La Directrice De Cabinet (2)
Hortense se Saintbrieux regarda son agenda. A dix heures, elle devait se rendre à une réunion sur le traitement de leau. De nouvelles normes européennes simposaient, malgré une résistance des usagers et de certains élus, craignant à juste titre une augmentation des prix et une absence de retour sur le retraitement de certains produits imposés. La jeune femme avait potassé le sujet et une fois de plus, il serait difficile de la prendre à défaut.
Son chauffeur vint la chercher, et trois quarts dheures plus tard ils atteignirent la salle municipale mise à disposition pour cette réunion. Hortense salua les élus locaux et prit place sur lestrade, assise à une grande table. Une bonne centaine de personnes était présente, preuve de limportance du sujet.
La réunion commença, avec lexposé du représentant du ministère de lagriculture. Un exposé technique et très policé, passant rapidement sur certains points pouvant prêter à polémique. José Moralta, adjoint au maire de sa commune était présent à cette réunion parmi lauditoire. Il écoutait attentivement. Balayant la table des intervenants, il remarqua la femme brune, droite sur sa chaise. Lovale de son visage lui paraissait familier sans quil puisse dire où il lavait vue. Près dune heure plus tard, la parole fut donnée à la représentante du Préfet. Elle prit la parole pour rappeler le contexte réglementaire, le sérieux des études effectuées par un laboratoire indépendant, lavis éclairé des experts. José tendit loreille. Malgré lutilisation du micro, la voix lui rappelait confusément quelque chose.
Après deux heures de présentation, la place fut laissée à la partie questions-réponses. José leva la main. Il avait besoin dun éclaircissement sur la date de mise en application du traitement, les textes semblant se contredire. Lanimateur donna la parole à la Directrice de Cabinet. Elle fit reformuler la question. José se leva et reposa la question.
Hortense avait pris cette habitude, afin de gagner quelques secondes, de refaire poser la question.
La réunion allait se terminer. José continuait à se demander où il avait pu voir cette femme, mais rien ne se raccordait dans sa tête. Un ou des chaînons manquaient. Il fallait quil puisse la voir de plus près. Plus aucune question nétant à lordre du jour, la séance fut levée. Retenu un instant par un collègue, il ne put que constater que la Directrice de Cabinet était partie rapidement.
Hortense était troublée. Pour la première fois, elle se retrouvait en présence dun de ses amants anonymes. Et bien quelle ait prise toutes ses précautions, elle ne souhaitait pas que lhomme puisse sapprocher delle. Dès la fin de la réunion, elle sesquiva, saluant rapidement, et demanda à son chauffeur de la ramener.
Sur le chemin du retour, Hortense repensait à la dernière soirée sur laire de parking. A sa soirée de débauche. A cette pratique du sexe sauvage où elle se servait des hommes et leur prélevait leur liquide séminal. Ce liquide séminal qui ne lui servait à rien puisquelle était stérile. Elle ferma les yeux, repassant le film de sa soirée, et son étreinte sauvage ave lhomme aux cheveux bruns. Son instinct lui demandait dêtre prudente, de ne pas commettre de faute risquant de la démasquer. Jusquà présent, cela avait plutôt bien fonctionné depuis la première fois.
La première fois
cétait il y a
. cinq ans
.
Elle se relevait douloureusement de sa séparation survenue deux ans plus tôt et qui lavait dévastée.
A lissue de la réunion, Anne, sa secrétaire demanda à lui parler dans son bureau.
« Madame, je vous prie de mexcuser de vous en parler mais jai été un peu
. disons surprise
.. de vos paroles tout à lheure. Il y avait de la colère et une forme de
violence. Et nous avons été plusieurs à le remarquer. Quest ce qui se passe ? Vous voulez men parler ? » Hortense regarda Anne. Elle sépancha alors, racontant lhistoire dans son entier. Des larmes finirent par couler sur ses joues. Depuis, les deux femmes avaient sympathisé, un lien sétait tissé entre elles. Anne était divorcée. Rentrant un soir chez elle plus tôt que prévu, elle avait surpris son mari et sa meilleure amie dans une position laissant peu de place à limagination. Une histoire vieille comme le monde... Elle aussi avait haï son mari. Et tout le genre masculin en même temps.
Un soir, Hortense était allée dîner chez Anne. La conversation tourna sur la sexualité. « Anne, tu as des amants de temps en temps ? » lui demanda Hortense. Anne réfléchit avant de répondre. « En fait, oui. Cela marrive. Mais je ne veux pas daprès.
