Compiègne : Sur La Route De Vincennes (Épisode 6)
De retour chez sa mère, à Senlis, et après avoir été débarquée en toute hâte par Phil et Yves, à cause du retard, Virginie se pressa pour se doucher et se changer avant que Bob narrive pour la ramener sur Vincennes.
Bob ignora du tout au tout de la journée de sa belle, ce jour-là. Il la croyait chez sa copine Murielle, à Chantilly comme elle le lui avait dit. Bob arriva. Virginie reconnut le bruit des roues de sa voiture sur les gravillons qui tapissait lavant-cour.
- Cest lui ! se disait-elle dans sa tête et dans sa précipitation à être prête avant quil nentre.
Cétait N., la mère de Virginie, qui ouvrit la porte de la maison à Bob. Cette femme de 50 ans sur laquelle il avait fantasmée deux trois années plus tôt. Bob était venu chercher sa fille qui désirait plus que tout épouser un jour car il faut que je vous dise, Virginie en dépit de ses petits défauts et de ses talents de menteuse était une fille formidable aux multiples qualités.
Bref, après quelques instants et quelques échanges protocolaires avec sa belle-mère, Bob emmena Virginie vers Vincennes, rejoindre lappartement de la rue du Midi dans lequel ils eurent emménagés tous les deux voilà quelques temps.
Dans cet appartement, déjà, Virginie avait fait un trio avec Bob, et Olivier. Virginie aimait beaucoup Bob. Il lui donnait ce que beaucoup dautres autres ne lui donnaient pas : de lamour, beaucoup damour ; de la sécurité, financière et, physique aussi car, si Bob nétait pas un monsieur Muscleman, pour rien au monde il naurait laissé quelquun lever le petit doigt sur sa copine chérie. Et puis, Bob, était son premier ; lamour de sa vie. Dans la voiture quil la conduisit à Vincennes, sur lautoroute A1, Virginie repensait ainsi à toute sa vie : les premiers émois avec Bob, les premiers frissons. Sa première fellation avec lui et
sa toute première fois.
En parallèle, elle pensait à cette journée folle passée sur la route entre Compiègne et Senlis avec Phil à larrière dune voiture, et Yves qui conduisait.
- A quoi penses-tu ? lui dit soudainement Bob.
- Hein, quoi ? (Virginie était dans ses pensées)
- A rien, je ne pense à rien, ajouta-t-elle.
- Tu es sûre ? ajouta Bob, car tu mas lair bien pensive.
Bob ne se doutait absolument pas du casting que venait de passer sa belle. Elle avait, depuis quelques temps déjà, pris lhabitude de lui mentir en lui cachant quelques pans de sa vie.
- Ça sest bien passé ta journée avec Murielle ? ajouta Bob.
- Hein, quoi ? répondit Virginie, toujours rêveuse.
- Ta journée avec Murielle ? répéta Bob.
- Ah, oui ! répondit Virginie, feignant de ne rien dire. « Murielle ? Ah oui, Murielle ! » sexclama-t-elle.
- Elle a perdu son chat ! ajouta Virginie.
- Quoi ? rétorqua Bob.
- Elle a perdu son chat. Sapristi quil sappelait. Il est mort écrasé par une voiture.
Cétait encore un gros mensonge que la belle racontait à Bob. Virginie se disait quelle devait sauver sa peau. Il était hors de question pour elle de tout avouer à Bob. Il avait beau avoir lesprit ouvert et être plutôt tolérant, elle savait cependant quelle était allée trop loin sur le coup. Elle ne cessait de lui mentir, sen rendait compte et en avait des remords. La belle sétait prise dans un engrenage quelle ne contrôlait plus. Elle ne savait plus, tout simplement comment sen sortir.
Dans la voiture, elle repensait alors aux bons moments passés avec Bob. Leur tout début, au lycée. Les vacances passées ensemble, les sorties, les cinés, les restos, les amis. Elle avait oublié cette vie saine et amoureuse pour une vie, sinon faite de débauches, faite de luxure et de grivoiseries.
Elle repensait aussi à tous ces instants de tendresse passés avec Bob. Elle ne savait plus où elle en était, tout simplement, ni quoi faire. Partir ? Rester ? Tout avouer ? Ne rien dire ?
Que faire ?
Dans la voiture, Bob voyait que sa belle était tourmentée. Une larme coulait des yeux de Virginie le long de son visage. La belle était triste et avait des remords, ayant dans son cur limpression davoir tout gâcher. Tout devenait si lourd tout dun coup.
Bob vit Virginie pleurer. Il ne dit rien et regarda sa belle pleurer tristement. Il aurait voulu sarrêter sur le bas coté de la route et la consoler, cherchant à comprendre ce quil nallait pas, pour laider, mais cela était trop dangereux : Bob était sur lautoroute en direction de Paris ; il ne pouvait pas sarrêter sans se mettre en danger et par la même occasion mettre en danger la vie de sa chérie.
Le voyage se fit dans le silence. La solitude de Virginie donnait écho à la lourdeur des sentiments de Bob. Lambiance était très particulière.
Arrivés à Vincennes, Bob était aux petits soins pour sa belle. Il lui ouvrit même la portière. Dans les escaliers qui mènent à leur appartement, il la soutint par le bras. La belle était comme abattue, accablée par ce lourd secret quelle gardait en elle.
Dans lappartement, Bob lallongea délicatement avec la plus grande attention du monde, sur le lit, la déchaussant sans lui faire de mal ; lembrassant tendrement sur le front comme pour lui dire :
« Mes pensées sont avec toi ».
Cétait leur langage de jeunesse, les années lycées, les années merveilleuses.
Virginie, exténuée, sassoupit aussitôt. Elle ressemblait à La Belle au Bois Dormant, de Disney, lorsque cette dernière est sur le point dêtre embrassée par son prince charmant. Une belle image, trouva Bob.
Bob laissa Virginie sendormir tranquillement, comprenant quelle avait besoin de beaucoup de repos. Sitôt sorti de la chambre, il appela N., la mère de Virginie pour dire quils étaient bien rentrés. Il demanda cependant à N. si la journée sétait bien passée pour Virginie car précisa-t-il, il lavait vue pleurer dans la voiture, sur le chemin du retour pour Vincennes. N. assura que oui, tout sétait bien passé, précisant que sa fille avait passé la journée chez sa copine Murielle. Bob ninsista puis sen alla se coucher un peu plus tard, seul, dans la soirée. Lui aussi se posait beaucoup de questions.
A suivre
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