Clorinde Revient! (4)
Elle ma rejoint dans ma chambre, sest allongée à mes côtés, appuyée sur un coude.
- Vous trouvez pas ?
- Quoi donc ?
- Que cest plus comme avant nous deux. Comme avant que je parte.
- Comment ça ?
- Ben, on discute pareil, ça, oui. On sentend pareil. Mais on fait plus tout un tas de trucs érotiques sans arrêt tous les deux. Cest comme si on avait perdu le fil.
- Suffit de le renouer. Je demande pas mieux, moi.
- Et moi, donc ! Bon, mais allez alors ! On reprend les choses là où on les a laissées quand je suis partie. Vous vous rappelez ce quon a fait le dernier soir ?
- Si je me rappelle ! Comment jaurais pu oublier un cadeau dadieu pareil !
- Cétait quoi ? Quest-ce qui sest passé ? Dites-le ! Jai trop envie de vous lentendre dire.
- Jai rendu visite à ton petit minou damour avec ma langue. Et tu as aimé. Beaucoup.
- Ah, oui, alors ! Comment cétait trop bon ! Souvent jy ai repensé là-bas. Presque tous les jours.
- Tu veux quon le refasse ?
- Oui. Oui, mais avant, ce que je voudrais, cest que vous vous fassiez couler en me regardant. Cest trop bon vos yeux sur moi quand vous vous faites venir.
Et elle a retiré son grand tee-shirt de nuit. Elle sest adossée à la tête de lit, a allongé les jambes, les a un peu écartées.
- Là !
Je me suis déshabillé. Installé nu face à elle.
Ses seins. Si délicieusement seins. Aux pointes rosées légèrement dressées. Ses yeux aux reflets dorés. Ses yeux dans les miens. Son fendu à découvert. Légèrement entrouvert sur ses dentelures nacrées. Mes doigts sur moi. En lent va-et-vient. Bien à fond. Ses yeux sur moi. Plus vite. Ils se sont embués. Ses jambes le long de mes hanches. Douces crénelures. Tendres anfractuosités. Plus vite ma main. Plus vite. Ça a perlé entre ses cuisses. Encore plus vite. Elle sest ouverte au large. Offerte. Et jai giclé pour elle.
On sest à nouveau allongés.
Et puis elle sest redressée. Elle ma jeté un coup dil en bas.
- Elle est toute attendrissante, toute recroquevillée maintenant comme ça.
Elle a rampé jusquà elle.
- Je pourrais la faire regrimper, hein, si je voulais
Son souffle dessus.
Elle a ri.
- Tiens, rien que den parler et davoir les yeux dessus, ça la reprend déjà. Ah, si ! Si ! Elle soubresaute, regardez !
Elle y a déposé un petit baiser. Tout au bout.
- Comment ça lui fait de leffet ! Cest fou, ça ! Et tiens, je vais vous dire un truc. Parce que je peux tout vous dire à vous. Ou presque. Même ce qui se dit pas dhabitude. Cest plein de fois là-bas, aux USA, que jai imaginé que je vous plantais les dents dedans quand je jouissais. Peut-être que je vous le ferai pour de bon un jour, qui sait ? Mais pas trop fort quand même. Si vous voulez, bien sûr. Mais vous voudrez. Vous voulez toujours tout ce que je veux. Vous adorez ça, me faire plaisir. Bon, mais allez, à propos de plaisir, justement
Elle sest confortablement installée dans les oreillers, sest glissé un coussin sous les fesses.
- Chose promise
Jai posé ma tête sur son ventre. Jai cerné son nombril de tout un tas de petits baisers. Je suis descendu. Plus bas. Lentement. Encore plus bas. Jusquau bord supérieur de lencoche. Jy ai séjourné un peu. Je men suis éloigné. Jai dérivé vers la cuisse. Que jai doucement mordillée.
Elle a soupiré. Gémi. Elle a plongé ses doigts dans mes cheveux et ma doucement ramené vers elle. Vers son fendu. Que jai longuement lissé. De mes lèvres. De ma langue. Dont jai tournoyé, suçoté le bouton. Je me suis gorgé de ses liqueurs, enivré de ses senteurs. Un petit coup de langue rapide sur son petit trou froncé. Un autre. Elle a gémi plus fort. Tendu ses fesses vers moi. Jy suis revenu. Jen ai exploré les abords, assiégé patiemment lentrée. Tenté obstinément den forcer le passage.
- Cest bon. Cest trop bon.
Elle sest soulevée. Elle a haleté. Elle a crié. Jai tendu la main vers elle. Elle la saisie. Et elle a refermé les dents dessus. Sur la bande de chair entre le pouce et lindex. Elle a serré. Et son plaisir a déferlé.
On sest blottis lun contre lautre.
- Jamais personne mavait encore fait ça
Là, à cet endroit-là, avec sa langue. Jamais.
- Et ça ta pas déplu, on dirait.
