Les Aventures De Laetitia Marsac : « Etes-Vous Joueuse ? »
Je préviens demblée, la partie érotique de cette histoire se situe à la fin. Elle sera réservée aux plus méritants des lecteurs. Ceux qui auront joué le jeu, comme Laetitia Marsac va le jouer dans cette histoire.
Lecteurs, êtes-vous joueur ? Oui ? Jouons alors, suivez Laetitia Marsac dans son périple mouvementé.
Ce récit est dédicacé à Nico, un bon ami. Il se reconnaitra. Good vibrations Nico.
JEUDI
- Vous ne croyez pas que vous z ?
Nous nous sommes engagés sur votre dossier et aujourdhui vous nous faites faux bon !
Oui, bon daccord le contrat nest pas signé !
Mais le contrat moral, vous en faites quoi ?
Oui, cest ça, on va sassoir dessus. Ben voyons ! Un peu moyen comme attitude ! Permettez-moi de vous le dire ! Non, je ne ménerve pas, mais ça ménerve quoi ! Vous avez trouvé moins cher ailleurs
Vous connaissez la qualité de nos prestations pourtant
Eh bien ça se paye ! Eh oui Monsieur ! Oui, cest ça, allez donc voir votre cabinet low-cost. Au revoir !
Jai raccroché dun geste rageur.
- Non, mais oh ! Celui-là, quil ne me rappelle jamais !! Jamais !! Connard !!
Chloé, ma secrétaire a essayé de me calmer, alors quelle mamenait une pile denveloppes arrivées au courrier :
- Tranquille Laetitia, tu veux un café ?
- Non, mais tas vu ça, quel con !
Mon téléphone fixe se mit à sonner en même temps que mon portable professionnel, pendant quun SMS arrivait sur mon portable perso, dun numéro inconnu :
« Etes-vous joueuse ? »
- Quest-ce que cest que cette connerie encore
dis-je en reposant mon téléphone et en décrochant le portable professionnel. Oui, allo ? Quoi ?
Une demi-heure plus tard, entre deux appels, je me suis aperçu de larrivée dun autre SMS, un moment avant :
« Apparemment, vous nêtes pas joueuse ! »
Je réponds :
« Ca dépend, qui êtes-vous ? »
« Quelle importance ! Etes-vous joueuse ? »
Intriguée malgré tout, par la teneur des messages, je réponds pour voir (comme on dit au poker) :
« Je suis joueuse »
« Jouons alors.
- Oui bon, recontacte-moi donc à un autre moment, cest mieux comme ça !! Encore un rigolo qui veut samuser. Pas que ça à faire
Pas possible, aujourdhui, ils se sont ligués ! Cest un complot des reptiliens ! Les illuminatis mont dans le pif ou quoi ?
- Calme Laetitia, tu veux un café ?
Ça, cest Chloé toute crachée. Quand, je monte dans les tours, elle me propose un café. Comme si un café allait me calmer. Sa voix posée me calmait systématiquement, par contre. Je ne regretterais jamais davoir embauché cette perle, il y a quelques mois.
Les choses se sont tassées en cours de journée et jétais plutôt détendue en rentrant chez moi le soir. Leffet Chloé, surement :
Ziiippp ziiippp, un SMS :
« Allez-vous acceptez le jeu ? Si oui, pouvez-vous vous rendre disponible demain toute la journée ? Le jeu que je vous propose devrait vous occuper depuis le matin, jusquau soir, mais croyez-moi, lexpression : le jeu en vaut la chandelle, est tout à fait adaptée».
Javais complètement oublié, cette histoire de jeu.
« Vous mintriguez, oui, je peux me rendre disponible »
Ça tombe bien, je ne travaillais pas le lendemain. Cétait vendredi et javais pris ma journée pour profiter dun petit week-end à rallonge, pour une fois.
« Je vous recontacterai »
« Ah non ! Dites men plus »
« Patience»
Jai mémorisé le numéro de téléphone inconnu. Au moment de taper le nom du destinataire, jai hésité. Jai saisi « Jeu ».
22h30 : jai reçu un nouveau SMS de « Jeu ».
« Vous avez été patiente. A demain matin, 8h30, pour le premier indice et le début du jeu. Bonne soirée »
Que de mystères ! Il jouait un peu avec mes nerfs et ma patience. Jespère quau bout, ce nest pas une arnaque.
VENDREDI
Je buvais mon café en attendant le message de « Jeu ».
« Voilà la première énigme, il faut trouver un lieu. 335, pour vous aider. Cherchez lerreur. Une fois que vous aurez lendroit, allez-y à 9 heures»
En pièce jointe se trouvait un fichier au format texte.
Une sombre histoire sur une page, de marcheurs dans une forêt, sans grand intérêt.
- Mince, cest quoi le sens caché de cette histoire
il doit y avoir un truc
un lieu ? La forêt ? Non, trop vague
Il est 8h15, si je dois y être à 9 heures, ça ne doit pas être à perpète en plus !
Jai relu le texte sans voir le moindre indice. Il ne se passait rien de particulier dans lhistoire, juste des gugusses qui marchaient dans un bois et qui installaient leur campement pour la nuit :
- En plus cest plein de fautes ! Tu parles dun jeu à la con ! Pas des petites fautes en plus, des fautes grossières ! Cherchez lerreur quil me dit lautre là !! Lerreur, cest le temps que jai perdu avec cette connerie !
Erreur
fautes ! Mais oui les fautes
Cest ça, attends
Un papier et un stylo
Ça doit être un code.
Un carreau U
Il va marché R
Leau sest déversé E
Des pommaux E
Ils sont déçu S
Le trépier D
Des alumettes L
Il obligeat A
Il fut conçue pour U
Concacé S, non, deux S
Elle est attaché à E
- Du niveau CE2 tout ça
il ne me semble pas voir de fautes dorthographe supplémentaires
Jai reporté toutes les fautes que jai pu recenser dans le texte. Jai reporté à chaque faute la lettre erronée ou manquante :
- Voyons voir, ça donne quoi ? UREESDLAUSSE ! Attends, ça ne veut rien dire. Ça doit être une anagramme. 335 pour maider quil disait
Trois mots peut être, trois lettres encore trois lettres et cinq
URE ESD LAUSSE ? Un lieu ?
Le regard rivé sur la feuille de papier, la lumière fut :
- Rue des
Attends ! rue des
Saules, bien sûr ! Cest ment ça
Javais le lieu que me demandait « Jeu »
- La rue des Saules, cest ici à Montmartre, je peux y être à 9 heures sans problème, dis-je à voix haute en attrapant mon manteau et mon sac à main dans lentrée.
Je commençais sérieusement à me prendre au jeu. Un jeu de piste, je navais pas joué à ça depuis mon enfance. Quest-ce que jaimais ça à lépoque, les chasses au trésor et autres ! Jaime toujours ça on dirait bien. Ce « Jeu » a-t-il un rapport avec mon enfance ? Quelquun qui ressurgirait de mon passé ? Peut-être, mais qui ? Y-a-t-il un trésor au bout ? La suite me le dira surement.
