0231 Sous Le Ciel De Paris (Partie 1).
0231 Sous le ciel de Paris (partie 1).
A lapproche de Paris, je découvre une banlieue au paysage monotone, grisâtre, peuplée de barres dimmeubles immenses et tristes, de tags plus ou moins heureux, de friches industrielles.
Puis, alors que le train avance vers la ville intra-muros, la perspective se conforme peu à peu à limage que je me fais de Paris. Le tout béton-goudron cède la place à la brique, à la pierre, à la grandeur.
Le train sarrête en gare de Montparnasse. Cest une gare immense, bien plus grande et imposante que celles de Toulouse ou Bordeaux. Ses espaces, quais, couloirs, halles, sont animés par un flux incessant de gens qui courent dans tous les sens. A Toulouse ou Bordeaux les gens courent aussi. Mais à Paris, ils semblent aller encore plus vite. Dautant plus que cest la fin de journée et aussi la fin de la semaine.
Dans toute cette pagaille, jai du mal à trouver ma direction, je suis désorienté. Et le flux incessant de la bogossitude ambiante défilant sous mes yeux ne maide pas vraiment à morienter.
Un bobrun passe devant moi, puis un autre, puis un autre encore, puis un châtain, un blond, une casquette, une chaînette, un brillant à loreille, un t-shirt, une chemise, des shorts, des jeans.
Un type au physique de basketteur me coupe le chemin sans même me voir et il trace sa route laissant derrière lui une trainée de parfum de mec qui contribue un peu plus à me perdre.
A chaque fois, cest comme si je me prenais une baffe inattendue et pleine figure. Ça surprend, ça décoiffé, ça laisse rêveur, ça enchante, ça ensorcèle. Et ça me fait hurler intérieurement : ah putain, quest-ce quil y a comme bogoss dans cette ville !
Avec ce corollaire indissociable, indispensable, inévitable, cette sensation brûlante de baigner dans une immense voire infinie mer de sexytudes et de bogossitudes, une multitude de nuances telle quon a cette certitude quon ne pourra jamais tout capter, tout assimiler, tout percevoir, puisquà chaque seconde, chaque instant, une nuance chasse lautre, la surpassant, la décuplant, avant de franchir un nouveau palier dans lescalade de linsoutenable linstant suivant lorsquune nouvelle gifle nous assomme.
Avant de mengouffrer dans les entrailles de la terre, je ressens le besoin de sortir un instant à lair libre et frôler le sol de la capitale. Jai besoin de dire bonjour à Paris. Dès que je sors de la gare, la tour Montparnasse, imposante, se dresse fièrement devant moi. La façade en verre et métal de la gare fait également son effet. Mais pas autant que la foule qui gravite entre. Il y tant de monde qui grouille ici, tant de bogoss qui défilent, à ne plus savoir où donner de la tête. Jai envie de capturer chaque éclat de bogossitude. Jai aussi envie de visiter, de découvrir cette ville.
Mais jai avant tout envie de retrouver mon Jérém. Pour mater du bogoss inconnu et pour visiter, jai tout un week-end à ma disposition. Mais je ne veux pas gaspiller une seule minute loin du gars que jaime. Il est déjà 18 heures et mon bobrun ma dit quil serait rentré à 18 heures. Chacune des minutes que je passe à traîner, est une minute volée à notre week-end.
Je retourne alors à lintérieur de la gare, et je menfonce dans le ventre souterrain de la capitale. Je tente de désactiver le radar à bogoss pour consacrer des ressources de système à la recherche dun plan du métro qui mindiquerait comment rejoindre enfin mon Jérém. Jai vraiment du mal à morienter. Jai lidée de demander à un passant, mais tout le monde semble si pressé que je nose même pas.
Je suis un peu perdu face à la frénésie du métro, à ses utilisateurs speedés, comme autant datomes excités par un courant mystérieux, comme un flux humain incessant qui circule dans les veines souterraines de la capitale.
Je finis par trouver lentrée du métro, puis le fameux plan du réseau. Je fixe le dédale de lignes multicolores pour définir la marche à suivre. Cest la première fois que je vois un truc aussi complexe. A Toulouse, il ny a quune seule ligne.
Un brun, jeans et t-shirt blanc traverse mon champ de vision et manque de peu de me fait rater mon couloir de direction dans le métro.
Je rejoins le quai, une rame arrive aussitôt. Une foule attend pour tenter sa chance. La rame est bondée. Une autre foule en sort, et pourtant la rame paraît toujours aussi bondée. Je me dis quil ny a pas la place pour la plupart des gens qui attendent sur le quai. Et pourtant, ça commence à rentrer, ça se tasse à lintérieur, et la plupart de ceux qui attendaient sont zippés à lintérieur. Les portes se referment sans que jaie pu tenter ma chance. Comment arrivent-ils à respirer ? Qu'est-ce qu'on est serré, au fond de cette boîte
Je regarde la rame repartir, disparaître dans le tunnel sombre, remplie de destins, de stress, de fatigue, des innombrables heures perdues par des hommes et des femmes qui se pressent chaque jour dans ce boyau de métal et de verre.
La rame suivante arrive quelques minutes plus tard. Elle est presque tout autant bondée mais, avec une bonne dose de détermination, jarrive enfin à my faufiler.
Et je réalise très rapidement que dans ce lieu, ce monde à part, les rencontres avec la bogossitude y sont très nombreuses, tout aussi nombreuses que fugaces.
Dans la rame, confronté à un renouvellement de paysage humain incessant au gré de arrêts aux stations, ma tête tourne dans tous les sens pour tenter de capter toutes les nuances dune bogossitude si abondante, si variée et si éphémère que mon cerveau frôle la surchauffe.
Il y a certains V de chemise ou de t-shirt qui donnent envie de plonger, plonger, plonger. Il y a des parfums qui mhypnotisent. Des regards pleins de charmes qui massomment direct. Des petites gueules à pleurer. Des corps à la fois dissimulés et dévoilés par des vêtements, des corps qui font fantasmer.
Un bobrun assis juste à côté est en train de rigoler avec un pote. Son visage affiche un sourire tellement radieux et contagieux quil me donne envie de rigoler même si je n'entends pas ce que lui raconte son pote et qui lamuse.
Un peu plus loin, un mec qui est larchétype du ptit con avec une trop bonne ptite gueule que tu as juste envie de gifler juste parce quil est sexy à un point que ça en est presque insoutenable. Il a les cheveux très courts autour de la tête, il porte une casquette à lenvers, une veste de jogging ouverte sur un t-shirt gris, un jean taille basse. Voilà un ptit con qui doit inspirer dinnombrables désirs secrets partout où il passe.
De lautre côté de rame, un ptit reubeu, la vingtaine, lui aussi sexy à mort. Ecouteurs sur les oreilles, jogging un peu satiné, sac à dos. Je ne sais pas ce quil écoute, mais ça a lair de lui faire plaisir, car il affiche un petit sourire en coin très sexy, un petit sourire un peu arrogant, qui va avec la bonne petite arrogance de son attitude générale, avec cette façon de se tenir avec les jambes un peu écartées, les épaules légèrement penchées vers larrière, le front bien haut, fier de sa virilité.
Et ce petit brun, que je navais pas remarqué auparavant parce quil nest pas très grand et quil était caché par la foule, qui sort de la rame comme une fusée et qui court sur le quai : il va où ? Et cet autre assis contre une vitre, le regard perdu dans le vide, il pense à quoi, il rêve de quoi ?
Et cet autre gars au profil charmant, les yeux rivés dans un bouquin, aperçu pendant un court instant sur la rame d'en face, lors dun double arrêt en gare. Cest quoi sa vie ? Rencontre dun instant, avant que nos deux rames repartent en directions opposées, éloignant à nouveau son destin du mien, et pour toujours, sans même que mon existence ne soit remontée à sa rétine et à sa conscience, sans même que le gars sache que, lespace dun instant, un mec venant de Bordeaux la trouvé tellement touchant.
Je suis assommé par tant de nuances de mâlitude, par cette armée dispersée et pourtant impressionnante de détails virils, de brushing divers, de barbes sexy, de parfums, qui inspirent autant denvies de douceur de plaisirs entre mecs.
Je me demande combien de désirs, de regards furtifs, de bonjour, d'au revoir, d'adieux silencieux, et bien souvent à sens unique, se perdent chaque jour, chaque instant, dans couloirs, dans les gares, sur les quais, dans les rames, du métro parisien.
