Si J'Avais Osé
Cest dans ces moments où jai un peu trop bu, où je sens que jai été un tout petit peu trop loin que je mautorise à penser à toi. Où je laisse ces pensées envahir mon esprit, au lieu de les banir comme je le fais toute la journée. Pour moi, elles sont taboues.
Ce sont pourtant des pensées presque innocentes par rapport à ce quon peut trouver un peu partout. Et ce sont de simples souvenirs, agrémentés dun peu de fantasme, dun peu de mystère. Je me demande souvent ce qui se serait passé si javais été un peu plus audacieuse. Si javais eu un peu plus confiance.
Quand je suis arrivée à cette soirée, je navais pas dautre idée que de passer un bon moment avec des gens que japprécie. Jai aimé te parler, jai aimé le temps que nous avons passé à parler de tout et de rien. Et quand jai senti nos lèvres se joindre, je nai pas été capable dy croire. Comment toi, si beau, si plein de confiance en toi, toi que javais observé sans même oser en rêver, pouvais à cet instant poser tes lèvres sur les miennes en me tenant dans tes bras ? Toi à qui javais tant dis que tu étais beau, comme ça, pour le plaisir de te le dire, en sachant que tu le savais et que je nen tirerais sûrement rien. Ne penses pas que javais un attrait particulier pour toi. Ne penses pas que je te voulais toi plus quun autre. En fait, je ne voulais rien, je voulais simplement passer une bonne soirée, méchapper un peu de ces semaines qui se resemblaient toutes.
Cest arrivé par hasard. Cest arrivé sans même que je le comprenne. Un instant nous parlions, serrés lun contre lautre pour sentendre par dessus la musique. Et linstant suivant, je sentais ta langue fouiller ma bouche, tes mains presser mon corps contre le tien. Je sentais tes cheveux sous mes doigts, tes lèvres caresser les miennes. Jentendais toujours la musique, jentendais vaguement le bruit des conversations. Je me noyais dans cet instant auquel moi même je ne croyais pas, auquel je naurais pas pu rêver.
Je rêve de refaire les choses, je rêve de tavoir proposé de monter chez toi quand je tai racompagné. Je rêve de tavoir proposé quelque chose de plus.
Et quand je suis rentrée seule chez moi, jai pensé à ton regard, jai pensé à ton sourire. Jai pensé à ces baisers que nous avions échangés. Jai pensé à ces instants où nos lèvres se cherchaient, où nous nous serrions lun contre lautre, où je te pressais contre ce mur, dans ce coin de cette grande salle où tout le monde dansait.
Quand jai un peu bu, comme aujourdhui, je me dis que jaurais dû insister pour monter avec toi. Jaurais dû ne serait-ce que proposer. Je me dis que nous nous serions embrassés à nouveau à peine la porte fermée. Que nous aurions glissés, peu à peu, jusquà sasseoir lun contre lautre sur ton lit, nos lèvres toujours jointes. Ta bouche aurait doucement glissé le long de mon cou, pendant que mes mains auraient caressé tes cheveux et ton visage. Tes mains se seraient affairées à défaire mon chemisier pour laisser à tes lèvres un plein accès à ma gorge, offerte à tes caresses. Je taurais retiré ton T-shirt pour contempler ton torse nu, pour y passer mes mains, pour faire doucement courir mes doigts sur tes épaules et dans ton dos, pour voir encore dans ton regard cette étincelle de désir que jai pu apercevoir brièvement.
Tu aurais rapidement liberé ma poirine de ses couches de vêtements, et tu y aurais passé ta langue, faisant monter en moi un désir fou de tappartenir. Jaurais profité de ces douces caresses en laissant mes mains careesser ton torse, ton ventre et enfin descendre le long de tes hanches pour se glisser doucement vers ton pantalon pour venir louvrir.
Puis tu aurais glissé tes mains sous mon menton pour ramener mon visage contre le tien, pour joindre encore une fois tes lèvres aux miennes, pour caresser encore une fois ma langue de la tienne. Tu aurais défait ma ceinture et fait glisser mon pantalon le long de mes jambes, tu aurais doucement caressé mon intimité, découvrant des dessous trempés du désir que tu aurais savament fait monté. Dessous que tu aurais agilement retirés avant décarter mes cuisses dun simple geste, glissant tes doigts en moi pour me faire perdre la tête, ta bouche cherchant mes lèvres tandis que mon souffle se serait accordé à tes mouvements. Nous nous serions alors étendus, moi sur sur le dos, toi au dessus de moi, et tu te serais glissé entre mes cuisses ouvertes. Tu aurais attendu quelques secondes, et nous aurions chacun profité du désir brillant sur le visage de lautre. Puis je taurais guidé en moi, et chacun de nos mouvement aurait été loccasion dun nouveau soupir, nous aurions brûlé lun contre lautre dun feu que nous avons attisé presque sans le vouloir.
Nos lèvres se seraient alors jointes encore une fois, comme une récompense essouflée de ces instant que nous aurions partagés. Et jaurais alors pu partir sans regrets.
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