Brigade Du Stupre
En ce temps là, les grands événements sportifs, culturels, politiques ou diplomatiques étaient obligatoirement couverts par une brigade des PTT (qui ne s'appelait pas encore France Télécom) dont le but était de permettre la transmission de textes divers par téléphone. Cette brigade était composée pour l'essentiel de femmes d'âges variés qui acceptaient de partir de chez elles pendant une période plus ou moins longue, moyennant des primes substantielles. Rappelons qu'à l'époque, les smartphones n'existaient pas, ce qui rendait cette brigade indispensable. L'histoire qui va suivre concerne certaines de ces femmes dans le cadre d'un événement sportif itinérant dont nous tairons le nom.
La première, prénommée Edith, est âgée de 42 ans. Mariée, mère de famille, elle est blonde aux cheveux courts, plutôt jolie avec de bonnes joues rondes et dotée d'une remarquable paire de seins, lourds et bien accrochés, tranchant avec la minceur de sa charpente. Elle les met subtilement en valeur par de légers décolletés découvrant le haut de son sillon mammaire ou des robes à peine déboutonnées sur le devant, artifices suffisants pour la rendre très populaire auprès des usagers mâles des télécoms, d'autant qu'elle est souriante et serviable.
La seconde prénommée Christiane, est moins à son avantage physiquement. Cheveux roux, peau laiteuse, divorcée, elle est du même âge qu'Edith dont elle est proche, au point de partager systématiquement la chambre double obligatoire des "brigadières". Elle voit, non sans amertume, les hommes choisir systématiquement de s'adresser à sa collègue et n'aller vers elle que par obligation. Mais elle ne lui en tient pas rigueur, s'étant résignée à ne pas plaire.
La troisième se prénomme Nicole. Elle est de dix ans plus âgée que ses collègues ainsi que de la plupart des autres femmes de la brigade, ce qui la fait passer pour une ancienne. Toujours impeccablement habillée, coiffée d'un inaltérable chignon, très classe, elle cultive sa différence si bien que beaucoup la croient responsable de la brigade, ce qu'elle n'est pas.
********
L'événement qui sert de cadre à cette histoire dure un peu plus de trois semaines, si bien que les relations ont le temps de se nouer entre personnes auparavant inconnues entre elles. La première semaine sert à faire connaissance et à nouer les premières affinités. C'est ainsi qu'Edith reçoit les visites régulières d'un quadra Belge barbu, mince et athlétique prénommé Stéphane. Elle aime son accent, sa gouaille et surtout son corps. Quand il arrive, elle déboutonne discrètement le haut de sa robe pour qu'il puisse plonger sur son sillon mammaire pendant qu'ils échangent les banalités d'usage. Mais son regard ne trompe pas. Edith sait qu'il veut la baiser et la perspective ne lui déplait pas. Certes, elle est mariée mais elle se dit que sa condition de nomade des télécoms doit pouvoir lui offrir quelques compensations, d'autant plus tentantes qu'elles seront ment sans lendemain et ne menaceront pas son couple. Edith aime faire l'amour et entend profiter des occasions quand elles se présentent, tant qu'elle est considérée comme séduisante. Elle sait que le temps ne joue pas plus pour elle que pour les autres femmes.
A ses côtés, Christiane, sa collègue et proche, observe le manège avec une pointe de jalousie. Aucun homme ne vient lui faire du gringue comme Stéphane pour Edith. Elle n'exerce que des relations professionnelles et se fait même parfois engueuler quand les communications passent mal alors qu'elle n'y est pour rien. Le soir dans la chambre double, elle ne peut s'empêcher de faire des remarques à Edith sur son comportement :
- Le Belge, c'est un sacré dragueur.
- Oui, c'est vrai, mais il est charmant.
- Il veut te sauter, c'est clair.
- J'imagine, oui, mais je ne suis pas la seule de la brigade que les clients veulent sauter. Ils sont loin de leur femme et ils veulent profiter de leur liberté, c'est humain. Et de voir toutes ces nanas devant eux, c'est tentant. Tu pourrais y passer aussi si tu voulais.
- Peut-être mais ils ne me draguent pas. Alors que toi... Tu vas coucher avec le Belge ?
- Je n'en sais rien. Tu sais comme moi qu'on bouge tous les jours et que notre hôtel est souvent éloigné. Pas facile de se rencontrer, d'autant qu'on sort tard le soir du boulot.
- Mais tu en as envie ou pas ?
- Plutôt, oui. C'est un beau mec, non ?
- Mais tu es mariée, Edith !
- Merci de me le rappeler mais garde tes leçons de morale. Si tu étais à ma place, tu cracherais sur la perspective de t'envoyer en l'air avec un type aussi viril ? De toute façon, une fois à Paris, tout sera terminé. Et puis bon, rien n'est fait, ce ne serait pas la première fois que j'en resterais à une relation platonique faute d'avoir pu se retrouver tranquillement quelque part. D'ailleurs, tu sais bien qu'il est très difficile de trouver une chambre d'hôtel dans le contexte où nous sommes, où tout est complet. A moins que tu décides d'aller dormir ailleurs et me laisses la chambre libre pour moi seule.
- Pas question. Tu te débrouilles. Bon, j'ai sommeil maintenant, allez dodo.