Je suis impressionné par tous ces petits mâles lancés à toute allure vers des destins qui demeureront pour moi à jamais inconnus.
Je descends à la gare de lEst, et jarrive enfin à me procurer un plan du métro. Mais je nai pas le réflexe de prendre une correspondance, dautant plus que je suis toujours un peu perdu dans ce dédale de lignes multicolores. Je regagne la surface et lair libre, jai envie de marcher. Une envie que je regrette un peu plus tard, lorsque je réalise que je suis bien plus loin de ma destination que je lavais estimé sur le plan du métro.
Une fois encore, jai du mal à trouver mon chemin dans cette ville inconnue. Je suis obligé de demander plusieurs fois à des passants pressés. Je me trompe, je suis obligé de revenir sur mes pas, je me trompe à nouveau, je fais des détours, je peste à cause du temps précieux que je suis en train de gaspiller.
Puis, soudain, sans vraiment savoir comment, je tombe nez à nez avec le panneau portant le nom de rue indiqué par mon Jérém.
La résidence où habite mon bobrun est un immeuble assez moderne, plutôt anonyme, avec une façade très minimaliste, sans balcons, peinte en un gris terne totalement quelconque. Et pourtant, cet immeuble brille à mes yeux de tous les feux, car il abrite la nouvelle tanière de lhomme que jaime.
Mon cur bat la chamade lorsque je sonne à linterphone qui porte une étiquette estampillée « Tommasi J. ».
« Oui
».
Rien que dentendre sa voix mâle filtrée par le mauvais son de linterphone me fait vibrer. Putain de mec !
« Cest moi
».
« Quelle surprise ! ».
« Tes con ! ».
« Prends lascenseur, cest au 7ème étage, porte 717 ».
Dans lascenseur, je me sens fébrile, jai tellement envie de lui. Après une montée qui me paraît interminable, les portes souvrent enfin sur un couloir assez étroit et plutôt sombre.
Jappuie sur un bouton lumineux et lis les numéros sur les portes. La première qui se présente à moi est la 711. Je nai même pas le temps de regarder dans quel sens est fichue la numérotation, lorsque jentends un déclic de serrure suivi dun :
« Psssst ! Par ici ! ».
Et là, en suivant le son de sa voix, ma tête pivote automatiquement sur ma droite. Et je vois mon bobrun passer sa belle gueule et le haut de son buste massif en biais dans lencadrement.
« Nico ! ».
Dès que son image transperce ma rétine, je suis dans un état second. Mais lorsque javance vers sa porte, lorsque je peux apprécier sa présence en entier, je suis proche du KO.
Cest fou la sexytude que dégage ce mec, avec sa bonne petite gueule sexy, son attitude de petit con ultime, lépaule nonchalamment appuyée au montant de lencadrement de la porte, la tête inclinée, elle aussi appuyée, son sourire charmeur et incendiaire.
Et bien évidemment, sa tenue nest pas en reste. Elle comporte une casquette rouge vissée à lenvers sur sa tête, avec une touffe de beaux cheveux bruns dépassant en vrac de lespace au-dessus de la languette de réglage, un débardeur blanc à fines cotes, les bretelles dangereusement tendues sur ses épaules musclées et sur ses pecs saillants, un simple bout de tissu qui sait pourtant sélever au rang de chef duvre, tant il met bien en valeur le V et la puissance de son torse, ses biceps rebondis, la couleur mate de sa peau, ses tatouages sexy, les beaux poils noirs qui dépassent au-dessus de larrondi.
« Salut » je lui lance, le souffle coupé par une overdose presque fatale de bogossitude et de désir brûlant.
« Salut, toi » il me relance, en appuyant un peu plus sur son sourire, qui dincendiaire devient ravageur canaille, coquin, absolument insoutenable. Un sourire agrémenté d'un petit haussement de sourcils qui fait griller mes derniers neurones.
Car ce sourire, cette petite gueule, ce regard coquin, c'est un scandale absolu, un truc absolument insupportable. Car ce nest juste pas NORMAL d'être aussi beau et charmant, pas normal et pas juste ! Car dans ce sourire il y a tout ce qui peut rendre un mec craquant, la sexytude, le charme, une bonne dose de coquinerie et de malice. Bref, tous les charmes de lHomme sont dans ce sourire.
Une tenue pareille, un sourire pareil, et je suis à lui sans conditions, il peut faire de moi ce quil veut.
Jai besoin dun petit instant pour me remettre de ce sourire, si tant est que ce soit possible, et pour prendre une nouvelle claque, en remarquant que sa tenue est complétée par un short gris molletonné qui semble posé directement sur sa peau, sans rien dessous, mis à part sa queue déjà raide qui déforme insolemment le tissu souple.
« Tu rentres pas ? » je lentends me questionner, un brin moqueur, alors que je suis toujours figé à contempler sa bogossitude.
« Si
cest juste que » je bégaye, ivre de désir.
« Juste que ? ».
« Cest juste que tu es trop sexy ».
Et là, pour toute réponse, le bogoss me lance un regard tellement chargé de sensualité que je dois me faire violence pour ne pas me jeter directement sur sa braguette.
Car dans ce regard, je lis son désir à lui, parfaitement complémentaire au mien. Je sais quil a envie de moi, tout autant que jai envie de lui. Je sais quil a envie dêtre en moi, tout autant que jai envie de lavoir en moi. Je sais quil a tout autant envie de gicler en moi que moi jai envie de le sentir jouir en moi.
Pendant un instant encore, nous nous faisons face sur le seuil de la porte, dont lencadrement est bien occupé par sa silhouette mâle tout en muscles.
Nos regards se mettent le feu lun lautre. Je ne suis plus quun être primaire guidé par linstinct de plaisir. Jaime laisser ce moment suspendu se prolonger, jaime attendre, sentir son désir, sentir que je vais lui donner du plaisir, jaime cet instant où tout est possible mais rien nest encore, cet instant où nos désirs sentrechoquent, font des étincelles, cet instant pendant lequel lexcitation fait vibrer mon corps, coupe ma respiration. Pas de mots entre nous, mais tant de désir dans nos regards.
« Allez, viens » je lentends me lancer sur une voix basse, une invitation, une vibration, un ordre mâle auquel je ne saurais me soustraire.
Puis, accompagnant le geste à la parole, Jérém pivote sur le côté, libérant un passage pour que je puisse pénétrer dans son appart. Javance et je passe le seuil en sentant son regard proche et lourd sur moi, un regard qui me suit, qui me déshabille, qui me possède déjà. Javance hypnotisé par le parfum entêtant de ptit mâle fraîchement douché qui se dégage de son corps.
Jai tout juste le temps de jeter un regard dans le petit espace mansardé et de me faire la remarque que cest tout aussi minuscule que chez moi à Bordeaux, lorsque je sens ses mains, à la fois douces et fermes, me libérer de mon sac de voyage, attr mes épaules, me faire pivoter, me coller contre le mur.
Ses lèvres se posent alors sur les miennes, et nous nous échangeons une longue série de baisers fougueux, au point que nous en oublions presque de reprendre notre souffle. Je suis enivré par sa proximité, son contact, le parfum frais et captivant, cette fragrance de ptit mâle bien sexy qui se dégage de lui.
« Ah, ça cest de laccueil ! » je me marre, lorsque jarrive enfin à sortir de lapnée causée par lassaut de ses baisers incessants.
« Tu mas manqué ! » je lentends me chuchoter.
Ah putain, quest-ce que ça fait du bien de lentendre dire ces simples mots ! A cet instant, toutes mes inquiétudes sont effacées par ce bonheur immense. Comment jai pu douter de lui, imaginer quil puisse aller voir ailleurs ? En tout cas, jai envie dy croire.
« Toi aussi tu mas manqué, si tu savais ! ».
Pour toute réponse, mon bobrun membrasse de plus en plus fougueusement, son torse chaud collé au mien, sa bosse raide collée à la mienne.
Je nen peux plus, jai trop envie de lui. Je le fais pivoter à mon tour, je le colle contre le mur. Jembrasse son cou, ses épaules, les poils dans larrondi du débardeur. Je glisse mes mains sous le coton tendu sur sa peau, jeffleure au passage les petits poils en dessous de son nombril, premier frisson. Puis, sa peau tiède et douce, deuxième frisson. Puis, le relief ferme de ses abdos, cette alternance de creux et de rebonds où les bouts de mes doigts lisent comme sur un texte en Braille le code de sa virilité puissante, un code que je ne me prive pas de parcourir plusieurs fois pour en apprécier pleinement le message. Tempête de frissons.
