Rencontre Avec Kayia I

Alice avait décidé de travailler comme serveuse dans un bar à vin assez chic de la ville pour pouvoir continuer de se payer ses études. Cela faisait quatre ans qu'elle était entrée à la faculté de lettres pour passer une maîtrise en histoire. Dès la fin de la première année, elle avait compris qu'elle ne pourrait vivre indéfiniment sur ses maigres économies. Les bourses, les aides au logement qu'elle avait pu obtenir étaient dérisoires par rapport au coût de la vie. Il lui avait donc fallu trouver un travail. Elle avait commencé comme de nombreux étudiants à travailler dans un supermarché de bord de mer, toujours bondé pendant la période estivale. Elle enchainait les petits boulots à chaque vacances, mais ça restait un peu limite pour rembourser une partie de ses prêts et pour se financer. Dès la rentrée suivante, elle avait du passer ses soirées derrière le comptoir à servir des « Messieurs » de la haute pour pouvoir continuer à payer son loyer. M. Baldi, le gérant du bar était un homme gentil d'une cinquantaine d’année aux cheveux grisonnants et à l'allure toujours très chic. Il était pointilleux sur les horaires, espionnait toujours ses allers et venues, chronométrait les quelques pauses qu'elle s'accordait, malgré tout il comprenait que la jeune femme avait une vie privée et il essayait d'être arrangeant sur son temps de travail. Il tenait le bar de son père qui l'avait lui même hérité de son grand-père et ainsi de suite depuis plusieurs générations. Aujourd'hui, le « Vin de Baldi » était une enseigne connue dans toute la partie bourgeoise de la ville. C'est dans ce bar que la vie d'Alice bascula.

La jeune étudiante était une jolie femme adoptée à la naissance quelque part dans le Nord du Vietnam, il y a de cela 24 ans. Aujourd'hui, elle était une belle jeune femme aux traits réguliers et aux sombres yeux souriants. Elle avait des cheveux noirs mi-longs qu'elle avait coupée au carré. Ses joues rondes lui donnaient un côté très mignon.

Elle était pas bien grande et avait un corps bien en chair. Ses seins dorés avaient la forme de petites poires et ses fesses étaient belles et fermes. Alice savait qu'elle pouvait attirer l'œil des hommes comme des femmes sur elle. Quelques clients d'un certain age avaient déjà essayé de conquérir ses charmes, mais M. Baldi l'avait toujours sorti de ce genre de galère quand la jeune fille se trouvait embêtée. Certains clients avaient même proposé d’augmenter de plusieurs centaines d’euros son salaire pour qu’elle passe la nuit avec eux mais elle avait toujours refusé. Du haut de ses 24 ans, elle avait pas une grande expérience dans les choses du sexe. Elle avait eu un amoureux étant plus jeune, mais elle avait pas vraiment apprécié la relation. Ces amours de lycée ne lui avaient laissé aucun souvenir, sauf Charline. Elle avait rencontré cette jeune femme en dernière année de lycée. Elles furent rapidement copines et passèrent quasiment tous leurs week-end chez l’une ou l’autre. Un week-end qu’elles étaient ensemble, Charline qui aimait les femmes lui montra un film sur l’amour lesbien qui bouleversa la lycéenne. Alice embrassa ce jour-là pour la première fois une autre femme. Les deux jeunes femmes restèrent en relation jusqu’à la fin du lycée. Elles prirent la décision après le bac de s’enfuir loin de leurs familles pour être tranquille. Elles s’installèrent dans une petite ville et commencèrent leur vie commune, en trouvant des petits boulots pour survivre. Au bout d’un an, leur relation se détériora. Alice voyait bien qu’elle était la seule à se démener pour qu’elles puissent avoir un salaire suffisant. Elle avait l’impression que sa compagne ne faisait jamais rien. Un jour, après une dispute, elles se séparèrent. Alice mit du temps à se remettre de leur rupture, même si elle en voulait à Charline, elle l’aimait et elle passa de longues soirées à pleurer. Elle décida l’année suivante de se reprendre en main et de commencer ses études d’histoire. Elle mit plus d’un an pour retrouver quelqu’un, elle passa quelques semaines avec une petite blonde très gentille, mais Alice ne sentait pas le même lien.
Par la suite, elle n’eut plus de relation. Elle avait seulement compris qu’elle aimait les femmes. C’est pourquoi ce n’était pas des vieux hommes en manque qui pourraient lui plaire. Alors, elle ne voulait avoir aucun rapport dans son lieu de travail. Et pourtant … C'est bien avec une rencontre dans ce bar que sa vie allait changer.

