Renouveau
Javais appris que sa compagne venait dentrer à lhôpital pour un grand moment et le savais particulièrement tourmenté par cet événement. Jadis, il avait été mon amant. Tout avait commencé lors dun weekend à la mer ou mon visible état déprimé lavait incité à sisoler avec moi et à mapporter conseils et affection. Puis je lavais ouvertement provoqué et il avait fini par se laisser séduire. Depuis, entre midi et deux, nous nous échappions tous deux du bureau et nous retrouvions tantôt chez lui, tantôt chez moi. Parfois, cétait le matin au petit déjeuner chez lui alors que sa famille vaquait déjà à ses occupations. Avant de le rejoindre, je ne pensais quà ce moment et arrivais souvent très excitée. Peu de préliminaires précédaient lacte sexuel. Dès mon arrivée, cétait brutal et rapide entre nous, toujours dans la position du missionnaire. Une fois sur trois jatteignais lorgasme discrètement soucieuse de ne laisser aucune trace sonore dans la mémoire dune voisine trop curieuse. Quant à lui, en de rares exceptions, il jouissait en hurlant sans aucune retenue ; le reste du temps, son plaisir était sans doute moins viscéral ou absent. Après quelques années, nous avions été surpris en pleine action par mon conjoint et notre histoire sétait arrêtée là
.
Ce matin-là, en me rendant chez lui, je me remémorais tous ces épisodes de notre aventure commune et, je lavoue, commençais à me sentir assez perturbée par notre toute prochaine rencontre. A peine ais-je sonné que sa porte sest ouverte et mon regard brulant a rencontré le sien pétillant de malice. Celle-ci à peine refermée, il me pressait déjà dans ses bras, labourant mon dos et mes fesses. Sa langue a pénétré ma bouche, son sexe dur sest collé sur mon ventre, mes seins se sont aplatis sur sa poitrine. Nous navions échangé aucun mot. Mon sac est tombé au sol et, en un tour de main, je me suis retrouvée nue au milieu de sa cuisine, le souffle coupé, incapable de la moindre réaction.
Le lendemain, sans lui donner signe de vie, jai quitté la ville en direction de la mer avec mes filles. Joublie en trajet nos prouesses de la veille. Mes deux filles et une de leurs amies sont là. Je me régale à lavance de ce séjour sans hommes ni contraintes domestiques. Lui, après une visite à lhôpital, doit migrer également dans un gite maritime proche du mien. Je résiste longuement au désir de le rejoindre. Un bref coup de fil de sa part ma pourtant rappelé quelques souvenirs récents. Mais mon séjour familial me comble. Baignade, soleil, frais breuvages sur des terrasses ensoleillées, soirées de jeux de société, repas en commun, complicité avec mes puces, rien ne manque, et pourtant !... Au bout de quelques jours, alors que les s sont à la plage, je ny tiens plus et me rue à sa rencontre. Le trajet est court, à peine un petit quart dheure, et pourtant je sens monter une exhalation peu commune. Je me surprends à me caresser pendant le trajet. La lumière sur la mer est parfaite à peine gâchée par quelques moutonnements immaculés qui voilent le soleil par intermittence. Je me sens honteuse de trahir ma famille et à la fois émue et ravie du choix que jai fait. Je ne doute plus quand je découvre lheureuse surprise qui se lit sur son visage à mon arrivée au port. Il accourt vers moi pendant que je gare ma voiture. Il est à lévidence aux anges.
Il membrasse chaleureusement et me serre contre lui. Il semble calme, serein ; me dit le plaisir de maccueillir ainsi
Il est occupé à écrire une courte nouvelle érotique quil me donne à lire.
Puis, les mois passent
Je me retrouve seule. Mon compagnon a quitté le nid pour une autre. Lorsque mon ami est à nouveau perturbé par une nouvelle attaque de la maladie de son épouse, il revient vers moi. Jaccepte quelques moments dintimité à son domicile. Comme ça jai limpression de voler ces précieux instants à une autre. Je me refuse dabord à linviter chez moi, à le laisser envahir mon espace, puis mes sens prennent le dessus. Dans un premier temps, il savère un piètre amant, tâtonne, essaie maladroitement de susciter mon plaisir. Puis, peu à peu, au gré des rencontres, les gestes se font plus sûrs. Il renonce à me prendre nimporte où. Au lit, il ne cesse de me manipuler : me positionne sur le ventre ou le dos, à quatre pattes, tête et genoux au sol et cul en lair, couchée sur lui à lendroit, à lenvers
Jai limpression dêtre exhibée à sa guise, en ai honte puis, peu à peu, y prends plaisir.
Lorsquil me dit des mots damour, je ne lui réponds pas. Ce nest pas de lamour que je ressens mais un simple désir dêtre ainsi bousculée jusquà en perdre le sens du réel. Ce nest pas mon amour, ni mon amant, mais un objet sexuel animé complétement à mon goût dont juse et comme il me plait. Je le voudrais à mon seul service. Contrairement à ce quil me dit, je le crains actif avec dautres et en éprouve beaucoup de jalousie. Lorsquil séloigne de la ville, je ne peux me retenir de le bombarder de SMS alors quen temps normal je mets plusieurs jours à répondre aux siens. Je veux quil mappartienne, quil sennuie à mattendre, quil soit à moi et à moi seule ! Jai investi les endroits où il est souvent comme pour les marquer de mon empreinte. Passionné de mycologie, je lai obligé à me montrer ses coins pour y laisser mon souvenir, alors que je déteste les balades en forêt. Je me suis appliquée à être adorable en pareille circonstance. Si je suis placé à côté de lui, je ne cesse de lui faire du pied lors des repas entre amis. Je lai rejoint sur son lieu habituel de vacances en famille et lai attiré dans ma couche à laube quand tous sont encore endormis.
Peut-être me trouverez-vous « sans cur », dépourvue dempathie et de tendresse. Je vous rassure, quand je regarde autour de moi je constate que cest une maladie fort répandue. Jai partagé du bien-être avec lui et, si jen ai envie, je le ferai encore. Nest-ce pas suffisant ? Il ne cesse de me dire que je décuplerais mon plaisir en « lâchant prise », en me laissant aller. Je ne sais ! Jai toujours préféré ces moments rares mais intenses où mon corps entier entre en éruption, où chaque organe sinonde de bonheur, suivi dun retour immédiat à une rationalité protectrice. Pour cela, il me faut rester un minimum en veille. Quand je réfléchis je me dis que je voudrais oser plus tout en gardant un contrôle absolu de moi-même
Quel est le risque ? Je suis sûr quil ne peut jamais sempêcher de penser à moi. Demain il sera à mes pieds
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