- Ah non, alors !
Le cri du cur.
Elle a brusquement froncé les sourcils.
- Faites voir ! Votre main. Faites voir ! Ah, oui, quand même ! Jy suis pas allée avec le dos de la cuillère. Et ça saigne en plus ! Ça vous fait mal ?
- Cest rien. Cest pas grave.
Elle la portée à ses lèvres.
- Mon pauvre amour ! Je vous en fais des misères, hein ! Mais il y a des choses, il y a quavec vous quelles sont possibles.
* * *
Le lendemain, quand elle est rentrée de sa journée de travail, elle arborait un sourire ravi. Et ce petit air mutin que je connais si bien.
- Oh, toi, tas des trucs à me raconter.
- Plein ! Comment je vais me plaire dans cet hôtel, moi, je sens ! Bon, mais par quoi je commence ?
- Par le début.
- Le petit déjeuner alors
À la 212, je mattendais à le trouver encore en train de senvoyer en lair, le couple. Comme la veille. Mais non, elle était toute seule, la femme. Elle ma souri. Et elle a attaqué demblée. « On ta pas trop choquée hier au moins ? » Jai fait signe que non. Non, ça mavait pas choquée. « Il me semblait bien aussi. Et même
ça ta pas déplu, avoue ! Non ? Parce que tu serais une sacrée petite coquine, toi, que ça métonnerait même pas
» Et elle ma fait un petit clin dil. Jai pas eu le temps de lui répondre quoi que ce soit parce quà ce moment-là le type est sorti de la salle de bains. À poil. Et avec une de ces triques ! Il a foncé droit sur le lit. Sans soccuper de moi. Comme sil mavait pas vue.
- Et tu tes allègrement rincé lil
- Un peu, oui.
- Un peu ? Alors là, je suis bien tranquille !
- En attendant comment elle a couiné ! Et lui aussi à la fin. Une espèce de grognement de bête sauvage qui nen finissait pas. Ah, ça les excitait que je sois là, ça, cest sûr
- Et pas toi peut-être de les regarder faire ?
- Si ! Si ! Bien sûr que si ! ment, attendez
Je suis pas en bois, moi !
- Peut-être que, la prochaine fois, ils vont vouloir que tu participes
- Jy ai pensé, oui. Mais elle dit que non, Lucie. Que cest juste quils veulent quon les regarde. Je verrai bien, nimporte comment !
- Et le Stephen ?
- Oui, oh, lui ! Pareil. Il ma complètement ignorée. Mais bon, je men fous ! Il y en a plein, des mecs. Alors si jai envie
- Et le patron ?
- Il est trop marrant, lui. Et attendrissant, même. Si, cest vrai, hein ! Parce que, même quil veuille pas que ça se voie, ça le déborde de partout comment je lui fais de leffet. Et dune façon que ça te donne envie de lui faire plaisir finalement. Parce quil y a des types, tu supportes pas leur regard sur toi. Il te salit. Mais il y en a dautres, comme lui, là, cest plutôt flatteur. Il madmire tellement. Et cest sincère, tu sens. Alors à moi, ça me coûte rien de lui offrir un peu de plaisir. Ça lui illumine ses journées. Qui sont dun terne, si ty réfléchis bien. Surtout quand tu vois la bonne femme quil se traîne, le pauvre !
- Quelle bonne Samaritaine tu fais !
- Moquez-vous !
- Et donc ?
- Et donc
Et donc en nettoyant les verres, je me suis penchée en avant sur le bac.
- Ce quil a apprécié, jimagine
- Ah, ben ça ! Il sest régalé, oui ! Vous auriez vu ses yeux ! Ils étaient pleins de reconnaissance. Alors je vais pas marrêter là du coup. Demain je sors le grand jeu. Je mets mon pantalon rouge. Celui qui me moule tout au plus près.
- Ça promet !
- Oh, pour ça, oui. Bon, mais cest pas tout. Je vous ai gardé le meilleur pour la fin.
- Le meilleur ?
- Oui. Vous devinez pas ?
- Je vois pas, non.
- Vous êtes trop, vous, dans votre genre. Lucie
- Eh bien, quoi, Lucie ?
- Faites bien linnocent ! Vous lui avez tapé dans lil à Lucie. Et pas quun peu. Dès quon arrive à avoir deux minutes pour discuter toutes les deux, elle me chante tant et plus vos louanges. « Non, mais comment il est sexy, ce type ! Et puis ce regard quil a ! Tes sûre quil a personne ? Mais cest du gâchis ! Et toi ? Il te tente pas ? Tu las là, à portée de main. » Mais non ! Comme je lui ai déjà dit, nous deux, cest autre chose. Cest pas le truc de cul banal. Ce qui larrange bien. Parce que la voie est libre comme ça. Voilà. Vous savez à quoi vous en tenir maintenant. Elle demande que ça. Alors si le cur vous en dit
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