Anne regarda Hortense et lui dit « Je ne vais pas en boite non plus. Je vais te choquer mais
as-tu entendu parler du dogging ? » « Du quoi ? non jamais » « Et bien le dogging cest faire lamour dans un endroit public où tu rencontres des partenaires venus de tu ne sais pas où. Tu connais laire dautoroute du Viaduc ? Et bien je vais là-bas. Cest à cinquante kilomètres dici. Et cest...très agréable » Hortense regardait son amie avec incrédulité et lui demanda des explications. « Et bien, je vais là-bas, je marrête à lécart. Généralement des hommes viennent voir autour de la voiture et sil y en a un qui te plait tu le rejoins. Sinon, tu restes dans ta voiture. Ça te dirait de maccompagner ? Tu ne serais pas obligée de participer. Tu pourrais juste regarder. Je sais que tu ne diras pas oui ce soir, réfléchis-y. moi jai prévu dy aller vendredi dans 10 jours. Ah, et puis bien sûr, il faut être habillée sexy pour attirer le regard. »
Le soir, Hortense pensa que son amie était folle, que cétait bien trop risqué et quelle nétait pas assez accroc pour aller se vendre au premier offrant. Il était hors de question quelle laccompagne. Elle nétait pas une fille légère. Ni une putain.
Pourtant, le fameux vendredi, Hortense était assise à côté dAnne quand cette dernière arrêta sa voiture à lécart sur le parking de laire du Viaduc.
Anne alluma le plafonnier et retroussa légèrement sa jupe sur ses cuisses. Quelques minutes passèrent. Soudain, deux ombres se matérialisèrent devant la voiture et se séparèrent. Un homme sarrêta à la hauteur de la portière gauche, se baissant pour regarder à lintérieur de lhabitacle.
Elle perçut un mouvement sur sa gauche. Anne sétait soulevée sur son siège et avait retroussé sa jupe jusquà laine, dévoilant son string noir. De lautre côté de la vitre, un blondinet, sans doute âgé de moins de trente ans, souriait à la jeune femme. Anne lui fit un signe de tête. Le blondinet se recula pour laisser la jeune femme sortir du véhicule. Hortense regarda le couple se former et sunir, se collant lun à lautre et sembrassant à pleine bouche. Un grattement à la fenêtre lui rappela son admirateur. Lhomme avait sorti son sexe et le caressait lascivement. Hortense le regarda. Depuis combien de temps navait-elle pas vu un sexe masculin ? Dautant que celui-là était de belle proportion et commençait à se raffermir, stimulé par le regard de la jeune femme. Lhomme la regardait, attendant un signe delle. Elle remonta doucement son pull fin, lui dévoilant sa poitrine moulée dans un soutien-gorge en dentelles. Il semblait apprécier et lui sourit, lui faisant signe dôter son pull. Après un instant dhésitation, elle lui obéit. Il avait légèrement accéléré le rythme de sa masturbation. Hortense lui fit comprendre quil devait lui aussi enlever son gilet. Elle se prenait au jeu. Lhomme se retrouva torse nu. Il était musclé, son torse était glabre. Mutine, elle fit comprendre quelle voulait quil se débarrasse de son pantalon. Elle eut bientôt devant ses yeux le corps intégralement nu de lhomme et ne pouvait détacher son regard du sexe à présent dressé. Lui, la regardait avec envie. Elle semblait paralysée. Il ouvrit doucement la portière. Hortense sursauta mais semblait incapable de lempêcher. Des sentiments contradictoires luttaient en elle. Ayant entièrement ouvert la portière, il sapprocha de lhabitacle. Il tendit une main qui emprisonna doucement son sein, le caressant avec tendresse. Ses doigts sinsinuèrent sous la dentelle et trouvèrent le têton érigé quils agacèrent doucement. Sa deuxième main fit de même avec lautre sein. Hortense avait le sexe bandé de lhomme à quelques centimètres delle. Elle perdait pied. Elle tourna la tête du côté de lautre couple. Anne était dépoitraillée, la jupe relevée sur ses reins. Son string avait été enlevé et le blondinet fouillait son sexe avec sa main tandis que lautre caressait les fesses féminines. Anne de son côté branlait le sexe avec conviction.
