Lamant 1/2
Je suis rentrée de vacances. J'ai en cours trois, voire quatre nouvelles histoires, plus ou moins avancées. plutôt moins que plus d'ailleurs. Tous ça va prendre un peu de temps.
Pour vous faire patienter, je vous propose une histoire en deux parties, qui se découperont en 4 sous-chapitres :
- L'Amant 1 & 2
- L'amant - Dans la tête de Kowalski 1 & 2
cette histoire je l'ai écrite il y a un peu plus d'un an.
Elle m'a demandé à l'époque pas mal de travail.
J'espère qu'elle va vous plaire.
Bonne lecture
« Lieutenant !!
- Oui Duchemin
- Le capitaine, veut vous voir ! Dès que vous arrivez, il a dit !
- Oui, eh bien jarrive Duchemin, je me pose et jy vais
Sinon, bonjour déjà Duchemin !
- Oui, euh, bonjour Lieutenant, mais il a dit aussitôt que vous arrivez Lieutenant !
- Jai entendu, Duchemin, jy vais
Angélique Quercy pesta tout en grimpant les escaliers, à peine le pied dans limmeuble et déjà sur la brèche.
- Ça commence fort, se dit-elle.
Angélique est lieutenant de gendarmerie à la Section de Recherche de Colmar. Elle dirige un des trois groupes denquête composant la SR.
Elle rentrait de deux semaines de repos bien méritées, faisant suite à une période compliquée. Professionnellement, les enquêtes se sont succédées à un rythme effréné. Dans sa vie personnelle, son père, qui est le seul membre restant de sa famille, part doucement, atteint par un cancer, alternant les séances de chimiothérapie et les séjours en maison de repos. Si on ajoute à ça, une rupture difficile remontant à un mois, ces deux semaines de congés tombaient à point nommé. Enfin, elle avait pu souffler un peu.
Mais les vacances, cétait de lhistoire ancienne maintenant. La revoilà projetée à nouveau dans la réalité de la vie de Lieutenant de Gendarmerie en à peine trente secondes.
Angélique a 29 ans. Elle nest certes pas la plus belle femme du monde, mais on se tourne sur son passage. Grande, pas loin dun mètre soixante-quinze, mince, lallure sportive, une chevelure blonde, de jolies formes, elle attire les regards intéressés des hommes et celui plus envieux de certaines femmes. Si on ajoute des yeux bleus émeraude, souligné par des sourcils bien dessinés, une fois quelle a attiré les regards, elle les aimante.
Elle est lieutenant à la SR de Colmar depuis deux ans. Son premier poste en tant quofficier. Même si les choses ont évoluées dans la Gendarmerie, le milieu reste machiste et sa nomination a suscité quelques jalousies. Elle a du se bagarrer pour se faire sa place.
Avec son équipe, ça se passe bien. Eux attendent delle quelle soit une bonne cheffe de groupe, rien de plus.
" Mes respects mon Capitaine !
- Ah Quercy ! Asseyez-vous
Alors ces congés ? Bien ?
Le Capitaine Blanchard, un vieux de la vieille, bougon, lappréciait plutôt. Il dirigeait la SR de Colmar dune main de fer. Il voulait des résultats. Pour lui, peu importe que ça soit une femme qui dirige le premier groupe. Des résultats, Angélique et son équipe en avait. Tout allait donc pour le mieux.
- On a un sur les bras Quercy
- Original mon Capitaine
- Attendez de voir, celui-là
il est
spécial
Vous vous collez sur laffaire !
- En quoi il est spécial ?
- Une femme a été retrouvée morte tôt ce matin. Cest les voisins qui ont donné lalerte. Lodeur sur le palier ! Et pour cause, daprès les premiers éléments, elle est morte depuis une semaine.
- Ça se passe où ?
- Cest là que ça devient original ! Ici à Colmar, en centre-ville.
- Ici, mais cest la zone Police, pas la nôtre !! On na pas à intervenir !
- Attendez Quercy, laissez-moi finir
Sur ce, le téléphone sonna. Le Capitaine répondit pas monosyllabe et raccrocha.
- Elle vivait seule cette femme ?
- Non, elle est mariée.
- Mariée ? Et le mari, il est où ?
- Justement, cest là que laffaire prend toute sa dimension, et par la même occasion se corse, le mari est flic !
- Un flic ?
- Oui, linspecteur Guillaume Dalmasso. Cest pour ça quon nous refile lenquête à nous, la Gendarmerie
- Et quest-ce quil a foutu pendant une semaine le mari ?
- A priori, il bossait, comme si de rien nétait. Il est au commissariat. Jai envoyé deux de nos hommes le récupérer. Il devrait arriver dici peu chez nous. Menottes aux poignets ou pas.
- On le colle au frais, dans une salle dinterrogatoire dès quil arrive, je linterrogerai plus tard. On va le faire poireauter un peu. Vu son profil, il connait les ficelles du métier, mais parfois, quand on vit les choses de lautre côté de la barrière, on panique. Là je vais me rendre au domicile, où la morte a été trouvée, voir un peu sur place et discuter avec la scientifique et avec le médecin légiste
- Et voilà, elle semballe !! Laissez-moi finir Quercy, bon sang !! Sur ce coup là, vous allez devoir mener lenquête en duo.
- En duo ?