Jai tapé le SMS suivant à « Jeu » en gravissant les escaliers qui memmenaient vers la rue des Saules. Habiter ce coin du 18ème arrondissement aide bien à conserver de belles cuisses.
« Jai le lieu : rue des Saules, mais elle est longue la rue des Saules, quest-ce que je dois y faire ? »
« Cest en effet, lindice, rue des Saules. Ce premier indice était simple à trouver, juste une petite mise en bouche ! Voilà le suivant : un poète et une belle inconnue ont été éloignés par le destin. Alors il chante tous les jours dans lespoir quelle lentende au coin dune rue, près du cabaret des assassins. Essayez de vous passer dinternet, faites travailler vos méninges, cest plus drôle ».
Je sais ça ! Pas besoin dinternet. Le cabaret des assassins cest lancien nom du Lapin Agile. A lépoque ses murs étaient décorés par des portraits dassassins célèbres, comme Ravaillac, par exemple.
Montmartre, cest chez moi, cest mon quartier, jen connais lhistoire. Le lapin Agile, le célèbre cabaret fréquenté de tous temps par le bohême montmartroise, Picasso, Max Jacob, Roland Dorgelès, Blaise Cendrars
Cest un lieu emblématique du quartier, comme le Moulin de la Galette ou bien le Bateau-Lavoir.
En face du Lapin Agile, au coin de la rue de Saules et de le rue Saint Vincent, un spectacle de rue avait lieu. Une petite foule était assemblée autour dun joueur dorgue de barbarie.
Il jouait et chantait la Complainte de la Butte, la chanson écrite par Jean Renoir pour son film French Cancan :
« La lune trop blême pose un diadème sur tes cheveux roux
»
- Mais oui,
« Princesse de la rue, sois la bienvenue dans mon cur blessé
»
« En haut de la rue Saint Vincent, un poète et une inconnue saimèrent lespace dun instant, mais il ne la jamais revue
»
Mais oui ! Les paroles de la Complainte de la Butte, ça raconte bien lhistoire de lindice.
Le jouer dorgue, vêtu en titi parisien avait un succès certain auprès des touristes, nombreux dans le secteur en cette matinée printanière. La gouaille, la casquette de travers, un vrai poulbot.
Il reprit le refrain une dernière fois :
« Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, les ailes des moulins protègent les amoureux Petite mendigote, je sens ta menotte qui cherche ma main
»
- Merci Msieurs Dames, à votre bon cur, on donne ce quon veut pour mes faux frais !
Il a retiré sa casquette et sest mis à passer dans la foule :
- Merci! Danke Schoen Fraulein, Thank you Sir! Xièxiè
Il sest approché de moi, ma tendu sa casquette :
- Jolie Demoiselle ?
Jai fouillé dans mon portemonnaie pour trouver une pièce à lui donner. Non, un billet de 5 euros, pour assurer le coup, au cas où. Il devait être dans le coup le titi, à coup sûr !
Jai vu une enveloppe format carte de visite dans la casquette. Il y a marqué dessus « Laetitia ».
- Je suis Laetitia, dis-je en tendant la main vers lenveloppe.
- Oui, je sais, vous êtes fidèle à la description qui ma été faite. Laetitia, une belle gosse blondinette !
- Qui vous a parlé de moi ?
- Je ne peux pas vous en dire de plus, cest le jeu. Je ne suis quun messager
Je méloigne, nouveau sms : « Bravo, bonne chance pour la suite ».
Il est là, il mobserve. Il devait être dans la foule qui écoutait le joueur dorgue de barbarie.
Je me retourne, le spectacle est terminé, la foule séloigne. Impossible de repérer qui que ce soit. Jaurais dû faire attention. Lhomme avec le manteau bleu marine qui se retourne peut-être ? Non, il attend juste sa petite fille qui traine derrière
Il était là, jen suis sure
je lai loupé ! Il faudra que je sois attentive la prochaine fois.
Lenveloppe
Je lai déchiré frénétiquement. Elle contenait un carton, où était imprimé :
Le jeu, indice n°2 :
La liberté éclairant le monde, où se trouve-t-elle ?
La liberté éclairant le monde ? Cest la statue de la liberté. Elle est à New York ! Et ? Je ne vais pas aller à New York ! Cest quoi cette histoire.
Ziiippp ziiippp, un SMS :
- Il me voit, je suis sure quil me voit. Il est là ! Planqué ! Où ?
Jétais en train de remonter la rue Saint Vincent vers la Maison Rose. Je me suis retournée, personne ne me suivait. En face, à part le couple de touristes asiatiques assis sur le muret du vignoble de Montmartre, personne. Derrière un vieux monsieur qui promenait son petit chien débouchait de la rue des Saules. Pas lui, cest sûr ! Il est où !
- Bon, ce SMS, quest-ce quil dit ?
« Quel symbole newyorkais est aussi parisien ? Un signe ? »
Je ne sais pas ! Il y a quoi à New York
LEmpire States Building, rien de parisien, Manhattan, Central Park, Broadway ? Je sèche là
La liberté ? Liberté, égalité fraternité ? Non, ce ne pas parisien exclusivement ça, cest la devise de la France. La devise de Paris, cest « Fluctuat nec mergitur », touché mais pas coulé, en quelque sorte en français. Rien à voir avec New York
Mais oui !! La liberté ! Cest la statue de la liberté ! Il y a à Paris, une réplique de la statue, comme à Manhattan, mais sur la Seine. Sur une ile, comme à New York !
Au sud du 16ème arrondissement. Lile aux Cygnes, « un signe » dans lénigme
. Cette réplique de la statue a été offerte à Paris par les américains. Auguste Bartholdi a façonné loriginal à Montmartre ! Tout se tient !
Le pont de Grenelle, ce nest pas la porte à côté, faut que je speed
Je descendais quatre à quatre les marches qui menaient à lile aux Cygnes. La réplique de la statue de la liberté regardait vers louest vers sa grande sur. Un symbole. Ça a à voir avec mon énigme ? Je me suis dirigée vers le pied de la statue.
Jai regardé autour. Personne. Ce nest pas un endroit si fréquenté que ça. Mon mystérieux maitre du jeu, où est-il ? Pas là ? Où se cache-t-il ? Jai été plus vite que lui depuis Montmartre ?
Sur la base de la statue était posée une enveloppe : « Laetitia ». Non ! Il est déjà passé !
Dedans le même carton que tout à lheure :
Le jeu, indice n°3 :
Auguste Bartholdi a guidé vos pas ? Rendez-vous rue de lAbbé Groult, cherchez Béatrice
Rue de lAbbé Groult ? Je connais, javais un client là-bas, cest au métro Vaugirard, pas très loin dici. Jy vais. Mais, il va me crever ce con
Chercher Béatrice !! Comment je trouve une Béatrice rue de lAbbé Groult moi ? Une Béatrice et pire la Béatrice de « Jeu ». Bon, on verra bien sur place.
Jai arpenté la rue de lAbbé Groult dans un sens et dans lautre. En plus, elle est quand même assez longue. Jai eu du bol, ça aurait pu être la rue de Vaugirard, juste à côté, la plus longue de Paris.
