Première Fois... Inattendue
Chapitre 1.
La journée avait passé étonnement vite.
Jaime mon travail. Certaines collègues sont devenues des amies, lambiance est plaisante et même mon patron est plutôt sympa. Cependant, depuis quelque temps, jangoisse à lidée de rentrer à la maison. Pour être honnête je dois avouer que cette impression na cessé de grandir depuis mon mariage avec Cédric, il y a trois mois. Et pourtant, je laime
Je récupère ma veste, je me lève et je quitte le bureau. Avant de sortir, Christelle me lance
- Toublies pas ! On vient te chercher à vingt heures.
- Oui ! Oui ! Tu me las déjà répété trois fois. A toute à lheure.
Je fais ma blasée mais je me réjouis davance. Ça fait un bail que je ne suis pas sortie avec Christelle et Zoé. Elles veulent memmener dans un bar. On boira des verres entre copines. Jen ai besoin.
En arrivant dans la rue, lair frais de ce début de printemps pénètre sous mes vêtements et un frisson sétend sur tout mon corps. Dix minutes à pied et jarrive devant mon immeuble. Je salue Mme Alvares, la concierge. Elle magace un peu. Toujours le nez dans les affaires des autres. Mais je laime bien quand même, elle est toujours prête à rendre service et je crois quelle à un petit faible pour Cédric et moi. Elle me demande un peu trop souvent quand nous nous déciderons à avoir un bébé.
Cette pensée me gêne. Ou plutôt elle me frustre.
Je connais Cédric depuis que je suis entrée à lécole maternelle. De ce jour, nous ne nous sommes plus quittés. Les anniversaires, les goûter chez lun ou chez lautre. Les jeux, Les premières bêtises. Il est devenu le frère que je nai jamais eu ; mon meilleur ami.
Puis nous avons été sur les bancs de luniversité et tout naturellement nous nous sommes mariés au début de lannée. Cétait évident. Tout le monde lattendait. Nos familles se réjouissaient autant que nous. Sans aucun doute.
Maintenant, je me demande si Cédric nen avait pas.
Ou plutôt oui ! Jen ai une. Nous navons toujours pas consommé notre mariage après trois mois. Mon corps étouffe. Jen pleure de rage.
Cédric est comme bloqué chaque fois que jessaie de le toucher. Cest à ny rien comprendre ! Il me rend mes baisers, quoiquil semble être de plus en plus gêné quand je lapproche. Il ny arrive pas. Nous en avons parlé, encore et encore. Rien ny fait. Il est tétanisé.
Nous avons pris rendez-vous chez un sexologue. Je veux trouver une solution. Jen ai marre !
Je nen peux plus.
Nous manquons probablement aussi dexpérience. Je nai jamais eu de relation sexuelle et Cédric non plus. Il a été mon seul amour.
En entrant, je pose ma veste sur le porte manteau. Celle de Cédric ny est pas. Il ne rentre que vers 20 heures ce soir. Nous ne nous croiserons juste pas. Jai honte de le dire mais jen suis presque soulagée.
Je vais aller prendre un bain. Ça me détendra. En traversant le salon, jobserve sur le mur, les photographies de nos vacances dans les Pyrénées. A cette époque nous nous réservions lun pour lautre, une fois que nous serions mariés. Quelle déception !
Leau chaude à raison de ma tension et je massoupis quelques instants. Lodeur de cannelle de mon bain moussant me tourne la tête. Je savoure cet instant puis sors mon rasoir pour me refaire le maillot et les aisselles.
Et puis ! A quoi bon ? De toute façon personne ne regarde là. Je le repose sur le bord de la baignoire et ma main glisse doucement entre mes jambes. Depuis peu, jai le ventre en feu. Jai envie de plonger mes doigts dans mon sexe mais je nose le faire. Je me rappelle avec dépit que je me suis promise doffrir ma virginité à mon mari. Déçue, je patienterai encore. Aussi je sors de ma baignoire dun bon. Jai réussi à ménerver contre Cédric toute seule.
Je menroule dans une grande serviette, je sors mon sèche-cheveux et je me maquille pour ce soir.
Je grignote quelques dips devant la télé en attendant Christelle et Zoé puis je mhabille. Mon jeans taille basse. Plutôt moulant mais tellement confortable, un haut manches courtes, rose lui aussi et un chemisier en lin que je laisse ouvert.
