Destins Croisés
Voilà un récit dadultère inspirée des histoires publiées sur ce site par PP06.
Cest lun des auteurs de HDS dont je lis systématiquement les textes. Je les apprécie beaucoup.
Jaime sa façon de mener ses histoires, en décrivant le point de vue de chacun, généralement de manière impartiale et de proposer à ces lecteurs de prendre parti.
Je vous engage dailleurs à faire comme moi et aller découvrir les récits de PP06.
EMILIE
Je trompe mon mari. Ca fait quatre mois que je vois quelquun. Oh, je nen suis pas fière hein ! Loin de là.
Le doute et les remords me rongent depuis plusieurs semaines.
Pourquoi est-ce que je trompe François ? Cest la question que je me pose tous les jours. Je laime tant.
Enfin, quand je dis « Je trompe mon mari », je devrais dire « jai trompé mon mari ».
Parce quaujourdhui, nous sommes samedi, je dois voir Sébastien cet après-midi et je vais lui annoncer que cest terminé.
Il a dailleurs été surpris que je lui propose ce rendez-vous un samedi après-midi. Nous nous voyons dhabitude le jeudi après le travail, avant que je rentre à la maison. Je ne me suis pas étendue, mais il a eu cette réflexion : « Cest super Emilie, on va enfin pouvoir prendre notre temps et ne pas faire ça rapidement comme dhabitude ».
Le pauvre, sil se doutait ! En fait Seb, tu as mis le doigt exactement là où ça fait mal : « Comme dhabitude ». Cétait devenu juste une habitude pour moi. Une mauvaise habitude
Mais revenons au début de cette histoire.
Je mappelle Emilie, jai 32 ans. Avec François on sest connus à la fac, on sest mis ensemble en première année. Dès le début ça a débuté sur les chapeaux de roues. On a très vite vu quon était amoureux lun de lautre. Mais cétait nos années étudiantes, celle de la fête. Puis vint rapidement le temps de la vie commune, de linsouciance dun jeune couple qui démarre dans la vie, de lamour fou, des plaisirs, des amis, de nos quelques voyages, du début de la vie professionnelle.
Je suis heureuse avec lui. Il a toujours été à lécoute. Quelques disputes, comme pour tous les couples, rien de grave. Pourquoi jai fait ça ? Pourquoi cette liaison ? Jy viens.
Je vous le disais, je suis heureuse dans mon couple. Nous avons une vie équilibrée, des loisirs en commun, des amis en commun et chacun nos propres loisirs et amis de notre côté. Nous ne nous cachons rien. Enfin, je ne lui cachais rien avant ça.
Sexuellement, je suis épanouie avec François. Le ridicule de cette liaison en est encore plus grand. Alors, bien sûr, ce nest plus la folie de nos années étudiantes. A lépoque nous faisions lamour, sans arrêt, partout. Avec le temps, nous nous sommes calmés, mais pour atteindre une sorte de plénitude. Il ny a jamais eu de temps mort dans notre sexualité. Hormis les périodes de trop grande fatigue ou de stress, nous faisons lamour plusieurs fois par semaine, presque tous les jours même. Le plaisir que jy prends et que je lui donne est intact. Lenvie est toujours là, et plus que là.
Nous voulons un . On en parle très souvent, enfin moins depuis quatre mois, de mon fait, je dois bien lavouer. Quand il aborde le sujet, je ne me sens plus trop à laise. Il y a peu encore, cétait un sujet récurent entre nous. Nous choisissions des prénoms de fille et des prénoms de garçon, que nous changions tous les quatre matins. Sen est devenu une « private joke » entre nous.
Nous navons pas d après six avant de mariage et près de dix de vie commune, parce que je lui ai demandé un délai. Je suis cadre dans une société dassurance. Je lui ai demandé avant dêtre enceinte de pouvoir mettre ma carrière sur les rails.
Nous avons programmé de faire de notre pour 2021. Je dois arrêter la pilule en fin dannée. Ca serait formidable de concevoir notre la nuit de la Saint Sylvestre.
Le couple, parfait en quelque sorte, que nos connaissances doivent citer en exemple. Sils savaient !
Et puis, il y a eu Sébastien. Il travaille dans la même boite que moi, dans un autre service. Il ny a donc aucun lien hiérarchique entre nous.
Je le croisais régulièrement au restaurant dentreprise, lorsque jy déjeunais. Nous avions également de temps en temps des conversations près de la fameuse machine à café. Toujours des conversations sur le boulot. Après quelques temps, il ma demandé la permission de sinstaller à ma table pour déjeuner. Pourquoi pas ! Il était plutôt sympathique. En général, je déjeunais rapidement et je remontais au bureau. Plutôt que de manger seule devant mon plateau, un peu de compagnie pouvait être la bienvenue.
Nos sujets de conversation ont évolué au fil des jours. Des sujets plus personnels ont été abordés : famille, loisirs, goûts
Du vouvoiement, nous sommes passés assez naturellement au tutoiement.
Un matin à la machine à café, il ma demandé si je voulais déjeuner à lextérieur avec lui. Javais peu de temps ce midi-là, un travail urgent à finir, mais jai accepté pour le lendemain. Ça a été pour lui loccasion de me faire sa déclaration. Je lui plaisais, il était bien avec moi, il voulait aller plus loin.
