Le Transexuel. Epilogue
Il ne fut pas question de cette aventure les jours qui suivirent. Pour chacun des deux acteurs, il était évident que quelque chose avait changé chez lautre.
Et changé dans le coupe lui même. Chacun ressentait comme une retenue chez son conjoint sans quaucun ne trouve lopportunité den parler.
Tous les deux étaient habités dun sentiment de culpabilité. Mais différent.
Pour elle, cétait le sentiment davoir perdu sa dignité de femme respectable. Elle assumait, convaincue quelle était dêtre une femme libre. Cependant, cette fois, elle ne réussissait pas à effacer les images de perversion qui tournaient en boucle dans sa mémoire. Cela avait toujours été sa force par le passé. Son mari lavait à plusieurs occasions, entraînée dans des situations perverses, quelle ne souhaitait pas spontanément (comme par exemple, des exhibitions dans des lieux publics, des soirées chaudes avec des amis), mais que par amour et par lassitude elle finissait toujours par céder et accepter. Après, elle sefforçait doublier, de faire un trou dans sa mémoire, refusant surtout den reparler. Cela avait bien fonctionné jusquà cette fameuse soirée.
Lui culpabilisait maintenant davoir manipulé son amour à son insu. Profitant de son attachement à cet ancien camarade décole. Bien sûr, il assumait son fantasme. Il navait jamais caché à son épouse son penchant de la voir se faire prendre par dautres hommes. Il restait convaincu que cétait en accord avec lamour absolu quil lui portait ! Cette fois là, son désir était tellement fort que rien naurait pu lempêcher de satisfaire son objectif, malgré les conséquences, comme de perdre lamour de sa vie. Et il soupçonnait toujours que cette folie pouvait à nouveau le submerger. Et même, à plusieurs moments, il était pris dune érection spontanée à lévocation de certaines images très fortes. Comme davoir vu les lèvres de son épouse sucer les pointes de cette femme quelle avait reconnue comme étant un homme.
Cantonnés tous les deux dans ces sentiments culpabilisant mais différents, ils nosaient en parler.
Ce qui tracassait maintenant lépouse, et quelle tentait à chaque fois refouler, cest quelle ressentait des picotements dans le bas du ventre et à la pointe de ses seins, quand des images fortes de cette soirée resurgissaient malgré elle. Elle luttait mais en vain. Pourtant, il nétait pas question quelle les laisse lenvahir.
Ils firent lamour. Plusieurs fois mais sans vraiment trouver lorgasme, indispensable à leur union. Lui avait du mal à jouir sans se nourrir dimages perverses. Elle, recherchait des caresses comme elle aime, chaudes, amoureuses, exemptes de salissures. Lui ne savait plus les lui donner.
Tous les deux réalisaient que leur couple était en danger, mais aucun ne voulait croire que leur amour était mort. Blessé seulement. Il faudrait du temps
Un soir quelle était seule chez elle, elle reçut un appel de Didier. Son cur faillit exploser quand elle reconnut sa voix.
- Bonjour ma belle, comment vas-tu ?
Elle est tellement surprise quaucun ne sort de sa bouche
- Tu es là ? Tu es seule ?
- Oui, oui ! Je suis surprise par ton appel. Oui je suis seule.
- Ah, bon ? Tu ne veux plus me parler ?
- Non, pas du tout, mais
Elle narrive pas à trouver ses mots, cest son ami qui poursuit.
- Mais, quoi ? Tu regrettes notre soirée ?
- Oui
Mais non
Enfin, je ne sais pas. Je ne sais plus.
Elle sent bien que ses réponses sont ambiguës.
- Dis-moi, vous en avez parlé tous les deux ?
- Non !
- Vous devriez. Vous faites un beau couple. Il ne te mérite pas cest vrai, mais cest un bon gars.
Elle est surprise dentendre ces mots très paternalistes de sa part à légard de son époux, alors quelle avait pourtant eu limpression quil le méprisait.
- Dis-moi ma chérie, tu serais daccord pour venir me voir ? Moi, jen ai très envie, pas toi ?
Comme elle entendait ces mots, la jeune femme sentit son ventre se nouer et ses pointes de seins se dresser.
- Non, Didier. Non, je nen ai pas envie.
