Un Juste Équilibre
Jai lu avec beaucoup de plaisir la saga écrite par « Juste un rêve », 8 épisodes de la vie de Jade et de Nicolas de « Premiers émois » à « Lorsque le mari est candauliste, la femme infidèle est prête à tout, la suite : La surprise et la consécration ! ».
Comme beaucoup de lecteurs, jai été irrité des infidélités de Jade et de la passivité de Nicolas qui de cocu devenait candauliste.
Avec laccord de lauteur que je remercie de sa confiance, jai écrit une suite à contre-courant des épisodes précédents pour rétablir un juste léquilibre.
Avant de poursuivre la lecture, je vous conseille de lire le récit original.
Si les 8 épisodes vous rebutent un peu (ce serait dommage), contentez-vous de lire le dernier publié le 28 mars 2020, qui expliquent pourquoi Nicolas et Jade décident de rompre le silence, dont le récit que jai écrit est une variante.
Je laisse la parole à Jade qui aime tellement nous raconter comment elle prend plaisir à faire cocu son mari Nicolas.
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Le lendemain au réveil, Nico est déjà debout. Je me lève pour le rejoindre, il sactive à faire un brin de rangement. Timidement, je men approche pour lembrasser :
« - Comment vas-tu, mon Bidou ? Tu as passé une bonne nuit ?
Tu ne parles pas beaucoup ?
« - Très bien, merci ! Tu sais bien que parler nest pas vraiment mon fort, ma puce, je tai laissé un mot sur le meuble dentrée.
Effectivement, une enveloppe avec mon nom en en-tête mattend au salon. Cest avec une légère appréhension que je la récupère, quavait-il donc de si important à me dire ? Ma main tremble un peu en la décachetant :
*----
Ma puce,
Je taime fort !
*----
Quels doux mots ! Je retourne alors auprès de lui pour le prendre dans mes bras et lui dire :
« - Moi aussi mon amour, je taime fort
Pourtant, jétais bien hier avec Jérôme.
« - Alors, tu as passé une bonne soirée.
« - Très bonne, oui. Et toi, ta surprise ne t'a pas trop stressée ?
« - Un peu
beaucoup
« - Je taime mon bidou, ne soit pas fâché.
« - Comment peux-tu dire que tu maimes, après la séance que tu mas fait vivre ?
Aïe, la question qui tue :
« - Je tai toujours aimé, mon Nicolas
depuis le premier jour. Je ne pourrais pas imaginer vivre sans toi, je prends toujours beaucoup de plaisir avec toi. Avec Jérôme, cest différent, cest la nouveauté, je découvre et je sais que je lui plais. Cest un amant extraordinaire, il me fait tellement jouir. Tu las vu
Je le fais aussi pour toi, je ne tai pas obligé, cest toi qui me las demandé, tu as même lourdement insisté.
Ayant toujours Nicolas dans mes bras, je descends mes mains pour dégrafer son pantalon, je lui en glisse une dans son slip afin de me saisir de son sexe qui, effectivement, est déjà bien bandé, cela me fait sourire. Rassurée, je rajoute alors ironiquement :
« - Il me semble taimer encore plus fort maintenant que je te fais cocu pour te plaire.
« - Moi aussi, je taime tous les jours plus fort, même après cette soirée
Enfin, ne recommence pas trop souvent.
« - Excuse-moi mon Bidou
Tu es le seul dont je ne pourrais jamais me passer. Si cest ce que tu souhaites, je ne reverrais plus Jérôme
« - Mais non ma puce, fais comme tu en as envie.
Jaccentue le mouvement de branle et Nicolas commence à gémir doucement. Sa queue se fait de plus en plus dure dans ma main et sa respiration de plus en plus saccadée.
Nous tombons ensemble sur le lit, nos bouches soudées. Nicolas ma prouvé quil maimait toujours autant malgré la soirée avec Jérôme.
oooOooo
La journée se déroule banalement, comme tous les dimanches. Jai bien essayé de déceler quelques signes de changement dans le comportement de Nicolas, mais rien ne me semble anormal, cela me rassure.
Le soir venu, après avoir fait lamour comme toujours avec passion, Nicolas me fait une proposition :
« - Ma puce, jaimerais aussi te faire une surprise, je taime tant, je veux que tu sois pleinement heureuse.
« - Un surprise mon Bidou, cest gentil
cest quoi ta surprise ?
« - Je ne peux rien te dire, cest une surprise
Samedi prochain, ce sera ma soirée.