Je lai gentiment éconduit. Je lui ai expliqué quIl était hors de question que jai une aventure extra-conjugale, jétais mariée, jaimais mon mari. Je nétais pas en colère. Je ne lui en voulais pas de sa démarche. Il avait tenté sa chance, avec tact, cétait non pour ma part, ça sarrêtait là.
Il a semblé désolé, cest excusé platement, il comprenait mon choix, ma promis quil naborderait plus le sujet.
Pour être complètement honnête, jai été surprise certes, mais aussi amusée par cette sollicitation. Et puis, ça me flattait aussi quelque part. Je plaisais. Sébastien était plutôt bel homme, cétait flatteur. Mon égo était satisfait.
Dans les semaines suivantes, jai continué nos conversations à la machine à café et nos déjeuners de temps en temps au self avec Sébastien, moins souvent peut-être. Il a semblé gêné au début, mais le ton anodin que jemployais a dû le rassurer. Nos relations sont redevenues normales, au fil des jours. Enfin, dans un coin de ma tête, cétait encore présent. Je navais pas lintention de quoi que ce soit, mais jétais toujours flattée, voir satisfaite de plaire.
Et tout a basculé ! Ça sest passé à loccasion dun pot pour un départ dans le service de Sébastien. En tant quadjointe du service voisin, jai été invitée. Je connaissais bien la personne qui quittait lentreprise.
Javais bu quelques verres, daccord. Lalcool me monte vite à la tête, cest certain. Est-ce que ce sont des excuses ? Au cours de la soirée, Sébastien ma relancée, jai cédé.
Ça sest passé dans un bureau désert à cette à heure avancée de la soirée. Nous nous sommes isolés, il ma embrassée, jai répondu à son baiser. Je nétais plus complétement là, je me suis laissée embarquer par le tourbillon des sensations. Je me suis baissée pour lui faire une fellation. Il ma tendu un préservatif, que jai positionné. Ça ma fait bizarre, je nen avais plus utilisé depuis le tout début de ma relation avec François. Jétais gauche au début. Excitée certes, mais pas à laise du tout. Il ma assise sur le coin dun bureau pour me pénétrer, après avoir relevé ma jupe sur mes hanches.
Jai regretté très rapidement, aussitôt même ! Jai réajusté mes vêtements et jai dit à Sébastien que cétait une folie, quil ne fallait pas recommencer, quil soit discret là-dessus. Jétais mariée bien sûr et même au niveau professionnel, il ne fallait pas que ça se sache. Il a semblé déçu par ma réaction, mais il ma promis de nen parler à personne. De toute façon, lui-même était marié avec deux s. Il navait pas envie non plus que ça se sache. Il aimait sa femme et ne voulait pas faire exploser son couple. Une fois revenue à lendroit de la petite fête, jai pris mes affaires et je me suis éclipsée, un peu comme une voleuse.
La gêne et les regrets que javais ressentis sur le moment se sont transformés en honte. Cest le sentiment qui mhabitait en rentrant à la maison, javais un peu honte. Je dis « un peu » parce que même si javais retrouvé une partie de ma lucidité, les effets de lalcool étaient encore là, atténuant encore ma perception des choses. Je me suis douchée en rentrant, surtout pour me nettoyer, je me sentais sale. Cette douche a eu pour effet aussi de me remettre les idées en place. Cette fois, je regrettais complètement mon moment dégarement. Des regrets certes, mais surtout des remords. Linterdit, la nouveauté, retrouver le goût de la folie de ma jeunesse, quand avant François je multipliais les conquêtes, des foutaises tout ça
Je me suis couchée en étant la plus discrète possible. Je ne voulais pas réveiller François. Surtout, ne pas affronter son regard ce soir. Il sest juste retourné en me demandant dune voix endormie :
- Tu es rentrée ? Ça cest bien passé ?
- Très bien chéri, dors
Je lai embrassé, je me suis couchée dans son dos. Le sommeil a eu du mal à venir, malgré lheure tardive, la fatigue et lalcool. Je ressassais, la honte de mon acte me tenaillait. Je me suis tournée et retournée une partie de la nuit. Vers trois heures du matin, je me suis enfin endormie un peu apaisée. Progressivement, je métais persuadée que ce nétait pas si grave que ça. Que cétait un tout petit coup de canif à notre contrat. Que de toute façon, ça serait la seule fois. Il ny aurait pas de suite. Jaimais François, ça cétait une certitude absolue. Je ne ressentais aucun sentiment amoureux pour Sébastien. Cétait juste une erreur. Pourvu que ça ne se sache pas au boulot. Que personne ne se soit aperçu de notre absence pendant la soirée. Je regrettais. Je ne le dirais pas à François, je laimais et je navais pas envie de lui faire du mal. Je navais pas lintention de recommencer. Ca tournait dans ma tête. Je savais bien que ma mauvaise conscience me faisait tenter datténuer ma faute.
Lhistoire aurait pu sarrêter là. Sauf que Sébastien na pas tenu sa parole. Certes, il a été discret sur notre coup de folie. Mais il ma à nouveau poursuivi de ses assiduités. Il ne ma pas demandé frontalement de poursuivre notre relation, bien sûr. Il ma fait la cour.
Je nétais évidemment pas dupe. Mais là encore, jétais flattée de ses attentions. Mon égo encore ! Cétait ridicule, jen avais bien conscience. Je navais aucunement lintention de lui accorder quoi que ce soit, mais je lai laissé faire.
