Mariage Kabyle (12 Et Fin)

Le Retour en France

Omar m’emmenait souvent avec lui, pour me montrer la diversité de sa région, mais aussi, tout ce dont il avait à s’occuper. Ce n’était pas par orgueil mal placé, mais plutôt par fierté, me rendant compte, par là-même que c’était un super bosseur, comprenant d’où lui venait ce superbe corps si viril.
De temps en temps, on va dire, pour préserver les apparences, je restais au village, déjeunant chez les parents de Réda, prenant aussi le thé et les gâteaux, ma gourmandise avait du faire le tour chez tout le monde. Heureusement que des « exercices physiques », puissants et fréquents m’évitaient de prendre un gramme.

Merci la bonne idée de Réda pour la puce algérienne, me permettant de recevoir de nombreux messages de mes hommes et des photos, superbes. De paysages, bien sûr, sauf une fois où Omar ma envoyé l’image de son sexe en totale érection, avec comme commentaire :
« Regarde ce qui t’attend ce soir… !!! »

Heureusement que j’étais un peu isolé quand j’ai ouvert le fichier, je suis devenu rouge comme une tomate et j’ai éclaté de rire, me pourléchant les babines, telle une vraie chienne en chaleur. Au vu de tout ce qu’il me mettait quand nous étions en balade, mon stock de lingettes commençait à s’épuiser et c’est pas au bled que j’allais en trouver. J’ai donc envoyé un SMS à Kamel :

« Mon Kamel adoré, si tu peux me ramener des lingettes, ce serait parfait, j’en ai presque plus »
« « Tu m’étonnes… Avec un énorme smiley… Je vais te trouver ça… Tu me manques trop… A jeudi. »

Une quasi-vie de couple s’était instaurée entre nous, en attendant que le troisième larron nous revienne. Il rentrait souvent avec des sacs pleins de bonnes choses, qu’il déposait rapidement avant de reprendre ses droits de male et de me culbuter sans façon contre le mur ou sur la table de la cuisine. Après s’être bien assouvi, il filait sous la douche pendant que je terminais la préparation du repas, que j’avais souvent commencé avant son arrivée, l’agrémentant de ce qu’il avait ramené, et surprise, ce soir-là, un grand sac d’oranges amères.

J’avais compris à quoi ma journée du lendemain allait être occupée, c’est vrai que Réda en avait ramené un pot fait maison et qu’il avait adoré ça.
Vêtu de seulement son short ample, il est venu se coller à moi, sachant que sa toison me rendait fou, diffusant cette magnifique fragrance virile, qu’heureusement, même une douche n’atténuait que très peu. Sentant son « thermomètre » grimper dangereusement entre mes fesses, je me suis détaché de lui, et l’ai fait assoir.
Repas dégusté, rituel du thé sur le canapé où j’étais lové dans ses bras, nous avons regardé un DVD français, dont je ne me rappelle absolument pas le titre, mes yeux sur l’écran, mais mes mains le caressant, le titillant, effleurant, sans plus, la monstruosité entre ses cuisses avec mes ongles, sachant que cette légère griffure le rendait fou. Le film terminé, il m’a serré très fort dans ses bras, puis m’a légèrement éloigné de lui, dardant ses yeux de charbon dans le vert des miens en me tenant les poignets.

« Épouse-moi… Épouse-moi Marc… »
« Omar, tu sais bien que c’est pas possible dans ton pays »
« Je sais… Mais dans le tien oui… Depuis cette année. »
« Je te promets que même si tu m’épouses, on pourra toujours rester tous les trois avec Kamel, du moins, tant que lui le voudra. »

J’étais ahuri par sa demande… Ce n’était pas parce que je le refusais, bien au contraire, mais je ne voyais pas comment tout cela pourrait se mettre en place. C’est alors qu’il a commencé à m’expliquer.

