Le Retour Du Collègue Amoureux 3 Fin

C’est au moment où nous entrons tous les deux dans la chambre que je réalise vraiment ce à quoi je me suis engagé et en même temps exposé. Je perds d’un seul coup toute assurance. Tout une nuit ! On peut en faire des choses toute une nuit ! Pourtant, le plus surprenant, je me retiens de réagir, encore tenaillé par mon désir candauliste. Je décide de voir venir.
David s’approche silencieusement du lit sur lequel elle attend, allongée sur le dos, ses mains derrière la tête sous sa nuque, entre pute qui s’offre et femme mariée encore empreinte de pudeur de tromper son conjoint. Je la trouve sublime !
Apparemment, il a choisi d’abord de jouer le rôle du jeune amant d’il y a dix ans. Je lui reconnais une bonne stratégie, c’est en effet une demande expresse de Chantal. Elle ouvre les yeux quand elle se rend compte de notre présence dans la chambre. Son premier regard est pour moi ce qui me conforte sur ma position de favori, puis elle se tourne vers David et lui sourit. Sa respiration est régulière, calme. Une jambe repliée sur le côté ouvre ses cuisses sans excès. Un détail : les lèvres de son sexe brillent signe qu’elle est excitée par la situation.
Elle rassemble ses jambes quand son amant s’assoit sur le bord du lit. Il se la joue sûr de son fait, mais je vois bien qu’il doute. Lentement il avance un bras qui tremble légèrement vers un sein et avec une infinie douceur, il en parcoure la forme du dos et de la paume de la main dans une caresse pleine de tendresse. Ses doigts s’attachent ensuite à en exciter la pointe. Rien du pelotage vulgaire de tout à l’heure. Le salaud, je le redoutais ! Et bien sûr Chantal se désintéresse de moi pour le fixer dans les yeux. Elle se livre, avec encore un peu de retenue certes, mais je comprends qu’elle veut jouer la nuit qu’elle m’a réclamée, qu’elle lui a promis.
Discrètement je m’assois sur une chaise à l’écart du lit, face à David. Je peux à loisir lire sur leurs visages les sentiments qui les animent et observer leurs gestes en bon voyeur.

Elle ne semble plus choquée par les mots durs et crus que je lui assénés dans le salon. Secrètement, je nourris l’espoir qu’elle ne manquera pas de me demander de la rejoindre, ou d’arrêter le jeu avant la fin de la nuit. Pour le moment je goûte le plaisir de voir ma femme se faire caresser par son amant. Pourtant mon érection tarde à venir…
Sous l’effet de la caresse sur son sein, elle se libère un peu plus. On connaît tous les deux sa faiblesse pour cette caresse en cet endroit. Elle dégage une main de sous sa nuque pour la poser avec douceur sur l’épaule de l’homme puis la mène vers son visage qu’elle caresse en le fixant d’un regard humide d’amour. Cela a pour effet immédiat de le réconforter et le détendre. Incontestablement c’était le but de ce geste. J’ai mal ! Je suis tendu .
Alors, fort de ce signe, son amant se penche sur elle et vient doucement lui déposer un baiser sur les lèvres qu’il accompagne d’un léger murmure dont je n’entends pas les mots. Aussitôt, elle lui prend le visage, l’attire contre le sien et l’embrasse avec fougue et passion. Je perds pied à cet instant. Je doute de plus en plus de tout. De moi, d’elle, de David. Je réalise que j’ai été fou d’accepter. Le couple s’échappe, m’échappe.
Chantal a dû sentir que ça allait trop vite pour moi. Aussi, elle me cherche du regard et m’adresse un sourire destiné à me rassurer. Plus par orgueil et bravade que par envie, mon sourire en réponse signifie que j’accepte la situation. Trop vite rassurée à mon sens, elle retourne à son amant. Ils sont maintenant à échanger un baiser profond et ardent dans lequel ils mélangent sans économie leurs salives et leurs langues.
