Vacances Sans Frontières - 02 Virage Inattendu
Le départ fût agréable, les commentaires sur la route allant bon train entre Pascal et Ève. Jean resta un moment à écouter leur conversation, en retrait. En effet, ce dernier continua de ressentir ce léger malaise ressenti dans le train que même l'accueil chaleureux de l'heureux couple ne dissipait cette impression de ne pas être à sa place, comme un intrus dans la vie privée de ces deux personnes qui l'avaient invité et reçu avec tant de naturel. Ce sentiment lui-même lui paraissait d'ailleurs déplacé au regard de cet accueil qui lui avait été réservé.
Il décida d'essayer de ne plus y penser et se focalisa sur la discussion avec ses hôtes.
Après avoir pris place à l'arrière, Jean ne put s'empêcher de constater le confort du véhicule. Attablé juste derrière le conducteur et le passager, il contemplait la cuisine, le canapé à sa droite, la télévision disposée derrière lui, le coin toilette et le coin couchette qu'il ne pouvait entièrement distinguer mais dont la surface lui semblait dépasser de loin son propre lit qui était pourtant prévu pour deux personnes.
Surpris en flagrant délit de rêverie, il n'en sortit que grâce à la voix d'Ève :
Qu'est ce qui t'arrive, tu t'endors déjà ? Lui demanda-t-elle.
Non, non, s'entendit répondre Jean, j'étais en train de regarder le camping-car. Je ne suis jamais monté dans ces types de véhicule. Je me disais qu'il est sacrément bien équipé.
Oui, nous avons installé pas mal de choses, répondit Pascal. Ève et moi sommes assez télé-maniaques et nous n'avons pas résisté. Tout à l'heure tu pourras regarder il y a aussi toute une collection de films dans le compartiment sous le lit. Nous avons même pris un lecteur DVD portable pour mettre sur le tableau de bord si tu veux... D'ailleurs nous avons pris un ordinateur pour nos photos, si tu as pris le tien.
Bien sûr, répondit Jean, et une clé USB avec, sans compter les disques durs pour les soirées cinéma s'il le faut.
Parfait, reprit Pascal, de cette façon nous pourrons partager les photos.
Au fait, si tu veux il y a une prise au-dessus de l'évier, pour ton téléphone, dit Ève.
La route continua, la conversation s'orientant sur la conduite de quelques chauffards. Ève alluma la radio et tous trois poursuivirent de discuter de sujets divers.
Au bout de presque deux heures de route, et la fatigue s'installant, Pascal proposa de chercher un endroit où se garer et ainsi passer la nuit à Baume-les Dames, près de Besançon.
Où vas tu te mettre ? Demanda Jean.
En général, répondit Pascal, nous nous posons près d'un centre commercial, le plus souvent sur des zones commerciales, des aires ou place dans le même genre. Il y a toujours des endroits pour recharger la batterie. De toute façon j'ai tout sur le GPS.
Je vais mettre la table en attendant et faire chauffer la pizza, reprit Ève, mais il faudra pousser ton sac Jean, si tu veux bien.
Oui, oui, balbutia ce dernier, un peu gêné de s'être laissé emporter au désordre. Je peux sortir les couverts ?
Volontiers, répondit Ève en souriant. Je vais te montrer.
OK, allez-y, on arrive bientôt. Mais chérie, ajouta Pascal à l'intention de sa femme, sors-nous à boire, s'il te plaît. Après tout, nous n'avons même pas trinqué au début de tes vacances Jean, si ça ne te dérange pas.
Ça me va, acquiesça ce dernier.
Le sac fût rangé et les verres tout juste sortis que Jean senti Pascal resserrer le frein à main du camping-car. Ève invita donc les deux hommes du camping-car à prendre place en sortant un panier à vin contenant divers apéritifs. Jean opta pour une vodka tandis que Pascal et Ève se versèrent tous deux une dose généreuse de whisky.
Les pizzas furent chauffées presque en même temps et les parts furent distribuées. Les convives servis en liquide et solide, tous trois s'installèrent et trinquèrent à ces vacances.
Je suis content de te voir sourire Jean, dit Pascal après avoir rempli à nouveau le verre de Jean d'une seconde rasade de vodka.