En attendant la fin de la semaine, je revois deux fois Jérôme toujours aussi fou de mon corps. Je suis transportée par sa fougue
Consciente dy être allée un peu fort samedi dernier, je nai rien dit à Nicolas, pour ne pas trop le brusquer.
Le soir, toujours attentive au plaisir de mon Nicolas et au mien, rien ne transparait de mes activités de la journée.
Mais ce soir, il a une petite forme, jai encore plus envie de lui. Une idée me vient :
« - Tu sais mon Bidou, cet après-midi, jai revu ton patron.
« - Cest vrai, il sest absenté, il ma demandé de le remplacer. Cétait donc pour être avec toi.
Je le sens frémir dans ma main, ma stratégie fonctionne, je continue :
« - Je lai suivi chez lui, Il avait une forme éblouissante. Tu men veux ?
« - Non ma puce, je sais que tu aimes jouir avec lui.
« - Cest un coquin tu sais, alors que je lui présentais mon cul pour être prise en levrette, voilà quil veut passer par la porte de derrière. Ah non je lui ai dit, cest réservé à mon Bidou.
Un petit mensonge fait toujours plaisir et ne coute rien. Leffet est immédiat. Nicolas retrouve sa forme olympique. Jarrête de parler de Jérôme, autant distiller les bonnes nouvelles.
Nicolas memmène tout doucement au septième ciel. Dans un grand élan de générosité, il profite du passage qui lui est réservé. Pour être triviale, jen prends plein le cul. Mais quel pied ! Cest le meilleur mon Bidou.
La semaine sétant écoulée, le jour de la surprise que Nicolas a prévu arrive enfin. Je suis curieuse et excitée de savoir ce que mon Bidou a imaginé.
Sortant de la salle de bain dans sa tenue préférée, je me plante devant lui, déjà sagement installé sur le canapé du salon. Il mattend en regardant la télé.
« - Je te plais ? Tu maimes comme ça ?
« - Tu es la plus belle, je taime ma chérie, installes toi dans le fauteuil. Ce soir, cest ta fête.
Je massoie, il se met à genou face à moi et membrasse langoureusement. Ça commence bien, que me réserve mon Bidou. Prenant ma tête entre ses mains, en me regardant intensément, il me propose, sur un ton doux et rassurant :
« - Sil te plaît, ferme les yeux, ma chérie
mets tes mains dans le dos.
Après un bref instant de surprise, je joue le jeu. Je ne vais pas le contrarier, pour une fois que mon Bidou prend des initiatives. Il ne faut pas décourager sa bonne volonté.
En entendant le son dun ruban adhésif, je suis un peu inquiète, et lui demande :
« - Que fais-tu ?
« - Chut
laisse-toi faire, mon cur, garde les yeux fermés, ça fait partie de la surprise. Je te promets que tu ne le regretteras pas.
En un tour de main, il me scotche alors les mains dans le dos et mes pieds aux barreaux du fauteuil. Saisissant un foulard il le noue afin de me masquer les yeux
Un peu stressée, je nen reviens pas de mêtre ainsi laissée faire, mais, je fais confiance à mon Nicolas.
Je sens sa main sur mes cuisses, elle remonte vers mon entrejambe, et découvre mon excitation naissante, je mouille déjà. Il ouvre mon chemisier, dégrafe mon soutien-gorge faisant jaillir mes seins dont il se met à sucer les pointes déjà bien dures. Mon excitation monte, qua-t-il prévu ?
« - Humm mon Bidou, jaime tes caresses,
Je sens son sexe contre mes jambes, il tient déjà la forme, la soirée risque dêtre bien coquine. Je mesclaffe :
« - Oh, quelle forme ! la soirée sannonce décidément sous les meilleurs auspices.
« - Les meilleurs ma puce, les meilleures.
Ses mains quittent mon corps, jentends ses pas qui séloignent du salon. Que va-t-il faire ? Je lattends confiante.
Je ne vois rien, sentant juste quelques frôlements. Que prépare Nicolas ? Je suis curieuse, impatiente, ne pas savoir me fait mouiller encore plus, sacré Bidou.
Cest alors que jentends une voix féminine que je ne connais pas :
« - Pourquoi lui as-tu bandé les yeux ? Tu devrais lui enlever ce foulard pour quelle puisse profiter du spectacle.
Mon sang se glace.
