Claire Fontaine
Claire fontaine
À Rennes, à lextrémité de lallée de Cancale dans le quartier Saint-Laurent, débute limpasse Malandrin. Non que cette voie soit mal famée, elle porte simplement le nom dun édile rennais célèbre de la fin du XIXe siècle, mais qui navait hélas, pas le patronyme de lemploi. Desservant deux petits immeubles de quatre étages, cette allée arborée se distingue par son calme et sa tranquillité. Claire aimait beaucoup la vue sur le parc Gayeulles que lui offraient la fenêtre de sa chambre et le balcon de la salle de séjour donnant du même côté. Elle était vraiment reconnaissante à sa mère, récemment divorcée, de lui avoir cédé cette pièce pour se contenter dune chambre moins bien exposée, quoique plus grande. En quelques foulées par un sentier piétonnier au milieu des arbres de la résidence, Claire qui pratiquait régulièrement le jogging accédait à une avenue puis au parc où elle courait entre trois quarts dheure et une heure, selon son envie et les conditions climatiques.
Un jour où elle revenait dune de ces sorties, elle croisa sa mère sur le palier de lappartement.
Ah ! Te voilà, dit cette dernière. Jattendais que tu rentres pour aller faire les courses. Ne mattends pas avant midi et demi.
Nous étions au mois daoût, il faisait beau, mais sans chaleur excessive. Claire, qui avait eu dix-huit ans début juillet, aimait bien se trouver seule chez elle, car elle pouvait se masturber tout à loisir. Ce nétait pas une fille ordinaire, il lui était difficile de se caresser dans sa chambre sans un minimum de précautions. La première fois quelle lavait fait, elle avait douze ans et elle sen souvenait encore.
Cétait au petit matin, elle se réveilla soudain dun rêve érotique intense où elle se voyait embrasser voluptueusement un garçon de sa classe qui lui glissait la main entre les cuisses. Lorsquelle ouvrit les yeux, elle saperçut que cétait sa propre main qui palpait sa vulve mouillée à travers son vêtement de nuit.
Plus tard dans la matinée :
Je ny crois pas ! Tas pissé dans tes draps ? dit assez fort sa mère en faisant le lit de Claire qui prenait son petit déjeuner dans la cuisine.
Le souvenir de sa masturbation du petit jour lui revint en mémoire et Claire balbutia en pleurnichant :
Ce nest pas ma faute, maman, je crois que jai rêvé
Je ne sais pas ce qui sest passé
Cest vrai, je tai entendue crier tôt ce matin. Bon, ce nest pas grave, tempéra-t-elle. Ça peut arriver, mais il ne faut pas que ça recommence sinon je temmènerai chez le docteur.
Nue, assise sur son lit, Claire souriait de cette mésaventure en frottant nonchalamment ses poils pubiens noirs et drus. La fente de sa chatte se mit à briller à la lumière, en raison de la cyprine que son vagin sécrétait et ses petites lèvres sécartèrent delles-mêmes. Elle alla chercher une bassine à linge dans la buanderie et la posa au sol entre ses pieds en se rasseyant. Elle sapprocha du bord du matelas et dirigea son sexe vers la cuvette.
Claire était une belle adolescente. Brune, assez grande, les yeux noisette, elle avait une poitrine, des fesses et des jambes superbes. Sa peau était sans défauts et dune blancheur extrême. Elle se laissa tomber dans son fauteuil de rotin et contempla le plafond. Était-ce le spasme voluptueux quelle venait de soffrir qui lui donnait ce vague à lâme ? Elle se demandait bien si elle était normale, si les autres filles avaient le même problème. Jamais elle ne sétait caressée jusquà la jouissance sans ces projections handicapantes et inconnues. Elle ne sétait jamais décidée à se confier à sa mère il aurait fallu lui avouer quelle se masturbait ni à ses copines qui avaient déjà fait allusion à leur propre masturbation, mais sans jamais évoquer autre chose que cyprine, orgasme et sperme pour celles qui avaient couché avec des garçons. Claire était vierge, elle navait jamais osé
Comment cela se passerait-il pour elle ? Elle lignorait. Ou alors, se rassura-t-elle soudain, cétait normal. Personne nen parlait, mais cétait normal.
Le bruit que sa mère fit en rentrant la tira de sa rêverie.