Il a eu la finesse dagir par petite touche, de distiller dans mon esprit lidée dune liaison. Même si je ne le souhaitais pas, jai fini par ne plus trouver lidée incongrue. Jy avais pris un certain plaisir la première fois. Foutu égo ! Les graines quil a semées en moi ont fini par germer et je lui ai cédé
Nous nous sommes vus dans un hôtel. Jétais gênée de devoir me montrer auprès du réceptionniste. Il ma proposé daller réserver la chambre pendant que je lattendais dans la voiture. Jai juste eu a baisser la tête en traversant la réception lorsquil est revenu me rechercher.
Ce fut plutôt agréable, jai ressenti grosso modo, les mêmes sentiments que la première fois : braver linterdit, lattrait du changement, le flashback sur mes jeunes années, la folie du moment présent, limpression de plaire. Sauf que cette fois, je navais plus lexcuse de lalcool. Jétais pleinement consciente de ce que je faisais.
Ça dure depuis quatre mois. Des remords, bien évidemment que jen ai. Jai du mal à regarder François en face. Je naime pas Sébastien, mon amour pour François est toujours aussi fort. Pourquoi je continuais ? Je nai pas vraiment de réponse, hormis que mes parties de jambes en lair me plaisent finalement. Moi, une femme infidèle, on me laurait dit il y a encore quelques mois, jaurais éclaté de rire ! Mais jy suis retourné à chaque fois.
Jai instauré des règles sur nos pratiques assez rapidement, face aux demandes de Sébastien. Il ne jouissait pas dans ma bouche, je nacceptais pas la sodomie. Ça cétait réservé à mon mari. La sodomie notamment doit être une pratique rare que lon accorde quà celui quon aime. Pour moi, cest le don complet de sa personne. On ne peut loffrir aussi facilement. Le plaisir est beaucoup plus cérébral que physique. Jai lu linterview dune réalisatrice de films X engagée et féministe (si ça existe) qui disait que le porno avait banalisé la sodomie et que ce nétait pas une bonne chose. Jétais complétement en accord avec ça.
Nos rendez-vous ont lieu le jeudi en fin daprès-midi, toujours à lhôtel. Jai dit à François, pour justifier mes retards ces jours-là, que mon chef mavait demandé de rester le jeudi au boulot, parce quil pratiquait une activité sportive. Je rentrais donc vers 20 heures à la maison, au lieu des 18h30 habituels, tous les jeudis. Des 5 à 7 ! Un peu pitoyable non ?
Pitoyable, cest le mot qui sest insinué au fur et à mesure dans mon esprit au sujet de cette relation. Je ne supportais plus de mentir à mon mari déjà, cest la cause principale. Le plaisir que jen tirais ne compensait pas ces mensonges répétés. Le lieu ensuite ! Nous faisions ça dans un hôtel de chaine lambda. Ce nétait pas miteux, cétait plutôt propre, enfin pas sale plutôt, mais sans charme, froid, impersonnel.
Progressivement, le plaisir pris dans cette aventure sest étiolé. Je me sentais mal. Je me suis ouverte ma meilleure amie Sarah. Effarée dabord, elle ny croyait pas (« Non, pas toi Emilie ! Quest ce qui tas pris ? »). Elle ma conseillé de mettre fin le plus rapidement possible à cette liaison, qui allait finir par me ronger complètement. Cest ce que je voulais faire de toute façon. Ça ne mapportait quasiment plus rien. Et puis, il y avait ce sentiment dhabitude qui avait pris forme dans mon esprit, en seulement quatre mois. Ce sentiment que finalement, malgré les années, je navais jamais ressenti avec mon mari. Tout ça me paraissait fade, indécent même. Elle a fini de me convaincre en insistant sur le fait que les tromperies, ça se savait toujours. Un jour, on fait lerreur fatale et le mari trompé sen aperçoit. Javais fermement lintention de tout arrêter, mais jaurais trainé, repoussant léchéance. Sarah ma ouvert les yeux.
Je ne pouvais pas continuer à trahir François, jétais au bout. Quand il me proposait de faire lamour, jétais gênée. Mon impression de trahison décuplait. Jessayais de faire bonne figure, mais ça devenait de plus en plus compliqué. Lautre soir, jai même éteint la lumière ne pouvant affronter son regard alors quil était sur moi.
Ma décision était prise. Jai proposé ce rendez-vous le samedi suivant à Sébastien, en annulant celui du jeudi soir. Déjà, le jeudi précédent, javais cédé à linsistance de Sébastien et javais accepté de le voir plus tôt, dans laprès-midi, pour passer plus, de temps ensemble. Javais pris mon après-midi au boulot. Je lui ai envoyé un mail pour lui ai proposé de ne pas nous retrouver sur le parking de lhôtel, comme dhabitude (quand je parlais de sordide tout à lheure !), mais à la terrasse dun café. Il a eu lair content. Pour lui, nous allions prendre notre temps, du bon temps, boire un verre avant.
Jai dit à François, que jallais faire les magasins avec Sarah le samedi prochain. Le dernier mensonge que jallais lui faire. Je me sentais déjà soulagée. Je ne supportais plus de lui mentir sans arrêt.
FRANCOIS
Emilie me trompe. Je le sais. Ma femme bordel ! Celle à qui jai tout donné. Emilie ! Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi ma-t-elle fait ça ?
