Orion
Après mon histoire « Voyeuse », publiée ici, je continue dans la série des histoires vraie et vécues.
Mes lectrices et lecteurs sont habitués à mes pochades érotiques habituelles, un peu beaucoup sorties de mon imagination, résultats des vagabondages de mon esprit.
Aujourdhui, je vais me livrer bien plus. Ce texte est très personnel. Je lai écrit depuis un moment déjà, mais jai longuement hésité avant de le publier. Désolée de décevoir certains, il ny a pas dérotisme dans ce texte.
La constellation dOrion est une des plus belles visibles de notre ciel. Elle se trouve à près de 1500 année-lumière de nous, une distance inimaginable pour lhumain, une paille à léchelle de lunivers.
Au sein la constellation se trouve la nébuleuse dOrion. De milliers détoiles y sont en train de naître ou grandir. Certaines ont déjà commencé à briller, tandis que dautres sont encore embryonnaires.
Une couveuse détoiles en quelques sortes.
Celui dont je vais vous parler, venait peut-être de là-bas finalement.
A lépoque, jai environ 20 ans. Lhistoire se passe donc il y a donc une petite quinzaine dannée.
Jétais étudiante. Cétait une période un peu floue de ma vie. Je me remettais de ma première vraie déception amoureuse (Estelle) et je navais pas encore rencontrée celle qui allait devenir ma compagne pendant plus dune décennie.
On va dire que cétait une période de libertinage, de coups dun soir pour être plus précise. Je navais plus envie de mattacher, comme après toute déception. Jétais revenue de tout et ne voulais plus entendre parler damour. Je voulais vivre. Born to Be alive.
Pour draguer à lépoque, quand une fille cherchait une fille, cétait un peu plus compliqué qu'aujourdhui. La société et le regard quon porte sur les murs de chacun, a évolué en un peu depuis une décennie et demi, certes, mais cest surtout que les moyens à notre disposition étaient moindre à lépoque.
Internet existait bien sûr, mais nétait pas aussi évolué et omniprésent dans chaque moment de notre vie quaujourdhui.
Il ny avait pas vraiment de site de rencontres, du moins pas aussi développés. Ils étaient chers surtout pour une étudiante. Pareil, les réseaux sociaux nexistaient pas encore. Du moins, pas sous la forme actuelle. Non, nous à lépoque, nous avions quelque chose qui a quasiment disparu aujourdhui, les salles de tchat et Messenger.
Je fréquentais bien sur les salons de tchat dit « entre filles ». Il nempêche que nous étions abordés très régulièrement par des mecs en chaleur. Les tchats à lépoque, cétait un peu une jungle, où on croisait de tout. Je ne me montrais pas vraiment sur ce quon appelait « le général », une sorte despace déchange collectif, qui était squatté par des lesbiennes hargneuses et souvent haineuses, qui déversaient leur fiel sur la gente masculine à longueur de temps. Je nétais pas vraiment dans cette optique. Je me contentais des « PV » ou des « MP », soit des conversations en privé. Une fois écartés les « Bogoss19 », « Beletalon25 » et Cie, on trouvait parfois, une fille sympa avec qui discuter un peu et avec qui on pouvait séchanger nos adresses « Messenger », si affinités.
Je venais juste de rembarrer de manière un peu violente, « 25cmbiendur » (splendide pseudo quand même !), quand souvrit une nouvelle fenêtre, signe dune demande de dialogue. Le pseudo était Orion.
« Lui tu vas voir, ça va être vite fait. Marre des cons ce soir !! Orion, quel pseudo ridicule en plus. Pourquoi pas Uranus, pendant quon y est !
- Bonsoir, on peut discuter un peu ?
- Quest-ce que tu veux ? jen ai marre des boulets ce soir, je vais déco !!
PS : boulets, cest le mot pour désigner les trolls de lépoque déco, signifie déconnecter, partir.