Je te rappelle que tu dois bosser ton année scolaire, fit celle-ci à la cantonade depuis la cuisine. Je sais quavec le départ de ton père, ça na pas été facile, mais cest ta deuxième terminale, noublie pas, il ny en aura pas de troisième
*
Septembre vint, les arbres de la cour du collège tiraient déjà sur le roux. Claire ne retrouva personne de sa classe précédente parmi la vingtaine délèves dont elle faisait maintenant partie. Bien sûr, elle redoublait et ses anciens camarades avaient quitté le lycée pour luniversité ou une grande école. Les recalés du bac comme elle avaient apparemment choisi un autre établissement ou étaient entrés selon lexpression consacrée, dans la vie active. Cétait donc de nouvelles têtes qui allaient laccompagner jusquà lexamen final. Elle savait bien que, passé une première quinzaine, ces inconnus le seraient un peu moins, mais au début, cétait toujours déstabilisant. Un garçon toutefois attira immédiatement son attention. Mince et musclé, les cheveux brun coupé court, il avait lair très sportif. Claire avait appris, au moment des présentations dusage, quil venait dune autre académie et se jura bien dêtre la première à lui faire visiter Rennes. Lors dune pause entre deux cours, elle le vit seul, qui arpentait la cour du lycée. Elle se dirigea vers lui et laborda en souriant :
Tu es nouveau dans la région, tu as dit ?
Oui. Avant jétais à Rouen, mais mon père bosse aux Impôts et il a été muté ici.
Je mappelle Claire et toi ?
Maxime.
Je suis Rennaise depuis ma naissance, si tu veux je pourrais te montrer la ville.
Bonne idée. De plus comme je ne connais personne
acquiesça-t-il.
Comme cest le premier jour de rentrée, les cours finissent à quinze heures, continua Claire.
Daccord pour cet après-midi, maintenant il faut que nous rentrions en classe, fit Maxime en désignant les élèves qui, groupés, réintégraient mollement le bâtiment.
Quelque temps après, Claire et Maxime étaient devenus très proches et un beau jour au lycée, entre deux cours, Maxime entraîna son amie dans les toilettes des garçons. Il verrouilla la porte et embrassa la jeune femme sur les lèvres avec fougue. Ravie de la tournure des évènements, Claire se contenta de lendroit peu romantique et ouvrit largement la bouche pour répondre à ce baiser. Elle ne connaissait du sexe des hommes que ce quelle avait vu sur des sites pornographiques, mais elle y avait appris aussi comment sen occuper. Sans cesser dembrasser Maxime, elle défit la ceinture de son pantalon et fit glisser le slip à mi-cuisse. Le pénis était tellement raide quil jaillit littéralement du sous-vêtement et Claire sen saisit délicatement. Il était chaud et ferme. Elle tâta le membre de bonne taille sur toute la longueur, sattarda sur les testicules quelle manipula avec curiosité puis caressa doucement le gland émergeant de son prépuce. Claire saccroupit pour engloutir la verge de Maxime qui ne demandait que ça. Prenant le sexe de son ami à pleine main, elle entama un lent va-et-vient tout en tétant le gland durci. Elle savait quil allait y avoir une éjaculation, elle lattendait impatiemment ; puisque ses copines prétendaient avaler le sperme, elle le ferait aussi. Le moment en effet vint rapidement et tout en poussant un gémissement, Maxime cracha un liquide séminal abondant et épais dans la bouche de Claire. Après quatre ou cinq giclées, comme elle lavait vu faire, Claire montra à Maxime la liqueur blanche qui lui recouvrait la langue puis déglutit avec bonheur. La verge débanda faiblement, une goutte de semence au bord du méat fut recueillie du bout des lèvres et Claire suça une dernière fois le gland de Maxime comme pour lui dire adieu.
Elle se releva difficilement de sa position accroupie, prit la main de son amant et la plaqua sans ambiguïté sur son mont de Vénus. Ce fut au tour de Maxime de défaire la ceinture et de baisser ensemble pantalon et culotte. Au passage, il posa quelques instants ses lèvres et la langue sur la vulve trempée de Claire. Trouvant la posture inconfortable, il se redressa et embrassa à nouveau la jeune femme qui sabandonna. Glissant entre eux une main avide à la recherche de la toison pubienne tant convoitée, il inséra deux doigts entre les petites lèvres puis remonta légèrement pour titiller le clitoris et recommença. Il caressait doucement, trop doucement peut-être pour Claire qui se masturbait plus énergiquement habituellement. Elle lui prit le poignet et termina elle-même le travail. Elle ferma les yeux, savoura ce moment, puis reconnut les prémices de lorgasme. Elle en oubliait sa particularité, celle qui lui faisait honte. Quand celle-ci lui revint en mémoire, Claire décida de se laisser aller pour en avoir enfin le cur net : normale ou pas normale ? Elle saurait.