Je suis cocu ! Jamais je naurais pensé en arriver là
Et pourtant
Oh, au début, il y a deux mois, cétait juste des doutes. Son habitude a changé. Pas fondamentalement, cétait juste des petites détails. Mais mis bout à bout, le doute sen insinué en moi, jusquà ce que jen ai la preuve sous les yeux.
Elle était plus distante déjà, semblait préoccupée, souriait moins quavant. Jai supposé des problèmes à son boulot. Je savais comme elle prenait les choses à cur à ce sujet. Je lai questionné, elle ma assuré que tout allait bien. Nous faisions lamour toujours aussi souvent, mais je me suis aussi rendu compte que cétait moi qui sollicitait systématiquement. Elle ne refusait jamais, ou pas plus quavant du moins, mais elle nétait plus demandeuse et moins active pendant. Lautre soir, jai été surpris lorsquelle a éteint la lumière pour nos ébats. Jamais, elle ne lavait fait auparavant.
Son portable aussi ! Avant, elle le laissait trainer partout dans la maison, elle me demandait même parfois de répondre pour elle, quand il sonnait et quelle nétait pas à côté. Là elle lavait constamment avec elle, dans la poche arrière de son pantalon par exemple. Elle senfermait même dans les WC avec.
Je minquiétais, je me faisais des idées. Je ne réussissais pas à me convaincre de fouiller dans sa vie plus en avant. Je trouvais ça ridicule. Indigne. Je voulais croire à sa fidélité, à, son amour.
Et puis, il y eu cette conversation téléphonique que jai surpris. Un mardi ! Oh, rien dimportant à priori. Elle était dans la cuisine, jétais dans lentrée en train de changer une prise de courant défectueuse. Cétait son chef. Il rentrait de quelques jours de vacances et il voulait prendre la température avant de reprendre le travail deux jours après. Ils le faisaient régulièrement, elle et lui, pour que tout ne leur tombe pas sur le coin du nez le matin en même temps, en débarquant au bureau. Des relations professionnelles normales entre un chef de service et son adjointe en quelque sorte. Pourtant une phrase prononcée par Emilie a attiré mon attention :
- Non, ne programme pas cette réunion, jeudi, jai pris mon après-midi, oui une RTT qui traine. Oui, Vendredi, cest mieux ! A lheure que tu veux
Elle a pris son après-midi ? Jeudi ? Elle ne men a pas parlé ! Quest-ce que ça signifiait au juste ? Jai cogité toute la soirée et une partie de la nuit. Jai eu beaucoup de mal à mendormir. Ca commençait à faire beaucoup. Quest ce qui se passait ?
Le matin, avant de partir au boulot, je lui ai dit :
- Emilie, on en a déjà parlé, mais je te trouve de plus en plus fatiguée. Et si tu prenais une journée de congés pour toccuper de toi en fin de semaine, je ne sais pas, jeudi ou vendredi ?
- Cest gentil de te préoccuper de moi, mon Chéri, mais cest de la folie au boulot ! impossible pour moi de mabsenter. Et puis Pierre va rentrer de congés, il va y avoir plein de trucs à faire. Je tassure, ça va. je suis un peu crevée en ce moment, mais ça va aller, avec le retour de Pierre. Ça va me soulager. Je verrais ça plus tard
Jai accusé le coup. Mais je nai pas insisté. Je devais partir travailler.
Par contre, cette fois, jétais décidé à fouiller.
Toute la journée, je nai pas eu la tête à ce que je faisais. Tout le monde me demandait si jétais préoccupé, si javais des soucis.
Elle prenait ce congé le jeudi , sans me le dire !! Le jour où elle rentrait plus tard depuis quelques mois. Pierre son chef qui allait au sport. Ca ne pouvait pas être un hasard. En plus, quand je lui en ai parlé, jai eu droit à une réponse bidon. A un mensonge.
Son portable ! Là je trouverai peut être quelque chose. Le souci, cest que maintenant, elle lavait tout le temps avec elle.
Oh, nest pas très glorieux, mais jallais attendre quelle dorme, pour le récupérer sur sa table de nuit. Cest là quelle le mettait le soir, éteint, alors quavant, il trainait partout dans la maison allumé.
Jai attendu de pouvoir entendre sa respiration sapprofondir et se réguler. Je suis approché de son visage. Elle dormait. Je me suis levé, jai fait le tour du lit pour récupérer le portable. Jai fait le moins de bruit possible, même si je savais quelle avait le sommeil assez profond en général. Je suis allée menfermer dans la salle de bain.
Son code de déblocage ? Je le connaissais
Celui dune femme mariée honnête et aimante : mon jour de naissance, le sien et la date de notre mariage, le 17232405
a moins, quelle en lai changé. Bon, cest toujours le même. Son code pin : 0000, elle ne lavait jamais changé.
Je suis allée sur ses SMS. Rien. Je fus rassurée au moins dans un premier temps. Finalement, jai trouvé ça louche, aucun SMS. Avant, elle laissait ses messages plusieurs semaines trainer dans son historique. Un historique vide, ça pouvait aussi être lhabitude prise par quelquun qui navait pas la conscience tranquille. Jai fouillé plus avant. Ses photos ? Rien de particulier
Moi, elle, nous, les vacances, sa famille, Sarah et elle
sa boite mail. Il ny avait pas de code daccès. Pas mal de pubs, comme dans toutes les boites, un message de Sarah, rien danormal. Un autre de sa cousine. La corbeille ? Un peu la même chose, sauf un message dun certain Sébastien Marchand, daté de la veille. Mon cur sest mis à battre plus vite :
« Génial que tu aies pu te libérer tout laprès-midi, jeudi. On va enfin avoir du temps pour nous. Jimagine tout ce que lon va pouvoir faire. Jai hâte. On se retrouve comme dhabitude sur le parking de lhôtel. Ca nous évitera de partir ensemble du boulot. Toi qui aime quon prenne des précautions.
