The Glory Hole
The Glory Hole
Huit heures trente minutes. Coincée dans les embouteillages de Villars-sur-Seine, commune limitrophe de Paris, Clotilde sénervait en tapotant sur son volant. Depuis le temps quelle ne sétait pas déplacée pour le travail, elle avait oublié combien il était pénible de rouler en ville à cette heure-ci. Elle enrageait. Elle qui venait de décrocher un emploi convenable et bien payé après une période de chômage difficile faisant suite à un licenciement économique, elle arrive en retard le premier jour ! Quelle guigne ! Quallait penser son patron ?
Clotilde relativisa toutefois la situation, car elle avait encore des atouts dans son jeu. En effet, comme elle avait remarqué que son futur chef était resté insensible à ses short et legging noirs à motifs lors de son entretien dembauche, elle avait revêtu ici une jupe courte et un collant blanc translucide qui laissait entrevoir les nuances de sa peau. Son chemisier du jour était plus sage avec ses manches longues et sans décolleté, mais insuffisamment opaque pour ne pas deviner la couleur de son soutien-gorge. Elle se savait belle femme et pouvait en jouer quand cela savérait nécessaire. Cétait un avantage dont elle nusait pas souvent, sauf dans les cas extrêmes et aujourdhui, cen était un ! Huit heures quarante-cinq minutes. Catastrophe ! Un quart dheure de retard. Enfin, le trafic se débloqua inexplicablement dun seul coup. Clotilde sengagea sous le périphérique, descendit une courte avenue arborée et traversa une place présidée par un homme célèbre en bronze sur son cheval cabré. Elle grilla un feu rouge sur le geste et le coup de sifflet impératifs et consentants dun agent de la circulation puis sengouffra immédiatement après dans le parking souterrain de limmeuble de son employeur : la S.C.E.I.
Elle navait pas encore de carte daccès aussi, une barrière arrêta la voiture. Le gardien sortit de son bureau lair grognon prêt à éjecter limportun, mais quand il vit la conductrice, un sourire maladroit lui barra le visage et il se ravisa.
Bonjour Madame. Je peux vous aider ?
Clotilde, qui avait baissé la vitre de la portière répondit :
Bonjour Monsieur. Je suis Clotilde Perrault la nouvelle embauchée au bureau des contrats.
Quel est le nom de votre chef de service ?
Monsieur Jean-Louis Mathieu.
Je lappelle. Ne bougez pas.
Le gardien retourna dans le local daccueil, décrocha un téléphone et parlementa une vingtaine de secondes. Il raccrocha et revint vers la voiture de Clotilde qui simpatientait de plus en plus.
Mettez-vous en D5 au troisième sous-sol. Jai noté votre numéro dimmatriculation, je vous prépare une carte et vous la donnerai ce soir quand vous partirez. Le badge vous donne accès quasiment à toutes les portes de la société. Mon nom cest Paul Bérard. La barrière souvrit.
Merci beaucoup !
Clotilde démarra brusquement ce qui, sur la peinture au sol du parking, occasionna des couinements singuliers. Parvenue au troisième sous-sol, elle chercha la place qui lui était dédiée, rangea la voiture, sortit en trombe et courut à lascenseur. Mathieu était au septième étage. Une demi-heure de retard
Clotilde se morfondait. La porte souvrit enfin sur un palier luxueux meublé de fauteuils gris, de tapis colorés, de bibliothèques de palissandre garnies de livres reliés dun vieux cuir le tout au milieu de plantes luxuriantes. Une femme vint immédiatement vers elle :
Bonjour Madame, vous avez rendez-vous ?
Oui, je suis Clotilde Perrault ; je dois rencontrer monsieur Mathieu.
Je vais le prévenir. Asseyez-vous, répondit lhôtesse avec un sourire avenant.
À peine cinq minutes plus tard, un homme dune quarantaine dannées, brun, les tempes grisonnantes, bien fait de sa personne fit irruption dans la pièce.
Je suis désolée pour le retard
commença-t-elle.
Ne vous en faites pas ! Le lundi, cest toujours comme ça. Prévoyez une demi-heure de plus la semaine prochaine. Cest ma faute, jaurais dû vous prévenir. Venez avec moi, je vais vous présenter votre responsable.
Clotilde semblait déçue. Ainsi, Jean-Louis Mathieu nétait pas le chef de service quelle espérait, mais un hiérarchique plus haut placé. Il existait donc un intermédiaire entre elle et lui
Cétait dommage, car elle le trouvait fort à son goût. Il la pria de laccompagner ; arrivé au fond dun couloir interminable, Mathieu ouvrit une porte vitrée et seffaça devant Clotilde qui entra. Cétait un plateau de plusieurs bureaux, tous tenus par des femmes. Lun dentre eux était vide, si ce nétaient les piles de documents divers qui lencombraient ainsi quun ordinateur éteint. Le monde semblait sêtre soudain arrêté, les conversations et les rires étouffés stoppèrent net. Clotilde se sentait déshabillée de la tête aux pieds par une dizaine de paires dyeux.