Lorgasme était là, tapi, monstrueux, puis explosa. Claire râla soudain comme une bête blessée. Au premier jet, Maxime ne saperçut de rien, au deuxième, sa main était trempée, au troisième le jean de Claire ressemblait à une piscine, au quatrième cest la jambe du pantalon de Maxime qui recueillit tout, au cinquième, le jeune homme repoussa sa maîtresse violemment :
Mais quest-ce que tu fais salope ? Tu pisses ? Tu men fous partout ! Tes dégueulasse ! Tes complètement cinglée, je ne baise pas avec ça !
Secouée par la violence de lorgasme, Claire répondit peu après :
Mais Maxime, supplia-t-elle. Ça marrive à chaque fois, je ny peux rien, tu mas fait énormément jouir Maxime, tu es mon premier garçon. Je veux rester avec toi, tu sais.
Pas moi, tes quune chienne.
Maxime séchappa des toilettes abandonnant Claire en pleurs adossée au mur, pantalon et culotte sur les genoux.
Malgré la situation tendue, Claire et Maxime avaient eu la même idée devant les lavabos. Il nétait pas rare, tout au long de lannée, quil y ait des « combats de robinet » et quun bon nombre détudiants ressortent trempés des sanitaires. Ils saspergèrent chacun le pantalon sans se regarder et sortirent du local par une porte différente. Ils passèrent ainsi presque inaperçus déclenchant seulement quelques illades réprobatrices des professeurs et les regards amusés des élèves et des surveillants.
De retour en classe, les yeux rougis de Claire attirèrent lattention de tout le monde, mais par discrétion, personne némit de remarques. La journée fut longue pour elle qui sefforçait de croiser le regard de Maxime, mais qui lui sévertuait au contraire. Lorsque Claire fut rentrée chez elle, elle sallongea sur son lit et se remit à pleurer.
Anormale, je ne suis pas normale, je le savais. Pourquoi cette malédiction et pourquoi moi ?
Cette mésaventure eut vite des conséquences néfastes sur son parcours scolaire. La mère de Claire sen aperçut et, après plusieurs remontrances sans effet, celle-ci provoqua un soir une sérieuse discussion dans la chambre même de sa fille. Désespérée, Claire se livra en totalité, ne cacha rien, ni de ses propres caresses ni de sa brève aventure avec Maxime.
Alors, à ton avis, je suis une chienne ? Une cinglée ? Un monstre ? finit-elle en pleurant.
La pauvre femme fut abasourdie, mais nen laissa rien paraître. Elle prit Claire dans les bras et lui murmura :
Rien de tout ça ma fille, jen suis sûre. Nous allons en parler à mon gynéco.
*
Claire et sa mère étaient assises dans la salle dattente sans dire un mot. Claire avait le trac ; cétait pour elle la première fois quelle allait montrer, croyait-elle, son intimité daussi près à un étranger. Même sil en voyait défiler des dizaines par semaine, cela la gênait au plus haut point. Enfin, les deux femmes furent appelées et, à peine installées devant le bureau du médecin, la mère parla :
Nous sommes ici pour ma fille, commença-t-elle en désignant Claire qui baissait les yeux.
Elle exposa la situation et Claire rougissait à certains passages. Le gynécologue écoutait, apparemment inexpressif, et quand la mère eut fini il prit la parole.
Tout dabord Mademoiselle, je vous rassure tout de suite, puisque vous êtes vierge je ne vous examinerai pas aujourdhui. Revenez me voir seule quand vous ne le serez plus. En revanche, en ce qui concerne votre problème, sachez que vous nêtes pas unique dans ce cas et que ce phénomène est connu depuis lAntiquité. On utilise souvent le terme de « femmes fontaine ».