Je commençais à me décourager. Où trouver Béatrice ? Je navais pas didée. Je me suis assise sur un banc. Mal au pieds avec mes talons (heureusement pas trop hauts), mais pourquoi, je nai pas mis des baskets aussi. La nunuche, jte jure !
J'en avais un peu marre et je songeais à rentrer chez moi. Renoncer, jamais ! Il va voir ce « Jeu », Laetitia ne lâche rien ! Jamais ! Bon, comme il semble me surveiller, peut être que sil voit que je sèche, il va me refiler un autre indice. Eh « Jeu », jai le droit à un joker ? Jétais prête à lui envoyer un SMS, quand, oh miracle, là sur mon banc, au niveau du passage Dombasle, à côté du fleuriste, il y a avait une petite boutique, à la vitrine opaque, « Béa Couture ».
Béa
Béatrice, cest peut-être là ! Un atelier de couture ? Jy vais, au point où jen suis, quest-ce que je risque après tout.
Je suis entrée. Une dame dune cinquantaine dannée était derrière un comptoir, autour dun mannequin, des épingles dans la bouche, un mètre de couturière autour du cou. Elle sétait reculée pour observer le vêtement posé dessus quelle assemblait. A priori une veste noire, où elle venait dépingler une des deux manches.
Le comptoir était envahi de coupons de tissus divers. Dans larrière-boutique, on entendait le ronron de machines à coudre. Je ne voyais pas, mais surement que des ouvrières étaient en train de coudre. La boutique était un foutoir organisé. Dautres mannequins trônaient, par ci par là, supports à dautres vêtements en cours de confection. Des meubles-étagères touchant quasiment le plafond supportaient des rouleaux de tissus de différentes matières et couleurs :
- Bonjour, est-ce que Béatrice est là ?
- Cest moi !
- Euh, je suis Laetitia
- Ah oui, Laetitia ! je vous attendais !
- Vous mattendiez ?
- Oui, pour les mesures
- Les mesures ?
- Eh bien oui, les vôtres, pour le vêtement. Mais enlevez votre manteau et passez donc à côté, que je puisse les prendre. Le vêtement est bien avancé, on ma donné votre taille approximative et votre morphologie, mais je dois avoir vos mensurations exactes pour quil soit vraiment ajusté et quil tombe parfaitement.
Ouh là, ça se complique là ! Un vêtement, à ma taille ! On allait terminer en soirée costumée ? Cest quoi le délire là.
- Mais, ne vous inquiétez pas, tout sera prêt en temps et en heure, me dit Béa en prenant mes mensurations, tour de poitrine, dépaule, longueur du buste, tour des hanches, ventre, longueur des jambes (Non, amis lecteurs, je ne vous donnerais pas mes mensurations, non mais oh ! Imaginez, cest mieux
).
- Qui vous a commandé ce vêtement au juste ?
- Je ne peux pas vous le dire, ça. Il parait que cest une surprise. Voilà, je crois que jai tout. Le vêtement vous sera livré comme convenu chez vous ce soir. Ainsi que les quelques autres paquets qui mont été remis.
- Bon
Et cest quoi comme vêtement au juste ? Des paquets ?
- Cest toujours, une surprise. Jai votre adresse, le coursier passera vers 19 heures.
- Ah carrément
- Oui, et au fait, jallais oublier, jai une enveloppe pour vous.
Le jeu continuait donc. Jallais me déguiser ce soir. Au moins, jallais devoir mhabiller dune façon bien précise. Pourvu que je nai pas lair trop ridicule. Peut-être quà la fin, tout allait se terminer par un gag monumental, mes amis débarquant, morts de rire, appareils photo et caméras à la main.
Mais non, je voulais croire dans le côté mystérieux de « Jeu ». Il y avait autre chose. Le maitre du jeu anonyme avait forcement prévu autre chose quune grosse blague potache. Tout était programmé, millimétré, pensé. Il y avait forcement autre chose. Mais quoi ? Qui ? Le truc nouveau, cest que « Jeu » avait mon adresse, puisquun coursier devait passer chez moi. Quelquun que je connais au moins un peu donc. Il y avait un côté somme toute rassurant là-dedans. Mais qui ?
Devant la boutique, jai ouvert lenveloppe. Surement lindice suivant.
Lenveloppe contenait le petit carton habituel.
Le texte disait :
Le jeu, indice n°4 :
Suivez le regard du greffier
C215
Le regard du greffier ? Un tribunal ? Le tribunal de Paris se trouve dans le nouveau quartier de Champerret
Le Palais de Justice est toujours sur lile de la Cité
Des tribunaux, il doit y en avoir ailleurs à Paris. Champerret ! En plus il me fait remonter vers le 17ème. Il va me « Jeu ». Il veut ma mort lui
Je vais finir épuisée.
Même pas sûre que ça soit là-bas en plus. Non, cest trop vague comme indice. Ça part un peu dans tous les sens-là. Je perds mon temps avec les tribunaux. Ça doit être autre chose. C215 ! Ça doit préciser les choses et maider à résoudre lindice. Sous le regard du greffier
C215
Ca me parle C215.
C215, bon sang
. Bon, je triche. Internet est mon ami. Mais oui ! Bien sûr, je le savais, C215 est un artiste urbain, un graffeur. Et il a notamment fait la fresque géante qui couvre un mur complet dimmeuble, une tête de chat bleue. Un greffier est un chat en argot. Cest ça ! Sous le regard du greffier ? On verra sur place ! Elle est où déjà, cette fresque, je suis passée devant il y a peu. Internet, toujours, je ne triche pas vraiment, je connaissais C215 et la fresque géante. Ce nest pas de la triche, juste un coup de pouce, ma mémoire à rafraichir
On est bien daccord, amis lecteurs , je ne triche pas vraiment ?
Voilà dans le 13ème arrondissement. Larrondissement où on trouve les plus beaux graffs à Paris. Les fameux pochoirs de MissTic, dont jaime tant les messages, aussi. Jaime beaucoup lart urbain. Jai fait de belles photos avec ces fresques. A langle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Nationale. Par le métro, ça va être vite fait. On continue notre tour de Paris dans le sens inverse des aiguilles dune montre en tout cas.
Le 13ème, cool, il sera presque 14 heures quand jy serai. Je pourrai manger un truc dans un restos du quartier chinois, qui nest pas trop loin. Jai besoin, dune pause en plus. Faim et mal aux pieds.
Jai pris le métro aérien jusquà la station Nationale. On avait vue sur la fresque du greffier bleu depuis le métro.
Devant limmeuble, jai essayé de voir ce que regardait le chat (Suivez le regard du greffier). Rien de précis. Du moins beaucoup de choses, vu sa taille. Il couvrait bien un pignon entier de limmeuble de six étages. Sacré boulot de C215. Jai pris mon téléphone pour le photographier à nouveau.
Ziiippp ziiippp, un SMS :
« Bien joué Laetitia. Vous avez un peu triché, mais je me doutais que vous trouveriez le greffier en question. Suivez son regard, loiseau violet vous guidera. Demandez Yoko. ».
Il est là !!! Il était devant la boutique de Béa, quand jai regardé sur internet. Il ma vue, il me voit. Jai à nouveau regardé autour de moi. Le quartier était animé, les terrasses des cafés pleines, vu lheure et le beau ciel bleu printanier. Impossible de repérer « Jeu ».