- Eh oui, avec lIGPN. Un inspecteur doit arriver dans la journée de Paris. Evidemment le principal suspect est toujours le mari, le mari est flic, donc les buf-carottes sont sur le coup.
- Un seul inspecteur ? Ça ne marche pas par deux ces bêtes-là dhabitude ?
- Que voulez-vous Quercy, cest comme partout, restrictions budgétaires, restrictions deffectifs surement
Aucune raison que lIGPN soit épargnée ! Manquerait plus que ça ! En route Lieutenant, le temps presse
- A vos ordres mon Capitaine.
En sortant de chez Blanchard, Angélique se dirigea vers le bureau qui héberge son groupe.
« Salut tout le monde !
- Salut Lieutenant, alors les vacances ?
- Que du bonheur
Bon, on une affaire et pas une simple. On laisse tomber les enquêtes en cours et vous vous mettez tous sur le coup
- Cest chaud à ce point-là ?
- Oui, le suspect est un flic.
- Je vois
- En plus on va faire équipe avec lIGPN.
- Carrément
- Bon, moi je file sur le lieu du crime. Thierry tu fouilles et tu vois ce que tu peux trouver sur linspecteur Guillaume Dalmasso du Commissariat de Colmar et sur sa femme, Jessica Dalmasso, la défunte.
Thierry Raynal, la quarantaine bien tassée, pas vraiment un homme daction, était très doué pour utiliser un ordinateur et fouiller sur internet.
- Vincent, tu prends contact avec le commissaire de Colmar. Je veux passer cet après-midi, lui parler et interroger les collègues de Dalmasso. Vaut mieux que tu toccupes de ça plutôt que Leïla. SI tu te présente comme étant lAdjudant-Chef Vincent Morel de la SR, ça passera mieux que si cest la gendarmette Leïla Boukhari. Chez les flics, ils sont encore plus sexistes que chez les gendarmes. Ensuite Vincent, tu réceptionnes le suspect qui doit arriver, tu remplis les formalités et tu le colles dans une salle dinterrogatoire. On linterrogera tous les deux quand je rentrerai.
Vincent Morel, la trentaine, lui sétait lhomme daction du groupe. Sa taille et sa carrure de rugbyman étaient souvent primordiales en cas dinterpellation. En plus son esprit danalyse et sa finesse desprit se révélaient souvent plus quutile pour les investigations. Un excellent enquêteur en quelque sorte, qui remplissait à merveille le rôle dadjoint dAngélique.
- OK patronne ! Pour les keufs, je rajouterai que tu viendras les voir avec un inspecteur de lIGPN, ça devrait les amadouer, sils sont réticents pour collaborer.
- Bonne idée
et Leïla, du coup, tu maccompagnes sur la scène du crime.
- OK Lieutenant
Leïla Boukhari, troisième et dernier membre du groupe dAngélique était une petite brunette
pétillante de 27 ans à la peau mate, plutôt mignonne. Elle, cétait la pragmatique de léquipe. Les
autres, Angélique comprise, étaient plutôt bordéliques. Leïla réorganisait ce que les trois autres
désorganisaient.
en charge les victimes ou les témoins choqués lors des enquêtes.
Angélique avait avec elle une équipe compétente, mais aussi complémentaire et soudée.
Ces trois-là aimaient travailler ensemble, même si les sarcasmes fusaient entre eux.
Angélique et Leïla partirent pour le domicile des Dalmasso. Dans lescalier et dans la cour de la
Gendarmerie, le regard dAngélique se posa sur le postérieur de Leïla qui était devant elle.
Angélique est lesbienne. Il y a un an, quand Leïla était arrivée à la SR et avait intégré le groupe,
Angélique avait flashé sur elle. Ça aurait pu en rester là, ce nest pas la première sur qui elle flashait sur une fille, mais le truc, cest que Leïla, de son côté, nétait pas insensible aux charmes de sa lieutenante. Elles sen étaient rendu compte, et les allusions entre elles devenaient de plus en plus fréquentes et ostensibles.
Quelques semaines plus tard, à loccasion dune fête de fin dannée, elles sétaient isolées, avaient un peu flirté et sétaient même embrassées. Le fait quAngélique soit la cheffe de groupe et quelle applique à la lettre la doctrine « No sex in job », les avaient es à passer à autre chose.
Cet épisode avait créé une certaine complicité entre elles deux.
Elles auraient pu être amantes, elles étaient devenues amies, voir confidentes.
- Je conduis, dit Angélique.
Leïla lui tendit le trousseau de clés de la voiture de fonction banalisée.
Les deux jeunes femmes sinstallèrent aux places avant :
- Alors Angélique ? Ces vacances ?
Quand elles étaient toutes les deux, Leïla oubliait le « Lieutenant » ou le « Cheffe ».
- Ecoute, je me suis bien reposée.
- Cool ! Et les amours ? Vous vous êtes rabibochées avec Sandra ?
Leïla était au courant des déboires amoureux dAngélique. Il y a un mois, alors quelle rentrait chez elle au milieu de laprès-midi à cause dune migraine carabinée, elle avait surpris sa compagne Sandra au lit, non pas avec une autre femme, mais avec deux autres femmes. Lune était la prof de yoga de Sandra et lautre une illustre inconnue. Angélique navait rien dit, avait récupéré quelques affaires et avait quitté lappartement. Elle sétait installée provisoirement à lhôtel, avant de trouver un nouvel appartement, où elle avait emménagé juste avant ses congés.