Ce jour là, Alice travaillait depuis 18h quand une belle jeune femme vêtue d'une grande robe chic entra dans le bar et commanda un verre de Beaujolais directement au comptoir. Alice la servit et resta bloquée en admiration devant les yeux pétillants de sympathie de la jeune femme. Celle-ci posa son sac, un petit sac main en cuir noir que la serveuse jugea à plusieurs milliers d'euros, sur la table pour récupérer un petit miroir de poche. Elle recoiffa la frange de cheveux noirs qui tombaient joliment devant ses petits yeux bridés. Alice crut reconnaître les traits des coréennes chez la jeune femme.

- Je vous sers autre chose ? demanda la serveuse en ramassant le verre vide.

La jeune femme leva les yeux sur son interlocutrice, comme si elle ne l'avait pas remarqué. Elle dévisagea la petite serveuse et reprit un verre. Alice continua son service ce soir là en se sentant observer. Dès qu’elle se retournait, elle sentait le regard de la jolie coréenne sur elle. Finalement, celle-ci partit sans lui adresser la parole plus que ça. En allant débarrasser son verre, Alice remarqua que la jeune femme lui avait laissé 50€ de pourboire. Elle fut surprise, car personne ne laissait autant. Elle prit le verre qu’avait laissé la jeune femme et vit avec la lumière, les traces qu’avaient laissé les lèvres. Elle sentit son cœur accélérer dans sa poitrine et l’envie de poser sa bouche où avait été les lèvres de la cliente. Elle finit par se raisonner et alla nettoyer. Elle essaya de chasser la ravissante créature de sa tête mais en vain. En rentrant chez elle, elle réussit à penser à autre chose en se mettant le nez dans les bouquins.
Toutefois, quand elle se mit au lit, elle repensa au visage si merveilleux de cette cliente. Elle ne réussit à se calmer qu’en glissant une main dans sa culotte et en jouant avec son sexe en pensant aux petites lèvres rosées de l’inconnue. Elle s’endormit après avoir joui. Quand elle retourna travailler au bar, deux jours après, elle espéra revoir l’inconnue mais celle-ci ne vient pas. Alice se dit qu’elle était probablement seulement de passage. Pourtant, moins d’une semaine après, la jolie serveuse eut la surprise de revoir son inconnue s’accouder au bar.
- Bonjour, qu’est-ce que je vous sers ? fit Alice, en bafouillant un peu stressé.

- La même chose que la dernière fois, répondit la jeune femme, en lui décochant un sourire qui faillit faire défaillir la serveuse.

Alice s’exécuta en essayant de se contrôler.­ Elle ne comprenait pas comment une inconnue pouvait autant la chambouler. Elle avait déjà vu d’autres femmes aussi belles sans pour autant perdre ses moyens. Elle s’occupa d’autres clients, retrouvant son aplomb. Elle revint vers son inconnue quand celle-ci eut finit son verre.
- Autre chose ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, que prenez-vous, vous ?

Alice sursauta, surprise.

- Je … je …

- Ne soyez pas timide, c'est moi qui vous invite ! Alors du rouge ?

Alice acquiesça en souriant timidement.

- Alors deux verres de St Emilion, trouvez un bon millésime.

Alice se retourna et alla exécuter la commande avec empressement. Elle venait de remonter sur un petit nuage. La plus femme qu’elle avait vu dans ce bar venait de l’inviter boire un verre. Ca lui paraissait irréaliste. Elle jeta un coup d'œil au bar en remplissant les verres. Heureusement, il était presque vide, elle allait pouvoir rester à discuter avec la jeune femme. Elle revint avec les deux verres et les posa entre elles.

- Vous êtes ici pour affaire? demanda sottement Alice, pour essayer de déclencher la conversation.


