Nadia

Nadia


— Je suis une hypersexuelle, onaniste et voyeuse, docteur. Du moins, je ne pense pas me tromper dans les termes utilisés… avoua Nadia après quelques secondes de silence.
Le docteur Rigaud écoutait sa nouvelle patiente, les bras croisés sur son bureau. Il ne sourcilla pas d’un millimètre, ses yeux bleu clair restaient apparemment inexpressifs.
— Si c’est un problème pour vous, pourquoi m’avoir choisi pour en parler ? Je ne suis pas votre médecin habituel et je suis généraliste, pas psychanalyste ni sexologue.
— Je suis entrée parce que ça m’a pris devant chez vous.
Rigaud ouvrit des yeux ronds.
— Qu’est-ce qui vous a pris devant chez moi ?
— Une envie pressante de me masturber. Je voulais m’asseoir dans la salle d’attente où je l’aurais bien fait sur place, il n’y avait que quatre personnes, mais par respect pour vous je suis allée aux toilettes. J’espère que l’on ne m’a pas entendue.
— Pourquoi par respect pour moi ?
— Il m’arrive de me caresser en public, je suis aussi exhibitionniste.
— Le voyeurisme et l’exhibitionnisme sont les deux faces d’une même médaille, mais vos scrupules vous honorent, fit Rigaud sarcastique.
À ces mots, Nadia se leva et prit ses affaires qui étaient posées en vrac sur un fauteuil à côté d’elle.
— Excusez-moi, je vois que je me suis trompée…
Le médecin leva vivement la main pour arrêter son étrange patiente.
— Non, restez s’il vous plait. Désolé je suis maladroit, mais admettez que la situation est exceptionnelle, pour moi comme pour vous si j’ai bien compris.
Il poursuivit :
— Il n’est que dix-neuf heures, vous êtes ma dernière patiente ; nous avons tout notre temps pour bavarder…
Nadia se rassit et reposa ses affaires sans dire un mot.
— Laissons tomber les circonstances de votre venue si vous le voulez bien. Parlons de ce qui vous amène.
— Je n’avais jamais eu le courage avant… Je ne sais pas par où commencer.


— Essayez par le début, fit Rigaud en souriant à Nadia pour détendre l’atmosphère.
— Le début oui le début…
Nadia réfléchit une quinzaine de secondes, prit une profonde inspiration et se mit à s’exprimer d’une voix blanche.
— Je m’appelle Nadia, j’ai vingt-six ans et c’est un ami du père de ma mère qui m’a caressée la première fois quand j’ai eu dix-huit ans. Mes parents et moi rendions visite à mon grand-père toutes les deux semaines dans sa maison à la campagne où il résidait depuis sa retraite. Il était veuf, ma grand-mère était décédée de nombreuses années auparavant d’un cancer du sein. Un dimanche matin, ma mère me demanda de prendre mon bain et sortit avec mon père pour aller faire des courses. C’était habituel, mais j’appris plus tard que, si mes parents me laissaient seule avec mon grand-père ce n’était pas souvent pour faire des achats, mais j’y reviendrai. Alors que je m’amusais dans l’eau avec des jouets pour bébé qui dataient de ma petite enfance un ami de mon papy, il habitait à l’autre bout du village et tout le monde l’appelait l’ami Georges, entra dans la salle de bains. Il était chez mon grand-père comme chez lui et vice versa. Sa femme était décédée dans un accident de voiture et le veuvage avait rapproché les deux hommes. Sa présence ne me dérangeait pas, même si je n’étais plus une , je me mettais encore nue devant les adultes de ma famille et les proches quand je devais changer de vêtements. Il faut dire qu’à cette époque, je n’étais pas vraiment délurée. Cette fois-ci, au lieu de vaquer à des occupations quelconques à laquelle je n’aurais prêté aucune attention, il s’approcha de la baignoire en souriant et s’agenouilla. Il s’accouda, trempa sa main dans l’eau et fit quelques vaguelettes qui éloignèrent les jouets de moi. Puis son bras s’enfonça plus profondément, il fit glisser ses doigts entre mes cuisses, je le laissai faire et… vous devinez la suite.
— Avez-vous eu un orgasme ?
— Oui, je crois.
— Continuez.

— Quand ce fut terminé, l’ami Georges m’embrassa sur la joue en exigeant la promesse que tout cela resterait entre nous et se retira. Je demeurai dans le bain et, fermant les yeux, je passai doucement mes doigts sur ma vulve et mon clitoris. Mes organes restaient sensibles, mais il n’y avait pas eu pénétration de sa part et j’oubliai vite l’incident. Cela dura six mois pendant lesquels, à chaque fois que je prenais mon bain chez mon grand-père et que nous étions seuls, je me laissais masturber avec de plus en plus de plaisir, je dois avouer. Il n’avait plus besoin de forcer mes cuisses à s’ouvrir, j’écartais les jambes de moi-même et lui présentais ma chatte ouvertement. Quant à lui, il devenait de plus en plus imaginatif pour m’amener à l’orgasme. Il essaya bien quelquefois de faire pénétrer un doigt dans ma vulve, mais n’y parvint pas. Je pensais que je n’étais pas prête à cela ou bien que j’étais trop contractée pour laisser entrer quoi que ce soit dans mon intimité. J’ignorais alors que mon vagin serait à jamais impénétrable. Le lendemain de mes dix-neuf ans, mon grand-père mourut. Ma mère hérita de la maison, mais nous continuions à venir à la campagne tous les quinze jours. L’ami Georges ne vint plus, la disparition de mon grand-père l’avait affecté au point qu’il résidait maintenant dans une maison de retraite spécialisée. Quand je prenais mon bain à la campagne, il me manquait quelque chose et rapidement, ma main remplaça celle de Georges. Ayant eu de nombreuses fois l’occasion d’observer et de ressentir ses gestes, je me masturbais avec délice dans la chaleur de l’eau.