Jai quand même lancé un regard circulaire, au cas où je reconnaitrais une silhouette connue, ou déjà entre-aperçue ce matin. Non, rien
Bon, le greffier ? Loiseau violet ? Yoko ? Nouvelle énigme.
Mais oui ! Trop facile ! Le chat regarde vers le boulevard Vincent Auriol. Un autre graff sur un autre immeuble, un peu plus loin. Un oiseau violet, un ibis peut être. Jy vais
En dessous de cette nouvelle fresque, se trouvait un restaurant japonais. Yoko, ça doit être là ! Forcement ! Jentre et puis de toute façon, jai trop faim. Tant pis, pas le temps daller à Chinatown, même si ce nest pas loin.
- Bonjour, je peux déjeuner, dis-je à la jeune fille qui ma accueillie
- Oui, installez-vous.
Il ny avait pas grand monde. 14 heures 30 presque, les gens étaient retournés au bureau déjà.
Ah, vu la carte, ce nest pas un de ces restos à sushis qui fleurissent partout à Paris. De la vraie cuisine japonaise !
- Je vais prendre un Donburi
- Lequel ? me fit la serveuse en mindiquant sur la carte les différents choix
- Euh
Mettez-moi le Tendon.
Un Donburi est tout simplement un bol de riz sur lequel on met toutes sortes de garnitures. Le Tendon est un Donburi avec des tempuras de crevettes et des légumes.
- Et une soupe Miso avec. Et une bière Sapporo aussi
Euh, vous êtes Yoko ?
- Non, je ne suis pas Yoko
- Il y a une Yoko ici ?
- Non, pas de Yoko ici. Yoko, cest à côté.
- A côté ?
- Oui, dans limmeuble à côté.
Bon, jirais voir ça après. Je navais pas perdu la piste. Ma jolie serveuse maitrisant mal le français, je nai pas insisté. Javais faim et soif. Je courais depuis ce matin. Ça creuse ! Jai liquidé ma Sapporo en deux temps, trois mouvements et ma soif apaisée jen ai commandé une autre illico, pour accompagner mon repas. Vu le peu daffluence, jai été servie rapidement. Le repas fut délicieux. Faudra que je revienne.
Bon, repartons en chasse. Yoko, jarrive. Limmeuble dà côté ma-t-elle dit ?
Sur linterphone, il y avait une étiquette Yoko Relaxation. Ca promet ! Les instituts de massages chinois, à Paris, on connait ! Je vais pouvoir demander une finition à la main !! Ils ont pignon sur rue. Là en plus, il ny avait aucun pignon sur la rue ! Juste une étiquette sur un interphone. Plus que louche, le truc. Dans un appart, même pas dans une boutique
Bon, après Yoko, ça ne fait pas trop chinois. Plutôt japonais. En plus, ça existe bien le massage japonais. On appelle ça lacupuncture sans aiguilles. Cest une technique ancestrale et traditionnelle de soins et de bien-être. Donc, à priori sérieux
On va y aller, on verra bien ! Je sonne à linterphone :
- Oui ?
- Bonjour
Yoko ?
- Oui !
- Cest, euh
Laetitia
- Ah Laetitia oui ! Montez, cest deuxième étage.
Bon, déjà, je suis attendue, cest rassurant.
Yoko mattendait sur le palier du deuxième.
- Vous entrez Laetitia, massage, détente. Ok, je attendre vous. Entrez, entrez, cest là. Vous enlevez vêtements Laetitia, oui tout ! Massage relaxation traditionnels Japon. Bon pour vous.
Je me suis déshabillée :
- Tout enlever Laetitia, oui culotte aussi !
Bon, quand il faut, il faut hein !
- Vous allongez là, voilà, moi faire massage Amna. Massage traditionnel japonais, très relax, plus fatigue, plus stress et moi finir par Kobido
- Kobido ?
- Oui ? Kobido, massage ancestral visage Laetitia, tonifie muscles et peaux, bon circulation, bon pour énergie. Bon pour tout.
Yoko a placé des galets chauds sur le creux de mes reins et entre mes omoplates. Ce nest pas désagréable, certes, mais je crois que cest un peu du pipeau, du folklore. Non, surtout, elle ma massé de la pointe des orteils, en insistant bien sur la voute plantaire, puis en remontant sur mes mollets et jusquau sommet de mon crâne. Jai entendu à plusieurs reprises craquer mes articulations. Tantôt ses gestes étaient aériens, tantôt elle appuyait en profondeur, et sen était presque douloureux.
Ça a duré au moins une demi-heure. Mon dieu, mais quel pied. Ça cest de la relaxation. Jai oubli le nom, mais ce massage ancestral japonais, trop de la balle ! A mi-parcours, elle ma demandé de me retourner. Cétait parfait sur le dos, mais sur le ventre et la poitrine, très bien aussi ! Yoko est une vraie pro, je reviendrai, ça cest sûr !
- Moi maintenant faire Kobido, sur visage de vous Laetitia. Bon pour stress, bon pour fatigue, belle peau après
Jeunesse conservée
Alors là ! Non mais alors là ! Avec ses pouces elle a appuyé sur les pommettes, sur le côté de mon front, sur larrête de mon nez, le long de ma mâchoire inférieure. Elle a pressé le lobe de mes oreilles. Ça a duré un quart dheure de plus au moins. Mais bon, javais perdu la notion du temps depuis un moment déjà.
Je me sentais régénérée, revigorée, neuve, prête à affronter nimporte quoi, prête à tout affronter.
Je me suis rhabillée, javais limpression de marcher sur un sol mou, dans une eau pure et translucide. Jétais si bien, si reposée.
- Ah Laetitia, moi avoir enveloppe pour vous !
A peine sortie de limmeuble de Yoko, Ziiippp ziiippp, un SMS :
« Je savais que vous auriez faim. Jai fait en sorte que vous puissiez avoir une halte pour vous restaurer avant de passer voir Yoko. Je connais votre passion pour le Japon et pour la vraie gastronomie japonaise. Pas dinquiétude, Laetitia, vous êtes parfaitement dans les temps. Bonne chance pour la suite. On va changer de registre».
Il me connait ! Cest sûr ! Cest qui ? A qui jai parlé du Japon. Oui jaime le Japon et sa culture, mélange dhyper modernité et de traditions ancestrales. Ce mix me fascine. Jai envie de my rendre un jour. Et ce passage chez Yoko na fait que me conforter à y aller. A qui jen ai parlé. Plein de monde en fait
Bon, le nouvel indice, toujours le même carton dans la même enveloppe :
Le jeu, indice n°5 :
Vous êtes assise jespère !
Jeanne est morte damour. Mais où est-elle ?
Mourir damour ? Roméo et Juliette ? Il ny a pas de Jeanne dans Roméo et Juliette. Il y a Tybalt, Mercutio, Benvolio, mais aucune Jeanne. Cest ment autre chose.
Jeanne dArc ? La statue de Jeanne dArc vers les Tuileries ? Elle est morte damour en quelque sorte ! Un peu tiré par les cheveux, trop simple aussi, ce nest pas ça non plus.