Sans interrompre ce baiser de feu, il entreprend de se déshabiller, aidé en cela par Chantal qui dénoue la ceinture du pantalon pour ensuite extraire sa bite de son caleçon. En deux minutes David est nu. Il bande dur et j’avais oublié qu’il avait une bite d’une belle taille. Bien plus importante que la mienne. Aucun poil en vue ! Le salaud s’était préparé.
Chantal n’apprécie pas les sexes glabres, son pubis est recouvert d’un fin duvet soigné au travers duquel les lèvres de son sexe apparaissent dans toute leur sensualité. Après un lourd moment de solitude, je constate que l’érotisme de la scène m’échappe et me laisse étonnamment froid. J’observe.
Lentement l’homme s’allonge le long du corps nu de la femme avant de le chevaucher. Il bande dur. Ça se précipite ! Visages rapprochés, ils se regardent les yeux dans les yeux, dans une infinie complicité. S’ensuit une multitude de caresses de leurs deux corps nus. Chacun a une main calée entre les cuisses de son partenaire. Chantal empaume le sexe et les couilles de l’homme, les fait rouler et joue avec le gland entre ses doigts. Ceux de son autre main s’appliquent à lui caresser les cheveux, amoureusement. Une main au sexe, une autre au cœur !
Lui a plaqué sa main sur la vulve ouverte dans le triangle de ses cuisses écartelées et deux doigts plantés entre les lèvres, il la branle avec lenteur et patience. Son autre main est occupée à lui caresser la joue. Sexe et cœur ! Visiblement ces attouchements leurs sont coutumiers. Leurs souffles se mélangent dans des soupirs de volupté.
Cette image me fait mal, mais je la mets sur le compte de la demande de Chantal de revivre les moments d’il y a dix ans pour mieux les effacer et me revenir. Elle joue c’est sûr.
Toujours avec d’infinies précautions, l’homme bascule et se place entre les cuisses de la femme qui s’ouvrent davantage pour accueillir la queue toute frémissante. Sa main chargée de la bite dressée la guide vers l’entrée de son ventre. Le gland violacé gorgé de sang entre ses doigts, elle le promène entre et sur les lèvres de son sexe dans un mouvement extrêmement sensuel. Les amants prennent leur temps, comme pour faire durer ce qui est limité à une nuit. A cet instant une pensée me traverse l’esprit : depuis combien de temps sont-ils restés sans baiser ? Quel naïf ! Je n’ai rien vu venir !
Mon attention est attirée par un mouvement de Chantal qui se cambre pour approcher son ventre à la rencontre de la queue tendue, ruisselante de sève.
Mon regard se fige sur leurs deux corps collés à la recherche d’un spasme de plaisir, alors que je ressens comme un coup de poing à l’estomac.
- Vient, prend moi !
Apparemment, l’alchimie de leurs humeurs fonctionne. J’encaisse et assiste doublement cocu à la saillie de ma femme par cette queue conquérante. Soudain, une question surgit. Va-t-elle se protéger ? Je la regarde, sourcils froncés, comme pour l’avertir, l’interpeller. Apparemment aucun des deux ne s’en inquiète car d’un coup de rein, David pénètre avec son sexe nu la vulve béante de ma femme qui pousse un petit cri, sorte d’ovation à l’intimité complète et profonde de leurs chairs. Il s’enfonce bien profondément. Chantal a le visage crispé par la volupté de cette perforation. Cette image me confirme s’il en était besoin qu’ils baisaient déjà sans protection. Pas de bébé, je sais qu’elle est sous contraception.