- Tu plaisante Leïla ! Hors de question que je lui pardonne.
- Je peux te comprendre.
- Je ne peux pas passer léponge la dessus. Bon, elle a essayé de me téléphoner, de menvoyer des messages je nai pas répondu. Pour moi cest définitivement terminé. Je crois quelle la compris maintenant.
- Donc, tu es à nouveau sur le marché ?
- Non, enfin oui
Tout dépend des circonstances. Et puis, ce nest pas comme ça que ça se passe ! On ne prévoit pas ! Je nai pas un planning
Pourquoi tu me pose cette question ? Tu es intéressée ?
- Non, non, ce nest pas ça
Tu avais raison bien sûr, ce ne serait pas tenable au niveau boulot comme situation, si on était ensemble.
- Bien sûr que jai raison !
- Cest peut être dommage, mais cest comme ça
- Comment ça dommage ?
- Angélique, tu sais bien les sentiments que jai encore pour toi, mais je me suis faite une raison, jai mis mon mouchoir par-dessus et je suis passée à autre chose
prends à gauche après le feu
Les deux jeunes femmes gardèrent le silence pendant un moment. Puis Leïla dit dun air taquin :
- Mais au fait, quand toi et moi on a
on sest embrassées, tu étais déjà avec Sandra ! Aujourdhui cest elle, peut être que tu pourrais être un peu
Comment dire
être
compréhensive
Je ne cherche pas à te dire ce que tu as à faire, mais je sais que tu vas trainer ton spleen pendant des semaines et je naime pas te voir comme ça.
- Je sais que tu ne cherches pas toccuper de mes affaires. Mais toi et moi ça na rien à voir, on sest juste embrassées un soir dans leuphorie dune fête. Ça na pas été plus loin. Elle, elle a partouzé dans notre chambre, dans notre lit.
- Et si ça avait été plus loin toi et moi ce soir-là ?
- Eh bien, jaurais pris mes responsabilités
Jaurais fait un choix entre toi et Sandra, mais en tout cas, jaurais été honnête vis-à-vis de vous deux
Je conçois complètement quamoureusement, on puisse passer à autre chose, mais je ne tolère pas la tromperie et le mensonge. Dailleurs, on ne fait pas un plan à trois avec deux greluches lors de la première tromperie. Ça devait faire un moment que ça durait ses écarts.
- On est arrivée, cest là sur la gauche
Angélique se senti soulagée dêtre à destination. Cela allait mettre fin à cette conversation avec Leïla.
Bien sûr que la jeune gendarmette lui plaisait. Bien sûr, quelle navait pas été complétement honnête avec Sandra, avec Leïla et avec elle-même, à lépoque et encore maintenant.
Lorsquelles avaient flirté, ce soir-là, il y avait plus que la tension du moment et de lenvie sexuelle. Leïla lui plaisait. Encore aujourdhui, elle se serait bien laissée aller à poser sa main sur la cuisse de la jeune femme assise sur le siège passager. Elle aurait bien arrêté le véhicule sur le côté pour la prendre dans ses bras et pour lembrasser.
Ce soir-là, elle avait fait marche arrière, mais elle aurait pu tromper Sandra sans problème.
Mais ce qui est certain, cest quelle croyait dur comme fer à son honnêteté. Sandra, elle
Depuis quand la trompait-elle ? Combien de filles sétaient succédées dans leur lit ?
Leïla nétait pas seulement une jolie fille qui lui faisait de leffet. Non, elle éprouvait des sentiments pour elle. Cétait déjà le cas ce fameux soir
Cest surtout pour ça quelle avait reculé. Pas pour juguler son envie sexuelle. Il ny avait pas eu seulement un chaste baiser. Angélique se souvenait parfaitement, de sa langue dans la bouche de Leïla et de ses mains sur ses seins et ses fesses. Aller plus loin ce soir-là, naurait pas empiré les choses. Elle avait déjà bien entamé son capital fidélité vis-à-vis de Sandra. Parler dhonnêteté était un peu hypocrite. Ce nétait pas arrivé par hasard. Elle en avait envie toutes les deux, mais ça faisait des semaines quelles se tournaient autour avec Leïla. Elle était amoureuse de la gendarmette. Et sétait réciproque. Et aujourdhui, cétait encore le cas.
« No sex in job », cest certain, mais cest surtout « No love in job », qui la préoccupait. Quitte à en souffrir, et même si elle était sur le marché à nouveau, comme lui avait dit Leïla, pas question de vivre cette situation.
Elles étaient arrivées devant une résidence de trois bâtiments de trois étages.
Angélique dit à Leïla :
- Je parie quil y a trois apparts par palier. Symétrie quand tu nous tiens
Au pied du premier des trois immeubles, plusieurs voitures étaient garées. Des véhicules banalisés, des voitures de gendarmerie bleues foncées étaient stationnées dans tous les sens.
Hasard ou préméditation inconsciente, Angélique laissa encore Leïla passer devant. Elle profitait à nouveau de la vue sur ses petites fesses serrées dans le pantalon bleu marine duniforme de gendarmerie.
Son regard suivait le déhanchement de la gendarmette, de droite à gauche, de haut en bas, à chaque nouvelle marche gravie.
