0306 Le Seul Moyen De Se Délivrer De La Tentation
Lundi 22 avril 2002.
Le lendemain, en cours, je narrive pas à cesser de penser au complexe faisceau démotions que jai ressenties pendant la rencontre avec Thibault. Jai éprouvé beaucoup dadmiration et destime pour ce garçon qui a le courage dassumer ses responsabilités si jeune, jai été ému de le voir si heureux avec son petit Lucas dans les bras. Mais jai aussi ressenti quelques craintes pour son avenir.
Je repense à cette double image que je me fais de lui, à la fois adorable jeune papa comblé, mais aussi jeune garçon en quête de son bonheur sentimental et sensuel. Cette double image est touchante, attendrissante.
Mais ce qui me trouble le plus, cest ce « quelque chose » que jai une nouvelle fois ressenti entre nous. Un « quelque chose » qui est plus fort et plus complexe que lamitié, sans être pour autant de lamour. Cest une affinité dans laquelle il y a beaucoup daffection, de bienveillance, destime réciproque. Mais aussi, pourquoi le nier, de lattirance, du désir. Comment ne pas être ému, comment ne pas être « mis en émoi », comment ne pas être émoustillé par un gars aussi beau, aussi charmant, aussi charismatique, aussi bon, que mon pote Thibault ? Il faudrait être de marbre. Et encore
Du côté de Thibault, je ne sais pas vraiment ce qui le touche en moi. Peut-être quil voit en moi un gars qui na pas honte de se montrer tel quil est. Il apprécie peut-être la belle complicité née lors de notre première rencontre. Il se souvient peut-être du plaisir et de la sensualité que nous avons partagés lors de la nuit que nous avons passée ensemble chez Jérém il y a bientôt un an.
Je suis à la fois flatté et ému par le fait quil puisse penser que dans une autre vie, dans un autre univers, il aurait pu se passer quelque chose entre nous. Et je ne peux pas dire sans mentir que, dans une autre dimension spatio-temporelle, cette possibilité ne maurait pas déplu. Malgré ce que je ressens pour Jérém, ce gars me touche et mémeut au plus haut point, en tout point.
Est-ce que lon peut ressentir ce genre de sentiments pour un gars quon prétend être un pote lorsquon prétend également être amoureux de quelquun dautre ? Daucuns diront que non. Mais quand on a la chance de côtoyer un gars comme Thibault, je pense que la réponse est bien plus complexe à donner que ça.
Mais au final, tous ces sentiments flottent dans une immense tendresse, et dans un respect de lamitié qui fait bien de lombre à tout le reste.
« Etes-vous fidèles ? me questionne Albert au détour dune conversation pendant laquelle jen suis venu à parler de mon Ptit Loup.
Je peux parler pour moi
je le suis, depuis laccident de capote
quant à Jérém, jespère quil lest aussi
il ma dit "je taime ", alors je pense que
».
Tu tappelles Jérémie Tommasi et dans cette grande ville quest Paris, dans la position où tu es, beau garçon évoluant dans un milieu sportif, tu attires les regards, tu attises les désirs. Tu les sens ces regards, dans les soirées, dans le stade, à la fac, dans la rue, partout où tu te balades. Les regards des nanas, tu y as été sensible très tôt. Quant aux regards des garçons, tu les as longtemps ignorés. Dabord, parce que tu ne les voyais pas, puis parce que tu ne voulais pas les voir. Jusquau jour où il test devenu impossible de les ignorer. Et plus ça va, moins tu arrives à les ignorer.
Et tes regards, où vont-ils tes regards ? Vers les garçons qui te regardent, bien entendu. Et même, parfois, vers ceux qui ne te regardent pas. Pour toi qui nas jamais eu de mal à emballer des nanas, pour toi qui as très tôt appris à te sentir irrésistible, cest frustrant de te sentir ignoré par quelquun qui te fait envie. Tu as très vite remarqué quil y a des garçons sur lequel ton charme opère. Mais il y en a, hélas, et ce sont notamment ceux qui attirent ton regard, sur lequel ton charme na aucune prise. Cest le lot des gars comme toi, les gars qui aiment les gars et qui sont parfois, souvent, attirés par des gars qui ne sont pas comme eux.
Tu essaies de rester discret, mais tes regards vont aussi vers les douches des vestiaires. Ils vont toujours vers les mêmes « cibles ». Car, si tu aimes les garçons, tu naimes pas tous les garçons. Et parmi ces « cibles », il y en a une qui témoustille en particulier. Tu sais quil ne se passera jamais rien entre lui et toi, mais tu ne peux tempêcher de poser ton regard sur lui. Tu ne te lasses pas de le regarder, surtout lorsquil est nu. Son torse te fascine, son regard te transperce, sa chevelure et sa barbe blondes, tu trouves ça sexy à un point insoutenable. Tu le trouves vraiment beau, et tu trouves quil dégage une sensualité et un charme qui te font un effet de dingue.
Est-ce que lon peut ressentir ce genre de sentiments pour un gars quon prétend être un pote lorsquon prétend également être amoureux de quelquun dautre ?
Côtoyer un gars comme Ulysse peut rendre la question à cette réponse assez difficile à donner.
« Je pense quon peut profondément aimer quelqu'un et ne pas savoir résister à une tentation » fait Albert.
Alors, Mr Tommasi, et Nico, dans tout ça ?
Quand tu es avec Nico, et même quand tu penses à Nico, tu es heureux. Car tu es bien avec lui. Et tu es bien avec Nico parce que tu sens quil taime malgré tes failles, ton inconstance et ton incapacité à tassumer.
Mais Nico nest pas là. Tu voudrais parfois quil soit là. Mais tu sais aussi que tu ne pourrais pas assumer une vie commune, un quotidien, une routine. Et encore moins les regards. Et surtout pas les conséquences que cela entraînerait.
Cette histoire dinvitation au mariage de la cousine de Nico ta fait te poser des questions. Non, tu nes vraiment pas prêt pour ça, pour la famille, les repas, les présentations. Est-ce que cette vie va te convenir un jour ? Est-ce quun jour tu vas arriver à tassumer jusquau bout ?
Tu te dis aussi que tu es encore trop jeune pour ça, et que tu nes pas prêt à te caser, à renoncer à ta liberté.
Quand tu lui as dit « je taime », tu avais certes un peu bu, mais tu savais ce que tu faisais, et tu le pensais vraiment, tu le ressentais vraiment. Quand tu es avec lui, tu ressens son amour, et celui que tu lui portes. Quand tu es avec Nico, tu oublies toutes tes peurs, et tu te sens vraiment bien.