Un instant plus tard, je me laisser glisser à genoux, je laisse mes lèvres caresser sa bosse chaude et saillante par-dessus le tissu molletonné, je presse mon visage contre, je hume les petites odeurs enivrantes de sa virilité palpitante. Du coin de lil, je vois le bogoss sétirer, bomber son torse, plier ses bras, croiser ses mains derrière la nuque. Et je lentends soupirer de bonheur et de dimpatience.
Sans plus tarder, jatt le short de chaque côté de ses hanches et je le tire lentement vers le bas. Les poils bruns au-dessus de sa queue se dévoilent peu à peu à mes yeux. Je plonge mon nez dedans, ivre des petites odeurs qui se dégagent. Mais le tissu se tend, il oppose une résistance à mes projets. Le fait est quil est pris dans un « obstacle » qui lui empêche daller plus loin : il est retenu par sa queue raide.
Je glisse alors ma main dedans, je saisis doucement son manche brûlant, je le dégage lentement de sa prison de tissu. Dès le premier contact de mes doigts, le bogoss pousse un grand soupir de bonheur. Sa queue se dresse désormais devant mes yeux, belle, fière, gonflée à bloc.
Et lorsque mes lèvres et ma langue effleurent son gland, je le sens partir en extase, je me sens partir en extase. Je le pompe lentement, je veux faire durer nos excitations et nos plaisirs.
Comme toujours, dès le premier contact avec la virilité de mon mâle, le premier besoin impérieux que réclament mon corps et mon désir est davoir sa queue dans ma bouche.
Mais une fois assouvi le besoin de le sentir frémir de plaisir sous les assauts de ma bouche, les envies se bousculent en moi. Jai envie de tout avec Jérém, sans jamais pouvoir faire un choix, sans arriver à me décider sur ce dont jai envie en premier. Si cest davoir directement son jus dans ma bouche, de lavaler, ou si je préfère juste une mise en bouche, au sens propre comme au sens figuré, avant de le sentir me limer, me posséder, avant de me laisser remplir les entrailles de son jus de mâle.
En fait, jai envie de tout à la fois. Impossible pour moi de faire un choix. Comment choisir entre le plaisir et le plaisir ? Entre le bonheur et le bonheur ? Le choix le plus facile étant souvent de me laisser porter par les envies de mon beau mâle brun. Un choix qui a lailleurs davantage de me laisser surprendre et menchanter.
Je ne le suce que depuis une petite minute, lorsque le bogoss sexy à mort dans son débardeur blanc et sa casquette à lenvers passe ses mains sous mes aisselles, me fait me relever, défait ma ceinture, puis ma braguette. Il me fait pivoter à nouveau, et je me retrouve face au mur à côté de la porte dentrée. Sans plus attendre, il baisse mon froc et mon boxer, il les cale en bas de mes cuisses. Ses gestes sont fébriles, dictés par une envie on ne peut plus pressante. Une envie, la sienne, que je ressens dans le moindre de ses gestes et qui me met en confiance, car elle me rassure quant à sa fidélité pendant ces dix jours où nous avons été séparés.
Quant à ses mains qui empoignent fermement mes fesses pour les écarter lentement, avant que sa langue sinsinue fougueusement à lentrée de mon trou, voilà qui finit dachever ma moindre réticence.
Ainsi, lorsque je lentends cracher dans sa main, lorsque je sens ses doigts humides badigeonner mon trou, je suis déjà complétement à lui. Et je le suis bien avant que son gland ne se presse contre mon trou, et quil gagne la résistance de mes muscles sans presque forcer, bien avant que sa queue senfonce lentement en moi, bien avant que mon mâle ne prenne réellement possession de mon corps.
Et lorsque cela arrive, lorsque je lentends frissonner de plaisir, cest un bonheur sans commune mesure qui menvahit. Sa queue enfoncée en moi jusquà garde, le bogoss me débarrasse de mon t-shirt, il colle son torse contre le dos. Le contact avec le coton doux de son débardeur est terriblement excitant.
Le beau mec à casquette à lenvers pousse un dernier, profond soupir de bonheur avant de commencer à me limer. Son torse enveloppe mon dos, lune de ses mains me branle, lautre agace mes tétons avec fébrilité. Son parfum menivre et massomme de plaisir. Je jouis du cul à chacun de ses va-et-vient. Je jouis tellement que je ne peux mempêcher de lui lancer, comme dans ivre :
« Quest-ce que cest bon, Jérém, quest-ce que cest bon ! ».
« Ah oui, cest bon » je lentends confirmer, la voix déformée par lexcitation.
« Vas-y, défonce-moi bien ! ».
Pour toute réponse, ses mains saisissent mes hanches, les empoignent dune façon bien ferme, bien virile, me font sentir bien à lui. Ses va-et-vient deviennent plus rapides, plus puissants, ses couilles frappent lourdement les miennes, et cest terriblement excitant.
Mais déjà une minute plus tard à peine, la cadence de ses coups de boutoir ralentit presque dun coup, sa queue simmobilise au fond de moi. Et là, après un instant de flottement, jentends Jérém me lancer, la voix étouffée par un frisson qui le dépasse :
« Ok non
je viens déjà ».
Ses coups de reins reprennent. Sa main saisit ma queue, recommence à la branler. Lorsque le bogoss lâche un premier râle de plaisir étouffé, je sais quil est en train de jouir en moi. Son souffle rapide excite ma peau, ses râles de plaisir ravissent mes oreilles. Les va-et-vient de sa main sur ma queue ne tardent pas à précipiter également mon orgasme à moi. Je jouis à mon tour, dans sa main.
« Désolé » je lentends me glisser, alors quil se déboîte lentement de moi.
« Mais de quoi ? » je le questionne, après mêtre retourné vers lui, lavoir serré très fort dans mes bras et avoir posé quelques bisous fébriles dans son cou. Jai toujours envie de le couvrir de bisous après quil ma fait lamour.
« Je suis venu trop vite. Je nai pas pu me retenir ».
Certes, jaurais aimé que ça dure plus longtemps. Et pourtant, je suis aux anges. Non seulement, en dépit de la durée, jai bien pris mon pied. Mais en plus, son envie débordante et sa jouissance rapide me rassurent aussi quant à son abstinence pendant ces dix jours.
« Cétait trop bien, Jérém ».
« Javais trop envie ».
« Jai vu, et jai kiffé, tu peux même pas savoir combien jai kiffé ! ».
« Tu veux boire quelque chose ? » il me demande, tout en se débarrassant enfin de sa casquette et de son débardeur sexy pour me mettre une énième claque en me dévoilant sa nudité. Le bogoss a lair davoir bien chauffé pendant sa quête de lorgasme.
Sa nudité désormais totale me confirme ce que son débardeur mavait largement annoncé. En dix jours de muscu et dentraînements supplémentaires, le bogoss a encore pris du muscle et sa plastique est un bonheur absolu.
« Ton jus de mec » je finis par répondre à sa question, ivre de lui.
« Eh doucement, le coquin. Tinquiète, tu vas lavoir mon jus, mais laisse-moi dabord récupérer un peu ».
« Je rigole ».
« Tu veux quoi alors ? ».
« Quelque chose de frais ».
« Un jus dorange ? ».
« Très bien ».
Je regarde mon bobrun promener sa nudité avec aisance dans la petite pièce, la queue toujours tendue. Je le regarde attr deux verres dans un petit meuble suspendu et sortir une bouteille de jus dorange dun réfrigérateur tout aussi petit, encastré sous la plaque de cuisson.
Je prends enfin le temps de jeter un regard un peu plus attentif à ce petit espace, une pièce unique où se côtoient une kitchenette minuscule, une table et deux chaises de Barbie, un lit et une porte qui doit donner sur des toilettes, une petite fenêtre qui est la seule source de lumière de la pièce.
Le bogoss mapporte un verre de jus orange et un bisou plein damour. Lui aussi il boit du jus dorange. Je le regarde déglutir lentement, je regarde cette pomme dAdam bien virile sagiter nerveusement au gré de la descente du liquide dans son corps. Et je trouve cette image furieusement excitante.
Un instant plus tard, le bogoss ouvre la petite fenêtre et allume sa cigarette inévitable après orgasme. Je suis content de voir quil se sert toujours du briquet que je lui ai offert à Campan, ce briquet que javais acheté dans la boutique de Martine et que je lui ai offert pour quil ne moublie pas.
