Collection Histoire Courte. Métro, Boulot, Dodo (1/1)

- Bonne journée ma chérie, passe une bonne journée.
- Sans problème Julien, j’ai beaucoup de clientes aujourd’hui, demain c’est la
Saint-Valentin.
- Tu me dis ça pour me rappeler que l’an passé, j’avais oublié.
- Non, c’est simplement l’un des jours où les femmes se font belles pour leur
amoureux.
- Véronique, pense au pain ce soir.

Ça c’est ma vie à Montrouge où nous avons notre appartement Julien et moi.
Julien, c’est en vacances à Concarneau que je l’ai rencontré au bal du 14 Juillet.
J’avais 20 ans et j’étais pleine de rêve.
Quand dans sa chambre d’hôtel il m’a dépucelé, la vision de la vie s’est trouvée
complètement chamboulée.
De retour à Paris, je connaissais son numéro de portable.
Quelques semaines après, je l’appelais et nous nous sommes mariés.
Urgence, urgence, urgence.
Bébé arrivait et Julien a assuré en m’épousant.
Je finissais mes études de coiffure et c’est dans un salon près de la Madeleine que
Maxence un homme de 50 ans m’a embauchée.
Un premier drame est survenu.
Mon mari refusait de me toucher de peur de me faire mal.
Ça, j’aurais pu le supporter, mais, hélas, j’ai perdu le bébé.
Julien a été un mari très prévenant.
Trop prévenant.

- Bonjour Véronique tout se passe bien.
- Oui, Maxence, nous avons trois clientes qui sont sous les casques.
- Tu es là à midi, il faut que je te parle.

Le tutoiement avec mes deux collèges s’est fait normalement et comme elles le tutoyaient,
naturellement j’en ai fait de même afin d’éviter de dénoter.
À midi, Susy et Aline sont parties manger chez la première, à deux pas du salon.
J’ai toujours pensé malgré qu’Aline soit mariée avec deux s, que le midi elles se
broutaient le minou.

- Véronique, je t’aime bien, tu travailles bien, mais je dois réduire mon
personnel.
Trop de charge en rapport de mon chiffre d’affaires, c’est toi que je dois licencier.



Quand Maxence m’a dit ça, nous venions d’acheter un appartement de quatre pièces à
Montrouge afin de faire ce que Julien appelait notre nid d’amours.
J’ai vite calculé qu’ayant galéré pour trouver cette place, nous allions rapidement nous
trouver dans la panade.

- Maxence, je t’en supplie, garde-moi.

En disant ces mots je me suis jetée à ses pieds lui prenant la taille ma joue sur sa
verge.
J’ai senti qu’elle réagissait et comme Julien me délaissait, je l’ai laissé défaire sa
ceinture laissant tomber son pantalon.
Je me suis écartée.

- Je te suce si tu me jures que c’est Aline que tu licencies.
- Mais elle a deux s et a trois mois de plus que toi.
- Si je te suce, tu la fiches dehors.
Réfléchi, d’ici huit jours, tu auras dans les mains les preuves que tu peux la foutre
dehors sans risque de Prudhomme.

Je lui ai remonté son pantalon et je me suis mise en chasse.
Aline a manqué de chance, elle s’est trompée de puissance cramant la tête d’une cliente.
Deux jours plus tard, Maxence comme a son habitude pour rejoindre sa femme, faisait les
comptes en attendant que l’on finisse.
Écart de caisse 100 € pas moins.
J’ai montré les poches de ma tenue de travail et de mon manteau, rien.
Susy en a fait autant, rien.
Aline a râlé, un billet de 100 est tombé au sol.
Elle a pleuré, mais elle est partie me laissant la place et surtout la paye.
À midi, Susy est partie en faisant la gueule, fini les parties de gratte minou.

- Viens.

Toucher son dû, je savais que j’allais y passer.
Nous sommes passés dans la salle de repos.
Quatre chaises, une table.
Le pantalon est retombé sur les pieds et la bite bien dure et grosse est venu dans ma
bouche.
Je l’ai sucé dix minutes sans qu’il rende les armes.
Il m’a relevé assis sur la table, il a fait glisser mon string et deux secondes après
j’étais devenue une femme adultérine.


À partir de ce jour, c’est devenu classique.
Se vider les couilles, c’était tous les midis.
Métro où régulièrement dans la cohue je me fais frotter par des pervers.
Boulot, où Maxence me saute tous les midis même quand j’ai mes règles.
Dodo où chaque samedi Julien se souvient que je suis sa femme.

Alors quand Julien me rappelle de prendre notre pain comme chaque jour.
Qu’en venant au boulot dans le métro qu’un frotteur m’a agressé les fesses.
Et que Maxence s’apprête à me baiser sur la table.
Je lui dis ces quelques mots.

- Je reviens.

J’ai pris le métro, direction la gare de Lyon.
J’ai pris un billet pour le premier train.
Certains diront que j’ai fait un burn-out et que je fuis cette vie que j’espérais plus
belle et palpitante.
J’en ai ras le bol, du levé, du petit déjeuner pour Julien, moi pour ma ligne juste un
jus de fruits.
J’en ai ras le bol, du trajet sous la coupe de pervers nous allumant sans jamais nous
éteindre.
J’en ai ras le bol, du boulot, lavage des têtes, brushings, permanentes et autres coups
de peigne.
J’en ai ras le bol, le midi de me faire baiser par mon patron.

- Partez-vous en vacances ?

Je regarde mon voisin, beau gosse.

- Où vous allez, je vais !

Il faut bien que la vie continue.

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