Si, répondit-elle en regardant Jean. On te sentait embarrassé, un peu coincé même. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Non, pas du tout s'enquit Jean. C'est juste que je n'ai pas l'habitude. C'est la première fois que je pars comme ça. Et puis c'est vrai que je ne vous avais jamais vu avant.
Tu veux dire que tu as eu peur de nous, s'étonna Ève ?
Non, ce n'est pas ça, répondit Jean, qui ajouta après un temps de réflexion, c'est le fait d'avoir l'impression de m'immiscer dans votre vie qui m'a gêné. C'est tellement gentil de m'accueillir comme ça et de me proposer un séjour de ce genre que ment ça m'a donné l'impression de profiter, de ne pas vous respecter.
Tu sais, répliqua Pascal, ça nous fait plaisir d'avoir quelqu'un. Si ça n'avait pas été toi, nous aurions sans doute invité quelqu'un d'autre. Et comme en plus tu n'es pas parti en vacances depuis longtemps on a pensé t'en faire profiter, c'est normal. N'est-ce pas chérie ?
Tout à fait. Tu peux te relaxer. De toute façon, tu verras que nous sommes très ouverts tous les deux. S'il y a quelque chose qui te tracasse, ne te gêne pas pour nous en parler. Après tout, c'est ce que nous faisions quand on se parlait sur internet. Il n'y a pas de différence avec ici. Tu n'es pas daccord ?
Si, bien sûr, répondit Jean, se sentant un peu honteux de ces pensées. Je suis désolé. Je sais bien que c'est un peu con mais je n'arrivais pas à me détendre. Mais bon, maintenant c'est passé, ne vous en faîtes pas.
C'est oublié, déclara nonchalamment Pascal. Bon, il serait temps de manger avant que tout ne soit définitivement refroidi, qu'en pensez-vous tous les deux.
Jean acquiesça de concert avec Ève et la pizza fût rapidement mise en pièce. Lorsque c'en fût fini Pascal sortit du frigo trois parts de tarte qu'ils avaient préparés pour l'occasion qui connurent le même sort que leurs consurs pizzas.
Il me semble que tu n'oublieras pas cette première soirée en camping-car de sitôt, je me trompe, dit-elle.
Il y a des chances oui, répondit Jean, à présent suffisamment détendu pour sourire sans forcer. La responsabilité de l'alcool n'y est sans doute pas pour rien d'ailleurs mais ce n'est pas grave. Je n'ai pas l'habitude. Ça doit se voir je suppose, non ?
Encore un petit buveur, répondit gentiment Pascal. Mais tu sais, ce n'est pas de boire beaucoup qui compte, c'est de le boire bien. Ça ne sert à rien d'être malade. On ne profite jamais jusqu'au bout sinon.
Tu sais, reprit Jean non sans s'étonner de les tutoyer pour la première fois depuis son arrivée, en fait, ce qui me gênait le plus c'est de me dire que j'allais empiéter dans votre intimité. C'est ça qui me rendait un peu mal à l'aise vis à vis de vous deux.
Je comprends, répondit Pascal. D'ailleurs c'est une chose qui t'as toujours gêné. Tu m'en avais parlé, tu te souviens ?
Ah ? De quoi donc ? S'étonna Jean.
Que tu ne savais pas comment aborder les gens...et les filles en particulier, précisa-t-il. Pourtant je ne comprends pas vraiment pourquoi tu es si intimidé. Tu serais particulièrement laid, je comprendrais mais tu es quand même un grand garçon. Qu'en penses-tu chérie ?
La même chose que toi, répondit Ève. C'est vrai que je ne comprends pas non plus pourquoi tu te disais si timide. Tu n'as pas de raison de l'être.
Ben en même temps il n'y a pas ment besoin de raison, répondit Jean. Je ne me suis jamais senti à l'aise dans ce domaine. J'en avais parlé à Pascal d'ailleurs.
Tu n'as eu personne dautre ? S'étonna Pascal. C'est donc avec elle que tu as eu des rapports.... Disons intimes ?
Ah, non pas avec elle, répondit Jean. Non avec celle-ci je n'étais allé que jusqu'au flirt, jamais plus.