Du fait de l’importance, de l’excellente qualité de sa production, de sa droiture et de son honnêteté exemplaire, cela faisait plusieurs années qu’il commerçait avec plusieurs sociétés françaises, écoulant une très grande partie de ses produits dans mon pays. Une très faible partie de son personnel le savait, privilégiant toujours sa région avant l’exportation. Il avait d’abord obtenu plusieurs visas renouvelables, puis ensuite, un permanant pour une année, et le dernier, datant de 2010 pour une durée de 10 ans, lui ouvrant droit à la nationalité française, il n’avait qu’à en faire la demande, ce qu’il n’avait jamais encore fait, n’en voyant pas l’utilité.
Son dossier était en béton et vu les appuis dont il disposait, ce ne serait qu’une simple et rapide formalité.
J’étais abasourdi…. Son train de vie était tellement simple, que j’étais loin de m’imaginer qu’il soit à la tête d’une entreprise de cette taille, aussi florissante et dont il en laissait la majeure partie des revenus en France, l’Algérie n’étant pas vraiment réputée pour sa discrétion. Il ne pouvait pas cacher au bled qu’il gagnait correctement sa vie, mais ils n’avaient pas besoin d’en connaître le reste.

« Omar Chéri…. Dis-moi la vérité… Qui est au courant de ça ? »
« Réda, en partie… Il m’a quand même bien aidé quand j’allais en France. »
« Et Kamel ? »
« Il sait juste que je suis « riche » ici, mais la notion de richesse en Algérie n’est pas la même qu’en France. »
« Et il sait pour ce que tu as en France ? »
« Non. »
« Marc chéri…. Depuis que je te connais… Tout tourne dans ma tête…. Je gagne énormément d’argent dont je me moque complètement. Tu as vu que les produits de mes fermes me suffisent largement et jusqu’à présent, je n’avais besoin de rien d’autre. Sauf que cet argent me permettait de faire mieux vivre mes employés. »
« Pourquoi, ils savent ? »
« Très peu, je te l’ai dit. Mais ils savent tous que je suis l’unique héritier d’une longue lignée, que je n’ai pas de gros besoins, et même si ils sont surpris des salaires et des avantages importants que je leur offre, pour eux, c’est parce que je suis généreux. »
« Je suis fier de toi, Omar… C’est bien ce que tu fais… !!! »
« Merci, mais je suis jaloux de toi… !!! »
« Jaloux ??? Mais pourquoi ? »
« Tu te rappelles Chérif ? Le vieux tout rabougri »
« Oui, bien sûr, pourquoi ? »
« Parce que malgré tout ce que j’ai pu faire pour tous mes proches, c’est à TOI et à TOI seul qu’il a dit que tu avais…. Les Mains Banches… !!! »
« Je t’avoue que sans trop savoir ce que cela représentait, ça m’a bouleversé, et c’est comme du feu qui traversait mes mains quand il les a pris dans les siennes.
»
« Tu crois que je vais abandonner ces mains blanches que Dieu a posé sur moi ? »

Une très longue conversation s’en est suivie où il m’a expliqué, en détails, ce à quoi il pensait, me demandant d’écouter seulement, de me taire et de ne lui donner mon avis que lorsqu’il aurait fini.

D’abord, il allait demander de suite la nationalité française, ainsi qu’un visa permanent et immédiat pour moi en Algérie, il avait suffisamment d’appuis pour ça. Ensuite, il entreprendrait les démarches pour adopter Kamel, il était de son sang, sans parents maintenant, sauf lui, le plus proche, et les formalités seraient simples, au vu du contexte familial. Il le laisserait libre de vivre sa vie personnelle, celle qu’il voudrait suivre, avec nous, sans nous, rester seul ou se marier si tel serait son choix.
Et ensuite, dès que tout serait réglé en Algérie pour Kamel et lui, dès qu’il aurait obtenu la nationalité française, alors, il se mettra à genoux devant moi, avec la rose rouge à la main et la bague dans l’écrin.
Tout cela me paraissait hallucinant, fantasmagorique, irréel et je n’en croyais pas mes oreilles. Je ne savais quoi répondre, sauf en mettant mes mains sur ses joues, déjà dardées d’une barbe dure, le vert de mes yeux se mélangeant au noir des siens :

« Je suis très patient Habibi, surtout quand je suis sûr de ce que je veux…. Et ce que je veux… C’est la Rose Rouge… Même si je dois l’attendre un peu de temps. »

Nous n’avons pas baisé cette nuit-là, nous avons fait l’amour comme deux êtres qui s’était promis l’un à l’autre, même si un troisième en faisait partie intégrante.

