L'Ombre D'Un Doute

...Lundi matin, 7H45. Comme chaque semaine, Alicia savait déjà à quoi s'attendre. La réunion hebdomadaire, le retour sur les chiffres du week-end, la pause-déjeuner sur le pouce, et à coup sûr, les éternels déboires sentimentaux de sa collègue de bureau, Jade. Nous étions au mois de février, un mois qui avait été anormalement froid. Tout en ajustant son écharpe, elle monta dans le bus.
Bientôt 5 ans qu'elle travaillait dans sa boîte, un site web parmi les leaders du marché dans la vente en ligne de vêtements. L’arrêt se rapprochait d’elle beaucoup plus vite que le week-end. Malgré la routine qui s’était installée dans leur couple, Alicia et son mari menaient une vie heureuse ; professionnellement, tous les deux étaient épanouis, mais du côté sexuel, monsieur n’était plus porté sur la chose, une situation qui interrogeait Alicia et qui la faisait soupçonner qu’il avait une maîtresse. En tant que couple, elle n’était plus trop sûre de leurs sentiments respectifs. Leur dernier rendez-vous romantique remontait à plusieurs mois, tout comme leur dernier rapport sexuel. La frénésie sexuelle des premiers jours avait fini petit à petit par laisser place au dessert érotique.
« Prochain arrêt : Croix-de-Pierre ! »
Elle se préparait à descendre lorsque son regard croisa celui d'un homme, debout, face à la sortie. Cela ne dura pas longtemps mais sembla une délicieuse éternité qu’un sourire mutuel conclut. Trentenaire de taille moyenne, Alicia, brune aux cheveux longs et légèrement ondulés, possédait des yeux si bleus qu’on aimait les fixer ; la plupart de ses collègues la trouvaient charmante.
Comme d'habitude, Jade s'était encore confiée sur les détails de sa dernière rencontre pendant la pause de midi. Alicia l'écoutait d'une oreille. Elle ne voulait pas l’écouter ! Ça la rendait jalouse. Elle avait honte de ne pas assez baiser, ça l’énervait !
-Alors, t’en penses quoi ?
Jade voulait une réponse.
-Oui, je crois que t’as raison.

Alicia ne voulait pas répondre.
Elle tourna la tête vers le bar. Des clients payaient l'addition. Il était là, l'homme du bus, il avait déjeuné quelques tables plus loin, sans qu'elle ne le remarque ; il ne s’était rendu compte de rien. Il était grand, élégant, mystérieux, elle le trouvait craquant ! Elle ressentit une sensation étrange, comme un tiraillement inhabituel dans le ventre. Elle se dépêcha de reprendre la conversation là où elle l'avait laissée, au cas où l'inconnu se tournerait vers leur table et la reconnaîtrait. Elle n’était pas en état de lui parler. Un si bel homme ne pouvait pas s’intéresser à elle ! Sa présence dans le bar la perturbait. Elle fut perturbée le reste de la journée, même en son absence, même après être rentrée chez elle, même après s’être allongée sur le lit, à côté de son mari, elle pensa à l’inconnu, ce n’était plus vraiment un inconnu, elle l’imaginait lui faire des choses que les inconnus ne font pas, surtout aux femmes mariées, aux femmes des autres, elle était perturbée, perturbée par lui, elle glissa sa main dans sa culotte, se mit à caresser son vagin, frotter son clitoris, dans l’obscurité de la nuit, elle imaginait l’inconnu, l’inconnu qui dans son lit se faufilait, nu, il l’embrassait, il mordait ses seins, il la léchait, il lui offrait un cunnilingus formidable !, elle jouissait, le corps tout tremblant et tout perturbé, perturbée jusque dans son sommeil, jusque dans son rêve... *Extrait de "Baise-moi devant mon mari !" par Hujambo Korodani.


Le mari d’Alicia, Serge, dormait, plus précisément, il rêvait. Dans son rêve, il se noyait, quelque chose le tirait au fond de l’eau, il avait beau se défendre, il ne parvenait pas à échapper à la chose qui l’entraînait inéluctablement vers les profondeurs. Une peur immense l’envahit ! Tout son être s’immobilisa. Sa respiration disparut. Il allait mourir là, seul, entraînant avec lui son secret dans ce sommeil final. Il voulait bouger, remuer, crier, mais ses muscles étaient morts ! Par un miracle inconnu, il parvint à retrouver sa respiration. Son cœur battait rapidement. Il détacha son tronc du matelas. Quelque chose empêchait ses pieds de bouger. Une masse, sous le drap, sur ses pieds, il voyait à travers les reliefs qu’elle dessinait sous le drap, elle ondulait. Il eut un instant peur, car les ondulations de la masse à travers le drap lui évoquèrent une espèce de grosse sangsue géante agglutinée à lui. Il chassa cette image en touchant la forme sous le drap et en fermant les yeux. La forme vivait.
Elle le suçait comme une déesse. Sans les mains. Elle aspirait continuellement son pénis. La bouche parvenait maintenant à le tordre dans la gorge profonde. Mais malgré le plaisir qu’il prenait, il se sentait faible, il se sentait mou, ou du moins, pas assez dur. Il ne savait pas s’il devait chanter ou se taire ! Faire le honteux ou le neutre. Tout de même, il ne pouvait pas gâcher le cadeau matinal qu’elle l’offrait ! « Vas-y ! Cale-moi des doigts ! » La forme sous le drap ne se fit pas prier pour aller à la découverte de ce chemin soyeux, comme ne se font pas prier les candidats de téléréalité pour une émission en terrain glissant.
Quelque chose de dur et de long força son anus pendant que la bouche continuait de sucer sa bite moelle. Il soupira longuement comme un phoque lorsque la chose dure et longue pénétra son cul. « Vas-y, cherche ma belle, cherche mon point G ! » La chose longue et dure fouilla le cul, elle monta en haut, elle descendit en bas, elle vira à gauche, elle vira à droite, elle fit des cercles, elle dessina des formes fantômes dans le fion, des formes qui disparaissaient progressivement, sons du plaisir à rebours, échos lubriques suivant la baguette d’un chef d’orchestre.
Lorsque la chose longue et dure trouva enfin sa prostate et qu’elle se mit à la titiller, la bite moelle inonda la bouche. Les spasmes parcouraient le corps.