Clorinde, Ma Colocataire (18)
Jamais ça baise ici ! Nulle part. Cest pas possible, ça.
Une heure, plus dune heure quelle maugréait.
Non, mais cest vrai, quoi ! Cest pas la peine davoir des voisins si cest pour jamais les entendre senvoyer en lair.
Elle a sorti son petit enregistreur de sous loreiller.
Je vais te les mettre en appétit, moi, vous allez voir !
A tripatouillé les boutons.
Je sais pas quoi choisir. Vu le nombre de fois où je me suis enregistrée
Décidez, vous !
Il en faudrait un où tes complètement déchaînée. Où tu maîtrises plus rien.
Oui, ben cest pas ça qui manque
Lautre jour, tu mas parlé dun fantasme tout récent. Que tu convoques souvent. Qui te met dans tous tes états.
Et dans lequel vous intervenez, oui.
Tu las ?
Évidemment que je lai. Tout un tas de fois.
Et cest quoi, ce fantasme ? On peut savoir ?
Ben oui ! Oui. Je vous lavais dit que je vous le dirais.
Alors je técoute
Vous vous rappelez la fois où on sest branlés tous les deux, face à face, dans la cabine dessayage, avec tous les gens autour ?
Si je me rappelle !
Vous avez voulu mempêcher de crier quand je suis venue. Et je vous ai mordu un grand coup la main.
Ah, ça, sûr que tu y es allée de bon cur !
Eh bien je recommence. Cest sans arrêt que je vous mords dans mes fantasmes. Encore dans une cabine, oui. Mais aussi au restaurant, quand je me suis bien excitée sous la table et que ça me déferle. À des tas dautres endroits aussi. À la fac. À la piscine. Jimagine tout un tas de circonstances. Bien en détail. Avec des gens autour. Des fois je les connais. Des fois pas du tout. Mais toujours ça finit, au moment où je jouis, de la même façon. Je vous referme un grand coup les dents dessus.
Et cest systématiquement moi ton souffre-douleur ?
Presque. Cen est dautres des fois, mais je reviens toujours à vous.
Oh, non, non ! Pas du tout, non ! Tu verrais tes yeux quand tu racontes
Je vais vous mettre un jour où jy étais retournée toute seule à la cabine. Où je me létais fait, mais retenu. Frustrant. Où je métais dépêchée de rentrer du coup. Et où javais recommencé. Tout de suite. En imaginant que vous y étiez avec moi. Comme la fois en vrai.
Elle a enclenché.
On sest tus.
Son souffle dabord. Précipité. De plus en plus. Ses gémissements. En demi-teinte. Qui, très vite, ont pris de lampleur. Se sont, en quelques instants, transformés en cris de jouissance éperdue. Une tempête, un raz-de-marée de plaisir.
Eh ben dis donc !
Elle ma souri.
Oui, hein ?
Elle a remis au début.
Et, cette fois, elle sest accompagnée. De ses doigts en tournoiement frénétique sur son bouton, la tête renversée en arrière, les yeux mi-clos.
Elle est venue en même temps quelle. Je lui ai offert ma main. Elle y a planté énergiquement ses crocs. De toutes ses forces.
Quelque part, au-dessus, une femme a joui aussi. À longs sanglots libérés.
* *
*
Cest le ruissellement de la douche qui ma réveillé.
Dans un grand bâillement.
Ah, ça y est, enfin ! Ben, venez me rejoindre. Elle est assez grande. Et puis on pourra parler comme ça.
Elle était toute ensavonnée. Des pieds à la tête.
Eh, ben dis donc, vous, quand vous dormez, vous dormez, on peut pas dire. Nempêche que vous avez raté quelque chose. Ça sest complètement débondé après, cette nuit. Un couple juste en dessous. Comment elle donnait de la voix, la nana ! Et ils ont remis deux fois le couvert. Un autre aussi, un peu plus loin, à gauche. Jai bien essayé de vous réveiller. Que vous en profitiez, vous aussi. Il y avait pas de raison. Mais il y a jamais eu moyen. Vous bougonniez et vous vous retourniez de lautre côté. Jai même cru que vous alliez me coller une gifle à un moment.
Elle sest vigoureusement frictionné le cuir chevelu.
Ah, ils aiment ça quon les déclenche ici ? Eh, bien on va les déclencher. On va leur mettre un de ces bordels. Ils ont encore rien vu. Et vous non plus, dailleurs
Elle sest rincée. Ébrouée.
Vous faites voir ?
Quoi, donc ?
Ben, votre main, tiens ! Quest-ce vous voulez dautre ?
Je la lui ai tendue.
Elle la prise dans la sienne.
Wouah ! Comment je vous les y ai enfoncées loin ! À ce point, je métais pas rendu compte. En douce que jai un sacré bon coup de dents, ça, on peut pas dire.
Elle a délicatement caressé. Du bout du doigt.
Ça vous fait mal ?
Un peu.
Alors ça, ça métonnerait. Sûrement plus quun peu. Beaucoup plus.
Elle a appuyé.
Jai grimacé.
Ah, vous voyez !
Encore plus fort. Dun coup.
Il mest échappé un petit gémissement.
Vous aimez ça avoir mal à cause de moi ? Oh, oui que vous aimez, oui ! Vous bandez. Et pas quun peu !
Elle ma envoyé une petite pichenette sur la queue.
On recommencera alors puisque ça lui plaît, à elle.
Elle ma effleuré un téton.
Ici, par exemple.
En a approché les lèvres.
Et lautre, en bas, quen peut plus. Qui se hausse du col comme cest pas permis. Oui, ben va falloir que tattendes, ma grande ! On a une journée chargée comme cest pas permis, nous, aujourdhui !
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