Je tembrasse partout
Seb »
Javais la preuve sous le nez. Ce nétait plus des présomptions cette fois ci. Je ne pouvais plus me convaincre que je me faisais mon cinéma avec ça. Elle me trompait ! La salope
Mon premier réflexe fut daller la réveiller et de lui mettre le mail sous le nez. Quelle sexplique.
Mais non, je voulais une vraie confrontation. Je naurais pas longtemps à attendre, leur rendez-vous était pour le lendemain. Nous étions mercredi. Le mail nétait pas équivoque, mais je voulais les surprendre en train de faire leurs saloperies dans leur chambre dhôtel. Lui casser la gueule à lui surement. Lui mettre le nez dedans à elle. Lhumilier devant son amant, prise sur le fait comme elle ma humilié toutes ces semaines. Provoquer un scandale dans lhôtel, je men foutais
La honte sera pour elle. Quils appellent les flics
Et une ambulance pour lautre crevure aussi.
Jai reposé son portable silencieusement sur sa table de nuit, je me suis recouché. Je nai pas dormi de la nuit. Mes résolutions de confrontation se sont effritées au cours des heures dinsomnie.
Jallais divorcer. Je ne voulais pas dun consentement mutuel, peu importe si ça durait. Je voulais quelle ait tous les torts. Que sa famille, que ses amis sachent. Elle a été la femme de ma vie. Elle a tout brisé. Jamais, je ne lai trompée. Jen ai eu loccasion. Cette petite stagiaire très sexy qui me courait après, il y a deux ans au boulot, par exemple. Mais non, je nimaginais même pas tromper Emilie. Ma confiance vis à vis delle était perdue. Même si elle mettait fin à sa liaison, si on sexpliquait et quon tentait de recoller les morceaux, je naurai plus confiance en elle. Jallais passer ma vie à être suspicieux. Je ne voulais pas de ça, pas de cette relation tronquée. Je lai aimé plus que tout. Je laime encore, cest sûr ! Et je vais encore laimer longtemps. Cest sur aussi. Pardonner, je le pourrai peut être, avec du temps. Oublier jamais. Je ne voulais pas guetter chaque lapsus de sa part, chaque hésitation à une de mes questions. Cest ce qui mattendait. Je ne voyais que la séparation et le divorce. Avec le temps, mon amour pour elle satténuerait. Et peut-être un jour disparaitrait. En attendant, je devrais serrer les dents.
Dabord la coincer. Rassembler des preuves.
- Tu pars déjà chéri ?
- Oui, je commence plus tôt, un boulot urgent, je pars en déplacement pour la journée.
- A ce soir mon amour !
- A ce soir
Comment pouvait-elle me servir des « mon chéri » et des « mon amour », alors quelle allait de faire sauter cet après-midi dans cette chambre dhôtel ! Respecte-moi au moins
Et respecte toi aussi
Jai pris ma journée moi aussi. Oh, je navais plus lintention daller défoncer la porte de la chambre dhôtel, de casser la gueule à son amant. La nuit avait portée conseil. Juste rassembler des preuves. Javais le mail évidemment, jen voulais plus. Le mail, je lavais photographié. Je ne pouvais pas me le faire suivre. Elle sen serait aperçue. Je ne savais pas la valeur que ce genre de preuve pouvait avoir.
Le matin, jai pris rendez-vous avec une avocate. Elle pouvait me recevoir dès le lendemain. Je verrai avec elle ce qui pouvait être utile ou pas.
Vers midi, je me suis garé devant limmeuble où travaille Emilie. Jai emprunté à un copain, son utilitaire blanc passe-partout. Il était donc impossible quelle me repère. Jai pris mon appareil photo avec moi.
Vers 13h30, je lai vu sortir. Enfin je lai reconnue au volant de sa voiture, qui sortait du sous-sol. Elle était seule. Je lai suivie jusquà la sortie de la ville dans une zone commerciale. Au fond, il y avait quelques hôtels de chaine. Elle sest garée à côté de la seule voiture présente sur un parking. Je me suis mis à lautre bout, ma voiture partiellement masquée par un bosquet. La photographie est un de mes hobbies. Jai donc un bon appareil, munie dun zoom suffisamment puissant pour prendre des gros plans de lautre côté du parking.
Il est descendu de sa voiture, elle aussi. Jai zoomé, photographié, cliché sur cliché. Ils se sont embrassés et dirigés vers lentrée de lhôtel. Il la tenait pas la taille. Elle conservait ses bras croisés devant elle.