- Pas vraiment, non, pourquoi ?

- Je ne vous ai jamais vu ici auparavant, c'est tout.

La jeune coréenne voulut commencer une nouvelle phrase. Mais un client vient interrompre leur conversation. Alice partit s'occuper de lui bien malgré elle. Elle revint quelques minutes plus tard. Sa cliente n’avait pas touché au vin, elle avait attendu qu’Alice revienne. Les deux jeunes femmes se regardèrent gênées. La coréenne tenta de relancer la conversation en parlant du bar. Après un long moment de silence gêné, Alice repartit servir un client. Quand elle revient, son inconnue lui dit :

- Je vais devoir rentrer, je te reverrai ici cette semaine ?

- Oui, je travaille presque tous les jours.

- Au fait, comment t'appelles-tu ? lui demanda la cliente

- Moi, c'est Alice, et vous ?

- Je me prénomme Kayia, enchantée de te rencontrer.

- Moi de même, fit simplement la jeune fille.

La coréenne lui fit alors un petit signe de la main avant de partir. Alice finit sa soirée, très heureuse. Son patron lui fit même remarquer qu’il la trouvait beaucoup plus souriante que d’habitude et que ça lui allait bien. Elle rentra chez elle, assez tard et cette nuit encore, elle eut du mal à trouver le sommeil. Les petits yeux bruns pétillants d’intelligence de Kayia revenaient sans cesse dans sa tête. Ses souvenirs étaient peuplés du petit nez mutin et des longs cheveux d’un noir de jais de son inconnue. Encore une fois, elle se soulagea de ses doigts alors qu’elle imaginait poser ses lèvres sur les joues claires de la jeune femme ou sur sa bouche angélique.
Pour Alice, la semaine fut longue. Elle attendait avec impatience chaque soir pour voir si son inconnue viendrait. Elle apparut le quatrième soir, très tard. Alice vient en souriant vers elle. Aussitôt, la cliente demanda deux verres. Elle semblait sure d’elle et ne s’embarrassa pas de moultes politesse avant d’inviter la serveuse à partager un verre. Ce soir-là, le bar était bondé et cette dernière eut du mal à passer quelques minutes avec son inconnue. Kayia, patiente, attendait en la suivant des yeux. Quand le patron annonça la fermeture, la coréenne intercepta la serveuse.

- Tu veux qu’on aille boire un verre toutes les deux ? C’est embêtant pendant ton travail, on a pas le temps de causer.

Alice sentit ses joues chauffer tellement elle était heureuse.

- Je .. je sais pas. J’ai pas fini, on a encore du service et du rangement à faire. Ca peut me prendre une petite heure.

- Pas ce soir, je m’en occupe, fit une voix derrière elle.

Le gérant avait entendu la conversation et était intervenu. Il avait remarqué la complicité des deux femmes et sans savoir ce qu’il en était avait bien vu que sa serveuse était plus souriante quand l’autre était là. Il appréciait la jeune femme qui se donnait du mal dans son travail et lui permit pour une fois de sortir plus tôt pour qu’elle s’amuse.

- Oh merci beaucoup, chef.

Alice se dépêcha de finir ce qu’elle avait laissé en plan, allait prendre sa veste et retrouva Kayia qui l’attendait devant la porte du bar.

- Tu sais où on peut aller boire un verre ?

- Y a pas mal de bar fermé à cette heure. Il reste un troquet près de la fac mais c’est un peu loin.

- Ca ira, fit Kayia, autoritaire.

Elle héla un taxi dans la rue et monta dedans. Alice reste sur le trottoir, interdite. Elle avait pas prévu cela.

- Hé bien, montes, fit Kayia, tu attends quoi ?

- Oh pardon, fit-elle en s’engouffrant dans la voiture.

Le trajet ne prit pas longtemps et les deux jeunes femmes ne parlèrent pas, toutes les deux un peu gênée.

- Je vais lui demander de nous attendre pour le retour, ce sera mieux pour moi.

- Vous êtes sures ? Ce sera moins cher d’en appeler un nouveau s’il faut vraiment.

- Oui, je préfère et cesse donc de me vouvoyer.