Anxieuse, je sens les mains de Nicolas me caresser les seins, ses lèvres sur les miennes, avant de dénouer le foulard, et là je vois une femme brune, nue, à moitié allongée sur notre canapé, qui me regarde en souriant.
« - Bonjour madame,
« -
Je reste sans voix.
Nicolas rejoint cette femme et lembrasse à pleine bouche. Il la caresse amoureusement, les seins, les fesses
avant de se déshabiller. Je vois mon Bidou bander, mais pas pour moi. Une main le branle, une bouche gourmande se referme sur son gland, mais ce nest pas la mienne.
Plein de douceur, tout en continuant à la caresser, la regardant dans les yeux, il la possède avec tendresse. Il finit par jouir dans un râle sourd et profond, libérant son plaisir tout au fond de son ventre. Lorgasme quil déclenche me brise les oreilles et me vrille le cur.
Tout à leur plaisir, ils restent serrés lun contre lautre en silence. Aucun son ne sort de ma bouche, je suis comme paralysée.
Enfin Nicolas se redresse, et me regardant :
« - Ça va, ma chérie ? Tu as lair contrariée ?
Je nose croire à ce que je viens de voir.
« - Ma puce, je te présente Maud, tu te souviens delle je pense ?
Il sapproche de moi sous le regard amusé de cet ex que javais oublié. Il membrasse amoureusement en me caressant les seins :
« - Jaimerais passer la nuit avec Maud. Tu nas rien contre, nest-ce pas ?
Je narrive toujours pas à prononcer un seul mot, sous mes yeux incrédules, ils se rhabillent en sembrassant.
Après mavoir détaché les pieds et les mains, ils se dirigent vers la porte, Nicolas se retourne en souriant :
« - A demain ma puce, jai laissé une lettre pour toi sur le bahut.
oooOooo
Le claquement de la porte qui se ferme me ramène à la réalité. Je me lève dun bond vers le bahut. En tremblant, jouvre lenveloppe, au premier mot, je blêmi :
*----
Thomas
Damien
Christophe
Gregory
Sylvain
Antonio
Fred
Alexandre
.
Azad (au « Clean », tu mas vraiment pris pour un con)
Paul (Fabienne nest pas très discrète)
Et mon patron, JEROME
Jérôme cest celui de trop, je tavais dit « pas mon patron »
Ce qui moblige aujourdhui à rompre mon silence, ton silence
*----
Je suis sonné. Nicolas tu sais, tu sais tout depuis le début ? Pourquoi navoir rien dit ? Je me laisse tomber dans le fauteuil, je suis anéantie. Où es-tu ? Que fais-tu maintenant ?
Mon téléphone minforme de larrivée dun sms : « Je taime fort, ma puce, à demain ! »
Non, je ne veux pas, Nicolas tu es à moi.
Sidérée, le regard fixe
ce nest pas possible, non mon Bidou non
et avec cette Maud
je ne quitte pas mon fauteuil de la soirée
jai dû mendormir
Au matin, je me réveille toute endolorie. Jai rêvé, un vrai cauchemar, je ny crois toujours pas. Nicolas sait tout, il ne ma jamais rien dit depuis plus de 20 ans.
Je regarde, sans la voir, la liste de mes amants établie par Nicolas
comment a-t-il pu savoir ?
Je suis partagée entre la peur et la colère. Peur de le perdre, jespère quil va rentrer, quil ne restera pas avec cette fille. Colère contre lui, contre moi, quelle conne jai été !
Lheure tourne
jai besoin de parler à quelquun.
Thomas, mon premier amant, lui saura me consoler... Mince, il a changé son numéro, impossible de le joindre.
Alors Damien
Dès la première sonnerie, sa voix résonne dans lappareil :
« - Allo ?
« - Cest
Je nai pas le temps de finir ma phrase, il ma reconnue,
« - Jade, tes gonflée de mappeler après ce que vous nous avez fait,
« - Attends, de quoi tu parles ?
« - Pauvre Thomas, il ne méritait pas ça.
Sur ces simples mots, sans plus dexplication, il raccroche.
Je ne sais plus où jen suis, de quoi parle-t-il ? Ma tête va éclater, je suis complètement perdue.
Paul, mon beau maitre-nageur, sera mon confident. Jaimerais entendre sa voix, jaimerais quil me prenne dans ses bras :
Manque de chance, cest Fabienne qui répond. Paul est en arrêt maladie, accident du travail.
« - Quest-il arrivé ?
