France Rurale 6
Nous nous sommes tous retrouvés, le lendemain matin, pour partager notre petit déjeuner. Au moment où je me levais pour rejoindre les ouvriers, Thérèse ma intimé lordre de rester.
« Cest jeudi aujourdhui, jour de marché à la ville et Jean my emmène pour y faire des courses. Tu viens avec nous. »
« Mais Thérèse, je ne peux pas
Il y a beaucoup de travail
»
« Tu ne discutes pas Marc, il y a assez dhommes pour ça »
Nous sommes montés dans cette camionnette, que jutilisais pour la deuxième fois de ma vie, Jean au volant et Thérèse entre lui et moi. Ce nétait pas vraiment une ville à proprement dit, mais plutôt un gros bourg, et pendant que Jean allait voir tous ceux qui vendaient la production maraîchère de la ferme (je navais pas encore remarqué quelle représentait une part importante de lexploitation), Thérèse et moi avons parcouru les étals, remplis de produits si variés que je ne connaissais pas pour la plupart. Son large cabas ainsi que les deux miens, se remplissaient peu à peu, de sel, dépices, de pains de sucre, de viandes diverses, puis ensuite, dustensiles de cuisine, et enfin, terminant par le dernier, chargé de tissus, de fils de coton ou de laine, quelle choisissait dune manière très sure. Le choix nétait quand même pas énorme, la fin de la guerre était encore proche, mais Thérèse avait lil pour ne prendre que de la qualité.
Au sortir du marché, Jean est venu nous rejoindre, récupérant nos lourds paquets pour les déposer à larrière du véhicule. Leur famille était tellement respectée que lidée ne serait venue à quiconque den subtiliser le moindre objet, surtout quil était lobjet dune discrète surveillance de chacune des personnes présentes.
« Jai faim Maman, on va manger ? »
« Ben, nous aussi Jean, on est affamés tous les deux, nest-ce pas Marc ? »
« Oh que oui
. Autant que si javais rempli les bottes de foin. »
Alors que je mattendais à partager un panier repas, limpensable pour moi sest produit.
Cétait un VRAI restaurant, propre, avec des tables nappées, un choix de plats inscrits sur une ardoise à lentrée. Jétais tétanisé devant lentrée, nosant en franchir le seuil. Jean la remarqué, et de sa démarche virile, il est venu me récupérer, me forçant à massoir.
« Tu as envie de quoi ? Prends ce qui te fait plaisir
!!! »
Je crois que mon émotion, ma joie étaient tellement forte, que je ne trouverais pas les mots pour vous la décrire, comme un daujourdhui dans un magasin de jouets.
« Continue ta tournée Jean, il nous reste encore quelques achats à faire avec Marc »
Elle ma conduit jusquà une boutique de vêtements très bien achalandée, aussi bien pour femmes que pour hommes. En même temps, elle était la seule du bourg à offrir un tel éventail, du très simple au plus élaboré.
« Jai envie dune ou deux robes un peu plus jolies que ce que je porte actuellement
Tu maides à choisir Marc ? »
Après quelques essais effectués avec sérieux et fou-rires aussi, nous nous sommes arrêtés sur deux modèles, une bleu marine à pois blancs, et lautre gris perle assez près du corps mais dont la jupe sévasait, tournant en un mouvement gracieux lorsquelle bougeait. Elle était vraiment une très belle femme.
« Cest à toi maintenant Marc
Jen ai assez de te voir habillé avec ce que tu avais en arrivant, ou les vêtements usés de Jean et de Michel »
Comme elle auparavant, jai joué au mannequin (Comme on le dirait actuellement) et elle sest fixée sur trois tenues, complètes avec chemises et sous-vêtements, deux pour tous les jours, et une pour le dimanche. A cette époque, on shabillait chic le dimanche pour aller à la messe et bavarder avec les voisins.
Rentrés très tard, Rose nous avait préparé le repas que nous avons tous partagé dune manière joyeuse. Pierre, curieux, voulait voir tout ce que nous avions acheté, surtout quand il avait aperçu Jean sortir les sacs de la boutique « magique » quil avait soigneusement cachés dans ma chambre. Personne ne devait y entrer sans que je ly invite, hors Rose pour en faire le ménage. Le doigt impérieux sur les lèvres de Thérèse nous avait interdit toute révélation.
