Les Aventures De Laetitia Marsac : « Etes-Vous Joueuse ? »

Je préviens d’emblée, la partie érotique de cette histoire se situe à la fin. Elle sera réservée aux plus méritants des lecteurs. Ceux qui auront joué le jeu, comme Laetitia Marsac va le jouer dans cette histoire.

Lecteurs, êtes-vous joueur ? Oui ? Jouons alors, suivez Laetitia Marsac dans son périple mouvementé.

Ce récit est dédicacé à Nico, un bon ami. Il se reconnaitra. Good vibrations Nico.



JEUDI

- Vous ne croyez pas que vous z ? … Nous nous sommes engagés sur votre dossier et aujourd’hui vous nous faites faux bon ! … Oui, bon d’accord le contrat n’est pas signé ! … Mais le contrat moral, vous en faites quoi ? … Oui, c’est ça, on va s’assoir dessus. Ben voyons ! Un peu moyen comme attitude ! Permettez-moi de vous le dire ! Non, je ne m’énerve pas, mais ça m’énerve quoi ! Vous avez trouvé moins cher ailleurs … Vous connaissez la qualité de nos prestations pourtant … Eh bien ça se paye ! Eh oui Monsieur ! Oui, c’est ça, allez donc voir votre cabinet low-cost. Au revoir !

J’ai raccroché d’un geste rageur.

- Non, mais oh ! Celui-là, qu’il ne me rappelle jamais !! Jamais !! Connard !!

Chloé, ma secrétaire a essayé de me calmer, alors qu’elle m’amenait une pile d’enveloppes arrivées au courrier :

- Tranquille Laetitia, tu veux un café ?
- Non, mais t’as vu ça, quel con !

Mon téléphone fixe se mit à sonner en même temps que mon portable professionnel, pendant qu’un SMS arrivait sur mon portable perso, d’un numéro inconnu :

« Etes-vous joueuse ? »

- Qu’est-ce que c’est que cette connerie encore … dis-je en reposant mon téléphone et en décrochant le portable professionnel. Oui, allo ? Quoi ?

Une demi-heure plus tard, entre deux appels, je me suis aperçu de l’arrivée d’un autre SMS, un moment avant :

« Apparemment, vous n’êtes pas joueuse ! »

Je réponds :

« Ca dépend, qui êtes-vous ? »

« Quelle importance ! Etes-vous joueuse ? »

Intriguée malgré tout, par la teneur des messages, je réponds pour voir (comme on dit au poker) :

« Je suis joueuse »

« Jouons alors.

Je vous recontacterai »

- Oui bon, recontacte-moi donc à un autre moment, c’est mieux comme ça !! Encore un rigolo qui veut s’amuser. Pas que ça à faire … Pas possible, aujourd’hui, ils se sont ligués ! C’est un complot des reptiliens ! Les illuminatis m’ont dans le pif ou quoi ?
- Calme Laetitia, tu veux un café ?

Ça, c’est Chloé toute crachée. Quand, je monte dans les tours, elle me propose un café. Comme si un café allait me calmer. Sa voix posée me calmait systématiquement, par contre. Je ne regretterais jamais d’avoir embauché cette perle, il y a quelques mois.

Les choses se sont tassées en cours de journée et j’étais plutôt détendue en rentrant chez moi le soir. L’effet Chloé, surement :

Ziiippp ziiippp, un SMS :

« Allez-vous acceptez le jeu ? Si oui, pouvez-vous vous rendre disponible demain toute la journée ? Le jeu que je vous propose devrait vous occuper depuis le matin, jusqu’au soir, mais croyez-moi, l’expression : le jeu en vaut la chandelle, est tout à fait adaptée».

J’avais complètement oublié, cette histoire de jeu.

« Vous m’intriguez, oui, je peux me rendre disponible »

Ça tombe bien, je ne travaillais pas le lendemain. C’était vendredi et j’avais pris ma journée pour profiter d’un petit week-end à rallonge, pour une fois.

« Je vous recontacterai »

« Ah non ! Dites m’en plus »

« Patience»

J’ai mémorisé le numéro de téléphone inconnu. Au moment de taper le nom du destinataire, j’ai hésité. J’ai saisi « Jeu ».

22h30 : j’ai reçu un nouveau SMS de « Jeu ».

« Vous avez été patiente. A demain matin, 8h30, pour le premier indice et le début du jeu. Bonne soirée »

Que de mystères ! Il jouait un peu avec mes nerfs et ma patience. J’espère qu’au bout, ce n’est pas une arnaque.