« - Tu nas pas su ? Peu de temps avant ton départ, le lendemain de la dernière nuit que vous avez passé ensemble, il est tombé dans un escalier, double fracture de la cheville, broche, plâtre, rééducation. Il en a encore pour 4 mois avant une nouvelle opération.
Intriguée, joublie mes soucis,
« - Comment est-ce arrivé ?
« - On ne sait pas trop, il a raté une marche, cest pas de chance
Nicolas a été formidable.
« - Nicolas ? comment ça ?
« - Ben, cest Nicolas qui la aidé et qui la conduit à lhôpital, il a vraiment été très bien. Surtout après ce que tu lui as fait subir.
« -
Je minterroge, que faisait Nicolas avec Paul, il ne men a jamais parlé.
« - Il va un peu mieux maintenant mais sa cheville risque de rester bloquée, il boitera toute sa vie,
« - Oh !
Il doit se sentir bien seul, jaimerais le revoir.
« - Quand tu es partie je lai consolé. Nous sommes ensemble maintenant, ne vas pas me le reprendre.
« -
Mon Paul, avec Fabienne ? Non, je ne veux pas
Voilà que je deviens jalouse, il faut te reprendre ma vieille. La voix de Fabienne me rappelle à la réalité :
« - Au fait, tu appelais pour quoi ?
« - Rien de particulier, juste pour prendre des nouvelles. Je te souhaite beaucoup de bonheur, Paul est un bon amant, crois-moi.
Que faisait Nicolas avec Paul ? Non il na pas pu
pourtant quelle coïncidence ! Ce nest pas possible
Je suis encore dans mes songes, ne sachant plus quoi penser. On sonne. Nicolas ? non, il doit avoir sa clé
Jouvre sur un Jérôme en fureur, rouge, qui se mets à crier :
« - Bande de pervers, de dépraver, tes une belle salope avec ton mari
Je ne comprends rien, jai besoin de lui pour y voir clair. Jaimerais quil membrasse, quil me caresse, jaimerais faire lamour avec lui. Mais ce nest pas le jour.
« - Vous vous êtes bien foutus de ma gueule tous les deux
Il a tout cassé, tout cassé
« - Qui ça ? De quoi parles-tu ?
« - Ton Nicolas, de qui veux-tu que je parle. Ce salaud de Nicolas. Tout cassé, il a tout cassé.
Sans me laisser placer un mot, il repart en claquant la porte. La situation méchappe.
Effondré dans mon fauteuil, la porte souvre enfin sur un Nicolas tout sourire.
« - Comment vas-tu, ma puce ? Tu as passé une bonne nuit ?
Tu as lair bien songeuse.
Je nai même plus la force de lui faire une scène, jaimerais quil mexplique, jaimerais me réveiller.
« - Jérôme sort dici, que sest-il passé ? Il était en colère, il ma dit que tu as tout cassé
je nai rien compris.
« - Ce matin, je suis allé à la salle de sport, jai fait louverture à 9 heures, quand Jérôme est arrivé à 10 heures, il a dû faire la fermeture.
« -
« - Non, je nai pas tout cassé
Il aura juste besoin de quelques jours pour faire un peu de rangement.
« -
Que dois-je comprendre ? Qua-t-il fait ?
Anéantie, je lui brandi sa lettre sous le nez, la liste de mes amants :
« - Tu savais depuis le début ? Pourquoi ne mavoir rien dit ?
« - Ma puce, je taimais trop, javais peur de te perdre. Et plus le temps a passé, moins je pouvais te parler.
« - Et aujourdhui ?
« - Ton besoin de séduire mon patron, malgré mes mises en garde
Jai décidé que ça ne pouvait plus durer, assez de mensonges entre nous. Je commençais à perdre espoir.
Je suis stupéfaite et ne sais plus vraiment ni trop quoi faire ni trop quoi dire ? Bon, il est vrai que jai eu des doutes, mais par la suite, rien ne pouvait me laisser penser que Nicolas savait quoi que ce soit.
« - Cest vrai quavec Thomas, jétais jeune, je nai pas été discrète, mais les autres ? Comment as-tu pu savoir ?
« - La première fois avec Thomas, ça ma fait super mal tu sais. Mais lorsque tu es revenue tallonger à mes côtés, tu semblais si fragile que je ne pouvais vraiment pas ten vouloir. Nous avons fait lamour avec tellement de tendresse que je me suis dit quaprès tout, lerreur est humaine et que tu avais des circonstances atténuantes. Nayant pas vraiment assuré, je comprenais finalement que tu puisses en être frustrée.