Claire leva vers le médecin des yeux pleins despoir. Elle nétait ni maudite, ni anormale, ni seule
Certaines femmes lors de lorgasme, continua le praticien, sécrètent via les glandes de Skène et lurètre un liquide incolore. De quelques millilitres pour la plupart, mais pouvant aller jusquau quart de litre pour dautres. Ces projections sont en général source dun plaisir intense et on parle alors déjaculation féminine. Ce liquide ne doit pas être confondu avec la cyprine, sécrétion vaginale émise par les glandes de Bartholin, qui ne sert que de lubrifiant afin de faciliter la pénétration du membre masculin.
Mais ça veut dire que je ne suis pas anormale ! se réjouit Claire en souriant et en regardant sa mère et le médecin alternativement.
Grands dieux ! Non, vous nêtes pas anormale, reprit le gynécologue, mais pour vos futurs partenaires sexuels ils peuvent aimer ou détester. Cest pourquoi je vous conseille, lors dun premier rapport, de toujours prévenir lautre personne.
Mais si ce phénomène est connu, interrompit la mère, il doit bien exister un traitement ?
Hélas non, Madame. Cest une particularité avec laquelle il faut vivre. Toutefois, je ne vous apprendrai rien en vous disant que lorgasme féminin a souvent une part de mystère pour lhomme. Aussi, une éjaculation féminine importante le rassure sur le plaisir quil procure, car il fait malgré lui le parallèle avec sa propre éjaculation.
Puis sadressant à Claire en se levant :
Quant à vous, Mademoiselle, si votre première expérience avec un garçon a été négative, vous trouverez sans doute plus tard un homme que ça ne dérangera pas, je peux vous lassurer.
Le sourire revint aux lèvres des deux femmes puis, la conversation terminée, elles prirent congé.
*
Passé cet entretien bénéfique, les résultats scolaires de Claire remontèrent notablement. Elle avait retrouvé le goût de vivre et ne regardait même plus Maxime qui dailleurs sétait trouvé une autre petite amie.
Les travaux pratiques de chimie rassemblaient deux classes et chaque poste était occupé par deux personnes. Bien sûr, les élèves avaient formé les paires depuis le début de lannée, mais cette fois-ci, la coéquipière de Claire était absente. Une jeune femme de lautre classe était dans le même cas, aussi le professeur les regroupa. Elle sappelait Manon et quand elle dévisagea sa nouvelle collègue, cette dernière comprit tout de suite quelle lui plaisait énormément. Claire était troublée, elle sattendait bien à attirer lil dun garçon un jour ou lautre, mais pas celui dune fille. Elle fit celle qui ne voyait rien jusquau jour où, dans la cour du lycée, Manon linvita chez elle un samedi après-midi. Claire accepta, mais fut surprise le jour venu dêtre seule avec son amie.
Mes parents sont partis en week-end, jai prétexté des devoirs importants pour lundi pour ne pas aller avec eux, expliqua Manon. Tu viens dans ma chambre ? continua-t-elle.
Claire avait bien remarqué une lueur lubrique dans les yeux de Manon. Ce nétait pas pour lui déplaire, cétait une belle fille de type nordique, blonde, les yeux bleus et la peau blanche. Ses mains étaient douces et ses caresses également. Dans la pièce aux rideaux tirés sommairement, Manon passa sa main sous le pull de Claire, puis sous son soutien-gorge et lui pétrit la poitrine en fermant les yeux. Claire ny tenant plus enleva son pull, défit son soutien-gorge et embrassa Manon avec vigueur. Elle sentit sa culotte se mouiller et, tandis que son amie se déshabillait, elle ôta ce quil lui restait dhabits.
Nues toutes les deux, elles sallongèrent sur le lit tête-bêche et chacune comme par instinct, plongea la langue dans le jeune sexe de sa partenaire. Si Claire arborait une toison pubienne brune et bien fournie, Manon navait que de rares poils si blonds quils en étaient presque incolores. La vulve de Manon sentait bon, sa cyprine, qui inondait la bouche et les joues de Claire, avait un goût sucré. Celle-ci savourait linstant puis soudain se souvint
Elle stoppa tout et se redressa au grand désappointement de Manon.
Je ne peux pas ! dit-elle soudainement. Je ne peux pas
Que se passe-t-il ? fit Manon interloquée. Cest la première fois ?
Claire repensa à ce que lui avait dit le gynécologue. Prévenir son partenaire oui, prévenir
Elle se lança :
Avec une fille oui, cest la première fois, mais je suis vierge et je suis différente des autres filles.