Jeanne ? Encore une fois, ça me disait vaguement quelque chose cette histoire. Mais je narrivais pas à mettre le doigt dessus.
Jeanne, Jeanne
Mourir damour
Mais oui, voilà ! Cest Jeanne Hebuterne ! La compagne et la muse de Modigliani ! Elle sest suicidée deux jours après la mort de son amoureux, alors quelle était enceinte. Destin tragique, mourir damour. Je connais lhistoire et je sais où est Jeanne. Au cimetière du Père Lachaise. Elle est enterrée avec Amadeo Modigliani. Il y a deux ans, jai visité le cimetière avec un plan téléchargé sur mon smartphone. Compliqué de trouver son chemin dans les allées pour trouver les tombes des personnages célèbres qui y ont leurs dernières demeures : Honoré de Balzac, Gérard de Nerval, Fréderic Chopin, Maria Callas, Jim Morrison, Edith Piaf, Alain Baschung etc.
Pour 10 euros, jai suivi une visite guidée. Javais pu ainsi voir sans difficultés et recherches, toutes les tombes avec en plus plein danecdotes passionnantes de la part du guide. Je ne regrettais en rien mes 10 euros.
Cest à cette occasion que jai découvert la tragique histoire de Jeanne Hebuterne.
Je fonce au Père Lachaise
« Vous êtes assise ? » Cest la première phrase de lindice. Assise ? Père Lachaise ! La chaise ? Non ? Mais si, réfléchissez
Ca y est ? Cest bon, ça a fait le tour ?
En effet, cétait bien ça. Cette fois, il y avait un petit paquet qui mattendait devant la tombe dAmadeo et de Jeanne. « Pour Laetitia » était marqué sur le papier blanc qui lentourait.
Il devait être là ! « Jeu » a dû poser le paquet, juste avant que je narrive ! Obligé
jai lancé un regard circulaire autour de moi. Personne en vue. A moins quil ne soit planqué derrière une tombe ou un mausolée. Mais là impossible de le repérer.
Je vais voir ça de près en sortant ! Dabord le paquet.
Surprise ! Il y avait un flacon de N°5 de Chanel dedans et lhabituelle enveloppe et dans lenveloppe, le carton habituel :
La dernière fois que je vous ai vu, vous étiez parfumée avec Poison de Dior, jai le nez fin.
Marylin Monroe ne portait sur elle que quelques gouttes de n° 5 pour dormir. Pour vous, ce sera juste un écrin pour encore plus rayonner, si cest possible bien sûr.
Le jeu, indice n°6 :
Panoramas ? Non
Jouffroy ? Non plus
Le suivant, par contre.
Ah ah ah!! Petit flatteur
Est-ce quil est possible que je rayonne encore plus??? La dernière fois quil ma vue ? Poison, eh bien oui, jen mets. Plus de doutes, on se connait, lui et moi.
Panoramas
Jouffroy ?
Il y a une rue Jouffroy dans le 17ième arrondissement, pas loin du quartier des Batignolles. Je connais bien. Quel rapport avec un panorama, par contre ? Attends, attends
Cest panoramas au pluriel.
Je sais ! Cest évident !! Tu croyais me rouler dans la farine mon petit « Jeu ». A priori tu me connais, mais tu me connais mal
Panoramas et Jouffroy, ce sont deux passages couverts sur les grands boulevards. Au niveau du musée Grévin !! Bon, selon lindice, ce nest ni le passage des Panoramas, ni le passage Jouffroy qui est en face. Cest lautre. Il me semble quil y a un troisième passage après le passage Jouffroy, dans une rue perpendiculaire. Je file là-bas
Une fois sur place, jai arpenté les deux passages, notamment le Jouffroy. En passant devant le musée Grévin, je me suis dit :
Un jour tu seras célèbre et tu auras ta statue de cire ici Laetitia ! Et tu seras enterrée au Père Lachaise, avec sur ta tombe lépitaphe :
« Ci git Laetitia Marsac qui a vécu comme une femme libre
Héroïne de tant dhistoires extraordinaires».
Ah ah ah !! Mon côté mégalo qui ressort, mais avouez que ça aurait de la gueule !
Au bout du passage Jouffroy, il y en avait comme je le subodorais un autre passage : le passage Verdeau !
Jy suis passé parfois. Bon, un peu légère ton énigme ce coup-ci « Jeu ». Moi jaurais en plus tenté une sorte de charade avec vers, verre, vert ou vair et eau ou do, ou dos ou même Ô. Il y avait un truc à faire !
Petit joueur « Jeu ».
Bon, javais le passage Verdeau ! Mais après ? Jen fais quoi ? Par expérience, je savais que « Jeu » ne laissait rien au hasard. Jai traversé le passage Verdeau, jetant un regard aux devantures de ses boutiques, à la recherche de lindice suivant.
Ziiippp ziiippp, un SMS :
« La vérité est dans les livres »
Il est là encore ! Personne aux alentours, il se cache où ? Je ne sais pas, mais il est là !
Dans les livres ? Une librairie, il y a deux librairies dans le passage Verdeau. Je me suis dirigée vers la première :
Ziiippp ziiippp :
« Non, pas celle-là, lautre, celle ou on fouille »
Daccord, il joue avec mes nerfs. Il me voit, je ne le vois pas. Je ne vais même pas te faire le plaisir de te chercher. Je tignore « Jeu », reste caché !
Lautre ? Ah oui, là-bas ! La librairie Farfouille, celle où on fouille, bien sûr !!
Ziiippp ziiipp :
« Trouvez le bon ouvrage, un indice la Sérénissime ».
La librairie Farfouille est spécialisée dans les livres anciens, lhistoire, les beaux-arts. La Sérénissime, cest Venise. Je dois trouver un livre sur Venise. Jai parcouru les rayons et étagères. Rien
Mais si
là sur le présentoir ! Un livre sur les peintures de Canaletto ! On ne peut pas plus vénitien que Canaletto. Jai feuilleté louvrage et suis tombée sur une des enveloppes et des cartons habituels que me laissait « Jeu » au milieu du livre :
« Bravo Laetitia dêtre arrivée presque au bout et dans les délais ! Les surprises ne sont pas terminée, ni le jeu. Retournez chez vous, vous avez bien mérité un moment de repos avant la suite. Vous avez surement appris quune livraison aura lieu ce soir. Un autre message vous donnera les instructions suivantes ».
J
e me délassais de ma folle journée sur mon canapé, les deux pieds posés sur la table basse. Je métais fait infuser un thé. A 19 heures précises, on sonna. Un livreur ma déposé une robe dans une housse à vêtements et deux paquets, plus une enveloppe. Lenveloppe habituelle.
Jai déballé la robe. Elle était magnifique. Noire, toute en mousseline de soie, avec de la dentelle brodée... Deux très courtes manches en dentelle devaient à peine me couvrir les épaules. Bien décolleté devant, puis une sorte de bustier serré à la taille, enfin, largement évasée à partir des hanches. Elle devait marriver sous les genoux, voir à mi- mollets. Superbe. Dans le dos, plus de tissu, juste de la dentelle noire. Quasiment un dos nu, mais en dentelle. Un charme fou, un rien coquin en plus ! Magnifique !