Je mapproche de lui, je le prends dans mes bras et je jette un premier regard curieux depuis cette fenêtre sans vis-à-vis, une fenêtre ouverte sur Paris. La butte de Montmartre se dresse au loin avec son église blanche reconnaissable entre mille.
« Cest génial ici, la vue est magnifique et il ny a même pas de vis-à-vis » je considère.
« Oui, mais tas vu comme cest petit ? Cest même plus petit quà Toulouse ».
« Cest ton petit chez toi, et moi jaime bien ».
Jérém termine sa cigarette et sallonge sur le lit. Pendant un court instant, je suis happé par la vision de mon étalon allongé, et de ses pilosités. Mon mec à moi a du poil sur le visage, il a des poils tout doux sur les avant-bras, il a du poil bien sexy sur le torse, il a du poil bien viril sur les couilles. Mon mec est vraiment un magnifique jeune mâle.
Je mallonge à côté de lui, jai envie de le prendre dans mes bras. Mais avec lagilité dun félin, mon bobrun musclé se glisse sur moi, et il me couvre de bisous.
« Je suis heureux dêtre là » je lui lance.
« Moi aussi je suis heureux que tu sois venu ».
Jérém me serre très fort contre lui, je plonge le nez dans ses poils bruns. Je plonge dans un bonheur fait du goût de ses lèvres, du contact avec sa peau chaude et parfumée, de son amour. Dans ses draps, je suis heureux. Les draps dun gars comme Jérém, et a fortiori lorsquil est amoureux, ce nest rien dautre que le Paradis sur Terre.
Mon bobrun se laisse glisser le long de mon torse et me suce. Cest sacrément bon. Tellement bon que je dois me retenir pour ne pas venir trop vite. Et lorsque le bogoss arrête de me sucer et sallonge sur le lit, les cuisses écartées, la queue raide comme un piquet, je sais ce quil attend de moi. Javale sa queue, je la pompe comme si ma vie en dépendait, jusquà le faire copieusement gicler dans ma bouche.
« Vas-y, pompe bien, comme ça
oui
tu vas lavoir mon jus
» il me glisse, alors que ses giclées puissantes percutent mon palais.
Ah putain, quest-ce que cest bon son jus de mâle !
Après avoir offert ce deuxième orgasme à mon bobrun, après avoir goûté à cette boisson divine qui me fait du bien, nous nous assoupissons lun dans les bras de lautre.
Lorsque jémerge, mon bobrun est en train de fumer une nouvelle cigarette. Le ciel sest assombri, la nuit tombe, les bruits de la ville remontent comme amplifiés par la fenêtre ouverte.
« Il est quelle heure ? » je lui demande.
« Huit heures et demi passés ».
Une nouvelle fois je mapproche de lui, je le serre contre moi. Nous nous échangeons des bisous, torse nu contre torse nu, alors que les lumières de la grande ville se déploient devant nos yeux. Jérém écrase son mégot et me lance :
« Allez, on bouge ! Jai faim ! ».
« On va où ? ».
« Là-bas il me répond, tout en mindiquant un point bien lumineux au loin.
« A Montmartre ? ».
Oui, jaime bien ce quartier, et il y a plein de petits restos ».
Jérém part à la douche. A travers la porte laissée entrouverte, je peux constater que la salle de bain est à limage de lappart, vraiment minuscule, tout comme la cabine de douche, fermée par un simple rideau. Impossible de se glisser dedans à deux, les douches coquines ce ne sera pas ici.
Puis, quelque chose attire mon attention, quelque chose nonchalamment abandonné sur le sol, à côté du lavabo, un objet qui semble émettre une vibration propre qui fait résonner bien de cordes sensibles en moi. Il sagit, évidemment, de son sac de sport aux couleurs de son équipe. Un sac refermé quelques heures plus tôt à la fin de son entraînement et très certainement pas rouvert depuis
ah putain !
Lorsque mon bobrun revient pour chercher ses fringues, à poil et très fraîchement douché, je nai quune envie, de refaire lamour avec lui. Mais il se fait tard, il faut quon bouge, comme il la dit. Je pars illico à la salle de bain, je ferme la porte.
Je fais couler leau pour faire diversion. Puis, je mapproche du précieux objet, je « décachète » lentement lépaisse fermeture zip. Je ferme les yeux et je plonge mon nez entre les deux pans entrouverts. Et me voilà instantanément téléporté dans un monde fait dun merveilleux bouquet de bonheurs olfactifs me donnant une description des plus précises et excitantes du Masculin. Transpiration, gel douche, déo, petites odeurs de mâle : voilà le mélange divin.
Après quelques intenses secondes divresse, je mautorise à jeter un il furtif dans le sac. Jy trouve un trésor constitué dun boxer orange et dun débardeur blanc, les deux humides de transpiration ; dun flacon gel de douche, dun déo spray ; dun pantalon de jogging, de deux paires de chaussettes, dune serviette humide elle aussi ; dun tube de crème chauffante, et dune bouteille deau entamée. Voilà la panoplie du petit rugbyman sexy.
Je prends ma douche toujours enivré par les petites intenses odeurs de son sac de sport, je me fais achever par la fragrance de son gel douche.
Mais lorsque je rejoins mon Jérém dans le séjour, une nouvelle bonne claque mattend. Blouson détudiant américain blanc et vert, posé sur un simple t-shirt blanc à col rond mettant bien en valeur ses pecs rebondis, jeans et baskets blanches : mon Jérém ma réservé lune des tenues de bogoss les plus sexy qui soit.
Nous quittons lappart, nous empruntons lascenseur. Pendant la descente je dois me faire violence pour ne pas lui sauter dessus. Nous voilà dans la rue, lancés dans la nuit parisienne. Je suis si heureux de sortir avec lui ! Je narrive toujours pas à croire que cette bombasse de mec est le mien, que je fais lamour avec lui et quil est amoureux de moi. Oui, je suis tellement heureux !
Nous empruntons la ligne 7 jusquà Jaurès, puis la ligne 2. Mon bobrun fonce à coup sûr, il semble désormais bien connaître le réseau du métro, on dirait quil est en train de devenir un vrai petit parisien.
A cette heure, il y a un peu moins de monde que lors de mon arrivée en ville.
En attendant larrivée de la rame, je me fais la réflexion quavec son ambiance close, sa météo propre, faite des appels dair à lentrée et à la sortie des tunnels ; avec sa bande son propre, les sifflements des freins, les claquements des roues sur les rails, métal sur métal, les bruits dair comprimé à louverture et fermeture des portes, le métro est un véritable petit univers à part.
Un univers au décor de ciment et de métal souvent déprimant dans lequel, à mes yeux, seule la concentration de bogossitude possède le pouvoir dapporter un rayon de soleil.
Et mon bobrun est demblée lun des piliers, et pas des moindres, de cette bogossitude qui rend le métro supportable.
Dans la rame, Jérém se fait mater par une nana, et même pas discrètement. Elle doit avoir trente ans au moins, mais le physique de rugbyman et la bonne gueule de mon mec semblent vraiment lémoustiller. Jai envie daller la gifler, même si je comprends son attirance.
Elle ne quitte pas mon Jérém des yeux et lui lance de grands sourires. Mon bobrun sen rend compte, et il détourne aussitôt son regard. Il me sourit. Dailleurs, ce nest pas la seule meuf par qui il se fait mater. Jai limpression que, plus ou moins discrètement, la plupart des nanas dans la rame matent ce petit Dieu vivant qui vient de me faire lamour. Si elles savaient !
Jai même limpression quil y a des mecs qui le matent, ce qui minquiète encore plus.
Un gars embarque à lun des arrêts. Il doit avoir à peine 2-3 ans de plus que nous, et cest une bombasse absolue. Un brun incendiaire à la peau mate, avec lune de ces bonnes petites gueules à faire jouir avec une urgence plus quabsolue. Une urgence qui se dégage de ses très beaux traits, de ses yeux très noirs, dun regard à la fois doux, touchant, mais terriblement coquin, malicieux, intrigant.
Le gars doit faire la même taille que mon Jérém, mais avec un corps plus élancé, moins musclé, mais un corps de parfait petit con, une plastique mise en valeur par une chemisette à carreaux noirs et blancs et qui lui va comme un gant et dont les boutons ouverts en haut dévoilent une naissance de pecs des plus appétissantes. Ses lunettes à la monture noire assez épaisse lui donnent un coté intello hyper sexy qui finit de massommer. Le gars est typiquement le genre qui me rend dingue, car il dégage une sensualité de fou, et sa simple présence est un appel hurlant au sexe.