Madame Hémerine, je vous présente Clotilde Perrault, notre nouvelle collaboratrice. Je vous la confie pour son installation et pour la mettre au courant de tout notre organigramme. Puis, sadressant à Clotilde :
Je vous laisse entre de bonnes mains. Je reste à votre disposition quand vous le voulez. Demandez un rendez-vous à Catherine, mon assistante, je suis un homme très disponible. Bon courage.
Il salua lensemble des collaborateurs dun bref signe et quitta le plateau. Clotilde avait les yeux rivés sur la porte qui venait de se refermer nosant pas regarder madame Hémerine ni personne dautre.
Enchantée de faire votre connaissance, lui dit cette dernière en lui tendant la main. Moi, je me nomme Colette Hémerine, mais dans ce bureau tout le monde mappelle Colette et on se tutoie. Jespère que cela ne vous gêne pas ?
Colette arborait une petite cinquantaine dannées, portant encore bien les bottes à talon haut et la jupe courte.
Clotilde se tourna vers Colette.
Non bien sûr, au contraire, répondit-elle sans trop se forcer.
Eh bien alors, viens avec moi. Je vais te présenter à toutes nos collègues, tu as de la chance, aujourdhui elles sont toutes là. Entre les congés, les RTT, les maladies et les stages, cest rare dêtre au complet.
Mesdames, lança Colette à la cantonade, si vous pouviez enlever tout ce quil y a sur le bureau de Clotilde et le remettre dans les armoires, cela faciliterait son installation. Merci pour elle.
Deux femmes se levèrent et en un rien de temps, les dossiers retrouvèrent les rayons des meubles métalliques quils avaient quittés précédemment. Ainsi commença pour Clotilde la tournée de poignées de mains à des camarades de travail dont elle naura retenu que deux ou trois prénoms ce soir.
Les conversations et les rires discrets reprirent, plus personne ne faisait attention à la nouvelle arrivée. Clotilde mit la matinée à nettoyer et installer son bureau. Elle était fin prête à travailler quand ce fut lheure de déjeuner. Bénédicte, sa collègue la plus proche, lui demanda :
Tu viens au restaurant dentreprise ? Cest au sous-sol. La cuisine est variée, de qualité, et ce nest pas très cher. Nous sommes déjà trois, si lenvie te dit de te joindre à nous
Oui, je veux bien. De toute façon, je ne savais pas où aller, je ne connais pas encore le quartier.
Clotilde et ses nouvelles collègues envahirent lascenseur en direction des niveaux inférieurs.
Je me suis garée au troisième sous-sol, jai vu quil y avait des parkings également aux deux premiers. Ils sont complets ?
Oui plus ou moins, mais ils sont plus petits. Une partie de ces deux étages est occupée par la société. Il y a un sas au premier pour les livraisons de la cuisine, les produits dentretien, léconomat et tout ce qui concerne la technique comme le chauffage.
D5 au troisième. Et le deuxième sous-sol, tu ne men as pas parlé
À ces mots, le visage de Bénédicte changea de physionomie.
Ce sont de vieux dossiers pour la plupart, dit-elle rapidement.
Il y a aussi une communication avec le parking de létage ? insista Clotilde.
Oui, mais elle est peu utilisée. Juste de temps en temps pour déménager les archives.
Viens donc aujourdhui nous avons du pot-au-feu. Il est divin et les légumes toujours frais, sempressa de lâcher Bénédicte comme pour détourner la conversation.
Laprès-midi se déroula à enseigner à la nouvelle venue les différentes tâches qui allaient lui incomber. Colette était une bonne formatrice, le temps passait vite et lheure de la sortie arriva rapidement. Toutefois, comme Colette était en train dexpliquer quelque chose dimportant, Clotilde nosa pas linterrompre et ce nest quune demi-heure plus tard quelle emprunta lascenseur pour se rendre à sa voiture. À cette heure, les bureaux étaient presque déserts, de même que les parkings. La curiosité naturelle de Clotilde avait été émoustillée par lair fuyant de Bénédicte lorsquelle lui avait parlé du deuxième sous-sol. Il lui semblait que cette zone affectée aux archives était auréolée de mystère. Pourquoi ? Cette question la taraudait de plus en plus, aussi prit-elle la décision de sy arrêter. Clotilde sortit de la cabine au deuxième sous-sol dans un couloir. À droite à quelques mètres, une porte en métal épais portait un panneau « Parking » ; à gauche, une autre issue identique était marquée « Réservé au personnel de la S.C.E.I. ». Si le portail du parking était libre de toute entrave, lautre semblait être commandé par un boîtier. Elle sapprocha et aperçut un système à carte.
Zut ! se dit-elle déçue. Je nai pas encore la mienne
Remettant son exploration au lendemain, Clotilde fit demi-tour, prit lescalier pour létage inférieur, monta dans sa voiture et sarrêta à la loge daccueil du gardien. Compte tenu de lheure tardive, ce nétait pas le même que celui quelle avait vu le matin. Il la dévisagea lil interrogateur attendant la question qui nallait pas manquer de venir. Clotilde récupéra sa carte magnétique nominative et rentra chez elle.