Je nen reviens pas. Un mélange de sensations assez bizarres menvahi, jai honte, je me sens fautive, je ne parviens toujours pas à décrocher un mot. Ce que me révèle Nicolas me fait leffet dun coup de massue sur la tête, je suis incapable de lui répondre.
Quant à lui, Nicolas a apparemment beaucoup à dire. Son monologue se poursuit, il semble même soulagé de pouvoir enfin me parler :
« - Puis Damien, la balade du chien a certainement dû être plus courte que tu laurais pensé, ou bien étais-tu trop occupée pour te rendre compte de lheure qui tournait, toujours est-il que lorsque je suis revenu
Je vous ai bien épié dix minutes avant de me décider de rentrer tout en faisant le plus de bruit possible pour annoncer mon retour. Cela a été super compliqué pour moi de faire linnocent le restant de la soirée, je nen menais vraiment pas large. Comme ton infidélité ne semblait pas amoindrir lamour que tu me portais, ça ma un peu rassuré et jai fini par laccepter. Mais jen voulais à Thomas et à Damien davoir profité de la situation.
« - Pourquoi nes-tu pas intervenu ?
« - Javais peur de tobliger à choisir, je ne savais pas si tu maimais vraiment.
Attristée
, je réussis enfin à lui dire :
« - Je suis tellement désolée, mon Bidou,
« - Tu nas pas à lêtre. Je lai admis pour ne pas te perdre, autrement je serais parti
Il ma quand même fallu un moment pour laccepter, car dans un premier temps, jai plutôt été résigné, tu mas fait souffrir, beaucoup souffrir, je lutais pour ne pas te le montrer, tu étais si tendre avec moi, jétais si bien avec toi.
« - Je men veux terriblement de tavoir fait du mal. Si javais su, tu aurais dû me parler
Et les autres, Christophe, Grégory, comment as-tu pu savoir ?
« - Parfois jai eu des doutes, Quand un homme te plait, tu as le bout du nez qui remu.
« - Non, ce nest pas vrai ?
« - Je blague, mais tu viens de men donner confirmation.
Je me mords les lèvres, jen dit trop, mais bof au point où on en est. Nicolas tient à me donner des précisions :
« - Par exemple Grégory, il fallait voir comment il te regardait lorsquon le croisait dans limmeuble, un jeune-homme si sympathique et toi cest à peine si tu tournais la tête vers lui, à peine si tu lui disais bonjour. Dhabitude tu es plus gentille, tu salues à tout le monde. Un petit jeune, tu nas pas honte ? Enfin il fallait bien faire son éducation.
« -
« - Quest-ce que tu as fait comme progrès en compta, les cours particuliers y-a que ça de vrai. Grâce à Sylvain, tu as eu ton bac, je ne pouvais pas lui en vouloir.
« -
« - Mais, je nai certainement pas eu connaissance de tous
À mon tour dêtre désolé ma puce, je tai espionnée,
« - Salaud ! Comment as-tu pu ?
« - Hé, là ! Je te rappelle quand même que cest moi le cocu.
« - Ce nest pas faux
Mais quand même, ts
Me laisser stresser plus de vingt ans à lidée que tu ten aperçoives, ce nest vraiment pas sympa ! Et puis si ce que tu me dis est vrai, je ne comprends quand même pas tout.
« - Quoi donc, ma puce ?
« - Eh bien, Paul
, pourquoi cette crise de jalousie envers lui ?
« - Pour la première fois depuis longtemps, jai eu peur
Peur de te perdre
car je te sentais amoureuse. Javais le sentiment quil ne sagissait plus vraiment uniquement de sexe, ça ma paniqué.
« - Mais alors, pourquoi cette obstination à vouloir être cocu ? Pourquoi accepter ce pacte, je pensais que tu te rebellerais ?
« - Je voulais te pousser à bout, savoir jusquoù tu oserais aller, malheureusement jai vu. Jespérais que tu mavouerais tes infidélités, ou que tu tarrêterais, mais non, tu as continué de plus belle.
« - Pourquoi maintenant alors ?
« - Jérôme cétait trop. Je tai demandé darrêter, tu as refusé, me menaçant même de me quitter. Je taime ma puce, jai eu peur de te perdre avec Paul et avec Jérôme tout recommençait. Je nai eu que cette solution pour quon parle enfin.
« - Je ne taurais jamais quitté mon Bidou.
