Deuxième Épisode : La Vengeance
Quelle semaine ! Heureusement, demain Pierre sera là.
Étendue nue sur un transat dans les bras de Julien, mon esprit est envahi par les images de la semaine qui vient de sécouler.
Solange na pas eu besoin de beaucoup insister, inconsciemment, jétais daccord pour renouveler la soirée de lan dernier, mais là elle sest surpassée. Moi aussi.
Je ne pensais pas revoir Julien. Cela ma fait plaisir de le voir arriver sur sa belle moto, à peine une heure après le départ de Pierre. Juste une bise, mais son regard en disait long.
Solange a décidé de me préparer pour la soirée.
Elle ma dabord montré sa nouvelle tenue, une combinaison complète noire en latex, moulante, avec des talons hauts. Pour moi, une simple cape rouge.
Elle a juste le temps de me raser le minou, mon téléphone sonne. Un coup dil me permet dapercevoir mon sexe lisse, je décroche. Pierre vient darriver à Paris, il veut me rassurer, la route a été bonne, pas trop dembouteillages.
« - Je suis contente que ton voyage se soit bien passé.
Fascinée par le spectacle que me renvoie le miroir de la salle de bain, je bafouille.
« - Je te sens stressée ma chérie, y a un problème ?
« - Non, jai toujours peur dun accident quand je ne suis pas avec toi.
« - Rassure-toi, je suis prudent, je taime.
« - Je taime aussi, je ne voudrais pas te perdre.
« - Ne dis pas de bêtises. Je tembrasse, bonne soirée, bonne nuit.
Je tremble en lentendant prononcer ces mots alors que je suis nue, sachant ce que Solange prépare pour ce soir :
« - Bonne nuit. Je tembrasse aussi mon chéri, je taime.
Sil savait
Jai mauvaise conscience, mais impossible de refuser quoi que ce soit à Solange. Sachant que Pierre nen saura jamais rien, menlève tout scrupule.
Un frisson me parcourt, cest la première fois que je me trouve aussi nue :
« - Tu es superbe, tu vas avoir du succès ce soir.
Quelle soirée !
Quai-je fait ?
Les paroles de Solange résonnent encore dans ma tête « Allez-y », « Messieurs, elle est à vous ». Comment ai-je pu ? Baiser avec Vincent daccord, avec Julien daccord, mais avec tous ces inconnus. Jai voulu fanfaronner. Pourtant, je nen menais pas large, jessayais surtout de ne pas flancher
Un défi est un défi.
Je pensais que dès lundi, Julien repartirait. Il est resté. Sous la direction de Solange, nous avons baisé tous les quatre le reste de la semaine. Ce matin, quand Vincent est venu mannoncer quils devaient sabsenter pour la journée, je nai posé aucune question, je suis restée seule avec Julien.
Nous avons beaucoup parlé, Julien ma raconté comment il était tombé sous la coupe de Solange et de Vincent, ce couple de pervers comme il les appelle. Mais il na ni la force, ni le courage de les quitter, de sen aller.
Je lui ai raconté comment jen étais arrivée à tout accepter de Solange, que jaimais ça. Je lui ai dit combien je culpabilisais par rapport à mon mari.
Julien a été compréhensif. Nous avons passé la journée en copain, ravis de pouvoir enfin être nous-mêmes, sans avoir besoin de sembrasser ou de baiser ensemble, nous nen éprouvions le besoin ni lun, ni lautre.
Ce soir, il ma emmené dans un petit restaurant au village, nous avons beaucoup ri, le vin devait y être pour quelque chose.
En rentrant, nous nous sommes baignés, nus. Il ma embrassé, nous en avions envie tous les deux. Nous avons baisé sachant que cétait la dernière fois, comme deux amants qui se quittent
Et me voilà à la belle étoile, en train de chercher le sommeil.
Depuis plus dun an, je me suis conduite comme la pire des salopes, jétais infidèle, mais je nai jamais eu limpression de tromper mon mari. Julien, jaime ses mains, jaime sa peau, jaime sa bite, jaime quand il me fait jouir, mais cest Pierre que jaime, je ne voudrais pas lui faire de peine.
Demain tout va rentrer dans lordre. Julien va partir, je ne le reverrais jamais plus. Solange et Vincent vont revenir, il faudra que je leur parle, ils comprendront. Demain, tout aura repris sa place quand Pierre arrivera, il ne saura jamais.
Comme lan dernier, notre nuit damour sera inoubliable. Je laime.
Je mendors au bord de la piscine, le corps chaud de Julien contre le mien, un sein emprisonné dans sa main.
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PIERRE
Immobile sur leur canapé, lordinateur encore allumé devant moi, je réalise enfin ce que je viens de découvrir. Jai limpression de sortir dun mauvais rêve
Cest pourtant la réalité. Cest bien Muriel
Jenrage
Première réaction, me venger, de Julien, de ma femme, mais surtout de Solange et de Vincent qui se disaient mes amis.
Il est plus de cinq heures, le jour va se lever. Ils risquent de se réveiller, je ne veux pas quils me trouvent ici.