- Tu es incorrigible ! Tu as beau être en manque de sexe, laisse tomber avec Leïla, se dit-elle intérieurement. Ah Doc, bonjour ! Vous me faites un topo ?
Une forte odeur de mort leur agressait les narines depuis le premier étage. Le Docteur Sanchez, médecin-légiste de son état, mâchonnait un sandwich tout en rangeant ses affaires dans sa valisette :
- Lieutenant Angélique ! Toujours fraiche, même tôt le matin !
- Il est 10h30, on nest plus tôt le matin, enfin pour les gens qui se lèvent de bonne heure
Lodeur de cadavre ne vous coupe pas lappétit, dites-moi !!
- Pâté de campagne maison que fait ma maman, vous en voulez un bout Lieutenant ?
- Euh, non merci Doc
- Et votre charmante assistante ? Non plus ?
- Non ! Merci Docteur, dailleurs, je vais aller sonner chez les voisins pour recueillir leur témoignage, lui lança Leïla lair pincé.
- Bon, Jessica Dalmasso, reprit le Doc, 30 ans daprès sa carte didentité, enfin en principe cest elle
Cest son domicile du moins, mais il faudra que la famille reconnaisse le corps. Enfin, sil y a une famille
- Oui, il y en a une. Un mari déjà !
- Un mari ? Il est où ?
- Justement, cest ce quon va voir
- Bon, passons ! Jessica Dalmasso disais-je, 30 ans, retrouvée morte dans leau de son bain
- Dans sa baignoire ?
- Oui, comme Marat
Dans sa baignoire. Cause de la mort, plaie profonde au niveau de la carotide, égorgée donc. Radical ! Du travail net et précis, une belle incision. Lassassin savait ce quil faisait. La mort remonte à plusieurs jours. Je vous en dirais plus après lautopsie. A priori, une petite semaine selon la rigidité cadavérique blablabla
- Vous comptez pratiquer lautopsie quand ?
- Je vous attendais pour lembarquer et je my mets en début daprès-midi. Jai du boulot par-dessus la tête, mais je sais que vous allez me harceler tant que je naurais pas officié ! Autant me débarrasser de ça tout de suite. Non pas que me faire harceler par vous Lieutenant soit désagréable, mais je nai vraiment pas le temps
Vous me harcèlerez plus tard ! A tête reposée !
- Merci Doc, appelez-moi dès que vous aurez terminé. Jaurai besoin des éléments rapidement. Je naurais vos conclusions écrites que dans trois ou quatre jours
- Ça à lair sensible comme enquête dites-moi, pour que vous soyez pressée à ce point-là !
- On peut voir ça comme ça Doc ! Merci ! je vais jeter un coup dil au cadavre et à la salle de bain, avant que vous nembarquiez le corps.
- Dépêchez-vous, avant que la scientifique ne détruise tous les indices
Vous les connaissez !
Angélique se dirigea vers la salle de bain, où un homme en tenue de cosmonaute était en train de prendre des photos.
Le corps de Jessica était encore immergé dans leau du bain rougie par le sang qui avait coulé de la large plaie quelle avait au niveau du cou. Elle était nue. Un peignoir était posé, plié, sur un tabouret près de la baignoire.
Des roses rouges vifs bien flétries flottaient à la surface de leau.
- Salut Fred, dit Angélique à un des cosmonautes, vous avez terminé, je peux entrer ?
- Ah Lieute ! Oui cest terminé pour nous, tu peux entrer
Pas joli joli hein ? Et encore on a aéré !
- Cest quoi ces fleurs ? Cétait dans leau du bain ?
- Oui, six roses rouges.
- Quoi dautre ?
- On a trouvé sur la table de salon lemballage des fleurs avec la carte du magasin, « Irène Fleurs ». On a pris les empreintes partout dans lappart. Je les passe au fichier pour vérifier au cas où.
- Dès que vous avez quelque chose, tu me préviens. Ça peut mêtre utile. Jinterroge un suspect tout à lheure
- Déjà ? On peut dire que tu ne lambines pas Lieute !
- Le mari !
- Le mari ? Elle est mariée ? Elle est morte depuis une semaine dans son bain et le mari ne sest pas manifesté !
- Cest là quest los ! Ou pas, on va voir ça
De retour de son enquête de voisinage, Leïla passe la tête à la porte et fit une grimace :
- Pas joli-joli !! Bon Lieutenant, jai fait tout limmeuble. Rien de particulier à signaler. Cest la voisine dà côté qui a appelé les pompiers à cause de lodeur.
Un couple sans histoire, le mari, elle ne sait pas où il est. Ils travaillent tous les deux dans la journée en principe. Les autres voisins nont rien à nous apprendre non plus.
Ils nont rien vu aux alentours du jour du , pas dinconnu aperçu dans limmeuble. Les accès sont bien sécurisés, interphone, deux codes successifs, peu probable quun rodeur ai pu pénétrer facilement, selon eux. Cest ce quils disent en tout cas.
- OK Leïla, bon on va rentrer à la SR, voir si le mari a été livré
Tu me déposes et tu fonces chez « Irène Fleurs », voir si quelquun se souvient dun achat de six roses, il y a une semaine à peu près
Ce nest pas gagné, mais il faut vérifier.
- Daccord Lieutenant, je vous dépose et jy vais.