Manon la regardait sans comprendre et Claire lui raconta sa particularité, sa souffrance. Quand ce fut terminé, Manon posa la main sur la cuisse de Claire et dit en souriant :
Javais entendu parler de « femmes fontaine », mais je nen avais encore jamais rencontré. Ne tinquiète pas, jai tout ce quil faut.
Elle se leva, fouilla dans une armoire et en sortit une alèse quelle déplia. Puis elle sapprocha de son bureau sur lequel trônait un ordinateur, déplaça discrètement lécran quelle éteignit après un clic de souris. Elle rejoignit son amie qui, soulagée, les yeux fermés, attendait nue sur le lit. Manon installa le protège-matelas sous les fesses de Claire dont elle écarta et fit plier les jambes. Celle-ci offrait ainsi son sexe résigné et détrempé. Manon, à genou devant elle, enfonça sa langue tendue entre les petites lèvres et se mit à lécher lintérieur immédiat du vagin puis remonta soudainement sur le clitoris quelle excita doucement pendant cinq secondes. Elle replongea ensuite dans les douces chairs de la jeune femme pour revenir caresser le petit bouton. Après quelques minutes, Claire prit la tête de Manon entre ses mains et souffla les yeux toujours fermés :
Je vais jouir, Manon
Je vais jouir !
Manon, prévenue, se retira, sétendit sur le côté de Claire et de la main finit le travail entamé avec la bouche. Claire laissa venir lorgasme sans crainte, sans honte, avec toute la fougue de ses dix-huit ans. Elle hurla soudain en se cabrant sur le lit. Elle éjacula de sa vulve six jets incolores qui lui provoquèrent un spasme comme elle nen avait jamais connu. Lalèse fut trempée, les fesses de Claire baignant dans une flaque creusée dans le matelas par son propre poids, puis ce fut la fin.
Après une minute de pause et non sans difficultés, les deux jeunes femmes transvasèrent le contenu du protège-matelas dans une cuvette et la vidèrent dans le lavabo. Quand ce fut terminé, Manon reprit Claire dans ses bras et lembrassa avidement. Elle sallongea sur le tapis de bain, écarta les jambes et encouragea Claire :
Lèche-moi maintenant, ordonna-t-elle. Je sens que je vais partir rapidement.
Claire se mit à genou et fut ravie de sucer les grandes et petites lèvres de son amie. Elle senhardit à lui plonger le pouce dans lanus bien profondément comme elle faisait pour elle-même. Cette caresse nétait pas passée inaperçue si lon en juge par le soupir que Manon émit. Lorgasme nétait pas loin et vint subitement. La jeune femme enserra soudain la tête de Claire entre ses cuisses, alors que chaque contraction vaginale lui expulsait un peu de cyprine dans la bouche. Les fesses de Manon étaient tellement contractées que Claire ne pouvait pas retirer sa main. Enfin, Manon se relâcha, libérant le doigt et le visage de son amie.
Cétait magnifique Claire, magnifique, avoua Manon, ses grands yeux bleus dans le vague.
Tu sais, jai joui intensément aussi. Toute seule ou avec Maxime, ça na jamais été aussi fort.
Les deux filles sortirent de la salle de bains, reprirent possession du lit, se coulèrent dans les bras lune de lautre, se caressèrent, sembrassèrent et finirent par refaire lamour avec les précautions dusage pour Claire.
Ce fut vers vingt-deux heures, après avoir joui chacune cinq ou six fois, que Claire se décida de rentrer chez elle. Sa mère laccueillit froidement :
Tu en as mis du temps pour un T.P. de chimie !
Oui, cétait long et on ny comprenait pas grand-chose. Mais rassure-toi maman, jétais bien avec une copine, ajouta-t-elle en souriant.
Bon, alors cest bien. Va prendre une douche puis va te coucher. Tu as lair crevé.
*
Le dimanche, Claire nentendit pas parler de Manon et nosa pas lui téléphoner. Elle se dit que peu importait puisquelle la reverrait le lendemain.
Quand, toute guillerette, elle arriva dans la cour du lycée le lundi matin, des doigts la désignèrent de loin, des conversations sarrêtèrent, des rires fusèrent, des dizaines de paires dyeux se tournèrent vers elle. Un serrement destomac sempara soudain de Claire qui se mit à avancer comme une somnambule sans comprendre. Un garçon quelle ne connaissait pas sapprocha delle une tablette tactile à la main et la tendit à la jeune femme en riant.