« Jai envie de toi Jean, dêtre à toi
. Je peux ? »
Il ma possédé comme un fou, sans la tendresse de son père, et sans lamour naissant que commençait Michel à moffrir. Mais cest ce que je cherchais. Je voulais être défoncé, sans respect, par un mâle en manque qui avait trop besoin de se vider les couilles. Cest vrai que je lavais un peu négligé ces derniers temps et il me la fait payer. Il a été dune violence sexuelle inouïe, son membre ma labouré toute la nuit, à 8 reprises, je me demandais ce quil avait pu prendre à la ville pour avoir autant dénergie. Dès que jessayais de prendre un peu de repos, il repartait à lassaut, senfonçant en moi dans toutes les positions possibles et imaginables. Si son sexe était loin datteindre la taille de celui de Michel, sa vigueur mavait épuisé. Merci la salle de bains et la poire magique
!!!
Pour la première fois depuis que je partageais leur vie, le matin, jai demandé grâce à Pierre et son autorisation pour rester à la maison, lui promettant toutefois, daider Thérèse, Rose nétant pas là, cétait son jour de repos.
En quittant la maison pour aller au travail, il avait pris sa femme dans ses bras et non seulement elle avait accepté son geste, serrant son corps contre le sien, ses mains parcourant son visage bleui de barbe, rasée de la veille pourtant, et déposant un baiser sur ses lèvres. Jai retenu mes larmes naissantes, ne les laissant échapper quaprès leur départ.
Assis tous les deux à la table, après quelle mait servi un autre café, nous avons élaboré le programme de la journée. La maison était vaste, et sans Rose, ce nétait pas facile pour elle.
« Je suis à votre service Thérèse, mais jy mets une condition
Sinon, je retourne au champs de suite
!!! »
« Laquelle ? Tu es à notre service, ne loublie pas » Le large sourire qui accompagnait ses paroles démentait le ton faussement sévère quelle avait employé.
« Dimanche, nous allons tous aller à la messe, non ? Et vous serez contente que je porte mes nouveaux habits
»
« Bien sûr, je les ai pris pour ça
»
« Alors, le matin, vous allez vous préparer dans ma chambre, vous allez porter cette superbe robe grise avec des chaussures à talons
je suis sûr que vous en avez, et vous descendrez en retard, pendant quon vous attend. »
« Je ne suis pas certaine dy arriver Marc »
« Bonne journée Thérèse, je file à la grange
»
« Mais tu es un véritable diable
!!! »
En fait, sans le vouloir, un code sétait plus ou moins instauré entre nous tous. Au dîner, je masseyais à côté de celui avec lequel je voulais partager ma nuit, chacun respectant mon choix, et à lautre bout de la table si je souhaitais rester seul. Ce soir-là, en sortant de la salle de bains, nu, Michel était devant moi.
« Je veux dormir dans tes bras cette nuit, être à toi, encore et encore. Jai honte
je taime » Et nous avons rejoint la cuisine, où je me suis assis à ses côtés, le message était clair. Nous avons passé tous les deux une nuit magique, pleine de fougue, de tendresse, damour.
Le dimanche est arrivé, Pierre au volant de la camionnette, les deux garçons à larrière. Ils mont regardé étrenner ces habits de fête tout neufs, mais leur regard sest transformé en soucoupe lorsque Thérèse a descendu les quelques marches de lescalier, dun pas assuré, féminin et le sourire au lèvres. Elle sest assise à côté de son mari, diffusant la fragrance suave du parfum que je lui avais acheté en cachette jeudi, en même temps que ses robes. Pierre mavait donné un peu de sous pour moi, mais je nen avais pas besoin, je préférais, et de loin, lui faire un cadeau que je lui offert juste avant quelle ne quitte pas chambre, dernière touche à sa parfaite féminité.
Sortis de la messe, nous avons rejoint les habitants du village, bavardant avec eux de tout et de rien, Thérèse virevoltant au bras de son mari, avec un sourire et une aisance quils navaient pas vu depuis longtemps.
Rentrés à la maison, elle a voulu se changer pour préparer le repas mais avant quelle puisse le faire, je lai poussée vers la salle à manger, si peu utilisée, où une table de fête était dressée. Je métais mis daccord avec Rose la veille, et elle avait tout préparé, un déjeuner et une table digne de Noël au bout de laquelle un large fauteuil trônait. Jai Thérèse à sy assoir, son mari à sa droite, son fils aîné à sa gauche, Michel et moi de part et dautre. Rose est arrivée dans la pièce, habillée de noir et avec un petit tablier blanc que javais acheté en douce aussi, nous servant tous, et surtout avec la plus grande attention pour Thérèse, je voulais quelle soit comme lImpératrice Eugénie.