De retour à la SR, Angélique interpelle Duchemin, le planton :
- Les collègues sont revenus avec mon suspect ?
- Oui oui Lieutenant, ils sont là, mais le Capitaine veut vous voir. Il a dit aussitôt quelle rentre
- Ok ok Duchemin, jy vais ventre à terre
Comme le matin à son arrivée, elle prit lescalier jusquau bureau du Capitaine Blanchard :
- Entrez !! Ah Lieutenant, cest vous
Je vous présente le Commissaire Jehanno de lIGPN, avec qui vous allez travailler sur laffaire Dalmasso.
Une femme ! Pour Angélique, commissaire à lIGPN, rime avec homme et cest une femme qui est assise dans le fauteuil devant le bureau de Blanchard. Elle se retourne tout en disant :
- Enchantée Lieutenant, Karine Jehanno
Avez-vous déjà eu ce sentiment, cette impression ? Au premier abord, une femme peut sembler quelconque, puis elle révèle sa vraie beauté, dun seul geste, ou dun seul mouvement, seulement en se tournant à moitié vers vous.
Dans un premier temps, Karine Jehanno apparaissait à Angélique de trois quart arrière. Elle voyait surtout ses cheveux noirs de jais et raides, tombant sur ses épaules. Le peu de son visage quelle pouvait voir, lui semblait quelconque.
Puis la Commissaire sest tournée vers elle pour se présenter.
Elle était finalement dune beauté stupéfiante, mais qui napparaissait pas immédiatement. Il est certain que dans un premier temps, on pouvait la trouver fade, au point même dà peine la regarder : grossière erreur.
Cétait comme si elle avait la faculté de dissimuler son visage splendide et ses formes superbes en fonction de la position quelle prenait et de ce quelle voulait montrer delle. Elle pouvait aussi en mettre plein la vue, dun simple mouvement de hanche ou dépaule.
Angélique lui donnait quarante ans, peut être quarante-cinq.
Lorsquelle sest levée pour tendre la main vers elle, Angélique a bien cru quelle allait défaillir. Le sourire qui a illuminé le visage de Karine Jehanno à cet instant la fait passer de « belle femme » à « beauté fatale », aussi vite quelle était passé du statut de « femme quelconque » à celui de « belle femme », un instant avant. Elle ne se souvenait pas davoir déjà vu quelquun capable de jouer ainsi au caméléon.
Elle était de taille moyenne, bien proportionnée, avec une poitrine posée haut et une taille étroite. Elle gardait le dos droit, dans une attitude ferme. Elle avait de jolis mollets bien galbés, et surement de jolies cuisses également. Cest du moins ce que laissait supposer le peu que laissait voir la jupe dun tailleur gris clair qui lui arrivait au-dessus du genou. Lélégance de ses jambes était encore accentuée par des escarpins à talons hauts. Manifestement, cette femme qui avait entamé sa quarantaine, sentretenait.
La sévérité du visage quelle montrait au premier abord, disparaissait bien vite, lorsquon passait du regard superficiel à lobservation attentive. Lassemblage de son visage frôlait la perfection. Un front large et des pommettes en avant et légèrement rebondie qui mettait ses yeux couleur noisette en valeur. Des yeux perçants, déjà magnifiés par lintensité de son regard quand elle fixait quelque chose. Et en loccurrence le quelque chose, cétait Angélique. Un nez droit mais peut être un peu long, une bouche aux lèvres à priori fermes et bien ourlées. Un menton arrondi, avec une légère fossette, au-dessus dun cou long et mince complétait le tout.
Ce nez un peu trop long, finalement imparfait, était le détail ultime. Cest ce qui lempêchait dêtre une beauté froide et ce qui, en fait, la magnifiait encore plus. Elle passait de femme de magazine de mode à personne charmante. Au final, cétait la cerise sur le gâteau, le petit quelque-chose qui la rendait désirable au lieu de la rendre inaccessible.
Angélique était certaine que Karine Jehanno était consciente de leffet et de ce décalage quelle provoquait dans lesprit de ses interlocuteurs, et quelle en jouait.
« Je pense que cette femme est une grande manipulatrice » se dit-elle intérieurement.
Si cest le cas, Karine avait attend son objectif, Angélique était complètement désarçonnée :
- Euh
Moi cest
Lieutenant Quercy
Angélique Quercy
, bafouille-t-elle en ayant limpression de passer pour une idiote.
La sonnerie de son portable la sauva au bon moment :
- Excusez-moi, cest mon enquêtrice qui est sur le terrain
Allo ? Oui
Daccord. Et ? Tu as récupéré la photo ? Bon, on va voir ça avec lui
Merci
A tout à lheure !
- Du nouveau Quercy ? Demande Blanchard, dès quAngélique eu raccroché.
- Oui
Mais dabord, je vous résume ce quon a, suite à notre visite sur les lieux du crime.
Angélique fit un rapide résumé des événements de la matinée, des échanges avec le voisinage, le médecin légiste et avec les scientifiques. La Commissaire lécoutait attentivement.
- Donc mon enquêtrice est passée au magasin de fleurs. La fleuriste a bien entendu vendu plusieurs bouquets de roses rouges dernièrement. Elle ne se souvenait plus trop à qui et quand. Leïla, cest mon enquêtrice, a demandé une photo de Dalmasso aux collègues restés à la SR, qui lui ont envoyé par mail. Elle la montré à la fleuriste, qui a reconnu Dalmasso. Il est passé au magasin. Ça ne devrait pas poser de problème de le vérifier et davoir la certitude sur son achat ainsi que la date et lheure, en vérifiant ultérieurement dans la comptabilité de la boutique et avec la banque de Dalmasso.