Comment me venger ? En regardant autour de moi, mes yeux tombent sur leur pouf marocain, le pouf de la honte. Une seule idée, le détruire. La cheminée me donne une idée
Sans hésiter, je remplis la cheminée avec des bûches, jai laissé celles décoratives en plastique, tant pis, jenfourne tout, le pouf par-dessus.
Pour allumer le feu, je prends tous les papiers que je trouve dans le salon, des journaux, des revues, des dossiers,
tout ce qui peut brûler.
Je gratte une allumette, deux, petite flamme, les papiers se consument plus quils ne brûlent. Une idée, je monte rapidement dans leur chambre, dans larmoire, la combinaison noire de Solange et la cape rouge de Muriel
Les détruire
Le feu va couver avant de tout brûler, le latex et le plastique devraient fondre.
Regardant les flammes faire leur uvre destructrice, enfin je me calme. La fumée épaisse qui commence à envahir le salon devrait causer plus de dégâts que le feu. Je prends soin de fermer le conduit grâce à une petite clé sur le côté qui protège le foyer en cas de pluie.
Avant de partir, je noublie pas de fermer toutes les issues, la porte, les fenêtres, personne ne pourra rentrer.
Sans bruit je regagne mon véhicule, et démarre en silence. Je vais me garer sur une petite butte pour me permettre dobserver la suite des évènements.
Est-ce le jour, lodeur de brûlé qui prend à la gorge ou les fumées qui commencent à séchapper de la maison, Muriel et Julien se réveillent brusquement. Pas le temps dune petite bise, ils sont sur pied rapidement, ils courent autour de la maison. Affolés ils constatent que les portes et les fenêtres sont closes, je les entends jurer « merde, que sest-il passé ? ». Tandis que Muriel se saisit dune serviette quelle noue autour de sa taille, Julien appelle les pompiers, avant de joindre nos amis pour les informer.
Le temps de réveiller toute la caserne, quelques minutes plus tard, jentends le pimpon caractéristique. Rapide évaluation de la situation, les pompiers nhésitent pas, une hache, ils cassent la porte et les fenêtres, tandis que les lances à incendie sont mises en batterie. Lappel dair des portes ouvertes ravive le feu, la fumée est noire, épaisse, sûrement le plastique qui brûle. Elle envahit tout, impossible de rentrer, latmosphère est irrespirable.
Les tonnes deau déversées ont raison du feu en moins dune demi-heure. Mais la maison doit être dans un sale état.
Innocemment, jappelle Vincent pour lui dire que jarrive bientôt, je les informe que parti tôt de Paris, je serais sur place dans moins dune heure, je voudrais faire une surprise à Muriel.
Il bafouille, semble paniqué, bien sûr il comprend que je risque dêtre là avant eux. Ils doivent être sur la route depuis que Julien les a prévenus.
Ils informent Muriel. Le téléphone à la main, elle aussi panique, comment expliquer la situation quand je vais mapercevoir quelle est nue dans le jardin, seule avec Julien. Elle tente dentrer dans la maison, les pompiers la repoussent, trop dangereux.
Curieux de savoir comment elle va se sortir de ce mauvais pas, une heure après je me décide, je vais les rejoindre.
Je joue les étonnés, surpris de découvrir les pompiers en action. Muriel se jette dans mes bras en pleurs :
« - Oh mon chéri, ce que jai eu peur.
« -
« - Je ne comprends pas ce qui sest passé.
Justifiant sa tenue :
« - Jai juste eu le temps de quitter ma chambre en courant, heureusement que jai trouvé une serviette au bord de la piscine ».
Julien est en caleçon, je ne fais aucune réflexion.
« - Où sont Solange et Vincent ?
Muriel se trouble :
« - Euh, ils sont partis avec les gendarmes faire leur déclaration pour lassurance, rassure- toi, ils vont bien, il ny a pas de blessé.
Jadmire sa présence desprit. Quelle imagination, quelle comédienne. Toujours confiant et faux cul, je crois tout ce quelle me dit, et essaie au mieux de la rassurer.
Vincent et Solange arrivent enfin. Julien leur a téléphoné pour les informer du mensonge de Muriel. En arrivant, ils jouent le jeu.
Ils sont effarés, leur maison est ravagée, « que sest-il passé ? ».
Les pompiers sont partis, mais les dégâts sont énormes. Vincent fonce dans la fumée qui ne sest pas encore totalement dissipée, il patauge dans leau qui a permis déteindre le feu mais a multiplié les dégradations. Solange se lamente, une suie grasse et épaisse recouvre tout.
Je les accompagne pour leur donner un coup de main, condescendant, toujours hypocrite. Les meubles et les murs sont noircis, recouverts de plastique fondu. Les gravures, souvenirs de famille de Solange, sont noires et gorgées deau, irrécupérables. Le canapé et les fauteuils sont brûlés par les flammèches enflammées qui ont sauté dans la pièce.
Muriel me présente Julien, un ami, « tu dois te souvenir de lui, il était à leur anniversaire de mariage ».