*
Le lendemain matin, Clotilde avait pris ses précautions et sétait levée une bonne demi-heure plus tôt. Précaution superflue, elle saperçut que Mathieu avait eu raison : les embouteillages avaient surtout lieu les lundis et en passant la barrière vingt-cinq minutes en avance, elle se dit quelle finira bien par trouver son rythme. Devant le local daccueil, elle adressa un bref signe au vigile qui le lui rendit. Il faut toujours être sympathique avec les gardiens, ce sont des gens irremplaçables lorsquon a besoin dun petit service. Direction le troisième sous-sol. En sortant de sa voiture, Clotilde, impatiente et curieuse, songea quelle pourrait bien profiter de ces quelques instants pour aller explorer létage du dessus. Aussi prit-elle lescalier pour se retrouver devant la porte quelle navait pu franchir la veille. Elle présenta sa carte avec une certaine appréhension, mais le déclic la rassura. Poussant légèrement le panneau elle resta sur le seuil et scruta à lintérieur. Faiblement éclairé, cet endroit semblait ne contenir que des armoires poussiéreuses alignées en travées parallèles et perpendiculaires.
Je nai pas assez de temps maintenant, je reviendrai à midi, se dit-elle à voix haute.
Clotilde fit demi-tour et appela lascenseur. Elle observait, pensive, la porte du local des archives se refermer seule.
Sur le plateau nétaient arrivées que quelques filles et leur chef Colette, Bénédicte nétait pas encore là. Après les salutations dusage, Clotilde sinstalla à son bureau et ressortit les documents quelle avait rangés la veille. Colette sapprocha delle et prit une chaise.
Alors ? Tu as bien digéré les informations dhier ?
Oui, ça va, mais je risque den oublier. Je te redemanderai à loccasion. Où vont tous les dossiers que lon traite une fois terminés ?
Aux archives, nous devons les conserver trente ans.
Les archives, cest au deuxième sous-sol ? questionna adroitement Clotilde.
Oui, peut-être, je suppose, je crois
Tu sais, nous, on les donne au courrier ; après on ne sen occupe plus, répondit Colette mal à laise.
Il ny a rien dautre à cet étage ?
Je lignore, fit Colette en détournant les yeux.
Les filles du plateau, qui étaient maintenant toutes présentes sauf une en RTT, se mirent à rire sous cape et certaines le faisaient ouvertement en regardant Clotilde. Cette dernière pensa vivement :
Il faut vraiment que je sache, on me prend pour une gourde ici.
Colette ne parla plus des archives et continua de dispenser sa formation jusquà midi. À lheure de déjeuner, Clotilde déclina linvitation de Bénédicte en prétextant devoir reprendre sa voiture pour une course qui nécessiterait tout le temps de la pause. Elle emprunta lascenseur, mais au lieu dappuyer sur le bouton marqué « -3 », elle préféra celui estampillé « -2 ». La porte de la cabine dévoila un corridor désert. Machinalement, Clotilde sassura quelle était seule par un rapide coup dil et débloqua le portail à laide de son badge. Celui-ci se referma derrière elle.
Bon. Jai une heure et demie devant moi, songea-t-elle à voix haute.
Clotilde savança entre les armoires poussant la curiosité à en ouvrir quelques-unes. Elle ne vit que des dossiers jaunis dont certains dataient davant même lannée de sa naissance. Effectivement, tout létage semblait être dédié à la conservation de ces documents et elle finissait par se demander pourquoi on en faisait tant de mystère. Sur lun des murs de cette grande salle, une porte arborant le symbole dune femme indiquait des toilettes. Clotilde, quune petite envie titillait, en profita pour y entrer. Elle se retrouva face à deux nouvelles portes, sur lune il était marqué « Toilettes » et rien sur lautre, mais toutes deux disposaient dun boîtier douverture à carte. Elle approcha la sienne de la première, celle-ci souvrit et Clotilde put se soulager. En sortant, elle se dirigea vers lautre issue, présenta son badge et déboucha sur une pièce obscure. Lorsquelle fit un pas en avant, un détecteur de présence illumina la salle dune lumière douce. Clotilde était stupéfaite de voir un salon confortable meublé de fauteuils, canapés et coussins en vrac sur des banquettes rembourrées et amovibles. Mais ce qui létonna le plus ce fut lexistence, dans le mur opposé à celui des toilettes quelle venait de quitter, de trois trous circulaires dune quinzaine de centimètres de diamètre. Situés à différentes hauteurs, elle jeta un il à travers chacun deux, mais ne décela rien dautre quune obscurité épaisse. Le temps sécoulait, et sans avoir de réponses à ses questions, Clotilde remonta à son bureau. Sadressant à Bénédicte, mais de manière audible par deux ou trois collègues proches Clotilde, innocemment, interrogea :
Je suis allée faire un tour par curiosité au deuxième sous-sol. À côté des toilettes des femmes, il y a une pièce meublée de coussins et de fauteuils. Qui est-ce qui peut lutiliser ? Et puis, pourquoi ces trous dans le mur ? Pourquoi on ne les répare pas ?
Aux ricanements étouffés du matin succédèrent de francs éclats de rire. Seule Colette ne riait pas et elle lui dit en se levant :
Viens. Il faut que je texplique.