Mais quand tu es seul à Paris, tu nes pas le même gars. La solitude te pèse, et elle te pèse encore plus depuis quau rugby ça ne se passe pas très bien pour toi, depuis que tu te sens sur la sellette, depuis que tu as limpression de voir ta carrière sportive séloigner un peu plus chaque jour.
Alors, tu as besoin de compenser, tu as besoin de respirer. Te sentir désiré ça te fait te sentir bien, ça remonte ton égo si malmené. Et te sentir désiré par des mecs, tu trouves désormais ça bien plus agréable que te sentir désiré par des nanas. Et renoncer à toutes ces tentations, à toutes ces sollicitations, cest de plus en plus dur pour toi.
« Moi je nai pas envie daller voir ailleurs
je réagis après un moment de flottement.
Mais ton Jérémie doit être très sollicité à Paris, continue Albert.
Jimagine
Ça te blesserait si tu savais quil va voir ailleurs ? Juste pour le cul, je veux dire
Je voudrais pouvoir dire que non
mais je crois que ça me blesserait, oui
».
Mr Tommasi, tu as été toi-même étonné de la piqûre de jalousie que tu as ressentie lorsque tu as réalisé comment le réceptionniste à lhôtel à Poitiers matait ton Ourson. Parce que ça ta rappelé le mal que ça tavait fait de savoir quil avait eu cette aventure à Bordeaux.
Non, tu ne veux pas savoir ce qui se passe dans sa vie quand il nest pas avec toi. Tout comme tu ne voudrais pas quil sache ce qui se passe dans la tienne lorsque tu nes pas avec lui. Non, tu ne voudrais pas quil apprenne ce qui sest passé avec ce gars qui a voulu te sucer dans les chiottes de la fac, ni avec cet autre dont le regard a aimanté le tien en plein jour et en plein campus, et que tu as baisé en plein après-midi dans son petit studio dans la résidence universitaire.
Tu culpabilises, mais tu ne peux pas tempêcher de chercher le contact physique et le bonheur sensuel avec des garçons.
Des tentations, tu en as partout, tout le temps. Et sans même connaître la célèbre phrase dOscar Wilde, tu sais quil y a un seul moyen den être délivré.
« Jai toujours pensé quil faut faire la part de laffectif et du sexuel
Peut-être
Je pense que la fidélité n'est pas quelque chose de simple à assumer.
Jimagine bien
Et linfidélité non plus ».
Le soir même, Jérém mappelle et mannonce quil aurait un créneau pour se voir le lendemain. Il me donne rendez-vous à 17 heures au même hôtel à Poitiers à côté du Futuroscope. Je suis tellement excité et heureux que jai du mal à trouver le sommeil. Jen oublie même de brancher mon téléphone pour le charger.
Le lendemain, je prends la route en début daprès-midi. Je réalise que mon téléphone est presque en panne de batterie lorsque je suis déjà loin de Bordeaux. Je ne veux pas faire demi-tour, je ne veux pas prendre du retard, je ne veux pas faire attendre Jérém. Je ne veux pas me priver dun seul instant en sa compagnie. Ils sont trop rares, trop précieux.
Je suis sur place à 17 heures pétantes. Je cherche la voiture de Jérém sur le parking, mais je ne la vois pas. Apparemment, mon beau brun nest pas encore arrivé. Je regarde mon téléphone pour voir sil y a un message, mais il est éteint. Je me pointe à la réception, et je retrouve le beau Jonas et son regard fripon, son sourire charmeur, son aisance, ses gestes amples et décomplexés, sa bonne gouaille, son rire léger et sensuel. Sa chemise blanche lui va comme un gant et lui confère une élégance par ailleurs sublimée par sa sexytude naturelle.
« Mr Tommasi a prévenu quil a été retardé, il mannonce en me tendant la carte magnétique.
Retardé comment ?
A priori il prévoit dêtre ici vers 20 heures.
Ah zut
Ça vous fait un sacré moment à attendre !
Ouais
je fais, un brin contrarié.
Cest très calme à cette heure-ci. Je peux vous offrir un café ?
Pourquoi pas. »
Je le suis dans le coin bar et le gars commence à me raconter sa journée, ses péripéties avec les clients compliqués.
Jadore lentendre et le voir raconter, il a une façon de balancer qui attire lattention, il est vraiment très drôle. Tout son corps participe au récit, il parle beaucoup avec ses bras et ses mains, il occupe bien lespace, cest beau à voir. Quant à son regard, pénétrant, fouilleur, il aimante lattention. De plus, il sent terriblement bon. Il est vraiment craquant.
« Je vous ai à nouveau attribué une chambre avec un grand lit
ça va aller ? il me lance, pendant que la machine expresso gronde son effort pour expulser la boisson chaude.
Ça va aller, oui.
Vous êtes très proches, Mr Tommasi et vous.
Oui, cest un très bon pote. »
Jonas sourit, malicieux.
« Ton pote ou
ton copain ? » il me balance sans détour, en passant soudainement au tutoiement.
Jhésite un peu. Je souris de sa tentative de me faire craquer par le rire, en levant lun de ses sourcils dune façon à la fois marrante et plutôt sexy.
« Allez, tu peux me dire ! Cest pas moi qui vais te faire la morale. Je suis comme vous, mec ! Je nai pas honte, parce quil ny a pas à avoir honte !
Daccord, cest mon copain, oui. »
Jonas sourit, coquin.
« Vous êtes très beaux tous les deux !
Merci !
Mais moi jai de suite craqué sur toi !
Sur moi ?
Ça tétonne ?
Un peu
en général cest sur Jérém que les mecs craquent
Je ne dis pas que cest pas un beau mec, même un très beau mec, mais ce nest pas vraiment mon style. Jaime pas trop les mecs genre « movie star », tu vois ? Je préfère les gars pas super musclés, jaime les gars simples, naturels, mais grave charmants. Les gars comme toi, quoi
Tu men vois flatté
Et toi, tu me trouves comment ?
Je ne sais pas, je lâche bêtement, pris de court par sa question très directe.
Tu me kiffes pas ? il me lance, lair faussement vexé.
La question ne se pose pas
Pourquoi donc ?
Parce que je viens de te dire que je suis avec Jérém
Et tu crois que lui à Paris il ne kiffe pas dautres mecs ?
Je ne sais pas, je ne veux pas savoir.
Tas jamais fait décart ?
Si, mais cest fini maintenant
Si jeune et déjà si sage ?
Eh ben, oui !
Dommage
Dommage, quoi ? Je suis bien comme ça.
Dommage pour moi ! Je suis bientôt en pause et je taurais bien tenu compagnie pendant une heure. Jai une petite chambre au dernier étage.
