La Guerre Des Deux Frères.
PROLOGUE.
L'homme s'arrêta un instant devant l'entrée du cimetière pour remonter le col de sa veste afin de s'assurer de recouvrir au mieux son visage. Même à une heure aussi tardive, il ne voulait pas courir le risque d'être reconnu.
D'un pas décidé, il pénétra dans le lieu saint puis navigua dans le labyrinthe d'allées bien entretenues pour finalement bifurquer vers une petite parcelle placée un peu à l'écart. Il se figea alors devant la dalle de marbre recouverte de mauvaises herbes qui indiquaient que personne n'avait visité ce défunt depuis de longues années.
Une foule de sentiments contradictoires l'envahit alors et il ne trouva la force s'agenouiller qu'après plusieurs minutes.
Une épaisse couche de lierre recouvrait la plaque mortuaire mais le nom restait visible. « Samuel Gradzik » était officiellement inhumé en ce lieu mais le visiteur savait pertinemment que l'homme couché sous cette pierre n'avait jamais porté ce nom. Il revit alors le visage de cet homme si proche de lui et se retrouva projeté plus de 15 années en arrière.
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CHAPITRE 1
Djamila commençait à sentir l'épuisement la gagner alors qu'elle entamait un énième aller-retour sur ce maudit trottoir de la rue de Yvur. Il était 3h du matin et les nuits de septembre à Lilleland étaient froides surtout avec une tenue aussi légère que la sienne.
Elle resserra les boutons de sa veste en lycra rose pour conserver un peu de chaleur en se disant qu'elle arriverait bien à la déboutonner à toute vitesse si jamais un client se présentait. Car, si vous ne l'aviez pas encore compris, Djamila était une prostituée ; pas une de ces filles qui s'invitaient dans les parties fines de la haute société pour des tarifs dignes de ministres mais bel et bien une « pute de trottoir » qui racolait le client dans sa voiture en présentant ses attributs au travers de la portière.
Ses clients, justement, étaient souvent des bourgeois qui n'hésitaient pas à venir s'encanailler avec la lie de la société après que leur petite famille se soi endormie.
La rue Yvur n'appartenait pas à la tristement célèbre « cour des miracles » mais longeait cet enchevêtrement de rues étroites et d'immeubles délabrés dans lesquels se massaient les habitants les plus pauvres de la ville ainsi que l'immense majorité de ses truands. C'était sur cette frontière invisible que Djamila et ses collègues attendaient le chaland qui, en bon petit bourgeois, n'osait jamais s'aventurer dans l'antre des loups.
Une voiture ralentit en s'approchant de la jeune femme et cette dernière jeta la cigarette qu'elle venait d'allumer pour se ruer vers le véhicule en prenant bien soin d'exposer sa poitrine qu'elle savait être son meilleur argument.
« C'est combien ? Demanda le chauffeur avec un accent qui trahissait son origine allemande. »
En plus des habituels clients locaux, il n'était pas rare de voir débarquer un VRP étranger en voyage d'affaire et qui, logeant dans l'un des hôtels de la périphérie, venait se payer un petit extra, histoire de tromper son ennui.
« 50 pour la pipe, répondit-elle. 100 pour l'amour. 1000 pour la nuit.
- 100 c'est largement suffisant, répondit le gars. »
Djamila soupira intérieurement, non pas qu'elle rêvait de passer du temps avec ce blondinet grassouillet mais au moins elle aurait été sûre de finir la nuit au chaud. Tant pis, elle allait devoir se contenter d'un coup rapide sur le siège de cette grosse BMW.
« On va sur le parking derrière, proposa-t-elle, sinon pour 50 de plus, je te montre un endroit bien plus agréable... prés de la mer. »
Le blondinet hocha la tête et lui ouvrit la portière de la BMW. Djamila se dit qu'elle venait de se faire un bénéfice non négligeable. Si elle avait pu prédire la suite des événements, elle aurait tout de suite renoncé à ces petits 50 supplémentaires et aurait traîné son gros allemand sur le parking.
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CHAPITRE 2
En suivant les indications de Djamila, l'Allemand les conduisit jusqu'à une petite corniche perdue dans le maquis.