— Le faisiez-vous chez vos parents ?
— Au début non, je n’en éprouvais pas la nécessité et pour moi, c’était réservé à la maison de mon grand-père. Mais comme je m’étais aperçue que je n’avais plus besoin de l’ami Georges, je me mis à pratiquer la masturbation également chez moi surtout dans mon lit et dans le bain, mais aussi sur la cuvette des W.C. ou encore, debout derrière la porte des toilettes du lycée pour ne pas être surprise.
D’une fois tous les deux dimanches, la fréquence passa à une fois par semaine, puis deux, puis trois, puis tous les jours et souvent plusieurs fois dans la journée. Dans mon lit, j’asseyais mes vieilles poupées en demi-cercle face à moi leurs yeux de verre dirigés vers mon sexe, et me masturbais devant elles. Je voulais qu’elles regardent ce que je faisais et en éprouvais encore plus de plaisir. Dans le bain, malgré la minceur de mon doigt il m’était impossible de le faire entrer dans mon vagin, c’était trop serré et ça me faisait mal. Je n’en retirais aucune volupté, aussi je continuais à préférer exciter mon clitoris en gardant toute idée de pénétration pour mes fantasmes.
Nadia fit une pause.
— Auriez-vous quelque chose à boire ? S’il vous plait.
— Oui bien sûr.
Le docteur Rigaud se leva, entra dans son cabinet d’auscultation et emplit un grand verre d’eau du robinet qu’il posa devant Nadia. Debout à ses côtés, il réalisa que sa curieuse patiente était une jolie femme aux cheveux couleur châtain foncé coupés en carré. Toutefois, ses yeux noirs accentuaient la détresse qui émanait de sa personne. Elle prit le verre et le porta à ses lèvres tandis que dans le même temps, elle remonta rapidement sa jupe de sa main restée libre juste en dessous de la ceinture. Elle avait des bas résille noirs, le haut de ses cuisses était d’une blancheur anémique et l’absence de sous-vêtement laissait voir un triangle noir de jais dans lequel elle fourra deux ou trois doigts.
— Que faites-vous ? fit Rigaud mal à l’aise.
— Il faut que je me branle devant vous. Je n’en peux plus de résister, c’est maladif. Restez s’il vous plait, implorait Nadia.
— Dans ce cas, allez vous allonger dans le cabinet d’auscultation, fit le médecin, impératif, l’index tendu.
— D’accord si vous venez me regarder.
— Je regarde OK, mais je ne touche pas. Je ne suis pas l’ami Georges.
Rigaud accompagna Nadia et la fit allonger. Ayant quelquefois affaire à des femmes qui ne souhaitaient pas particulièrement consulter un gynécologue, la couchette était équipée d’étriers qui permettaient de garder les jambes largement écartées pour l’examen de rigueur.
Nadia en profita et entama, devant Rigaud, une séance de masturbation.
— Rassurez-vous, dit-elle, avec l’habitude cela ne prend pas plus de deux ou trois minutes. D’autant que vous êtes là à me regarder, j’ai plaisir à imaginer que je vous excite.
Rigaud, confus, baissa les yeux.
— Oui, je vous le confirme, je ne suis pas de bois.
À ces mots, le visage de Nadia s’éclaira. Son médius glissa entre ses petites lèvres puis vint titiller le clitoris pendant quelques instants. Le lubrifiant que Nadia sécrétait était adroitement récupéré et permettait une caresse douce de son petit bouton. Nadia n’avait pas menti, au bout d’une minute à peine elle se mit à gémir doucement. Le doigt allait de plus en plus vite sur le clitoris et récupérait les sécrétions plus souvent. Enfin, elle poussa de petits cris plaintifs dont le volume sonore s’amplifiait de manière significative. Malgré l’insonorisation du cabinet et le fait que personne ne devait plus se trouver dans la salle d’attente, Rigaud était inquiet et coula un regard rapide vers la porte pour vérifier que celle-ci était bien fermée. Les petites plaintes cessèrent brusquement, Nadia retenait sa respiration et semblait fournir un effort surhumain. Le doigt tournait de plus en plus vite sur le clitoris lorsque soudain, n’y tenant plus, Nadia poussa un long cri d’orgasme en expirant tout l’air bloqué dans ses poumons. Quand elle n’eut plus de souffle, elle se caressa encore une quinzaine de secondes du plat de la main et enfin cessa tout mouvement, gardant sa paume sur son sexe comme pour le cacher.