Vingt heures. Quelle précision ! De vraies suissesses ces deux-là !
- Salut ! Je vois que tu es prête. Tes pas mal foutue dis donc. Manque plus quune jupe et tallumerais tous les mecs quon va croiser.
- Christelle ! Tu crois vraiment que jai la tête à vouloir draguer des mecs ?
- Oh, arrête. Cétait pour te taquiner.
Et Zoe de rajouter :
- Et puis faut que tu tamuses quand même. Tu en as bien besoin ces temps.
- Cest vrai ça. Et tu sais jamais ce quil va se passer. Tu vois moi, la semaine passée, jai croisé un type
- Jai pas envie de técouter me raconter ton dernier plan. Sil te plaît, cest assez dur pour moi sans devoir constater que comme cest facile pour les autres.
Trente minutes, quelques virages et beaucoup de circulation plus tard nous mènent dans un parking bondé. Encore quelques pas et nous arrivons au Black Lizard. Un bar branché des hauts de la ville.
Nous nous installons sur un côté, un peu à lécart. Beaucoup de monde, beaucoup de bruit. Une ambiance chaleureuse, plutôt jeune mais pas vraiment estudiantine.
Christelle qui revient des toilettes nous dit que la commande est prise. Un grand type mal rasé, qui se la joue super cool, apporte trois mojitos. Il ne peut sempêcher une blague limite sexiste.
Pauvre type.
On discute de tout et de rien jusquau moment ou Christelle ne tient plus.
- Bon ! Tu nous racontes comment ça se passe avec ton lascar ?
Un peu surprise, jhésite, mais je suis venue ici pour déballer mon sac.
- Cest pas glorieux. Ca avance lentement, je pense quon va pouvoir
Jai une soudaine envie de pleurer, je me retiens, un sanglot dans la voix je reprends
- En ait, non, y a rien. Ça navance pas. Pas du tout même. Il ne me touche pas. Il fuit quand je lapproche.
- Tu crois quil regrette que vous vous soyez mariés ?
- Non, je ne pense pas. Cest comme sil était bloqué. Enfin, jespère.
- Ben alors cest pas si grave ! Tu vas le débloquer.
- Cest que
je nai jamais
enfin, vous voyez.
Zoe ne peut sempêcher un petit rire qui me fait monter le rouge aux joues.
Elle nest pas comme Christelle qui aligne les conquêtes mais elle a déjà eu plusieurs petits amis. Ni lune ni lautre ne se rendent compte que mon éducation mempêche denvisager une relation comme elles. Je me sens soudainement seule en leur compagnie. Et pourtant ce sont mes meilleures amies. Mes seules confidentes.
- Excuse-moi Claire, dit-elle. Je ne voulais pas te vexer ou te gêner. Je crois que tu devrais essayer de te détendre, denvisager ça comme une montagne ne vous aide sûrement pas.
- Cest vrai ! Rajoute Christelle. Essaie de te lâcher un peu. Regarde autour de toi ! Bois un verre. Des beaux mecs, y en a plein. Tu devrais peut-être essayer avec un autre.
- Ça va pas ! Tes dingue ! Cédric est mon mari. Je laime. Cest avec lui que je veux coucher.
Choquée par les propos de mon amie, je me surprends davoir élevé la voix. A tel point que les tables autour de nous marquent un silence gênant. Puis les conversations reprennent.
- Désolée, je ne voulais pas. Dis-je.
Jai soudain envie de boire.
- On en reprend un ?
En finissant mon troisième mojito, jai envie de bouger. La musique, le monde, la chaleur menivrent autant que les cocktails.
- Jai besoin de bouger. On va ailleurs ?
- Ah ben, josai plus te le proposer, me répond Christelle. On va aller danser.
Dix minutes de marche nous mènent dans cette boîte. Je ne suis pas déçue. Lambiance est festive. Jai du mal à analyser lendroit. Je me relâche, je vais essayer de perdre cette habitude de tout vouloir contrôler. Je me retrouve un verre à la main. Il ne me résiste pas longtemps.
Ce nest plus quune succession de corps qui bougent, de lumières, de sons qui me submergent.