« Ramène ton cul par là ! »
La jeune femme sortit de la voiture sans même relever le ton grossier ; elle en avait malheureusement l'habitude. Elle s'agenouilla pour se mettre au niveau de l'entrejambe de l'Allemand qui avait déjà dégrafé son pantalon pour lui présenter un pénis en érection à hauteur du visage.
En professionnelle, Djamila engloutit le sexe. Le blondinet s'adossa en grognant pour indiquer qu'il appréciait son travail. Elle accéléra le rythme de son va et vient en se disant qu'elle aimerait bien le faire jouir rapidement mais il la repoussa sans ménagement pour lui indiquer qu'il désirait tout autre chose.
« Chauffe-moi avec tes gros nibards, ordonna-t-il. »
Habituée à ce genre d'exigence, Djamila ne fit aucune manière et abaissa les balconnets de son body. Ses tétons se dressèrent sous l'effet du froid qui venait piquer sa poitrine désormais exposée mais elle ne plaignit pas et emprisonna le sexe du touriste entre ses mamelles généreuses.
L'homme recommença à grogner de plaisir alors qu'elle entamait une série de mouvements verticaux. Elle le sentait excité au plus haut point et commençait à craindre qu'il ne jouisse dans cette position lui maculant tout le haut du corps de sa semence.
Heureusement, l'homme finit par décider de passer à un menu plus copieux et la fit s'accroupir sur le ventre à la place qu'il occupait juste avant. Djamila se plaqua du mieux qu'elle pouvait contre le cuir du fauteuil afin de se réchauffer au maximum.
Derrière elle, l'homme enfila un préservatif avant de presser son sexe toujours excité contre sa croupe offerte. La pénétration ne fut pas désagréable mais ne lui produisit pas non plus le moindre plaisir comme toujours : ce n'était qu'une passe sans importance.
L'homme lui ne se souciait pas une seconde des états d'âme de sa partenaire vénale et semblait tirer un maximum de jouissance de cette relation sordide. Il empala le vagin de la jeune femme de tout le long de son pénis et commença à la limer. Ses bourses venaient claquer contre les fesses de la prostituée à chaque mouvement d'aller-retour.
Djamila s'adapta à ses coups de boutoir et se força à geindre doucement pour donner l'impression qu'elle jouissait. Finalement, le gros touriste jouit, remplissant la capote d'un liquide épais et abondant. Il se retira et tapa sur la fesse droite de la prostituée pour lui indiquer de se relever. Djamila ne se fit pas prier et en profita pour réajuster ses vêtements.
Rapidement de retour derrière le volant, le touriste fit tourner sa clé de contact, faisant craindre à Djamila qu'il ne veuille l'abandonner en pleine nature. Il n'en était pas question et elle se dirigea vers la voiture bien décidée à ne pas s'en laisser compter.
A cet instant précis, trois motos déboulèrent en provenance de la route, empêchant la voiture de quitter son stationnement. Djamila se retourna et comprit que ses petits problèmes de retour devenaient secondaires.
*****
CHAPITRE 3
Apothéose de cette soirée détestable, Djamila subissait sa deuxième relation sexuelle en moins dune heure. Sauf que cette fois, il ne s'agissait pas d'une relation tarifée mais d'un viol pur et simple.
Allongée sur le dos sur le capot de la voiture, ses vêtements déchirés et les dents serrées pour ne pas hurler, elle supportait avec tout le stoïcisme dont elle se sentait capable la pénétration du sexe de l'un des trois hommes qui avaient surgi dans la nuit.
L'homme se tenait au dessus d'elle, tellement prés de son visage qu'elle sentait son haleine chargée d'alcool mais bien entendu ce n'était pas la partie la plus insupportable de son calvaire.
« Oh putain ce qu'elle est bonne!!! Cracha l'homme avant de se retourner vers l'un de ses complices.
Djamila tentait de faire abstraction de la nature des propos de son violeur car elle n'avait qu'une idée en tête : survivre.