« Eh, je tai vu » jentends Jérém me glisser discrètement à loreille.
« De quoi ? » je tente de me dérober, en me sachant pris avec « le regard sur le bogoss ».
« Arrête de le mater » il précise son propos, sur un ton amusé.
Je ne sais pas trop quoi lui répondre, je men veux quil puisse croire que je mate ce mec parce que je le trouve plus mignon que lui. Même si en même temps je me dis quil est normal de regarder un beau mec, surtout un si beau mec. Comment faire autrement ?
« Jai vu que tu as maté le mec avec les lunettes » il enchaîne.
« Il faudrait être hétéro pour ne pas mater un mec comme toi et lui
ou bien aveugle ! Il y a les trois quarts de la rame qui vous matent ! ».
Mon bobrun se contente alors de me lancer un sourire des plus canailles.
« Et puis, si tu as vu que je le matais, cest que toi aussi tu las remarqué ! » je lui lance à la cantonade, alors que nous venons de sortir de la rame et que nous remontons vers la surface.
« Cest vrai quil nétait pas mal du tout ! ».
Cest à la fois lapanage et le drame des couples de même sexe de pouvoir tenir ce genre de conversation au sujet dune même personne. Souvent, on comprend lattirance de son partenaire pour lautre, car cet autre suscite en nous exactement la même.
Nous émergeons à Pigalle, et nous retrouvons Paris en sortant par un accès de métro en parfait style liberty. Nous débarquons non loin du Moulin Rouge, de sa façade rouge, de ses pales en rotation lente. Le Moulin Rouge, ce lieu fabuleux, dont le mythe a été récemment sublimé par le superbe film de Baz Luhrmann avec une Nicole man étincelante et une Ewan McGregor plutôt charmant.
Me voilà enfin à Paris ! Le vrai, celui quon imagine en pensant à cette ville.
Nous prenons le funiculaire, nous traînons un peu dans le quartier. Avec ses petites rues pavées, ses petites places, sa végétation, son absence presque totale de voitures, son ambiance ressemble à celle dun village, le quartier de Montmartre possède un charme particulier. On sait quon est entourés par la ville, mais lillusion dêtre ailleurs est presque parfaite. Montmartre accueillant, chaleureux et romantique, dont chaque coin dégage une sensation de calme et dharmonie si propice aux amoureux.
La terrasse devant le Sacré Cur offre une vue splendide sur la ville. Depuis là-haut, on a limpression davoir Paris à nos pieds. Ce soir, je suis heureux, heureux comme je ne le suis quen compagnie de mon homme. Ce soir, la ville et la vie me paraissent belles comme jamais.
Au détour dune rue déserte, mon bobrun mattire soudainement contre lui et membrasse fougueusement. Ce soir il a ce côté joueur, ce côté chien foufou qui me fait craquer au plus haut point. Et il est si sexy dans sa tenue t-shirt blanc, blouson détudiant bicolore !
Jérém a lair si heureux de me retrouver, et moi je suis si heureux de constater que la magie Campan continue même à Paris ! Et moi qui me faisait tant de souci ! Je suis tellement rassuré par son attitude, mille fois plus rassuré quaprès toutes les discussions du monde. Je nai même plus envie de lui parler de fidélité, de protection, de lavenir de notre relation. Jai simplement envie dy croire. Et à cet instant précis, je nai aucun mal à le faire.
Nous croisons de nombreux couples, dont certains sont en train de sembrasser. Je ressens un pincement au cur en pensant que je voudrais pouvoir avoir la liberté daimer mon Jérém comme saiment ces couples, mais que je ne le peux pas. Non pas que je tienne particulièrement à mafficher mon amour en public. Mais cest précisément la conscience de ne pas pouvoir le faire qui me fait chier !
Dautant plus que, même si je le pouvais, je ne suis pas certain que jaimerais me laisser aller à des effusions publiques ostentatoires comme le font certains couples hétéros. Non pas que ce ne soit pas joli. Je me dis que tant détalage damour pourrait froisser certain qui « haïssent les couples qui leur rappellent quils sont seuls ».
Oui, Montmartre est lendroit de lamour. Et à limage de lamour, rien nest plat à Montmartre, à chaque pas on monte ou on descend. Lorsque ça redevient plat, cest que nous ne sommes plus à Montmartre.
Dans une rue bien en pente, Jérém repère un petit resto à lallure plutôt rustique et accueillante.
« Cest un resto à fondue » il me lance, après avoir regardé la carte.
« Ça te dit ? » il me presse, face à mon hésitation.
« Si pour toi ça va, pour moi cest ok ».
Une fois la porte franchie, limpression dégagée par la façade se confirme. Nous plongeons dans un petit local aux boiseries bien rustiques, avec des poutres apparentes, des tables et des bancs en bois, avec une ambiance taverne rene par une immense cheminée qui domine un mur entier de la petite salle et dans laquelle un beau feu est en train de réchauffer lair et les esprits. Surtout le mien. Car cette cheminé men rappelle une autre, devant laquelle jai fait lamour tant de fois avec mon Jérém.
La petite salle compte une dizaine de tables, dont à peine la moitié sont occupées. Le propriétaire nous installe juste à côté du feu, sur une table pour quatre. Jérém commande direct une fondue pour deux et une bouteille de blanc sec.
A côté du feu, Jérém a vite chaud. Il ôte alors son blouson sexy et fait péter son t-shirt blanc tout aussi sexy. Il sagit dun t-shirt de marque super bien coupé, tendu sur ses pecs, ses épaules, ses biceps qui semblent prêts à craquer les manchettes, un blanc tellement parfait qui, de la même façon que le débardeur de toute à lheure, met superbement en valeur la couleur mate de sa peau et le dessin de ses tatouages. Il est tellement sexy, jai tellement envie de lui !
Il ne manque quun détail au tableau, une chaînette sexy à son cou. Car son cou est nu depuis quil ma donné la sienne au moment de nous quitter à Campan. Mais ce manque ne va pas tarder à être rattrapé, mon bobrun aura bientôt une belle chaînette de mec en cadeau danniversaire.
« Jai trop faim ! » il me lance, comme un gosse.
Jai faim aussi, le sexe ouvre lappétit.
Lhôte nous amène un apéritif maison pour nous faire patienter. Cest sucré, ça passe bien avec les petits feuilletés qui laccompagnent. Je regarde le feu, je regarde mon Jérém, je suis tellement heureux !
Jai bu mon verre un peu vite, lalcool sucré me monte à la tête, je me sens tout chaud, je me sens partir vers une ivresse où je perds pied, où jai juste envie de rigoler, de lui dire à quel point je suis fou de lui, à quel point je laime, et de lui faire des milliards de bisous.
Lhôte arrive avec la marmite à fondue posée sur un réchaud lui-même posé sur une épaisse planche de bois, accompagnée dune corbeille remplie de morceaux de pain. Jérém en enfourche aussitôt un et il le trempe dans le fromage fondu.
« Bon appétit bogoss » il me lance discrètement, en retirant son bout de pain généreusement enveloppé dans le fromage doré.
« Cest toi le bogoss » je lui relance, toujours ivre, le regard rivé sur ce t-shirt bien ajusté qui fait ressortir chacun des muscles de son torse de fou.
« Bon appétit ! » je me rappelle de lui répondre, après un moment de flottement.
La fondue, cest bon, très bon. Mais la partager dans ce petit resto, à Montmartre, à côté du feu, avec le gars que jaime, cest absolument fabuleux. Oui, ce petit resto me rappelle lintimité de la petite maison en pierre à Campan. Mais aussi la bonne franquette de la soirée passée avec les cavaliers de lABCR, devant un autre beau feu. Là aussi on avait mangé de la fondue, faite par les mains expertes de Martine. De beaux souvenirs, les premiers vraiment heureux avec mon bobrun.
Jérém me ressert du blanc sec, ce qui entretien ma petite ivresse, ma sensation de planer sur mon bonheur absolu.
Nous trempons nos bouts de pain dans le fromage fondu. La fondue est délicieuse, la compagnie de mon Jérém lest encore plus. Il me parle de son intégration dans léquipe, de ses nouveaux potes, dUlysse, en qui il a trouvé un nouveau pote, quelquun qui lui fait confiance et qui laide à progresser. Ulysse, un gars pour lequel Jérém semble avoir beaucoup dadmiration et destime. Ulysse, un prénom qui revient bien souvent dans la conversation.