— Ça va mieux ? demanda le médecin, un imperceptible sourire aux lèvres.
— Oui, murmura-t-elle. Laissez-moi quelques minutes s’il vous plait, continua-t-elle en descendant de la couchette et en rabattant sa jupe.
— Je vous attends au bureau.
Nadia revint s’asseoir peu après en face du médecin sans vraiment oser le regarder en face. Quant à lui, il l’observait fixement.
— J’y suis obligée… finit-elle par dire d’une petite voix comme si elle s’excusait.
— Je vous écoute pour la suite, fit le médecin ignorant la remarque.
— Où en étais-je déjà ?... Ah ! Oui. Quand je m’aperçus que je n’avais pas besoin de Georges pour me masturber, je prenais plaisir à me caresser aussi souvent que je le pouvais, mais toujours en cachette. Mes seules spectatrices restaient mes poupées. Un dimanche matin toutefois dans la maison de campagne, lorsque mes parents me dirent qu’ils allaient faire des courses, je leur trouvai un air bizarre. Aussi, au lieu de prendre mon bain comme j’aurais dû le faire, je les suivis du regard par la fenêtre. Comme je m’y attendais, ils ne montèrent pas en voiture pour aller au village voisin, mais se dirigèrent vers le fond du jardin où se trouvait ce que mon grand-père appelait pompeusement le « chalet ». Cette construction sommaire en bois était parfois utilisée comme cuisine d’été et comme chambre d’appoint lorsque les invités étaient nombreux. Mes parents pénétrèrent dans le chalet et refermèrent soigneusement la porte derrière eux. Je voulus en avoir le cœur net, aussi je laissai passer quelques minutes puis sortis dans le jardin pour m’approcher discrètement de la cabane. Par une lucarne poussiéreuse, à moitié dissimulée par de la vigne vierge, je jetai un œil curieux à l’intérieur. Ce que je vis me choqua énormément. Mon père était assis sur le lit, nu, les pieds posés à terre et les jambes écartées. Ma mère, nue également, était à genoux devant lui et lui suçait la verge goulûment. Je m’esquivai rapidement de peur d’avoir été remarquée, le cœur battant la chamade. J’attendis quelques minutes et je regardai à nouveau. La situation n’avait pas changé, je n’avais d’yeux que pour le pénis de mon père qui, raidi, me paraissait énorme. Je n’avais jamais vu de sexe masculin auparavant hormis de temps en temps, à la plage, celui minuscule des petits garçons. Je sentis dans mon bas-ventre l’excitation sexuelle qui montait et ne pus m’empêcher de glisser la main dans ma culotte et de commencer à me masturber tout en observant mes parents. Je fus encore plus surprise et effrayée à la fois, quand mon père pénétra d’un coup de reins le vagin de ma mère et qu’il pratiqua de grands va-et-vient qui la faisaient gémir. Moi qui ne pouvais entrer mon petit doigt dans le mien, je m’interrogeai fortement sur la conformation du sexe de ma mère. Comment pouvait-elle absorber un tel engin ? J’appréciai le spectacle pendant quelques minutes puis, bien avant moi, elle hurla de plaisir suivie de près par mon père. Je n’ignorais pas, et pour cause, qu’une femme avait des orgasmes, mais c’était la première fois que je voyais jouir un homme. Je ne m’étais d’ailleurs jamais posé la question de savoir si un homme avait aussi des orgasmes. Toutefois, je ne vis pas de sperme, car mon père avait éjaculé dans le vagin de ma mère. J’en fis la connaissance plus tard seulement quand mon père se laissait branler, car même quand il se faisait sucer, je remarquais que ma mère déglutissait plusieurs fois et que la semence ne ressortait pas. Ma main et ma culotte étaient trempées et enfin ce fut à mon tour de jouir. Bien qu’étouffé, mon gémissement attira momentanément l’attention de mes parents et je craignis avoir été découverte. Heureusement, il n’en fut rien, mais je pris mes jambes à mon cou et retournai à la maison. Je fonçai dans la salle de bain et dès que la baignoire fut pleine, je m’y précipitai et me masturbai une seconde fois en me remémorant ce que je venais de voir.
Je m’arrangeais avec mes règles et leur lot d’inconvénients surtout pour moi qui en étais arrivée à me caresser tous les jours de l’année. Par ailleurs, j’avais pris l’habitude de surveiller mes parents lorsque nous étions à la campagne et dès qu’ils disparaissaient de ma vue, je m’approchais subrepticement du chalet pour les regarder baiser en me branlant. Cela dura plusieurs mois ; or un jour, alors que je les observais faire l’amour et que j’avais la culotte sur les chevilles pour me masturber plus facilement, j’aperçus les broussailles de la propriété voisine qui bougèrent. Le chalet était au bout du jardin et seul un grillage à larges mailles délimitait les deux terrains. Je compris tout de suite que j’étais épiée et, au lieu de me cacher de honte je réalisai que, comme avec mes poupées dans ma chambre, j’étais encore plus excitée. Je remontai ma robe de ma main gauche tandis que de la droite je me caressais langoureusement et ostensiblement. Je fis faire un quart de tour à mon bassin afin de présenter mon sexe et mes doigts qui le masturbaient vers la propriété du voisin d’où je savais être observée. Je ne m’occupai plus de mes parents et je jouis bien plus fort qu’habituellement.