Elle connaissait ces hommes et leur sordide réputation de détrousseurs de clients de prostituées et si elle pensait encore avoir affaire à des s de cur, le corps ensanglanté de son client anéantissait toutes ses illusions.
Le gros Allemand avait tenté de résister à ces trois voyous dans l'espoir de sauver sa carte de crédit et sa voiture. Il avait perdu la vie, un bien triste échange et maintenant Djamila payait le prix de ce courage mal placé.
Dans la seconde qui avait suivi l'assassinat, le plus grand des trois hommes l'avait attrapée par le cou et contrainte à s'allonger sur ce maudit capot. Son body et sa jupe n'avaient pas offert une grande résistance face à la brutalité de ce gaillard qui l'avait alors pénétrée sans aucune protection ni douceur. Depuis cet instant, elle subissait les assauts de ce rustre qui semblait bien décidé à profiter d'elle au maximum.
« Je te le dis Simon, c'est un méga affaire! Ajouta-t-il en donnant un nouveau coup de rein qui la fit sursauter.
Le dit Simon souleva un regard inquiet en réalisant que son complice venait de prononcer son nom en la présence d'un témoin et le cur de Djamila cessa de battre. Si jamais ils pensaient qu'elle constituait un danger pour leur avenir, ces hommes n'hésiteraient pas à la après l'avoir violée. En attendant, Simon reporta son attention sur le corps du touriste allemand qu'il s'échinait à dépouiller de toutes ses richesses.
Le grand brun se retira du vagin de la prostituée mais cela ne signifia pas la fin du viol, au contraire. Il la força à lever les fesses, rendant ainsi son anus parfaitement accessible. Avant qu'elle n'ait eut le temps de comprendre ce qui se passait, Djamila se retrouva sodomisée dans cette position inconfortable.
Il ne s'agissait pas de sa première sodomie mais elle n'avait jamais apprécié cette pratique et ne la proposait jamais à ses clients. Aussi, elle ne put retenir un petit cri de douleur alors que le membre de chair s'enfonçait dans ses entrailles.
Bien entendu, son violeur ne se soucia pas de sa souffrance et accéléra le rythme de son pistonnage.
L'homme se serra encore plus contre elle, accentuant encore la douleur qu'elle ressentait dans ses entrailles. Djamila désirait ardemment pouvoir arracher les yeux de cet enfoiré mais son sa raison l'emporta sur cette vague de haine impuissante.
Des larmes au coin des yeux, elle embrassa la nuit de son regard. Elle vit le second homme qui continuait à fouiller le cadavre de son client et surtout, elle détailla le troisième, le seul qu'elle connaissait.
Contrairement aux deux autres, il ne s'était pas éloigné de sa moto et semblait sur le qui-vive. En dépit de la brutalité démontrée par les deux autres, cet homme lui inspirait une profonde terreur. Et pour cause, il était connu de tous les habitants de la « cour des miracles » comme l'un des jeunes truands les plus cruels sévissant dans les bas-quartiers de Lilleland.
Djamila sentit alors son violeur se raidir et il se retira brutalement pour éjaculer sur son ventre. Elle savait que son destin allait bientôt se jouer.
Le violeur se retourna vers son complice avec une expression béate sur le visage.
« Je te jure, Simon. Tu dois en profiter, elle a un cul magique.
- Pas le temps ! Lui lança alors le troisième homme. Nous sommes restés déjà bien trop longtemps ! »
Simon sourit ironiquement devant l'inquiétude de son complice.
« Et alors ? Qui veux-tu qui nous dérange ? La police peut-être ? »
Il semblait sûr de son fait mais quand son regard croisa celui implacable de Paul Moreno, toute son assurance disparut. A ce moment, Djamila ne fut pas la seule à trembler de peur.
« Bon, bon, concéda finalement Simon. Partons d'ici !
- Et la fille ? Demanda le violeur.
- Pas de témoin gênant, décréta Paul Moreno. »
En dépit du ton neutre employé par le truand, Djamila comprit parfaitement qu'il venait de signer son arrêt de mort. En dépit de son épuisement, elle tenta de se relever pour échapper à son sort. Malheureusement, elle ne réussit pas à s'éloigner de quelques mètres avant que l'homme qui l'avait violée ne la ratt et la plaque au sol.