Je ne savais pas quil fallait emporter un parapluie quand on sort avec toi ! dit-il haut et fort.
Il appuya sur une touche de lécran et médusée, Claire revit une grande partie de sa relation intime de samedi avec Manon dont le visage avait été, quant à lui, soigneusement flouté. Quand elle comprit que Manon lavait piégée, elle hurla de détresse, jeta la tablette aux pieds du garçon hilare et senfuit du lycée en pleurs sous les rires amusés de tous les élèves de sa classe et de Manon, dissimulée derrière un arbre.
Claire courut à en perdre haleine, parcourant les rues au hasard et parvint à lavenue François Château quelle traversa sans même se méfier des voitures heureusement rares. Elle dévala lescalier menant au quai, abandonna son sac à dos et sans une hésitation sauta dans la Vilaine. Le bruit de sa chute dans leau attira lattention dun pêcheur qui donna immédiatement lalerte. Un homme, dans une barque à moteur non loin de là, repêcha la jeune désespérée qui fut transportée, inconsciente, à lhôpital le plus proche. Les pompiers, qui avaient récupéré son sac à dos, prévinrent la mère de Claire qui, affolée, lâcha son travail instantanément pour se rendre au chevet de sa fille. Celle-ci, dans sa chambre dhôpital, avait repris conscience, mais était sous sédatif.
Linterne de service sinterposa :
Votre fille est hors de danger, Madame, mais elle a voulu mettre fin à ses jours.
Fin à ses jours
? Je ne comprends pas
comprends pas.
Nous la gardons vingt-quatre heures en observation, venez la chercher demain vers dix-sept heures. Vous pourrez rentrer avec elle et tenter den savoir plus, conclut-il en la raccompagnant.
*
Trois semaines plus tard :
Ça y est ! Jai ma mutation à Nantes, lança, joyeuse, la mère de Claire en entrant dans sa chambre.
Claire avait été arrêtée deux mois par le médecin. Ce dernier avait recommandé à sa mère de quitter la ville après avoir effectué les démarches nécessaires auprès des autorités pour effacer toute trace de la vidéo scandaleuse et porté plainte contre Manon. La société où travaillait la mère de Claire disposait dune unité de production à Nantes et le déplacement en avait été grandement facilité. Amaigrie, les yeux enfoncés au fond des orbites, Claire répondit, résignée :
Ça ne va pas arranger mon problème de fond, mais au moins je verrai du nouveau.
Claire débarqua au second trimestre dans un lycée et une classe inconnus. Les élèves laccueillirent avec curiosité ravis dune nouvelle recrue et Claire se sentit ragaillardie. De tout le restant de lannée, elle ne toléra aucune avance des garçons de sa classe. Elle passa pour une fille sérieuse et « bosseuse » et finalement on laccepta comme telle.
Dans lintimité, elle avait même cessé toute masturbation, elle ne voulait plus entendre parler de « femmes fontaine », dorgasme ou de quoi que ce fût. Elle avait relégué le sexe au dernier rang de ses préoccupations.
Mi-juillet, ses efforts portèrent leurs fruits, Claire obtint son bac mention « bien ».
*
Fin septembre à Nantes. Cupidon vous envoie sa flèche quand vous vous y attendez le moins, cest bien connu et Claire, du haut de ses dix-neuf ans, néchappa pas à cette règle. Il sappelait Thomas et était en troisième année de médecine alors quelle entamait seulement la première. Grand, brun, portant une barbe courte, il avait un semblant daccent du Midi hérité sans doute de son père natif de Marseille. Ils se sont rencontrés dans un amphithéâtre et sont vite devenus inséparables. Claire vivait cette relation toute platonique avec allégresse évitant de penser à lavenir.
Vers Noël pourtant, Thomas proposa à Claire un week-end prolongé dans un chalet en montagne, propriété de ses parents, rien que tous les deux. Lorsquil lui suggéra cette sortie, elle se mit à pleurer.
Je ne peux pas, Thomas, je ne peux pas
Mais pourquoi ? Je taime et je croyais que tu maimais. Je vois que je me suis trompé
Non, je taime aussi Thomas, affirma-t-elle en lui prenant la main, mais
Mais quoi ?
Promets-moi de ne pas me jeter comme un kleenex quand je taurai dit.
