Audrey (5) : La Quête
Je suis rentrée sonnée de mon cours de piano. Fabienne saperçoit de mon émoi. Je me confie à elle, lui racontant comment je suis tombée dans les bras de Rose. « Rassure-toi, tu nes pas la première. Elle a une réputation sulfureuse. Tu te souviens de Chantal ma copine de lycée ? Et bien il lui est arrivé la même chose à lépoque. Elle en garde un souvenir très fort, mais très bon. Et puis au moins, ce nest pas là-bas que tu te feras surprendre par nos parents ! »
La semaine débute, les jours se suivent. Le mercredi soir, alors que je suis couchée, je réalise que jai oublié de remettre ma trousse dans mon cartable. Je me lève pour la remettre à sa place. Au moment où je vais me recoucher, jentends un faible bruit. Dressant loreille et me rapprochant de la porte de ma chambre que jentrouvre, je surprends ma mère, en chemise de nuit, sortant silencieusement du bureau de mon père. Cest curieux, il dort à poings fermés, jentends sa respiration régulière.
Une heure plus tard, je me réveille. Je repense à ma mère sortant du bureau en faisant en sorte de ne pas faire de bruit. Que cherchait-elle ? Poussée par la curiosité, je me lève. Je sors sur le palier. La porte de la chambre des parents est fermée. Jentends leur respiration. Ils dorment tous les deux. Je me glisse dans le bureau. Sur le bureau, un dossier attire mon attention. La pièce nest éclairée que par la lune, impossible de lire. Est-ce cela que ma mère cherchait ? Je mempare du dossier et regagne ma chambre. Jallume ma lampe de chevet. Sur le dossier est inscrit au feutre Alexandre Da Costa. La lecture du prénom me fait frémir. Je remarque que je ne connaissais pas son nom de famille. Des feuilles remplissent le dossier. En particulier une liste de noms avec des dates en face. Jen déduis que cest la liste des personnes pour lesquelles Alexandre a travaillé. Une autre liste attire mon attention. Elle comprend des noms et prénoms. Uniquement des femmes.
En face de Monique, un point dinterrogation. En face de Catherine, est écrit « non ». En face de Fabienne : oui suivi dun point dinterrogation. En face de mon prénom
. Aucune annotation. Je parcours la liste. En face dAnne-Marie, la fille du sous-directeur figure « oui » écrit en majuscule. Je retrouve dautre oui dans la liste. Visiblement, notre père enquête sur les conquêtes potentielles dAlexandre. Et sil a éliminé Catherine qui sest mariée et habite la ville dà côté, il pense que Fabienne a été sa maitresse et quil a pour le moins des doutes pour notre mère. Quant à moi, soit il me trouve trop jeune, mais alors il aurait écrit « non », soit il na pas commencé ses investigations. Le reste du dossier ne mapprend rien. Ou presque : il contient une copie de fiche de paie, que javais failli ne pas voir avec ladresse dAlexandre dessus. Pas besoin de la noter, je lenregistre mentalement. Je reporte le dossier sur le bureau et me recouche. Il faut que je sois prudente. Si ça se trouve, ils sont capables de surveiller le domicile dAlexandre pour voir sil reçoit des visites. Non, je suis stupide, il est marié, il ne recevrait pas chez lui. Mais comment lapprocher ?
Le lendemain, jappelle Fabienne dune cabine téléphonique pour la mettre au courant. Nous convenons que nous devons en discuter et établir un plan de bataille. Connaissant notre père, elle craint quapprenant la vérité à son sujet, il soit capable de lui couper les vivres pour la punir. « Ne tente rien Audrey. Fais-toi oublier. Joue la petite fille modèle, enfin pas trop. Ne fais rien qui puisse attirer lattention. Je ne vais pas rentrer ce weekend, jai une colle lundi, il faut que je bosse. On voit ça le weekend prochain. Tiens bon ».
Avec ces histoires, jen ai oublié mon cours de piano. Rose est-elle sérieuse quand elle dit quelle va inviter un ami ? Elle noserait pas.
Samedi arrive. Comme il marrive de temps en temps, je mets une jupe, cela ne semble pas suspect. Ma mère me propose de me déposer en ville. Ça mévite de prendre le bus. Elle me laisse devant la porte. Je sonne et entre dans limmeuble puis dans lappartement. « Bonjour Audrey. Très bien, tu as mis une jupe. Cest bien de montrer tes jolies jambes. Viens que je te présente à notre ami. » Dans le salon, Rose est vêtue dune saharienne qui lui descend aux chevilles. Des bracelets de cuivre entourent ses chevilles et ses poignets. Dans le canapé est assis un homme. La cinquantaine bien entretenue, habillé de manière élégante. A ma vue, son visage sillumine dun large sourire. Rose fait les présentations. Audrey. Jean.
« Allez ma chérie, installe-toi au piano. Non, pas comme ceci. Relève ta jupe. Plus haut. Oui comme cela. A mi-cuisses, cest très bien. Le corps doit respirer. Vas-y, joue-nous ta sonate de Scarlatti. Ecoute Jean comme elle joue bien. » Rose ne sassoit pas à côté de moi. Elle prend place sur le canapé à côté de son invité. Je joue. Sur son ordre je recommence la sonate, en la jouant de manière plus légère. Le morceau fini, je me tourne vers Rose. Sa saharienne est retroussée haut sur ses cuisses et Jean la caresse doucement entre les cuisses, sa main sous le vêtement. Cette vision me fait un choc. « Joue Chopin maintenant ». Mon esprit a du mal à se concentrer. Je fais quelques fautes inhabituelles. Jai le droit de recommencer. Et recommencer encore. Lorsque jai fini, je me retourne vers eux. Jean a les yeux fixés sur moi. Dune main il caresse le sexe dénudé de Rose, de lautre il branle sa fine queue dressée. « Tu joues très bien Audrey. La musique est une expression de ta sensualité. Et tu es très douée. » me dit-il, avant de poursuivre « Regarde comme tu me fais bander. Viens, approche, nai pas peur. Si tu me laisses te faire lamour, tu feras un vu et je lexaucerai. » Alexandre. Et si mon vu était de retrouver Alexandre ? Jean en serait la cheville ouvrière.
Je regarde ma montre. Je nai pas vu le temps passer. Notre joute amoureuse a duré plus dune heure. Jean ma fait lamour avec une douceur, une tendresse insoupçonnée. « Audrey, je te mets dix sur dix. Chose promise, chose due. Fais un vu et je lexaucerai » me dit-il. Je lui raconte Alexandre. Mon souhait de le revoir et la difficulté à pouvoir y arriver. Je lui dis tout ce que je sais. Ils mécoutent. « Ton Alexandre, jai bien aussi envie dy gouter sil est comme tu le dis » me dit Rose. « Je suis certaine que Jean va te le retrouver. Mais avant que tu puisses le revoir, je laurai essayé. En tout cas je naurais jamais imaginé que ta mère donnait dans ladultère, surtout avec un jardinier. Comme quoi
».
Je me rhabille en silence. Je ramasse mes affaires. Je me tourne vers eux pour prendre congé. Ils échangent un long baiser. La verge de Jean se raffermit et reprend de la vigueur. Je murmure un vague « Salut. Et merci » et quitte lappartement. Alexandre, mon Alexandre
. On va pouvoir saimer à nouveau
.
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