— Quel âge aviez-vous à cette époque ? interrogea Rigaud.
— Un peu moins d’une vingtaine d’années. Je peux vous demander de l’eau à nouveau s’il vous plait ?
— Bien sûr, puis se ravisant : Vous voulez aussi vous allonger dans la salle à côté ?
— Comment avez-vous deviné que j’en avais encore envie ?
— Pas difficile. Votre récit finit par m’exciter, je pense que pour vous il en est de même.
La jeune femme sourit.
— Oui, mais je reste sur la chaise.
Rigaud eut un geste d’impuissance et soupira :
— Soit.
Le médecin revint peu après avec un verre d’eau, Nadia avait déjà commencé. Cette fois-ci, elle avait totalement ôté sa jupe qu’elle avait posée près d’elle ainsi que son pull-over. Ignorant le soutien-gorge comme la culotte, elle n’avait conservé que ses bas. Rigaud admirait cette jeune femme qui exhibait ainsi son corps et son regard s’attarda un moment sur la pointe de ses seins qui durcissaient. Il porta ensuite son attention sur le triangle noir qu’il connaissait déjà et où la main de Nadia s’affairait. Comme la jeune femme était assise, il ne voyait que les doigts remuer, la vulve restant masquée. Il revint vers la poitrine et le visage où les yeux, troublés par l’excitation, scrutaient Rigaud avec insistance. Les petites lèvres du sexe de Nadia émettaient un bruit de succion lorsqu’elles étaient caressées et une tache se formait sur la chaise au milieu de ses cuisses écartées. Rigaud eut beau s’en défendre, mais devant ce spectacle, il sentit son pénis entrer en érection. La jeune femme se pencha soudain vers le bureau en gémissant et posa la tête sur son bras replié. Le médecin ne voyait plus que le dos et la moitié de la raie des fesses de sa patiente ; son corps avait des soubresauts. Nadia se releva brusquement, poussa un cri en se tournant vers Rigaud les jambes écartées et eut un orgasme puissant. La jeune femme demeurant pantelante sur sa chaise reprenait sa respiration. Elle remit sa jupe et son pull, finit son verre d’eau et fixa son regard sur le médecin, l’air de dire : « Je suis prête pour la suite ». Baissant les yeux, elle aperçut, sous le pantalon, la bosse que faisait son sexe en érection. Nadia sourit.
— Ça ne vous laisse pas indifférent, dites-moi.
Sans mot dire, Rigaud se rassit.
— N’avez-vous jamais eu d’expérience avec un partenaire ?
— Si, une fois avec un homme et une autre fois avec une femme. Mais je suis toujours vierge, ça vous étonne ?
— Je vous écoute, répondit le médecin sans relever.
— L’homme que j’ai connu commença Nadia, c’était mon voyeur de voisin. Il avait bien fini par s’apercevoir que j’avais deviné que quelqu’un m’espionnait quand je me masturbais le dimanche devant le chalet. Il en avait déduit, à juste titre, que j’aimais m’exhiber et cela l’encouragea pour tenter d’obtenir plus de moi. Il était mon aîné de deux mois à peine et, un dimanche matin, une fois la séance du chalet terminée et ma culotte remontée, il se présenta de l’autre côté de la clôture.
— Bonjour, je m’appelle Laurent et toi ?
— Moi, c’est Nadia.
— Tu peux sortir cet après-midi ? On ferait un tour dans le bois.
