponse :
« - Cest bien monsieur Charles ? Un habitué, je ne peux malheureusement vous donner son numéro de chambre.
Je le comprends, il a dû voir le manège de ce Charles auprès de ma femme, il ne veut pas de scandale :
« - Si vous voulez, je peux vous passer sa chambre au téléphone.
Jaccepte, il compose le numéro. Discret il séloigne tandis que jentends la voix dun homme :
« - Allo ?
Mon sang ne fait quun tour, dun ton sec :
« - PASSEZ-moi ma femme.
Jentends des bruits dans le combiné, une voix à peine audible « Que vais-je pouvoir lui dire ? », « Débrouilles toi ».
Une voix faible, Lison ne doit pas vouloir que Charles lentende :
« - Allo, mon chéri ?
« - Quest ce qui ta pris ? Où es-tu, dans quelle chambre ? Reviens de suite.
« - Excuse-moi, je rentre bientôt,
« - DE SUITE !
« - Je ne peux pas, pas maintenant. Sois patient mon chéri,
Une boulle se forme au creux de lestomac. Jessaie dêtre calme, je réalise que ma voix est suppliante :
« - Je taime ma chérie, reviens,
« - Je taime Julien.
Et elle raccroche.
Jattends un quart dheure, une demie heure, avec lespoir de son retour, lespoir que mon coup de téléphone la fasse réfléchir.
Toujours pas de Lison, non décidément, je ne supporterais pas une minute de plus.
De rage, jécris ADIEU de façon théâtrale sur le miroir, face au lit.
Entassant rageusement mes affaires dans la valise, je prends ses clés, elle nen aura plus besoin, et je quitte cette chambre, notre chambre, en claquant la porte.
Arrivé au parking, je repère le SUV de ce monsieur Charles, et décide, la colère est mauvaise conseillère, de lui faire une petite surprise pour demain matin. Mes clés de voiture vont maider à graver un message sur sa carrosserie toute neuve
sa belle voiture société.
Le coffre est resté ouvert, je me rappelle quil est représentant en ganterie, son coffre est plein déchantillons, de paquets préparés pour les clients, et tout un tas de documents de travail, catalogues, bons de commande,
et un bidon dhuile qui fera laffaire
Ouf ! je ne pensais pas que deux litres dhuile ça fasse autant. Je referme délicatement le coffre pour laisser mariner.
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La rage au cur, je prends la route, seul. Je ne décolère pas, partagé entre lincompréhension et la tristesse
Que sest-il passé ? Cest un mauvais rêve.
Vers trois heures, mon téléphone émet un bip, un SMS. Un coup dil, cest Lison, jen déduis quelle doit être rentrée, et trouvant la chambre vide se demande où je suis. Je ne réponds pas. Plusieurs « bip » minforment quelle doit se poser des questions. Enfin la sonnerie, je laisse sonner
jaurais son message plus tard
elle doit sénerver, la sonnerie retentie au moins dix fois, et je ne compte plus les SMS.
Petit arrêt sur une aire dautoroute, il faut que je me détende. Un café me fera du bien.
Dabord mon téléphone, les messages se suivent « Où es-tu mon chéri ?» « Je suis rentrée »
pas gonflée
« Je tattends, viens vite, je suis dans notre chambre » ben moi je ny suis plus
« Où es-tu ? Je tavais demandé de mattendre »
enfin viennent les excuses « Tes fâché ? » Non, cest peu dire
« Excuses moi mon chéri, tu sais que je taime », javoue ne pas men être aperçu cette nuit
« Pardonnes moi, je ne sais pas ce qui ma pris », moi non plus
Sur le répondeur, seulement 2 messages pour une douzaine dappel.
Son dernier message vers 5 heures, lassée, fatiguée elle a dû sendormir.
Jarrive chez nous, la maison est vide, je suis effondré. Je jette ma valise dans la chambre, et me laisse tomber sur le lit tout habillé, crevé.
Le téléphone me tire de mon sommeil, le fixe de la maison vite suivi de mon portable
elle a dû se réveiller, jimagine sa panique de ne pas me voir à côté delle.
Ses messages, tous pareils : « Où es-tu ? », « Tu es fâché ? » « Je tattends dans la chambre, reviens vite », le son de sa voix témoigne de son affolement, « Ne me laisse pas seule, je ne sais pas quoi faire
Excuses moi, je ne comprends pas ce qui ma pris
Je viens de voir ton message sur le miroir. Non, pas adieu, je taime ». Je fais le mort, je la laisse sans réponse. Jimagine ses réflexions : que peut-elle faire ? Mattendre ? Rentrer chez nous ? Contacter ses parents, ses amies ?
Bingo, le message suivant est pressant, entrecoupé de sanglots « Mon chéri, réponds-moi, ne me laisse pas sans nouvelles
Je mexcuse, Julien je taime, viens me chercher », la tension monte, « Je ne peux pas rentrer toute seule, réponds-moi, ». Je perçois son angoisse, sa peur. Ses messages se font suppliants.
A chacun son tour de stresser, moi ça a duré toute la nuit. Limaginer seule, en panique, ne mémeut même pas, au contraire je deviens sadique.
Nouveau message « Mon chéri, je ne sais plus quoi faire, dis-moi au moins si tu viens me chercher ». Jai pitié delle, enfin pas trop, « Débrouille toi, tu nes plus ma femme ». Nouvel appel, jattends pour écouter ce quelle veut me dire : « Mon chéri, pardonnes moi, jai perdu la tête, que dois-je faire ? »
Cette fois, je ne réponds plus.
Toute la journée, je tourne en rond, sans men rendre compte je lattends, je men veux de lavoir abandonné, mais jenrage, cest elle qui ma abandonné.
Je pense partir afin quelle trouve lappartement vide à son retour. Mais je suis chez moi lappartement mappartient, cest à elle de partir. Toujours en colère, je prends deux valises que je remplis avec ses chemisiers, ses pulls, sa lingerie, ses robes, et sa brosse à dents. Je retourne au salon, et mendors sur le canapé guettant le moindre bruit.
Vers 21 heures, on sonne, je ne bouge pas, on frappe « Chéri, cest moi » « Chéri je nai pas mes clés », elle tambourine à la porte, elle sonne. Je ne fais aucun bruit, elle doit se demander si je suis là ou pas. Je lentends jurer, imagine-t-elle la maison vide, sans savoir où je suis.