Est-ce là quils se sont connus ?
---o O o ---
Très compréhensif, je propose mon aide. Muriel est nerveuse, elle ne veut pas séterniser « nos amis ont assez de problème, ne les dérangeons pas plus », « Julien va rester pour les aider ».
Je monte avec elle dans sa chambre, tout est noir dans lescalier, la fumée a fait son uvre. Les chambres sont un peu épargnées, mais lodeur est partout, et les pompiers ont tout inondé.
Je ne fais aucune réflexion face au lit. Nous rassemblons rapidement ses affaires, et nous partons après un rapide « au revoir » à nos amis. Muriel après une courte hésitation fait la bise à ces trois traîtres :
« - Bon courage, à bientôt.
---o O o ---
Après quelques minutes, jarrête la voiture au bord de la route. Muriel me regarde, étonnée.
« - Explique-moi, que sest-il passé ?
« - Cest un bête accident, je ne comprends pas.
« - Quas-tu fait cette nuit ?
« -
« - Ton lit nétait pas défait. Quand tu es sortie nue en courant pour te sauver du feu, où étais-tu ?
Jattends tes explications.
« -
« - Tu préfères que je te rafraîchisse la mémoire.
Je lui montre la photo delle nue dans les bras de Julien, dormant au bord de la piscine.
« - Quoi ? Tu savais ?
« - Je suis arrivé à 4 heures, directement dans ta chambre, vide, jai fait le tour de la maison, vide. Dehors, je vous ai vu. Cest ton amant ?
« - Non, la soirée dhier soir a un peu dérapé.
« - Ne me prends pas pour un con, où étaient Vincent et Solange ? Ils sont complices de ta liaison avec Julien.
« - Julien est un de leurs amis, il est passé il y a deux jours. Ce matin ils ont dû retourner en urgence à Paris, ils devaient rentrer aujourdhui. Je suis restée seule avec lui, et puis
je men veux mon chéri
je me suis laissée aller, on sest baigné, jai dérapé
Pardonne-moi.
« - Depuis quand le connais-tu ?
« - Je ne le connaissais pas, cest un ami de Vincent. Juste hier soir, nous étions seuls, jai un peu bu, je naurais pas dû, excuses moi mon chéri.
A ce moment, Muriel semble prendre conscience que je suis là depuis longtemps :
« - Mais
Quand tu es arrivé, il ny avait pas dincendie.
« - Non.
« - Mais alors
cest toi qui
« - Oui, cest moi.
Elle sétrangle :
« - Non ! Tu nas pas fait ça
Pourquoi eux ? Juste pour mavoir laissée seule avec Julien ?
« -
« - Tu es fou, tu as vu leur maison ?
Je la regarde durement :
« - Tu ne me parles pas de votre petite soirée ?
« - Quoi ?
« - Tu sais, dimanche soir, dès que jai eu le dos tourné.
Elle se trouble, bafouille, cherche ses mots. Je vois bien que son esprit essaie de deviner ce que je sais.
« - Solange et Vincent ont invité quelques amis, Julien était avec eux, il est resté, cest tout. Ils ne sont responsables de rien. Ce nest pas leur faute si je me suis laissée aller avec lui.
« - Rien dautre ?
« - Non, que veux-tu dautre ?
Cest terrible, tu te rends compte de ce que tu as fait.
« - Et toi, tu te rends comptes de ce que tu as fait ?
« -
Je prends lordinateur de Vincent.
« - Quoi ? Tu as pris son ordi, pourquoi ?
Muriel tremble, elle ne comprend pas. Je lance la vidéo.
Suivi de Solange tout en noir, elle apparaît avec sa cape sur les épaules au milieu du salon face à ses futurs amants.
« - Oh mon Dieu, non !
« -
« - Jai honte.
« - REGARDE
La cape vient de tomber, elle est nue. Muriel retient sa respiration, détourne les yeux, faiblement je lentends « Non » « Oh mon dieu ! » « Arrête ça », elle ne supporte pas de se voir, cest plus facile de faire que de se regarder faire.
Je laisse le film se dérouler jusquau bout, il se termine sur « Messieurs, elle est à vous ».
« - Combien tont baisée ce soir-là ?
« - Beaucoup
trop
« - Cétait dimanche dernier. Tu devais attendre que je parte avec impatience, tu tes bien foutue de moi. Je tai téléphoné en arrivant à Paris, pour te rassurer. Tu mas dit « je taime, bonne soirée
». Quelle trahison !
« - Mon chéri, je nai jamais cessé de taimer. Ils mont proposé cette soirée, je ne me doutais pas
Je ne sais pas pourquoi jai accepté, je men veux, cest la première fois, ce sera la dernière.
« - As-tu entendu ce que Solange ta dit ?
« -
Je relance le film et monte le son :
« - Écoute : « cest daccord, comme lan dernier, tu arrêtes quand tu veux, on ne ten voudra pas, cest toi qui décides ».