Arrivées au bar, elles prirent une table un peu à l’écart et Kayia commanda une bouteille de champagne. Alice était un peu surprise par l’argent que se permettait de dépenser sa compagne. Elle devait être assez riche. L’ambiance dans ce bar plus dynamique délia la langue de la coréenne qui bombarda sa compagne de questions sur sa vie, ses études, son boulot. Alice se sentit vite en confiance en parla d’elle toute la soirée. Quand la bouteille fut vide, il était presque trois heures, la jeune étudiante se dit qu’il fallait qu’elle rentre dormir pour être opérationnelle en cours le lendemain. Kayia comprit et elles sortirent du bar.

- Je te ramène ? demanda la coréenne qui venait d’appeler le taxi qui l’attendait.

- Non, merci, ne t’embête pas.

- Alors, à bientôt, fit la coréenne en fixant son regard dans les yeux de sa nouvelle amie.

- Oui, a bientôt, c’était une super soirée.

Kayia lui sourit et vient déposer un baiser sur sa joue, juste à la commissure des lèvres. Alice resta quelques secondes bouche bée et regarda son inconnue partir. Elle rentra chez elle, des rêves plein la tête. Elle ne savait trop que penser de ce qui lui arriver. Cette Kayia venue de nulle part la perturbait. La semaine avança et Alice se dit qu’il fallait pas se prendre la tête, qu’elle n’avait rien à attendre de ce semblant de relation. Le mardi soir, alors qu’elle travaillait au bar, elle vit son amie venir vers elle. Il était à peine vingt heures. Les deux jeunes femmes se firent la bise, contente de se voir. Encore une fois, la jolie cliente paya deux verres. Toutefois, alors qu’elles arrivaient à parler plus facilement, les deux filles furent sans cesse dérangées par des clients. Kayia regarda son amie passer entre les tables, les verres entre les doigts. Elle soupira d'ennui à force d'attendre. Enfin, Alice revint vers elle.

- Ca te dirait qu'on aille ailleurs, ça évitera qu'on soit toujours dérangée.

- Je voudrais bien, fit la serveuse, mais je finis mon service dans 3h.

- Si tu en as vraiment envie, je peux arranger ça, fit la jeune femme en fixant Alice dans les yeux.

La petite serveuse se demanda ce que cela pouvait dire. Elle avait terriblement envie de rester avec cette femme à la regarder sans cesse.

- Si tu peux arranger ça, je suis partante, c’est évident, mais je vois pas comment tu peux faire.

Kayia se leva alors, toujours élégante et s'approcha du patron. Alice la regarda faire, curieuse. Elle vit son patron regarder dans sa direction, puis débattre avec la jeune femme. Le patron appela Alice pour lui parler en privé.

- Ecoute, cette femme m’a dit que tu devais l’accompagner, maintenant et qu’elle pouvait me dédommager. Je ne sais pas qui c’est, je pensais que c’était une de tes amies. Vu la proposition qu’elle m’a faite, il apparaît qu’il y a autre chose. Tu es d’accord pour la suivre, ça te posera pas de problème ?

La jeune femme fut surprise par les paroles de son patron, elle ne comprenait pas trop. Elle n’imaginait pas quel risque elle pourrait prendre.

- Non, je suis d’accord, mais je veux pas que cela vous gêne.

- Vu le paquet de fric qu’elle va me donner, je peux largement fermé plutôt et me passait de toi pour ce soir, donc ça me gêne pas du tout. Alors vas-y la fais pas attendre.

Alice fonça chercher sa veste et rejoint sa compagne qui payait M. Baldi. Les deux femmes sortirent et entrèrent dans un taxi. La serveuse n’entendit pas l’adresse donnée au chauffeur mais il démarra aussitôt.

- Du coup, tu … Tu l'as payée pour que je puisse sortir ?

- C'était une broutille, trois fois rien pour moi, ne t'inquiètes pas.

- Ben, ça me gêne un peu.

- Je voulais être avec toi, passer du temps que toutes les deux, pas avoir à te partager avec tout le monde. Du coup, ça valait le coup ce que j’ai payé.
Alice commençait à être troublée, son amie était si possessive et puissante. On aurait dit qu’elle pouvait avoir ce qu’elle voulait. Peut-être que M. Baldi avait raison et qu’elle faisait une bêtise. Elle essaya de sortir cette idée de sa tête en demandant :

- Alors, tu veux faire quoi ?