- Tu réponds bien vite ma chérie. Tu aurais peur de moi ? Ton vieil ami.
- Non, je nai pas peur, mais je ne veux pas.
- Essaye de me dire pourquoi.
- Je nen pas envie, cest tout ! Et
Le silence qui suit est lourd.
- Et quoi ?
- Je suis mariée Didier, et
Elle ne peut pas finir sa phrase quand elle prend conscience quelle vient de se trahir, en utilisant une excuse vaseuse. Et lhomme au bout du fil a très bien saisi le sens caché de ces mots.
- Allons, ma belle ! Je sais bien que tu es mariée, et ce fallacieux argument veut cacher la réalité de tes envies refoulées. Je sais moi que tu as envie de tencanailler.
Le ton de sa voix signifie bien quil a saisi son trouble. Prise au piège, elle ne peut que senfoncer dans sa mauvaise foi.
- Et je suis mal en ce moment. Je nai pas le moral !
- Quà cela ne tienne, on peut attendre un peu. Et même que je suis sûr que cela te ferait du bien.
Un bruit de clé dans le couloir la fait sursauter.
- Il rentre
Paniquée, elle raccroche sans même saluer son ami. Rapidement elle prend une pose de convenance. Il vient vers elle.
- Coucou, ma chérie. Je tai entendue parler.
Effrontée, elle se surprend à mentir !
- Cétait encore une démarche pour isoler notre grenier.
Honteuse, car elle abhorre le mensonge, elle maintient sa position malgré le regard plein de soupçon que lui adresse son mari.
Il vient lui déposer un tendre baiser sur ses lèvres, puis part se débarrasser de ses affaires.
Quand il revient dans le salon, elle comprend quil va se passer quelque chose.
- Dis-moi mon amour, tu ne crois pas quon devrait se parler ?
Elle se crispe spontanément en répondant. Ça y est !
- Oui, cest vrai, finit-elle par répondre sèchement, agressive.
Aucun doute pour lui que cette agressivité illustre la tension cachée du moment.
- Tu veux sans doutes parler de la soirée chez Didier, dit-elle sèchement ?
Un silence. Il est tout penaud, sa culpabilité resurgissant. Il ne trouve rien à dire. Alors elle ajoute.
- Cette soirée, cest toi qui la voulue, et maintenant on en est réduits à tenter de sauver notre couple. Tu es content ?
Il décide de la prendre à contre courant ! Il sapproche delle tout doucement, sassoit sur laccoudoir du fauteuil et lui passe amoureusement la main sur le visage.
- Je taime. Bien sûr que je ne peux pas être content. Tu sais aussi que cela était plus fort que moi. Et peut-être que nous, non ?
Il marque une pose. Elle reste renfrognée, mais il devine quelle se détend.
- Je ne veux pas te mentir ma chérie. Je regrette de tavoir choquée, mais pas de lavoir vécu. Ça été un formidable moment de ma sexualité, de ma libido. De la notre, peut-être..
- Choquée est un bien petit mot, non ? Et puis, cela na rien à voir avec MA sexualité.
- Oui, je sais, je connais lidée que tu as de lamour dans le couple. Je partage ces idées. Mais tu sais aussi que jai deux personnalités dans ma vie sexuelle : taimer pour te faire lamour, et mabandonner dans mes fantasmes incontrôlés. Je taime, mais je sais que ce démon est en moi. Je pourrais men passer pour te garder mais je ne serais plus jamais moi-même.
Elle écoutait ses paroles en silence. En même temps elle sentait sa colère sévanouir.
- Tu sais, jai du mal à effacer ces horreurs indignes dune femme qui se respecte. Mais je dois reconnaître, et ce serait stupide de te le cacher, que jen ai ressenti, sur le moment, un très grand plaisir jamais ressenti auparavant. Oui, javoue, jai joui
et plusieurs fois.
Il nen croit pas ses oreilles. Jamais il navait imaginé quelle le reconnaitrait. Oui, il avait bien vu quelle prenait du plaisir. Oui, elle avait même pris des initiatives, comme de caresser les seins de cette femme.
En cet instant il lui venait une folle envie de la prendre dans ses bras pour la serrer aussi fort que sa passion lui demandait de le faire. Ils pouvaient enfin partager une complicité sur le plan sexuel.