- Bien Lieutenant, dit Karine Jehanno, je vois que vous navez pas perdu de temps.
- Reste à interroger Dalmasso. Il est à la SR. Il attend dans une salle dinterrogatoire. Il va être à point.
- Je vous laisse faire Lieutenant. Vous linterrogerez seule, je reste en retrait derrière la glace sans tain.
- Comme vous voulez Commissaire. On y va ?
Karine Jehanno se leva du fauteuil, et se dirigea vers la sortie :
- A plus tard, Capitaine. Je crois quavec Angélique, nous allons faire du bon travail et avancer vite.
Angélique sest écartée pour la laisser passer, arrivée à la porte du bureau. Le sourire de remerciement que lui servit Karine la fit fondre littéralement. Ce sourire qui semblait franc, comme son nez un peu long, la rendait plus proche de vous. Il creusait de petites rides de chaque côté de sa bouche et la rendait encore plus charmante, si cétait possible :
« Non, pas charmante, charmeuse plutôt. Ne te laisse pas impressionner par cette femme. Elle est belle, le sait et en joue. Elle prend le dessus sur toi. Cest ton enquête. Réagis ma vieille. Professionnelle, jusquau bout des ongles
»
- Vous en pensez quoi Lieutenant ? lui demanda Karine, une fois dans le couloir.
- Eh bien Commissaire
- Appelez-moi Karine. Si on doit travailler ensemble ça sera plus simple.
- Daccord Karine. Jen pense que soit Dalmasso est un crétin, soit ça ne colle pas du tout.
- Oui cest bizarre. Sa femme se fait assassiner dans leur appartement. Il ne déclare pas le
, il continue à travailler comme si de rien nétait, alors quil sait quon va découvrir rapidement le corps. En plus il achète, à priori, les fleurs quon retrouve sur le lieu du crime. Cest incohérent ! Où bien, comme vous dites, cest un parfait imbécile.
- On va voir ça rapidement
Angélique sinstalla en face de Dalmasso dans la salle dinterrogatoire. Dans son dos, Karine pris place dans la petite pièce adjacente, derrière la vitre sans tain, comme prévu :
- Ah enfin ! On soccupe de moi !! Vous allez peut être mexpliquer ce que je fais là !! Vos sbires nont rien voulu me dire
Je sais bien que les gendarmes sont tatillons, mais vous imaginez leffet sur mes collègues !! Deux pandores qui membarquent en plein boulot !!!
- On ne va pas jouer le film de la guerre des polices, inspecteur ? Si ? Vous devez bien vous doutez du pourquoi de votre présence ici ?
- Alors là ! Pas du tout ! Quest-ce que jai fait ? Un excès de vitesse ? Jai été flashé sur lautoroute ?
- Votre femme
- Quoi ma femme ? Elle porte plainte ? Elle a envoyé un avocat ? Elle a décidé de men faire baver ?
- Pas vraiment, non !
- Alors quoi ?
- Elle est morte, elle nen fera plus baver à personne.
- Quoi ?
- Non seulement morte depuis une semaine, mais surtout manifestement assassinée
- Mais
Dalmasso semblait complétement désarçonné. Sa morgue et son ironie avait fait place à leffarement. Il semblait complétement abasourdi :
- Assassinée, vous dites ? Comment
- La gorge tranchée et retrouvée dans son bain. Mais peut-être allez-vous mexpliquer pourquoi votre femme est morte et que vous navez rien signalé à personne. Vous avez juste continué votre petite vie.
- En fait
bafouilla-t-il, cest que
- Oui ? Cest que quoi ?
- Jai
quitté ma femme, je nhabite plus chez moi. Je suis à lhôtel depuis une semaine. Vous pouvez vérifier.
- Nous allons vérifier. Vous vous êtes disputés ?
- Oui
- Et vous êtes parti, comme ça ?
- Oui
- Et votre femme est assassinée juste après !! Il semble quil ny avait pas vraiment de problèmes entre vous et votre femme avant
. Cette dispute
Avant mardi dernier
parce que ça a eu lieu mardi, cest cela ?
- Oui
- Vous avez même acheté des roses pour elle ce même mardi, nest-ce pas ?
- Oui
- Des roses rouges. Ce nest un secret pour personne, la rose rouge est LA fleur de lamour passionnel, de la puissance et la profondeur des sentiments. Je me trompe ? Vous avez acheté ces roses rouges pour elle ? On nachète pas des fleurs à une femme si on est en froid avec elle, ou quon sapprête à la quitter ! En tout cas, pas des roses rouges
-
Angélique décida de porter lestocade, de voir ce que Dalmasso avait dans le ventre.
- On a retrouvé ces fameuses roses rouges qui flottaient dans leau de son bain. Il ny a aucun doute, cest vous qui avez acheté ces fleurs. La fleuriste vous a identifié. On est en train de vérifier auprès de votre banque pour confirmer lachat. Vous achetez des fleurs à votre femme, vous vous disputez, vous la tuez. Pourquoi ? Elle na pas aimé votre bouquet ?