Je n’étais pas complètement idiote et je compris bien quel était le but de sa manœuvre. Mais comme moi-même j’étais de plus en plus intriguée par l’appareil sexuel masculin, je lui fixai rendez-vous dans l’après-midi sur la route à la porte de chez moi. Habitant la région toute l’année, Laurent connaissait bien les environs. Il m’entraina dans des bois épais par un chemin forestier qu’il nous fit quitter pour se diriger vers un abri de chasse sommaire en planches. Comme ce n’était pas la saison de la chasse, il m’expliqua que nous ne serions pas dérangés. Dès que nous fûmes arrivés, il m’enlaça et chercha à m’embrasser en poussant sa langue entre mes lèvres jusqu’à ouvrir ma bouche. Je fus tout d’abord surprise, je ne savais pas comment répondre à un tel baiser puis je m’aperçus que c’était bien facile et agréable. Cette longue caresse de nos langues m’excita rapidement et ma vulve se mit immédiatement à mouiller. Voyant que je n’opposais aucune résistance à ses élans, Laurent s’enhardit en passant sa main sous ma robe et dans ma culotte. Il fit glisser cette dernière, non sans mal, jusqu’au milieu des cuisses et se mit à me caresser les petites lèvres. Je fondis littéralement sous la caresse et Laurent tenta sans succès de pénétrer mon vagin de ses doigts mouillés. Il s’énervait, je regimbais puis comme il me faisait mal je m’échappai de son emprise pour me réfugier à l’autre bout de la cabane. Je réajustai ma culotte et peu après il revint vers moi en s’excusant. Je lui fis comprendre que je voulais bien beaucoup de choses, mais pas ça. Il devint plus doux, m’embrassa à nouveau avec sa langue et fouilla maladroitement dans sa braguette. Il réussit tout de même à sortir son pénis qui bandait. Il me prit la main et me le fit enserrer. Je la retirai vivement comme si quelque chose de chaud m’avait brûlé puis je repris la verge à pleine main. J’étais subjuguée par la douceur de la peau que je caressais longuement et par cette partie du corps masculin que je n’avais jamais touchée auparavant. Prenant mon poignet, il le fit aller et venir deux ou trois fois, ce qui eut pour effet de découvrir et de recouvrir le gland. Ayant déjà observé ma mère masturber mon père, je compris ce qu’il voulait et je continuai le mouvement seule, il enleva sa main et mit sa bouche contre mon cou et poussant de petits gémissements. J’en profitai pour regarder ce que je faisais et je me régalais de me voir branler ce membre, nettement moins imposant toutefois que celui de mon père. Je n’étais pas peu fière de faire comme ma mère. Au bout de quelques minutes, je sentis Laurent se crisper, pousser un long soupir et je vis, émerveillée, une giclée de sperme jaillir de sa verge en me mouillant les doigts et une partie de ma robe. Plusieurs jets s’ensuivirent, de moins en moins puissants, mais mon compagnon soupirait à chacun d’eux. Quand plus rien ne sortit, alors que je le masturbais toujours avec la même vigueur, il stoppa ma main fermement, car pour lui c’était fini. J’étais trempée d’excitation. Maintenant que Laurent avait joui, il fallait que je jouisse aussi, c’était impératif. Je lui pris la main et la fourrai sous ma robe. Il comprit aussitôt, baissa ma culotte doucement et se mit à me caresser les lèvres et le clitoris, il n’essaya plus de me pénétrer. Il avait certainement déjà eu une expérience, ou plusieurs que sais-je, avec une femme, car il était très habile de ses doigts pour son âge et tout cela sans tenter de s’introduire dans mon vagin. J’étais toujours debout, et excitée comme je l’étais de l’avoir masturbé, je ne mis pas longtemps à pousser de petits cris suivis d’un long soupir d’orgasme. Les contractions de mon vagin expulsèrent la cyprine que je sécrétais en quantité. Laurent garda sa main trempée sur mon sexe sans le caresser, jusqu’à ce que je la lui fisse retirer doucement.
— Il ne vous a rien demandé d’autre ?
— Si, mais plus tard, je vais y venir. Mais je veux d’abord votre bureau.
— Pardon ?
— Oui, je veux m’allonger sur votre bureau et me caresser.
Rigaud, que l’aspect médical du récit passionnait de plus en plus répondit, résigné :
— D’accord, attendez, je fais un peu de place.
Le médecin débarrassa rapidement divers documents de la surface du meuble. Nadia, qui cette fois-ci avait enlevé la totalité de ses vêtements, s’allongea dessus de tout son long en laissant pendre ses jambes à partir du genou. Elle écarta les cuisses ce qui permit à Rigaud, qui était devant elle, de contempler les moindres détails de son anatomie, notamment ceux de son sexe. Sa main parvint doucement de son ventre à son mont de Vénus où elle s’arrêta. Le médius se tendit à l’image d’un pénis en érection et vint soulever délicatement la peau qui recouvre le clitoris pour se glisser en dessous et commencer un lent mouvement circulaire. La fente des petites lèvres se mit à briller sous la lumière presque instantanément. Les sécrétions furent utilisées savamment par Nadia qui, comme à l’accoutumée, eut un orgasme violent dans les trois minutes qui suivirent. Rigaud se surprit à triturer son sexe en érection à travers la poche de son pantalon. Après avoir repris son souffle, Nadia interrogea :
— Alors ? Toujours excité ?
— Évidemment ! lâcha nerveusement le médecin. Comment voulez-vous qu’un homme normalement constitué reste insensible à ce spectacle ?
— J’aime que vous me le disiez. Plus je sais que j’excite mes spectateurs et plus je jouis fort et rapidement.
— Venons-en au fait, fit Rigaud qui ne voulait pas continuer sur ce terrain.