- Mais tu sais, je ne veux plus revivre de tels moments. Plus jamais.
- Je te promets de faire mon possible et tu le sais.
Ils restèrent enlacés quelques minutes pour savourer le bonheur du moment présent.
Cette nuit là, ils firent lamour sincèrement, pleinement. Pourtant à aucun moment elle ne ressentit le besoin de lui parler de lappel de Didier.
Ce quelle ignore, cest que son ami est un pervers qui tire son plaisir dans la soumission de victimes pour son propre compte. Un prédateur. Il a bien compris que ce soir là que son ancienne amie avait fait éclater les barrières de ses convictions liées à son éducation. Ses complices en avaient tiré également des jouissances inoubliables et égoïstes.
Le lendemain, seule, elle se sentait bien, comme lavée de toute cette fange inadmissible hier encore. Que sétait-il passé ? La sorte de rédemption de son chéri lui donnait-elle des droits de liberté nouveaux ? Avait-elle intégré ces images fortes ?
A midi, elle ny tient plus, elle appelle son ami.
- Eh bien, tu oses me parler ?
- Je peux venir maintenant ?
- Ola, ma belle. Quel enthousiasme ! Non, pas maintenant mais à 18h si tu veux.
- Daccord, à toute à lheure.
Elle raccroche aussitôt. Elle a répondu avec son ventre, cest sûr. Elle na même pas pensé que son mari rentrait vers cette heure là ! Elle se saisit de son portable.
- Mon chéri, je ne serai pas là ce soir pour le dîner.
- Ah bon ! Et pourquoi ?
- Je vais voir Didier.
Un long silence sensuit. Elle na pas hésité.
- Tu as entendu ? Je vais chez lui.
- Tu y vas pourquoi ? Finit-il par lui demander.
- Je ne sais pas, mais jai envie de le voir.
Nouveau silence.
- Heu, il veut te voir seule ?
- Oui.
- Tu comptes rentrer à quelle heure ?
- Je ne sais pas.
- Cest lui qui ta appelée ?
- Oui, hier. Mais je lai rappelé ce matin.
- Je peux savoir si cest uniquement amical ?
- Je ne crois pas. Pas pour moi en tous cas.
Elle réalise seulement à cet instant quelle est en train davouer à son mari quelle va le tromper. Après un long silence, il lui dit dune voix tremblante :
- Fait comme tu as envie, ma chérie. Je tattendrai. Tu veux au moins me prévenir si tu ne rentres pas dormir ?
La phrase est claire, aucune ambiguïté sur ce qui lattend.
- Je vais essayer. Bisous.
- Bisous.
Elle prend à cet instant la mesure de ses pulsions, toujours refoulées. Elle a été ce quelle veut être : une femme qui décide pour elle-même. Aucun remord.
Elle passe le reste de la journée à se préparer. Elle se fait belle et se sent toute légère en quittant sa maison. Il fait beau et chaud, tout pour lui plaire. Pas un moment elle a une pensée pour son chéri.
A 19h, quand il rentre et quil se rend compte quelle est réellement sortie, il se senti mourir. Jusquà la dernière minute il avait espéré quelle aurait renoncé. Mais lévidence lui crève le cur. Puis, tenaillé par un doute, il court dans la chambre et ouvre la penderie. Oui, elle avait remis la robe quelle avait achetée pour la soirée. Alors, il seffondra sur le lit et éclata en sanglots. Il ne doutait plus en cet instant quil lavait perdue.
A ce même moment, lépouse est en train de boire un apéritif avec Didier, son ami. Ils sont seuls. Tout à lheure, Youssouff est apparu pour les servir. La jeune femme fut troublée par cette apparition. Malgré elle, les pointes de ses seins durcirent, à lévocation de ce que cet homme lui avait fait ressentir. Il lui sourit, simplement.
Dès son arrivée, ils avaient échangé un profond baiser. Elle sentit linsistance quil déployait pour lui faire comprendre quil la désirait et quelle lui appartenait. Et elle aussi le désirait. Pendant cette première heure ensemble, jamais ne fut évoqué son mari.
Petit à petit la jeune femme abandonnait ses principes déducation.
- Tu sais que jai envie de toi lui dit Didier. Mais je ne peux plus bander suffisamment. Je ne pourrais pas te satisfaire. Tu es bien venue te faire baiser non ?