- Je voulais être tranquille, on peut aller se poser chez moi, je te ferai ramener.
La petite serveuse observa la jolie coréenne, elle semblait si fantastique, toujours pleine de ressources, comme une magicienne sortie tout droit d'un conte pour . Elle trouvait étonnant d’être embarquée chez elle mais quand elle croisait son regard, elle semblait gentille. Le trajet dura peu de temps, mais Kayia en profita pour bombarder de questions sa compagne. Encore une fois, la petite étudiante parla beaucoup d’elle alors que la coréenne ne dévoilait rien sur elle.

Les deux filles s'arrêtèrent devant un hôtel. Sa façade était vraiment très chic.

- On va à l’hôtel ? fit la jeune femme suspicieuse.

- Oui, je n’ai pas de résidence ici, alors je vis à l’hôtel pour le moment. Mais ne t’inquiètes pas, c’est spacieux.

Alice commença à se poser des questions sur sa compagne, se demandant d'où lui venait son argent. Kayia l'entraîna vers l'accueil. Elle récupéra rapidement la clé de sa chambre et elles montèrent l'escalier. Elles débouchèrent sur une suite spacieuse dans laquelle la jeune coréenne les enferma. Alice resta stupéfaite devant le luxe et la beauté des lieux.

- Tu es super riche, en fait, fit-elle, franchement.

- Oui, mon travail permet de bien m'en sortir financièrement. Allez viens allons au salon.

- Tu travailles dans quoi ? demanda Alice en la suivant.

- C'est un peu compliqué, mais on va dire la négoce, répondit Kayia en restant très évasive.

- Humm,, je devrais peut-être me réorienter dans ce domaine, fit l'étudiante, en souriant.

- Je ne te le conseille pas, ce n'est pas intéressant à faire, répondit-elle en l'invitant à s'asseoir dans le fauteuil d'un petit salon.
Alice s'assit en retirant sa veste. Elle observa à nouveau sa compagne, elle la trouvait tellement belle.

- Tu veux boire quelque chose ? lui demanda cette dernière.

- Oui, pourquoi pas ? Mais je prendrais la même chose que toi.

Voyant son amie partir, Alice en profita pour observer le salon où elle était. C'était une petite pièce très simple, munie de deux fauteuils, d’un grand canapé en cuir et d’une télévision posée sur une table basse en bois massif. Kayia revient avec deux flutes de champagne, elle en tendit une à la serveuse et s'assit en face d'elle.

- Oh merci beaucoup, fit-elle en prenant le verre.

Elles se regardèrent sans trop savoir quoi dire. Toutes les deux s'admiraient parcourant leurs corps et leurs visages des yeux. Kayia rompit le silence la première. Elle but une longue rasade de champagne auparavant.

- Je te trouve vraiment très belle, déclara-t-elle, en posant sa main sur celle de son invitée.

Alice déglutit et rougit faiblement. Elle laissa sa main sous les doigts frais de sa compagne.

- Tu es vraiment super belle, toi aussi.

- Je ne fais jamais venir de personne ici, je ne sais pas pourquoi mais je me sens sereine avec toi, j'ai confiance. Cela doit te paraître complètement fou parce que je te connais à peine, mais …

- Moi aussi, j'ai confiance en toi, la coupa Alice. Je n'ai pas non plus l'habitude d'aller à l'hôtel avec des inconnues.

La jeune femme retourna sa main pour serrer les doigts de sa compagne entre les siens. Elles restèrent ainsi de longues minutes à se dévorer des yeux, les doigts de l’une dans la main de l’autre.

Soudain, Alice coupa ce moment en poussant un long bâillement incontrôlé.

- Oh, tu es fatiguée ? demanda Kayia.

- Oui, un peu. Je commence les cours assez tôt le matin, j'essaie en plus de me lever plus tôt pour les préparer. A tout ça, je dois ajouter les heures de travail que je dois faire au bar le soir, alors oui, tout cela me fatigue pas mal.