- Ouah, quel accueil ! Pas de panique, je veux juste passer un peu de temps à échanger.
- Cest ça et dans 5 minutes, tu me demanderas mes mensurations et si je suce ! Jen ai marre là.
- Pas du tout. Je suis un homme qui vient discuter sur un salon entre filles, mais saches aussi que jai surement le double de ton âge aussi. Confirme moi, tu as 20 ans à peu près ?
- Oui
- Moi, plus de 40. Si je tai choisi, cest justement parce que tout nous oppose. Lorientation sexuelle, notre différence dâge. Je veux juste quon échange sincèrement, sans aucune ambiguïté, ni arrière-pensées. Nous ne coucherons jamais ensemble, cest sûr. Je nen veux pas à tes fesses, juste à ton intellect.
Pas complètement dupe, malgré tout cette introduction ma plu. Déjà, elle était atypique et je lui ai lassé sa chance. Il sexprimait bien, normalement du moins, faisant des vraies phrases (sujet-verbe-complément), loin de ce que lon appelle aujourdhui le langage SMS qui fleurissait déjà sur les tchats à lépoque. Ca changeait.
De fil en en aiguille, et avec un peu de temps, nous sommes devenus de vrais amis virtuels. Nous discutions une ou deux fois par semaine sur internet, en général plusieurs heures daffilée. Nous parlions de tout, de rien. Philosophie, musique, littérature, vie de tous les jours, petites contrariété, joies
Je menrichissais de sa culture, il senrichissait de ma jeunesse et de ma spontanéité, de ma propre culture en décalage avec la sienne (cest ce quil me disait !). Il ma notamment fait partager son goût de lastronomie (doù le pseudo dOrion).
Un jour, comme nous étions tous les deux parisiens, il ma proposé que lon se rencontre vraiment. Nous habitions tous les deux à Paris. Jai longuement hésité, inventant des excuses pour différer et ne pas lui dire non.
Pourtant, jai fini par accepter. Quest-ce que je risquais après tout ? Une vraie confiance sétait instaurée entre nous. Après tout ce temps, il nallait pas me sauter dessus, menlever, me séquestrer et me violer. Jacceptais des rendez-vous pour des plans-cul avec des personnes rencontrées au même endroit, qui étaient de parfaites inconnues.
Il ma donné rendez-vous à la terrasse dun café, où il avait ses habitudes me dit-il.
Jai passé un excellent après-midi. Nos rendez-vous virtuels, se sont transformés en rendez-vous réels, toujours sur cette terrasse. Nous nous sommes vus pendant plusieurs mois, un peu de façon irrégulière, souvent le lundi après-midi, quand il était disponible et moi aussi. Il menvoyait un message pour minviter. Après quelques semaines, quand le temps na plus permis que nous nous voyons en terrasse, nous nous sommes rabattus sur la salle du café.
Javais pris lhabitude darriver en avance et de réviser mes partiels en lattendant.
Je savais quil était divorcé, jamais remarié, toujours un peu cassé par sa séparation. Par pudeur, je navais pas cherché à connaitre les détails de laffaire.
Un jour, il ma dit comment cest arrivé.
Cest lhistoire que je vais vous raconter aujourdhui. Désolée pour cette longue introduction.
Il fallait bien remettre les choses dans leur contexte.
Je laisse la parole à Orion :
- Dabord Laetitia, sache que cet épisode ma marqué à vie. Jai eu du mal à men remettre. Près de 15 ans après, je ne suis toujours pas complétement guéri et mengager avec les femmes reste compliqué.
Aujourdhui, jai quand même pris du recul, et le cocasse de la situation me permet den parler plus facilement. Ça en devient presque une anecdote rigolote. Les conséquences par contre, restent difficiles à assumer.