Comme lan dernier ? Ce nest donc pas la première soirée
Muriel est blême, son mensonge sétale au grand jour, la preuve que je suis cocu depuis plus dun an :
« - Cest vrai je tai menti, je ne voulais pas te faire de mal.
« - Jaurais pu comprendre que tu aies un amant, que tu tombes amoureuse de Vincent ou de Julien, ou même de Solange, mais comment as-tu pu avec tous ces hommes, tous ces inconnus. Toi, une femme respectable, la mère de mes s.
« -
« - Ils ne tont pas e.
« - Je sais, ce que jai fait est épouvantable, presque impardonnable et que jaurais du mal à te le faire oublier
« - Crois-tu que je puisse oublier ? Explique-moi comment tu en es arrivée là.
Alors elle me dit tout, Solange sous la douche, Vincent avec sa caméra, Julien et les soirées préparées par Solange.
« - Tu tes transformée en salope. Tu veux que je te montre les vidéos que Vincent a eu le vice de faire, il y en a beaucoup avec toi depuis un an ? Tu me trompais sans aucun état dâme. Pourtant tu étais libre de dire Stop.
« - Je voulais, je nai jamais pu.
« - Soumise à Solange, tu ne pouvais plus te passer de ces relations malsaines.
« - Oui, peut-être, mais
avec toi
on pourrait
si tu voulais bien
Sans un mot, je fais demi-tour.
« - Que fais-tu ? Où allons-nous ?
Je marrête devant la maison de nos amis :
« - Toi tu descends là, va retrouver tes amis, ils vont avoir besoin que tu les consoles. Bonne nuit avec ton Julien.
« - Non ne mabandonne pas avec eux, jai peur, ce sont des pervers.
« - Tu as mis du temps à ten apercevoir, cest trop tard maintenant.
« - Je veux rentrer avec toi à Paris.
Je sors sa valise, et lui ouvre la porte :
« - Noublie pas de leur dire comment jai lavé mon honneur. Adieu.
Elle descend en essayant encore de me convaincre, je reste sourd à ses larmes.
En regardant la fumée noire qui séchappe encore des fenêtres, je vois Muriel dans le rétroviseur, les bras ballants à côté de sa valise.
Elle semble paralysée, incrédule. Elle ne devait pas penser que je labandonnerais.
Écuré par sa trahison, je ne pourrais plus jamais vivre avec elle, plus jamais la toucher.
Je roule sur lautoroute, trop vite
si je pouvais avoir un accident, je naurais plus de problème, jappuie sur laccélérateur. Le téléphone sonne, cest Muriel :
« - Pierre, je suis à la rue.
« - Ce nest pas mon problème.
« - Je sais, même si je suis coupable, aides moi.
« -
« - Ils mont foutue dehors. Je ne veux pas rester avec Julien, il nest rien pour moi.
« - Quest-ce que tu veux ?
« - Je nai pas dargent. Peux-tu au moins me ramener à Paris ?
« - Je ne vais pas faire demi-tour.
« - Julien est daccord pour memmener
Vincent et Solange sont furieux, leur maison est dévastée.
« - Moi, cest mon couple qui est dévasté.
« - Pierre
Je suis fautive
Ils mont piégée
« - Piégée ? Un an que tu me trompes, ce nest pas un simple dérapage. Tu savais ce que tu faisais, tu as la mémoire courte.
« - Je sais, je nai aucune excuse.
« - Passe-moi Julien.
« - Oui, cest moi.
« - Tu peux amener Muriel ? Je rejoins la prochaine aire dautoroute, ce nest pas très loin.
---o O o---
Cela fait bientôt deux heures que jattends sur ce parking, un peu à lécart. Pour passer le temps, je regarde les photos que jai prises, les vidéos de Vincent. Un an de mensonges, combien en ai-je avalé pour expliquer ses retards, ses soirées, trop confiant trop bête.
Je ne regrette pas davoir dévasté la maison de Vincent et Solange, ils le méritaient. Mais Julien aussi doit payer.
Les voilà.
Julien gare sa moto. Muriel se dirige vers moi, baisse la tête. Je sors le visage fermé. Sans un regard pour Muriel, je fais un signe de la main à Julien :
« - Merci pour elle.
Il semble rassuré.
« - Cest normal, je ne pouvais pas la laisser tomber.
Muriel sapproche, timidement :
« - Tu veux bien memmener à Paris.
Désignant Julien du menton :
« - Tu ne préfères pas rester avec lui.
« - Non mon chéri, il ny a jamais rien eu entre nous. Cest toi que jaime.
Le regard dur :
« - Monte. Viens à la maison débarrasser tes affaires, je ne veux rien garder de toi.
Muriel sinstalle, tassée sur son siège comme si elle ne voulait pas se faire remarquer.
Au volant, je regarde Julien, il ose me faire un signe de la main :
« - Bye, sans rancune.
Jai la rage, je serre les dents. Jenfonce laccélérateur, la voiture fait un bond en avant en va percuter la moto de Julien. Super vol plané, elle atterrit 10 mètres plus loin dans un fracas de ferraille, une tache dhuile et de carburant se répand sur la chaussée.