Un mec tourne autour de moi, il ne me lâche plus. Je vide encore un verre, deux, je ne sais plus. Ça tourne, on tourne, je repense à ce que mes amies mont dit. Je vais lallumer pour voir. Juste pour provoquer. Voir si jen suis capable. Je me frotte à lui. Il me rend geste pour geste. La sueur perle de mon front. Cest un beau gars, aux cheveux noirs et à la barbe courte, bien taillée.
Christelle et Zoé sont là !
- On te cherchait ! Tu tamuses bien ?
Je minterromps dans ma dance et le type recule poliment pour laisser la place à mes amies.
- Oui, je dansais, Ça me fait du bien.
- Avec lui ? Lance Christelle sans aucune gêne. Salut ! Moi cest Christelle et voilà Zoé. Mais bon, on est fatiguée Claire. Il est déjà quatre heures, on va rentrer. On te ramène, tu viens ?
A ce moment, je suis loin dimaginer limpact quaura sur ma vie la décision que je vais prendre à cet instant.
- Non ! je vais rester encore un peu. Je rentrerai en taxi.
Mes amies parties, je suis prise dun doute. Il se noie dans le verre que moffre mon partenaire.
Il me semble que peu de temps sécoule. Le monde autour de moi nest plus tout à fait le même. Mon ivresse me rend téméraire. Lorsque Stéphane (je viens dapprendre son nom) me propose de me ramener, jaccepte.
Il se montre courtois, me demande mon adresse que je lui donne, et nous voilà sur la route.
Lorsque nous nous arrêtons, je constate que je ne suis pas chez moi. Il me propose, lair timide, de monter chez lui boire un dernier verre. Je vais refuser, je ne suis pas naïve à ce point. Pourtant ma tête acquiesce faiblement. Il mouvre la portière et me tend la main. Je sors et je le suis. Je ne dois pas faire ça, non ! Il ne faut pas ! Je me bats contre moi-même. Mes pieds me portent pourtant devant moi. Jai limpression de flotter.
Je me retrouve en en rien de temps assisse sur un canapé de velours crème, une coupe de champagne à la main. Je ne dis rien. Enfin, je crois
Je trinque avec Stéphane.
La lumière est douce. Sa main aussi. Je réalise alors quelle est sur ma cuisse. Je veux protester mais il pose un doigt sur mes lèvres et son sourire brise ma volonté. Je bascule sur le canapé. Il membrasse dans le cou, les joues, me mordille les oreilles.
Un éclair de lucidité me pousse à vouloir me relever. Mais déjà ses lèvres sont sur mes seins.
Un violent désir me saisit. Il comprend quil a gagné. Mon pantalon disparait. Il mécarte les jambes sans résistance. Je sens sa bouche descendre sur mon sexe. Jécarte moi-même ma culotte. Je nai pas le temps à cet instant, ou lesprit, davoir honte de la culotte que je porte.
Une chaleur humide tente de senfoncer en moi. Cest tellement doux. Il passe sa langue sur mon sexe et membrasse le clitoris. Cest la première fois que pareille sensation sempare de mon corps.
Il se relève un bref instant. Il est nu devant moi et je vois son sexe dressé. Un reflexe dangoisse me reprend. Il ne lui laisse pas le temps de sinstaller. Couché sur moi, ses lèvres sur mon cou, je crie. Ça pique, jai un peu mal. Il est en moi. Cest chaud, cest dur. Je ne sais pas si jaime ça mais je veux quil continue. Le plaisir commence à monter en moi. Je le sens dans mon ventre. Je ne veux plus quil sarrête. Je
une violente secousse sempare de mon corps. Une frustration accumulée qui séchappe. Un désir enfin assouvi. Je hurle de plaisir.
Il se retire. Je me recroqueville sur le canapé. Il me recouvre tendrement avec une couverture, me pose un doux baiser sur le front puis se lève et part un instant.
Je reprends peu à peu mes esprits. Je ne réalise qua moitié ce quil vient de se passer. Je ne ressens pas de regret, ni de honte. Pas encore. Juste du bien-être. Une légèreté. Je sais aussi que je noffrirai pas ce plaisir à mon mari. Je me suis réservée toute ma vie pour lui et cest cet homme que je ne connais pas qui vient de me déflorer.
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!