Collection Zone Rouge. Matricule 100 605. Début De La Saison Iv (10/12)
Dans cette saison IV, tout commence avec dans la porte du camp, un véhicule que jai du mal à identifier.
Chaque fois, quand nous apportons leur manger aux putes des officiers du camp, cette porte est fermée gardée par des hommes armés en haut des miradors.
Aujourdhui, outre cette porte ouverte, ces hommes de véritables bourreaux pour nous ont disparu.
Avec Odette, on se regarde et nous posons notre gamelle presque exclusivement composée deau chaude.
À partir de ce moment, tout va très vite, lhomme près du véhicule remonte à côté de son chauffeur.
Il fait un geste et avance, nous voyons une multitude de soldats en tenue de combat, suivre et ségailler jusquà venir vers nous.
Cest la première fois que je voyais une Jeep américaine.
Cétait celle de ce commandant qui est entré le premier dans notre camp.
Je devais apprendre que nous étions le 11 avril 1945 et que nous venons dêtre libérées.
Je fus la première de notre camp à embrasser des dizaines de soldats suivie des filles du baraquement où les Allemands venaient se faire des femmes les traitant plus mal que des chiens.
La plupart étaient nues, mais comme une traînée de poudre elles ont appris que les alliés venaient de nous libérer.
Cest à ce moment quun homme sort dune ambulance et vient me prendre dans ses bras.
Jai un mouvement de recul.
De dégout, non, depuis quelques jours mes seins me font de nouveau mal.
Lun deux est même tout rouge.
Jen aurais bien parlé à lun des capots, mais après ce que jai subi dans les divers camps, jai préféré voir venir.
Cet homme, avec des galons me fait ouvrir ma veste à rayures que nous portons toutes sauf les putes qui pouvaient récupérer des tenues aguichantes là aussi pour exciter ces fumiers qui ont fui.
Un ordre en anglais et il a ouvert ma veste constatant létat de mes seins.
Jai été mise dans un groupe et dès quune tente fut rapidement montée, jai été auscultée.
Une jeune prisonnière pute leur sert dinterprète et me traduit.
Début de septicémie, à quelques jours près jétais morte.
On me fait une piqure, suivi de quelques autres.
Là encore je devais apprendre que je viens dêtre traité par de la pénicilline découverte, en 1941 et développée dans leur pays.
Plus tard, là encore je devais découvrir que ce produit a permis de sauver des millions de gens à travers le monde.
Pendant toute ma vie, de mon village, jusquà Varsovie, en passant par les camps dextermination, la guerre dans ce quelle a dhorrible, a généré un développement du monde incroyable.
Chaque étape dune aventure a permis au monde de se développer.
Tu étais trop jeune pour avoir suivi les hommes marchant sur la Lune.
Là aussi, le progrès a fait un bond énorme en avant.
Regarde, tes chaussures !
● À part sautée, en quoi mes Nike ont elle fait évoluer la planète.
Pour partir hors de latmosphère, les astronautes américains portent des combinaisons quil leur fallait ôter facilement.
Pour faciliter lenlèvement, il fallait quils puissent le faire facilement.
Les chercheurs américains se sont penchés sur la question et lune des firmes a développé le Velcro qui ferme tes baskets.
Sans la course à la lune, ce produit aujourdhui aurait des chances dêtre resté dans des tiroirs.
● Jai compris, la vie évolue suite aux besoins du monde, hélas, ils sont immenses.
Avec ces piqures, je me suis remise vite, mais le major Lenny responsable de lantenne militaire installée près du camp de Buchenwald a préféré me garder en observation.
● Ça a dû te changer, il était tombé amoureux de toi !
Oui, car les bienfaits de la pénicilline mont permis de me retrouver active au sein de cet hôpital militaire de campagne.
● Je parie que le major Lenny était un beau médecin et que tu as craqué sur lui !
Quelle horreur, jétais encore jeune en ce temps-là et cet homme avait la cinquantaine, il était marié à Victoria quil aimait passionnément et qui lui avait fait trois beaux s.
Sans anticiper la suite des évènements, après guerre, je lai retrouvé à leur invitation dans la clinique de soins esthétique créé par Jeff Tuche !
● Tu as connu Jeff, Cathy sa femme, Mamie Suze et Donald coin-coin !
Quelle chance !
Hélas, non, ils avaient revendu leur clinique au major et toute la famille « Tuche » était rentrée en France.
Mais jai tout de même gardé quelque chose deux dans cette clinique.
Les frites à la française avec la méthode de maman Tuche qui étaient toujours servies à la cafétaria de leur clinique.
Je te donnerais sa recette, tu te régaleras.
Mais revenons à notre antenne au camp où javais été libérée.
Jai bien fait la connaissance dun soldat américain, mais cétait un noir, Billy, plus souvent appelé « Billy the scrammer », Billy lescroc ou lembrouille.
Lembrouille, car lorsquil sétait engagé il avait réussi à trouver une place sur larrière des troupes, il était chargé des appros pour les soldats se battant à lavant.