Je suis flatté, vraiment, tu sais. Tu es un très beau mec et, crois-moi, si jétais célibataire, je ne dirais pas non, sûrement pas. Mais je suis désolé, cest fini les bêtises pour moi.
Tu ne sais pas ce que tu rates ! il fait, mi frimeur, mi fripon.
Jimagine, mais je men remettrai, je plaisante.
Bon, je ninsiste pas. Jaccuse le râteau que tu viens de me mettre et il ne me reste quà aller soigner mon amour-propre blessé avant quil décide de se pendre
Arrête un peu ton cirque ! Bogoss comme tu es
Ah, maintenant tu me trouves bogoss ? il me coupe.
Tu ne dois pas avoir de mal à tamuser, je continue sans faire cas de sa boutade.
En effet, on ne me dit pas souvent non.
Ça tarrive de coucher avec des clients ?
Ça marrive, surtout quand je fais le soir.
Allez, raconte.
Il y a beaucoup de VRP qui crèchent à lhôtel. Des hommes seuls qui parfois ne sont pas contre à un peu de compagnie dans leur lit.
Cest toi qui les abordes ?
Non, le plus souvent cest eux. Les regards ne trompent pas, surtout tard le soir. Jai aussi quelques habitués, des gars qui ne reviennent sûrement pas pour la cuisine dégueu de notre chef
Eh, ben, on ne sennuie pas à Poitiers !
Et comment ! Tu veux voir ?
Non, je te dis !
Une pipe ça ne se refuse pas !
Eh ben, si !
Ton rugbyman nen saura jamais rien !
Je men bats les steaks ! Moi je saurais et je ne me sentirais pas bien. Je ne veux pas lui faire ça.
Tu sais, je te kiffe vraiment bien !
Ça, jai compris ! Ça me touche, vraiment, mais
Mais tu as un mec, et patati et patata. Bon, blagues à part, je respecte ça, tinquiète. Et ça te rend encore plus sexy à mes yeux.
Merci.
Ceci dit, si jamais ton beau rugbyman ça le branche, je ne suis pas contre le fait de passer un moment avec tous les deux. Pour info, je finis à 23 heures
je dis ça, je dis rien ! »
Un étrange mélange de sentiments sagite en moi lorsque je me retrouve seul dans la chambre. Le rentre dedans de Jonas me flatte et me met mal à laise, ça mexcite et ça me fait peur, tout à la fois. Je suis à la fois satisfait de ma réaction et frustré par ma réaction. Cest difficile de refuser les avances dun beau garçon.
Quand je pense quil suffirait que je décroche le téléphone sur la table de chevet pour que le beau Jonas monte et quon senvoie en lair, je ne peux mempêcher de commencer à me branler. Lexcitation monte, et elle déforme ma volonté. Pourquoi je ne décrocherais pas ce téléphone ? Pourquoi je naccepterais pas cette pipe offerte de si bon cur ? Au fond, il a raison, si ça se trouve, Jérém ne doit pas être tout à fait sage à Paris.
Mais non, je ne peux pas.
Mais plus je me caresse, plus jen ai envie. Jessaie de penser à Jérém, au bonheur de faire lamour avec lui. Le souvenir de la dernière fois où il ma fait lamour avant de partir de ce même hôtel un mois et demi plus tôt remonte violemment à la surface de ma conscience, avec toute sa charge érotique, sensuelle. Je revis le plaisir de le sentir coulisser en moi, de me sentir à lui. Je revis son intense grognement de bonheur lorsquil est venu, lorsquil a fourré son jus en moi. Jai envie de lui, jai envie de ça, de le sentir à la fois très mâle et si doux.
Mais il nest pas là.
Jonas est là, sexy comme pas permis. Bandant. A quelques pas de moi. Et il nattend que ça.
Finalement, pourquoi pas un plan à trois avec Jérém ? Est-ce que vais-je oser le lui proposer ? De quelle façon ? Comment va-t-il le prendre ? Est-ce quil serait partant ? Est-ce que ça me ferait plaisir quil soit partant ou bien je préférerais quil dise non ? Est-ce quil va mal le prendre ?
Si je continue à me branler, je vais jouir. Pas maintenant, pas deux heures avant larrivée de Jérém !
Dans un sursaut de volonté jarrête de me caresser, je referme ma braguette et jallume la télé. Je zappe et je me fais violence pour ne pas recommencer. Mon excitation se calme un peu lorsque je réalise quil est 18h15, que désormais la pause de Jonas est terminée et quil mest à nouveau inaccessible. Lémission de Ruquier maide à me distraire pendant une heure. Il est 19h15 lorsque je commence à avoir faim. Et jai toujours envie de jouir. Se sentir désiré par un beau mec ouvre lappétit.
Il est 20h15 lorsque jentends la serrure de la porte se déverrouiller. Le battant souvre aussitôt et Jérém apparaît dans lencadrement. Il est beau comme un Dieu, avec son brushing de bogoss, les cheveux très courts autour de la nuque et sa belle chemise bleu électrique.
Mais cest son sourire qui me fait chavirer, son beau sourire à la fois sexy et doux, ce sourire qui me dit à quel point il est content de me retrouver. Je suis amoureux de ce sourire. Je bondis du lit et je le prends dans mes bras. Je le serre très fort contre moi et je lembrasse, et je le caresse, et je me sens si heureux.
« Quest-ce que je suis content de te voir !
Moi aussi !
Tas fait bon voyage ?
Oui
désolé pour le retard.
Ça fait rien. Limportant est que tu sois là !
Jai essayé de te joindre
Désolé je navais plus de batterie.
Tas eu mon message ?
Oui, le réceptionniste ma dit que tu avais appelé pour dire que tu avais été retardé.
Ouais, il fait dun air amer.
Rien de grave ?
Non, tinquiète
»
Et là, sans transition, il commence à membrasser dans le cou et à défaire ma braguette.
« Ah, tu vois les choses de cette façon ! je plaisante.
Ça fait depuis ce matin que jai envie de ça, il me chuchote.
Ça fait depuis la dernière fois que tu mas fait lamour que jai envie de ça », je lui réponds.
Le beau brun menlève le t-shirt dun geste pressant, impérieux, et prend illico mon téton entre ses lèvres affamées. Sa langue musclée et bien mouillée me rend fou. Un instant plus tard, il est à genoux devant moi et il me pompe, alors que ses doigts prennent le relais pour agacer mes tétons, démultipliant ainsi mes sensations, mes frissons, mon délire. Le plaisir se diffuse dans mon corps et dans mon esprit à une vitesse délirante, me submerge.