Je ne comprends plus, dit Pascal qui semblait désorienté. Tu as bien eu quelqu'un d'autre à part cette fille, avec laquelle tu es sorti avant ton entrée en fac, c'est bien ça ?
Non, répondit Jean. Je n'ai eu personne d'autre qu'elle et je ne suis pas allé loin avec elle, même si nous sommes restés très bons amis d'ailleurs.
Ça c'est rare, intervint Ève. Mais alors je suis un peu perdue. Pascal m'avais raconté que tu lui avais déjà parlé dune expérience plus poussée avec une autre fille.
Oui enfin, reprit Pascal, c'est ce que j'avais compris. Tu m'avais même dit, ajouta-t-il à l'intention de Jean, que ça n'avait pas été grand chose.
Ah, balbutia Jean, rougissant violemment.
Tu lui avais menti ? Demanda Ève, le regard étonné, presque déçu, ce qui acheva de mettre Jean mal à l'aise.
Non, non répondit Jean avec précipitation, refusant de décevoir des personnes dont il se sentais si content d'être proche.
Alors il va falloir que tu m'expliques parce que, là, je suis un peu largué, poursuivit Pascal sur un ton entre la curiosité sincère et de satisfaction de se voir éclaircir le mystère.
Jean se sentait au pied du mur. Il avait soigneusement mis dans un coin de sa tête cet événement et ne pensait pas du tout qu'il aurait un jour à en faire le récit.
Comment allaient réagir ces deux personnes en découvrant ce qu'il avait fait. Il savait n'avoir rien fait de répréhensible, mais il se sentais cependant honteux car il craignait de voir Pascal et sa femme le regarder autrement une fois que cet aveu aurait été fait.
Ne voyant que faire, il opta pour le moyen le plus simple de se sortir de cette situation : dire la vérité en espérant qu'ils comprendraient.
En fait, commença Jean, j'avais espéré ne jamais avoir à en parler. Ce n'est pas quelque chose de vraiment mal mais.... Bon, en fait je suis un jour allé à Paris, voire une prostituée. C'est tout.
Tu es allé jusqu'à Paris pour aller faire ta première fois, s'étonna Ève.
Je sais que ce n'est pas très glorieux. Je veux dire de payer pour ça, poursuivit Jean. Mais voilà, je ne connaissais pas de coin chez moi. Et j'avais vu une annonce dans un magazine de rencontre. J'ai vu un numéro. J'ai appelé. Il m'a répondu et
s'interrompit-il brusquement en voyant les regards étonnés de ses interlocuteurs.
Il t'a répondu, répéta Pascal. Comment ça « il » ? C'était un homme?
Oui, enfin non, c'était un peu spécial. Je n'avais pas compris tout de suite, s'excusa Jean, catastrophé. En fait c'était un transsexuel, un genre de travesti avec une voix de femme, admit-il avec la résignation et la honte dune personne accusée d'avoir volé l'argent d'une grand-mère.
Il s'apprêtait à voir de la déception, voire même du dégout dans les regards de Pascal et de Ève. Mais il s'aperçut qu'ils semblaient curieux, attentifs. Il fût soulagé de ne voir ni jugement, ni désapprobation, ce qui l'incita à s'expliquer.
Au téléphone je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, poursuivit, Jean. Il m'a expliqué ce qu'il faisait et nous avons pris rendez-vous. J'y suis allé et... Voilà. Je ne suis pas resté longtemps. Je suis parti à peine une heure et demi après.
Un court silence suivit.
Vous savez tout, reprit Jean. Ce n'était pas vraiment un bon souvenir. C'est pour ça que je n'en parle pas trop.
Oui, en fait, ça ne t'as pas plu, ce que tu as fait avec lui, dit Ève.
C'est sûr que ce n'est pas la première fois idéale, surtout avec un homme, poursuivit Pascal. Et donc tu n'as jamais eu de femmes. Physiquement, je veux dire. C'est sûr qu'en plus la première fois, ça aurait été plus facile avec une femme. Pour la pénétration, si tu me permet de parler directement, Jean.
Oui, enfin...
Qu'est ce qu'il y a? Demanda Pascal.
Ben c'est que ça je ne sais pas vraiment, je ne l'ai pas fait, répondit Jean.
Quoi? S'étonna à nouveau Pascal.