Elle souffle et gémit quand son amant entreprend des va et viens qui mettent le feu aux muqueuses vaginales et rendent les femmes soumises au sexe. Lentement et sûrement, il la travaille en profondeur. Je regarde le mouvement de ses hanches, de son cul qui s’appliquent à donner à sa queue des mouvements circulaires qui doivent bien échauffer et masser les parois de la caverne de ma moitié. Il s’applique le bougre et elle commence à perdre pied et ne plus s’appartenir. Se rend-elle compte que je suis spectateur de son abandon, retranché sur ma chaise dans l’ombre ? Sans aucun doute et cette fois il m’apparaît clairement que je n’existe plus pour les deux amants.
Petit à petit, la tension monte, leurs respirations s’accélèrent et les gémissements de Chantal augmentent et accompagnent les grognements de l’homme. Un concert de sonorités sexuelles. Puis leurs deux corps se tendent, s’arque boutent, et de concert, ils libèrent toute la puissance et l’énergie de leur jouissance. Lui se déverse en elle longuement alors qu’elle se saisit de ses fesses, bien ancrée sur sa bite, avant de lâcher un gémissement qui ressemble au feulement d’un animal.
Elle le maintient en elle, je le sais, pour conserver plus longtemps dans son ventre cette liqueur de fécondité et de plaisir. Symbole hautement jouissif.
Après quelques secondent, repus, leurs corps se détendent alors qu’ils reprennent leur respiration. Ils sont tous les deux en sueur. Je ne peux encore qu’admirer Chantal combien elle est belle, sublime, après l’amour. Sauf…
Alors que je m’attends à un signe de Chantal à mon encontre, elle lève la tête vers lui et l’embrasse pleine bouche en guise sans doute de remerciement du plaisir qu’il vient de lui offrir. Puis la tension sexuelle baisse d’intensité. L’homme se dégage et s’allonge de tout son long sur le dos à côté de la femme. Après un moment de récupération, il a l’air de s’endormir. Ils restent allongés côte à côte quelques minutes qui me semblent une éternité. A peine 30 minutes qu’ils sont ensemble et que je mate leurs exploits en grande frustration. Puis, ma femme se dresse sur un coude, passe une jambe sur le ventre de son amant et de sa cuisse lui caresse le sexe. En même temps qu’elle contemple, fascinée, le corps nu de l’homme, sa main libre caresse sa poitrine puis le ventre et enfin le visage. Tout cela avec une infinie tendresse qui sonne ma défaite.
Je la regarde et soudain je me rends compte qu’elle me devient étrangère ! Comme si quelque chose éclatait en moi. L’érotisme de cette scène devrait m’exciter, non ? Je ne sais pas ce qui m’arrive alors que le vide a laissé place à l’excitation du candaulisme. C’est brutal, incohérent. C’est peut-être que je viens de prendre conscience que j’assiste à une suite de comportements d’amour de ma femme envers son amant. Quel amour ? Le même sentiment que je croyais destiné à sceller notre couple ?
Quand elle semble se rendre compte de ma présence, elle doit lire sur mon visage cet état d’esprit nouveau car elle me demande, anxieuse mais tout en poursuivant ses caresses sur le corps allongé à ses côtés :
- Ça va mon chéri ? Tu es content ?
Je suis tellement stupéfié devant autant de perfidie et d’infamie que je ne sais pas quoi répondre. Quel culot ! Mais qui est cette femme si belle, en contemplation du corps de cet homme, qui vient juste de s’accoupler avec lui et qui étrangement me laisse de glace ? Pire, et elle s’en aperçoit en voyant mon pantalon désespérément plat au niveau de mon sexe, je ne bande même pas ! Je prends un air détaché pour lui demander :
- Et toi, tu as aimé ?
- Comment ça j’ai aimé ? S’il te plait mon chéri, tu sais bien pourquoi je fais cela. C’est pour toi et tes fantasmes.
- Il baise mieux que moi ?
Je croise le regard de David qui se réveille et me sourit cynique et sûr de lui.
- S’il te plait, ne nous faisons pas de mal.
- Je veux savoir s’il baise mieux que moi. Non, pardon, s’il te fait mieux l’amour que moi.