Le bonheur de ma queue se mélange au bonheur visuel de voir sa tête au brushing de bogoss saffairer pour me faire plaisir. Je suis sous le charme de cette belle chemise qui lui va comme un gant, pas trop moulante, juste comme il faut pour mettre en valeur son beau torse. Mon regard essaie sans cesse de plonger au-delà du premier bouton ouvert, de déceler ses beaux poils bruns, la naissance de ses pecs. En attendant, japprécie la facture de cette chemise, le revers du col et de la boutonnière en tissu blanc, délicieux contraste avec le bleu électrique.
Trop vite, je sens approcher lapothéose de mon plaisir. Cest trop tôt, jai envie de donner du plaisir à mon Jérém avant de venir. Je me fais violence pour me retirer de sa bouche, pour me priver des caresses délicieuses de sa langue. Le bogoss avance aussitôt son torse, lair avide de me reprendre en bouche, comme sil était lui aussi déçu de cette soudaine privation, comme sil voulait à tout prix me faire jouir.
Je stoppe son mouvement en opposant mes mains à lavancée de ses épaules solides, avant de les glisser sous ses aisselles.
Jérém suit mon invitation, il se remet debout. Je le plaque contre le mur et je lembrasse, sur la bouche, dans le cou, je plonge mon nez dans louverture de sa chemise, à laffût du parfum de sa peau, et je suis aussitôt assommé par la fragrance intense qui remonte dans mes narines et vrille ma conscience. Instinctivement, je plaque ma main contre sa braguette bien rebondie. Cest une envie irrépressible, complètement déraisonnable.
Pendant que je lembrasse comme un fou, je défais sa ceinture et sa braguette avec des mouvements fébriles. Je caresse le tissu chaud et rebondi de son boxer, je tâte la puissance de son érection. Je glisse ma main dans le boxer, jempoigne son manche raide et brûlant, je le caresse, je le branle lentement, je laisse mon pouce traîner légèrement sur le frein pour le rendre dingue. Mon beau brun frissonne, ahane bruyamment. Jai terriblement envie de le sucer. Mais avant cela, je ne peux renoncer au plaisir de défaire comme il se doit le délicieux emballage de sa plastique virile quest cette belle chemise bleue.
Je suis impatient de le faire jouir, et il est impatient de jouir. Mais je sais que lattente ne fera que décupler lexcitation et la puissance du feu dartifice final.
Alors, je décide de me faire plaisir.
Le premier bouton déjà ouvert, ainsi que les quelques poils bruns que jarrive à deviner, semblent demander avec insistance au regard, à mes narines, à ma bouche et à mes doigts de plonger bien plus profondément dans lintimité du beau mâle.
Jouvre le deuxième bouton, je découvre le creux de son cou, ainsi quune pilosité un peu plus franche, délicieuse caresse visuelle. Une nouvelle note de son parfum intense me fait vaciller, troublante caresse olfactive.
Le bouton suivant me laisse apercevoir sa chaînette posée sur la naissance de ses pecs, ainsi quune belle pilosité brune. Gifle visuelle. La mélodie de son parfum monte dune octave, cest une gifle olfactive qui me secoue de fond en comble.
Louverture dun autre bouton dévoile ses pecs en entier, me laisse deviner ses tétons. Cest un coup-de-poing visuel. De nouvelles notes tièdes de parfum mâle se dégagent, donnent lassaut à mes narines sans pitié. Cest un coup-de-poing olfactif, asséné par cette fragrance qui me terrasse.
Cest trop, je dois faire une pause pour ne pas basculer dans la folie. Je plonge mon visage entre les deux pans à moitié ouverts, je me shoote à la tiède et intense fragrance masculine qui se dégage de sa peau. Et mon bonheur explose comme un feu dartifice lorsque je sens sa main caresser ma nuque, tout en pressant doucement mon visage contre ses pecs. Là, je me sens carrément perdre pied.
Je reprends mon fabuleux voyage, et jouvre un nouveau bouton. Voilà ses abdos, un tsunami visuel. Les petites odeurs viriles qui se dégagent de cette région me mettent en état de KO olfactif.
Bon soldat, je continue jusquau bout. Un bouton encore et je rencontre son nombril si sexy. Un dernier bouton et je tombe sur cet alignement de petits poils bruns qui semblent indiquer le chemin à suivre pour atteindre le bonheur ultime. Lélastique de son boxer me nargue. Je pose mon nez juste au-dessus, je lécarte à peine, assez pour humer pleinement la douce tiédeur qui se dégage de sa belle bosse chaude encore enfermée dans sa prison de coton élastique.
Désormais à genoux devant mon beau Jérém, je descends lentement son boxer. Sa belle queue raide se dresse fièrement devant mes yeux, devant mes lèvres. Je le prends délicatement en bouche et je commence à la pomper sans plus attendre.
Au gré de mes va-et-vient, agrémenté par de petits coups de reins de sa part, les pans de sa chemise brassent lair et convoient les effluves de sa peau mate vers mon nez.
Je retrouve le souvenir dune autre fois où jai eu le bonheur douvrir sa chemise, et de le pomper dans cette tenue, tout en me laissant assommer par la fragrance de sa virilité. Cétait dans lappart de la rue de la Colombette, il y presquun an, et la façon de Jérém de prendre son pied à lépoque navait rien à voir avec celle daujourdhui. Il était dominant, et ses coups de reins étaient sauvages. Il est désormais tout aussi viril en étant bien plus doux avec moi, et bien plus attentionné.
Jai été fou dun gars dominant, je suis fou amoureux dun gars qui exprime désormais sa virilité de cette façon, sans avoir besoin den faire des tonnes, tout simplement en étant lui-même, en assumant son plaisir et son envie de faire plaisir.
Je suis ivre, je suis stone de lui. Je le pompe comme si ma vie en dépendait.
« Vas-y suce bien ! Je sais que tu adores ma queue ! » je lentends lâcher dans un râle chargé dexcitation. Jadore sentir quil na pas perdu ses réflexes de petit mâle.
Galvanisé par ses mots, je redouble defforts pour lui faire plaisir, je mactive comme il aime.
« Comme ça cest bon, allez pompe bien ! », il me souffle dans un grognement excité, alors que sa main vient de se poser sur ma nuque, légère mais ferme.
Ses coups de reins augmentent dintensité, jusquà sarrêter dun coup. Jusquà ce que je sente son corps se raidir, et que je lentende me souffler :
« Je vais jouir
. Et tu vas tout avaler
»
Bien évidemment, je nai pas besoin de son encouragement pour cela. Depuis le temps que jattends ça ! Mais jadore toujours autant le sentir mannoncer la couleur, le sentir exprimer ses envies de mec. Charmante réplique, qui me ramène elle aussi un an en arrière, le jour de notre première révision, linstant magique et inoubliable où jai découvert le goût de son jus.