Julien reste figé, il nen croit pas ses yeux, il regarde sa moto qui sen conteste va marcher beaucoup moins bien.
Jouvre ma fenêtre :
« - Bye, sans rancune.
Muriel a sursauté sous leffet du choc :
« - Tu es fou.
« - Si tu nes pas contente, vas le rejoindre.
« - Tu te rends compte du prix de sa moto.
« - Le prix dune soirée avec toi.
« - Oh ! tu me prends pour qui ?
« - Pour ce que tu es
Et ce tatouage qui te lie à lui.
« - Non pas à lui.
« - A eux alors
Dire que tu mas fait croire que cétait le symbole de notre amour. Tu as bafoué ce quil y a de plus sacré, tu as joué avec mes sentiments.
« - Il fallait que je trouve une explication.
« -
cest la pire des trahisons.
Muriel ne dit plus rien. A quoi, ou à qui pense-t-elle ?
Je redémarre en trombe, frôlant Julien qui fait un bond en arrière. Nouvelle réaction de Muriel :
« - Attention !
Tu as failli le renverser.
« - Cest mon cadeau pour tavoir enculée lors de la soirée.
« -
« - Quelle honte. Pendant que Vincent te baissait la gueule.
« - Oh !
« - Tu étais tellement en manque pendant ces vacances ?
« - Mais non mon chéri
« - Lui non plus ne ta pas e. Tu aimes ça.
« -
Quest-ce qui ma pris, il faut que je me calme, je risque davoir un accident. Pauvre Julien, déjà je regrette pour sa moto. Ce nest pas lui le responsable, cest Muriel.
En conduisant, je deviens grossier :
« - Tu es la pire des salopes. Une pute fait ça pour de lagent, toi tu as baisé avec tous ces mecs uniquement par plaisir, pour ton plaisir malsain.
« - Oh !
Tu ne maimes plus ?
« - Je ne suis pas maso, jaimais Muriel, la femme qui ma juré fidélité devant monsieur le maire, la mère de mes s, pas cette femme obéissant aux quatre volontés dun couple pervers.
« - Que comptes-tu faire ?
« - Je te lai dit, la semaine prochaine je consulte un avocat. Tu devrais le faire aussi, tu vas en avoir besoin.
« - Tu veux vraiment me quitter ?
« - Tu nes plus ma femme. Tu nes plus la mère de mes s.
« - Non, tu ne vas pas me les enlever ?
« - Je veux les protéger dune femme vicieuse. Que serais-tu capable de leur faire ?
Horrifiée :
« - Non, pas avec les s.
« - Je mattends à tout. Il y a une semaine, tu aurais juré ne jamais me tromper.
« -
Le reste du trajet, nous restons silencieux, chacun ruminant ses pensées.
---o O o---
Arrivée chez nous, tandis que nous rangeons nos valises chacun de notre côté, mon téléphone sonne, cest Vincent, il crie :
« - Salaud, ça ne va pas se passer comme ça, je vais porter plainte contre toi. Tu verras ce que ça va te coûter, tu as tout détruit chez nous.
« - Tu sais que jai trouvé plein de films intéressants sur ton ordinateur. Aimerais-tu que jen envoie quelques-uns à ton patron, ou encore mieux à ta famille.
« - Salaud, cest du chantage.
« - Tu as trouvé le mot juste. A toi de choisir.
« - Rends-moi mon ordinateur, je nai pas de copie. Tous mes dossiers professionnels et toutes nos photos de famille.
« - Comment pas de sauvegarde ? Tu seras toujours aussi nul.
Jentends Solange derrière lui :
« - Toutes nos photos, depuis plus de 10 ans, nos vacances, la naissance des s, notre mariage.
« - Dommage, je crois que je vais effacer tout ce qui ne mintéresse pas. Je ne garde que les vidéos de cul, celles avec Muriel et les vôtres bien sûr.
« - Salaud, nos souvenirs.
« - Envolés
Muriel sapproche, elle a reconnu la voix de Vincent, il hurle :
« - Tes un vrai dégueulasse.
« - Ninverse pas les rôles, tu as baisé ma femme pendant plus dun an, cest qui le plus dégueulasse ?
« - Alors, cest pour te venger.
« - Bien deviné, cest réussi non ?
« - Lincendie, enfin surtout la fumée, a ravagé toute la maison, le salon mais également les chambres au premier, tout est noir, la suie colle partout.
« - Arrête, tu vas me faire jouir
Ah !
« - Solange est furax, ses gravures anciennes sont fichues, pas une nest récupérable, la petite table en marqueterie gondole sous leffet de la chaleur, le canapé est brûlé.
« - Râle pas, tu es assuré.
« - Pas pour les uvres dart de Solange, impossible à chiffrer, leur valeur est surtout sentimentale. Elles étaient dans sa famille depuis tant dannées.
Ironiquement :
« - On le sait, Solange est une grande sentimentale.