Mais il ressemble à quoi cet Ulysse ? Jaimerais bien le voir. Est-ce que ce week-end va men offrir loccasion ?
Vers la fin du repas, lorsque la partie la plus épaisse du fromage sagglutine au fond du caquelon, nous retirons nos croutons en même temps. Ils ressortent reliés par de nombreux fils de fromage. Une image qui me fait sourire, car elle me fait repenser à la fameuse scène des spaghettis dans le dessin animé « La belle et le clochard ».
Nos regards se croisent, Jérém se marre.
« Pourquoi tu rigoles ? » je le questionne.
« Ça ne te fait pas penser à quelque chose ? » fait le bobrun en indiquant nos morceaux de pain reliés par un épais fil de fromage.
Notre complicité est parfaite, je suis tellement bien, je suis tellement heureux !
« Si, un dessin animé ».
Le bogoss me sourit. Son regard me fait fondre, son sourire me fait fondre, notre complicité me rend fou. Jai tellement envie de lui faire des bisous, de le sentir contre moi, de faire lamour avec lui.
Au moment de laddition, je propose de payer la note. Il refuse. Je lui propose alors de partager la note. Il refuse à nouveau, jinsiste. Comme dhab, je naurai pas le dernier mot.
« Jai dit que je tinvite, alors je tinvite ».
« Mais pourquoi ? ».
« Parce que. Tu es venu à Paris et puis ça me fait plaisir ».
De toute façon je suis toujours pompette, je nai pas le cran de lui tenir tête. Jérém moffre un resto et du bonheur, beaucoup de bonheur.
Dans la rue, la fraîcheur de lair me secoue un peu de mon engourdissement. Nous marchons en direction de lescalier pour aller reprendre le métro lorsque, sortant dune fenêtre, jentends séchapper une musique familière. Je reconnais immédiatement lair dune chanson qui était dans la collection de 45 tours de maman. Une chanson au rythme entraînant, guilleret, qui inspire la joie, qui fait se sentir bien et que je ne me lassais pas découter en boucle à lépoque.
https://www.youtube.com/watch?v=u5pxPDMF6SE
Noyés de bleu sous le ciel grec
Un bateau, deux bateaux, trois bateaux s'en vont chantant
Griffant le ciel à coups de bec
Un oiseau, deux oiseaux, trois oiseaux font du beau temps
(
)
Mon dieu que j'aime ce port du bout du monde
Que le soleil inonde de ses reflets dorés
Mon dieu que j'aime sous leurs bonnets oranges
Tous les visages d'anges des s du Pirée
Soudain, je repense à Dalida, cette chanteuse à la carrière étincelante et au destin tragique, Dalida qui vivait, justement, à Montmartre. Soudain, livresse complice, jai envie dune petite folie. Jen fais part à Jérém, qui se moque de moi. Je fonce. Je ne connais pas le nom de la rue. Je demande à des passants, on me renseigne, mais jai du mal à trouver. A force de tourner, on finit par tomber sur la place portant le nom de Dalida ainsi quun buste de la chanteuse.
« Nous ne devons pas être bien loin ».
« Tes pas pd pour rien » me taquine Jérém.
« Et toi tes un pur hétéro ».
« Pourquoi, ten doutes ? » il fait, moqueur.
Je finis par tomber sur un passant qui mindique exactement la marche à suivre. Et au bout de quelques minutes, nous y sommes. La voilà, dans la petite et discrète rue dOrchampt, la grande maison à plusieurs étages et à larchitecture si particulière où Dalida a vécu pendant tant dannées. Avant de se donner la mort, en un triste dimanche de mai, parce que la vie lui était devenue insupportable. Quel gâchis quelle en soit arrivée là, quelle ait été si malheureuse, elle qui a donné tant de joie et despoir à tant de gens et pendant trois décennies.
« Tes heureux ? » se moque Jérém.
« Tu dois me prendre pour un barj ! ».
« Tu veux quon sonne pour demander si elle nous offre un café ? » il me taquine.
« Tes con ! ».
« Aaaaarrivaaaaa Gigi lamorosooooooooooooo ! » je lentends entonner.
« Mais tais-toi, tu me fais la honte ! ».
« On peut rentrer maintenant ? ».
« Oui, on peut, oui. Jai envie de toi ».
« Moi aussi ».
Nous descendons les marches de la butte. Là encore, nous croisons des couples qui ont lair bien amoureux, qui se font des bisous. Là encore, je me fais violence pour ne pas enlacer mon bobrun et le couvrir de bisous à mon tour. Faute de mieux, je me dis que lattente ne fait que faire monter lexcitation.
Mais alors que je mattends à rentrer directement à lappart, mon bobrun me conduit vers une ligne de métro qui nest pas du tout celle que nous avons empruntée pour venir à Montmartre.
« Mais tes sûr que cest la bonne ligne ? » je linterpelle.
« Oui. Mais on ne va pas rentrer tout de suite. Je vais tamener quelque part ».
Je le suis, impatient de découvrir la surprise que me prépare mon bobrun.
Lorsque nous émergeons à nouveau dans la ville réelle, nous sommes à proximité de la Tour Eiffel. Il est 22h55.
« Dépêche, on va rater le spectacle » il me lance, après avoir regardé sa montre.
« Quel spectacle ? ».
« Tu vas voir ».
Je continue de suivre mon bobrun qui avance presque au pas de course. Il sarrête enfin aux pieds de la grande tour, à proximité dun port de bateau mouche. Il regarde à nouveau lheure.
« Ça devrait arriver dans pas longtemps ».
Le bogoss a tout juste le temps de terminer sa phrase, lorsque la robe de la dame de fer se met à clignoter de tous ses feux.
Javais entendu parler du scintillement de la tour au début de chaque heure. Mais le voir de si près, cest magique. Et le voir en compagnie de Jérém, et parce que cest lui qui my a amené, est juste incroyable. Dans un coin de ma tête, je me demande comment mon bobrun connaît ce coin permettant de bien voir le scintillement de la tour. Je me demande surtout qui lui a fait connaître, sil est venu seul, ou avec qui il est venu ici auparavant. Mais je suis tellement bien à cet instant précis, que je choisis de ne pas penser à ça. Dans la nuit complice, mes doigts cherchent discrètement les siens, les trouvent, les enlacent.
Puis, alors que le scintillement nest même pas terminé, mon bobrun me regarde droit dans les yeux et me lance :
« Ça te dit un tour de bateau sur la Seine ? ».
« Oui, bien sûr ! ».
Même sil me tarde de rentrer pour refaire lamour avec lui, cette petite balade parisienne nocturne me rend heureux comme jamais. Jai envie que cette nuit ne se termine jamais. Jai envie de lembrasser. Jai envie de tout avec lui. Ah, putain, quest-ce quil est craquant, Jérém, avec son blouson vert et blanc, complètement ouvert sur son t-shirt blanc collé à ses pecs !
« Si on se dépêche on va arriver à attr le dernier départ ».
En effet, nous arrivons à embarquer juste avant que les portes ne se ferment derrière nous.
La croisière démarre, le bateau tangue sur les eaux de la Seine. Lair du soir est frais, ça chatouille la peau et les yeux. Nous nous éloignons de la Tour Eiffel pendant quune sono défaillante nous égraine les monuments que nous trouvons sur notre parcours. Les Invalides, le pont de lAlma tristement connu depuis 5 ans, le Musée dOrsay (que je veux visiter à tout prix, car jadore les peintres impressionnistes), lIle de la Cité, la cathédrale de Notre Dame à la silhouette imposante, le pont Alexandre III, le pont Napoléon, la Conciergerie, lHôtel de Ville, la Concorde, le Musée du Louvre, le Grand Palais.
Je regarde mon Jérém, lui aussi visiblement impressionné par ce petit aperçu de la grandeur de notre capitale.
« Tu avais déjà fait un tour en bateau mouche ? » je le questionne.
« Non, cest la première fois. Ça fait des semaines que jen ai envie. Mais jattendais de le faire avec toi ».
« Je taime, Jérém ! ».
Le bobrun me sourit. Son sourire est beau comme lamour et doux comme une caresse.
Ce tour en bateau mouche est comme une petite mise en bouche de Paris, comme la bande annonce savamment orchestrée dun film qui sannonce particulièrement spectaculaire. Toulouse est une belle ville, et cest ma ville de cur, car cest ma ville. Mais Paris, elle a lélégance, la stature, le charme, la grandeur, lallure, la prestance dune capitale. A Paris, on a limpression dêtre au centre du monde.