« A lépoque, javais 25 ans. Je métais marié, 6 mois plus tôt. Nous habitions une petite maison dans un village à la campagne que nous venions tout juste dacheter. Nous navions pas encore pendu la crémaillère. Cest pour dire. Tout roulait, nous nous aimions, elle me lassurait, nous nous entendions bien, dans la vie de tous les jours et au lit aussi. Nous faisions lamour tous les jours ou presque.
Ma mère a été hospitalisée. Elle attendait une greffe dun rein, et un donneur potentiel compatible avait été identifié. Avec mon frère, nous alternions les visites, un jour lui, un jour moi.
Cétait un samedi, le jour de mon tour de passer à lhôpital. Je suis parti de chez moi vers 13h30, après avoir embrassé mon épouse, comptant passer deux heures avec ma mère.
Lhôpital était à 15 minutes en voiture de chez moi. En arrivant sur le parking, jai vu mon frère qui attendait. Il ma dit quil avait un problème à régler le lendemain, est ce que je voulais changer mon tour de visite avec lui ? Il restait aujourdhui et je viendrais demain. A lépoque, il ny avait pas encore de portables, Voilà pourquoi, il navait pas pu me prévenir au préalable, voilà pourquoi il mattendait sur le parking. Il a préféré venir mattendre et mavertir, plutôt que de mappeler sur le fixe à la maison, alors quil présumait que jétais déjà en chemin.
Jai bien entendu accepté et je suis retourné chez moi.
En arrivant, je me suis garé devant la maison. Je suis entré dans le jardin, mais au lieu de rentrer directement par la porte, jai fait le tour de la maison. Nous avions un chat et je lai vu sur larrière de la maison tourner comme un fou autour dun buisson. Le chat avait lhabitude de chasser dans les champs aux alentours et il ramenait dans le jardin ses proies, des souris, parfois des lapereaux, quil dépiautait allègrement sur la pelouse, laissant des boyaux partout. Jen avais marre de passer derrière lui pour nettoyer et jai décidé de voir ce quavait le chat.
Je suis passé sur la terrasse arrière pour le rejoindre et en longeant la baie vitrée, jai tourné la tête vers le salon, ayant aperçu un mouvement. Je me suis pétrifié dun seul coup. Dans le salon, sur le canapé, ma femme me tournant le dos, mais était en train de se faire prendre en levrette par un type.
Réagissant enfin au bout dune trentaine de secondes, la colère ma envahie. Jai fait le tour de la maison dans lautre sens et jai ouvert discrètement la porte dentrée. Je voulais la surprendre.
- Quest- ce que cest que ce bordel ?
Mon cri a stoppé net leur action. Ils se sont figés comme des statues de sel.
Détail idiot, mais je me souviens encore bien fixer le sexe du type qui débandait à vue dil. Il y a parfois de drôle de choses qui nous traversent lesprit en situation de stress intense. Enfin voir passer en quelques secondes son phallus fièrement dressé à létat de zizi de piscine était quand même cossasse. Me dire, par contre, que cest ça qui pénétrait ma femme juste avant, létait beaucoup moins.
La colère ma à nouveau emportée. Jai choppé le mec et je lai tiré vers la baie vitrée. Je lai ouverte et je lai poussé fortement sur la terrasse. Aussitôt fait, jai eu peur. Je voyais le type reculer sans maîtriser le mouvement. Jai cru quil allait tomber sur la terrasse en arrière et se fracasser le crâne. Mais non, il a reculé à moitié en équilibre et est tombé sur la pelouse, le cul dans les rosiers. Là encore le cocasse de la situation ma amusé.
Je suis revenu en arrière vers ma femme. Je ne sais pas ce que javais comme intention vis-à-vis delle. Je voulais dégager ce type de chez moi, cétait chose faite. Avec elle, surement que je voulais entendre une explication. Elle était assise sur le canapé, se tenant la tête, en sanglot.
Elle a eu cette phrase malheureuse (et ridicule) qui a à nouveau amplifié ma colère :
- Ce nest pas ce que tu crois chéri !