Je la sens troublée, hésitante. C’est le mot amour qui doit la perturber. Son amant vient à son secours, méprisant.
- Dis-lui mon amour, dis le lui que je te fais jouir comme lui n’a jamais su le faire.
- Alors, Chantal ? J’insiste.
Je la sens qui s’énerve. Puis, après un court instant de réflexion, elle avoue.
- C’est différent.
Cette réponse pour le moins laconique m’exaspère.
- Quoi différent, il te fait plus jouir avec sa bite qui est plus grosse que la mienne ?
- Arrête Arsène, tu deviens ridicule, et vulgaire.
Je reçois cette réponse comme une humiliation supplémentaire. Lequel des deux est le plus vulgaire ? Je n’ai pas le temps de lui faire remarquer que déjà David reprend la main.
- Ecoute mon vieux, la nuit n’est pas finie non ? Et Chantal a demandé de passer la nuit entière avec moi.
Il insiste lourdement sur le mot « entière » sans se douter combien ce mot est brutal à entendre pour moi.
Cela dit, il se met à genoux sur le lit et s’approche du visage de sa maîtresse. Le signe est évident. Il veut se faire sucer. Une nouvelle marque du propriétaire qui veut asseoir son territoire. Chantal hésite, me regarde. Comme je ne me manifeste pas, elle avance une main pour se saisir de la queue de nouveau en érection, tendue devant elle. Avec délicatesse, elle se saisit du mandrin avec une main tandis que l’autre elle s’empare de ses couilles qu’elle fait danser entre ses doigts. Elle entame une lente masturbation en décalottant le gland pour le faire jaillir de son fourreau. Il m’apparaît évident, devant l’aisance de son geste, que ce n’est pas la première fois qu’elle exécute cette célébration. David ferme les yeux en signe de concentration pour mieux ressentir le plaisir. Elle soulève la queue pour exposer à sa langue les couilles de son amant. Consciencieusement elle les lèche, les cajole, puis descend plus bas, entre les fesses. Pour David c’est un signal. Avec un geste d’une extrême vulgarité, il soulève les jambes les écarte pour découvrir son petit trou marron. Chantal descend encore et de la pointe de la langue elle en titille le contour avant de remonter et la laisser courir le long de la tige dressée devant son visage. Avec une mimique de gourmandise, elle se caresse le visage avec le gland tout humide de sécrétions.
Il murmure :
- Oui, c’est ça ! C’est bon continue. Tu sais que j’aime quand tu me fais ça ! Prends moi dans ta bouche maintenant.
C’est sûr, il s’agit de pratiques que l’habitude a bien rodées. Je me sens plonger encore plus profondément dans mon personnage de cocu.
La femme garde les yeux braqués sur la bite avec un regard qui en dit long sur son désir de faire plaisir à son amant et d’assouvir ses envies. Toute entière à sa disposition, elle avance ses lèvres et embouche le mandrin sans aucune autre forme de procès.
J’assiste, passif et contraint, à une fellation en bonne et due forme. Chantal aime sucer et j’en ai bien souvent été le témoin. David la saisit par la nuque et force la colonne de chair à pénétrer cette bouche jusqu’au plus profond de la gorge. Ma femme reste accrochée quelques secondes jusqu’à . Les larmes surgissent, elle résiste, puis à bout de souffle elle laisse échapper le sexe de sa bouche. Il la regarde et lui sourit, comme s’il lui signifiait qu’il était satisfait de sa prestation. Une fois sa respiration retrouvée, elle reprend sa caresse buccale. David imprime lui même le rythme des coups de bite. Je remarque qu’il lui impose plusieurs fois une gorge profonde, chose qu’elle m’a toujours refusée. Elle a les yeux pleins de larmes et la salive s’écoule aux coins de ses lèvres. L’homme jubile, dominateur qui soumet la femelle. Cette femelle qui est ma femme.