Un premier jet puissant percute aussitôt mon palais. Puis un autre, et un autre encore. Je goûte, je savoure, javale lentement. J'adore le sucer, j'adore le goût, la chaleur, limpatience de sa queue en érection, bien excitée. Mais encore plus j'adore le goût de son sperme, le garder dans ma bouche. Je ne sais pas même décrire cette sensation de bonheur que sa jouissance me procure, et surtout dans ma bouche. J'aime l'acte de l'éjaculation dans ma bouche ou sur moi. Et son goût, bien sûr son goût, le goût de l'amour et de la passion. Rien que d'y penser, j'ai envie de lui, tout le temps.
Son orgasme est tellement puissant quil en tremble. Après le passage de la « tempête », le bogoss a lair assommé de plaisir. Et quest-ce quil est beau !
Après avoir repris son souffle, et alors que je viens de me relever pour poser de doux bisous dans son cou, le bogoss me fait me retourner, il crache dans ma raie et glisse sa queue entre mes fesses. Mes chairs souvrent sans opposer de résistance à ce manche puissant qui leur a bien manqué. Sa queue glisse en moi, me remplit, menvahit. Sa virilité massomme. Il commence à me pilonner, tout en me branlant dune main et en caressant mes tétons de lautre. Enveloppé par son torse, ses bras et sa virilité bouillonnante, mon orgasme est géant.
Jérém part sinstaller à côté de la fenêtre pour fumer sa clope, et je mallonge sur lit pour récupérer de mes émotions. Le beau brun regarde par la fenêtre entrouverte. Et moi, je ne peux détacher mes yeux de lui, du gars dont je suis fou amoureux. Je me sens comme ivre du bonheur sensuel quil a su mapporter.
Mais une note dissonante vient trop vite se glisser dans mon bonheur. Plus je le regarde, plus jai limpression que Jérém est quelque peu soucieux, pensif. Jusque-là, lexcitation avait fait écran. Mais désormais, en ce moment de nudité émotionnelle qui suit lorgasme, jai limpression de pouvoir lire dans son cur comme dans un livre ouvert.
« Ça va, mon Jérém ?
Oui, très bien, il me répond machinalement, sans décoller le regard dun point inconnu dans le parking de lhôtel.
A quoi tu penses ? je le questionne.
A rien du tout
Non, je ne crois pas que tu ne penses à rien, je vois bien quil y a quelque chose qui te tracasse.
Mais quest-ce que tu vas chercher ?
Cest la raison qui ta retardé cet après-midi qui te tracasse ?
Lâche-moi, tu veux bien ?
Allez, Jérém, tu sais que tu peux tout me dire ! »
Il sensuit un long silence. Un silence ponctué, côté Jérém, par des taffes à rallonge, par dinterminables expirations. Je vois bien quil y a quelque chose qui ne tourne pas rond, mais je ne veux pas insister, je ne veux pas le braquer. Il men parlera peut-être plus tard.
« Oui, je sais, il finit par lâcher, à ma grande surprise, en écrasant son mégot.
Quest-ce quil sest passé ?
Si je suis à la bourre, cest parce que le coach ma convoqué dans son bureau en début daprès-midi.
Et il te voulait quoi ?
Quand un coach te convoque, cest rarement pour te féliciter. Il voulait me dire quil nest pas content de moi.
Pourquoi, ça se passe mal ?
Ouais, mal. Léquipe narrive pas à remonter la pente et je narrive pas à jouer comme je voudrais. Ulysse narrête pas de me dire que je progresse chaque jour, mais moi, jai limpression de jouer beaucoup moins bien que quand jétais à Toulouse. En fait, jai limpression que cest de pire en pire. Plus ça se passe mal, plus je perds mes moyens.
Cest vraiment si grave que ça ?
Le coach ma carrément dit que si je ne me ressaisis pas dici la fin de la saison, il ny aura plus de place pour moi dans léquipe la saison prochaine. Je fais tout ce que je peux, je mentraîne jusquà lépuisement, jessaie de faire attention à tout, mais ça ne suffit pas, ça ne suffit jamais, il y a toujours des ratés.
Il ne faut pas que tu te décourages. Cest une période de transition, tu dois prendre tes marqu
Arrêtez tous de dire ça ! Ça fait toute une saison que je cherche mes marques et que je ne les trouve pas ! La vérité est peut-être ailleurs. La vérité est peut-être que je ne suis pas si bon que ça. Peut-être que je devrais tout laisser tomber et me trouver un vrai taf.
Je ne connais pas grand-chose au rugby, certes, mais jen sais assez pour savoir que tu es un bon, et que tu ne dois pas renoncer à ton rêve. Je sais que tu peux y arriver.
En plus, si je me sors de cette merde, on pourra se voir plus facilement.
Mais je men fous de ça ! Bien sûr que je voudrais te voir plus souvent, mais je veux avant tout que tu sois heureux, tu entends ? Et je veux savoir que tu es heureux parce que tu poursuis ton rêve. Je veux te voir te battre jusquau bout, je ne veux pas que tu aies des regrets. Tiens bon mon amour, tiens bon. Je crois en toi, je suis ton plus grand fan.
Eh, je ne suis pas Madonna !
Mais tu es le gars que jaime. Les efforts vont finir par payer, et je suis sûr quil y a quelque part un entraîneur et une équipe qui sauront tirer le meilleur de toi.
Cest ce que dit Thibault aussi. Mais cest facile pour lui de dire ça, pour lui tout marche comme sur des roulettes. Il est dans une grande équipe qui va sûrement gagner le championnat. Timagines lexploit ? Il a des chances de soulever le Brennus dès sa première année de titularisation, à tout juste 20 ans ! Son coach, il la dans la poche, lui. Moi, je suis dans une équipe de pro D2 qui risque de se retrouver en Fédérale lannée prochaine et je suis quasi certain que je ne serai pas renouvelé
Tu ne peux pas renoncer au rugby, tu laimes trop !
Oui, jadore le rugby, mais je ne me suis jamais senti autant à côté de mes pompes que cette année. A Toulouse je me sentais bien, jétais presque une star. Ici, je me sens sans cesse mis à lépreuve, sur le banc de touche, sur un siège éjectable. Je me sens constamment observé, jugé, je sens quon ne me fait pas confiance, et quon ne mapprécie pas vraiment.
Il y a dautres équipes
Je nai pas envie dessayer
Si tu sors du circuit maintenant, tu dis adieu au rugby professionnel !
Jai limpression dentendre Thib ! Vous vous êtes donné le mot ou quoi ?
Dune certaine façon
Tu lui as parlé ?
Je lai vu.
Ah bon ? Et quand ça ?