- Et je suis sensé croire quoi, espèce de salope,
Jai crié en lattrapant à son tour par le bras et en lentrainant vers la baie vitrée.
- Vas rejoindre ton mec, tu me dégoûte.
Je lai poussée sur la terrasse aussi. Moins fort que son amant, cest sûr, mais elle sest retrouvée au milieu.
Jai fermé la baie vitrée. Elle pleurait, en tapant sur la vitre. Elle criait pour que jouvre. Le type derrière était en train de se relever.
Ma femme a fait le tour de la maison pour passer par la porte dentrée.
Nous avion à lépoque des volets roulants électriques. Cétait les débuts de la domotique. Tout dans la maison nétait ne se commandait depuis un smartphone, il y avait pas de smartphone dailleurs à lépoque. Par contre, il y avait un bouton qui permettait de fermer lensemble des volets simultanément. Je lai utilisé avant de courir verrouiller la porte dentrée. Je navais plus envie dentendre ses putains dexplication. Je voulais misoler. Ne plus penser à rien.
Je me suis écroulé ensuite sur le canapé, en larmes. Mes nerfs me lâchaient. Je me suis aperçu que ce canapé est justement lendroit où ma femme venait de se faire baiser, je me suis levé. Je lentendais taper sur le volet, contre la porte, me suppliant de lui ouvrir.
Mes larmes dun seul coup se sont transformé en fou rire. Certes mes nerfs continuaient à lâcher, mais je me suis aussi rendu compte quelle était avec son amant, dehors, à poil sans rien. Habits, papiers, clés de voiture, tout était restés à lintérieur, pour elle, comme pour lui.
- Démerdez vous, me suis-je dis, ne pouvant marrêter de rire.
Je me suis assis dans un fauteuil face au canapé. Jai arrêté de rire. Au fur et à mesure, je reprenais mes esprits. Ils avaient cessés de frapper aux volets. Le grotesque de la situation sestompa de mon esprit. Restait une grande tristesse.
Mon esprit vagabondait, jai oublié ma femme et son amant. Je ne sais pas trop combien de temps sest écoulé au moment où la sonnette de lentrée a retentit.
Je me suis levé. Javais décidé de lui ouvrir. Quelle prenne ses affaires et quelle dégage. La blague avait assez duré. Quon en finisse.
En fait cétait ma belle-sur, la sur de ma femme. Elle était allée se réfugier chez sa sur qui habitait à lautre bout du village. Elle avait traversé, surement avec son amant, le village complètement nue, ou couverte avec je ne sais quoi, puisquelle navait rien.
Jai dit à sa sur de prendre leurs affaires qui traînaient dans le séjour, je lui ai désigné le sac à main de ma femme.
Je lui ai dit que ça serait bien quelle et son mari accompagnent ma femme quand elle viendrait chercher le reste de ses affaires. QUils me préviennent avant, je navais pas lintention dêtre présent. Je la reverrais pour le divorce. En attendant, quelle prenne ce quelle voulait, je nen avais rien à foutre.
Ma belle-sur, ma pris par le bras, la serré et ma dit, un sourire triste aux lèvres :
- Si ce nétait pas aussi tragique, je rirais de la situation. Quand je lai vu débarquer comme ça chez moi
Et lautre derrière les mains sur son sexe
Elle a ajouté :
- Elle ne te méritait pas.
Nous avons divorcé, la maison a été vendue, à peine un an après son achat.
Jai changé de région, je suis venue à Paris, jai trouvé un nouveau boulot. Jai changé de vie. Cétait, il y a 15 ans. Je nai plus jamais entendu parler de mon ex depuis.
Cette histoire, ma fait sourire. Pas rire, mais juste sourire. Laffaire était cocasse, certes, digne dun mauvais vaudeville, mais jai vu que ça le faisait encore souffrir, 15 ans après. Cétait manifeste.