VENDREDI

Je buvais mon café en attendant le message de « Jeu ».
Il est tombé à 8h00 précises.

« Voilà la première énigme, il faut trouver un lieu. 335, pour vous aider. Cherchez l’erreur. Une fois que vous aurez l’endroit, allez-y à 9 heures»

En pièce jointe se trouvait un fichier au format texte.

Une sombre histoire sur une page, de marcheurs dans une forêt, sans grand intérêt.

- Mince, c’est quoi le sens caché de cette histoire … il doit y avoir un truc … un lieu ? La forêt ? Non, trop vague … Il est 8h15, si je dois y être à 9 heures, ça ne doit pas être à perpète en plus !

J’ai relu le texte sans voir le moindre indice. Il ne se passait rien de particulier dans l’histoire, juste des gugusses qui marchaient dans un bois et qui installaient leur campement pour la nuit :

- En plus c’est plein de fautes ! Tu parles d’un jeu à la con ! Pas des petites fautes en plus, des fautes grossières ! Cherchez l’erreur qu’il me dit l’autre là !! L’erreur, c’est le temps que j’ai perdu avec cette connerie !

Erreur… fautes ! Mais oui les fautes … C’est ça, attends … Un papier et un stylo … Ça doit être un code.

Un carreau U
Il va marché R
L’eau s’est déversé E
Des pommaux E
Ils sont déçu S
Le trépier D
Des alumettes L
Il obligeat A
Il fut conçue pour U
Concacé S, non, deux S
Elle est attaché à E

- Du niveau CE2 tout ça … il ne me semble pas voir de fautes d’orthographe supplémentaires

J’ai reporté toutes les fautes que j’ai pu recenser dans le texte. J’ai reporté à chaque faute la lettre erronée ou manquante :

- Voyons voir, ça donne quoi ? UREESDLAUSSE ! Attends, ça ne veut rien dire. Ça doit être une anagramme. 335 pour m’aider qu’il disait … Trois mots peut être, trois lettres encore trois lettres et cinq … URE ESD LAUSSE ? Un lieu ?

Le regard rivé sur la feuille de papier, la lumière fut :

- Rue des … Attends ! rue des … Saules, bien sûr ! C’est ment ça …

J’avais le lieu que me demandait « Jeu »

- La rue des Saules, c’est ici à Montmartre, je peux y être à 9 heures sans problème, dis-je à voix haute en attrapant mon manteau et mon sac à main dans l’entrée.


Je commençais sérieusement à me prendre au jeu. Un jeu de piste, je n’avais pas joué à ça depuis mon enfance. Qu’est-ce que j’aimais ça à l’époque, les chasses au trésor et autres ! J’aime toujours ça on dirait bien. Ce « Jeu » a-t-il un rapport avec mon enfance ? Quelqu’un qui ressurgirait de mon passé ? Peut-être, mais qui ? Y-a-t-il un trésor au bout ? La suite me le dira surement.

J’ai tapé le SMS suivant à « Jeu » en gravissant les escaliers qui m’emmenaient vers la rue des Saules. Habiter ce coin du 18ème arrondissement aide bien à conserver de belles cuisses.

« J’ai le lieu : rue des Saules, mais elle est longue la rue des Saules, qu’est-ce que je dois y faire ? »

« C’est en effet, l’indice, rue des Saules. Ce premier indice était simple à trouver, juste une petite mise en bouche ! Voilà le suivant : un poète et une belle inconnue ont été éloignés par le destin. Alors il chante tous les jours dans l’espoir qu’elle l’entende au coin d’une rue, près du cabaret des assassins. Essayez de vous passer d’internet, faites travailler vos méninges, c’est plus drôle ».

Je sais ça ! Pas besoin d‘internet. Le cabaret des assassins c’est l’ancien nom du Lapin Agile. A l’époque ses murs étaient décorés par des portraits d’assassins célèbres, comme Ravaillac, par exemple.

Montmartre, c’est chez moi, c’est mon quartier, j’en connais l’histoire. Le lapin Agile, le célèbre cabaret fréquenté de tous temps par le bohême montmartroise, Picasso, Max Jacob, Roland Dorgelès, Blaise Cendrars … C’est un lieu emblématique du quartier, comme le Moulin de la Galette ou bien le Bateau-Lavoir.

En face du Lapin Agile, au coin de la rue de Saules et de le rue Saint Vincent, un spectacle de rue avait lieu. Une petite foule était assemblée autour d’un joueur d’orgue de barbarie.