Je suis surpris d’observer cette scène avec le regard d’un spectateur devant un mauvais porno. Mais que m’arrive-t-il ? Pourtant ils sont beaux et tous les deux. Et la femme est normalement la femme de ma vie. L’érotisme d’il y a dix ans s’est transformé en une pornographie sans âme. Bon dieu, pourquoi cette image si souvent imaginée dans la recherche de mes masturbations, me laisse froid ce soir ? La réalité est bien plus crue et brutale que le fantasme.
Et puis, l’évidence me saute aux yeux : je suis cocu. Voilà la différence ! Cocu dans mes sentiments. Mon amour trahi se métamorphose en mépris avec le comportement de l’infidèle.
Pendant que je me morfond sur mon sort, l’alchimie des sens fonctionne, et quand il sent sa semence parcourir le fin canal de son sexe, David se garde bien d’en avertir sa complice. Summum de l’égoïsme, il lui colle le visage contre son ventre, se plante au fond de sa bouche pour éjaculer bien au fond de sa gorge, la forçant à avaler sa liqueur.
Mais comment Chantal a pu s’enticher d’un tel rustre ? Elle si intelligente, admirée de ses collègues, de nos amis. Comment est-ce possible ? Celle dont on recherche la compagnie ou partager l’empathie dans nos soirées ? Cette bête de sexe ? Non, c’est impossible. Je veux savoir, j’observe…
Je contemple cette femme en train d’avaler le foutre de son amant. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe en moi : cette scène devrait m’exciter ! Elle me laisse froid ! De plus en plus, je sens l’étrange sentiment m’envahir sans en saisir encore la signification.
Il m’apparaît à nouveau évident que ce n’est pas la première fois qu’elle boit sa source de vie. Repus il se dégage et s’allonge auprès d’elle. Il s’endort.
Chantal finit de libérer sa bouche du sperme délivré en abondance. Elle s’essuie les lèvres souillées puis se tourne à nouveau vers moi, aguichante, mielleuse. Je sens qu’elle va entreprendre une séance de séduction. Je suis encore troublé : je la trouve encore plus belle et il m’est difficile d’envisager la vie sans elle. Troublé, j’oublie tout et j’écoute.
- Mon amour, pardonne moi de te soumettre à ce spectacle. C’est pour nous deux que je me sacrifie en me donnant à David. C’est toi que j’aime comme je te l’ai déjà dit. Il n’est rien pour moi qui ne soit pour toi.
Elle est tellement belle, fragile ! Déjà je me laisse aller à croire. Alors, cet étrange sentiment que j’ai ressenti en les voyant baiser et le sucer finit par s’estomper et disparaître. La récupérer redevient ma priorité. Aussi, plein d’espoir, je tente une sortie de crise peu glorieuse.
- Tu veux que je lui demande de partir maintenant ? Il est trois heures du matin.
Elle semble réfléchir.
- Oui, tu peux. J’en ai assez pris. Je ne veux plus entendre parler de lui.
Quel mot dans sa bouche ! « J’en ai pris assez » ! Fait-elle référence aux partouzes initiées par David ?
Mais à nouveau, alors qu’elle me revient, cette réponse qui auraient dû me rendre fou de joie, me laisse froid. Pourquoi ? Pourtant je sais que je ne veux pas la perdre. Je pense qu’elle est sincère quand elle me dit qu’elle m’aime aussi. Mais ai-je encore envie de cet amour ? Sans vraiment comprendre j’oscille entre la joie et la déconvenue.
Je suis sur un petit nuage. C’est le moment que choisit David pour se réveiller.
- Chantal, j’ai encore envie de te faire jouir. Et j’ai aussi envie de toi.
On est surpris tous les deux devant tant de vigueur. Je vois Chantal marquer un signe de surprise. Visiblement David veut transformer son avantage, son essai !
- Je voudrais qu’on fasse l’amour dans votre chambre. Dans ton lit, dans son lit pour une dernière fois. Car je suis sûr maintenant que tu vas repartir avec moi demain matin.