« -
Regardant à nouveau la liste, je suis de plus en plus énervée :
« - Fred, qui cest celui-là ? Je nai jamais connu de Fred, tu exagères,
« - Mais si rappelles toi, tu ne voulais plus faire la cuisine, pendant un mois, nous navons mangé que des pizzas
le beau blond qui assurait la livraison.
« -
« - Il était étudiant, et comme par magie, à la fin des congés scolaires, nous navons plus mangé de pizzas.
« - Il sappelait Fred ? tu vois javais oublié.
« - Heureusement que je suis là ma puce.
« - Il est parti sans même me dire au revoir.
« - Ce nest pas gentil ça, avec tous les efforts que tu avais faits.
« -.
« - Et Christophe, ton copain de Lycée, un soir avec des amis tu as été gênée quand nous avons regardé des photos de classes, quelques recoupements mont suffi pour comprendre. Tu es tellement prévisible. Mais dommage, je ne lai pas réussi à le retrouver, tu es restée trop peu de temps avec lui.
Un nom attire mon attention, intriguée :
« - Alexandre ? Tu ne peux pas être au courant pour Alexandre, cétait juste deux petites nuits, lors dun déplacement pour mon travail.
« - Deux petites nuits qui tont marquée, ma chérie
Cest toi qui men as parlé.
« - Quoi ? Tu es fou, je ne tai jamais rien dit.
« - Comme tout le monde, tu rêves la nuit, une fois tu étais un peu agitée, et si moi il marrive de ronfler, toi tu parles en dormant : Ah Alexandre !
« - Non ?
« - Si ma puce, sinon je naurais jamais rien su.
« -
Je nen crois pas mes oreilles, je parle en dormant, cest bien ma veine. Quest-ce que jai encore pu raconter.
« - Cest comme Azad.
« - Comment, jai aussi parlé de lui en dormant ?
« - Non ma puce, lui tu me las porté sur un plateau.
« -
« - Rappelle-toi Azad, tu ne timagines pas que je ne le connaissais pas ? Pour être franc, cétait un client assidu de la salle dans laquelle je travaillais
Jai été surpris de le voir arriver lors de notre sortie au « Clean », mais jai vite compris. Je nai dailleurs pas été étonné de tentendre gémir son prénom dans le jacuzzi, tu nes pas discrète quand tu jouis.
« -
Je nen reviens pas, je croyais quil navait pas entendu. Il sest bien joué de moi.
« - Azad, pauvre Azad, cétait un étranger tu sais.
« - Oui bien sûr et alors ?
« - Son permis de travail na pas été renouvelé, il a dû rentrer dans son pays.
« -
Et Nicolas continue :
« - Le service de limmigration est toujours preneur dinformations concernant les ressortissants étrangers qui ne se comportent pas bien avec les petites françaises naïves et innocentes.
Je suis abasourdie, ce nest pas possible. Il rajoute :
« - Je suis certain quAzad gardera un excellent souvenir de son séjour en France.
Encore sous le choc de toutes ces révélations, je ne veux pas lui laisser le dernier mot.
« - Et Maud ? Tu mavais juré ne plus la revoir.
« - Nous avons gardé contact, nous nous voyons de temps en temps.
« -
« - Pour hier, je lui ai expliqué, elle est accourue trop contente de passer cette nuit avec moi. Ce sera juste un petit écart pour nous rappeler le bon vieux temps.
« - Tu sais comme je suis jalouse, tu es à moi, je ne veux pas te voir avec une autre, hier tu mas fait souffrir.
« - Comme toi la semaine dernière ma puce, comme toi
un juste équilibre.
Le stress et la honte se changent dun coup en une bouffée de colère, je me sens abusée et trahie. Je vais répliquer, mais je sens que Nicolas ne ma pas tout dit
que va-t-il encore mapprendre ?
« - Ma puce, tu nas pas tout lu. Regarde le verso de ta liste.
Curieuse et inquiète, je retourne le papier que jai dans les mains. Ma surprise est encore plus grande, jécarquille les yeux, style le loup de Tex Avery devant une belle blonde :
*--
Lucie
Sophie
Sandra
Marie
Maud
Fabienne
Maud
. La belle MAUD
*--
« - Ma liste nest pas aussi longue que la tienne, je nai pas ton charme non plus.
En plus, il se fout de moi. Je suis atterrée :
« - Cest quoi ?... Tu mas trompé ?
« - Moi non, jai juste rétabli léquilibre. A mon tour de te raconter, je suis certain que tu vas aimer.