« Désolé pour toi ma belle, ricana-t-il en commençant à l'. Tes qualités de salopes ne justifient pas qu'on te laisse en vie. »
Djamila tenta de lutter. Elle battait l'air de ses bras, griffant le visage de son agresseur mais celui-ci ne fit aucun cas de sa résistance et resserra encore son emprise sur son cou.
L'air commença à manquer et les yeux de la prostituée se révulsèrent. Elle sentait que sa dernière heure était venue quand soudainement une sirène retentit. Son agresseur lâcha alors son emprise sous l'effet de la surprise.
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CHAPITRE 4
Paul jura en voyant apparaître la voiture bleue et noire. En dépit des pots de vins versés généreusement aux pontes de la police locale, certains flics trop zélés s'invitaient dans leur petite affaire. Un nom s'imposa alors à lui : l'unité Roux. Il fallait s'échapper de ce traquenard au plus vite.
La puissante Honda rouge démarra en trombe, prenant les deux officiers au dépourvu. Paul passa à moins d'un mètre de leur véhicule et ne mit qu'une minute pour atteindre la route principale. Il souffla en songeant que les deux autres idiots n'allaient certainement pas réussir à s'échapper.
Cette pensée n'occupa son esprit que quelques secondes car sa route croisa celle d'un autre bolide bleu et noir. Le crissement provoqué par le coup de frein donné par le flic indiqua immédiatement qu'il n'était pas tiré d'affaire. Une course poursuite s'engagea.
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CHAPITRE 5
Thierry Diomandé sortait de son véhicule juste au moment où une flèche rouge passait à son niveau. Il ne vit pas le visage du pilote mais sut immédiatement qu'il ne réussirait jamais à rattr un tel bolide.
Il se tourna vers son camarade pour constater qu'il s'était déjà emparé de la radio pour transmettre
l'information aux autres voitures en patrouille. Comme toujours, Corentin Lopes avait un train d'avance sur lui.
Sans prendre le temps de s'appesantir sur ses lacunes, Thierry accourut vers le trio restant en brandissant son arme. Dans ces moments, son esprit gagnait en efficacité et il appliquait les leçons de l'école de police : identifier les menaces, reconnaître et protéger les victimes et surtout ne jamais se laisser surprendre. Thierry Diomandé n'avait certes pas le génie de Corentin mais c'était le meilleur flic à avoir jamais endossé l'uniforme de la police de Lilleland.
Il identifia la femme, allongée sur le dos et visiblement sonnée : aucun danger immédiat de ce côté. Le corps sans vie d'un blondinet trop gras ne risquait pas le gêner non plus.
Restaient deux grands gaillards bien trop habitués à terroriser les putes et les touristes pour se rendre compte qu'ils affrontaient un adversaire bien trop fort pour eux.
Le plus proche de lui eut la mauvaise idée de glisser sa main dans sa poche : une balle dans l'épaule lui fit lâcher le couteau qu'il venait de saisir. Le voyou s'écroula en hurlant.
Il ne fallut qu'une seconde pour que l'arme du policier se braque en direction du second gaillard. Ce dernier se figea comme une statue de sel : toute forme de courage l'avait abandonné.
Installé dans le dos de son coéquipier pour le couvrir, Corentin ne put qu'admirer son efficacité. Un seul coup de feu et l'affaire était réglée.
Un bruit de moteur leur indiqua qu'une nouvelle voiture débarquait. Arme au poing, Christophe Cuq et Gérald Battant se joignirent à leurs équipiers : l'affaire était entendue.
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CHAPITRE 6
« C'est fou ! Estima Christophe. Cela fait 6 mois que toute la police locale se casse les dents sur cette bande et il a suffi que tu te penches sur leur cas pour que les faire tomber dans nos filets. »
Corentin hocha la tête, à peine conscient du compliment. Tout cela lui semblait tellement évident : toutes les informations nécessaires se trouvaient dans le dossier, il suffisait de les interpréter pour saisir le schéma de fonctionnement de ces voyous.