Les paquets ? Le premier, des chaussures. Des escarpins à talons hauts, noirs avec une lanière au niveau de la cheville et une boucle à fermer. La marque avec la semelle rouge. La vraie, pas une vague contrefaçon.
Le second, un écrin à bijoux on dirait ! Oui, cest ça. Une belle parure, collier, boucles doreille et bracelet.
Il ne se moque pas du monde « Jeu » ! Il met le paquet
Et le prix !
Lenveloppe ? Cette fois, cétait une lettre au format classique, plus une carte de visite. Un épais papier de qualité, une écriture manuscrite et régulière, à lencre de stylo plume :
« Vous avez compris Laetitia, quil sagit dun rendez-vous galant. Si vous en êtes arrivé si loin, si vous avez repoussé tous vos doutes, cest que cette proposition vous agréée.
Trouvez-vous, ce soir à 20 heures, où le jeu a commencé, devant le Lapin Agile. Les dernières consignes vous seront données.
Vous avez la robe, les chaussures, les bijoux, le parfum, je vous laisse décider pour le reste de votre tenue, ainsi que pour votre coiffure.
La séance de détente de Yoko a dû vous mettre dans les meilleures dispositions.
A tout moment, vous pourrez arrêter le jeu. Vous ne serez en rien obligée de continuer contre votre volonté. Mais, croyez-moi, il ny a rien à craindre. Bien au contraire.
Ca serait vraiment dommage de renoncer maintenant. Quest-ce que vous en pensez ? Et vous ne saurez jamais le fin mot de cette histoire ? Votre curiosité sen remettra-t-elle ?»
Un rendez-vous galant ? Sil me connait, il sait que jaime les filles. Je ne men cache pas. Les hommes pour moi, ça reste un plaisir rare, très rare même. Le dernier, ça remonte à
loin. Bon, je réserve ma décision pour la suite à donner à cette histoire. Je ne dis pas non, je ne dis pas oui ! On va bien voir qui cest. Ce jeu maura tenue en haleine toute la journée. Jy ai pris même pas mal de plaisir. Il sest donné du mal ! Selon la personne que je vais avoir en face de moi ce soir, je suis peut être prête à céder. On verra.
Parce que cest sûr que je vais voir le maitre du jeu ce soir, sinon quel intérêt ?
Jai pris une douche, je me suis maquillée légèrement. Avec de telles parures, nul besoin den rajouter, me suis-je dit. Il me laisse le choix pour le reste de la tenue ? Il reste quoi ? Les dessous bien sûr ! Jai choisi des dessous en dentelle noire, digne dune des célèbres publicités Aubade (pour les petits curieux, essayez de voir la leçon 98, pour avoir un ordre didée), parfaitement assortie à la robe et pas de soutien-gorge. Vu le décolleté devant, les épaules presque dénudées ainsi que le dos nu en dentelle, impossible den porter un. Le bas évasé me permet des porte-jarretelles par contre. Soyons classe jusquau bout
Jai longtemps hésité pour la coiffure. Jai enfin décidé de les laisser, tout bêtement, mais naturellement et librement tomber sur mes épaules.
Quelques gouttes de Chanel N°5 comme Marilyn. Cest puissant, nul besoin den mettre beaucoup. Ce parfum, pour moi, cest lessence de la féminité. Un synonyme de féminité même. Hop, une goutte de plus dans le cou.
Les chaussures devaient être une pointure au-dessus. Pas grave « Jeu », ça va le faire quand même. Tu navais pas ma pointure exacte ! Vaut mieux une pointure en plus, quune en moins. Là manifestement, cétait du 39, 38.5 peut-être.
Pas mal du tout Laeti !! Trop belle même
Séductrice en diable. Jte kiffe !
A 20 heures pétantes, jétais devant le Lapin Agile. Une limousine noire aux vitres teintées sest arrêtée devant moi. Un chauffeur, en costume sombre, est descendu et ma ouvert la portière arrière :
- Mademoiselle Marsac ? Je vous en prie, montez
- Merci, mais nous allons où ?
- Je dois vous amener à votre lieu de rendez-vous, mais je ne suis pas autorisé à vous en dire plus.
Avec un petit sourire en coin, il ajouté :
- Entre nous, vu lendroit, je pense quil ny a rien à craindre.
Il reprit aussitôt son air de chauffeur dévoué, droit comme un I, le visage impassible.
Malgré mon appréhension (légitime, avouez le !), je me suis glissé par la portière arrière quil me tenait toujours ouverte.
- Je suis déçue que vous ne portiez pas de casquette, lui dis-je un grand sourire aux lèvres, au fait, vous êtes ?
- Je suis Emilien, Mademoiselle, à votre service. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pendant le trajet, il y a une vitre de séparation entre lavant et larrière, mais également un interphone, nhésitez pas à me solliciter. Il y a également du champagne dans le mini bar.
Il dit, avec le petit sourire en coin quil arborait quand il quittait son rôle :
- La casquette, ça ne se fait plus dans le métier.
Aussitôt après, il reprit son air professionnel en détournant les yeux au moment où je soulevais légèrement ma robe pour monter et minstaller à larrière de la limousine. Je navais découvert quun mollet, voir un genou pourtant ! Mais jai trouvé ça amusant, voir plaisant.
La vache ! Cest drôlement grand là-dedans ! Et ces sièges en cuir, on senfonce dedans comme dans un canapé ! Cest autre chose que ma petite citadine ! Cest certain
Et
le minibar, voyons voir ! Une demi-bouteille de Veuve Clicquot et des flûtes.
- Oui, bon, on verra plus tard pour le champagne, je garde lesprit clair et agile pour le moment.
Nous avons quittés les petites rues montmartroises où Emilien avait parfois du mal à faire manuvrer sa limousine.
Nous avons pris le périphérique ouest, puis lautoroute A13, vers la Normandie :
- Jespère que lon ne va pas à perpète, non plus
Nous avons roulé une vingtaine de kilomètres avant de prendre une bretelle de sortie. Je navais pas eu le temps de voir la direction, en plus il faisait nuit maintenant. Je ne savais pas trop où nous étions. Je naimais pas trop ça. Une certaine anxiété commençait à me prendre. Quelque part dans les Yvelines, surement.
Nous avons traversé une forêt assez dense :
- Je suis folle, dans quoi je me suis fourrée. Et si « Jeu », cétait Emilien, et sil allait sarrêter au milieu de cette forêt pour me violer ! Non, tes folle, pourquoi tout ce déploiement, si cest pour me violer ! Justement, pas denlèvement tonitruant, pas dagression, pas de ramdam, personne nest au courant, la police non plus
Il est tranquille. Il peut faire de moi ce quil veut. Cest peut être même un assassin ! Oh mon dieu ! un sérial er même. Il va méviscérer, me démembrer peut-être, me découper en morceaux surement ! Jeter mes restes je ne sais où ! On ne me retrouvera jamais !