Jean te dis qu'il n'a pas été actif, répondit Ève posément avant que n'en ai eu le temps Jean, ce qui soulagea grandement ce dernier. C'est bien ça? Ajouta-t-elle à l'intention de Jean.
Oui, répondit faiblement ce dernier.
Eh bien, on ne s'attendait pas à ça, dit Pascal. C'est un sacré secret. Si j'ai bien compris, dans tout ce que tu as fait avec lui, tu as toujours été passif. Je ne me trompe pas ?
Euh, répondit Jean, légèrement gêné, tu entends quoi pas "passif » ?
Ça veut dire, répondit Ève, que c'est lui qui t'a pénétré et que si tu as eu des préliminaires, et il y dû en avoir, je pense, c'est surtout toi que lui a fait une fellation.
Ou... oui, avoua Jean, le regard bas et troublé du ton naturel employé par le couple pour aborder ces questions.
Hé, ce n'est rien, pourquoi baisses tu les yeux de cette façon ? Demanda Pascal. Nous ne te jugeons pas. Tu as le droit d'avoir des expériences. Ce n'est certainement pas nous qui te ferons une leçon de morale.
Absolument, poursuivit Ève. Ça ne nous choque pas le moins du monde. La seule chose un peu embêtante c'est que tu n'en aies pas gardé un bon souvenir.
En même temps, vu le contexte ce n'est pas très étonnant. Un prostitué transsexuel c'est quand même un peu glauque.
Oui, c'est vrai, reprit Jean. À vrai dire c'est pour ça que je suis parti. Je devais rester la nuit mais je suis parti au bout d'un peu plus d'une heure.
Mais est-ce que tu as aimé ce que tu as fait au moins ? Demanda Pascal. Tu as aimé faire l'amour avec un homme ?
Oui, répondit Jean, un peu mais je ne suis pas gay. Je n'ai jamais regardé d'hommes dans la rue et je suis beaucoup plus attiré par les femmes, poursuivit-il, l'air catastrophé.
Nous n'avons jamais dit le contraire tu sais, le rassura Ève. Tu sais, une personne peut aimer avoir des relations sexuelles avec des personnes du même sexe sans nécessairement avoir envie de vivre une relation amoureuse, tu sais.
Bien entendu, reprit Pascal, répondant au regard de Jean qui s'était tourné vers lui. Après tout nous pouvons bien lui dire, chérie ? Ajouta-t-il à l'intention de sa femme.
Oui, vas-y mon cur, lui répondit-elle avec un sourire à l'adresse de Jean.
Bien, reprit Pascal. En fait Ève et moi sommes un couple libertin. Tu sais ce que ça veut dire je pense. Ça veut dire, poursuivit6il avant que Jean ait le temps de répondre, que nous aimons tous les deux avoir des relations sexuelles avec d'autres couples ou des personnes seules de temps en temps. Mais ensemble, le plus souvent, rarement chacun de notre côté.
Et nous sommes aussi tous les deux bisexuels, ajouta Ève. Donc il nous est déjà arrivé à tous les deux de faire l'amour avec une ou plusieurs personnes du même sexe, moi avec une autre femme et Pascal avec un autre homme. Donc tu vois nous ne jugeons pas ce genre de choses. On s'aime tous les deux mais nous aimons prendre parfois un peu de plaisir autrement. C'est pour ça qu'il ne faut pas te sentir gêné avec ce genre de choses. L'important est que tu y aies pris du plaisir. Ça a été le cas ?
Oui, un peu, répondit timidement Jean. Le faire n'était pas désagréable, c'est juste tout le reste, l'endroit, la personne, enfin tout ce qu'il y avait autour qui était glauque.
Oui, on te comprend, répondit Pascal. Bon, il est peut-être temps d'aller se coucher, dit-il en regardant sa montre. On va te montrer ou te changer et où tu vas dormir, d'accord Jean ?
Ce dernier acquiesça et tous trois se levèrent. Sa montre affichait à présent 0h35. Après s'être changés en vitesse, Ève lui montra comment déplier son lit qui se trouvait en fait être le plafond de la cabine du camping-car et semblait bien assez grand pour faire dormir deux personnes. Jean installa les draps et la couverture ainsi que les oreillers puis il monta se coucher tandis que le couple était quant à lui grimpé sur le lit surélevé qu'il avait entrçu plus tôt. La tête du lit semblait être dans le fond du véhicule.