« - Marre-toi. La maison est entièrement à refaire, les parquets se décollent, le papier peint est à changer, jattends lexpert qui va ment nous poser des questions, comment croire à un feu de cheminée en plein été ? Le rapport des pompiers est accablant.
Jentends Solange derrière Vincent, elle sadresse à son mari :
« - Avec ta manie de tout filmer
Je tai dit cent fois darrêter.
Encore une fois, jen rajoute :
« - Cest vrai que sans tes films, je naurais jamais rien su.
Solange et Vincent se disputent sans se préoccuper que nous les entendions.
Jinterpelle Vincent :
« - Je ne vous lâcherais pas, je vais vous pourrir la vie, comme tu as pourri la mienne
Passe-moi Solange.
Elle prend le combiné, reprend sa respiration avant de crier :
« - Tes un vrai porc. Nous étions amis.
« - Tu as une drôle de notion de lamitié.
« - Ça na aucun rapport.
« - Je voulais te dire Solange, je ne veux plus vous voir.
« - Nous non plus, rassure-toi.
« - Je veux dire que vous devrez changer vos s décole.
« - Quoi ?
« - Je nai pas envie que mes s jouent avec des fils de pute.
« - Impossible, tu sais bien que je suis responsable de lassociation de parents délèves. Je ne peux pas partir, je me suis engagée.
« - Alors, tu vas te désengager, il nest pas question que des s soient éduqués par une vicieuse comme toi.
« - Cest ce quon verra.
« - Cest tout vu, à moins que tu préfères que jenvoie quelques petits films au directeur de lécole et aux membres de ton association
tu vois leffet ?
« - Salaud. Tu ne ferais pas ça.
« - Ne me mets pas au défi
Et tant que vous y êtes, vous pouvez déménager, loin dici.
« - Où veux-tu quon aille ?
« - Je ne sais pas moi
Tombouctou, ce serait bien non ?
Je raccroche. Muriel a suivi notre conversation :
« - Tu sais bien que cette association cest toute sa vie.
« - Toi aussi, tu étais toute ma vie.
Muriel semble choquée, elle regarde devant elle sans bouger :
« - Je nai jamais eu lintention de te tromper, je tai toujours aimé. Cétait une bulle hors du temps, hors de notre couple, hors de notre famille.
« - Comment as-tu pu ?
« - Je te lai expliqué, dabord Solange, puis Vincent, lengrenage.
« - Pendant un an, combien de fois ? 20, 50 fois, plus ?
« - Souvent.
« - Toutes les semaines ?
« - Parfois moins, parfois plus. Quand tu étais en déplacement, sinon le soir au lieu daller faire du sport, ou à midi pendant la pause déjeunée. Suivant leur bon vouloir.
« - Dire que je ne me doutais de rien, je te faisais une confiance aveugle, je navais aucune raison de te surveiller, tu étais irréprochable, la femme idéale, la mère idéale. Tu tes bien foutue de ma gueule, je ne te suffisais pas.
Muriel saccroche à moi, suppliante :
« - Non, cela na rien à voir avec toi. Jai toujours été la même. Mes sentiments pour toi nont jamais changé. Tu as toujours été le mari parfait, le meilleur des pères. Jaime toujours autant ta tendresse, tes caresses. Tu mas toujours fait jouir, tu me combles depuis notre rencontre.
« - Je ne devais pas te combler tant que ça, si tu es allée chercher ailleurs.
« - Je nai pas cherché, je ny pensais pas. Cest venu petit à petit comme je tai dit, je ne sais pas comment jen suis arrivée à faire tout ce que Vincent et Solange me demandaient, sans discuter, sans réfléchir.
« - Sans penser à moi, sans penser à ta famille, tes s, sans état dâme. Tu es allée jusquà te déshonorer comme ils te le demandaient.
« - Non voyons.
« - Et ces soirées ?
« - Ce nétait quun jeu, un défi.
« - Un jeu ? Te donner en spectacle et baiser avec des inconnus ?
Muriel baisse les yeux, elle sait que jai raison.
« - Pourquoi avoir pris un amant ?
« - Julien nest pas mon amant. Encore un jeu de Solange, un jour elle ma offerte à lui. Elle regardait et Vincent filmait, cest idiot. Je lai revu dimanche, je ne savais pas quil devait venir. Nous ne nous sommes jamais rencontrés seuls.
« - Et hier, toute la journée ?
« - Nous avons beaucoup parlé, il ma raconté sa vie, comment il est tombé dans les griffes de Solange. Il ma fait prendre conscience que jétais manipulée. Il a eu pitié de moi, il ma dit « sauve-toi », « éloigne-toi deux, ils sont malfaisants ». Prenant conscience que la soirée avait été beaucoup trop loin, jai décidé de leur dire que cétait fini, en espérant que tu ne saches jamais rien.
« - Mais hier soir,
« - Hier jétais bien avec Julien, il ma emmené au restaurant, nous nous sommes baignés en rentrant, lambiance, notre complicité naissante. Il ma prise dans ses bras, nous nous sommes embrassés « juste pour nous ». Cette fois, nous navons pas baisé, nous avons fait lamour, tendrement. Il faisait chaud, fatigués nous nous sommes endormis. Si jétais remontée dans ma chambre, tu naurais jamais rien su.