Pas plus tard que ce dimanche. Tu sais, jétais au mariage de ma cousine à Toulouse. Et javais promis à Thibault de passer le voir quand il mavait appelé pour mannoncer quil était papa
Il va bien ?
Il a lair très heureux dêtre papa.
Et son gosse ?
Vraiment très mignon !
Et avec Nath ?
Avec Nath, cest plus délicat. Thibault a envie daller vers les garçons, mais il a peur.
Sa situation est compliquée.
Heureusement, Nath est au courant et elle sest montrée très ouverte desprit.
Il lui a dit ?
Oui
Et avec toi ?
Avec moi
quoi ?
Il est comment Thib avec toi ?
Il est très sympa, on a une belle amitié.
Et cest tout ?
Quoi dautre ?
Il te kiffe, non ?
Je ne sais pas
Allez Nico, je te rappelle que nous avons fait un plan tous les trois. Je sais que tu le kiffes et je sais quil te kiffe
Quand on a couché avec quelquun, il est difficile de ne pas y penser. Mais je suis heureux avec toi et je nai aucune intention de gâcher ce que nous vivons.
Vraiment, tu nas rien ressenti de plus de sa part ? »
Je ne veux pas lui mentir.
« Ecoute, Jérém. Oui, entre Thibault et moi il y a quelque chose qui est plus fort que lamitié. Je ne vais pas te mentir, je lapprécie beaucoup. Et si je nétais pas fou de toi, il aurait peut-être pu se passer quelque chose entre lui et moi. Mais je suis avec toi, et je suis bien avec toi. Et Thibault le sait. Lautre jour, il a été très correct, comme toujours. Et comme toujours il a essayé de me rapprocher de toi.
Mais il te kiffe. Et un jour, il risque de craquer avec toi, comme ça sest passé avec moi ! Et toi tu vas craquer avec lui !
Je te promets que je vais faire attention. De toute façon, Thibault respecte trop ce quil y a entre nous, il respecte trop notre amitié et votre amitié. Et puis, après ce qui sest passé entre vous, je pense quil a appris que mélanger le sexe à lamitié ça peut faire de gros dégâts, et que ça ne le mène nulle part
Si jai mis de la distance entre lui et moi, cest aussi pour ne pas craquer. Et je pense que tu devrais en faire de même. »
Tu y penses souvent, Mr Tommasi. Thib était ton meilleur pote, jusquà ce que le sexe vous éloigne. Il sest passé presque un an depuis ce soir dété, et ça na plus jamais été comme avant. Tu sais que ça a été un bon moment, parce que vous en aviez envie tous les deux. Mais après, tu as eu limpression davoir profité de lascendant que tu avais sur lui, et tu ten es voulu davoir quelque part « joué » avec ses sentiments. Tu navais rien à lui proposer, à part du sexe. Et tu sais quil avait besoin de plus. Tu sais quil a beaucoup morflé . Et tu narrives toujours pas à te débarrasser de ce sentiment de culpabilité.
Tu as repris contact avec lui depuis, mais ce nest toujours pas comme avant. Et tu nas jamais eu le courage de lui parler de ce qui sétait passé ce soir dété sur son clic clac. Lui parler, pour lui dire quoi ? En attendant, le malaise persiste, et la distance avec.
Thib est toujours le gars que tu admires le plus au monde, celui qui ta rendu le sourire lorsque ton enfance était en train dêtre abîmée par les adultes, le gars qui ta permis de devenir celui que tu es aujourdhui. Mais Thib est aussi le gars qui te fait le plus peur vis-à-vis de Nico. Car tu y penses depuis la nuit que vous avez passée ensemble, Thib pourrait craquer pour Nico, et Nico pourrait craquer pour lui. Et ça, tu ne le supporterais pas, vraiment pas. Et si ça te fait peur, cest parce que tu tes parfois dit que Thib serait un bon gars pour Nico, sûrement mieux que toi.
« Thib est un très bon pote, certainement mon meilleur pote, et jai envie de continuer à le voir.
Promets-moi de ne jamais coucher avec lui !
Jérém !
Nico, pas touche à Thib, sil te plaît. Pas Thib !
Tu es mal placé pour me demander ça !
Je sais. Et je ne suis pas fier de ce quil sest passé. Je naurais pas dû, vraiment pas, je lui ai fait trop de mal, et il na pas besoin de morfler encore.
Je te promets, je finis par céder. Mais tu nas rien à craindre de Thibault. Vraiment.
Allez, on va manger un bout avant que le resto ferme », il change de sujet sans transition.
Je ne veux pas quil se fasse des idées, je ne veux pas quil se mette à douter, quil sinquiète. Je veux dissiper tous les doutes.
« Jérém ! Tu as entendu ce que je viens de dire ? jinsiste, tu nas rien à craindre, aucun souci à te faire ! jinsiste.
Ouiiiiiiiiiiiiiii, on va manger maintenant ! » il coupe net.
Lorsque nous passons devant la réception pour aller au resto, Jonas nous regarde de façon appuyée, tout en glissant son plus beau sourire fripon, comme une promesse de plaisir. Je sais à quoi il pense, je sais ce quil attend. Je suis un tantinet mal à laise. Dautant plus que Jérém ne manque pas de remarquer linsistance de son regard et dy opposer un regard noir de bobrun contrarié.
« Il narrête pas de te mater, il me lance dès que nous sommes attablés.
Je ne sais pas
enfin
je crois, oui
mais ça na pas dimportance.
Sil narrête pas je vais lui mettre les pendules à lheure ! »
Ça te va bien, Mr Tommasi, de te montrer jaloux. Et pourtant, tu ne peux pas ten empêcher.
Est-ce que je vais oser lui parler de sa proposition de plan à trois ? Comment my prendre ?
« Tu le trouves comment ?
Qui donc ?
Le mec de la réception
Gonflant !
A part ça
je veux dire
il est pas mal, non ?
Vite fait
Allez, dis-moi !
Il est pas mal
dans son genre
Et toi, tu kiffes "ce genre" ? »
Evidemment que tu le kiffes, Mr Tommasi. Cest tout à fait le genre de mec, une bonne tête à claques qui a besoin dun bon coup de queue pour se calmer, que tu as envie de baiser.
« Tu veux le baiser ou quoi ?
Je dis juste quil nest pas mal. On a le droit de regarder, non ?
Ouais
Ça pourrait être sympa déchanger à propos des mecs quon kiffe
Oui, mais non
»
Jérém a lair plutôt fermé à ce sujet. Ça me décourage daller plus loin. De toute façon, je ne me sens pas à laise pour un nouveau plan à trois. Car si ce genre dexpérience peut paraître marrante sur le papier, elle peut avoir des conséquences fâcheuses. Pour lavoir expérimentée à plusieurs reprises avec Jérém, on ne sait jamais jusquoù elle peut nous amener. Et je nai franchement pas envie de le découvrir, surtout maintenant que nous ne sommes désormais plus que des simples sex friends.