Lumières éteintes, ses hôtes se glissèrent dans leur lit et Jean se mit sur le dos, s'apprêtant à s'endormir, étrangement calme malgré les confidences faîtes à ces inconnus.
Il balaya ces pensées perturbatrices, comme si le fait de leur avoir dévoilé ses actes passés était la chose la plus naturelle du monde. Il se mit doucement à s'endormir, laissant ses pensées vagabonder comme à son habitude.
Il fut alors tiré de son endormissement par de légers soupirs et des mouvements provenant à n'en pas douter du lit de Pascal et d'Ève. Soudain tiré de son sommeil naissant, il tendit l'oreille et entendit alors des chuchotements et des gémissements étouffés.
Jean se figea instantanément, comme pour vérifier que ce qu'il avait perçu n'était pas le fruit d'un rêve naissant mais craignant cependant de tourner la tête dans ce même but.
D'autres soupirs se firent alors entendre dans lesquels ils reconnût la voix d'Ève, mêlée au chuintement léger des draps ainsi qu'à des sons humides très étouffés.
Jean ne bougea plus. Tout son être semblait ne se résumer à ce moment qu'à son ouïe au travers laquelle il percevait les indices lui faisant deviner ce qui se passait à quelques mètres de lui, dans le lit de ses compagnons de camping-car.
Ève poussa de nouveaux soupirs, plus fort auxquels s'était mêlés ceux encore légers de Pascal. Puis des bruits humides de firent de nouveaux entendre qui arrachèrent cette fois quelques gémissements légers à Ève.
Jean resta un temps immobile, incapable de vraiment réaliser qu'il entendait un couple s'apprêter à faire l'amour un à peine quelques mètres de lui. Cette pensée lui provoqua une vague de chaleur dans le corps et il sentit la sensation connue de son sexe s'alourdissant, s'érigeant à mesure qu'il devinait plus distinctement les gestes caressant de Pascal et de sa femme. D'autres gémissements, plus forts, clairement audibles cette fois, lui parvinrent et Jean se prit à se demander s'ils n'avaient pas oublié sa présence, quoi que cette hypothèse lui sembla aussitôt absurde.
Et si le couple était en train de faire l'amour sciemment devant lui, se dit-il. Oui, ce serait bien possible au vues de la conception de l'amour et du sexe qu'ils semblaient partager. Cette idée acheva d'exciter Jean dont le pénis avait atteint sa pleine proportion. Il sentait son membre tressauter au rythme de son envie et son méat suinter les premières gouttes d'un plaisir auquel semblaient déjà goûter le couple non loin de lui.
Tout doucement, pour faire le moins de bruit possible, Jean approcha sa main de son sexe et l'empoigna par-dessus son caleçon.
Soudain, un bruit plus fort se fit entendre, provoqué par le couple qui semblait se retourner. Jean tourna la tête de côté et vit Pascal, éclairé par le réverbère brillant au-dessus le carré vitré du toit ouvrant, se placer derrière Ève, tous deux recouverts par le drap à peine jusqu'à la taille.
Jean vit cette dernière se cabrer en gémissant pendant que son mari l'étreignait. Puis il put distinguer leurs mouvements réguliers.
Les yeux rivés sur le couple, la main caressant lentement bien qu'avec plus d'insistance son sexe devenu plus volumineux que jamais, Jean était à l'affût de chaque gémissement, de chaque mouvement, et il sentit bientôt l'odeur fauve, chaude du couple se répandre jusqu'à lui tandis que les gémissements se transformèrent en cris et que les mouvements du couple prirent un rythme quasi frénétique.
Dans une ultime accélération, il entendit Ève et Pascal gémir de concert tandis que lui-même ne pouvait davantage empêcher sa main de passer dans son caleçon et d'empoigner son sexe pour se caresser ainsi franchement. Cependant il continua à faire le moins de bruit possible pour éviter d'attirer l'attention.