Envolé le Père Lachaise, lépitaphe, le musée Grévin
Au moment où ces pensées lugubres menvahissaient, Emilien mit son clignotant, ralentit et nous nous sommes engagés dans une allée sombre :
- Aie aie aie, là ça craint ! Jaurais pu prendre au moins une arme. Non, cest très con ce que je dis, je nai aucune arme chez moi
La bouteille de champ, il va se la prendre sur la tronche dès quil va ouvrir la portière !
Au fond de lallée, au milieu des arbres, de la lumière apparut.
Une auberge ! Le genre cossu en plus
Le genre haut de gamme. Un petit château même, plus quune auberge.
La limousine sest immobilisée sur lallée en gravier devant les marches qui montaient vers lentrée.
Emilien, sest précipité pour mouvrir la portière :
- Le trajet a-t-il été agréable Mademoiselle Marsac ?
- Mouiiii
fis-je dun air dégagé.
Jai ajouté, pour essayer den savoir plus :
- Cest vous qui allez me ramener tout à lheure Emilien ?
- On doit me confirmer rapidement, si je dois vous attendre ou non, dit-il avec son petit sourire en coin.
Mon petit « Jeu », tu nas encore la certitude de pouvoir me baiser, ne temballe pas non plus !!
- Merci Emilien, à tout à lheure
peut-être.
Un type sest précipité pour mouvrir la porte dentrée, pendant que je montais les marches :
- Bonsoir, je crois que je suis attendue
- Mademoiselle Marsac, je suppose ? Oui en effet, je vous prie de me suivre !
Je naime pas son ton obséquieux à celui-là ! Décontracte toi mon gars, on est entre nous
Nous sommes entrés dans une grande salle, pas grande en fait, mais plutôt immense, vu lespace entre les différentes tables. Il y avait juste un ou deux couples de vieux tromblons, le reste des tables étaient inoccupées :
Il y a foule, dis donc ! Jespère que « Jeu », ce nest pas un de ces couples de vieux schnocks ! Ça promet sinon. Un plan à trois avec eux, non merci !
- Vous allez être installée dans un des petits salons privés, on vous y attend.
Jai passé la journée à courir dans tous les sens, enfin, dans quelques secondes jallais enfin avoir le fin mot de cette histoire !
Ben dis donc, pour un petit salon cest vachement grand quand même !
Au fond du petit grand salon, il y avait une table. La lumière tamisée me permettait de ne distinguer quune silhouette, un ombre, de trois quart arrière en plus et masqué en partie par un poteau.
En mapprochant, non ? Pas possible ! « Jeu » !
Une femme attendait à la table.
Mais
Cest
Pauline ?
« Jeu », cest Pauline !
Jeu du mal à la reconnaitre dans un premier temps. Sa robe de soirée, largement décolletée, ses cheveux blonds coiffés dans un chignon parfait, son maquillage discret mais séduisant. Je navais pas lhabitude de la voir ainsi vêtue.
Pour tout vous dire, Pauline est ma dentiste. Je suis allée la voir la première fois pendant le confinement, pour une rage de dent qui me faisait souffrir le martyr. Cétait le cabinet dentaire le plus proche de mon domicile, jai noté ses coordonnées un peu au hasard. Je lai appelée, elle me dit que pendant le confinement, elle ne recevait pas, mais puisquil sagissait dune urgence, je pouvais passer vite fait à son cabinet, elle me soulagerait.
- Je vais devoir extraire.
- Extraire ? Mais
- Ne vous inquiétez pas, je vais faire une anesthésie, vous nallez rien sentir.
En fait, non, je nai rien senti. Sauf ces doigts dans ma bouche (avec un gout de latex par contre).
Pauline, je ne savais pas grand-chose delle, finalement. Déjà, javais très mal, et je pensais surtout à ça avant de mintéresser à sa personne. De plus, précaution dhygiène et protection spéciale COVID obligeant, javais devant moi une femme dun âge plus quindéterminé, une charlotte bleue, un masque et des lunettes en plastique qui lui couvraient la tête. Elle était peut-être très jolie, mais ça plus la surblouse bleue quelle portait sur sa blouse blanche et les gants en latex nen laissaient rien paraitre.
Je suis retournée la voir, quand la situation sanitaire sest améliorée. Elle devait en effet me poser une dent sur pivot, à la place de la molaire quelle mavait enlevé. Javais aussi quelques petites carries à rattr. Là, elle faisait un peu moins schtroumphfette masquée et avait un peu plus figure humaine.
Malgré le port du masque, je devinais une jolie jeune femme blonde, aux traits surement fins, et surtout au regard bleu émeraude. Elle était la preuve que le port du masque pouvait quand même être sexy. Quant au reste, sa blouse blanche ouverte sur un pull fin et une petite jupe noire, laissait entre apercevoir la grâce de ses formes.
La première fois, elle mavait soulagée dune douleur terrible. Je nai pas trop réagi, mais je lui en étais gré.
Lors des rendez-vous suivant, pour les prises de mesure pour la prothèse et pour la pose, elle avait été très douce. Moi qui avais un peu peur des dentistes, avec elle, jy allais le cur léger. Pendant les soins, nous discutions de choses et dautres. Enfin, elle surtout, je prononçais quelques syllabes quand elle môtait de la bouche ses ustensiles ou les morceaux de cotons qui calaient mes gencives. On avait bien parlé du Japon, maintenant ça me revenait. Un soir, après les soins, jétais son dernier rendez-vous et javais passé une vingtaine de minute à échanger avec elle sur les voyages notamment. Elle aimait les civilisations précolombiennes, de lAmérique du sud et centrale, je men souviens bien.
Je navais pas revu Pauline depuis un mois et demi. Ma surprise fut donc grande de la découvrir ce soir, surtout dans une telle situation et aussi bien apprêtée.
Ainsi « Jeu » nétait pas un homme. « Jeu », cétait Pauline. Alors là, grosse surprise. Jétais persuadée davoir affaire à un maitre du jeu et non à une maitresse.
- Assieds-toi Laetitia, je ten prie. Je crois que nous sommes assez complices maintenant pour nous appeler par nos prénoms et nous tutoyer.
- Merci, mais quelle surprise
- Bonne jespère !
- Jirais jusquà excellente surprise même !
Pauline sempourpra légèrement. Quest-ce quelle était belle ! Déjà avec son masque et sa blouse blanche, je la trouvais plutôt jolie, mais là, dans cette jolie robe, sans masque, légèrement maquillée, elle était belle et classe. Je craquais complétement. Subjuguée, jétais même.
Elle aussi avait craqué sur moi. Cest ce quelle ma raconté lors du repas fin qui nous fut servi. Lors des visites consécutives que javais faites à son cabinet dentaire, pour les soins quelle mavait prodigué, la situation ne cétait pas améliorée. Elle avait même ajouté quelques consultations sur la fin, par exemple pour le détartrage, alors que pour un patient classique, elle aurait tout fait le même jour. La coquine !
Elle avait imaginé ce jeu original, pour me faire tomber dans ces filets, me séduire plutôt, au lieu dune attaque franche et directe.
Nous avions discuté pas mal, lors des dernières séances et elle en savait un peu sur moi, sur mes goûts et mes hobbies.