Le serveur vient prendre nos commandes et Jérém change aussitôt de sujet. Nous passons tout le dîner à parler de choses et dautres et je ne me sens pas le cur de revenir sur le sujet « Jonas ».
En sortant du resto pour revenir à notre chambre, nous passons à nouveau devant la réception. Jonas est toujours en poste, et il nous souhaite une bonne soirée. Je le remercie et je la lui souhaite à mon tour. Jespère quil va se contenter de ça, quil va comprendre que mon silence vaut rejet de sa proposition. Mais juste avant que les portes de lascenseur ne se referment, je lentends lancer :
« Peut-être à tout à lheure
Quest-ce quil vient de dire ? » me lance Jérém dans la seconde, alors que les portes de lascenseur se referment.
Belle façon de ce petit con de Jonas de forcer les choses. Mince, là, il faut que je sois clair avec Jérém.
« Il faut que je te dise un truc
Quel truc ?
Au sujet du réceptionniste.
Cest quoi ?
Attends quon soit dans la chambre, je vais tout te dire. »
La porte de la piaule claquée derrière nous, Jérém revient aussitôt à la charge.
« Il veut baiser avec toi ?
Disons quil ma branché
mais je lai vite découragé. Je lui ai dit que je navais aucune envie daller voir ailleurs.
Tu lui as dit quon était ensemble ?
De toute façon, il nous avait repérés la dernière fois.
Jespère quil a compris, alors.
Oui
et non
C'est-à-dire ?
Quand je lui ai dit que je ne voulais pas coucher avec lui, il ma proposé autre chose
Cest quoi "autre chose" ?
De nous rejoindre
ce soir
dans cette chambre
Tes sérieux ?
Oui
il ma dit quil finit à 23 heures et que si on veut
Et tu lui as dit quoi ?
Mais rien ! Je ne pouvais pas prendre ce genre de décision sans ten parler avant
»
Le beau brun réfléchit avec sa cigarette entre les lèvres. Je ne sais pas à quoi il pense, je narrive pas à lire dans les émotions contradictoires qui semblent se succéder dans son regard fuyant.
« Et tu en as envie ? il me glisse après un long silence.
Seulement si tu en as envie toi aussi.
Tu le kiffes ?
Il nest pas moche, non ?
Ouais
Il tinspire quoi ce gars ?
De quoi ?
Je veux dire
sil était là avec nous
tu aurais envie de lui faire quoi ?
Je ne sais pas
Allez, dis-moi ! »
Les mots ne viennent pas mais cest son corps qui parle en leur place. Sa main caresse sa bosse rebondie. Je le rejoins, jouvre sa braguette et je commence à le pomper.
« Dis-moi ce que tu as envie de lui faire !
Suce et tais-toi ! »
Je le suce avec bon entrain, il frissonne de plaisir.
« Allez dis-moi !
Suce ! il mintime en posant sa main sur ma tête et en mobligeant à retourner moccuper de sa queue.
Je veux savoir, dis-moi ! » jinsiste, en me faisant violence pour rompre le contact entre mes lèvres et sa queue, tout en le branlant lentement.
Pour toute réponse, il dégage ma main de son manche et le fourre à nouveau dans ma bouche.
Je lavale jusquà la garde. Mon beau brun lâche un intense grognement de plaisir. Cest le frisson magique qui le décide enfin à se lâcher.
« Je voudrais quil nous suce
tous les deux
Oui
et après ? je le questionne, en quittant sa queue pendant tout juste une fraction de seconde et en y revenant aussitôt.
Je kifferais te mater en train de le baiser
Et puis le baiser, moi
jaimerais aussi que tu me mates en train de le baiser », il lâche, la voix étranglée par lexcitation.
Et là, il me fait me relever, il se met à genoux devant moi, il défait ma braguette avec une précipitation sauvage et il me pompe. Une tempête de frissons secoue mon corps tout entier.
« Et toi, alors
tu voudrais faire quoi avec ce type ? » je lentends me lancer entre deux va-et-vient sur ma queue.
Je suis trop heureux quil accepte de se prêter à ce petit jeu. Je trouve cela extrêmement excitant. Et je me laisse aller avec un bonheur non dissimulé.
« Je kifferais trop le regarder en train de te pomper
et aussi le sucer pendant que tu me baises
ou me faire sucer pendant que tu le baises, et nous embrasser pendant que nous sommes tous les deux en lui
»
Je sens mon excitation monter en flèche, je me sens approcher dangereusement de lorgasme.
« Tas pas envie quil te baise ? massomme Jérém.
Bien sûr que jen ai envie
»
Sil continue de me parler et de me pomper comme ça, je vais venir très vite
Et là, soudainement, Jérém quitte ma queue sur le point de jouir. Juste à temps.
« Appelle-le ! » il me lance, tout en remontant son boxer, en cachant sa queue tendue dans le coton souple, et en partant fumer une cigarette.
Je me retrouve comme un con, la queue en feu, frustré de ne pas avoir joui. Je suis tellement excité que tous mes questionnements et mes doutes au sujet de lopportunité et des conséquences possibles de ce genre de plan semblent sêtre évaporées de mon esprit comme si elles navaient jamais existé. A cet instant précis, jai juste envie de prendre mon pied.
Jatt le combiné sur la table de nuit et je compose le numéro de la réception.
« Hôtel du Plan à Trois, bonsoir ! fait Jonas en décrochant, en ayant visiblement reconnu le numéro de la chambre.
Ah ah, très drôle.
Merci. Jimagine que si tu appelles, cest que cest bon
En effet
Cool ! Cest très calme ce soir, je devrais finir un peu avant.
Ne tarde pas trop
Vous avez commencé à vous chauffer, si je comprends bien.
Dépêche-toi !
Donne-moi dix minutes !
Ok, à tout.
Gardez vos ardeurs les mecs !
Ouais
»
En raccrochant le combiné, jai le cur qui tape à mille. Jérém revient de la clope et sinstalle sur le lit à côté de moi, en silence. Il att la télécommande et allume la télé. Il fait trois fois le tour des chaînes avant de sarrêter sur une chaîne sport qui parle de rugby. Ses gestes sont nerveux, je le sens tendu. Le coton du boxer aussi est toujours tendu, sa bosse bien rebondie. Il déboutonne la chemise et lenvoie sur une chaise devant le lit. Il dévoile son torse de fou. Jai tellement envie de le pomper, de lavoir en moi, de le faire jouir.