Le calme revenu, il entendit des murmures qu'il ne parvint pas à percevoir clairement puis il vit Pascal se redresser puis, après avoir enfilé ce qu'il prit d'abord pour une robe de chambre mais qui était en réalité un peignoir sombre aux reflets brillants, le vit s'approcher de son lit.
Jean, pris de panique mais ayant eu le temps d'ôter sa main, ferma les yeux dans une tentative ridicule de mimer un sommeil léger.
Jean, entendit-il murmurer la voix de Pascal près de lui, Jean ?
Qu'est-ce qu'il y a ? répondit ce dernier, feignant le sommeil troublé d'une voix bien trop affirmée pour être crédible.
Je pensais bien que tu ne dormais pas, poursuivit Pascal. J'espère que nous ne t'avons pas trop dérangé. Tu n'es pas fâché ?
Non, non il n'y a pas de problème, ça ne m'as pas dérangé.
Tu nous as écouté, pas vrai ?
Non, non, ce n'est pas ça. Je n'ai pas vraiment eu le choix en fait, mais je veux dire que je ne veux pas vous déranger.
Ne t'en fais pas tu ne nous as pas dérangé du tout. Après tout tu nous as entendu : que tu sois présent ne nous as pas gêné. Et tu sembles également avoir apprécié d'ailleurs, ajouta Pascal en jetant un regard sur le membre encore gonflé de Jean rendu visible par le drap.
Euh...répondit ce dernier, gêné.
Ne t'en fais pas, c'est normal, le rassura Pascal. Tu peux continuer si tu veux, après tout. Tout ce que nous voulions, c'est être sûr de ne pas t'avoir embarrassé. Sur ce, je retourne me coucher. Bonne nuit et à tout à l'heure.
D'accord. Bonne nuit, répondit Jean sans avoir le temps de dire autre chose.
Jean s'empressa donc de fermer les yeux et s'endormit assez vite, tant d'évènements inattendus ayant eu raison de lui.
Le matin vint assez vite.
Comme à son habitude, Jean se réveilla tôt et vit que le couple dormait encore, Pascal et Ève tournés l'un vers l'autre. Il se tourna vers sa montre, non loin de son oreiller. Elle affichait 10h05. Il espérait que le couple se réveillerait bientôt car il n'aimait pas particulièrement attendre dans son lit le réveil d'autres personnes. Et il était en réalité impatient de savoir quels autres imprévus, à l'instar de la veille, l'attendaient encore.
Il se rendit brusquement compte que ses co-voyageurs semblaient discuter à voix basse, en dépit de ce qu'il avait cru au premier abord.
Il vit alors Pascal et Ève se lever tous deux et se prépara à faire de même lorsqu'il s'aperçut que les deux conjoints s'approcher de son lit.
Bonjour, Jean, lui dit Pascal.
Bien dormi ? Poursuivit sa femme. Le lit a été confortable ?
Oui ça a été, répondit-il. Je me lève tout de suite.
Euh, en fait nous n'allions pas vraiment nous lever, lui dit Ève. Nous avions autre chose en tête, mais il nous a semblé que ce serait mieux de te prévenir. Pascal m'a parlé de ce que tu faisais hier soir pendant que nous faisions notre petit câlin, Ajouta-t-elle.
Jean sentit le rouge lui monter au joues, ce qui sembla ne pas échapper à Ève.
Ne sois pas gêné. Tu sais bien que ça ne nous choque pas, poursuivit-elle. Seulement nous en avons discuté tous les deux.
Et nous avons pensé, la coupa Pascal, que c'était juste un peu idiot que nous nous fassions plaisir dans notre coin et que tu en fasses de même en nous écoutant dans le tien. Tu ne penses pas ?
Euh, je ne sais pas, répondit Jean, se sentant idiot mais incapable de dire autre chose.
En fait nous nous sommes dit que, comme nous avons tous les deux envies de recommencer ce que nous avons fait hier soir, si tu le voulais, au lieu de nous écouter d'ici comme tu l'as fait cette nuit, tu pourrais venir avec nous, proposa Pascal.
Enfin à côté de nous deux, poursuivit Ève. Après tout tu nous as entendu et même un peu regardé hier soir, d'après ce que m'a dit Pascal, en train de prendre du plaisir. Comme ça tu pourras prendre le tien devant nous également. C'est quand même mieux de ne pas se cacher, tu ne penses pas ?