Toutes les lumières sont éteintes, je regarde par lilleton de la porte, je la vois piétiner, elle a lair vraiment fatigué, les cheveux en bataille, la robe toute froissée, sa grosse valise à côté delle, javais déjà oublié quelle avait emmené une tonne de vêtements. Le spectacle au lieu de mapitoyer, mamuse, je souris
vengeance gratuite, mais je jubile de la voir ainsi.
Encore quelques coups sur la porte avant de sassoir sur le palier.
Moi aussi je suis fatigué. Rassuré de savoir que Lison est bien arrivée, je vais mallonger sur le canapé
je mendors.
Je me réveille tôt, le jour est à peine levé
devant la porte, Lison est toujours assise par terre, appuyée sur sa valise.
Jouvre doucement la porte, elle ne bouge pas. Laissant la porte entre-ouverte, je vais préparer du café, elle va en avoir besoin.
Alors que je maffaire dans la cuisine, jentends un sanglot, Lison est sur le pas de la porte, les yeux cernés, la mine défaite. Elle me regarde avec tristesse :
« - Julien je taime.
Je ne lève pas la tête, je lignore.
Elle retourne dans le salon et seffondre dans un fauteuil. Jarrive avec un grand bol de café et des biscuits, elle doit avoir faim. Elle dévore, et tout en mangeant dune voix faible :
« - Tu mas abandonné
Tu es un salaud.
« - Ninverse pas les rôles. Tu mas jeté quand je tai demandé de revenir dans notre chambre ? Et cest moi le salaud ?
« - Je tai demandé de mattendre, dêtre patient.
« - Et pendant que je tattendais, tu faisais quoi ? Tu me prends pour un imbécile ?
« -
Je la laisse reprendre des forces.
Petit passage sous la douche, elle revient enroulée dans son peignoir, de suite elle magresse :
« - Quas-tu fait de mes affaires ?
Du menton je lui montre les deux valises dans un coin du salon :
« - Tes affaires sont prêtes, tu peux partir quand tu veux, tu nes plus ma femme.
« - Non, je taime Julien,
« - Arrête de te moquer de moi. Hier tu as eu le choix deux fois, une fois dans lascenseur, une fois au téléphone. Les deux fois, cest lui que tu as choisi. Tu peux aller le retrouver.
« - Non, cest toi que jaime.
« - Tu oses encore me parler damour après avoir passé la nuit avec ce mec ? Il va falloir que tu mexpliques.
Elle se laisse tomber dans un fauteuil :
« - Ce matin jai eu peur en voyant la chambre vide. Je ne savais pas où tu étais, si tu allais ou non revenir. Je ne savais plus quoi faire, Tu ten doutes jétais désemparée, pourquoi es-tu parti ?
« - Tu tétonnes que je sois parti, tu es inconsciente. Moi aussi, hier jétais désemparé, quand je me suis retrouvé seul dans lascenseur. Et quand au téléphone, je tai demandé de revenir.
« - Je ne sais pas ce qui ma pris, je nétais plus moi, cet homme ma envouté.
« - Facile comme excuse
Comment es-tu rentrée ?
« - Je suis allée voir Charles, il était déjà en bas, il partait tôt pour son travail. Il était dans une colère noire, sa voiture foutue et tout le stock de gants bon pour la poubelle, cest toi qui as fait ça ? Tu sais que ces gants valent une fortune ?
« - Ils valent une nuit avec toi,
« - Tu me prends pour quoi ?
« - Pour ce que tu es ma chérie.
« - Oh !
« - Beaucoup dhommes seuls le soir à lhôtel cherche une femme pour finir la soirée. Il ta trouvée, il a payé.
« - Tu nas pas le droit de me dire ça.
« - A bon ? Donne-moi une explication plausible, une seule.
« -
« - Alors il ta aidé ?
« - Il ma engueulé, ma traité de tous les noms. Impossible de lui demander de laide, en plus sa voiture était inutilisable. Heureusement le maitre dhôtel a été très gentil, il ma aidé à trouver un train pour rentrer et ma amené à la gare. Il avait lair très compréhensif. Mais galère, il a fallu que je prenne le métro à Paris pour changer de gare, avec cette foutue valise. Et en arrivant à Lille, pas de taxi. Jai dû attendre un temps fou, et le bouquet, quand jarrive tu ne mouvres pas. Jai cru que tu nétais pas là. Tes dégueulasse, jétais morte de peur, jai stressé toute la nuit.
« - Moi aussi jai eu une nuit difficile.
« -
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NOTE DE LAUTEUR
Non décidemment, à bien y réfléchir, Julien aurait dû rester à lhôtel pour attendre le retour de sa femme. Charles sen tire encore à trop bon compte
Retour en arrière
Revenons au moment où Julien, après avoir eu sa femme au téléphone, décide de rentrer seul, et descend au parking.
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Arrivé au parking, je repère le SUV de ce monsieur Charles, et décide, la colère est mauvaise conseillère, de lui faire une petite surprise pour demain matin. Mes clés de voiture vont maider à graver un message sur sa carrosserie toute neuve
sa belle voiture société. Le coffre est resté ouvert, je me rappelle quil est représentant en ganterie, son coffre est plein déchantillons, de paquets préparés pour les clients, et tout un tas de documents de travail, catalogues, bons de commandes,
et un bidon dhuile qui fera laffaire
Ouf ! je ne pensais pas que deux litres dhuile ça fasse autant. Je referme délicatement le coffre pour laisser mariner.
Ce petit exercice et la fraicheur de la nuit mont un peu calmé. Pourquoi partir ? Pourquoi laisser le champ libre à ce vieux ? Pourquoi lui abandonner ma femme ?
De retour dans la chambre, toujours pas de Lison, ma colère redouble. Pourquoi ma chérie ? Comment connais-tu cet homme ? Depuis quand suis-je cocu ?
Jefface tant bien que mal le message sur le miroir.
En désespoir de cause, je mallonge tout habillé. Les heures passent, jai dû finir par mendormir malgré tout, dépuisement, de tristesse.
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Cest le bruit de la douche qui me réveille. Ainsi, Lison est revenue. Depuis quand ? Elle na même pas essayé de me parler en arrivant. Je suis doublement déçu.
Comment réagir ? Je décide dattendre, de voir son attitude, dentendre ce quelle a à me dire pour se justifier.