Eh, mais je le connais ce salaud ! Elle me la présenté, il y a plus dun an, à loccasion de la fête de fin dannée à son boulot. Les conjoints étaient invités. Je ne suis pas resté longtemps, je mennuyais, ne connaissant personne. Elle mavait présenté à ses collègues. A lépoque amoureuse, dabord à ses collègues féminines, pour faire genre « Regardez comment mon mari est bien ! », son petit sourire en coin ne trompait pas. Ça mavait fait marrer à lépoque. Puis à son chef, à quelques collègues masculins, dont lui. Jai la mémoire des noms : le mail était signé Seb
Sébastien
Marchand ! Oui voilà ! Sébastien Marchand. Je pourrai passer linfo à mon avocate. Javais le nom de son amant. Un élément de plus.
A lépoque de cette fête, ils ne devaient pas encore coucher ensemble. Je me souviens quelle était rentrée vers minuit, un peu pompette, il lui en faut peu faut dire. Je lavais emmenée au lit directement. Elle pouffait quand je lai déshabillée. Elle avait été particulièrement vicieuse ce soir-là, se laissant aller complètement. Je la connaissais tellement. Javais la certitude ce soir-là quelle était amoureuse de moi comme jamais. Rien à voir avec son habitude les jeudis soirs quand elle rentre de ses rendez-vous, où elle évite la conversation, ne me regarde pas en face. Cétait le temps du bonheur encore intact. Tout cela est terminé maintenant. Jai un peu craqué à ce moment-là. Jai eu une crise de larmes.
Je navais plus rien à faire sur ce parking. Javais une trentaine de photos qui ne laissaient aucun doute sur leur relation, prises en gros plan. Aucun doute sur leur identité non plus, on voyait parfaitement les visages. Attendre quils sortent ne mapporterait rien de plus.
Jai cherché ladresse de ce Marchand sur internet. Jai trouvé. Il nétait pas sur liste rouge. Jy suis allée par curiosité, je navais aucune idée particulière en tête.
Cétait un pavillon en périphérie de la ville. Sous la sonnette, il y avait une étiquette « Julie & Sébastien Marchand ». Dans le jardin, jai entendu des rires ds. Jai aperçu une jolie brune qui jouait avec deux petites filles. Un bon père de famille ce Marchand. Pourriture ! Javais envie de sonner et de tout dire à Julie, sa femme, de lui montrer le mail quil avait envoyé à Emilie, de lui montrer les photos dans lappareil. Mais non, cétait cruel. Quel intérêt de faire du mal à cette femme. Elle était dans le même cas que moi, je nallais pas lui imposer ça, je savais très bien ce que peut ressentir un conjoint trompé. Jétais bien placé pour ça. Et puis cétait à lautre connard de gérer ça. Pas à moi. Jen avais assez à gérer avec ma propre situation.
Je suis rentré chez moi, tourner en rond. Cétait ça ou tourner en rond dans la rue.
Emilie est rentrée vers 18 heures. Comme dhabitude le jeudi, le regard fuyant :
- Tiens, tu es déjà rentrée ? Tu ne rentres pas à 20 heures, comme tous les jeudis ?
- Euh
Non
mon chef était disponible ce soir, il ma dit de rentrer. Me voilà donc !
- Ah, ça tombe bien, javais envie de toi ce soir ! Ca fait quelques jours quon na pas fait lamour, ça me manque
- Ecoute, je ne suis pas bien ce soir, crevée
un peu malade aussi. Si ça ne te dérange pas
- Non, ma Chérie, ne tinquiète pas, je ne suis pas une bête
Jaime le sexe, mais je peux me retenir. Je ne suis pas comme certains
Ma réflexion la laissée perplexe. Jai vu son regard se perdre sur le mur de la cuisine. Des remords ?
Trop tard :
- De toute façon, je plaisantais, je dois partir.
- Ah bon, où ça ?
- Mon frère a fait appel à moi, il a besoin daide pour déménager des trucs dans son garage. Je vais laider. Je vais rester diner avec eux. Ça fait un moment que je nai pas profité de mes nièces. Ca me fera loccasion. Cest bête tu aurais pu venir avec moi, mais tu es fatiguée et malade, va te coucher, ne mattends pas, repose toi ma Chérie.
Sans lui laisser le temps de répondre, jai pris mon blouson, je lai embrassée sur la joue et je suis partit.
Je nallais pas chez mon frère bien sûr. Mais je ne voulais pas passer la soirée avec elle. Pas après ce quelle avait fait deux heures avant. Pour moi, elle était sale. Impossible de la toucher. Lembrasser sur la joue mavait déjà demandé un effort. Comme de lappeler « Ma Chérie » dailleurs.
Elle nétait plus ma Chérie.
Jai trainé dans un bar, buvant un peu plus que de raison. Je nétais pas saoul, mais lalcool ma un peu calmé les nerfs. Je suis rentré vers minuit, je me suis couché. Elle ne dormait pas :
- Ca va mon Chéri, ça cest bien passé ?
- Tu ne dors pas ? Plus malade ?
- Non, ça va mieux
Elle a posé sa main sur mon épaule et sest collée à moi. Je lui ai tourné le dos :
- Excuse-moi Emilie, je crois que je me suis un peu fait mal au dos en soulevant ces cartons chez mon frère. Je suis crevé en plus.
Rien que le fait quelle pose sa main sur mon épaule ou de sentir son corps contre le mien, ma hérissé. Jai préféré coupé court, éviter la discussion et tous contacts.
Par contre, craignant être trop brutal et déveiller trop son attention et ses doutes, jai ajouté :
- Bonne nuit ma Chérie.
Jai fait semblant de dormir au bout de cinq minutes. Elle ne dormait pas. Je la sentais se tourner à sa place. Lalcool ingurgité aidant, je me suis endormi au bout dun quart dheure.