Oui, sans doute, répondit Jean, complétement pris au dépourvu devant l'incroyable de la situation. Mais je vais vous gêner, je n'oserai surement pas venir. Vous voulez que je vienne maintenant ?
Maintenant, oui, ou pendant que nous serons en train, répondit Pascal. En fait tu viens quand tu en as envie, du moment que tu ne prends pas ton plaisir dans ton coin.
Si ça te gêne vraiment de venir maintenant, tu n'as qu'à venir une fois que nous serons installés, dit Ève.
Mais je ne sais pas si je saurais choisir le moment, pour ne pas vous gêner, balbutia Jean.
Nous te dirons de venir, comme ça tu seras sûr. Ça te va ?
Ou...oui. D'accord, dit Jean qui sentit une légère excitation remonter dans son bas-ventre.
Bon, donc nous allons dans notre chambre et nous t'appellerons dans quelques instants, dit Pascal d'un ton d'une affaire entendue en enserrant langoureusement la taille de sa femme qui se lova contre lui. À tout de suite.
Jean resta couché pendant que le couple qu'il n'avait pas quitté de yeux remonta sur leur lit dans un bruit d'étreinte et de caresse. Il n'avait pas eu son mot à dire dans les évènements qui allaient l'amener à regarder un couple de personnes rencontrées physiquement pour la première fois la veille en train de faire l'amour. Ou plutôt, se dit-il en lui-même, il n'avait pas cherché à dire un mot, Pascal et sa femme étant allé au-devant de ce qui était en fait son désir.
Oui !! Jean savait parfaitement, comme ce couple l'avait sans doute deviné, qu'assister à leurs ébats après avoir été si excité la veille par les gémissements et par l'odeur pour la première fois perçue était une chose qu'il désirait, qu'il espérait.
Aussi décida-t-il de se laisser guider et de faire ce qu'ils attendraient de lui se dit-il tandis que de nouveaux Ève gémissait sous les caresse de son mari.
N'osant toujours pas tourner la tête, par respect de leur bon vouloir, des règles du jeu qu'ils avaient tous deux fixé, il sentit cependant son sexe se gonfler, sa respiration s'accélérer. Il porta à nouveau doucement sa main à son entrejambe, dans un contact furtif pour ne pas perdre pied et éprouva comme à son habitude le contact de son membre durci par la situation tandis que de nouveaux soupirs, dans lesquels il reconnut la voix de Pascal, se firent entendre clairement, sans souci de se dissimuler.
Jean ferma les yeux et laissa très doucement ses doigts glisser le long de son sexe, sans en effleurer l'extrémité malgré le désir qu'il en éprouvait, et entama un lent, très lent mouvement de va et vient du bout de l'index. Comme la veille, les soupirs laissèrent rapidement place à des gémissements qui se firent très vite plus intenses, les bruits du draps plus vifs et pressants.
Une dizaine de minutes à peine après qu'il se fut allongé, il entendit soudain le bruit du couple se redressant sur le matelas suivi d'un gémissement rauque d'Ève lorsque Pascal la pénétra en soupirant de satisfaction. Les gémissements se firent alors au rythme des mouvements réguliers de Pascal mêlé au grincements légers du matelas puis se ralentirent brusquement.
Tu peux venir maintenant, appela Pascal d'une voix qui parut à Jean étonnamment naturelle.
Ce dernier se leva, cherchant maladroitement à dissimuler son érection plus que visible sous le tissu ample de son caleçon qui arborait une tâche ou avait à nouveau commencer à s'écouler les premières perles de son désir. Jean descendit de son lit, parcourut rapidement la distance qui le séparait des marches de l'échelle qui lui fallait monter pour venir sur le lit de ses co-voyageurs.
Il grimpa et se trouva face à Pascal, lequel enserrait la taille de sa femme qui lui tournait le dos tout en arquant le bassin à la rencontre des mouvements de hanches de son mari. L'une des mains de Pascal était posée contre le bas-ventre de sa femme, sous le drap tandis que l'autre main caressait sa poitrine par dessous sa nuisette. Ève répondait à ses appels en serrant la main posée sur son mont de vénus tandis que l'autre, posée sur les hanches de Pascal, l'encourageait à poursuivre ce mouvement aimé. Tous deux sur le côté, croisèrent le regard de Jean et l'invitèrent à s'allonger près d'eux.