— Laurent et moi allions à la cabane régulièrement et nous nous offrions mutuellement des masturbations divines. Plusieurs mois après notre première fois, peut-être lassé par nos jeux de mains, il défit son pantalon et le fit glisser ainsi que son slip jusqu’aux genoux. Je découvris son sexe dans son intégralité, je n’avais jamais bien vu ses testicules même si je les avais déjà caressés auparavant. Il se mit devant moi, je lui pris la verge comme d’habitude, mais il retira ma main. Je le regardai étonnée, mais il posa ses mains sur mes deux épaules et appuya doucement, mais fermement. Je compris qu’il voulait que je m’agenouille. À genoux, je me retrouvai avec son sexe en érection sous le nez et il appliqua délicatement son gland contre mes lèvres. Ayant déjà vu ma mère pratiquer une fellation à mon père, je décidai de me lancer à mon tour et ouvris la bouche en fermant les yeux. Le pénis entra jusqu’à la luette ce qui me fit réprimer un haut-le-cœur et Laurent poussa un soupir d’aise. Je repris le contrôle et commençai par un va-et-vient de son gland entre mes lèvres avec de temps à autre, des caresses appuyées avec ma langue. Laurent gémissait comme je ne l’avais jamais entendu faire lorsque je le masturbais, même s’il m’avait appris toutes les techniques qu’il connaissait en la matière. Je le suçais avec un plaisir inégalé, je sentais ma culotte se tremper au fur et à mesure de mes caresses quand soudain je pensai affolée :
— Il va falloir que je fasse comme ma mère quand il jouira. Elle n’a jamais laissé ressortir le sperme, j’ai bien vu qu’elle l’avalait.
Excitée comme je l’étais, cette idée ne me parut pas plus désagréable qu’une autre et je continuai mes caresses buccales avec entrain. Le moment approchait, j’étais prête, je l’attendais. La première giclée de sperme me remplit la bouche, je la déglutis immédiatement. Laurent poussa un profond soupir, me prit la tête par l’arrière et enfonça sa verge le plus loin possible, mais je ne laissai pas aller jusqu’à la luette. Il éjacula une deuxième fois avec force, puis rapidement une troisième et une quatrième sans me laisser le temps d’avaler. Je déglutis vite ce que je pus conserver, mais sentis tout de même un peu de sa semence déborder de mes lèvres, couler le long de mon menton et tomber sur le sol. Les autres éjaculations furent moins volumineuses et je pus les avaler sans effort. Les soupirs que Laurent avait poussés avaient été de vrais râles de plaisir. Il avait eu un orgasme que je n’avais jamais réussi à lui faire atteindre avec ma seule main. Je le devinais tout mou sur ses jambes. Mes lèvres entouraient toujours son sexe immobile et il me tenait encore l’arrière du crâne. Puis il se retira doucement, je sentis une dernière fois sa verge glisser hors de ma bouche, il était épuisé. Je me relevai, remontai ma robe rageusement et l’attachai dans cette position avec la ceinture. Je baissai ma culotte que j’enlevai et me mis à me masturber violemment devant lui qui me regardait sans réagir, son envie ayant momentanément disparu. J’eus également un orgasme exceptionnel. Cela avait été tellement inhabituel pour nous qu’au bout d’une demi-heure, nous refîmes la même chose. Je fus étonnée toutefois de la petite quantité de sperme recueillie que je m’expliquai par le peu de temps écoulé entre les deux éjaculations. J’avais pratiqué une fellation comme ma mère, j’en étais heureuse.
— Laurent ne vous a pas fait la même chose ?
— Un cunnilingus, vous voulez dire ? Rigaud hocha la tête.
— Non. Je découvris ça peu après tout de même, mais pas avec lui.
— Alors à quelle occasion ?
— Quand j’ai couché avec Delphine.
— Racontez.
— Oui, mais il faut me laisser d’abord le temps d’un entracte.
— Encore ! ne put s’empêcher de dire le médecin.
— Si vous voulez le faire à ma place… Vous savez que je ne dure pas longtemps.
Rigaud luttait contre la tentation, Nadia était séduisante. Son sexe, déjà raidi en pensant à cette éventualité, lui ordonnait de se laisser faire, mais sa tête le suppliait de ne pas sortir de son rôle de médecin. Ce fut la raison qui l’emporta.
— Faites ce que vous avez à faire, répondit-il simplement.
Nadia sourit étrangement. N’ayant remis que son pull depuis la fois précédente, elle se leva à demi nue et s’adossa contre un mur du cabinet. Écartant les jambes, Nadia regarda Rigaud droit dans les yeux comme si elle le défiait et entama une masturbation de plus. De sa main gauche, elle souleva le capuchon du clitoris et du médius de son autre main, elle cueillit un peu de lubrifiant. Elle revint vers le petit bouton qu’elle titilla rapidement. La manière dont elle s’y était prise fit que l’orgasme n’attendit vraiment pas longtemps. Elle se mit à gémir presque simultanément au contact de son doigt sur son clitoris et elle jouit dans les trente secondes suivantes. Les sensations avaient été, toutefois, assez pauvres.
— On dirait que je vous fais moins d’effet ? fit-elle déçue au médecin.
— Je commence à être un peu blasé, répondit Rigaud en soupirant.
— Si vous êtes moins excité, moi ça me fait moins d’effet aussi et ça, je ne le veux pas ! dit-elle en colère.
Nadia repassa sa jupe nerveusement et s’assit devant le bureau l’air un peu renfrogné. Rigaud la dévisagea, elle boudait comme une .
— Alors ? Delphine ?
Nadia soupira et reprit sans enthousiasme apparent.