Jen suis beaucoup moins certaine. Mais jai cette liste sous les yeux, je veux savoir :
« - Tu te souviens de Lucie la fiancée de Thomas. Quand jai compris que tu couchais avec lui, je me suis rapproché de Lucie. Elle était bien mignonne et pas farouche. Ils devaient se marier, jespérais que Thomas lapprenne ou nous surprenne en plein ébat, mais Lucie ma devancé, elle a rompu à deux mois du mariage, les bancs étaient déjà publiés, la noce prête. Ça lui a fait un coup à Thomas, le pauvre.
« - Salaud, cétait ton pote
« - Cétait oui
Mais lui, il lavait oublié.
« - Ben mon Bidou
Et Damien, il na rien voulu me dire, tu nas pas aussi couché avec sa copine ?
« - Non avec lui je me suis bien amusé. Enfin, lui ça ne la pas fait rire, va savoir pourquoi.
Jai peur de lapprendre :
« - Tu sais que Damien est assez raffiné, beau gosse. Un soir nous sommes sortis avec sa bande de copain, il avait des vues sur une belle brune, Sophie, cela faisait plusieurs fois quil tentait de la mettre dans son lit, veinard la belle nétait pas insensible à ses charmes. Donc ce soir-là, à la fin du repas, je suis venu derrière lui et lui ai fait une bise dans le cou
oui à Damien, il a été surpris, ses copains aussi. Il se retourne et là, en riant, je lui ai roulé une pelle denfer (beurk !)
comme tu peux limaginer il na pas mis Sophie dans son lit, ni ce soir-là, ni un autre soir. Pour tous ces copains il avait changé de bord, dautant que chaque fois que jen rencontrais un, jenfonçais le clou, leur disant que « chacun fait comme il veut »
« Il faut être large desprit »
« cest sa vie dans le fond »
toujours très conciliant. Cette étiquette lui est restée collée plusieurs années, difficile de se faire des copines.
« -
Ben mon Bidou
Je nen revenais pas.
Sur la liste, un nom que je ne connais pas, attire mon attention.
« - Sandra ? Doù elle sort celle-là ?
« - Pendant nos vacances en Italie, je nallais pas me morfondre pendant que tu dévergondais le bel Antonio. Quel tempérament les italiennes ! Mais les italiens aussi je suppose
« - Tu navais pas le droit.
« - Ben voyons
« - Et Fabienne aussi !
« - Une gentille fille Fabienne, elle a su me consoler chaque fois que tu tenvoyais en lair avec Paul. Et comme elle était ta confidente, facile de savoir quand nous retrouver.
« -
La sa-lo-pe. !
Je suis sans voix, Nicolas me trompe depuis plus de 20 ans, je croyais que ça métait réservé.
Content de lui, il mannonce quil doit sortir :
« - Tu ne manges pas avec moi ? Où vas-tu ?
« - Jai rendez-vous avec mon banquier
« -
Jaccuse le coup, jai compris lallusion, cétait lexcuse de Jérôme quand nous nous sommes rencontrés la première fois.
Me laissant les bras ballants, la porte se referme sur mon Nicolas tout guilleret daller retrouver sa poufiasse, cette Maud. Jai appris bien après, quelle est mariée, mais a répondu à lappel de Nicolas, trop contente de le retrouver. Une salope qui trompe son mari ! Elle a dû trouver une excuse pour sabsenter, je la comprends, depuis plus de 20 ans je suis experte dans les excuses foireuses.
Cette discussion ma coupé lappétit. Les révélations de Nicolas me laissent perplexe, je naurais jamais pu imaginer
Que dois-je faire ?
Après réflexion et un verre de whisky pour reprendre mes esprits, jessaie de lappeler, il faut que nous reprenions notre discussion.
Son téléphone est coupé, mes messages restent sans réponse. Que fais-tu ? ou es-tu ? Avec cette fille, cette Maud
je la hais, je te hais toi aussi Nicolas. Je taime et je te hais
Ma mère
Je dois parler à quelquun, je me sens si seule tout à coup. Calme
Ne pas laffoler
On discute de tout et de rien, je lui dis que je vais peut-être passer la voir. Bisous, à un de ces jours.
Je ne sais plus vers qui me tourner, jai limpression que comme un château de cartes tout sécroule autour de moi.
Mon verre à la main, je meffondre dans un fauteuil, bien vite la fatigue me gagne
Vers 18 heures, un bruit me tire de ma léthargie, la porte souvre
Nicolas vient membrasser le plus naturellement du monde. Ma tête bourdonne, est-ce un rêve ou la réalité ?