Le soir même, elle a quitté sa chambre pour rejoindre celle de son mari et pour une fois, ce nétaient pas mes hurlements de jouissance qui avaient empêché la maisonnée de dormir, mais les siens, Jean, Michel et moi, chacun dans notre chambre, le plaisir nétait pas pour nous, mais pour les parents.
Le lendemain matin, pour la première fois, Thérèse nous a rejoint en dernier, des valises sous les yeux, contemplant la table prête, que javais préparée. Une fois seuls tous les deux elle sest adressée à moi :
« Comment faire pour te remercier Marc
Je ne sais toujours pas si tu es le diable ou un ange »
« Le plus beau des remerciements, cest de me permettre de rester avec vous. »
« Cest tout ? »
« Cest le plus beau des cadeaux, non ? »
Notre vie sereine a continué. Je ne partageais le lit de Pierre que de plus en plus sporadiquement, celui de Jean quand il avait besoin de se vider les couilles, mais mon amour allait à Michel. Je ladorais, je ladulais, je le vénérais. En taisant cette vénération que jéprouvais pour lui, réciproque, mais en ces temps-là, on ne pouvait pas lavouer, même si je partageais la quasi-totalité de mes nuits avec lui, et les jours aussi, dès quon pouvait se retrouver.
Au bout de quelques mois, Thérèse, en femme de tête, a réuni toute la famille pour tout mettre sur la table.
« Jai pris une décision et jattends quelle soit respectée, en totalité. »
« Marc, tu es avec nous depuis presque deux ans, tu partages notre vie, tu nous as permis de retrouver une harmonie que nous avions perdue depuis longtemps avant ton arrivée, pour le bonheur de nous tous. »
« Je sais Thérèse, cest mon bonheur aussi »
« Tais-toi »
« Jean va se marier bientôt, il va perpé le clan familial, mais je sais que Michel ne le fera jamais. »
« Mais pourquoi ça ??? Il est jeune, il a le temps
»
« Tout simplement parce quil est fou de toi, comme tu es fou de lui, jamais Michel ne pourrait être à quelquun dautre que toi. »
« Je sais Thérèse, vous avez raison
Laissez-moi partir, je ne veux pas gâcher sa vie, je laime tant »
« Ecoute moi avant de prendre une décision. Pierre a vu avec ton père, on veut tadopter si tu es daccord. Jean vivra sa vie avec sa femme, mais toi, tu pourras rester au domaine avec Michel, non plus en tant que simple employé, mais comme membre à part entière de notre famille
Je te précise que Michel est au courant et quil nattend que ton accord. »
« Vous me laisseriez vivre au domaine comme celui qui partage ma vie avec votre fils ? »
« Tu nous a donné le bonheur à Pierre et à moi, tu le mérites aussi, non ? Et je veux que mes fils soient heureux, Jean avec sa femme, Michel avec toi, comme tu as tout fait pour que je sois heureuse avec mon mari. »
Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Jai vécu des années entouré de parents merveilleux, rempli damour dun « mari » extraordinaire, dont ma passion grandissait toujours, à chaque minute, à chaque heure, à chaque jour passé à ses côtés.
Grace à notre travail acharné, le domaine a pris de lampleur, devenant le plus important de la région, mais aussi le plus sain, tant les règles de respect aussi bien vis-à-vis des cultures que de ceux qui y travaillaient étaient la norme impérative.
Les suites de ce monstrueux Traité de Versailles de 1919 ont provoqué ce nouveau, conflit auquel soi-disant personne sy attendait, et pourtant si prévisible.
Les champs de mines mont volé mon Michel, détruisant sa vie et la mienne qui sest éteinte peu de temps après, malgré tous les soins de Thérèse et de Pierre.
Les années avaient passé, Thérèse était enfin redevenue la femme pleine et entière de Pierre, et Jean sétait marié, perpétuant la lignée de cette famille si prospère, nous laissant, Michel et moi vivre pleinement heureux ensemble jusquà cette fin atroce.
« A la mort de mon grand-père, en rangeant ses affaires, je suis tombé sur les carnets de son frère, entourés de maroquin beige, usés par le temps, où mon grand oncle Marc avait tout noté, jusquà sa mort. Je vous offre ce récit, écrit à la première personne, tel quil me la légué avec lémotion et mes pleurs qui en ont accompagné la lecture .
Sur mes instructions, une rose blanche, renouvelée tous les jours, orne leur dernière demeure où ils sont réunis pour léternité...
Michel, Tonton Marc
. Je vous aime
!!! »
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