Une Adorable Petite Chatte 6


Quand Lucille sortit de réunion, elle vit que son mari l’avait appelée. « Tu as appelé, mon chéri ? » « Oui, je viens d’avoir ta mère ! »

Sa mère n’appelait jamais son mari. Qu’est-ce que cela voulait donc dire ? « Où était-elle ? Pourquoi t’appelait-elle, toi ? » « Elle était à la maison… » Lucille le coupa, pensant avec effroi à Claude qu’ils avaient laissé endormi, tout nu, sur le divan, les volets baissés et dans un capharnaüm épouvantable : « Mais… mais je lui ai envoyé un message pour lui dire de ne pas venir aujourd’hui ! Merde ! » Le monde s’écroulait. C’était la troisième Guerre Mondiale.

« Tu lui as envoyé un message, o.k. mais elle ne l’a pas vu… ça arrive ! Elle n’avait pas son téléphone avec elle, d’ailleurs, puisqu’elle a appelé sur celui de Claude… » « QUOI ? …et Claude, alors ? » « Claude, il dormait… qu’elle a dit, ta mère. Et comme sur le téléphone de Claude, elle n’a trouvé que mon numéro, elle m’a appelé, moi ! » Lucille était toute blanche, comme lavée avec DASH. « Et… et elle n’a rien dit… sur Claude ? » « Non, rien du tout ! Sauf qu’elle le reconduirait elle-même à la gare quand il sera réveillé et que nous ne devions pas du tout nous presser pour rentrer. Elle avait la situation sous contrôle, qu’elle a dit ! » Quelle journée ! « Quoi, Claude dort encore ? Mais il est passé midi ! » « Il parait qu’il est très, très fatigué… Mais ta mère va lui préparer quelque chose pour le remettre d’aplomb, qu’elle a dit ! »

Après tout, peut-être que Claude avait eu froid, dans la matinée et qu’il s’était rhabillé. Puis il s’était sans doute recouché sur le divan et s’était rendormi pour cuver le reste de l’alcool qu’il avait ingurgité. Et sa mère n’y avait vu que du feu, pensa ingénument Lucille. C’était la seule explication qu’elle put envisager pour que le monde n’ait pas ressenti l’explosion de sa mère à cinquante kilomètres à la ronde. Elle l’avait échappé belle. Elle se détendit comme jamais.



Le soir, à la maison, l’atmosphère était au beau fixe. Lucille avait le sentiment d’avoir échappé au pire. Son mari n’était pas d’un naturel très jaloux, il est vrai, mais il était plutôt conventionnel et elle ne s’en plaignait pas. Mais si sa mère avait découvert Claude tout nu sur le divan, ment, de fil en aiguille, elle aurait deviné la réalité des choses et l’enquête même aurait mis la puce à l’oreille de son mari. Peut-être.

Lucille et son mari regardaient une série à la télé, quand le téléphone de Lucille fit entendre sa sonnerie. C’était sa mère. « Maman ? » « Bonjour, Trésor, je ne te dérange pas ? » Hésitation. « On regarde une série. Je vais mettre sur pause. » « Oh, non, ça ne fait rien, je te rappellerai demain…AÏE ! » et elle raccroche. « Maman ?... » Plus rien. « C’est quoi ? » dit Marc, distraitement, regardant la série. « Je ne comprends pas… elle a dit qu’elle rappellerait, puis elle a fait : Aïe, puis elle a raccroché ! Elle est bizarre, je trouve… Tu crois que je dois la rappeler ? » « Non, fait Marc, que la série passionne, laisse-la tranquille… Elle est assez grande ! »


« Espèce de polisson ! Tu veux bien ne pas me pincer le bout des seins, quand je téléphone à ma fille ! Elle doit se demander ce qui se passe ! » La mère de Lucille était nue dans les bras de Claude. « Bien, Madame ! » répondit Claude, narquois. « Je croyais que vous aimiez ça ! » « Pas quand je téléphone à ma fille, petit impertinent… Si elle savait que je t’ai recueilli à la maison, pour la nuit, au lieu de te déposer à la gare, ce matin ! Je n’ose pas y penser ! Mais tu es si gentil…et puis, comme tu as promis de tondre mon gazon, demain matin, alors viens ici… » Elle lui saisit la queue, l’embrasse, la lèche un peu, puis la met en bouche… encore une fois !



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