Jean s'installa, prit appui sur un oreiller et resta ainsi un moment près du couple qui avait repris leurs mouvements et dont les gémissements reprirent de nouveau à moins d'un mètre de lui. Durant un instant, il se contenta de les regarder, leurs regards plantés sur lui malgré les vagues de plaisir qu'ils semblaient tous deux savourer.
Puis, comme pour l'encourager, leurs yeux convergèrent sur son bas ventre où jamais son sexe n'avait été plus vibrant, presque animé. D'une main hésitante, il se mit à se caresser au travers le tissu, comme il l'avait déjà fait. Les mouvements de Pascal devinrent soudain plus intenses, plus profonds, plus affirmés, relevant alors sans retenue la nuisette de sa femme, laissant voir sa poitrine ferme secouée et les pointes érigées, pincées par une main plus avide de caresses. De son autre main, il se mit à descendre vers les cuisses d'Ève sans se soucier davantage de dissimuler leur intimité sous le drap.
Encouragé par leur propre nudité, Jean extirpa également son sexe durci, le gland saillant et luisant de sécrétion hors de son caleçon et l'empoigna à pleine main dans une caresse soutenue et aussi régulière que celle du couple qui accéléra du même coup son mouvement de va et vient dans une recrudescence de halètements et de gémissements.
Soudain, le corps tout entier d'Ève se cabra, comme secoué de spasmes tandis qu'elle gémissait, les mains caressant celles de son amant tout en maintenant ses yeux rivés dans ceux de Jean. Pascal poussa également un cri rauque et étreignit la poitrine de sa femme tandis que la violence de leur orgasme les emportait tous les deux.
Jean se sentit un peu stupide, ayant l'impression de ne plus être à sa place de nouveau, et baissa les yeux tandis que son sexe, un instant plus tôt raide et gonflé, perdait de sa superbe. La main d'Ève vint soudait effleurer son épaule.
- Que t'arrive-t-il ? Lui demanda-t-elle en souriant doucement. Continue à te toucher, prends ton plaisir
comme nous.
En entendant ces mots, le sexe de Jean se remit à gonfler et celui-ci se mit à nouveau à se caresser fermement, dun mouvement ample et d'un rythme soutenu, mais sans toutefois réussir à retrouver l'excitation qu'il avait ressenti un instant plus tôt.
La main d'Ève quitta un instant son épaule, puis revint pour se poser sur son bras qui imprimait toujours sa main à le délicieux va et vient de sa caresse. Puis la main de la femme descendit le long de son avant-bras pour se poser sur sa main et effleurer du bout de l'index le méat suintant les premières gouttes d'un plaisir maintenant imminent. Ève prit alors le poignet de Jean, ôta la main de ce dernier pour en prendre la place sur le sexe du jeune homme. Elle se mit alors à le caresser d'une main douce main vive, caressant vigoureusement le gland luisant et glissant de secrétions puis descendant le long de ce jeune sexe qui reprit tout à coup tout son volume.
D'un geste sûr, souple, expert, elle masturba le sexe de Jean qui, croisant le regard de cette femme souriante, rassurante et si voluptueusement désirable, se laissa complétement submerger par la sensation si délicieuse de cette main sur son intimité. Il croisa le regard de Pascal qui souriait également, bienveillant, tout aussi rassurant que sa femme.
C'est bon, pas vrai ? Lui dit-il. Tu vas bientôt venir ?
Ne te retiens pas, dit Ève. Prend ton plaisir entièrement.
Sur ces mots, Jean ne fut plus capable de se retenir et son sexe éjacula plusieurs longues giclées qui retombèrent sur son ventre, puis s'écoulèrent sur la main de sa bienfaitrice qui contempla son plaisir, le sourire aux lèvres. Son regard se tourna vers son mari qu'elle embrassa amoureusement tandis que sa main continuait d'extraire le plaisir du corps de Jean.
Bien, si nous allions prendre le petit déjeuner, dit Pascal d'un ton naturel.
Tous trois se levèrent et s'habillèrent avant de se diriger vers le coin cuisine.
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