- Tu veux que je te ramènes chez toi ?

- Non, je préfère rester encore avec toi, répondit Alice sans aucune hésitation.

Kayia lui sourit et se leva du petit fauteuil pour remplir les verres. Quand elle revient, elle décida de venir s’installer sur le canapé, juste à côté de sa jeune amie. Celle-ci se tourna, laissant ses yeux fondre dans ceux de celle dont elle tombait amoureuse. Elles ne parlaient plus, leur regard racontait déjà tout. Pourtant, ni l’une, ni l’autre n’osait faire le premier pas. Alice se demandait ce que cette femme voulait d’elle. Elle pensait que si elle avait aussi bien payé son patron, elle s’attendait qu’elle se donne à elle comme l’aurait fait une prostituée. Mais si c’était ça pourquoi attendre. Et dans le fond, si une femme aussi belle lui demandait de lui faire l’amour, ce serait un plaisir plus qu’une corvée. Kayia de son côté, se rongeait les ongles. Elle ne savait quoi faire avec cette fille. Elle, si pleine d’assurance, si brave, qui trouvait toujours le moyen d’avoir ce qu’elle voulait avait peur de tenter quoique ce soit. Elle finit par s’approcher de sa compagne et comme le dernier soir, elle vint poser un petit baiser sur sa joue. Alice lui sourit alors tendrement, elle retenta alors le même baiser en visant les lèvres de la jeune femme. Enfin, les deux femmes se retrouvèrent les lèvres collées l’une à l’autre. Le baiser fut bref, les lèvres n’avaient presque fait que se frôler.

- Désolée, j’en avais envie, fit Kayia en reposant sa main sur la cuisse de l’étudiante.

- Moi aussi, fit celle-ci, en glissant à nouveau ses doigts entre ceux de sa compagne.

Alice se pencha à son tour vers le visage de son amante et l’embrassa à son tour. Cette fois, les bouches ne se décollèrent pas immédiatement. Elles restèrent un long moment leur bouche collée l’une à l’autre. La jolie vietnamienne laissa la langue entrer dans sa bouche, elle la suçota doucement, percevant les gouttes de salive glisser dans sa bouche. Leurs langues se lièrent et se délièrent plusieurs fois avant que leurs bouches ne se séparent.

- Tu es si belle, déclara Alice doucement.

Kayia lui répondit par un second baiser tout aussi langoureux. Ses baisers les décoincèrent un peu et elles restèrent toute la soirée à parler de tout et de rien, sans cesser de s’embrasser de temps en temps. Vers trois heures, Alice se dit qu’il fallait qu’elle aille dormir.

- Je vais devoir y aller. Faut que je me lève demain.

Kayia la regarda, une pointe de déception dans le regard, elle aurait voulu la garder pour elle.

- Ok, je vais te donner de quoi payer un taxi pour rentrer.

- Non, je peux me débrouiller…. commença son amante.

- Pas de discussion, tiens voilà de quoi payer.

Alice était déjà debout, prête à partir. Elles restèrent quelques minutes sur le pas de la porte à se dévisager. Finalement, l’étudiante posa un doux baiser sur les lèvres de son amie et partit. Elle passa le trajet à ressasser ses pensées. Elle se dit qu’elle aurait aimé rester à jamais avec cette femme. Elle pensa qu’elle la reverrait au bar le lendemain. Pourtant quand le service du soir s’acheva, pas une seule femme n’était venue. Le lendemain, la journée lui parut longue. Elle ne savait si elle reverrait cette femme qui emplissait son cœur. Le soir, elle ne la vit pas plus arriver. Elle finissait son service un peu plus tôt et partit donc à 22h. Alors qu’elle sortait, un taxi s’arrêta à ses côtés, la vitre arrière se baissa et sa jolie coréenne lui fit face.

- Bonjour, tu fais quelque chose, ce soir ? fit-elle avec un sourire merveilleux.

- Oh non, rien de spécial, fit Alice alors que son cœur battait la chamade.

- Alors viens boire un verre chez moi.

La petite étudiante grimpa dans la voiture et quelques dizaines de minutes plus tard, les deux femmes se retrouvèrent sur le grand canapé à s’embrasser.