Elle sort nue de la salle de bain. Mon cur se serre. Après lenfer quelle ma fait vivre durant la nuit, je veux quelle mexplique.
Debout face à moi, elle me sourit, sapproche, me tend les bras.
Mon regard, plus dur que ce que jaurais pu croire, larrête dans son élan. Je nai quune envie, la gifler
mais on ne touche pas une femme. Même une salope.
Dans un souffle, elle me murmure :
« - Je taime Julien.
« - Tu te fous de moi, oui.
« -
A ce moment elle découvre ma valise à côté du lit, et le mot « Adieu » à moitié effacé sur le miroir :
« - Tu voulais me quitter ?
« - Pas moi, cest toi qui mas quitté.
« -
Son étonnement mexaspère. Croyait-elle vraiment que jallais laccueillir à bras ouvert.
« - Mais mon chéri
« - Il ny a plus de mon chéri. Je veux que tu mexpliques.
Même si sa déclaration damour ma un peu rassuré, je veux tout savoir, et surtout savoir pourquoi.
« - Je ne sais pas, je narrive pas à me lexpliquer moi-même
Ce nest pas rationnel
Cest comme sil mavait envoutée
Tout dun coup, dans lascenseur, jai ressenti le besoin impérieux de le rejoindre
jai senti que si je ny allais pas, jallais le regretter toute ma vie
Même, si ça pouvait te blesser
Même si les conséquences allaient être douloureuses
« - Et bien tu as gagné, je suis blessé, tu es contente, ton but est atteint.
« - Mais non, ce nest pas ce que je veux dire.
« - Je ne suis pas près doublier cette nuit, à timaginer avec lui
à vous moquer du cocu que tu viens dabandonner pour lui.
« -
« - Je veux savoir
cétait comment ?
« - Bien. Admit-elle dun ton neutre.
« - Quest-ce que vous avez fait ?
Elle soupire avec un air mi navré, mi condescendant
« - Chéri, jai passé la nuit avec lui
Réfléchis
La boule que jai dans le ventre se contracte de plus belle.
« - Te fou pas de moi en plus
Tu le connais depuis quand ? Tu ne me ferras pas croire que tu as suivi un inconnu, juste pour baiser ?
« - Non je tassure, je ne lavais jamais vu avant. Je ne comprends pas ce qui ma pris.
« - Et quand je tai appelé, ça ne ta pas fait réfléchir.
« - Jai hésité, et je suis restée, je ne sais pas pourquoi.
Un long silence sinstalle entre nous.
« - Et ?
« - Et quoi ?
« - Et bien je voudrais un peu plus de détails
Autre chose que : « Cétait bien ». Ce nest pas que je sois particulièrement maso, mais la femme qui ma juré fidélité devant le maire il y a à peine un an mabandonne toute une nuit pour aller coucher avec un parfait inconnu, jestime que je suis en droit den connaître un peu plus avant de nous séparer.
« - Oh !
« - Je ne pourrais plus vivre avec une femme qui ma trahi. Quest-ce que ce sera dans quelques années ?
« -
« - Demain matin, tu as le choix. Soit tu restes avec lui, soit tu rentres avec moi à Lille. Je pense que comme hier, cest lui que tu choisiras.
« - Mais non, cétait juste cette nuit, je te le j
« - Ne jure pas, il y a deux jours tu aurais pu jurer que jamais tu ne me tromperais.
« -
« - Tu pensais que de pas y aller, tu allais le regretter toute ta vie. Ne penses-tu pas maintenant que dy être aller, tu vas le regretter toute ta vie.
Encore un soupir qui me brise le cur, est-elle complètement inconsciente ?
« - Ok, je ten dirai plus
Mais plus tard
Jai sommeil, et jai besoin de faire le point moi aussi, de savoir où jen suis.
A peine allongée, elle sendort comme une masse, Je reste habillé, vautré dans le fauteuil sans pouvoir fermer lil. Je veux savoir, savoir et comprendre.
Au matin, elle me réveille dun baiser sur le front :
« - Alors, la nuit a porté conseil ? Tu as fait le point, daccord pour se séparer ?
« - Non
Je ne comprends pas ce qui ma pris hier. Je taime mon chéri, pardonnes moi
Avant de partir jai besoin de savoir, dans le détail.
« - Daccord, admet-elle en soupirant. Si cest ce que tu veux.
Nous nous asseyons sur le lit, lun à côté de lautre, sans nous regarder comme si cela rendait les aveux plus faciles.
« - Quest-ce que tu veux savoir ?
« - Tout.
« - Cest vague tout
Pose-moi des questions.
« - Pourquoi, comment, combien de temps, combien de fois, dans quelles positions, de quoi avez-vous parlé
tout, quoi !
« - Le pourquoi, je te lai déjà dit, je nen sais rien. Je me suis posée cette question toute la nuit.
« - Un peu facile comme excuse.
« - Je ne peux même pas dire que jétais insatisfaite, ce nest pas vrai, tu me satisfais pleinement.
« - Je ne men suis pas aperçu. Passons au comment. Tu tes déshabillée tout de suite ?
« - Non cest lui, il a voulu menlever tous mes vêtements un à un, lentement,
« - Tu as aimé ?
« - Oui,
« - Et quand je tai appelé ?
« - Cétait une pause.
« - Vous aviez déjà
« - Oui,
« - Tu étais nue ?
« - Oui,
« - Donc, vous avez baisé
Il fait bien lamour ?
« - Oui, très bien.
« - Il ta fait jouir, alors.
« - Oui, jai joui comme rarement javais joui
Mon cur se serre. Malgré les évidences, jespérais, au fond de moi, quelle avait été déçue.
« - Tu nessaies même pas de mépargner.
« - Tu voulais tout savoir, tu sais.
« - Et lui, il a joui ?
« - Oui.
« - Il sétait protégé ?
« - Non, mais je savais quil était clean.
No comment.
« - Combien ?
« - Combien quoi ?
« - Combien de fois a-t-il éjaculé en toi ?
« - La première fois
dans ma bouche.
« - Tu as aimé le sucer ?
« - Oui.
Je la regarde en faisant la grimace.
« - Et ensuite ?
« - Deux fois, une fois en missionnaire et une fois en levrette.
« - Il ta bien remplie, tu avais donc envie quil te fasse un gosse.
« - Tu es fou. Tu sais très bien que jai un stérilet, je ne risquais rien.