Surprise, Clotilde regardait ses collègues avec des yeux ronds et suivit Colette jusquà un bureau discret et insonorisé destiné en priorité aux entretiens professionnels. Les deux femmes sassirent dans des fauteuils confortables lune en face de lautre. Colette séclaircit la voix et commença :
Il y a vingt ans, le président-directeur général de la compagnie sappelait M. Mercier. Ayant déjà eu loccasion de diriger des entreprises au sein desquelles sétaient produits des suicides ou de simples « burn-out », il proposa daménager un salon pour que toute personne stressée dans son travail puisse soffrir une pause dans un endroit tranquille afin dévacuer la pression. Laménagement de cette zone fut réalisé dans la salle que tu as visitée entre les toilettes des femmes et celles des hommes. M. Jeannot, le PDG suivant, continua dans cette voie toutefois, pour éviter que dans ce lieu propice ne se créent des « tentations » inévitables entre les collaborateurs des deux sexes de la compagnie, ordonna de couper la pièce en deux parties égales accessibles aux uns et aux autres, mais par des portes opposées. À cette fin, il fit ouvrir un escalier sur un étage au niveau du sas du restaurant. Seuls, les hommes passent par là, les femmes prennent le chemin que tu as suivi. La séparation a été réalisée par un simple panneau de bois peu épais or un jour, pour plaisanter, un individu a percé une ouverture dans la paroi pour espionner de lautre côté. Il fut bien entendu imité et un deuxième puis un troisième trou virent le jour. Enfin, je ne sais qui a eu lidée de les agrandir et de profiter des présences féminines pour sexhiber. Ainsi, chaque type pouvait passer ses parties génitales par lun des orifices du mur pour choquer celles qui venaient ici se reposer, et ce, sans dévoiler son identité. Ces exhibitions semblaient particulièrement destressantes pour la gent masculine et finalement amusantes pour les femmes qui prenaient cela comme un jeu, car leurs commentaires acerbes fusaient sur tous les attributs quon leur présentait. Un jour toutefois, lune dentre elles, plus libérée que les autres, saisit le membre sortant de la paroi et le caressa ardemment. Ceci fit tache dhuile et les hommes et les femmes qui jusque là nosaient pas venir se désinhibèrent totalement sous couvert de lanonymat. Il est maintenant couramment admis que par ces orifices, on puisse avoir une relation sexuelle sans savoir qui est son partenaire. Ceci est un plaisir rare et il est convenu depuis que toute collaboratrice entrant dans la salle où tu es allée sengage à faire jouir le premier pénis qui se présente, mais de la manière dont elle seule décidera. Aucune parole ne doit être échangée. La direction ferme les yeux, car dune part même ses cadres masculins peuvent profiter de laubaine et dautre part, toutes les femmes peuvent se livrer à leurs fantasmes et tirer parti dattributs virils parfois plus alléchants que ceux de leur mari. Il faut toutefois savoir que certains hommes niront jamais dans la pièce qui leur est réservée et que toutes les filles ne se complaisent pas dans lautre. Pour dautres raisons, on ne verra par exemple jamais le DirCom qui est réunionnais, sa couleur de peau le trahirait immédiatement. En revanche, il peut arriver à madame la DG de sucer le gardien, et le DAF peut se faire masturber par sa secrétaire, tout cela sans que personne devine qui a fait quoi ! Chacun fait ce quil veut, mais tout le monde sait ici à quoi servent ces deux salles. Maintenant, toi aussi tu es au courant.
Clotilde écoutait le récit avec attention. Quand Colette eut fini, elle la regarda incrédule puis, son éducation ne pouvant admettre une telle explication, elle se leva pour revenir à sa place le visage grave, sous le regard insistant et silencieux de ses collègues. Pendant de longues semaines, elle ne parla plus du deuxième sous-sol et il ne fallait surtout pas aborder le sujet avec elle sous peine de se faire rabrouer.
*
Plusieurs mois sont passés et un matin, Jean-Louis Mathieu vint voir Colette pour lui demander des nouvelles de Clotilde. Colette lappela dun signe et tous trois senfermèrent dans le bureau insonorisé. Le même jour, dans lascenseur en chemin pour le restaurant avec Bénédicte, Clotilde se confia :
Il me plairait bien ce Jean-Louis
Bénédicte eut un petit moment de silence puis répondit :
Je pense quil est utilisateur de la salle en bas, si ça te dit.
Cest donc vrai cette histoire de trous dans le mur. Tu crois que
Oui. Et tu veux savoir comment je le sais ?
Clotilde regardait Bénédicte sans répliquer. Celle-ci continua :
As-tu remarqué son tatouage sur lavant-bras droit ?
Cette espèce de double triangle avec deux petits traits ? On dirait un papillon stylisé.
Oui, cest cela. Jai vu le même sur le pubis rasé dun homme dont je me suis occupé
Tu plaisantes ?
Jai lair ? Il ny a quun seul moyen de le savoir, tu viens avec moi après déjeuner.