Cette fois elle affiche un signe de panique.
- Non, David, n’y pense même pas.
Je me surprends à espérer, enfin elle me revient.
- Ecoute Chantal. Après je te laisserai le temps de choisir entre ton cocu et moi, certain de ton choix. Mais fait moi plaisir, allons dans votre chambre. Et demande à Arsène de nous laisser seuls. Qu’il reste dans la chambre d’amis et se contente et se suffise d’entendre tes cris de jouissance.
Je n’en crois pas mes oreilles. Ce type est sans scrupules ni ne doute un instant de son pouvoir sur ma femme.
Chantal est visiblement choquée par cette proposition indécente et outrancière et je pense qu’elle va refuser. Mais contre toute attente, elle m’adresse un regard qui me glace le sang et semble vouloir dire : « Mon amour, juste pour cette nuit, comme il y a dix ans ». Ce n’est pas possible, ses yeux me demandent d’accepter ! Je me mets à trembler, incapable de réagir. D’un seul coup, je la vois se décider. Elle se lève du lit, prend la main de David et ils partent vers la chambre baiser dans le lit conjugal. Trahison extrême. Obéissante, elle ne me propose pas de les accompagner, pire, elle me demande de les laisser dormir demain matin… Comment ai-je pu me laisser manipuler par cette femme ? Comment ai-je pu autant me tromper sur sa véritable nature ?
Seul dans la chambre d’amis, c’est le choc. Je suis blessé dans mon amour propre ! Mon orgueil de mâle. Pas glorieux ! Pourtant, je me fous complètement de ce qu’ils vont faire dans notre lit conjugal. Totalement. Au lieu d’être anéanti de la perdre, je me sens comme libéré de je ne sais quoi. Je ne comprends pas mon état d’esprit du moment.
Ils ont laissé les portes bien ouvertes pour me donner à souffrir pour l’un et m’exciter pour l’autre. Raté ! J’ai vu le désir dans le regard de ma femme. Ce désir qui aurait dû me faire bander. Raté ! Je les entends reprendre leurs ébats, bruyamment, sans aucune retenue. Ce sont les cris de Chantal qui auraient dû m’exciter, ou me blesser. Raté ! Je constate qu’elle se libère hors de ma présence. Je n’entends que les gémissements d’un couple dont la femme désormais m’est étrangère, presque inconnue. Par contre je réalise, paniqué, que mon fantasme candauliste est mort avec mon amour pour cette perverse.
Dire que pendant les dix dernières années j’ai rêvé de retrouver ces moments exceptionnels pour l’exaltation de nos sens. N’aurait-ce été qu’une simple une chimère ?
Pour jouir de voir sa femme prise et prendre plaisir avec un autre, il faut un ingrédient d’importance : l’amour. Le fantasme ne fonctionne pas, ou du moins pas de la même manière, ou moins bien, avec une femme simple objet sexuel du moment. Il y a dix ans notre couple était celui de deux êtres qui s’aimaient. Aujourd’hui, force est de constater que je n’aime plus Chantal même si c’est difficile à accepter ! Cela est venu soudain avec une image en particulier, celle de son visage accroché à celui de David quand il l’a pénétrée sans protection. Une femme ne peut pas mentir sur ce qu’elle ressent à ce moment là. Au lieu de me faire du mal, je me suis soudain senti libre, détaché de cette emprise qui me tenait prisonnier de cette passion. Cela me peine au regard des années passées ensembles. Mais c’est indépendant de ma volonté. Je me dis que je n’aurais jamais dû accepter son défi. Passer une nuit avec lui, ce devait ment mal tourner. En simple spectateur, la vérité ne pouvait qu’éclater et j’allais ment sombrer dans l’inconnu, dans l’irréversible.