Je les imagine
La grosse boule se fait encore sentir dans mon estomac.
« - Il ta caressée, sucée les seins, léchée ?
« - Bien-sûr.
« - Et à part ça, cest tout ?
« - Euh
presque
« - Quoi dautre encore ?
Je sens dans son ton une légère réticence.
« - Il ma aussi prise
par derrière.
« - Par derrière ? Tu veux dire
« - Oui,
Un accès dadrénaline me cisaille labdomen. Je la regarde avec tristesse :
« - Tu mas toujours refusé.
« - Je sais
Je nai pas osé lui dire non.
Ainsi, il mavait volé ça aussi !
« - Tu mas vraiment trompé
Il ta fait mal ?
Tu as aimé ?
« - Je nai pas vraiment aimé, mais il ne ma pas fait mal, il était très tendre.
Tendre ? je ten foutrais moi de la tendresse dans le cul.
Jimagine bien que Lison a vécu cette expérience dans un état second. Mais, la vérité est quelle ma fait cocu sans aucun état dâme.
« - Tu comptes le revoir ?
« - Mais non, bien-sûr que non ! Je nai pas pris ses coordonnées et je ne lui ai pas laissé les miennes. Il aurait bien voulu, il a même insisté mais jai refusé. Ce nétait quun moment dégarement, quune partie de sexe, que jai apprécié et que, malgré une certaine culpabilité, je narrive pas à regretter, mais ce nétait rien dautre.
« - Ben voyons, tu nas pas lair de te sentir coupable. Tu ne regrettes pas, mais tu risques de le regretter lorsque tu devras choisir un avocat.
« - Non
Avec toi, cest différent, je taime, cest ça qui compte.
Sa déclaration damour me va droit au cur, mais je ne peux oublier la nuit que je viens de passer :
« - Comment oses-tu me dire que tu maimes
Tu ne peux pas aimer lhomme que tu viens dhumilier,
« -
« - Vous vous êtes bien moqués de moi tous les deux. Quand tu es arrivée dans sa chambre, que lui as-tu dit ?
« - Rien.
« - Tu as du lui dire que tu avais envie de lui ?
« - Pas besoin, il a vite compris.
« - Et vous avez discuté de quoi ?
« - De rien, de tout, de lui, de nous.
« - Que lui as-tu dis sur nous ?
« - Je ne sais plus, rien dimportant, quon était marié depuis un an.
« - Il a dû être étonné. Et de moi ?
« - Rien.
« - Il a bien fallu lui expliquer pourquoi tu as laissé tomber ton mari après un an de mariage. Tu lui as dit que je ne tai jamais fait jouir, que tu cherchais un homme, quil te plaisait, et vous avez bien rigolé ensemble sur mon dos. Les cocus font toujours rire.
« - Mais non.
« - Alors quoi ? Vous mavez vraiment pris pour un con. Il te drague devant moi, et toi tu mabandonnes pour le suivre. Tu dis maimer, et tu mhumilies avec un inconnu.
« - Non, je tai expliqué
« - Tu nas rien expliqué du tout. Jaurais pu te pardonner de me faire cocu, je ne serais ni le premier, ni le dernier. Mais ton mépris pour moi,
« -
En serrant les dents :
« - Il me le paiera
« - Quest-ce que tu dis ?
Je rajoute en lui jetant un regard dur :
« - Et toi aussi !
« -
Je sors les valises, la voiture est devant la porte. Au moment de charger son bagage, je lui demande
« - Tu as réfléchi ? Tu viens avec moi, ou tu préfères le rejoindre ?
« -
Pour toute réponse, elle range sa valise dans le coffre.
Au moment de monter en voiture, je vois son amant sortir de lhôtel et se diriger décontracté vers le parking, tenant sa veste négligemment sur son épaule, sûr de lui. Je vais au-devant de lui, Lison nose rien dire, la frayeur se lit sur son visage.
Il me reconnait bien sûr, il ose même faire un petit signe de la main à ma femme, il me prend vraiment pour un con :
« - Sans rancune ?
Il na pas encore vu sa voiture
Je mapproche de lui. Pour toute réponse, je lance mon pied en avant, latteignant violemment entre les jambes, ça sert davoir fait du foot dans sa jeunesse. Le coup le foudroie, il se tord en deux se tenant les bijoux de famille, il tombe au sol un rictus de douleur sur le visage. Le maître dhôtel qui la vu tomber accoure. Un coup dil à la situation, il remarque Lison à coté de notre voiture, figée, livide. Il se précipite pour maider à relever lhomme sur le sol, malencontreusement dans son élan son pied atteint lhomme au même endroit que moi, lui tirant un nouveau cri de douleur.
Il me serre la main :
« - Moi, jétais fiancé
Nous nous comprenons dun simple regard.
Du monde arrive en renfort, le maître dhôtel emmène notre victime à lintérieur :
« - Je men occupe monsieur, vous pouvez compter sur moi.
Je lui fais confiance.
Regagnant mon véhicule, je démarre, sans un mot ni un regard à Lison encore terrifiée.
« - Je pense quil va avoir du mal à se servir de son engin pendant quelque temps.
« - Pourquoi as-tu fait ça ? Tu es une brute.
Le regard que je lui jette, stoppe toute velléité de sa part.
Quelques kilomètres plus loin, je marrête sur une aire de lautoroute. Lison est étonnée. Sans rien dire, je tire de ma poche le portefeuille que je viens de ramasser à côté de ma victime.
« - Tu lui as piqué son portefeuille ?
« - Il va mettre du temps à refaire tous ses papiers, dis-je en déchirant méticuleusement une à une ces pièces didentité, permis de conduire, carte grise, carte de crédit, carte Vitale, de mutuelle,
Trouvant de lagent, 600 tout de même, je prends les billets et les jette à la figure de Lison :
« - Tiens cest pour toi, cette nuit tu las bien mérité.
Vexée, en ouvrant de grands yeux :
« - Tu me prends pour quoi ?
« - Pour ce que tu es ma chérie, tout travail mérite salaire. Dailleurs, ce nest pas cher payé pour une nuit, il faudra que tu révises tes tarifs.
« -
Un silence lourd sinstalle entre nous. Une fois tous les papiers déchirés, je sors un téléphone de ma poche.
« - Tu lui as aussi piqué son téléphone ?