- Mais non voyons, répliqua linspecteur dune voix aigüe.
En plus de leffondrement quil montrait depuis quAngélique lui avait annoncé la mort de sa femme, perçait maintenant une pointe de panique. Cet effondrement était-il une façade seulement ?
- Ecoutez Lieutenant, cest ridicule
.Pourquoi serais-je allé dans un hôtel et pourquoi aurais-je continué à travailler, à vivre
si je lavais assassiné. On parle de mon épouse là !!
- Expliquez-moi alors
- Jai bien acheté ces fleurs. Cétait lanniversaire de Jessica mardi. Je suis rentré plus tôt. Je voulais préparer un diner, une soirée romantique avant quelle ne rentre de son boulot, lui faire la surprise.
- Et ?
- Quand je suis rentré, elle était au lit avec un autre.
Cela rappela à Angélique, un passé récent. Elle avait vécu cette mésaventure, il y a peu de temps. Il ne fallait pas que ça influence la suite de son interrogatoire. Elle devait rester professionnelle.
- Je suis parti en claquant la porte. Fin de lhistoire. Je suis dans cet hôtel depuis. Je ne sais pas ce qui sest passé après.
- Cest la première fois quelle vous trompait ?
- Jen sais rien
Peut être
Peut être pas
. On croit connaitre parfaitement les gens, et puis
Peut être que je suis cocu depuis le début
- Un peu léger, quand même ! Votre femme vous trompe, vous la surprenez, vous partez. A priori, pourquoi pas, ça se tient. Et ça explique lhistoire des roses. Pendant une semaine, vous nêtes pas étonné quelle na pas repris contact avec vous ? Pour sexpliquer au moins ?
- Je nai pas eu de nouvelles. Et moi, je navais pas envie de faire le premier pas. Cest suffisamment difficile à vivre, cette situation
- Je tente de me mettre à sa place. Mon mari me surprend avec un autre homme. Il quitte le domicile conjugal. En une semaine, jessaye de lappeler, de le voir. De mexpliquer, de mexcuser, au moins darrondir les angles. Bon, je ne suis pas mariée, je ne trompe aucun mari, mais je suppose que cest ce que jaurais fait à sa place.
- Mardi soir, on na pas échangé un mot. Je suis parti, cest tout.
- Mais encore ?
- Je vous jure que je ne lai pas tuée.
- Et lhomme ? Vous le connaissez ?
- Non !! Cest la première fois que je le voyais.
Le ton de la dernière phrase était ferme. Ça ne collait pas vraiment avec le reste du discours de Dalmasso, où il hésitait, bafouillait même sous le coup de lémotion. Angélique cru distinguer, malgré la fermeté de façade, une légère hésitation, avant quil ne réponde.
- Réfléchissez bien Inspecteur. Lamant est peut être suspect. Du moins, cest un témoin qui peut vous disculper. Parce que pour linstant, notre suspect, cest vous, en labsence de témoignage ! Vous êtes de la maison, vous savez de quoi je parle.
- Je vous dis que je ne le connais pas ce type. Et je nai pas envie de connaître celui qui a baisé ma femme.
- Bon, une dernière question, ça sest passé à quelle heure tout ça ?
- Vers 16 heures.
- Et après, vous avez fait quoi ?
- Rien, jai marché un peu. Puis jai récupéré ma voiture. Javoue, jai chialé un peu. Je suis allé à lhôtel réserver une chambre dans la soirée.
- Vers quelle heure ?
- 21 heures je pense
- Et entre 16 et 21 heures, vous avez juste attendu que ça se passe ?
- Non, ma décision était prise. Je ne voulais pas retourner chez moi. Avant daller à lhôtel, je suis passé macheter quelques bricoles pour tenir jusquau lendemain.
- Quel genre ?
- Vêtements pour le lendemain, nécessaire de toilette, ce genre de trucs
- Bon, on va en rester là pour le moment. Vous êtes en garde à vue. Mes adjoints vont venir soccuper de vous, lui dit Angélique en se levant et en quittant la pièce.
Dans le couloir, elle retrouva la Commissaire.
- Alors ? Quest-ce que vous en pensez ?
- Je ne sais pas
Dun côté, il parait sincère, de lautre tout laccable
- Jai quand même noté une hésitation, quand je lui ai demandé sil connaissait lamant. Il ma répondu que non, mais jai des doutes.
- Vous croyez ? Lamant est également un suspect. Mais comment le retrouver ?
- Les voisins nont rien vu, le mari semble le seul à lavoir vu et il nous dit quil ne le connait pas. Je vais mettre Leïla sur le coup, pour fouiller la vie de la morte. Venez Commissaire, je vais vous présenter mon équipe.
- Karine, pas commissaire
- Daccord Karine
Ah téléphone
Excusez-moi, cest le légiste, je réponds
Allo ?
- Ah charmante lieutenante
Ca se dit Lieutenante ? Ou bien on na pas féminisé les grades dans votre institution ?
- Oui, ça se dit Doc
Vous avez réalisé lautopsie ?
- Mais oui, charmante Lieutenante, cest fait. Vous mavez dit que cétait urgent et comme je ne peux rien vous refuser, je my suis mis aussitôt ! Séance tenante !
- Alors ?