— Delphine et moi nous sommes rencontrées à la fac. Nous avions un peu plus de vingt et un ans chacune. C’était une nouvelle expérience pour nous deux et nous ne nous connaissions pas auparavant. Nous avons sympathisé rapidement et avons commencé à aller l’une chez l’autre pour le travail personnel que nous devions accomplir et aussi pour le plaisir de se retrouver. Lors de mes rencontres avec Delphine, je devais m’arranger pour gérer mes envies. Je me masturbais avant et après notre entrevue. Si ça me prenait pendant, je le faisais aux toilettes. Un samedi cependant, alors que j’étais chez elle, elle me laissa seule dans la chambre pour rejoindre sa mère brièvement. Je ne sais pas ce qu’il me prit, mais j’étais en robe sur son lit et je n’ai pu m’empêcher de glisser ma main dans ma culotte et de me caresser pendant son absence. J’arrivai tout naturellement à l’orgasme et quand ce fut fini, la porte de sa chambre s’ouvrit doucement. Delphine entra en me regardant tendrement et s’approcha de moi :
— Je ne savais pas que tu te faisais plaisir comme ça, dit-elle en me caressant les cheveux.
— Tu as aimé me regarder ? fis-je heureuse. Si j’avais su, je l’aurais fait devant toi bien plus tôt. Et toi, tu te caresses ?
— Oui, la nuit et dans mon bain.
— Oh oui ! C’est bon le bain, répondis-je en pouffant.
Delphine s’allongea à mes côtés, prit mon visage entre les mains et m’embrassa amoureusement avec sa langue. Je répondis volontiers à ce baiser, mais je jetais quelques regards inquiets en direction de la porte.
— Ne t’en fais pas, mon père est au travail jusqu’à ce soir et ma mère vient de partir chez le coiffeur. Nous avons bien trois heures devant nous.
Delphine ôta ses vêtements et je fus surprise de lui voir un pubis rasé. Elle était blonde et sa peau était d’un blanc laiteux. Je fis de même et, nues toutes les deux, nous roulâmes enlacées sur le lit. Delphine quitta ma bouche pour m’embrasser les seins, puis le ventre et le pubis où elle se mit à jouer avec mes poils en les tirant légèrement avec les lèvres. Mon sexe débordait de lubrifiant, Delphine s’en aperçut, posa ses lèvres sur ma vulve et commença à exciter mon clitoris avec la langue. Je n’avais jamais éprouvé pareille sensation, elle m’amena à l’orgasme en peu de temps et mes contractions vaginales lui emplirent la bouche de mes abondantes sécrétions. Delphine releva la tête, le menton et les joues toutes luisantes de mon plaisir, elle semblait être aux anges. Elle se mit alors à genoux en me tournant le dos et me chevaucha le visage. J’avais son sexe à portée de lèvres et, immédiatement, je l’embrassai avec la langue comme si c’était sa bouche. Delphine, comme moi, lubrifiait beaucoup et j’aimais avaler régulièrement ce liquide incolore au goût de fer. Moins experte qu’elle et elle moins sensible que moi, je mis plus longtemps à la faire jouir, mais à son râle d’orgasme, je sus que j’étais parvenue honnêtement à mes fins. Nous passâmes le reste de l’après-midi à nous caresser avec la main ou avec la bouche pour notre plus grand plaisir mutuel.
Le lendemain dimanche, quand ma mère me leva pour partir à la campagne, je repensai subitement à Laurent. Que vais-je lui dire ? Je savais maintenant que Delphine comptait pour moi bien plus que lui et que je ne voulais pas faire de peine ni à l’une ni à l’autre. J’avais rendez-vous avec Laurent l’après-midi même dans la cabane de chasse et j’avais pris la décision de le quitter. Mais, en guise d’adieu, je décidai de lui faire un cadeau particulier. En effet, lorsque j’espionnais mes parents dans le chalet, il m’arrivait quelquefois de les voir faire une chose étonnante : ma mère à quatre pattes et mon père derrière la baisant en levrette. Toutefois, son sexe ne semblait pas toujours aller et venir dans son vagin, mais parfois dans son rectum. J’ai longtemps cru avoir mal vu, mais je finis par comprendre le terme « sodomie » que j’avais déjà entendu. Ainsi, même moi je pouvais être pénétrée ! C’est Laurent qui en sera le premier et peut-être le seul bénéficiaire. L’après-midi, à l’heure de la rencontre, je me dirigeai vers la cabane de chasse. Laurent m’y attendait déjà et se jeta sur moi pour m’embrasser à pleine bouche. Je lui rendis son baiser et, impatient, il sortit sa verge en érection de sa braguette pour que je la suce. Au lieu de cela, je remontai ma robe au-dessus de la ceinture, ôtai ma culotte et m’installai à genoux dans la position du fœtus, mais les jambes écartées, sur la table précaire de l’abri. Mes fesses étaient à hauteur de sa braguette, il défit son pantalon et son slip et s’approcha de moi. Le bras dans le dos, je lui saisis le pénis et le posai sur mon anus. Sachant qu’il ne pouvait pénétrer mon vagin, il comprit ce que je voulais et commença à forcer doucement le sphincter. Le passage fut long à se former et je serrai les dents en gémissant de douleur plus d’une fois, mais je tins bon. Enfin, mon anus s’écarta et mon rectum, souple, enserra aisément le membre de Laurent qui entama d’interminables va-et-vient. Cela dura longtemps, je jouissais non pas physiquement, mais psychologiquement en pensant au plaisir que j’offrais à Laurent. Et puis enfin, un homme me pénétrait de sa verge ! J’étais devenue l’égale de ma mère… Laurent glissa sa main par devant et se mit à me caresser le clitoris. Effet du hasard ou habileté extraordinaire de mon amant, nous jouîmes simultanément et intensément pendant un temps qui sembla une éternité à chacun de nous. Épuisée, je m’écroulai sur la table éjectant le pénis de Laurent de son écrin, il se coucha sur moi et nous mîmes plusieurs minutes à récupérer. Nous nous rhabillâmes et vint le moment pour moi de partir.