Si cette efficacité si soudaine entretenait sa propre légende, elle soulignait aussi la signifiante inefficacité des enquêteurs précédents. Ces derniers auraient des comptes à rendre car l'incompétence ne justifiait pas totalement leurs échecs répétés.
De plus, Corentin n'oublia pas l'essentiel. Si Simon Attrangelo et Riszard Wojitek n'étaient plus un problème, la cible principale leur avait échappé.
Assise dans un coin, la prostituée qu'ils venaient de sauver semblait tenter de se faire oublier. Gérald s'était assuré de sa bonne santé mais, par la suite, tous les policiers présents semblaient avoir totalement oublié sa présence comme si le sort d'une pute des bas quartiers ne pouvait avoir aucun intérêt.
Corentin se pencha sur elle et, par réflexe, elle resserra les pans de couverture dont on l'avait revêtue pour dissimuler son anatomie et suppléer les lambeaux de vêtements qu'il lui restait encore.
« Bonsoir madame, lança-t-il. »
Djamila considéra ce petit homme aux cheveux bruns hirsutes avec une expression éberluée : le dernier homme à l'avoir appelé madame portait un dentier et une perruque. Rien à voir avec ce policier à peine plus vieux qu'elle et dont le regard bleu ne montrait aucun signe de lubricité.
« Ce que vous avez subi ce soir est inqualifiable, reprit-il, et je compte bien faire payer tous les responsables. »
La jeune prostituée allait de surprises en surprises. Les flics ne voulaient pas l'aider, les moins salauds se contentaient de la chevaucher sur la banquette arrière de leur véhicule de service alors que les pires la rackettaient régulièrement. Etrangement, elle fut persuadée que ces raclures n'avaient bien que leurs uniformes en commun avec celui qui s'adressait à elle.
« Nous allons tous les faire payer, insista Corentin, mais pour cela je vais avoir besoin de votre aide. »
*****
CHAPITRE 7
La sirène de police retentissait dans les rues de Lilleland alors que la voiture noire et bleue poursuivait la moto de Paul Moreno. En temps normal, le bolide rouge aurait dû la semer rapidement mais le chauffeur de cette antiquité sur roues était d'une vraiment doué.
Le visage rouge et dégoulinant de sueur, Stéphane Mahut pilotait son véhicule dans le dédale des rues étroites des quartiers Est. Inexorablement, il réduisait l'écart qui le séparait de sa cible et Paul en était conscient.
Il ne cessait de bifurquer pour se faufiler dans des rues qu'il espérait trop étroites pour ce gros véhicule mais à chaque fois qu'il tournait la tête, il le retrouvait collé à ses basques.
Il accéléra encore et manqua perdre le contrôle de sa Honda. Il prit un virage en angle droit et sentit presque la chaleur du moteur de la Fiat. Il hurla de rage.
La tension régnait également dans l'habitacle de la Fiat, les deux policiers gardaient leur esprit concentré sur leur traque et conscient du peu de temps qu'il leur restait pour la mener à bien.
La Honda cessa de louvoyer et rejoignit une grande artère, Stéphane poussa encore un peu plus sur l'accélérateur mais Paul tourna alors sur la droite et le policier dut piler sec.
Son équipier se tourna vers lui en grognant.
« Ne t'arrête pas ! Nous allions l'avoir !
- C'est fini, décréta Stéphane. Il vient de prendre la rue Sicliano. Il a atteint la « Cour des miracles ». »
- Non !
- Tu sais très bien que nous ne tiendrions pas 10 minutes là-bas. »
De frustration, le policier frappa sur le tableau de bord de la voiture avant d'ouvrir sa portière à la volée. Il avança d'un pas et atteignit la frontière impalpable qui délimitait le monde normal de celui des marginaux et des voyous. Il serra les poings en songeant que Paul venait encore de s'échapper. Stéphane sortit à son tour.
Il nous reste les deux autres, assura-t-il. Il est en sursis, tu peux me faire confiance Thomas.
Thomas Serfati ne répondit pas à ces paroles rassurantes. A cet instant, Paul Moreno occupait toutes ses pensées.
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