Bien sûr, d’autres images resurgissent, froides, implacables : la piste de danse, les regards, la soumission, le collègue en visite, les relations avec des inconnus sans protection, inconséquente, pour elle comme pour moi, et maintenant le spectacle d’une femme qui accepte tout de son amant comme de recevoir sa semence dans son ventre puis dans sa bouche. C’est la colère qui me submerge. Colère froide d’avoir été dupe de leur comédie depuis le retour de David. Plus aucune excitation ni aucune jalousie. J’en arrive à souhaiter qu’elle parte avec lui. Je me surprends à ne pas avoir envie d’aller voir leurs galipettes. Et alors que je me demande sans aucun état d’âme combien de temps déjà depuis leur dernière baise, le sommeil me gagne, indifférent aux cris et gémissements qui me parviennent de la chambre des trahisons.
Il est six heures sur l’écran du réveil devant moi quand je sens un corps chaud se glisser contre moi dans mon dos sous les draps. Quand je réalise, encore mal réveillé que c’est elle, je suis pris d’une immense tristesse car c’est de la pitié qu’elle m’inspire.
- Chéri tu dors ? Il va partir. Je veux vieillir avec toi.
Je sais déjà que c’est trop tard. Que plus jamais elle ne sera celle d’il y a dix ans. Plus jamais je ne pourrais lui faire l’amour. Les images de cette nuit sont gravées dans mon cœur et je ne vois pas comment les effacer. Sur le moment je tente de contrôler le sentiment de dégoût qui m’envahit : elle sent le sexe, le sperme, la filouterie… Lâchement, je choisis de me lever sans le moindre mot.
J’ai pleinement à l’esprit que je ne l’aime plus et ce sentiment est angoissant. Je suis dépité, perdu sans vraiment comprendre ce qui nous arrive. J’ai trop souffert en cette nuit. Ce que je prenais pour de l’amour n’était-ce qu’une chimère ? Ou bien cet homme a transformé celle qui faisait le bonheur de mes journées. Ou bien tout simplement je me suis fait berner ! Comme cette femme, si délicate, si intelligente avec une forte personnalité, de caractère bien trempé a-t-elle pu s’abandonner avec cet homme dans cette débauche de sexe et de pornographie.
C’est vrai, j’en conviens et dois le reconnaître : je suis à l’origine de ce naufrage. Il y a dix ans j’ai joué avec le feu. Aujourd’hui je ne sais pas l’éteindre. Quel gâchis !
Je descend et retrouve David dans la cuisine en train de boire un café. Je ne ressens rien en croisant son regard. Il est abattu, anéanti. Je m’en fous !
- Tu as gagné Arsène.
Je n’ai pas envie de lui répondre. Lui aussi m’indiffère maintenant. Qu’il aille au diable avec ou sans Chantal. Je me sens libre, libéré de mon fantasme avec elle. Bien pire : de ma passion et par là même de ma jalousie. J’ai le cœur lourd mais en même temps je sais qu’une autre vie m’attend, et que cette Chantal n’y a plus sa place.
Quand elle nous rejoint dans la cuisine, elle est toute souriante. Elle sent bon la lavande et j’en déduis qu’elle s’est douchée. Moi j’interprète qu’elle a passé une bonne nuit de baise.
Ignorant David elle vient vers moi, les bras tendus à la recherche d’un geste de tendresse. Alors, je comprends qu’elle est convaincue de son innocence et qu’elle a respecté les données du contrat. Quelle méprise !
Brusquement mais sans animosité, je l’ignore et me détourne pour aller prendre du café. Elle reste debout interdite devant mon geste, figée, le regard vide de toute énergie. Son incompréhension est totale. Son sourire a disparu remplacé par une mimique d’humiliation. J’ignore, elle reste silencieuse blessée
Pour moi rien n’est facile. Sans aucune colère mais avec une tristesse profonde je me décide de lui fait part de mon état d’esprit.
- J’ai trop souffert cette nuit. Je n’aurais jamais dû accepter ce défi.