Je regarde les photos, photos de famille, surement sa femme, ses s, en vacances.
« - Tu savais quil était marié et avait 2 s ?
« -
Je lui montre les photos :
« - Dommage, ce nest pas avec lui que tu vas pouvoir refaire ta vie.
« -
Je regarde son répertoire :
« - Tiens, ce doit être le numéro de sa femme
je vais mamuser un peu.
« - Eh, que fais-tu ?
« - Elle aimerait surement recevoir une photo de toi.
« -
.
Jenvoie un sms « votre mari est à lhôpital de Beaune, il est tombé sur un mari jaloux ». La réponse est immédiate, « Quoi ? Qui êtes-vous ? »
« Le cocu. Vous comprendrez vite pourquoi pendant quelques jours, il ne pourra pas vous honorer »
suis une série de messages de sa femme affolée. Je ny réponds pas, continuant à explorer son répertoire sous le regard indigné de Lison.
Des numéros de sa société, son chef et certainement des collègues. Nouvel sms « petit problème avec la voiture et le stock de marchandises. Jai aussi perdu tous mes papiers »
la réponse ne tarde pas « Tu as encore fait le con
rappliques de suite ». Le retour risque dêtre difficile.
Lison semble perdue, elle ne sait pas de quoi je parle :
« - Sa voiture ?
« - Cette nuit, je mennuyais. Pendant que tu lui bouffais la queue, je suis allé faire un tour au parking, javais décidé de partir
il devra changer les pneus, les rétroviseurs et les essuie-glaces, mais le plus long sera de refaire toute la carrosserie.
« - Quoi ?
« - Un joli cur avec une flèche sur le capot, romantique avec des frises tout autour
belle décoration pour une voiture de fonction. Je suis certain que son patron appréciera. Sans compter son stock de gants.
Tranquillement, je reprends le volant sans desserrer les dents. Lison est indignée :
« - Cest mesquin cette vengeance.
« - Si tu nes pas contente, descends et va le rejoindre. Je te lai dit, cette petite nuit va lui couter cher, très très cher.
En tremblant, ma femme sendort dès les premiers kilomètres, me laissant seul avec mes doutes, mes réflexions.
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Arrivé chez nous, comme à chaque retour de vacances, il faut défaire les valises, ranger nos affaires
On ne sadresse pas la parole, chacun dans ses pensées.
Le soir, Lison prépare le repas comme dhabitude, elle évite mon regard, nous mangeons face à face sans un mot
Tandis que je lui laisse la vaisselle et le rangement, je maffale dans un fauteuil un verre de whisky à la main. Ce nest pas dans mes habitudes. En arrivant au salon, elle me regarde étonnée :
« - Tu bois un whisky maintenant ? Cest nouveau.
« - Pour oublier
Comme tous les cocus, je bois pour oublier.
« - Non, ne dit pas ça mon chéri, juste une fois, ça ne compte pas.
« - Je suis cocu, cocu
co cu
tu devrais le savoir.
« -
.
Au lit, elle vient se blottir contre moi, se fait tendre et commence à me caresser doucement :
« - Attends, tu as une capote ?
« -
« - Il ta bien baisé sans se protéger, comment savais-tu quil était clean ?
« - Il me la dit.
« - Je ne sais pas pourquoi, mais je nai pas une confiance aveugle en ce mec-là. Tu es naïve, si toi ça ne te gêne pas, moi je nai pas envie dattr une saloperie.
« -
« - Si tu veux quon reprenne une vie normale, faudra faire un test, ma chérie.
« - Je noserais jamais, que dirais-je au toubib ?
« - La vérité
Si tu baises avec nimporte qui, tu dois savoir quil faut te protéger.
« -
La vie reprend son cours.
Le matin, je lui laisse la place dans la salle de bain, au lieu de prendre notre douche ensemble comme nous le faisions auparavant. Petit déjeuner rapide, on se croise dans la cuisine, je pars au travail sans rien lui dire, fini le petit bisou habituel.
Le soir, en rentrant du travail, nous nosons plus nous regarder, je ne lui adresse plus la parole. Une fois couché, je lui tourne le dos.
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Une dizaine de jours passent, en rentrant je trouve une enveloppe ouverte sur la table du salon. Cest une feuille de lhôpital, elle a fait le test, en tremblant je lis les résultats, test négatif. Elle a osé le faire, cest le principal, la leçon a assez duré. Jai envie doublier.
Je retrouve Lison dans la cuisine, je la prends dans mes bras et lembrasse amoureusement. Son sourire de bonheur me fait chaud au cur, je réalise quelle maime vraiment, comme je laime. Il faudra bien que je pardonne, mais regrette-t-elle ?
Le diner est vite pris, la télé reste éteinte, ce soir pas de whisky. Sans rien dire, tout en nous embrassant, direction la chambre. Je la déshabille, elle est belle nue. Je réalise alors ce que le vieux pervers a eu sous les yeux, ce corps magnifique, ces petits seins, le triangle de sa toison, et ce visage adorable mexprimant son amour. Une boulle revient au creux de mon estomac
Lison contre moi membrasse, jai lesprit ailleurs, je ne peux mempêcher de penser que ces lèvres ont embrassé un autre. Des images me viennent à lesprit, des mains qui la caressent ce ne sont pas les miennes, un sexe étranger simmisçant dans ce trésor que javais jusquà présent considéré comme ma chasse gardée, ses fesses tendues attendant quun autre que moi senfonce entre elles
Tandis que je la caresse, je vois en gros plan la tête hilare de son vieux, il rit, ses paroles résonnent dans ma tête « Tu ny arriveras jamais, avec moi elle a joui comme jamais elle navait joui avec toi, laisses moi faire »
un vrai cauchemar.
Chaque geste de Lison me renvoie limage de lautre. A-t-elle fait ça aussi avec lui ? Préférait-elle avec lui ?
Lison est tendre, amoureuse, rien ny fait, je narrive pas à bander, impossible de lui donner du plaisir
alors que lautre
elle me la dit clairement.
Je me retourne, elle se colle à moi, ses seins contre mon dos, ses bras mentourent :
« - Ce nest rien mon chéri, tu es nerveux après ce que nous venons de vivre. Je taime.
« - Je ne pourrais jamais te faire jouir comme lui.
« -
« - Tu me las dit,
« - Non mon chéri
je ne sais plus ce que je tai dit.