Clotilde hésitait. Cette histoire quelle avait occultée depuis que Colette lui en avait parlé refaisait surface plusieurs mois plus tard. Mais cest vrai quelle aurait bien aimé se consacrer à Jean-Louis Mathieu
Comment es-tu persuadée quil sera là ?
Je ne suis sûre de rien. Jai remarqué un pubis tatoué de temps en temps et que le tatouage est le même que celui de lavant-bras de Mathieu, mais moi-même, je ne suis pas toujours en bas. Dautres que moi ont pu voir et toucher lengin en question sans que je le sache
Clotilde réfléchissait. Alors quelle aurait bien aimé faire passer un bon moment à Jean-Louis, dautres quelle le faisaient à sa place et sans deviner à qui. Cétait trop bête.
Bon daccord. Je suis prête.
Tu es sûre de ne pas te dégonfler, il y a peu de chances pour quil soit là précisément au moment où nous nous y rendrons. Nous devrons revenir souvent et être patientes. Je te promets que si je le vois en premier, je te le laisserai. Mais il faudra à chaque fois gérer les arrivants.
OK. Je ne me dégonflerai pas, fit Clotilde avec un aplomb qui surprit Bénédicte.
Tout de suite après déjeuner, Clotilde et Bénédicte prirent lascenseur et descendirent dun étage. Comme lavait fait Clotilde plusieurs mois auparavant, elles entrèrent dans la grande salle darchives pour se diriger vers les toilettes. Bénédicte actionna sa carte, il ny avait personne chez les filles et aucune lumière ne filtrait par les trois trous du mur.
Nous sommes seules pour linstant, fit Bénédicte. Noublie pas quil est interdit, sous peine dêtre exclue de lendroit, de regarder à travers les orifices. Lanonymat doit scrupuleusement être respecté, bien sûr, il en de même pour les hommes qui ont finalement, plus à perdre que nous.
Clotilde hocha la tête. Elle était intimidée ; assise du bout des fesses sur une banquette rembourrée, elle sursauta quand une lueur éclaira subitement la pièce dà côté. Un homme séclaircit la gorge.
Ça va être à nous, dit Bénédicte en regardant son amie. Je commencerai si tu veux.
Oui, je préfère.
Une ombre masqua la lumière diffuse par lun des orifices pendant une seconde et, devant les yeux stupéfaits de Clotilde, un pénis en érection, de taille moyenne, mais monté sur des testicules dun volume appréciable, jaillit du mur.
Je la connais celle-là, je men suis déjà chargée. On lappelle « Grosses boules », mais ce nest pas celle dont je tai parlé.
Clotilde hocha la tête et observa Bénédicte qui sapprochait de la verge exhibée. Elle sempara du membre à pleine main, le décalotta doucement et lenfonça le plus loin possible dans sa bouche. Un soupir étouffé se fit entendre. La jeune femme sactivait maintenant par de lents mouvements de va-et-vient sur le gland. Quelquefois, elle titillait à grands coups de langue le frein et le méat de lhomme qui se mit à geindre de lautre côté de son panneau de bois. Clotilde sapprocha, elle était admirative de la technique de Bénédicte et prit une véritable leçon de fellation. Tout en officiant, son amie lui adressa un clin dil puis, retirant le pénis de ses lèvres elle dit :
Maintenant le sprint !
Elle replongea le gland de linconnu dans sa bouche et accéléra les va-et-vient de plus en plus tout en tenant la hampe de la main. Les gémissements étaient plus rapprochés et plus forts, soudain, Bénédicte sarrêta une fraction de seconde, déglutit rapidement et reprit de plus belle en avalant presque à chaque mouvement. Lindividu cessa de gémir, la verge samollissait, Bénédicte donna un dernier coup de langue et libéra le sexe qui lui avait été confié. Elle essuya, avec un mouchoir en papier, le sperme qui débordait de la commissure de ses lèvres.
Il na pas de grosses couilles pour rien ! Jen ai bu au moins une tasse à café ! déclara Bénédicte en riant.
Le premier homme nétait pas sorti de la pièce quon entendit le déclic caractéristique du boîtier de commande à carte. On devinait quun autre entrait.
Cest ton tour Clotilde. Toujours daccord ? Je peux aussi men occuper si tu regrettes
Non, ce qui est dit est dit. Je ne reculerai pas.
De lorifice central, le mur sorna dune verge en érection dun diamètre imposant sans être toutefois très longue. Le scrotum, quant à lui, ne contenait quun seul testicule.
Cest « Mono couille », fit Bénédicte comme si elle faisait une présentation mondaine. Tu fais ce que tu veux. Tu branles, tu suces ou tu baisses la culotte pour te faire enfiler par-devant ou par-derrière. Ici, cest nous qui choisissons.