Je suis couché depuis longtemps cherchant le sommeil quand Muriel se glisse dans notre lit. Je lui tourne le dos.
---o O o---
Dans la nuit, je suis réveillé par Muriel qui tourne et retourne dans le lit, elle parle en dormant, je comprends à peine ce quelle dit, «
non,
regarde pas, non
pas moi,
mon dieu !... Je ne veux pas
tu ne dois pas voir ça
non ».
Jallume la lampe de chevet, Muriel secoue sa tête de droite à gauche. Je la touche légèrement :
« - Muriel
tu dors.
Elle transpire, les yeux ouverts elle ne me voit pas, toujours très agitée.
Enfin, elle me regarde, elle me fixe, mais me voit-elle ? :
« - Oh mon dieu !... Non, cest pas moi,
Non, ne regardes pas.
Elle se recroqueville sur elle-même, elle tremble. Jentends encore faiblement :
« - Non
non
non
Délicatement, je lui essuie le front. Je lui caresse doucement les cheveux, que se passe-t-il dans sa tête ? Y a-t-il deux Muriel
la femme que jaime, la mère de mes s et une salope qui ne pense quà baiser
peu à peu sa respiration redevient normale. Enfin elle se rendort.
Au matin, elle dort encore quand je me lève.
Elle arrive dans la cuisine, le café est prêt. Machinalement, elle me fait une bise avec ces seuls mots « pardon mon chéri », après un petit bonjour timide je ne réponds pas.
Elle prend son petit déjeuner comme une automate. Jai limpression quelle a tout oublié, elle ne se souvient plus de sa nuit, du cauchemar qui la agitée.
Moi je nai rien oublié.
---o O o---
Nous faisons chambre à part, Muriel sest installée dans la chambre damis en attendant le divorce.
Nous avons parlé aux s, ils sont très jeunes, difficile de leur expliquer. Pour eux, nous faisons semblant. Nous nous côtoyons, nous dînons ensemble, nous regardons la télé ensemble sur le canapé, côte à côte. Parfois Muriel se laisse aller en posant sa tête sur mon épaule, je ne bouge pas.
Après chacun rejoint sa chambre, sans même une bise, sur un simple bonne nuit.
Peu à peu ma colère est retombée. Je suis toujours perturbé, mais je souffre moins, lamour que je portais à Muriel sest envolé, reste juste un peu de tendresse, souvenir des jours heureux.
Solange a prévenu lassociation quelle démissionnait, ses s ayant changé décole. Mes menaces ont porté, elle a eu peur, sous le coup de la colère je naurais pas hésité.
Je les ai à lil, ils nont pas déménagé, mais je sais où leurs s sont maintenant inscrits. Solange a tenté de se faire élire dans lassociation de parents délèves de cette nouvelle école, un coup de téléphone la vite dissuadée de maintenir sa candidature. Je ne les lâcherais pas.
Le dossier de divorce avance, mon avocat a un dossier béton, jaurais la garde des s, je nai aucune pitié. Le temps na pas atténué ma détermination.
Nos avocats se sont mis daccord, tous les deux étonnés des conditions que jimpose, conditions que Muriel ne conteste pas. La juge aussi a été surprise lors de laudience de conciliation. Muriel na rien dit, elle subit en silence, je nai rien dit de sa conduite.
Demain, ce sera fini, laudience est prévue à 10 heures au Palais de Justice. Muriel a déjà déménagé ses affaires. Cest sa dernière nuit « chez nous ».
Alors que jai du mal à trouver le sommeil, jentends la porte souvrir sans bruit. Je devine Muriel dans la pénombre, elle sapproche du lit, sassoit à côté de moi :
« - Tu ne dors pas ?
Je ne réponds pas. Elle me caresse le visage, je devine son sourire un peu triste :
« - Laisse-moi faire.
« - Que veux-tu ?
« - Une dernière fois.
« - Tu as envie que je te baise comme Julien ou comme Vincent.
« - Non, cest toi qui me manques.
« -
« - Fais-moi lamour une dernière fois, comme avant, comme mon mari.
« -
Elle sallonge nue à mes côtés. Je la caresse. Cest fou, demain on divorce, et je suis en train de faire lamour avec mon ex.
Impossible de réfléchir, elle me suce, je lui caresse les seins, goûte son clito
une dernière fois, son odeur menivre. Nous retrouvons nos gestes dantan, je la pénètre, nous nous connaissons tellement, je sais ce quelle aime, elle sait ce qui me fait plaisir, nous jouissons à lunisson
cela nous manquait à tous les deux.
Je la serre dans mes bras.
« - Aie.
« - Je tai fait mal ?
Je regarde son bras, à la place de son tatouage, une plaie qui a du mal à cicatriser. Mon regard est interrogateur :
« - Jai effacé le passé.