« - Avoue-le, tu nas-tu jamais pris de plaisir avec moi ?
« - Tu es ridicule, tu es le seul
« - Le seul ? Et lui alors ? Tu as joui avec lui comme rarement tu avais joui.
« - Avec lui cétait automatique, juste une question de technique.
« - Alors, en plus je nai jamais eu la technique
Pourquoi mavoir épousé ?
« - Arrêtes, tu déformes tout ce que je te dis.
« -
Je me rends alors compte que si jaime encore Lison, si je désire toujours faire lamour avec elle, je narrive pas à oublier sa trahison, je perds tous mes moyens. Pourtant ma chérie y met du sien. Elle redouble dattention pour me prouver que je suis bien resté lhomme de sa vie. Mais je narrive à rien.
Pourrais-je rebander un jour ? Pour le savoir, je vais voir, sans rien dire à Lison, une professionnelle. Immédiatement, je retrouve la forme, tout fonctionne comme avant. Je suis rassuré sur ma virilité. Malheureusement, le soir avec Lison, nouvelles images, nouveaux démons, nouvelle panne.
Alors que Lison mise sur le temps pour effacer les blessures, cest le contraire qui se produit, une véritable obsession. Cette situation agit sur mon caractère, je deviens impulsif, coléreux, aigri et jaloux, jaloux de cet autre, jaloux de cette ombre.
Nous avons souvent des disputes, pour des riens. Je me sens diminué, cest sa faute. Je le lui reproche tous les jours
Je souffre de cette situation, même si je me doute que de son côté Lison souffre aussi.
Elle sétait lancée dans des études pour devenir dentiste, et travailler avec moi au cabinet.
Depuis la reprise des cours, elle narrive pas à étudier correctement. Je ne laide plus, lan dernier je lui faisais réviser ses examens, quelle se débrouille toute seule
Naturellement elle rate ses partiels, ce sera difficile à rattr en fin dannée. Elle est effondrée.
Tous nos projets sécroulent, fonder une famille, travailler ensemble
Quel gâchis ! Juste pour une nuit !
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Malgré tout, dans la vie de tous les jours, on pourrait croire quil ne sest effectivement rien passé. Pour notre entourage, nos familles, nos amis, tout va bien entre nous.
Les parents de Lison viennent quelques jours à Lille, ils logent chez Marie, la sur de Lison. Dimanche, repas de famille, nous sommes invités. Se retrouver en famille nous changera un peu les idées, et puis jaime bien mon beau-frère, on sentend bien.
Tout se passe pour le mieux, les conversations vont bon train, Lison sourit, elle est heureuse. Pourtant certains regards avec sa sur ne trompent pas, elles se regardent de temps à autre à la dérobée, comme si elles partageaient un secret. Je sens le regard appuyé de mon beau-frère, un peu trop gentil, on dirait quil me ménage, de quoi ?
A la fin du repas, avec lannonce du divorce dune nièce après 3 ans de mariage, heureusement sans nous précise belle-maman, la conversation dé sur les problèmes de couple. Je ne suis pas très à laise, les petits potins de famille ce nest pas mon truc, chacun sa vie. Lison non plus ne dit pas grand-chose, je sais à quoi elle pense
Au fil des échanges pourtant à mots couverts, je réalise que de toute évidence, Lison sest confiée à sa sur sur mes pannes avec elle, et bien entendu celle-ci na pas pu le garder pour elle, son mari est au courant. Sans le dire clairement, jai limpression que ma femme est devenue ma victime, la meilleure des épouses qui comprend et qui supporte
Compréhensif, mon beau-frère veut certainement me rassurer :
« - Ne te frappe pas, ça arrive à tous les mecs.
« - A bon, à toi aussi ?
« - Parfois oui, ça mest arrivé.
Il parle bien sûr de mes défaillances, pas que sa femme la trompé, lui ne doit pas être cocu. Je joue sur lambiguïté du propos :
« - Tu as lair de bien le prendre, moi je narrive pas à laccepter.
« - Allons, ce nest pas bien grave, Lison taime cest le principal.
Lison regarde sa sur, elle tremble, la conversation leffraie, comment cela va-t-il finir ? Elle devine que je suis vexé que tout le monde soit au courant, quelle naurait rien du dire. Elle seule comprend le double sens de mes paroles.
Petit à petit, la colère monte en moi, jinterpelle mon beau-frère :
« - Et toi ça ne te dérange pas ?
« - Cest le lot de tous les hommes un jour
Me tourant vers ma belle-sur,
« - Alors toi aussi, comme Lison, tu vas voir ailleurs ?
« - Ailleurs ? Comment ça ?
« - Tu baises souvent ailleurs ? Ton mari a lair de bien le prendre. Moi je ne peux pas.
« -
Silence général, ils se regardent tous, Lison le nez dans son assiette, incapable de soutenir le regard de sa sur qui ne savait rien.
Maladroitement, mon beau-frère essaie de se rattr :
« - Tu blagues, Lison est sérieuse tu nas rien à craindre.
« - Demandes le lui.
Tous les yeux se tournent vers Lison dont le silence est la preuve de sa culpabilité. Je suis de plus en plus remonté, sans le vouloir jai haussé le ton. Je les regarde bien et je crie :
« - Oui, vous avez tous compris JE SUIS COCU alors ne va pas me dire que Lili est sérieuse.
Lison est blême, elle ne se défend même pas, toute sa famille est maintenant au courant de sa conduite. Sa sur la regarde, incrédule.
Sans pouvoir me contenir, je rajoute toujours aussi fort :
« - Maintenant, vous comprenez pourquoi elle ne me fait plus bander.
Belle maman regarde fixement devant elle, a-t-elle bien compris ? Je narrête pas, malgré les yeux suppliants de Lison.
« - Oui belle maman, baisée par un inconnu et sans capote. Elle a le feu au cul votre fille.
Lison est outrée, elle veut me faire taire, en vain :
« - Elle na jamais autant joui avec moi.
« - Ce nest pas vrai.
« - Cest toi qui me las dit.
Et regardant sa famille :
« - Et en plus, elle sest faite enculer.
Lison ne sait plus où se mettre, la tête entre les mains. Je me rends compte que je vais trop loin, je devrais me taire, mais madressant à sa mère :
« - Oui belle-maman vous avez bien entendu, enculée, vous soyez le tableau ?