— C’était la dernière fois Laurent, je suis désolée, mais nous ne nous reverrons plus, dis-je en baissant les yeux.
— Quoi ? Avec ce qu’on vient de faire ?
— C’était mon cadeau d’adieu.
— Un autre homme ? Mieux que moi je parie ?
— Ce n’est pas un homme, mais une femme.
Je partis en courant, clouant sur place Laurent et son air hébété. Cela me fendait le cœur de lui faire tant de peine et puis il avait été si tendre et compréhensif avec moi… Mais j’étais amoureuse de Delphine et elle me le rendait bien, du moins je le pensais. Notre idylle ne dura que le temps de l’année universitaire. L’année suivante, Delphine avait déménagé avec ses parents et nous ne nous vîmes plus. Je n’eus plus que la masturbation pour me consoler et je ne m’en privai pas. Je me caressais non seulement n’importe quand, mais surtout n’importe où et devant n’importe qui. C’est alors que l’on prévint mes parents et qu’ils m’emmenèrent consulter un médecin.
— Et la suite ?
— Petit entracte ! répondit Nadia, l’œil malicieux. Rigaud poussa un soupir de lassitude.
— Comme ça n’a pas l’air de vous réjouir, cette fois-ci on change. Vous allez vous mettre à la place de Laurent, vous verrez comme je fais bien les pipes.
— Vous n’y pensez pas !
— Je vous observe depuis tout à l’heure qui bandez quand je me caresse. Il y a même des fois où vous vous touchez. Ce n’est pas vrai ?
— Oui, mais ce sont des réflexes idiots, se justifia le médecin penaud.
Nadia n’écoutait plus et s’approcha de lui. Elle fit tourner le fauteuil pivotant d’un geste ferme et se mit à genoux entre les jambes de Rigaud médusé, incapable de bouger. Elle ouvrit la braguette, agrippa avec un peu de difficultés le pénis raidi qu’elle décalotta d’un coup sec. Elle approcha sa bouche grande ouverte, mais au dernier moment Rigaud sortit de sa torpeur et se leva d’un bond pour se rhabiller hâtivement.
— Non et non ! Ce n’est pas possible, dit-il.
Nadia vexée repoussa vivement le fauteuil qui roula sur deux mètres, remit sa jupe, ses bas et se rechaussa. Furieuse, elle partit et claqua la porte sans prononcer un mot. Rigaud se précipita dans le couloir et l’aperçut par la fenêtre qui marchait d’un pas rapide et saccadé sur le trottoir puis il poussa le verrou de son cabinet. Il revint à son bureau où il s’assit, abasourdi.
— C’est une folle ! dit-il à haute voix. C’est une folle…
Il mit quelques minutes à se remettre de ses émotions et, quand il fut calmé, il décrocha le téléphone et composa un numéro.
— Clinique psychiatrique de Seryset, bonjour.
— Allo ? Passez-moi le docteur Fardony s’il vous plait de la part du docteur Rigaud…
— Allo, Germain ? C’est Fred. Je viens de vivre un truc incroyable, une cliente pour toi ! Il faut absolument que je t’en parle demain après ta conférence.
Fardony répondit rapidement :
— Si je la fais ! On est dans la merde en ce moment. Une patiente s’est tirée hier, on ne l’a pas encore retrouvée.
— Ah ? Et comment est-elle ? questionna Rigaud inquiet.
— C’est une jeune femme brune qui n’a pas trente ans, elle est mignonne, mais dangereuse. Elle a une espèce d’atrésie vaginale inopérable qui lui taraude le ciboulot.
— Dangereuse ? Vraiment ?
— Au début non, elle jouait de la mandoline cinquante fois par jour devant tout le monde. On essayait de l’isoler, mais elle s’est mise à aguicher les mecs qui s’en repentirent vite. L’autre jour, elle a arraché le gland à un interne à qui elle taillait une pipe d’un coup de dent ! Le pauvre type braillait comme un cochon qu’on égorge. En tout cas maintenant, il est tranquille pour sa descendance.
Rigaud déglutit avec difficultés :
— Et… comment s’appelle-t-elle ? s’enquit-il, la voix tremblante.
— Diana Descars.
À ce nom, Rigaud murmura un « ouf ! » de soulagement.
— Mais son prénom ne lui a jamais plu, elle préfère Nadia, c’est son anagramme.

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!