Après avoir fait le tour de lIle de la Cité, le bateau revient en sens inverse sur la Seine. Et quelques minutes plus tard, nous approchons à nouveau la Tour Eiffel, le début et la fin de notre petite croisière.
Nous retrouvons la terre ferme, et je me retrouve à marcher sur les quais avec mon bobrun. Il allume une cigarette et par moments, lodeur de la fumée arrive à mes narines. Cest une odeur qui mémeut car elle parle de la présence de mon bobrun à mes côtés.
Dans la nuit de la ville inconnue, je me sens en sécurité avec Jérém à mes côtés. Jai limpression de vivre dans un rêve.
Jérém est en pleine phase de déconnade, il narrête pas de raconter des bêtises, il me taquine, il me chatouille. Jai limpression que la bouteille du restaurant quil sest sifflé aux trois quarts na pas fini de faire ressentir ses effets. Jadore quand mon Jérém est comme ça. Quand il est un peu éméché sans être « rôti », quand il a lalcool joyeux, qui saccompagne souvent à l« alcool baiseur ».
Une demi-heure plus tard, je retrouve limmeuble déjà si familier, je frissonne à lidée de me renfermer dans ce petit terrier avec mon bobrun, de lavoir tout pour moi, de pouvoir lui faire mille bisous, de me blottir contre lui, de faire lamour avec lui.
Dans lascenseur, nous nous tenons sagement. Mais une fois dans le petit appartement, Jérém me saute carrément dessus, il membrasse avec une ardeur que je lui ai rarement connue. Le bogoss se débarrasse de son blouson, il fait voler son t-shirt blanc. Puis, il sattaque à mon blouson et à mon t-shirt à moi. Nous voilà torse contre torse, peau contre peau. Jérém me serre très fort contre lui. Son visage plonge dans le creux de mon épaule, il distille un chapelet infini de bisous. Ses mains caressent fébrilement mon dos, elles remontent ma colonne vertébrale jusquà senfoncer dans mes cheveux.
Le bobrun semble prendre un plaisir certain à me sentir contre lui. Et lorsque ses mains quittent mon dos pour partir à lassaut de mes tétons, lorsque je sens sa queue monter, jentreprends illico de défaire sa braguette, tout en me penchant pour mordiller ses tétons. Ma main sest déjà glissée dans son boxer pour saisir son manche raide et le caresser avec des va-et-vient lents qui lui font du bien, lorsque mon Jérém att ma tête pour membrasser encore et encore, fou de désir.
Mais un instant plus tard, le bogoss nen peut déjà plus. Ses envies de mâle le submergent. Il de débarrasse de son froc et de son boxer. Et là, nu et beau comme un Dieu, il pose une main lourde sur mon épaule pour minviter à me mettre à genoux. Jérém a envie de se faire sucer, il en a vraiment très envie.
Sans plus tarder, je me jette sur sa queue, je mapplique à titiller son gland. Puis, je lavale doucement, je la pompe doucement. Mais déjà sa main se pose sur ma nuque, et ses coups de reins donnent plus damplitude à mes va-et-vient.
Très vite, les oscillations de son bassin se font de plus en plus puissantes, pendant que la prise de ses mains sur ma nuque devient de plus en plus ferme, de plus en plus serrée.
« Vas-y pompe bien, je sais que tu kiffes ma queue. Elle est bonne hein ? Tu pompes bien, oui, oui, oui
vas-y comme ça, tu vas me faire jouir et tu vas bien avaler
je sais que tu as envie davaler parce que tu me kiffes grave
».
Toute expression verbale métant impossible dans cette situation, ma seule réponse pour entériner ses provocations viriles, est un redoublement dintensité de mes va-et-vient, dans la tentative de dépasser celle de ses coups de reins qui, eux aussi, ne font quaugmenter en puissance.
Ah putain ! Quest-ce que jaime quand il est comme ça, très mec, un bon peu macho, dominant.
Bien sûr, jadore le Jérém amoureux, câlin, adorable, qui se soucie de mon plaisir, qui assume le fait davoir même parfois envie dêtre passif. Mais quest-ce que ça me rend dingue quand il est dans cet état, chaud comme la braise, bien décidé à prendre son pied de la façon dont il lentend. Jaime ce côté queutard bien chaud.
Est-ce que le vin y est pour quelque chose ? Est-ce que livresse dalcool a le pouvoir de réveiller son côté macho et de lui donner envie de ressentir une autre ivresse, celle de se sentir mâle dominant qui ne se préoccupe que de son seul plaisir ?
Pendant un instant, jai limpression dêtre revenu dans lappart de la rue de la Colombette à Toulouse, lorsque je nétais que son vide couilles. Et je trouve ça sacrement excitant. Et jadore me soumettre à sa fougue virile.
« Allez, pompe bien, vas-y ! » il revient à la charge.
Je tente de le contenter du mieux que je peux. Mais un instant plus tard déjà, ses mains saisissent mes épaules, me font pivoter. Je me retrouve la tête coincée entre le mur de lappart et le mur de ses abdos, sa queue gonflée à bloc qui remplit ma bouche, son gland qui tape bien au fond de mon palais.
« Tu le veux mon jus, hein ? ».
Pour toute réponse, je pousse un grognement qui se veut affirmatif.
Et un instant plus tard, je le sens frissonner, ahaner bruyamment. Je sens son orgasme venir. Je sens son jus arriver en pression et gonfler la partie inférieure de sa queue. Et alors que de nombreuses giclées, lourdes, chaudes et denses percutent ma langue, je lentends lâcher des mots qui, sur le coup, resonnent de façon terriblement excitante :
« Ahhh, je viens
vas-y, avale
avale
avale jusquà la dernière goutte
allez !... vas-y, avale
salope ! ».
Une fois ses éjaculations terminées, le bogoss sextirpe rapidement de moi. Il me tend aussitôt la main, il maide à me relever.
« Ça va ? » il me questionne, le regard dans le vide, alors quil reprend son souffle.
« Oh, oui, ça va, surtout depuis que je peux à nouveau respirer » je me moque.
« Je suis désolé, je ne sais pas ce qui ma pris » il me lance, après avoir tiré une longue taffe sur la cigarette quil vient de sallumer près de la fenêtre ouverte.
« Cétait terriblement excitant » je tente de le rassurer.
« Jy ai été un peu fort, non ? ».
« Tinquiètes, je kiffe ça aussi. ».
« Jai trop bu ».
« Vraiment, il ny a pas de mal, cétait vraiment excitant ».
« Désolé de tavoir traité de salo
».
« Je te rassure, je kiffe ça aussi quand on est en mode baise » je le coupe « Je kiffe faire lamour avec toi, et je kiffe quand tu joues ton bon macho dominant. Il y a tellement de façons de se faire du bien ».
« Coquin, va ! ».
Après la cigarette, nous nous retrouvons au lit, dans les bras lun de lautre. Jérém caresse mon torse, pince mes tétons. Ses lèvres et sa langue titillent chaque millimètre de ma peau, et provoquent en moi dinfinis frissons. Je bande comme un fou.
Quelques instants plus tard, sa langue glisse sur mes couilles, puis sattarde sur mon gland. Le bobrun me suce. Puis, il me demande de lui faire lamour. Pas avec des mots, juste avec des gestes. Il sallonge sur le dos, il écarte ses cuisses, il me regarde droit dans les yeux, il att ma main, il mattire contre lui.
Lorsque mon gland gagne la résistance de ses muscles, lorsque je menfonce entre les cuisses terriblement fermes de mon beau rugbyman, jai limpression de me téléporter dans une autre dimension, un monde extraordinaire où tout nest que plaisir inouï, une sorte de Paradis pour garçons.
Un orage éclate au loin, les éclairs flashent dans la petite pièce, le tonnerre fait trembler les murs. Je suis en train de limer mon bobrun, tout en écoutant chacun de ses ahanements, tout en me félicitant de chacun de ses frissons, tout en guettant chacune des expressions de plaisir qui balaient son beau visage de mec. La pluie commence à tomber, faisant résonner les plaques de zinc recouvrant le toit juste au-dessus de nos têtes, de nos ébats. Ce moment aussi me rappelle Campan, le jour où nous avons fait lamour, avant daller annoncer à Charlène que Jérém partait pour Paris, le jour où New York a vécu lépisode le plus sombre de son histoire.