- Mais mon chéri tu étais d’accord non ? C’était une thérapie ?
- Pour toi peut-être, pour moi sûrement.
- Comment ça une thérapie pour toi ?
- J’ai compris que tu l’aimais toujours, et ça c’est insupportable pour notre couple. Alors pendant que vous preniez du plaisir, j’ai découvert que je n’aimais plus ce que tu étais devenue. Une inconnue, qui plonge dans une débauche de sexe, de stupre de luxure. Chantal, je crois que je ne t’aime plus.
- Mais tu ne peux pas me faire ça ! Je t’aime moi.
- A chaque instant cette nuit, tu t’es appliquée à donner des preuves d’amour à ton amant. Je n’existais plus ! Et puis je n’arrive pas à oublier ces deux années d’adultère, de mensonges, de trahison. Je l’ai bien cherché c’est vrai mais…
- Je t’ai expliqué cette période avec David et je croyais que tu avais compris s’écrie-t-elle apeurée. C’était pour me libérer de cette emprise que j’ai joué la nuit avec lui. Je me sens libre désormais de vivre le plein amour avec toi. Et puis tu voulais que je le fasse non, pour nourrir ton fantasme ?
- Oui je sais. Mais en fait ces images trop fortes de ta trahison ont tué mon fantasme. Sans notre complicité, ce qui devait m’exciter devenait obscène à mes yeux. Je te demande pardon pour ça !
David a quitté la maison, sans rien dire. Nous sommes là tous les deux à essayer de comprendre ce qui nous arrive. Il me faut faire le tri dans mes sentiments.
Je la vois si fragile, si belle, si vulnérable. Lentement je me sens des élans de tendresse envers elle. Mais pas question de baisser la garde. J’ai eu tant de déconvenue pendant cette nuit. Soudain, je lui demande
- Vous avez baisé hier midi ?
La question la surprend mais sa réponse tombe sans hésiter.
- Non, pas du tout. On s’est tout juste parlé.
Je reste silencieux mais je sais que cette réponse est importante. Et j’ai envie de la croire.
- Je voudrais qu’on se sépare quelques jours pour y voir plus clair tous les deux.
Chantal abattue, se met à pleurer, débordée par les larmes.
- C’est comme tu veux. Je te comprends, dit-elle entre deux sanglots.
Cette réponse trop spontanée me fait mal. N’espérais-je pas un refus violent ? Une réaction de survie pour notre couple ? Je comprends alors que je suis en train de tomber amoureux de ma femme.
- Je t’attendrai. Je sais que tu vas revenir et alors je ferai tout pour reconquérir ton cœur.
Je suis parti le matin même. J’étais mal. J’ai lutté pour oublier toutes ces images, oublier mon amour propre, les sourires humiliants, les caresses, les baisers, les regards. Il me semblait impossible d’y arriver. Pourtant petit à petit je réalisais qu’elle me manquait vraiment. Je sais qu’elle n’attend pas de moi une soumission de lopette. Si je lui reviens, qu’elle sache que c’est pour commencer une nouvelle vie de partage, d’amour… et de libertinage ! C’est à ce niveau que mon retour se fera et que je lui pardonnerai son inconduite, et la mienne.
Alors un soir, j’ai pris mon auto et je suis rentré. Elle m’attendait sur le perron de la maison. Quand je lui ai souri, elle a éclaté en sanglot et s’est précipitée dans mes bras. Avec ce simple sourire elle a compris. Feu cocu mais heureux, je rentrais.
Avec le temps ces images maudites se sont estompées. Elle a fait beaucoup d’efforts pour me les faire oublier alors qu’elle les avait effacées de sa mémoire.
Aujourd’hui il m’arrive encore de repenser à David et à notre première aventure, il y a dix ans. Et à chaque fois je suis pris d’une érection qui ne lui échappe pas. Complices, on se garde bien d’évoquer la nuit de son retour.
FIN

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