Clotilde, décidée, sapprocha du mur de séparation, saisit le membre à pleine main et en évalua la circonférence à laide de son pouce et de son médius qui ne se rejoignaient pas. Elle fit une grimace admirative en direction de Bénédicte qui sourit. Clotilde nenvisageait pas une fellation, elle nétait pas certaine de pouvoir ouvrir la bouche assez grand et paraissait intimidée par la performance de Bénédicte. À cette période du mois, son vagin nétait pas disponible et elle ne voulait pas risquer de se déchirer lanus avec un phallus semblable. Comme de plus, les amants quelle avait eus auparavant étaient unanimes pour lui avouer quelle avait des doigts de fée pour la masturbation, elle démarra, sûre delle. Clotilde caressa le membre tout du long en faisant tourner sa main qui partait du pubis jusquà son extrémité. De temps à autre, elle prenait lunique testicule quelle palpait entre ses doigts pour reprendre la hampe qui se raidit tellement que le gland sortit tout seul de son prépuce. Du pouce et du bout des doigts, elle se mit à effleurer la chair rose et le frein simultanément puis revint à la verge et au scrotum. Des soupirs dimpatience commençaient à être audibles ; Clotilde, qui navait pas eu damant depuis quelques mois, ne se souvenait pas quun pénis pût être aussi raide et au bout dun quart dheure décida de mettre fin au supplice de cet homme quelle ne connaissait pas. À ce moment-là, le déclic de la porte retentit et Colette entra dans la pièce. Elle adressa à Bénédicte un clin dil complice et à Clotilde, qui avait sursauté, un sourire entendu.
Ne le fais pas éjaculer sur les coussins. Par terre, cest lavé tous les jours ; pour le reste, cest moins souvent, lavertit Colette qui se remit ensuite à papoter avec Bénédicte sans soccuper du reste.
Clotilde sentait que lorgasme était proche. Elle se mit à lécart de la « ligne de tir », poussa du pied un tabouret et son coussin, accéléra les aller et retour et soudain, un puissant jet de sperme jaillit et chuta au milieu de la pièce. Le râle de plaisir associé à léjaculation fit lever la tête de Colette et Bénédicte, étonnées dun tel soupir. Au moins une dizaine de giclées suivirent le même chemin avec autant dimpact sur les gémissements de linconnu. Le tout sarrêta net, on entendit lhomme qui tomba sur le panneau de séparation et qui reprenait sa respiration. Son sexe revint à une flaccidité totale en un temps record. Il se retira et lon aperçut brièvement une main le saisir avec délicatesse comme sil était devenu douloureux.
Clotilde venait juste de terminer son uvre, quun autre pénis surgit.
Chic ! Je laime bien celui-là, déclara Colette.
De faible diamètre, le phallus nouvellement apparu était dune longueur exceptionnelle. Les testicules étaient, par contre, dans une petite moyenne.
Cest « Longue tige », le préféré de notre chef ! fit Bénédicte à lattention de Clotilde. En tout cas, bravo pour la prestation. Je te pensais un peu mijaurée, je vois que je me suis trompée. Tu as une main comme il y en a peu.
Clotilde rougit.
Tu suces mieux que moi, tu sais ; là je nai pas pu, je me serais décroché la mâchoire ! ajouta-t-elle en étouffant un petit rire.
À mon avis, il ny aura plus personne maintenant, dit Colette. Il est trop tard, cest bientôt lheure de la reprise. Vous mattendez avant de revenir au boulot ?
Vas-y, nous te regardons faire.
Colette avait déjà enlevé sa culotte quelle avait négligemment jetée sur un fauteuil. Avant de remonter sa robe jusquà la ceinture, elle sortit de sa poche un petit flacon dont elle se barbouilla la raie des fesses ainsi que la verge qui jaillissait de la paroi.
Cest la bite idéale pour se faire sodomiser, précisa-t-elle. Pas trop large pour épargner mon anus, et très longue pour les sensations.
Elle se mit à quatre pattes sur une banquette rembourrée et approcha son postérieur du mur. La bite de lhomme réagit au premier contact et saffaira à trouver une ouverture dans laquelle sinsérer. Colette laida en la glissant dans son sphincter et en forçant légèrement pour juste introduire le gland. On voyait bien que Colette avait une certaine habitude de la sodomie, car le membre, malgré sa longueur, pénétra dans sa totalité en une seule fois. Les fesses parvenues contre le mur, elle sut quelle ne pourrait pas aller plus loin et entama une série de va-et-vient tout le long du pénis. Glissant sa main encore mouillée du lubrifiant dont elle sétait servie sous son ventre, elle commença à chatouiller son clitoris. Au bout de cinq minutes, lhomme et la femme étaient à point pour un orgasme simultané. Cest pourtant Colette qui hurla la première, son poignet se secouait énergiquement entre ses jambes. À ces cris, linconnu dut être excité un peu plus et poussa lui aussi un râle de jouissance. Les mouvements dans le rectum étaient rapides, profonds et les fesses de Colette résonnaient fortement sur le panneau de bois. Les deux orgasmes consommés, les aller et retour ralentirent progressivement et finirent par sarrêter. Du sphincter de Colette, lhomme retira doucement son sexe interminable et le fit disparaître dans le mur. Colette reprit son souffle, se rhabilla et alla droit vers un petit lavabo où elle fit quelques ablutions. Elle revint quelques minutes plus tard.
Bien les filles, on na plus rien à faire ici. On remonte ?
Finalement, jai bien fait de venir, avoua Clotilde. Mais Bénédicte, noublie pas ce que tu mas promis.