Muriel, se lève, me murmure à loreille « je nai jamais cessé de taimer ». Elle sen va, en arrivant à la porte, je lui dis « Je ten veux, on était heureux ».
Jentends couler la douche de la chambre damis.
Le lendemain, nous allons ensemble au tribunal, ses parents sont là pour la soutenir. Nos avocats nous briefent chacun de notre côté.
La juge lit les conditions décidées dun commun accord. Jai la garde des s, elle ne pourra les voir quun week-end par mois, dans un lieu protégé, la honte :
« - Vous êtres bien daccord ?
Muriel acquiesce de la tête.
Moi, sans la regarder :
« - Pas tout à fait.
Muriel ne ma pas entendu, elle regarde le sol devant elle. La juge et les avocats intrigués lèvent la tête, tout paraissait bouclé.
« - Cest-à-dire ?
« - Je demande la garde alternée classique. Un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Cest comme ça dhabitude non ?
Muriel sursaute en mentendant.
Sans me poser de question, la juge sadresse à son greffier :
« - Daccord, vous pouvez notifier en ce sens.
Nous attendons une demi-heure, le temps que le document sorte de limprimante. Nous le signons tous les deux. Cest fini.
De retour dans le hall du tribunal, Muriel discute avec son avocat et ses parents.
Je méloigne, le cur gros. Elle me ratt :
« - Pierre, merci,
Mais pourquoi ?
« - Les s nont pas à pâtir de notre séparation, ils ont besoin de leur mère. Leur mère cest toi, malgré tout.
Elle a les larmes aux yeux. Elle me fait une bise. Je tourne la tête, jai aussi les larmes aux yeux, on ne tire pas un trait sur une vie sans émotion.
Je men vais.
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Jai laissé notre lappartement à Muriel, les s avaient leurs habitudes, et elle voulait retrouver nos souvenirs, des souvenirs que moi je voulais oublier, que je voulais fuir.
Jai acheté un appartement pas très loin, afin que les s gardent la même école.
Je nai rien pardonné. Je ne lui en voulais plus. Jespère que le temps lui a fait prendre conscience de ce quelle a fait, de ce quelle a perdu et comment elle sétait faite manipuler.
Les mois, les années ont passé, japprends par les s quun monsieur vient régulièrement à la maison voir maman. Je comprends que Muriel a refait sa vie. Jespère quelle a compris, quelle ne fera plus de conneries, et quelle sera heureuse. On a tous droit à une seconde chance.
De mon côté, je suis resté quelques mois avec une femme qui voulait aussi refaire sa vie après un divorce difficile, mais je ne pouvais plus faire confiance. Depuis je me contente daventures sans lendemain. Peut-être un jour
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Un soir dans une boîte avec des collègues, japerçois Julien, enlacé sur la piste de danse avec une femme mature, pour ne pas dire vieille, il la pelote ouvertement, ça mécure un peu. Il la raccompagne à sa table sous les remerciements du mari qui les regardait danser.
Julien passe à une autre table, même manège. Nos yeux se croisent, il baisse les yeux pas fier de lui. Je comprends ce quil est devenu, un gogo boy qui vend ses faveurs à des couples.
Je vais le voir, je ne lui en veux plus. Je mexcuse pour la moto, ce nétait pas lui le responsable. Il balaie mes excuses dun revers de main, cest de lhistoire ancienne. Il a compris que layant vu avec Muriel, javais pu péter les plombs.
Il na jamais revu Muriel. Il est désolé en apprenant notre divorce, une lueur de nostalgie passe dans ses yeux.
Il en a bien profité, sans jamais comprendre comment une femme belle et intelligente comme Muriel, mère de famille rangée, avait pu devenir une marionnette entre les mains de Solange. Descendre aussi bas, pour lui les femmes sont un grand mystère. Pour moi aussi.
Sans rien lui demander, il me parle de Vincent et de Solange. Ils se sont séparés il y a plus dun an. Depuis lincendie et mon chantage, ils nen finissaient pas de se disputer. Solange na pas pu se remettre de la perte de ses meubles et de ses gravures anciennes, ni surtout de ces photos-souvenirs, 10 ans de sa vie disparus.
Jexplique à Julien que javais la haine contre eux. Des amis aussi proches, ils ont perverti Muriel, ils ont trahi notre amitié. Je crois que si je les avais eus en face de moi, jaurais été capable de les . Je voulais leur faire du mal, doù le feu, et ce chantage avec le contenu de leur ordinateur.
Tension dans le couple, Solange rejetait la faute sur Vincent avec sa manie de tout vouloir filmer. Elle est partie un jour avec les s, il ne la pas retenue, il ny avait plus rien entre eux.
Cest Vincent qui a fourni à Julien ce travail dans cette boîte, il ne sait rien faire dautre.
Il doit retourner travailler
le voilà de nouveau sur la piste.
En le regardant danser dans les bras de ces femmes, je prends conscience de ce que Muriel aurait pu devenir si je navais pas trouvé ces satanées vidéos.
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La suite dans le prochain épisode : « Lamour ».
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