- Je suis si contente d’être là, c’était dure hier de ne pas te voir, fit la plus jeune des deux.

- Oh, tu es si mignonne, ma belle, fit Kayia, viens contre moi.

La jeune femme ouvrit ses bras et laissa son amante venir contre elle. Elle sentit une tête aux fins cheveux noirs se poser sur son épaule. Elle passa son bras au dessus des épaules d'Alice et la serra contre elle. Celle-ci se laissa faire, reposant sa tête contre sa compagne, ses cheveux chatouillant le corps de celle-ci. Elle sentit doucement la main qui la soutenait descendre vers sa hanche.

- Tu sens bon, fit Kayia en laissant son nez près des cheveux de son amie.

- Toi aussi, tu as une odeur divine.

Elles se sourirent avant d’échanger un petit baiser. Alice se sentait bien dans les bras de sa nouvelle amante, elle n’osait bouger de peur de rompre le charme qui s’opérait. Les deux femmes restèrent ainsi longtemps sans parler. Cela dura tant que la petite étudiante s’endormit.

Kayia la réveilla trois heures plus tard, elles n'avaient pas bougé.

- Il commence à être tard ma toute belle, dit-elle en lui faisant un sourire. Je vais devoir penser à aller dormir aussi.

Alice poussa un petit gémissement entre le plaisir et la plainte. Elle leva ses yeux endormis sur sa compagne.

- Tu veux rester ici ? demanda celle-ci. Je te ferai poser à la fac demain.

La serveuse acquiesça d'un petit signe de tête. Kayia se leva et avança vers la chambre. Elle se retourna à la porte de la deuxième pièce.

- Et bien, tu ne viens pas ?

Alice resta sur le canapé, l'air hébété.

- Je pensais dormir sur le canapé, je n'ai pas de pyjama, ni rien.

- Je te prêterai un tee-shirt, je suis un peu plus grande que toi, ça t'ira. Et tu seras mieux dans un lit au chaud que là dessus.

Alice se leva et la rejoint dans la grande chambre d'hôtel. Un grand lit double trônait au milieu. Kayia ouvrit un placard rempli qu'elle referma rapidement, un tee-shirt à la main.

- Tiens, tu peux mettre cela, je vais me changer dans la salle de bain. Je taperai avant de sortir si tu veux te changer ici.

Alice la regarda entrer dans la salle de bain. Elle se dévêtit et une fois seulement en culotte, elle mit le tee-shirt qu'on lui avait prêté et s'assit sur le lit patiemment. Kayia ressortit rapidement. Elle souleva la couverture, pour s'enfouir sous les draps, laissant sa compagne la rejoindre.

- Bon, bonne nuit alors, dit-elle.

- Bonne nuit, répondit Alice.

Celle-ci s'enfonça dans l'oreiller et chercha le sommeil, mais il ne venait plus. Kayia avait le même problème. Elle se retourna plusieurs fois sans que cela ne change rien. Elle sentait sa compagne à côté d'elle tout aussi agitée. Elle se tourna vers elle. Dans la nuit, elle distingua deux yeux sombres la fixaient. Elle s'approcha doucement, ses mains glissèrent sur le matelas, l'une d'elle passa sous le flanc d'Alice, la deuxième glissa par dessus elle. Les deux filles se retrouvèrent rapidement enlacées.

- Je n'arrive plus à dormir, se plaint doucement la serveuse.

- Moi non plus. Je pense trop à toi.

Kayia avança ses lèvres et dans le noir chercha celle de sa compagne. Elle les trouva rapidement, et elles s'embrassèrent doucement, savourant l'une et l'autre leur bouche respective. Elles s’embrassèrent fougueusement. Kayia sentait son entrejambe couler d’excitation. Elle aurait eu envie de faire l’amour à sa partenaire mais elle avait peur de précipiter les choses, de la faire fuir. Elle la trouvait si parfaite, qu’elle ne voulait rien rater. Elles continuèrent à s’embrasser de longues minutes avant qu’une d’entre elles eut l’idée de se retourner, l’autre la prit dans ses bras. Elles se blottirent alors l'une contre l'autre, seule façon qu'elles eurent de trouver le sommeil.

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