Mon adresse ? Mais sur ma carte vitale bien sûr ! Grâce à son logiciel, elle pouvait lire les infos sur la puce.
- Ici, ce nest pas un simple restaurant gastronomique. Cest une auberge, et jai aussi réservé une chambre sur place pour cette nuit.
Oups
- Enfin, si tu le souhaite bien évidemment, ajoute-t-elle dun ton beaucoup moins sûr.
- Eh bien Pauline, comment te dire
- Oui ? bredouilla-t-elle cette fois dun ton tout sauf assuré.
A mon tour de jouer un peu :
- Je ne voudrais pas
être
enfin passez pour
Elle prit un air déçu, gêné même. Le rouge lui montait aux joues :
- Tout ce chemin parcouru depuis ce matin, toute cette énergie dépensée, ça serait dommage den rester là non ?!
Et voilà ma Pauline soulagée dun seul coup. Jai presque entendu le soupir quelle a poussé.
- Mais, tu sais, même sans tout ce
jeu
je taurais suivie. Et là où tu voulais ! Bon, ce suspense, ce cadre, ça en rajoute, le scénario était plus que sympathique, même si jai un peu flippé sur la fin, dans la voiture ! Ah au fait, renvois tout de suite Emilien, quil ne poireaute pas trop longtemps quand même, il a été parfait !
Une fois arrivées dans la chambre, alors que Pauline avait repris toute sa contenance, elle me dit :
- Douceur et sensualité ou amour sauvage et animal ?
- Hmmm, les deux, mais commençons par la sauvagerie, nous verrons ensuite pour le reste.
Je lai agrippé par le bras, lai maintenue fermement, lai retournée en la plaçant devant un grand miroir. De lautre main, jai ouvert lagrafe de sa robe dans son dos, qui libérée, est tombée à ses chevilles.
Dabord surprise, elle poussa un petit cri, puis elle du saisir que javais enclenché la phase « sauvage et animale » des choses.
Elle était superbe. Seins nus sous sa robe qui de toute façon naurait pas supporté le port dun soutien-gorge, Il le lui restait quune culotte noire en dentelle et des bas auto-fixant. Sa robe la collant, des porte-jarretelles se seraient également vu comme un nez au milieu dune figure et auraient fait fort disgracieux.
Jai caressé sa poitrine, sans trop de ménagement. Je voyais son reflet dans le miroir, notamment son regard et sa bouche légèrement entrouverte. Je lai à nouveau tournée vers moi, toujours aussi sèchement. Jai collé ma bouche à la sienne et lai embrassée.
Puis, je me suis reculée et jai fait tomber ma robe à mes pieds face à elle, en ôtant également lagrafe dans mon dos, puis en écartant les courtes manches.
Cest moi la maitresse du jeu, maintenant
Je lai agrippée à nouveau par le bras et lai attirée vers la douche. Enfin, vers limmense douche.
Je nai pas pris le temps de vous décrire la chambre, vu limpatience qui nous animait en entrant. Veuillez men excuser amis lecteurs. Pour résumer vite fait, luxe, lit immense, gigantesque même. Salle de bain ouverte sur la chambre au fond, avec douche à lavenant, le genre qui permet des douches collectives pour un groupe et une baignoire balnéo proche du jacuzzi.
Je lai collée le dos contre le carrelage du mur, jai écarté ses cuisses à laide de mon genou, pour glisser mon corps entre et me coller à elle, et lai à nouveau embrassée, en la tenant par les cheveux. Nous avions toujours nos sous-vêtements, à ce moment du récit.
Je nai relâché sa bouche que pour lui glisser à loreille « Tu voulais du sauvage ? Est-ce que ça te va comme ça ? Je continue ?»
- Ouiii
souffla-t-elle.
Jai ouvert leau, en manipulant les manettes de réglage du jet. Averse de pluie ? Oh non ! Power spray et vaporisation à débit maximal plutôt ! En plus ça rime avec animal
Donc
Je me suis écartée delle, je lai agrippé et je lai collée contre la paroi vitrée de la douche. Sa joue, ses seins, son ventre et ses deux paumes appuyés contre la paroi.
Je me suis agenouillée derrière elle, jai baissé sa culotte dun geste sec,
Jai écarté ses deux cuisses de ma main. Leau qui simbibant faisait descendre ses bas au niveau de ses genoux. Jai glissé deux doigts sans ménagement dans son vagin que jai ensuite remués toujours sans ménagements
La joue toujours collée à la vitre, elle me regardait. Jai rivé mon regard dans le sien, elle haletait, ma bouche sest posée sur sa peau. Leau de la douche ruisselait sur son dos et me coulait ensuite sur le visage en cascade. Je me suis reculée, les cheveux collés à mon visage par leau. Jai à nouveau aimanté mon regard au sien, me suis relevée et jai mis une claque sur son joli postérieur.
Elle a semblé apprécier, vu le petit cri quelle a poussé, plus de surprise que de douleur, je navais pas claqué très fort.
Sur la fin, jai réglé le jet de la douche sur vaporisation de massage, qui reste revigorant, mais crée une expérience un peu moins sauvage.
Elle a joui très rapidement, les deux mains toujours plaquées sur la vitre qui commençait à sembuer sous leffet de la vapeur de leau chaude bien sûr, mais aussi de son souffle.
Je suis enfin passée à «Averse de pluie» au niveau réglage du jet, pour un dernier baiser, un peu plus tendre, afin de lui montrer que la phase 1 «sauvage et animale» se terminait et que nous pouvions passer à la phase 2 «douceur et sensualité».
Je me suis relevée et écartée delle, je lai entrainée en dehors de la douche en la tenant pas la main. Et je lai embrassée à nouveau. Une marre deau sest formée à nos pieds sur le carrelage.
Ses doigts ont cherché mon intimité :
- Chuuuttt
jaurais ma part pour la partie sensualité qui va suivre, lui dis-je.
Nous avons enlevé les derniers sous-vêtements que nous avions encore sur nous.
Pauline a fait couler leau dans la baignoire, jai allumé quelques bougies qui se trouvaient autour.
Nous nous sommes séchées un peu les cheveux, avons revêtus les peignoirs à disposition.
Pauline a ouvert la bouteille de Cristal de chez Roederer qui se trouvait dans le mini bar.
Elle a déposé la bouteille, les deux flutes et une assiette avec quelques macarons au bord de la baignoire débordant de mousse.
Jétais pour ma part déjà dedans. Elle my rejoint. La suite ? Gardons un peu de mystère, mais amis lecteurs, je peux vous assurer quelle fut longue et délassante, autant que douce et sensuelle.
Voilà comment Pauline ma dentiste est devenue Pauline mon amante.
Jespère que cette histoire vous a plu.
Si vous êtes parisien, ou si vous allez être de passage à Paris, je vous engage à suivre le périple de Laetitia Marsac à travers la ville.
Paris regorge de lieux insolites et pas ment connus. Vous en avez visité virtuellement quelques-uns aujourdhui, il y en a beaucoup dautres. Paris, ce nest pas que la tour Eiffel ou les Champs Elysées.
Remontez Paris dans le sens contraire des aiguilles dune montre sur les traces de Laetitia Marsac.
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