Clorinde, Ma Colocataire (11)
Eh ben, voilà ! On a la chambre à côté de la leur.
Comment tu sais ça, toi ?
Il nous a donné la 114, le type. Et la seule clef quétait pas au tableau, cétait la 112. Donc
Elle est allée sinstaller en direct dans le fauteuil en face du lit.
Que je sois aux premières loges pour vous regarder faire.
Et on a tendu loreille.
Il ne se passe rien.
Mais si ! Écoutez bien !
Effectivement. Le matelas grinçait. En petits couinements feutrés.
Oui, ben eux, ils perdent leur temps en préliminaires, cest le moins quon puisse dire.
Ça sest presque aussitôt accéléré. Emballé. La fille a gémi. Et crié comme une perdue.
Clorinde y est allée de son petit commentaire.
Ou bien cest la première fois quils font ça ensemble ou bien il y a longtemps quils se sont pas vus. Ça a été expédié en tout cas. Vous avez même pas eu le temps de vous déshabiller.
Elle a suggéré.
Vous devriez le faire. Parce quils vont recommencer. Ils vont ment recommencer.
Il sest passé une dizaine de minutes. Et puis
Tiens, bingo ! Quest-ce que je disais !
La fille a haleté un plaisir longuement suspendu que jai accompagné dune main résolue, en en épousant au plus près les méandres, les pleins et les déliés. Jusquà la tonitruante explosion finale qui ma, moi aussi, libéré. En interminables et abondantes giclées blanches.
Clorinde a quitté ma queue des yeux.
Jai cru que vous alliez crier, vous aussi, à un moment.
Cétait à deux doigts.
Jai bien vu.
Tu te les pas fait, toi !
Non. Ce que je voulais, cétait tout bien observer et écouter. Dans tous les détails. Ça maurait parasitée de me le faire. Mais peut-être ce soir. En y repensant. Sûrement même.
À côté, ça a bougé.
Attendez ! Écoutez !
Ça a paisiblement parlé.
Cest fini. Ils se rhabillent.
On est allés se poster, côte à côte, à la fenêtre.
La vlà !
Dun pas décidé, sur le trottoir.
Elle va où, à votre avis ?
Peut-être bosser
Ou bien retrouver son mari. Ça lexcite, si ça tombe, de courir vers lui pleine du foutre dun autre. Parce quon na pas entendu deau couler, ce quil y a de sûr.
On la perdue de vue.
Ils reviendront peut-être.
Sils doivent se revoir, ce sera sûrement ici, oui, il y a toutes les chances.
Même jour, même heure ?
On vérifiera, cest facile. Faudra aussi essayer de voir la tronche quil a, le type. Et tâcher de savoir où elle va, elle, après, quand elle le quitte.
On sest éloignés de la fenêtre. Elle ma regardé me rhabiller.
Je sais pas pourquoi, mais je sens quon va faire tout un tas de découvertes plus passionnantes les unes que les autres, nous deux.
* *
*
Un texto. De Martial.
On lavait oublié, celui-là !
Vous, peut-être ! Mais pas moi.
Ce qui veut dire ?
À votre avis ?
Que tu te rends délicieusement et discrètement visite en pensant à lui. En imaginant ses regards fous de désir qui te parcourent tout partout encore et encore. Jusque dans tes moindres recoins. Et que ça te met dans tous tes états.
On peut rien vous cacher, à vous. Bon, mais il dit quoi, ce texto ?
Que je suis un salaud. Que je lui avais promis de tout faire pour lui arranger le coup avec toi, que le temps passe et quil voit rien venir.
Cest vrai, ça ! Faudrait peut-être lui donner un os à ronger.
Tu veux que je linvite ?
Après avoir préparé un peu le terrain avant, oui.
Cest-à-dire ?
En lui donnant une photo de moi. Dénudée. Et en lui disant que vous lavez prise en douce. Sans que je men rende compte. Du coup, quand il viendra manger, il pourra plus penser quà ça. Tout le temps quil sera là.
Il y pensera même avant. Et il fera pas quy penser.
Oui, ben ça, évidemment !
Et jen connais une autre que lidée quil fait pas quy penser mettra en appétit.
La seule chose que je me demande
Cest ?
Ce quil vaut mieux que je lui montre. Pas tout, ça, cest sûr. Quil puisse imaginer. Et espérer en voir plus. Mais quoi ? Si vous deviez me voir, vous, quest-ce que vous préféreriez ? Les nénés ou les fesses ?
Jai déjà tout vu.
Oui, non, mais ça, je sais bien. Mais imaginez que vous deviez me découvrir. Pour la première fois. Sans savoir comment je suis faite. Des deux vous choisiriez quoi ?
Je serais bien en peine. Jaurais trop envie et des uns et des autres.
Oui, bon. Va falloir que je décide toute seule, quoi !
Jai finalement photographié les deux.
On choisira après.
Dabord les seins.
Elle sest allongée de tout son long sur le canapé, a fait mine de dormir profondément. Et jai mitraillé. De dehors. À travers la baie vitrée. En plans larges. En plans rapprochés. Avec le visage. Sans le visage. Je men suis donné à cur joie.
Et puis les fesses quelle a tenues bien serrées. Fermées.
Faut pas trop lui en donner non plus. Pour une première fois
Elle a longuement hésité.
Opté pour les seins.
Ça, cest sûr. Mais laquelle ?
Elle a fait défiler.
Il en faut une où on voit ma figure. Quil aille pas se servir de mes nénés en imaginant que ce sont ceux dune autre.
Alors ça, il y a pas le moindre risque.
Oui, oh, avec les mecs, on sait jamais. Bon, mais celle-là ! Allez, celle-là ! On va pas y passer la soirée.
Je lui envoie ?
Ah, non, non ! En mains propres vous irez lui remettre. Que vous puissiez voir ses réactions. Et me raconter
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