Comment va se passer ce plan ? Pourquoi a-t-il fallu que je me laisse embarquer dans cette histoire ? On ne serait pas mieux rien que tous les deux, à faire lamour, à nous aimer ? Mais maintenant que les dés sont lancés, on ne peut plus les arrêter. On ne peut quattendre pour voir quelles faces vont sortir.
Le parfum de sa peau dénudée se fraie un chemin jusquà mes narines et me rend dingue. Je ne peux me retenir, je me glisse sur lui, je lembrasse partout, sur la bouche, sur le cou, sur les joues, sur le front, ivre de lui. Nos deux virilités tendues se frottent lune à lautre, et nos excitations ne font que monter en puissance.
Les secondes ségrènent, et je sens monter en moi une irrépressible envie de me faire prendre par Jérém, de le sentir en moi, de le voir et de le sentir jouir en moi. Je glisse mes fesses sur son paquet, je sens sa queue comprimée par le coton de son boxer frotter sur ma raie cachée par mon boxer. Cest à la fois terriblement frustrant et incroyablement excitant. Cest à la limite du supportable.
« Prends-moi Jérém, gicle-moi dans le cul, je sais que tu en as envie ! »
Le beau mâle réagit au quart de tour. En une fraction de seconde, je me retrouve allongé sur le ventre. Le bobrun se débarrasse de son boxer en un éclair, je le vois atterrir sur un oreiller. Je sens ses mains descendre le mien tout aussi précipitamment, puis écarter mes fesses. Je lentends cracher dans ma raie, je sens son gland mettre ma rondelle en joue. Je me prépare à le sentir senfoncer en moi, je me prépare à me laisser défoncer, à me laisser remplir. Je me prépare à ce que son orgasme arrive vite, car je sais que dans létat dexcitation dans lequel il est, il ne va pas tarder à gicler.
Cest alors que jentends tapoter à la porte.
« Cest Jonas
»
Jérém retire aussitôt sa queue de ma raie, il remonte mon boxer, il passe le sien et il se rue sur la porte Jai tout juste le temps de changer de position, de me mettre assis sur le lit, lorsque le battant souvre.
« Rentre
Bonsoir beau mec
» fait Jonas en sattardant sur la plastique largement dénudée de mon beau brun.
Jérém referme aussitôt la porte derrière lui.
« Eh, ben, les gars, je constate que vous avez commencé sans moi
On nallait pas tattendre, fait Jérém en sallumant un pétard.
Toi cest Jérémie, cest ça ?
Ça na pas dimportance.
Bah, si, jaime bien connaître le prénom des mecs avec qui je vais coucher
Bon, et après ? fait mon bobrun en expirant longuement la fumée de son tarpé.
Je dirais quon va passer aux choses sérieuses sans plus attendre. »
Sur ce, Jonas ôte sa chemise blanche, ce qui a pour résultat de dévoiler un beau petit corps imberbe, délicieusement élancé, finement musclé. Jérém semble lui aussi sous le charme, puisque, lair de rien, il narrête pas de le détailler du regard.
Une fois à poil, Jonas vient direct sur le lit, se glisse sur moi, et membrasse ardemment. Sa langue gourmande et ses lèvres habiles descendent lentement le long de mon torse, sattardent sur mes tétons, les excitent à mort. Elles descendent encore, jusquà la lisière de mon boxer, sy attardent là aussi. Ce gars a décidé de me rendre dingue. Jérém mavait mis dans un état dexcitation indescriptible. Et Jonas prend brillamment le relais. Je bande comme un âne. Mon envie de jouir tourne à lobsession.
Le beau réceptionniste glisse ses deux doigts dans mon boxer, le fait glisser lentement le long de mes cuisses, il libère ma queue de sa prison de coton. Délicieuse sensation que de sentir mon manche tendu enfin à lair libre. Jonas fait glisser mon boxer le long de mes jambes, puis le jette derrière lui sans regarder et commence à me pomper lentement, dune façon très sensuelle. Il ne semble pas pressé, il semble au contraire bien décidé à bien faire durer le plaisir.
Jérém me regarde, visiblement excité. Il finit sa clope et il vient sinstaller sur le lit, bite en lair, juste à côté de moi.
« Vas-y pompe le bien ! » fait Jérém, tout en posant sa main sur la nuque du beau Jonas et en secondant ses mouvements de va-et-vient.
(
)
« Vraiment, vous nêtes pas croyables, les gars ! fait Jonas en revenant de la douche. Si vous repassez à lhôtel, et si ça vous fait envie, surtout nhésitez pas à me sonner ! il nous lance en se rhabillant.
Mets ça sur la note, fait Jérém en indiquant les boissons.
Mais non, tu plaisantes ? Ça, cest pour moi.
Merci alors !
Ça a été un plaisir ! »
La porte vient de se refermer derrière le beau réceptionniste et Jérém vient aussitôt me rejoindre sur le lit. Il se glisse sur moi et membrasse doucement.
« Alors, cest quoi que tas kiffé le plus ? je le questionne.
Quand tu mas baisé après têtre bien chauffé avec lui
Ah, cétait bon ça
Jai aimé tout autant que gicler dans ton cul après quil ta baisé
Et le gars ?
Ça ma excité
mais cest pas lui qui ma excité le plus ! Tu es un sacré coquin, toi !
Moi aussi javais surtout envie de faire lamour avec toi.
Coquin, va !
Et toi non ! »
Je suis tellement bien dans les bras de mon Jérém, bercé par les bisous légers quil glisse dans mon cou, de plus en plus légers au fur et à mesure que le sommeil le ratt.
Javais peur de découvrir jusquoù un nouveau plan pouvait nous amener. Et ce que je viens de découvrir menchante.
Ourson sait quil na jamais fait lamour comme il le fait avec Ptit Loup depuis les retrouvailles à Campan après le clash de lété dernier. Même pas avec Stéphane, même pas avec Thibault lors du plan à trois. Et il a vu de ses propres yeux que Ptit Loup nétait pas le même avec le Renardeau Jonas quavec lui.
Oui, Ourson et Ptit Loup ont une façon de faire lamour entre eux qui est unique. Car non seulement lalchimie entre leurs corps est unique, mais celle entre leurs esprits lest tout autant.
Et je mendors avec la rassurante certitude que quoi quil arrive, définitivement Ourson et Ptit Loup font bande à part.
Le lendemain matin, lorsque la porte se referme derrière Ptit Loup, Ourson a envie de pleurer. Pourvu que la prochaine rencontre arrive vite.
Hélas, ce ne sera pas le cas.
Retrouvez lépisode complet, avec lintégralité de la scène avec Jonas, sur jerem-nico.com
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