Le Transexuel 2
Le transsexuel 2
Les jours qui suivent, lobsession devient de plus en plus prégnante.
Je me connecte à des sites spécialisés « trans », « « shemale »
Je me branle en matant des vidéos dans lesquelles des hommes livrent leurs petits amies, leurs femmes à des personnages « elle ou il ». Le summum : les yeux bandés, la « victime » est baisée sans réaliser, puis, le masque est levé alors que la jouissance est proche. La femme dabord rebelle finit par se laisser aller à la jouissance que le sexe mâle, mal défini lui offre.
Je narrive pas à remplir mon devoir conjugal sans que des images lubriques de seins accompagnés dune bite, ne me soient nécessaires pour atteindre la jouissance. Bien sûr dans ces rapports amoureux, personne ne trouve son compte. Je sens très bien que mon épouse en souffre. Et cela me peine alors quen même temps mon obsession ne cède pas. Je mefforce de multiplier les attentions de tendresse, mais le cur ny est pas. Ce putain de fantasme est en train de bouffer notre couple.
Puis, petit à petit, lambiance finit par se détendre et nous retrouvons un certain bonheur. Alors, je décide de passer à laction.
Je contacte mon pote JC qui est en plein dans les mouvances de libertinages, de perversions en tous genres. Bien sûr il a déjà organisé des soirées sexes avec des trans pour des couples en mal de recherches démotions nouvelles. Il connaît ma femme et son côté réfractaire aux choses du sexe hors morale. Tout de suite il tente de me décourager puis mannonce quil na pas envie de subir un revers auprès de ses complices.
- Ces types nont pas de temps à perdre avec des pimbêches ! Et puis jestime trop ta femme pour lui offrir une image encore plus noire de ma personne.
- Tes salaud JC. Je suis devenu accro à ce fantasme. Aide-moi sil te plait.
Il hésite un bon moment et finit par me proposer de contacter moi même deux trans quil connaît bien sans me recommander.
Jaccepte même si lidée ne me semble pas très réalisable de cette manière.
Le premier refuse carrément se méfiant de moi et de mes intentions. Le second nest pas plus enthousiaste. Jinsiste. Il finit par me donner ladresse dun bar où je pourrais draguer et peut-être trouver la personne qui me convient. Il précise quil fréquente ce bar tous les vendredi soir. Et parfois le samedi dans laprès midi. Si je me présente, il me donnera les conseils indispensables pour pénétrer ce milieu des trans.
Excité comme pas possible, je me précipite le samedi suivant dans ce bar. Je passe devant une première fois, lair de rien, de peur de me faire repérer par une quelconque connaissance indésirable. Au coin de la rue je fais demi-tour, blindé de courage pour affronter ce monde qui me fascine. Raté ! Une fois devant la porte, effrayé, je fuis. Je me réfugie dans un autre bar pas très loin. Je minstalle en terrasse pour mater le genre de personnages qui pénètrent dans larène. Très vite je suis effrayé.
Un type dans un grand manteau long qui marche de guingois sur des talons aiguille dau moins trois mètres vu la difficulté quil affiche pour marcher. Il manque à chaque fois de se rompre le cou. Je réalise un instant le fossé qui me sépare de mon fantasme. Jamais ma femme ne pourra approcher un tel personnage.
Puis cest une drag-queen dentrer en scène. Les mêmes chaussures, le même manteau mais de couleur jaune citron. Il est coiffé dune chevelure blond-blanc, haute comme la tour Eiffel. Je minquiète de voir sil va pouvoir entrer dans le bar.
Tout cela mamuse maintenant, et cest avec un courage de brute invincible que je règle ma consommation et me précipite dans lenfer du sexe ambivalent.
Une épaisse fumée bouche complètement la vue de ce quon devine être le bar. Cest bruyant, malodorant. Ces types ont lair dêtre hors du temps et de lespace. Un autre monde quon a lhabitude de voir à la télé mais quon côtoie rarement. Une expérience.
Je comprends vite que je fais tache au milieu de ce monde dexcentriques.
Un grand black, maquillé à outrance sapproche de moi, un large sourire à ses lèvres rouges-sang et charnues. Apparemment, mon contact.
- Cest toi qui mas téléphoné ?
- Oui, cest ça ! Bonjour.
- Si jai bien compris, ta bourgeoise cherche à séclater dans des perversions extrêmes, cest ça ?
Jhésite à lui dire la vérité de peur de le décourager et de perdre aussi vite le contact. Mais je me rappelle quau téléphone je navais pas caché que mon épouse était demandeuse.
- Ce nest pas tout à fait cela. Je dois à la vérité que cest mon fantasme de la voir se livrer à un ou des transsexuels.
- Et elle est daccord ?
- Pas vraiment, mais jespère quune fois en situation elle sera au moins curieuse de se laisser faire.