Je me suis rendu compte des conséquences que pouvait prendre une infidélité sur la vie des gens. Ce que pouvait représenter pour certains la trahison dun amour. Aujourdhui encore, jai une opinion très arrêtée sur la tromperie et linfidélité (ce nest pas ment tout à fait la même chose).
Je peux comprendre certaines choses, dautres, pas.
Jai pourtant été une fois infidèle dans ma vie par la suite. Je lai très mal vécu. Jétais malheureuse après. Au bout de deux jours, jai tout lâché à la personne que jaimais. Jai réussi à sauver mon couple, surement grâce à la sincérité qui manimait sur le moment. Elle ma pardonné, je le sais, Je sais aussi quelle na jamais oublié. Je ne souhaitais dailleurs pas quelle oublie. Je voulais quelle sache que jétais là, amoureuse comme jamais, que mon coup de canif nétait rien.
Un jour, je nai plus eu de ses nouvelles dOrion. Dun seul coup. Jallais régulièrement dans le bar où nous nous donnions rendez-vous, dans lespoir de le revoir. Je me demandais, si je navais pas commis un impair lors de nos discussions à bâtons rompu. Il me semblait que non, rien ne le laissait présager du moins. Avait-il eu un accident ? Quétait-il devenu ?
Après quelques semaines, ny tenant plus jai demandé au patron du bar, qui me connaissait et me considérait maintenant comme une cliente fidèle :
- La personne avec qui je discutais en terrasse ne vient plus ?
- Vous ne savez pas ?
- Quoi ?
- Il est décédé ! Cancer du poumon. Il habitait un appartement dans limmeuble au-dessus. Cest moi qui lui louais. Son calvaire est terminé. Il a tellement souffert de sa maladie. Physiquement, ça ne se voyait pas. Il était même mieux depuis plusieurs mois. Il a rechuté. Il est parti en quelques semaines. A la fin, il nétait plus que lombre de lui-même. Il ne sortait plus du tout. Ma femme et moi, lui montions ses courses. Mais oui, ça correspond au moment où je ne vous voyais plus ensemble sur la terrasse.
Au début, jai cru que malgré votre différence dâge, vous étiez sa maîtresse, ou quelque chose comme ça. Après un membre de sa famille, sa fille peut-être. Mais il ma dit que non, vous étiez juste une amie chère.
Dommage, un gars bien ! Cest toujours eux qui partent !
On développe parfois des amitiés insolites, improbables même. Rien naurait du rapprocher ce quadra cassé par la vie, et cette étudiante un peu fofolle et pas complètement bien dans sa peau à lépoque.
Et pourtant
Internet nous a fait nous rencontrer, là où la vraie vie ne laurait surement pas permis.
Aujourdhui, je publie des histoires légères sur internet. Parfois, des lecteurs me contactent par mail, désirant échanger avec moi. Cest avec grand plaisir que je réponds, une fois écartés les gugusses qui veulent un plan-cul (Putain les mecs, je suis lesbienne déclarée et assumée, vous espérez quoi !!!).
Cest surement grâce à la relation que nous avons mis en place avec Orion, que jengage aujourdhui la conversation de bon cur.
A lépoque, jai cherché à connaitre lendroit où il était enterré. Le patron du bar na pas pu maider à ce sujet. Son frère est venu récupérer ses affaires à lépoque. Il est quelque part en province.
Ce qui est sûr, cest que si javais pu savoir où il était, je fleurirais encore sa tombe aujourdhui.
Je pense encore à lui très souvent. Jai les larmes aux yeux en écrivant ce texte. Je pleure à chaudes larmes même, soyons honnête. Il aura toujours une place de choix dans mon cur, malgré le fait que notre relation aura été brève. Il ma beaucoup apporté. Jai perdu mon père quand je nétais quune . Jai bien évidemment des souvenirs de mon papa, mais tellement lointain. A ce moment de ma vie et pendant quelques mois, cet homme aura été, non pas un père de substitution, mais un repère pour moi.
RIP Vincent.
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