Son regard me fait comprendre quelle voit très bien le tableau. Me tourant vers Lison :
« - Au fait ma chérie, tu ne mas jamais dit, tu tes mise à quatre pattes, le cul en lair ?
« -
Belle maman se lève, choquée, telle une automate :
« - Qui veut un café ?
Et part dans la cuisine, vite rejointe par Marie qui sinquiète pour elle.
Je reste assis, un peu honteux de mêtre ainsi laisser emporter. Lison à lair triste, honteuse.
Belle maman revient un plateau chargé de café dans les mains. Elle pointe ses yeux sur ma femme :
« - Ma fille tu es une belle idiote ! Quand on prend un amant on reste discrète, on ne dit rien à son mari.
« - Maman
Je nai pas pris damant.
Mon beau père, rouge de colère :
« - Après seulement un an de mariage
as-tu conscience de ta conduite ?
Je ne te reconnais plus
Sa femme se tourne vers lui :
« - Tais-toi Maurice, tu nas jamais rien compris aux femmes.
Sous le regard effaré de ces deux filles qui comprennent le double sens de cette réflexion.
« - Maman !
La situation commence à me plaire, y aurait-il des secrets dans la belle famille ?
Jen ai beaucoup trop dit, je quitte la pièce pour me calmer dans le jardin. Mais le mal est fait, Lison, me rejoint au bout de quelques minutes, nos affaires à la main. Elle na même plus la force de me faire la moindre remarque :
« - Vient, on sen va.
« -
Nous néchangeons aucun mot durant le trajet de retour. Je ne suis pas fier. Lison, enfin, madresse la parole :
« - Pourquoi, pourquoi as-tu fait ça ?
« - Et toi, pourquoi as-tu dit à ta sur que je ne bandais plus ? Tu as encore voulu mhumilier.
« - Entre sur, on se fait des confidences. Je ne pensais pas quelle le dirait à son mari.
« - Javais lair de quoi ? Dun con qui narrive plus à satisfaire sa femme. Ça tarrange de passer pour une victime, tu tes bien gardée de dire ce que tu avais fait.
« - Javais besoin de parler. Cest dur pour moi.
« - Et pour moi alors, tu ne crois pas que cest dur de ne plus pouvoir baiser.
« - Baiser ?
Labstinence rend irascible, je cherche toujours à la blesser, je deviens vulgaire :
« - Oui baiser, me faire vider les couilles comme tu sais si bien le faire. Je connais ta chatte mais jaimerais bien, moi aussi, me vider dans ta bouche et dans ton cul.
« - Oh !
Je vois que je la choque, je men veux une fois de plus. Je lui tiens la main, jaimerais pouvoir pardonner, pouvoir reprendre notre vie comme avant. Je me sens ridicule, ma réaction est excessive, mais jai beau me raisonner, elle ne me fait plus aucun effet.
Lison sent mon désarroi :
« - Explique-moi ce que tu ressens mon chéri, parler devrait pouvoir nous aider.
« - Je ten veux, si tu savais comme je ten veux davoir brisé notre amour.
« - Mais je taime mon Julien, je taime comme je tai toujours aimé.
« - Tu mas humilié, ce nest pas de lamour. Tu as tout détruit en moi.
« - Pardonne-moi,
« - Il ny a plus rien à pardonner, tu mes devenu indifférente.
« - Oh !
« - Tu es belle Lison. Mais limage de ce mec avec toi et savoir quil ta fait jouir, menlève tous mes moyens.
« -
« - Je taime depuis notre première rencontre. Le jour de notre mariage a été le plus beau jour de ma vie, jai voulu tépouser pour fonder une famille avec toi, pour vivre avec toi, vieillir avec toi. Toi seule comptait pour moi
Tu mas trahi sachant très bien ce que tu faisais. Tu as brisé notre bonheur, cest pour ça que je ten veux.
« - Mon amour, non. Je veux un de toi, la plus belle preuve de notre amour.
« - Moi je nen veux pas.
« -
« - En plus, tu as saccagé notre plus beau souvenir. Rappelle-toi notre première nuit dans cet hôtel, tous les ans cétait pour nous comme un pèlerinage, enfin pour moi.
« - Pour moi aussi mon chéri, je me souviens de tout, cétait merveilleux.
« - Maintenant, tu dois surtout te souvenir de ta dernière nuit. La nuit où tu as joui comme jamais tu navais joui avec moi. Il ma remplacé.
« - Non
Je ne comprends pas ce qui mest arrivé. Je tai tout dit, je me suis excusée
« - Est-ce suffisant de sexcuser pour tout effacer ? Tu savais que tu allais me faire souffrir, cela ne ta pas arrêtée, et bien soit contente cela fait trois mois que je souffre.
« - Je naurais jamais imaginé que tu réagirais comme ça. Juste pour une nuit.
« - Tu ne savais donc pas que je taimais ?
« -
« - Tu as dit que tu assumerais toutes les conséquences de cette nuit, même les plus douloureuses, et bien assumes les. Elles sont assez douloureuses pour toi ?
« -
Le soir, elle se fait tendre. Malgré ses efforts, comme à chaque fois, je vois une autre bouche se poser sur ses lèvres, une autre bouche lui embrasser les seins, je vois des mains inconnues, un sexe inconnu, dans sa bouche, dans sa chatte, entre ses fesses
et une tête hilare qui me regarde en riant
Après une nouvelle tentative infructueuse, elle se blotti dans mes bras :
« - Mon chéri, nous ne pouvons plus continuer comme ça. Jai besoin de ton amour, de ta tendresse, de tes caresses,
« - Je ne peux pas. Jai toujours en tête limage dune pute qui suit son client dans une chambre dhôtel. Et lui qui rit en me regardant.
Elle garde son calme, ne relève même pas linsulte :
« - Mon chéri, il faut faire quelque chose.
« - Tu as raison, nous ne pouvons pas continuer comme ça, il vaut mieux nous séparer, je suis daccord. Dailleurs jai consulté un avocat, un divorce à lamiable, sans se déchirer, cest simple et rapide.
« - Quoi ? Tu as consulté un avocat, tu veux donc vraiment me quitter ?
« - Cest mieux comme ça. Tu seras libre daller le retrouver, cest lui que tu as choisi.
« - Non !
je ne veux plus le revoir, cest toi que jai choisi
Jai eu une idée.