************
Evoquons maintenant la troisième femme de cette histoire, Nicole. Elle aussi est l'objet d'une attention assidue, mais d'un Français prénommé Pierre, lui aussi quinquagénaire. Physique de sportif, tempes argentées, invariablement vêtu d'une tunique ouverte sur une peau bronzée, c'est un séducteur et un baratineur qui a l'art d'embobiner les femmes pour les mettre dans son lit. Nicole l'a jaugé de suite et garde ses distances en n'attrapant pas les perches qu'il lui tend. Mais à mesure que les jours passent, les relations s'améliorent. Nicole est sensible à sa culture, son entregent mais aussi à son physique qu'elle juge attirant.
Après la séduction de la première semaine vient le temps des pulsions. Le sevrage sexuel exerce, chez certains et chez certaines, des besoins de plus en plus pressants au bout d'une dizaine de jours. Le Belge fait des allusions de plus en plus précises à Edith. On n'est plus dans les échanges pseudo professionnels mais dans un discours érotique de moins en moins soft. Stéphane profite de l'attention de Christiane au téléphone pour glisser mezzo voce à Edith qu'il veut la voir seule, l'inviter peut-être à diner "et plus si affinités". Edith ne dit pas non. Elle lui demande quand et où. Cet échange lui met déjà le feu au bas-ventre et elle a une façon de se lécher les lèvres qui fait bander le Belge. Il confronte leurs lieux de résidence. Ils se mettent d'accord. Ce sera le lendemain dans une grande ville où les hôtels et les restaurants sont plus nombreux et plus rapprochés.
Pierre agit de même avec Nicole. Fidèle à sa ligne de conduite, celle-ci fait des manières. C'est tout juste si elle ne lui dit pas : "mais pour qui me prenez vous ?" Mais quand son dragueur l'invite à diner le lendemain soir dans un restaurant étoilé de sa connaissance, elle finit par accepter en feignant d'hésiter. En fait, elle est très heureuse de la situation. Elle ne l'avouera jamais mais elle a une furieuse envie de ce type. Diner, d'accord, mais si ça ne tenait qu'à elle, elle mangerait "après". Cela fait un sacré bail qu'elle n'a pas vraiment baisé et elle sait que Pierre va vraiment la baiser comme le gros cochon qu'il est. Le soir même, Edith et Nicole se préparent déjà à leurs futurs ébats. Elle se rasent les jambes, taillent leur pubis, se masturbent dans leur lit comme un échauffement pour le lendemain. Christiane se doute que quelque chose se prépare mais Edith ne lui dit rien.
*********
Le lendemain est un jour chaud dans tous les sens du terme. Derrière leur box, les brigadières ont sorti leurs tenues légères. Les gros nénés d'Edith éclatent derrière le décolleté profond de sa robe généreusement déboutonnée et Stéphane, lorsqu'il vient réclamer une ligne, a la bouche sèche. Les regards de l'un et de l'autre se font de multiples promesses. Rendez-vous est pris après le travail dans un restaurant du centre-ville connu de Stéphane. Même démarche pour Pierre et Nicole, celle-ci un peu moins provocante qu'Edith mais tout aussi chaude. Lorsque Pierre arrive, elle se lève nonchalamment pour faire admirer ses jambes généreusement découvertes par une robe ultra courte. Tous deux se donnent rendez-vous dans un autre restaurant. Christiane observe le manège avec amertume.
Mais la suite ne sera pas tout à fait à la hauteur des espoirs. Après le dîner, la réalité saute aux yeux des deux couples. Ils n'ont nulle part où aller baiser dans cette grande ville où tous les hôtels sont complets. Leur compagnon ou compagne de chambre ne leur laisseront pas la possibilité d'accéder à leur désir. Aussi se promènent-ils bras dessus, bras dessous. N'y tenant plus, Stéphane attire Edith dans un coin sombre et l'embrasse goulûment en lui pétrissant les seins tandis qu'elle lui met une main vérificatrice aux parties. Elle est sur le point de s'accroupir pour lui tailler une pipe consolatrice quand un couple apparait et abrège leurs pulsions. Quant à Pierre, il embrassera aussi Nicole sur le seuil de l'hôtel de celle-ci au moment où Stéphane et Edith font leur apparition. Ils rient (jaune) de leurs déconvenues et décident d'aller boire un verre pour se calmer.
*********
C'est alors qu'une stratégie se met en place. Nicole et Edith sont à la manoeuvre. Leur plan est simple. Il consiste à mettre Christiane en relation avec le chauffeur de Pierre, Patrick, de manière que celui-ci couche avec elle dans la chambre de Pierre. Celle d'Edith étant ainsi libérée, Nicole et son amant y retrouveront l'autre couple et tous les quatre pourront ainsi copuler dans la même pièce. Le Belge et Pierre sont stupéfaits de cette proposition on ne peut plus libertine. Ils ne s'attendaient pas à ce que ces gentilles postières leur propose un plan à quatre.
- Vous avez une meilleure solution ? demande Edith.
- Cela vous gêne de faire l'amour en compagnie d'un autre couple ? poursuit Nicole.
En vérité, les deux mâles ont trop envie de culbuter ces deux cochonnes qui leur proposent même implicitement un échange si affinités. Reste le plus difficile : convaincre Christiane de coucher avec le chauffeur.
- Je m'en charge, promet Edith.
Et tous s'en vont au lit, le feu au bas ventre et la frustration dans la tête. Avec quand même un petit espoir...
(A suivre)
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!