Clorinde, Ma Colocataire (12)
Vous lavez vu, Martial ?
Je lai vu, oui.
Alors ! Ben, racontez, quoi !
Il en croyait pas ses yeux. « Ses nichons, putain ! Cest pas vrai que tas réussi à lui capter les nichons ! » Il te les a dévorés un long moment des yeux. « Des petites merveilles ! De véritables petites merveilles ! » Quil ma supplié de lui transférer. « Que je puisse en profiter un peu, moi aussi ! »
Et il sest sauvé aussitôt avec, jparie ! Ça pressait trop.
Non. À lévidence, cest pas lenvie qui lui en manquait, mais non ! Parce quen fait, ce quil se demandait, cest si, par hasard, il y en avait pas dautres, des photos, à grappiller. Des fois que je me la sois jouée perso. Que taies été complètement à poil sur ce canapé, que je taie mitraillée tant et plus, que je lui aie fait laumône de tes seins et que je me sois gardé le reste pour moi tout seul.
La confiance règne. Et alors ? Vous vous en êtes sorti comment ?
En jurant mes grands dieux que jamais jaurais fait une chose pareille, enfin ! Il pensait bien que, si javais eu davantage, je len aurais fait profiter aussi. Jétais pas comme ça. Non. En réalité, en bas tavais gardé un espèce de short de nuit. Quavait pas franchement dintérêt. Du coup, je métais concentré uniquement sur ce qui était à découvert.
Il vous a cru ?
Il a eu lair. Mais il ne sest pas avoué vaincu pour autant. « Tu restes sur le qui-vive, hein, tu me promets ? Tessaies de nous avoir le reste
Tout le reste. Si tu y arrives, je te vouerai une reconnaissance éternelle. »
Rien que ça ! Eh ben, dis donc ! Je lui fais de leffet, on peut pas dire.
Tu fais de leffet à beaucoup de monde.
Jespère bien ! Et alors ? Après ? Il a parlé de venir ?
Même pas, non !
Ce qui veut dire quil va nous tomber dessus, sans prévenir, incessamment sous peu.
Il y a de fortes chances, oui.
Il a appelé. Sur le coup de dix heures du soir.
Tes tout seul ?
Jai mis le haut-parleur.
Je suis tout seul, oui.
Elle est où, elle ?
Sous la douche.
Sous la douche ? Oh, putain ! Tu sais que je la regarde ? Je lai sous les yeux, là. Je fais que ça, depuis tout à lheure. La regarder
Que ça, tes sûr ?
Oui, enfin, je me comprends ! Non, mais attends ! Comment tu veux résister ? Cette paire de nibards quelle a ! Cest à se mettre à genoux devant. Et puis cette petite gueule damour. En plus ! Elle me rend fou. Non, je tassure ! Elle me rend fou.
Clorinde ma fait signe de la suivre. Jusquà la porte de la salle de bains. Quelle a repoussée derrière elle. Sans la refermer complètement.
Leau a ruisselé.
Martial ? Tes toujours là ?
Oui.
Écoute ! Tentends ? Cest la douche. Elle est dessous.
Oh, la vache ! Oh, la vache !
Il a haleté. Il a gémi.
Oh, putain ! Je jouis ! Je jouis !
* *
*
Elle était passée chez ses parents.
Cet après-midi. Vite fait.
Et alors ?
Ils mont mis une de ces soufflées ! Ils veulent que je parte de chez vous. Soi-disant que ça suffit de vous envahir. Que maintenant il faut que je men aille. Que je trouve quelque chose ailleurs.
Laisse-les dire !
Oui, mais non ! Il va bien falloir. Parce quils vont pas arrêter de me tanner sinon. Jusquà ce quils aient obtenu gain de cause.
Tu vas pas partir ?
Je lai crié.
Et elle sest jetée à mon cou.
Votre tête ! Non, mais votre tête ! Et comment vous avez dit ça ! Vous êtes trop adorable. Ah, vous y tenez à moi, hein ! Mais non, je vais pas partir, non ! Enfin, si ! Mais non quand même ! Attendez ! Que je vous explique
Elle sest servi un grand verre de jus dorange quelle a avalé dun trait.
Vous vous rappelez lhôtel, lautre jour ?
Évidemment que je me rappelais.
Et vous avez pas fait attention ?
À quoi ?
Juste en face de la porte par où elle est entrée, la fille qui vous avait tapé dans lil, de lautre côté de la rue, au deuxième étage, il y avait un panneau « À louer.
Moi aussi, oui.
Encore lui !
Martial ?
Évidemment, Martial.
Vous répondez pas ?
Il y a pas le feu. Quon puisse finir de dîner en paix. Ça lui fait pas de mal nimporte comment de mariner un peu.
Le pauvre ! Il doit être en train de tirer une langue de douze kilomètres sur mes nénés. Vous êtes un sans-cur.
À propos, cest quand quon lui montre tes fesses ?
Oh, pas tout de suite ! Chaque chose en son temps. Faut linviter ici avant. Que je le voie dabord en train de penser quil les a vus, mes seins. Et leur jeter des regards à la dérobée. Surtout que
je sais déjà ce que je vais mhabiller.
Je crains le pire.
Oh, vous pouvez
Parce que je vais faire fort. Il va pas débander de tout le repas. Bon, mais allez, rappelez-le !
Pour lui dire quoi ?
Je sais pas. Improvisez ! Que jaie la surprise, moi aussi.
Il a décroché tout de suite.
Elle est où ? Sous la douche ?
Non. Dans sa chambre. Avec un type.
Cest qui ?
Ah, ça, jen sais rien. Cest la première fois que je le vois.
Ils baisent ?
Pas pour le moment.
Mais ils vont le faire. Sûrement. Va ! Va écouter. Tu me raconteras.
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