- Jaime votre impatience
La mort remonte à mardi dernier, je le confirme. Lheure, on ne sait pas trop. On va dire entre 20 et 23 heures. Je ne peux pas être plus précis, vu le temps écoulé.
- Je comprends
- La mort est due à la plaie à la gorge. Il ny a pas dautres séquelles, ni blessures. Cette plaie est faite avec un objet tranchant, genre couteau de boucher. Comme je vous lai dit ce matin, la plaie est franche et nette, donc un couteau très bien aiguisé. Aucune hésitation de la part de lassassin. Un pro, ou au pire un type déterminé.
- Quoi dautre ?
- Rapports sexuels avant la mort, euh, ça va être un peu cru là, Lieutenante
- Doc, allez y
- Quelle détermination !! Quelle femme daction !!! Jy vais, rapport vaginal et rapport anal.
- Carrément ? Des traces dADN ?
- Ouiiii Lieutenante
Pas de sperme, il portait un préservatif, on a retrouvé des traces sur les parois vaginales et anales du lubrifiant quon trouve sur les préservatifs. Je peux même vous, donner la marque si vous voulez
Un poil pubien par contre, retrouvé dans le vagin.
- Cest peut être un poil appartenant à la victime.
- A priori non ! Elle a le pubis bien glabre. Pas un poil qui dépasse !
- Bon daccord, jenvoie quelquun récupérer votre indice. Si on passe par la voie réglementaire, ça va trainer des semaines. On va le porter directement au labo et faire activer les choses. Vous menvoyez votre rapport au plus vite Doc ?
- Je ne peux rien vous refuser Lieutenante, je my attelle de ce pas !!
Après avoir raccroché, Angélique fit un résumé à Karine de sa conversation avec le médecin-légiste.
- Si on a un poil pubien, on va peut-être identifier lamant. Du moins, sil est fiché.
- Exactement ! Au cas où, je mets quand même Leïla sur lentourage de la victime.
Elles étaient arrivées dans les bureaux du groupe dAngélique.
- Salut tout le monde. Un petit débrief, mais tout dabord je vous présente la Commissaire Jehanno de lIGPN, qui va travailler avec nous sur laffaire Dalmasso.
Angélique samusa de voir Thierry et Vincent le regard fixé sur Karine, subjugués par le physique de la policière. La tête de Leïla la fit presque sourire. Ses yeux ne lâchaient pas Karine. Elle avait la bouche légèrement ouverte. Elle semblait encore plus béate que ses collègues masculins.
Angélique donna à ses trois collaborateurs lensemble des éléments rassemblés sur laffaire :
- Bon, avec cette histoire dADN, on met le paquet sur lamant. Il faut lidentifier. Leïla, tu vas fouiller dans la vie de Jessica Dalmasso. Tu interroges la famille, les amies, les collègues de travail.
Tu essayes den savoir plus sur cet amant. Elle en a peut-être parlé autour delle
- Cest même sur, reprit Vincent, les femmes ça jacasse sur tout et rien
Alors sur les histoires de cul
- Leïla, tu ne toccupes que de ça. Tu laisses tomber tout le reste. Vincent, justement, puisque tu la ramènes ! Tu passes à linstitut médico-légal, tu récupères lADN que le Doc a trouvé et tu le portes au labo à Strasbourg directement. Tu leur mets la grosse pression pour que les analyses soient faites en urgence absolue. Et quils nous préviennent aussitôt quon a un résultat. Quils ne se contentent pas denvoyer leur rapport.
- OK Patronne.
- Tu nauras pas le temps dici ce soir, mais demain matin, tu passeras au commissariat de Colmar. Je devais y aller, mais je naurais pas le temps. Tu discutes avec le Commissaire et avec les collègues de Dalmasso. Approche informelle, plutôt quinterrogatoire en règle. Lobjectif est de les faire collaborer, pas de les braquer. Tu vois ce quils ont à dire sur notre type. Ah ! et comme tu le proposais ce matin, si besoin, dis leur quon à lIGPN avec nous, ça les forcera peut être à nous aider, nest-ce pas Karine ?
- Tout à fait. Dites-leur si ça coince que je leur passerai une petite visite beaucoup plus officielle !
- Daccord Mdame
- Je laurais bien fait moi-même Vincent, mais le capitaine vient de menvoyer un SMS, le colonel arrive et veut un topo. Je suis coincée jusquà ce soir. Et demain matin, ça risque encore dêtre la galère. Cette affaire met tout le monde sur les dents ! Si besoin, tu prends Duchemin avec toi
- Oh non, pas Duchemin, je men occupe tout seul !
- Thierry, toi aussi tu fouilles dans la vie de Jessica et de Guillaume Dalmasso, depuis ici. Tu interroges tous les fichiers que tu peux. Ah ! Et tu vois sur Ficoba, pour tassurer du paiement des fleurs. Si cest un compte joint, tu épluches aussi les dépenses de Madame. Sinon, tu trouves son compte et tu regardes. En clair, tu fouines !! Demain, tu passes à lappartement du couple et tu fouilles dans leurs papiers. Tu fouilles partout même, histoire daffiner la psychologie et la vie de Jessica et Guillaume Dalmasso.
- Je my mets tout de suite.
- Bon OK tout le monde, prochain débrief demain matin, quand Vincent reviendra. Karine, je vais voir le colonel et le capitaine et on se retrouve après ?
A suivre
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