Intrigué, Thomas répondit sincèrement :
Quel que soit ton secret, Claire, jamais je ne tabandonnerai.
Claire sécha ses yeux et son nez.
Alors, écoute et ne minterromps pas sil te plait, dit-elle le regard rivé au sol.
*
La nuit était noire quand la voiture qui emportait Claire et Thomas dans les montagnes stoppa devant un chalet de bois isolé au milieu dune prairie. La Lune nétait pas de la partie, mais la vue sur la Voie lactée était magnifique.
Cest ici ? demanda naïvement Claire.
La route sarrête là, alors oui cest ici, répondit Thomas en riant.
Les deux jeunes gens grimpèrent un escalier et Thomas déverrouilla la porte dentrée. Le temps de remettre en marche le compteur électrique et dallumer un feu dans la cheminée, et le fromage à raclette grésillait déjà à côté dune bouteille dApremont. À la fin du repas, après un verre de genièvre, Thomas tendit la main à Claire et lui dit amoureusement.
Viens maintenant ! Viens, jai trop hâte.
Claire, le cur battant, se laissa conduire dans la chambre qui sentait bon la résine du bois de pin, mais aussi la fumée. Thomas sortit une alèse étanche de sa valise et en recouvrit le matelas. Il sapprocha de son amie et très doucement la déshabilla et létendit sur le dos. Il lembrassa voluptueusement, sattarda sur la pointe de ses seins, son ventre, sa toison pubienne et enfin plongea sa langue raidie le plus loin possible au milieu des petites lèvres de la vulve de Claire. Elle gémit en lui caressant la tête. Thomas lui suréleva les cuisses à laide de ses épaules, fit glisser sa langue jusquà lanus quil lécha un long moment, remonta lenfoncer dans le vagin brûlant, titilla le clitoris et refit le chemin en sens inverse. Claire, qui se consumait damour, nétait plus quun sexe, tout son être nétait quune immense zone érogène. Il lui semblait quelle aurait pu jouir sil lui avait simplement effleuré le nez. Puis, ce fut lapothéose.
Chéri, je nen peux plus dattendre. Finis, je ten prie, finis-moi !
Thomas ouvrit grand la bouche sur la vulve de Claire tout en asticotant le bouton rose. Il entendit le cri de Claire en même temps quil reçut dans la gorge le premier jet de sa partenaire. La deuxième giclée lui déborda des lèvres, il se retira légèrement, ferma les yeux et soumit son visage à cette douche féerique qui paraissait ne pas vouloir sarrêter. Claire était épuisée, son orgasme avait été extrêmement violent. Elle tira son amant vers elle et se jeta sur lui pour lembrasser et le lécher de toutes parts.
Tu es trempé, mon pauvre chéri
Cétait merveilleux Claire, encore plus que dans mes fantasmes les plus fous.
Claire rit, pleura et rit à nouveau.
À toi maintenant !
Elle se retourna à quatre pattes, offrit ses fesses à Thomas et, quand elle sentit son sexe dur sapprocher derrière elle, elle le guida vers lorifice le plus étroit. Dabord étonné, Thomas appuya son gland sur le sphincter qui, lubrifié par toutes les sécrétions, souvrit largement sous la poussée. En quelques minutes de va-et-vient, Thomas était à point. Il enfonça jusquà la garde son pénis dans le rectum de la jeune femme qui poussa un faible cri et éjacula une quantité impressionnante de sperme en une dizaine de spasmes. Lorsquil ressortit sa verge, son liquide séminal sortit de lanus et coula sur lalèse au milieu des fluides corporels de Claire.
Ils sécroulèrent tous deux sur le lit, puis après un moment :
Jamais je nai été aussi heureux, avoua Thomas.
Jallais dire la même chose, répliqua Claire en prenant son amant dans les bras.
Thomas et sa jeune amie se firent jouir mutuellement avec la main ou bien la bouche le restant de la nuit. Claire perdit sa véritable virginité un peu avant laube, à lheure où les oiseaux commencent à chanter et où les cloches trahissent les vaches paissant au milieu de lherbe humide de rosée.
Avant de sendormir paisiblement, Claire sourit aux anges et ne put sempêcher de parodier un proverbe en songeant :
« Au moins, Thomas ne pourra jamais dire Claire Fontaine je ne boirai pas de ton eau ! »
*
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!