La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°1340)
Les Nuits de Sophie au Château (histoire écrite par Monsieur de Silence et textes améliorés par MDE) (Suite de l'épisode précédent N°1339) -
Après nous être arrêtés et avoir apprécié, Maîtresse, ma mère adoptive qui maccompagna dans lexécution dune révérence envers Monsieur le Marquis, qui devait se trouver comme prévu en face de nous
En nous relevant ce nétait plus ma respiration que jentendais, mais les battements de mon cur. Maîtresse me laissa et Monsieur le Marquis vint me rejoindre. Dores et déjà, nous étions prêts pour létape suivante. Je respirais désormais lodeur du Noble sans arriver à en nommer lessence tellement je ressentais la pression bien trop rapidement me submerger.
- Tout va bien se passer, me susurra Monsieur le Marquis.
Cinq mots glissés à mon oreille suffirent à me faire revenir à moi à temps. Nous étions en position, main dans la main, comme pour un lointain tango. Le Silence régnait dans la salle, comme dans un tombeau. Ce fut Monsieur Walter qui le brisa en sexclamant fortement à lassemblée des convives :
- Monsieur le Marquis accompagnera Mademoiselle de Saint-Ange dans sa Valse de passage.
Les premières notes du Clair de Lune de Claude Debussy commencèrent sous les applaudissements. Jadorais Debussy, il avait su aborder la musique classique sous un point de vue moderne et encore inégalé. Jétais persuadé que Maîtresse lavait choisi car je lappréciais beaucoup. Même si toute la suite dont provenait le Clair de Lune avait été composée pour piano, ce soir ce dernier était accompagné dun quatuor à cordes pour une transcription au rythme en partie changée pour la valse. Avant que je ne le réalise, je dansais avec Monsieur le Marquis devant toute lassemblée. Un pas après lautre, nous évoluions sur le parquet sans jamais nous arrêter, tournant à droite puis à gauche avec parfois quelques figures. Monsieur le Marquis dirigeait fabuleusement, tout en légèreté, tout en volupté.
- Il était inconcevable pour la Maitresse qui te soumet que je puisse danser avec toi sans le port de gants. Une jeune fille ne peut pas avoir une main non gantée contre sa taille, cest inconvenant, me souffla Monsieur le Marquis à loreille après un pas tourné.
Ma mère adoptive voulait sûrement protéger la morale affichée, et quau moins cette danse reste pudique en dépit de la nuit que jallais passer. Elle était très attachée au cérémonial et aux traditions, je ne doutais donc pas que tout avait été orchestré pour satisfaire ses recommandations, surtout quà lévidence, le Châtelain était de la même veine, du même comportement cérémonieux. Nous valsions parmi les étoiles avec seulement la lune comme témoin, mimaginais-je. Il ny avait que nous et la musique et cela durant tout le temps que dura la danse. Jusquà ce que les dernières notes laissèrent place aux abondants applaudissements, je navais pensé à rien comme il était possible de ne penser à rien lorsque nous étions heureux. La réalité revint assez rapidement grâce aux bruits des dits applaudissements. Jexécutais une nouvelle révérence envers mon cavalier une fois les derniers pas finies, Monsieur le Marquis à la posture parfaitement droite, le regard haut, me répondit en claquant les talons lun contre lautre suivit dun poli signe de tête accompagné dun sourire respectueux tout en me lâchant la main.
- Je vous remercie Monsieur de mavoir accordé le plaisir de votre bras, lui dis-je encore inclinée.
- Je sais que nous partagerons dautre plaisir ce soir...
Le Noble me prit le bras pour me ramener à Maîtresse qui me prit immédiatement dans les siens.
- Tu as été splendide.
Je limaginais comme moi, à mon âge environ, dansant au bras dun grand Maitre, comme jai eu lhonneur de danser moi-même et tout le plaisir que cela lui avait procuré et auquel je venais daccéder.
- Nayez pas peur de nous regarder dans les yeux, Sophie, essaya Monsieur le Préfet.
Lassemblée se tue devant notre propre mutisme. Je navais pas pensé énormément à ce cas de figure. Un murmure discret de Maîtresse mindiqua que je pouvais répondre à ma convenance.
- Monsieur le Préfet, je suis malheureusement aveugle vous comprendrez donc que cela mest compliqué.