Hortense sentit que lhomme attrapait ses mains et la tirait vers lextérieur. Elle voulait résister mais son corps ne lui obéissait plus. Elle se retrouva debout face à lhomme. Il lattira contre lui et approcha ses lèvres des siennes, la serrant contre lui. Elle sentait son désir pulser contre son ventre. Il passa ses mains dans son dos et dégrafa son soutien-gorge. Baissant la tête il baisa ses seins, mordillant les pointes hypersensibles. Ses mains ne restaient pas inactives, descendant le long du dos, trouvant la fermeture de la jupe qui tomba à terre. Il saccroupit, la délesta délicatement de sa culotte, posa ses lèvres sur la vulve brûlante, la pénétrant avec sa langue. Remontant la bouche, il agaça le clitoris. Il la lécha un bon moment puis la releva, appuya sur ses épaules pour lui faire comprendre ce quil voulait. Elle emboucha la virilité tendue. Dès lors, elle lâcha prise. Elle navait plus quune envie : baiser, jouir.
Cela faisait
trop longtemps quelle navait pas eu de plaisir. Cette verge tendue, au gland décalotté quelle avait sous les yeux, elle le désirait en elle. Elle le pompa avec délices, lécha, suça, parcourue la longueur du cylindre avec la pointe de sa langue, malaxa les bourses pleines. Elle sentait que son sexe mouillait comme rarement. Elle voulait continuer à jouer avec sa bouche mais en même temps la voulait en elle. Elle se releva delle-même, prit appui sur laile de la voiture et cambra les reins. Elle se retourna et le vit. Il coiffait son sexe dun préservatif. Il sapprocha et, guidé par sa main, approcha son mandrin de la vulve. Il promena le gland sur lentrée. Ce fut elle qui dun coup de rein en arrière sempala. Il resta un court instant en elle puis entreprit un va et vient, dabord lent, senfonçant jusquà la garde, puis de plus en plus rapide. Elle se délectait de cet assaut après deux ans dabstinence.
Elle vit Anne sallonger sur le dos sur le capot de la voiture. Son partenaire se plaça entre les cuisses écartées, releva les jambes de la femme sur ses épaules et la pénétra dun coup. Anne poussa un long cri haletant. Proches lune de lautre, les deux femmes subissaient les assauts virils de leurs partenaires. Hortense distingua plusieurs silhouettes qui regardaient les deux couples. Cette vision, loin de la révolter lexcita davantage. Elle entendait le claquement du ventre de son partenaire contre ses fesses. Elle tourna la tête vers les voyeurs. Tous avaient sortis leur sexe et se masturbaient, profitant du spectacle proposé par le quatuor. Ils prirent le regard dHortense pour une invite et sapprochèrent. Ils se disposèrent de manière à se repaitre du spectacle de ces deux belles femmes baisées en public. Hortense fixa lun dentre eux des yeux, le regard perdu dans le sien. Derrière elle, son partenaire donnait désormais de violents coups de rein désordonnés, preuve de limminence de la joute. Elle sentit la boule de feu la dévorer. Hurlant son plaisir dans un cri interminable, elle jouit longuement, entrainant léjaculation de son partenaire. Anne la suivit quelques instants plus tard. Le blondinet arracha son préservatif et éjacula sur son ventre à longs jets crémeux. Il nen fallut pas davantage pour que les voyeurs arrosent le sol de leur foutre.
Les deux femmes reprirent lentement leurs esprits. Elles étaient seules. Elles retrouvèrent tant bien que mal leurs affaires, se rhabillèrent et rentrèrent. Le trajet du retour fut silencieux, chacune couvant béatement son plaisir.
Hortense prit régulièrement lhabitude de ces sorties nocturnes. Mutée il y a trois ans, lune de ses premières recherches fut de se renseigner sur les lieux de rencontre. Lhéritage de lappartement de sa tante lui permit de sécuriser son activité.
Et donc aujourdhui, pour la première fois, elle sétait retrouvée en présence dun de ses amants anonymes. Certes, sa métamorphose lors des sorties la rendait méconnaissable mais elle avait bien vu que lhomme la regardait avec attention, cherchant où il avait pu rencontrer cette femme qui visiblement lui rappelait quelque chose.
Sans doute dans deux jours laurait-il oubliée mais elle devait se montrer prudente. Très prudente.
Au même moment, dans sa voiture le ramenant chez lui, José Morabla se demandait où il avait rencontré cette femme. Il avait le sentiment quelle avait précipité son départ après avoir bien vu quil la dévisageait avec insistance. Comme si elle voulait éviter quil lapproche. Il réfléchissait. Il ne trouvait pas. Quelque chose clochait. Il était tenace. Il trouverait
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