Le lendemain matin, jai quitté la maison avant quelle ne sorte de la salle de bain, une fois de plus pour limiter nos contacts au maximum. Javais rendez-vous chez lavocate dans la matinée. Javais pris une journée de congé supplémentaire. Jai argué de problèmes familiaux auprès de mon patron. Là-dessus, je ne mentais pas.
Le rendez-vous avec lavocate sest bien passé. Elle ma confirmé que je pourrais divorcer sans problème. Tous les torts seraient pour Emilie. Les preuves étaient suffisantes. Cest symbolique, mais cest ce que je voulais pour enfoncer le clou complètement. La procédure serait plus longue que pour un consentement mutuel, mais comme nous navions pas ds, de ce côté-là, ça simplifiait
Elle allait adresser une requête auprès du juge aux affaires familiales et envoyer une lettre à Emilie, pour lui annoncer officiellement mon intention et lui demander de prendre aussi un avocat. Je ne lui ai pas précisé, que de mon côté, je navais rien dit à Emilie.
Le soir, je suis rentré à la maison. Jai eu un petit pincement au cur en me disant que bientôt ça ne serai plus ma maison. Je devais faire bonne figure encore quelques jours auprès dEmilie, même si ça devenait de plus en plus dur. Je voulais quelle découvre le divorce en lisant la lettre de lavocate. Moi, je serai déjà partit à ce moment-là. Non pas par lâcheté, je navais pas peur de laffronter. Plutôt, je navais pas envie davoir de discussion avec elle sur ce sujet là. Pas envie de lentendre me donner des arguments et des excuses bidon. Peut-être pas envie de lentendre me dire aussi, que cest elle qui me quittait, quelle avait choisi lautre. Cétait un peu puéril, certes, juste une question dégo, mais cest moi qui la quittait, pas elle. Je devais marquer le coup. Et là, je marquais bien le coup.
Je rentrais du boulot plus tôt quelle, cest moi qui ramassais le courrier dans la boite aux lettres, je récupèrerai la lettre de lavocate, et je la lui laisserai quand je serai prêt à quitter la maison. Il me fallait un peu de temps. Javais regardé les annonces immobilières et repéré un petit deux pièces qui conviendrait, au moins au début. En attendant, je pourrais passer quelques nuits dans un hôtel. Enfin pas dans celui où elle se faisait baiser, cest sûr.
Il fallait que je fasse aussi des démarches à la banque. Ouvrir un autre compte à mon nom, faire virer ma paye dessus. Pour le reste, on sarrangerait plus tard, au moment du divorce.
- Chéri ! Samedi après-midi, je vais faire les magasins avec Sarah !
- Ben voyons !
- Quoi ?
- Non, rien
- Mais si, dis-moi, je vois bien que ça ne te plais pas
- Une fois de plus, tu ne seras pas à la maison quoi
- Je vais annuler
- Non, vas-y
de toute façon
Jai fait la gueule une partie de la soirée. Elle ma rejoint sur le canapé au bout dun moment, sest collée à moi, ma embrassé dans le cou :
- Je vais annuler, je tassure, ça ne me dérange pas.
- Non, vas-y, excuse-moi de mêtre emporté. Cest idiot.
Sa main, sest posée sur ma braguette :
- Excuse-moi chérie, cest moi qui suis fatigué ce soir, je vais me coucher.
Je navais pas envie de faire lamour avec elle, surtout pas. Je ne pouvais plus la toucher, impossible. Par contre, je devais me méfier, faire semblant encore quelques jours. Elle ne devait pas se douter. Mais la toucher, ça non !
Quand elle ma rejoint dans le lit, jai fait semblant de dormir. Elle a eu du mal à trouver le sommeil, mais au bout dun moment, jai entendu son souffle régulier. Jai une nouvelle fois joué aux espions avec son portable. Je naurais pas dû, je nen avais plus besoin, mais je nai pas pu men empêcher. Cest un peu malsain, je sais.
Jai trouvé son dernier échange de mails avec lautre pourri. Lui, il faudra que je lui casse la tête un jour. Après le divorce !
« Jeudi, je ne pourrai pas. Par contre, on se verra samedi après-midi. »
« Ça me va ! Je vais trouver une excuse pour Julie. Sur le parking comme dhabitude, 15 heures »
« Non, 14 heures, à la terrasse du bar sur la place de lHôtel de Ville»
« OK, ça changera des habitudes ! Je suis impatient ! Cest super Emilie, on va enfin pouvoir prendre notre temps et ne pas faire ça rapidement comme dhabitude. Cest dommage pour jeudi quand même ! Je tembrasse »
La salope ! Ma décision était prise. Samedi après-midi, jallais la quitter.
Le samedi, juste après son départ, jai rassemblé mes vêtements, mon ordinateur, quelques livres et autres bricoles, que jai chargé dans ma voiture. Je reviendrai chercher le reste de mes affaires plus tard. En journée, quand elle ne sera pas là.
Je suis revenu dans la maison. Jai posé la lettre de lavocate qui était arrivée deux jours plus tôt, sur la table de salon. Jai eu un dernier doute. Est-ce que je prenais la bonne décision ? Il était encore temps de faire machine arrière. Au moins sexpliquer, peut-être que
Je laimais, bon sang
malgré tout ça ! Peut-être que ça valait le coup de
Essayer de
Faire cet
e me suis assis sur le canapé. Jai cogité au moins dix minutes. Et puis, je me suis imaginé Emilie, en ce moment, en train décarter les cuisses pour son amant. Jai posé la lettre et jai quitté ma maison.