- Là je crois que tu rêves mon gars. Baiser avec nous est un fantasme peut-être, mais le fossé qui sépare la réalité crue et ce genre de fantasme est tellement grand que je nen connais pas beaucoup à lavoir franchi. Enfin, moi cela ne mintéresse pas, désolé !
Jétais abasourdi. Désespéré. Mais cétait sans compter sur ma détermination et le niveau dexcitation de ce fantasme.
- Et si je te proposais de te défrayer, si tu devais perdre ton temps.
- Tu déconnes là mon gars. Je ne suis pas une pute. Je suis libre de faire ce qui me plait. Dis-donc, au fait, tu as une photo de ta belle ?
Je nen crois pas mes oreilles ! Nerveusement je sors mon porte feuille et lui montre une image de mon épouse, nue, et présentant son meilleur profil.
Il me la prend des mains et séloigne pour rejoindre un groupe de personnages pas moins rassurants. Il montre la photo. Sen suivent des rires et des sarcasmes. Je me sens humilié, honteux, conscient de salir limage de la mère de mes s, de la tromper même, devant ces excités sans scrupules. Je me précipite pour reprendre ma photo qui est dans les mains dun type qui ne ressemble en rien aux autres.
Il, ou plutôt elle, est très belle. Elle naffiche aucune extravagance. Tout en elle est délicat et immédiatement elle me fait penser au tableau et à cette créature sortie de limaginaire du peintre. Une femme avec une bite. Elle est habillée sobrement et sous sa veste de costume, on devine une poitrine sans excès, sans doutes indemne de chirurgie plastique comme souvent malheureusement chez ces personnes. Ses jambes, quune courte jupe grise découvre à peine sont fines et ses pieds, chaussés descarpins aux talons mi haut, sont nus et dune blancheur immaculée. Mais cest son visage qui me fascine : à peine souligné par une maquillage discret, il ne cherche pas à éblouir, mais simplement à séduire. Je crois quen cet instant je tombe amoureux de cette créature.
- Cest ta femme ?
Elle a une voix douce, posée, aucune ressemblance avec un timbre masculin équivoque. Jen arrive à douter quil sagit dune transexuelle. Jai du mal à répondre.
- Cest ta femme, répète cette voix enchanteresse ?
Jarrive à peine à articuler
- Oui
Il sensuit un silence pesant. Puis elle me dit
- Si tu veux, je veux bien la rencontrer.
Je ny crois pas.
- Oui, bien sûr que je veux.
- Et elle ? Crois-tu quelle voudra me rencontrer ?
- Je ne sais pas. Je crois quil faudra dabord la séduire et la convaincre.
- La convaincre de quoi ?
Là je narrive pas à répondre spontanément, mais devant son regard insistant je finis par avouer.
- Je voudrais vous voir lui faire lamour.
Ça y est je baigne dans mon fantasme.
- Lui faire lamour ou la baiser ?
- Elle ne veut pas que jemploie le mot « baiser ». Vous comprenez, cest une femme qui veut donner une image delle sans perversion ni tache.
- Daccord dit-elle. Tu me veux en tant que femme ou comme un mâle ? Je peux facilement dissimuler ma poitrine et me travestir en homme.
- Non, je voudrais que vous soyez féminine.
Je cherche absolument à le convaincre. Jimprovise, sans lui laisser le temps de réagir.
- Vous savez, mon fantasme est né de la vision dune toile de Didier Rov. Trois personnages. Un homme qui exhibe celle qui semble être sa femme, à une silhouette toute noire dune autre femme devant eux qui leur fait face. Au niveau du ventre de cette dernière, on devine plus quon ne voit, le gland décalotté dun sexe dhomme. Cela ma mit immédiatement en érection, et
- Je connais cette toile et ce peintre dont je suis un ami. Je suis celle qui a posé pour ce travail.
Les bras men tombent comme on dit. Je ny crois pas. Comme je reste dans limpuissance de dire un mot, elle continue, dune voix toujours aussi chaude et toute en douceur.
- Jétais au vernissage jeudi soir et vous auriez-pu my rencontrer.
-
Elle a soudain pitié de moi devant mon désarroi et mon silence de crétin.
- Daccord. Voici mon adresse mail. Envoie moi dautres photos delle. On va organiser une rencontre. Pour ta gouverne, cest le peintre lui même qui sest figuré derrière cette jeune femme
qui est la sienne. Je te laisse deviner comment sest terminée la séance de pose.
Je crois flotter au dessus du bitume en sortant du bar. Je me sens léger et jhésite même à me cacher pour me branler. Et ce peintre, que mon épouse connaît bien ! Elle a semblé bien révoltée devant cette vision. Un peu trop non ?
Le ver est dans le fruit.
(à suivre)
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