Non, non. Mais toi, sois patiente, on ne le verra peut-être pas avant une semaine ou deux. Colette a son préféré, cest « Longue tige », tu auras le tien. Moi, je nai pas de préférence, mais je crois bien que je les connais toutes, je te les présenterai au fur et à mesure. Et puis, nous ne sommes pas seules à venir, tu auras sans doute des surprises.
*
Un lundi matin toutefois, Clotilde prit Bénédicte à part et lui fit part de ses inquiétudes :
Dis-moi, ça fait trois semaines que je descends avec toi dans la petite salle et pas une seule fois on a vu le tatouage. Jai masturbé dix-sept pénis, sucé quatorze autres, je me suis fait enfiler huit fois et sodomiser cinq autres. Javoue que contrairement à ce que je pensais quand Colette ma mise au courant de laffaire, jai trouvé beaucoup de plaisir à le faire et je nai pas lintention darrêter, mais je me réserve pour mon papillon et je désespère
Bénédicte, contente dentendre Clotilde réagir comme ça, fut tout de même prise au dépourvu.
Écoute, lui dit-elle. Je nai jamais vu ce « papillon » absent plus de quatre semaines. Je suis sûre quil sera là avant vendredi. Il est toujours venu pendant la pause déjeuner ; le soir, il y a peu de monde même si cela arrive quelquefois.
Jespère bien, répondit Clotilde.
À ce sujet, jai une course à faire à midi. Je reviens, je déjeune et te rejoins dans le petit salon.
Daccord, moi je mange avec Colette et nous y allons tout de suite après. Cela fait une bonne semaine que Colette nest pas venue et elle ma dit quelle en avait besoin.
Après le repas effectivement, Colette et Clotilde descendirent dun étage et retournèrent à leur salle fétiche. Quand elles arrivèrent, Liliane, une collègue du plateau où elles travaillaient toutes les deux, était en train de sucer avec soin une verge très courte et peu épaisse, montée sur des testicules de taille modeste entièrement rasés.
Tiens, cest « La Lilliputienne », souffla Colette à Clotilde.
Tandis quaucun pénis ne se présentait dans les orifices libres, les deux femmes observèrent silencieusement la technique de Liliane. Prenant le scrotum du bout des doigts, elle faisait rouler les couilles entre elles rapidement. De temps à autre, elle leur donnait une petite tape qui claquait sec comme un coup de fouet. Ces chiquenaudes déclenchaient toujours, de lautre côté du panneau de bois, un faible cri de douleur étouffé. Liliane semblait samuser beaucoup et lhomme devait apprécier ce jeu sado-maso, car sa maigre verge était aussi raide quun bambou. Lorsque léjaculation survint dans la bouche de Liliane, cette dernière frappa plusieurs fois les testicules et les gémissements que lon entendit étaient alternativement des plaintes de douleur et dorgasme. Liliane déglutit, rien ne sortit de ses lèvres.
Cest un connaisseur, expliqua-t-elle. Il jouit beaucoup plus quand je lui fais mal aux couilles ! Bon, les filles, je me lave les dents et je remonte bosser.
Vas-y. Nous, on attend, mais il ny a rien à lhorizon. Dommage, jai beaucoup de boulot et je ne suis pas venue depuis une semaine, fit Colette.
Clotilde, qui ne connaissait pas « La Lilliputienne », interpella Liliane :
Il avait le pubis rasé aussi ?
Non, juste les couilles. Pourquoi ?
Pour rien
Lobscurité revint dans la pièce des hommes. Un déclic retentit, Bénédicte entra et sassit silencieusement à côté de ses deux autres collègues.
Je pense que cest fini pour ce midi, déclara Colette déçue.
Elle avait à peine terminé sa phrase, que la lumière jaillit à nouveau à travers les trois orifices. De celui du milieu émergea la grosse verge de « Mono Couille ». Colette se régala par avance :
Vous me la laissez les filles, hein ?
Vas-y, Colette. Nous on remonte, amuse-toi bien !
Merci. Celle-là, je ne vais pas me la mettre dans le cul, elle est bien trop épaisse. Cest lidéal pour ma foufoune, se réjouit-elle en enlevant son string.
Bénédicte et Clotilde sortirent en riant.
*
Le lendemain midi, Colette, Bénédicte et Clotilde descendirent à la salle joyeusement. Elles avaient décidé de commencer par là avant daller déjeuner. Quand elles entrèrent, la lumière éclaira doucement la pièce automatiquement et elles furent à moitié surprises de déjà voir une verge molle sortant par un des orifices. Au repos, celle-ci nétait pas très imposante, mais le scrotum contenait des testicules de bonne taille.
Tiens ! On nous attend on dirait, fit Bénédicte. Jy vais.
Sapprochant du mur, elle prit le pénis de la main gauche et tendit ses lèvres pour lui gober le gland quand elle sarrêta brusquement.
Viens ! chuchota-t-elle à Clotilde en lui adressant un grand signe.