Cette phrase déstabilisa la femme adultère. Mais elle se soumit.
- Oui, dit-elle en baissant les yeux sur ses chaussures.
- Alors je vais te baiser par lentremise de Youssouff.
Elle ne fit aucun commentaire. Il appela son serviteur qui entra immédiatement sans doutes quil se trouvait prêt, derrière la porte.
La jeune femme se sentit défaillir. Elle était devant son enfer.
- Ma chérie, tu vas lui montrer tes seins.
Le noir sapproche, le regard fixe. La jeune femme, assise, hésite, balance entre excitation et réserve. Mais le sexe est le plus fort. Lentement elle dégage ses épaules et laisse le haut de sa robe tomber sur ses hanches et dénuder sa poitrine. Les pointes sont tendues, fermes.
- Approche-toi Youssouff et sort ton sexe.
Lhomme sexécute et exhibe fièrement sa queue.
- Alors, ma belle, tu la veux dans toi cette bite ?
- Oui.
- Tu vas dabord la sucer.
La minute daprès, elle a embouché lorgane noir tandis quil sapplique à lui caresser les seins. Didier assiste voyeur mais ne participe pas.
- Baise-la maintenant. Dis-moi ma belle, tu sais que tu trompes ton chéri ?
- Oui, je le sais. Je le lui ai dit.
- Youssouff va te jouir dedans sans protection. Tu es daccord ?
- Oui, je sais quil est clean.
- Alors, nous allons passer la nuit ensemble, tous les trois dans notre chambre dami. Tu ne pourras rentrer chez ton cocu que demain matin.
A cette idée, la jeune femme réalise quelle franchit une étape importante dans sa vie et celle de son couple. Elle pense un moment laisser à message chez elle, mais très vite elle renonce, impatiente de se sentir prise par cette queue qui la subjugue.
Alors que son mari se morfond seul dans le lit conjugal, elle sabandonne sans retenue à ses deux amants. Elle sera prise par tous les orifices intimes. Didier arrivera à bander pour sodomiser le black alors quil sera au fond de son vagin. Elle ne sait pas combien de fois elle atteint un orgasme, ni jamais elle ne saura le nombre de fois où le black se sera vidé en elle, dans sa bouche, son vagin, son cul. Mais pour autant, jamais elle ne sentit aussi libre dans cet abandon consenti.
Au petit matin, fatiguée, elle se prépare à rentrer chez elle. Youssouff vient derrière elle, relève sa robe dégageant ses reins et dun seul coup sans quelle ait le temps de protester, il la remplit une dernière fois de sa semence. Pour lhumilier et la soumettre davantage, son ami lui enlève sa robe et la couvre dune simple chemise dhomme, trop grande, qui lui couvre à peine la moitié des cuisses. Il la laisse seulement passer un pull sur ses épaules.
Il lui impose, sublime soumission, de rentrer ainis à peine vêtue, sans lautoriser à prendre une douche.
- Ce sera ton homme qui devra faire la toilette de ton sexe. Je veux quil te voie dans la débauche que tu es venue chercher ici.
Il est 9 heures ce matin quand elle pousse la porte de son domicile. Son mari est là, debout dans la cuisine. Ses yeux rougis par les larmes, visiblement il na pas dormi. Il la contemple dans sa presque nudité. A son tour elle sent les larmes lenvahir.
Leurs regards se croisent, longtemps en silence.
- Tu veux un café lui dit-il doucement en mettant dans sa voix une immense tendresse ?
Elle va pour lui parler mais dun signe il lui demande de ne rien dire. Il la prend dans ses bras et la serre très fort.
- Je veux que tout cela cesse et que nous reprenions un nouveau départ, finit-elle par lui murmurer.
- Oui, mon amour, plus jamais je me laisserai aller à nous faire du mal.
De ce jour, une nouvelle vie sest installée dans le couple. Pleine de tendresse et de sexualité, vécue à lunisson. Elle finit par coopérer pour les fantasmes les plus doux de son mari. Par amour. De son côté il ne lui a jamais plus imposé des débauches non consenties.
Ils avaient libéré leurs libidos, ils allaient pouvoir saimer alors que la décision de fabriquer un bébé simposait dun commun accord.
FIN
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