EMILIE
« Et voilà ! Cest terminé ». Jai poussé un énorme soupir.
Seb vient de partir. Il a été sidéré par ce que je lui ai annoncé :
- Je suis désolée, Seb, mais je ne peux plus vivre avec cette culpabilité. Jaime tellement mon mari. Ne men veux pas, ce nest pas toi, cest moi. Et pour toi aussi, cest mieux, crois-moi. Je vois bien que tu es en train de tattacher à moi. Je me trompe ? Ce nest pas bien. Tu as une femme et des s. Ne brise pas ça, pour une histoire qui na aucun avenir.
A part des « oui » et des « non », le pauvre a été incapable de me sortir autre chose.
- Par contre, tu dois bien te douter quau boulot, on va aussi garder nos distances. Cest obligé. Bonjour/Au revoir, rien de plus. Je ne pourrai pas faire autrement. Et je crois que toi non plus !
- Non
- Garde un bon souvenir de cette histoire et bonne chance dans ta vie Seb
Et je suis sincère. Vas retrouver ta femme et tes s. Cest bien plus important.
- Oui
Et toi ?
- Moi quoi ?
- Tu en garderas un bon souvenir ?
- Je ne sais pas
Elle ma fait souffrir aussi cette histoire. Peut-être
un jour
Au revoir Seb.
Le pauvre est partit comme une âme en peine. Il sest retourné trois fois avant de disparaitre au coin de la rue. Jai eu peur quil ne fasse demi-tour. Non pas que javais la crainte de lui céder une fois de plus. Ca non, jétais vaccinée. Mais, je navais pas envie de parlementer.
Sarah qui était trois tables plus loin est venue me rejoindre.
- Alors ?
- Alors cest fait !
- Pas trop dur ?
- Non, ça va
Enfin ! Cest terminé. Je nen pouvais plus de vivre avec ça. De ne plus pouvoir regarder François dans les yeux. De lui mentir. Je nai jamais cessé de laimer, jamais
Je laime encore plus fort aujourdhui, jen suis certaine
- Tiens, me dit-elle en me tendant un mouchoir en papier
- Si tu savais comme jai honte. Honte de lavoir trompé, honte de la distance que jai mise avec lui. Mais cest terminé. Je vais redevenir moi. Cest ça qui est important ! Moi ! Son épouse aimante
Et dès ce soir
Nous avons marché un moment au hasard dans les rues :
- Il était devenu bougon ces derniers temps, faisait la gueule, pour rien
- Tu crois quil se doute de quelque chose ?
- Non, je ne crois pas. Jai fait attention
Cest plutôt que mon mal être a déteint sur lui. Il voyait bien que je nétais pas bien. La fatigue, le stress au boulot, ça va un temps. Je ne savais plus quoi lui dire
Enfin, cest terminé ! Jai un poids énorme en moins
La boule que javais dans le ventre en permanence vient de disparaitre du coup.
- Tu y as pris du plaisir au moins ?
- Avec Seb ? Oui, au début, oui. Le plaisir de linterdit, la digression, tout ça. Même si jétais mal après. Et puis au fur et à mesure, les remords étaient plus forts que le plaisir que jen tirais. Au début, javais envie dy aller, juste avant. Ensuite, jy allais par habitude. Je prenais toujours du plaisir sur le moment, bien sûr, je jouissais, mais bon ... Puis les remords se sont transformés en mal-être. Jy allais à reculons. Jaurais dû arrêter bien avant. Voir ne pas commencer dailleurs ! Quelle conne
La dernière fois, il y a 10 jours, quand jai accepté, je ne sais pas pourquoi dailleurs, de le rejoindre pour laprès-midi, je vais te lavouer, jai simulé. Pour la première fois de ma vie
Je ny arrivais pas
Je crois quavec lui, je ny serais plus jamais arrivé.
- On parle dautre chose
On oublie ces conneries
On va faire quelques boutiques ?
- Vite fait, je veux rentrer tôt pour retrouver mon petit mari
Nous sommes rentrées dans trois boutiques. Voyant que je navais envie de rien, que je regardais ma montre sans arrêt, Sarah ma dit :
- File retrouver François, tu nas pas la tête au shopping aujourdhui
Dépêche-toi, vas-y
A moins que lon fasse un magasin de lingerie, pour toi ce soir ?!
- Merci, jy vais oui, lui ai-je dit en claquant une bise sur sa joue
Et merci de ton soutien et de mavoir ouvert les yeux, davoir provoqué le déclic. Jallais le faire ! Mais ça aurait trainé encore
Et pour la lingerie, jai de quoi à la maison ! Tinquiète !
Jai récupéré ma voiture et je suis rentrée :
- Chéri ? Cest moi, je suis revenue plus tôt
Il nest pas là ? Il a dû sortir faire un truc. Ca va me laisser le temps de me préparer pour ce que je lui réserve ce soir !
Sur la table de salon, il y avait une lettre en évidence.
- Laure Dubreuil, avocate, cest qui ça ?
Jai ouvert lenveloppe :
- Oh non
Pas ça
François
Mon amour
Mon Dieu, Noonnnn
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