Quand Kamel est rentré le jeudi soir, tout joyeux de nous retrouver, et après un langoureux baiser, je me suis éloigné d’eux, seul sur la terrasse avec mon thé, les laissant discuter entre hommes. La discussion a été à la fois chaleureuse et houleuse, lorsque Kamel s’est approché de moi :
« Tu as vraiment les mains blanches pour nous rendre aussi heureux tous les trois.
»

Il a fallu pratiquement une année pour arriver à ce que nous voulions, et avec acharnement, nous y sommes parvenus. Kamel était devenu le fils adoptif d’Omar, qui venait d’obtenir sa nationalité française, et donc, pour tous les deux. Grâce à ces merveilleux passeports et visas, nous avons pu nous retrouver quand même assez fréquemment, aussi bien en France qu’en Algérie.

Un jour, Réda m’a appelé en me demandant un service. Il savait que j’étais niçois, que j’adorais ma ville et il avait besoin de mes conseils pour un de ses amis qui voulait y acheter un appartement peu importe le prix. Il voulait juste mon avis pour l’aider à trouver ce que je pensais être le mieux, avec une vue magnifique sur la mer, bien sûr.
Après quelques recherches, j’ai vraiment craqué sur un immense 4 pièces, avec une vaste terrasse à la résidence Miramar, sur les hauteurs de la colline de Magnan. Il était magnifique, totalement refait, mais d’un prix…. Exorbitant… !!! Réda a adoré, en a parlé à son ami au téléphone, pris des photos et les lui a envoyées.

« Au fait Marc, tu m’as bien dit que tu étais né à Nice ? Donc que tous tes papiers d’acte d’Etat Civil sont là ? »
« Oui, mais pourquoi ? »
« Tu connais un notaire à Nice digne de confiance pour la transaction ? Et tu peux me passer ton acte de naissance aussi ? »
« Oui, mon cousin est notaire à Nice, mais pourquoi mes papiers ? »
« Parce que je pense que mon ami veut te dédommager pour ce que tu as fait. »

Rendez-vous pris chez mon cousin, une dizaine de jours plus tard où je me suis rendu avec Réda. Le dossier me semblait quand même assez volumineux, en trois parties, pour un simple acte de vente, mais bon, je savais Paul très précautionneux et vu l’intervention de Réda, je me doutais que l’acheteur serait algérien, donc, sans doute un peu plus compliqué. Un léger coup à la porte et la secrétaire s’est avancée.

« Maître, les acheteurs sont arrivés, puis-je vous les emmener ? »

Et c’est là que j’ai vu Omar entrer, suivi de Kamel. J’étais tétanisé. Je les avais quittés deux semaines auparavant en Algérie, et ils m’avaient parlé de rien. Comme dans un murmure, j’ai entendu la voix de Paul :
« Premier acte, celui du mariage entre Monsieur Omar X et Monsieur Marc Y qui sera transmis à la Mairie de Nice dès signature pour validation devant Monsieur le Maire, avec témoins, Réda Z et Kamel X, du nom de son père adoptif.
Deuxième acte, celui du contrat de mariage, instaurant une communauté universelle de biens entre les deux époux aussi bien pour ceux détenus en France qu’en Algérie, si cela s’avérait possible.
Troisième acte, celui de l’achat commun de l’appartement de la résidence Château Miramar, domicile du couple en France »
Je me suis effondré, tombant dans les pommes, et c’est avec une larme de cognac que m’avait fait avaler Paul que j’ai ouvert les yeux.
J’avais devant moi une superbe rose rouge et un écrin ouvert sur une bague… Somptueuse.

Paul avait bien fait les choses, il avait fait publier les bans avant et une semaine après, Kamel à mes côtés et Réda près d’Omar, le mariage était célébré.

Ce qui avait commencé par de merveilleuses noces kabyles se terminait par un splendide mariage français, toujours à trois, mais ça…. Chutttt, il faut pas le dire… !!!

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