Le gros des troupes avait débarqué le 6 juin 44, lui avec ses colis, ce fut le 9.
Je peux dire que le chocolat quil m'offrait, je le dégustais pour la première fois, ainsi que les classiques bas sans couture déjà très fin vus au cinéma.
Le soir où il ma amenée sous sa tente rempli de caisse en tout genre, je dois reconnaître que sa queue ma particulièrement impressionnée.
Noire bien sûr, il faut se souvenir doù je venais au début de la guerre et par où jétais passé.
À Buchenwald, des noirs, jaurais pu en voir, car tout ce qui était autre que des blancs dégoutaient ces messieurs de la race pure.
Mais le temps que jai été dans ce camp, jignorais quil y en avait.
Heureusement, que nous étions jeunes, car nous baisions sur son lit de camp.
Mais sétait bon de se sentir libre.
Arrête, laisse tes mains sur les accoudoirs.
● Monsieur, madame, voulez-vous une collation, nous atterrissons à Orly dans un quart dheure pour faire le plein de kérosène ?
Tu vois, arrête tes bêtises, lhôtesse a failli nous surprendre, que va-t-elle penser, une femme âgée avec un jeune puceau !
● Un ancien jeune puceau, Aleksandra.
Paris, il se peut que je profite de mon voyage pour, au retour, y rester quelques jours avec mon jeune reporter, nous verrons bien comment les choses se passent.
Continuons, lescale est trop courte pour visiter cette ville que lon dit magnifique.
Dans la journée, je soignais des gens plus mal en point que moi, de vrais morts-vivants et le soir, je faisais la fête.
Billy organisait des bals avec un orchestre, dont son copain Alex jouant de la trompette.
Là encore, japprenais que le monde même sil se déchirait savait samuser.
Jai découvert, le jazz et les danses où nous nous éclations.
Les dollars affluaient aux frais de lÉtat américain et les soldats blessés au front dès que nous les avions réparés venaient dépenser le peu quils avaient.
Billy était adulé, car cest lui qui distribuait le courrier, le major Lenny me faisait voir des photos de sa famille, là encore je découvrais que les photos sur papier existaient.
Là encore, dans le fond de ma Pologne natale, jignorais quun certain Nicéphore Niepce cent ans plus tôt avait découvert comment faire une photo.
Un jour, il a appris que le front avançant, il devait avancer avec.
Après mavoir proposé daller aux Amériques retrouver sa sur qui habitait à Harlem, comme il traitait des colis, je suis devenue le 6 605.
Dans le ghetto, jentendais souvent les hommes qui se servaient de mon cul parler quils iraient découvrir le monde nouveau.
Javais le choix de retrouver mon village martyre où aller habiter chez ce beau gosse qui savait si bien me donner du plaisir.
Mon village impossible de retrouver les miens, alors jai dit oui.
● Cétait une sacrée décision, tu as dû avoir très peur de te jeter dans le vide.
À cette époque, vivre le lendemain du jour qui vient de se finir était déjà un exploit.
Günther en était la preuve.
Il devait certainement pourrir sur le chemin où cet officier SS nous avait arrêtés à moins que des paysans lui aient creusé une tombe.
Colis 6 605 ou matricule 100 605, cest du pareil au même, mettre des kilomètres entre ces hommes à la croix gammée risquant de contre-attaquer et faire reculer les forces alliées pour les rejeter à la mer, jai dit « oui ».
● Cétait un avion militaire !
Hélas, oui, mais bien moins confortable que le nôtre.
Cétait un transport de matériel de ces années-là, il faut toujours que tu aies ça en tête.
Nous avons subi quelques trous dair, depuis que nous avions décollé, dans lavion où javais embarqué, cétait de vraies montagne russe.
Je suis allée au parc Disney avec Willy mon mari texan dont nous parlerons avant de redécoller de Paris.
Dire que nous sommes près de la tour Effel et que nous attendons de repartir pour atterrir à Varsovie.
● Si tu veux, on demande à descendre et nous allons visiter !
Avec ce que ma laissé mon cow-boy texan, nous pourrions, mais je te rappelle que ce voyage est aux frais du comité dorganisation à la mémoire des morts du ghetto.
Alors Paris nous verrons si nous nous arrêterons à notre retour.
Avec tout ça, ou jen étais !
À oui, mes montagnes russes jusquà ce que nous atterrissions dans un aéroport militaire près de New York.
Je te passe létonnement des militaires resté en Amérique quand ils mont demandée qui jétais.
Sans rien en savoir, Constance la sur de Billy sétait présentée venant chercher le colis 6 605 et cest dans le taxi qui lavait amené que je me suis retrouvée dans Harlem.
● Incroyable, tu as vécu à Harlem, le quartier noir de New York !
Oui, et dans ces années, dont je te parle, ce quartier était loin du quartier bobo que Giuliani en a fait.
Une fois installée, jai appris que la sur de Billy était une chanteuse du Cotton club.
● Le célèbre Cotton club ?...
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