Un peu en colère, après ce que jai appris aujourdhui, ce quil a fait à Thomas, à Damien, quil ma trompé. Et cette Maud, je ne peux pas laccepter, ma jalousie est illogique vu mon comportement, mais je suis comme ça, Nicolas est à moi, je ne partage pas.
Cest alors que je remarque des cicatrices et des bleus sur les phalanges de sa main droite.
« - Quas-tu ? Tu tes fait mal ?
« - Trois fois rien, je suis juste passé chercher mes affaires à la salle de sport et jai croisé Jérôme, il était toujours énervé, va savoir pourquoi.
Je devine son ton ironique. Je le regarde incrédule, il poursuit :
« - Enfin, son nez cassé lui donnera un petit air de baroudeur qui plaira aux dames, il aura encore plus de charme. Ce nest pas comme Paul.
Ai-je bien entendu ? Ben mon Bidou
Je limpression de redécouvrir Nicolas, jai même limpression que de parler la changé physiquement. Cest mon mari, mon homme
Il sapproche de moi, me prend dans ses bras :
« - Viens membrasser, ma cocue.
« - Non, ce nest pas beau. Ne mappelle pas comme ça !
« - Daccord, mais tu me le dis bien toi, question déquilibre
allez viens ma puce, je taime.
« - Je préfère. Mon Bidou, je taime moi aussi.
Il membrasse, je lembrasse avec la fougue de nos 20 ans, pleine dune certaine fierté de ce que mon Bidou a pu faire par amour, par amour pour moi. Je ne sais pas si je le mérite.
Quelle journée ! La soirée nen fut pas moins torride, pas besoin de vous la décrire. Nous nous sommes endormis assez tard, en essayant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller les voisins.
oooOooo
Quelques jours plus tard, je suis passée voir Jérôme à lhôpital. Quoiquen pense Nicolas, le gros pansement sur son nez ne lui donne pas encore un charme irrésistible. Ce qui ma fait rire, en faisant attention à ce quil ne le remarque pas, cest son zézaiement quand il parle, dû à sa dent cassée.
Il a compris que je nétais pour rien dans le mouvement dhumeur de Nicolas, mais jen étais la cause. Toujours très remonté contre nous, on le serait à moins, il ma prédit les foudres, quil allait nous le faire payer, quil porterait plainte
enfin tout ce quon dit sous le coup de la colère.
Je lui ai gentiment expliquer quétant mon amant, et Nicolas son employé, il aurait du mal à apitoyer les juges, plus enclin à plaindre le mari cocu.
Est-ce que mes arguments ont porté, ou est-ce la main qui jai glissé sous son drap pendant que je parlais, toujours est-il que lorsque jai entendu :
« - Ouiiiiiii !
Jai compris que Jérôme ne nous ferait pas dennui.
Après mêtre essuyée la main sur le drap, je lai quitté par une grosse bise sur le front en essayant de ne pas trop toucher son nez qui devait encore être douloureux.
Nicolas a trouvé un autre travail
Je nai plus jamais revu Jérôme.
oooOooo
EPILOGUE
Nicolas, ahah Nicolas, mon compagnon depuis vingt-quatre ans, et toujours amoureux comme au premier jour. Nicolas mon homme, mon héros, je ne pourrais jamais me passer de toi.
Voilà donc mon histoire, notre histoire à mon Bidou et à moi. Cette fameuse journée, cette mise au point, devrais-je dire, a été un réel déclic. Jaime sincèrement Nicolas, je nai aucun doute sur le fait quil éprouve les mêmes sentiments à mon égard.
Maintenant mon désir dautres bras sest atténué et seuls les siens mimportent désormais. Certes, jai bien encore eu quelques rencontres qui nont pas du tout eu la même saveur que ce que javais pu vivre auparavant
Bref, aujourdhui je suis fidèle, tout simplement parce que rien nest plus beau, plus doux ni meilleur pour moi que les bras de Nicolas.
Les relations de couple sont une chose extrêmement complexe et le juste équilibre permettant de perdurer sur le long terme est très compliqué à trouver
notre équilibre a pris des chemins détournés, mais mont fait comprendre combien mon Nicolas maimait, malgré tout
capable de tout pour me garder.
Nicolas, inutile de chercher, il ny en a pas deux, cest le seul, lunique, cest lhomme de ma vie.
Je laime à la folie.
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