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NOTE DE LAUTEUR
Jai maintenant deux options :
- Soit la procédure suit son cours, Lison fait ses valises pour trouver refuge à Nice chez ses parents, elle est obligée dabandonne ses études, Julien ne la retient pas.
A Nice, sa mère est compréhensive, mais son père refuse de lui parler, il prend la relève de Julien.
- Soit
Ecoutons ce que Lison veut proposer à Julien.
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« -
Jai eu une idée.
« -
« - Il faut remonter le temps, tout recommencer à zéro.
« -
« - Retournons dans notre petit hôtel à Beaune, comme si nous revenions de vacances, il y a trois mois
remontons le temps.
« - Je ne pense pas que ce soit une bonne idée
Tu veux le revoir ?
Elle ne répond pas, mais hoche la tête.
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Le Week end de la dernière chance arrive. Lison a tout prévu, elle a réservé une chambre, notre chambre, toujours la même.
A Beaune, nous retrouvons notre hôtel. Je joue le jeu. Rituel pour aller diner, Lili a passé une petite robe, pas celle dil y a trois mois, celle de lannée précédente, on remonte le temps. Je me prends à la regarder avec mes yeux de jeune-homme.
Avant de passer à table, javoue avoir jeter un coup dil dans la salle, je sens que Lison aussi est nerveuse.
Le repas se déroule selon nos habitudes, sans nous en rendre compte, nous remontons le temps, cest la fin de lété, la fin de nos vacances
je pense à la nuit prochaine
Avant de monter dans la chambre, petit passage au bar, encore un rituel. Jaime cette ambiance feutrée et discrète, enfoncé dans un grand fauteuil, siroter un verre, silencieusement
tout à coup, mon cur sarrêtée de battre, cest lui, là, accoudé au comptoir, un verre à la main. Lison ne la pas encore vu, quelle va être sa réaction ?
Il se retourne, il na plus la superbe dil y a trois mois, jai limpression quil a vieilli de 10 ans, son costume est froissé. Comment Lison a-t-elle pu rejoindre ce type dans sa chambre ? Comment a-t-il pu la faire jouir ?
En lapercevant, Lison blêmi, elle a du mal à le reconnaitre. Se pose-t-elle, comme moi, la question du pourquoi, pourquoi lavoir suivi ? Je comprends que ce nétait que le dérapage dun soir.
Il se lève, passe devant notre table sans nous voir, juste un « bonne nuit messieurs dame », politesse banale. Il ne la pas reconnue. Lison semble contrariée, je nose faire la réflexion qui me brule les lèvres « Dis donc, tu ne lui as pas laissé un souvenir impérissable ». Non, ne pas en rajouter, ne pas rompre le charme de cette soirée, mais je ne peux éviter un petit rictus de satisfaction.
Le maître dhôtel sapproche pour ramasser nos verres :
« - Georges à votre service,
Nos regards se croisent, je le reconnais, lui aussi. Je lui demande :
« - Dites donc il na pas lair en forme ce monsieur.
« - Ah monsieur Charles, un habitué. Ne men parlez pas, le pauvre, il a perdu son emploi lété dernier, faute professionnelle, à 50 ans difficile de trouver un nouveau travail. Et en sortant de lhôpital
« - De lhôpital ?
« - Oui il a eu un accident
pas de voiture
Lallusion me fait sourire.
Le maître dhôtel se penche et me dit à loreille sous forme de confidence :
« - Quelques ennuis intimes, maintenant il a des difficultés pour
si vous voyez ce que je veux dire.
Cette confidence entre homme na pas échappé à Lison.
« - Et bien à peine sorti de lhôpital, sa femme la quitté
Remarquez, il la bien cherché. Cétait un sacré dragueur, vous ne pouvez pas savoir combien de femmes il a mis dans son lit
Oui oui, ici dans cet hôtel, même si le mari était présent. Sa femme la appris
elle na pas vraiment apprécié.
Je lui souris, et ne peux mempêcher de rajouter avec un large sourire :
« - On la comprend, elle na pas pris de gants
nest-ce pas ma chérie ?
« -
Lison ne dit rien, elle encaisse le coup.
« - Avez-vous besoin dautre chose ?
« - Merci, tout va bien
Etes-vous marié Georges ?
« - Pas encore, nous passons devant monsieur le maire dans quelques mois.
« - Félicitations Georges !
« - Merci monsieur.
Lison réalise les conséquences de sa nuit, conséquences dont je ne suis pas étranger. Elle est pensive, mais ne veut rien faire paraitre, les déboires de Charles sont un peu de sa faute.
Dans notre chambre, Lison revient de la salle de bain en petite nuisette transparente. Dieu que ma femme est belle ! Je la prends dans mes bras, je lembrasse, ce nest plus ce vieux, cest moi qui lembrasse, moi qui lentraine sur le lit. Mes démons ont disparu
Une image se superpose, celle dune jeune fille que jamène dans cette chambre pour la première fois, une jeune fille qui me souris de bonheur, aussi belle que la femme que je tiens dans mes bras.
Je caresse Lison, Lison me caresse
Et le miracle saccomplit. Jaime ma femme, jai envie de lui montrer mon amour comme la première fois que nous sommes venus ici, bien avant notre mariage
la nuit fête nos retrouvailles
Nous avons peu dormi
neuf mois après naissait Jules, notre premier.
Nous sommes revenus tous les ans à Beaune, reprenant notre pèlerinage, deux autres s sont nés, Elise et Robin
Lison avait raison, il suffisait juste de remonter le temps.
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EPILOGUE
Le voyage dans le temps se termine, après un petit déjeuner en amoureux, nous devons rentrer. Je vais chercher la voiture après avoir salué le maître dhôtel qui me dit avec un grand sourire :
« - Au revoir monsieur. Il faut savoir pardonner.
« - Merci Georges.
Tandis que je charge les valises dans le coffre, je vois un homme sortir de lhôtel, monsieur Charles.
Sous le regard anxieux de Lison je vais au-devant de lui. Assurément, il ne me reconnait pas, il doit se demander qui je suis et ce que je lui veux.
Apercevant Lison, la mémoire semble lui revenir, il nous regarde alternativement Lison et moi. La stupeur se lit sur son visage. Se souvient-il de sa nuit avec ma femme ? Je crois surtout quil prend conscience que je suis à lorigine de tous ses malheurs.
Imperturbable, je me plante devant lui, tout sourire :
« - Alors, sans rancune ?
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