Je regarde mon Jérém, les bras et les mains abandonnés sur le matelas, loin de sa queue raide, de son gland luisant, je le regarde jouir du plaisir que ma queue sait lui offrir. Faire jouir un mec comme Jérém, de cette façon, le sentir souffler, gémir, prendre son pied, cest tellement beau, tellement excitant et ça fait sacrément du bien à son propre égo !
« Vas-y défonce moi, montre-moi que tu as des couilles ! » il me cherche.
Je le lime de plus en plus vite, je laisse mes coups de boutoir se déchaîner. Je suis en nage, et je prends mon pied comme jamais.
« Ah, oui, comme ça, cest comme ça que cest bon ! Allez, Nico, montre-moi qui est le mec cette nuit ! ».
Et là, soudain, une idée traverse mon esprit vrillé par le plaisir. Jarrête mes va-et-vient, et je marrête bien au fond de son cul, je le possède de toute ma bite qui est dailleurs à deux doigts de jouir.
« Tu la sens bien là ? » je le cherche.
« Oh oui, je la sens bien, oui ! ».
« Et tu la kiffes ? ».
« Grave ! Tes un vrai petit mec ! ».
Ses mots me galvanisent, me donnent de lassurance.
« Je te baise bien, hein ? » je poursuis dans mon délire. Un délire qui me semblait un peu artificiel au début, mais qui, au vu de la réaction de Jérém et de mon excitation, commence à prendre sens dans ma tête. Oui, je peux aussi jouer les petits machos pendant que je baise mon Jérém
« Tu fais ça comme un chef ».
« Tas envie que je te gicle dans le cul ? » je me lâche.
« Oh que oui ! ».
« Jai pas entendu
tas envie que je te fourre le cul ? ».
Je narrive même pas à croire que ces mots sortent de ma bouche à ladresse du mec qui ma dépucelé il y a tout juste quelques mois. Et pourtant, cette nuit cest bien moi qui tiens le rôle que Jérém a tenu tant de fois avec moi.
« Fais-toi plaisir, ptit mec
» je lentends me lancer.
Sur ce, transporté par un instinct de plaisir capable de lui ôter toute pudeur, le bobrun écarte un peu plus encore ses cuisses musclées, il se donne à moi comme jamais.
Et pendant que mes mains prennent appui tour à tour sur ses pecs saillants et poilus, sur ses biceps rebondis, sur ses épaules charpentées, les siennes agrippent mes biceps à moi, caressent mes pecs, agacent mes tétons, caressent mes joues. Ses doigts fébriles traduisent la fébrilité de son excitation.
« Tes beau Nico » je lentends me lancer.
« Toi aussi tu es beau ».
« Vas-y, prends ton pied ».
« Tu peux pas savoir à quel point je le prends ».
Ses doigts pincent mes tétons sans relâche et finissent par provoquer Le frisson qui déclenche létincelle de mon orgasme.
Un nouvel éclair flashe dans la pièce, la pluie redouble dintensité. Mon plaisir semballe et échappe à mon contrôle.
« Je vais jouir » jannonce à mon beau brun qui, depuis quelques instants, a recommencé à se branler.
Et alors que je sens de nombreuses giclées partir de ma queue, je vois une, deux, trois, plusieurs trainées blanches et brillantes sabattre sur ses abdos, entre ses pecs, sur ses poils.
Gicler dans son beau cul musclé me parait tellement irréel que jen perds toute raison. Voir mon Jérém jouir en même temps, cest géant.
Une nouvelle cigarette à la fenêtre, les corps toujours vibrants de plaisir, les esprits vibrant damour, de nouveaux câlins avec vue sur la nuit parisienne, la pluie en fond sonore : cest le bonheur dêtre ensemble, heureux à deux.
Pendant la nuit, mon bobrun me fait lamour une nouvelle fois. Il me prend par devant, position que jadore parce que, en plus de me permettre de bien sentir ses coups de reins, cette position moffre le bonheur de le voir prendre son pied, de voir ses abdos onduler au rythme de ses va-et-vient, de voir ses biceps et ses pecs saillants se contracter lorsque ses mains empoignent tour à tour mes hanches et mes cuisses pour mieux me pénétrer, menvahir, me posséder.
Voir mon mâle prendre son pied, sentir son pieu raide coulisser en moi alors que même pas une heure plus tôt jai lâché mon jus dans son cul, cest juste divin.
Ce qui est génial dans lamour entre mecs, cest de pouvoir se donner du plaisir dans tant de façons différentes. Au début de ma relation, jai cru que mon bobrun ferait définitivement de moi un homo passif. Je sais désormais quil est en train de faire découvrir toutes les facettes du plaisir entre mecs.
Une fois de plus, après lamour, je me retrouve blotti dans ses bras, réchauffé, réconforté, câliné par sa pilosité mâle.
« Quest-ce quils sont beaux tes poils ! » je ne peux mempêcher de lui lancer.
« Je ne sais pas si je vais les garder encore longtemps ».
« Jamais plus tu coupes cette merveille ! Tu me las promis à Campan ! ».
« Il va bien falloir
».
« Et pourquoi ? ».
« Ils commencent à trop pousser, les gars se moquent de moi dans les vestiaires ».
« Ils sont jaloux ! ».
Jérém se marre sous la moustache.
« Moi je les aime » jinsiste « je ne peux même pas te dire à quel point je les aime. Je te trouve tellement viril et sexy avec ces poils ! ».
« Pourquoi, quand je me rasais je ressemblais à une gonzesse ? ».
« Je nai pas dit ça
je dis juste que ces poils naturels ajoutent un côté très viril qui me rend fou
».
« Tu laimes bien ton mâle
».
« Oh que oui, tu es mon mâle
» je mempresse de lui confirmer.
« Sauf quand je te laisse me prendre
».
« Cest pas parce que tu me laisse te prendre que tu es moins mâle à mes yeux
au contraire, je pense quil faut des couilles pour assumer ses envies, et en particulier cette envie ».
« Je me sens bien avec toi, Nico ».
« Moi aussi je me sens bien avec toi, Jérém ».
« Je taime, Jérém ».
« Tu es mignon et tellement touchant » il finit par me chuchoter, après un instant de silence, tout en me couvrant de bisous.
Une fois encore, je me demande si un jour mon Jérém arrivera à me dira « Je taime » à son tour.
« Je suis fatigué, Nico. Jai besoin de dormir » je lentends mannoncer pendant quil remonte la couette.
« Tu nas plus lâge » je me moque.
« Mais ta gueule ! Les entraînements me tuent, et demain il y a match ».
« Cest dur de sintégrer dans léquipe ? ».
« Tu peux pas savoir à quel point
les gars sont tous plus balèzes les uns que les autres. Si je veux me faire une place, je vais devoir bosser comme un malade ».
« Mais tu vas y arriver ».
« Je lespère, mais rien nest encore gagné ».
« Je crois en toi, je sais que tu vas faire une grande carrière ».
« Si tu le dis ! En attendant, jai du mal à suivre, aux entraînements ».
« Et quest-ce quils en disent tes co-équipiers ? ».
« Rien, parce quon ne parle pas de ça entre nous. Si on se montre faibles, on devient vite la risée du vestiaire. Alors, on serre les dents et on prend sur nous. Même si on a mal. Ulysse est le seul qui mencourage et qui me soutient toujours ».
Ulysse, toujours Ulysse
« Il a vraiment lair sympa ce gars ».
« Il est génial, un vrai pote, un bon mec ».
« Tu es la seule personne à qui jai parlé de ça »il enchaîne « même Maxime nest pas au courant que je trime ».
Ses doutes, ses craintes, sa façon de me les avouer rien quà moi, tour cela me touche profondément. Car cette petite faiblesse de mon Jérém le rend un peu plus humain encore.
« Ulysse ma dit que lui aussi il avait peur de ne pas y arriver au début. Il ma dit quil faut tenir bon, ne pas se focaliser sur ses faiblesses, cultiver ses forces, et avancer chaque jour un peu plus ».
« Il est de bon conseil ce gars ».
« Oui, de très bon conseil ».
« Au fait, je peux te faire assister au match si tu veux
enfin
si tu nas pas envie de faire autre chose demain après-midi
».
« Il y a plein de choses à voir à Paris, mais rien qui ne puisse attendre, rien de plus important que de voir mon champion de mec jouer au rugby ».
Et aussi de voir enfin la tête de ce sacré Ulysse
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