Javais essayé de répondre de manière amusée pour quil ne se sente pas peiné de sa remarque. Je navais jamais eu loccasion de devoir le préciser, côtoyant toujours les mêmes personnes, tout le monde était au courant. Selon toute vraisemblance, javais réussi à rattr la situation car nous reprenions notre conversation.
- Madame, peut-être pourriez-vous nous faire une démonstration de votre art ? demanda alors Monsieur le Marquis avec un tact et une élégance parfaite.
- Mais avec plaisir, cher Monsieur le Marquis
(puis sadressant à moi) soumise Sophie, prépare-toi, jai dit...
- Oui, Maitresse.
La chose était entendue. Maitresse mavait prévenu que cétait une évidence que ce cas de figure arrive à un moment ou autre de la soirée.
- Vanessa, aurais-tu lobligeance dattacher Sophie à la croix de Saint-André ? Mais avant cela, tu peux la dénuder, ce sera mieux pour apprécier ma belle petite chienne Sophie
Vanessa obtempéra et vint me prendre par le bras pour memmener en face de limmense table. Elle y défit ma robe, me laissant juste habillée de mon collier et de ma paire de talons avant de maccompagner dans mes mouvements pour mattacher dos à lassemblée, bras et jambes bien écartés, au moyen de bracelets de cuirs épais, mais confortables. Je nétais pas grande, mais jétais bien dessinée selon les dires et ainsi écartelée, joffrais à lassemblée le plaisir visuel de mon galbe, du creux de mes reins. Je me faisais une joie de ce qui allait arriver. Je navais rien contre le fait dêtre à ma place de jeune fille, mais ce genre de soirée prolongée me stressait sans vraiment que je ne sache pourquoi. Or, je savais que ce qui allait arriver à ma place desclave me procurerait un instant de bien-être à me sentir justement à ma place, à être moi-même dans ce que la Nature avait fait de moi.
- Depuis le premier jour où jai eu un fouet entre les mains, jai voulu en rendre sa pratique autant artistique que punitive et plaisante...
Madame de Saint-Ange fit claquer le fouet en travers de mon dos, laissant une brûlure de la pointe de mon omoplate à mes reins.
-
Depuis ce jour, jai perfectionné ma technique, reprit-elle.
De nouveaux le fouet sabattit, cinglant à lopposé de la première marque avec une symétrie parfaite. Je souriais, dos au public, car javais dores et déjà reconnu luvre quelle réalisait. Bien avant tout cela, cétait la première chose que javais vu en passant les lourdes et grandes portes du manoir. Bien en vue depuis le perron, en haut du grand escalier et représenté sur un grand vitrail : le grand cerf, symbole des Saint-Ange. Coups après coups elle me frappait, marquant son symbole, notre symbole dans ma chair. Cétait supportable au début, mais au fur et à mesure, la morsure se faisait plus incisive. Si javais réussi à rester immobile et silencieuse jusque-là je commençais à me mouvoir à chaque nouveau coup, laccompagnant dun gémissement. Maitresse prenait alors un instant supplémentaire entre chaque coup. Après les grandes lignes où le fouet venait se dérouler en longueur, elle entama les détails où il n'y avait plus que la pointe de ce dernier qui me touchait.
- Après des années de pratique, je peux désormais avoir le plaisir dagrémenter ma demeure de ce que jappelle des toiles éphémères, fait sur la peau de mes esclaves favoris. Ainsi, même si ma fille adoptive a choisi de se trouver de lautre côté de ce fouet, jai le plaisir de lui dédier certaine de mes uvres.
Les coups avaient été extrêmement nets et je ressentais parfaitement le motif désormais imprimé dans mon dos, de mes épaules à mon séant.
- Ceux qui le souhaitent peuvent venir admirer le tracé pendant quil est encore vif, annonça Maitresse avant que je ne lentende retourner à sa place.
Jétais désormais une uvre dart, que plusieurs curieux de lassemblée vinrent observer, de près. Ils faisaient tous des commentaires flatteurs sur la technique et ladresse de Maitresse, qui me faisait me sentir dautant plus fière davoir pu être sa toile. Monsieur le Marquis, resté à sa place souriait, visiblement, Maîtresse et Lui étaient de la même veine, du même gabarit, ils pratiquaient et partageaient à lévidence leur Art avec virtuosité
(A suivre
)
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