Clotilde savança interrogatrice. Bénédicte, sans dire un mot, désigna ce que lon apercevait par lorifice. Un tatouage bleu identique à celui situé sur le bras de Jean-Louis Mathieu contrastait sur la peau blanche dun pubis rasé. Clotilde eut un sourire radieux et remplaça Bénédicte avec joie. Saisissant le pénis à pleine main, elle le décalotta et enfourna le gland dans sa bouche avide. On entendit un soupir provenant de lautre côté de la séparation. Sous les caresses des lèvres et de la langue, la verge ne mit pas longtemps à se raidir et à sallonger dans des proportions que ne laissait pas supposer sa taille au repos. La jeune femme était ravie, elle fermait les yeux de bonheur et sappliquait à sa fellation sous le regard admiratif de ses deux amies. Un autre phallus sortit du mur, Colette décida dimiter Clotilde et entama une succion experte. Une compétition sembla prendre forme entre les deux filles et elles sactivèrent toutes deux à faire éjaculer ces deux membres le mieux possible. Clotilde, qui faisait pénétrer le pénis de plus en plus loin dans sa bouche, finit par lenfoncer délibérément jusquà cogner son nez contre le pubis et la paroi.
Un deep throat ! Cest la première fois que je te vois faire ça. Chapeau ! sexclama Bénédicte.
Dans la pièce contiguë, lhomme gémissait, mais la caresse de Clotilde était telle quil eut rapidement un orgasme long et bruyant. Les nombreuses giclées de sperme se perdirent directement dans lsophage de Clotilde radieuse. Tout en suçant lautre verge de son côté, Colette regardait la scène en ouvrant de grands yeux admiratifs. Ce nest quune minute plus tard que le liquide séminal lui remplit la bouche. Elle prit le temps de déglutir soigneusement avant que les deux individus ne se retirent.
Je nai même pas eu besoin davaler ! Direct dans lestomac ! fit Clotilde en riant.
Je nai jamais réussi ce que tu as fait, confia Colette.
Moi non plus, enchérit Bénédicte. Tu métonneras toujours !
Une troisième verge traversa le panneau et Bénédicte se dirigea vers elle.
On la suce à deux ? fit Colette.
Si tu veux, répondit Bénédicte, mais cest moi qui avale, vous avez eu votre compte toutes les deux !
Bénédicte fit trois aller et retour de sa bouche sur le gland découvert de lhomme, laissa Colette réaliser les trois siens et ainsi de suite. Le nouvel arrivé devina que deux femmes soccupaient de lui et cela lexcita furieusement. Au bout de quelques minutes, ayant perçu quelques signes avant-coureurs, Bénédicte ne permit plus à Colette de la remplacer. En effet en quelques secondes, la verge cracha son sperme violemment sur sa langue et Bénédicte se mit à téter le gland rose en remuant faiblement le prépuce. Lorgasme fut puissant et peu après, la fellation fut entièrement consommée. La jeune femme, comme à regret, lâcha le pénis qui rentra dans le mur comme un escargot dans sa coquille tandis quelle déglutissait avec un bruit de gorge appuyé.
Finalement, il y en avait bien pour deux ! déclara-t-elle, hilare.
Bon, ça donne faim tout ça. On y va ? fit Clotilde.
Vas-y, répondit Colette. Jai deux mots à dire à Bénédicte.
Quand Clotilde fut sortie, Colette demanda à Bénédicte :
Quest-ce que vous avez fait tout à lheure ? Pourquoi as-tu laissé ta place ? Pourquoi Clotilde a fait du zèle avec cette bite plutôt quavec une autre ?
Je veux bien te mettre dans la confidence, mais tu ne lui dis surtout rien.
Promis, je técoute.
Clotilde a un faible pour Mathieu.
Mathieu ! Mais il ne
Je sais, interrompit Bénédicte. Oui, cest bien de lui que je parle. Pour convaincre Clotilde à venir ici, je lui ai raconté que Mathieu descendait quelquefois et quon pouvait le reconnaître, car il avait le même tatouage sur son pubis que sur son bras. Ça la décidée et au bout de trois semaines, je pensais quelle avait oublié, mais elle men a reparlé avec insistance, jétais coincée. Alors, comme parallèlement Bérard mavait dit quil trouvait Clotilde à son goût, je lui ai proposé de se raser et se faire tatouer un double triangle à limage de celui de Jean-Louis sur le pubis. Cétait facile, jai pris son bras en photo avec mon téléphone lors dune réunion. Le reste est simple à deviner, le gardien est venu ici et il sest payé une séance hors pair, le veinard ! Et ce nest pas fini. Ce nest pas en la draguant quil aurait eu ça !
Non ! Surtout avec son il qui regarde dans les coins ! se moqua Colette. Par contre, il ne faudrait pas quelle apprenne pour Mathieu.
Oui, cest risqué, je sais, mais je nai pas eu le choix.
Il ne vient jamais ici et pour cause. Sil descendait, ce serait plutôt du côté des femmes !!!!! Branler, sucer et se faire sodomiser, il doit en connaître un rayon !
Et cest même dommage pour un si bel homme
Les deux collègues éclatèrent de rire et rejoignirent Clotilde, rêveuse à la table du restaurant.
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