Il jouait et chantait la Complainte de la Butte, la chanson écrite par Jean Renoir pour son film French Cancan :

« La lune trop blême pose un diadème sur tes cheveux roux … »

- Mais oui,

« Princesse de la rue, sois la bienvenue dans mon cœur blessé … »

« En haut de la rue Saint Vincent, un poète et une inconnue s‘aimèrent l’espace d’un instant, mais il ne l’a jamais revue …»

Mais oui ! Les paroles de la Complainte de la Butte, ça raconte bien l’histoire de l’indice.


Le jouer d’orgue, vêtu en titi parisien avait un succès certain auprès des touristes, nombreux dans le secteur en cette matinée printanière. La gouaille, la casquette de travers, un vrai poulbot.
Il reprit le refrain une dernière fois :

« Les escaliers de la butte sont durs aux miséreux, les ailes des moulins protègent les amoureux Petite mendigote, je sens ta menotte qui cherche ma main … »

- Merci M’sieurs Dames, à votre bon cœur, on donne ce qu’on veut pour mes faux frais !

Il a retiré sa casquette et s’est mis à passer dans la foule :

- Merci! Danke Schoen Fraulein, Thank you Sir! Xièxiè …

Il s’est approché de moi, m’a tendu sa casquette :

- Jolie Demoiselle ?

J’ai fouillé dans mon portemonnaie pour trouver une pièce à lui donner. Non, un billet de 5 euros, pour assurer le coup, au cas où. Il devait être dans le coup le titi, à coup sûr !

J’ai vu une enveloppe format carte de visite dans la casquette. Il y a marqué dessus « Laetitia ».

- Je suis Laetitia, dis-je en tendant la main vers l’enveloppe.
- Oui, je sais, vous êtes fidèle à la description qui m’a été faite. Laetitia, une belle gosse blondinette !
- Qui vous a parlé de moi ?
- Je ne peux pas vous en dire de plus, c’est le jeu. Je ne suis qu’un messager …

Je m’éloigne, nouveau sms : « Bravo, bonne chance pour la suite ».

Il est là, il m’observe. Il devait être dans la foule qui écoutait le joueur d’orgue de barbarie.

Je me retourne, le spectacle est terminé, la foule s’éloigne. Impossible de repérer qui que ce soit. J’aurais dû faire attention. L’homme avec le manteau bleu marine qui se retourne peut-être ? Non, il attend juste sa petite fille qui traine derrière …

Il était là, j’en suis sure … je l’ai loupé ! Il faudra que je sois attentive la prochaine fois.

L’enveloppe … Je l’ai déchiré frénétiquement. Elle contenait un carton, où était imprimé :

Le jeu, indice n°2 :
La liberté éclairant le monde, où se trouve-t-elle ?


La liberté éclairant le monde ? C’est la statue de la liberté. Elle est à New York ! Et ? Je ne vais pas aller à New York ! C’est quoi cette histoire.

Ziiippp ziiippp, un SMS :

- Il me voit, je suis sure qu’il me voit. Il est là ! Planqué ! Où ?

J’étais en train de remonter la rue Saint Vincent vers la Maison Rose. Je me suis retournée, personne ne me suivait. En face, à part le couple de touristes asiatiques assis sur le muret du vignoble de Montmartre, personne. Derrière un vieux monsieur qui promenait son petit chien débouchait de la rue des Saules. Pas lui, c’est sûr ! Il est où !

- Bon, ce SMS, qu’est-ce qu’il dit ?

« Quel symbole newyorkais est aussi parisien ? Un signe ? »

Je ne sais pas ! Il y a quoi à New York … L’Empire States Building, rien de parisien, Manhattan, Central Park, Broadway ? Je sèche là … La liberté ? Liberté, égalité fraternité ? Non, ce ne pas parisien exclusivement ça, c’est la devise de la France. La devise de Paris, c’est « Fluctuat nec mergitur », touché mais pas coulé, en quelque sorte en français. Rien à voir avec New York…

Mais oui !! La liberté ! C’est la statue de la liberté ! Il y a à Paris, une réplique de la statue, comme à Manhattan, mais sur la Seine. Sur une ile, comme à New York !

Au sud du 16ème arrondissement. L’ile aux Cygnes, « un signe » dans l’énigme …. Cette réplique de la statue a été offerte à Paris par les américains. Auguste Bartholdi a façonné l’original à Montmartre ! Tout se tient !

Le pont de Grenelle, ce n’est pas la porte à côté, faut que je speed …

Je descendais quatre à quatre les marches qui menaient à l’ile aux Cygnes. La réplique de la statue de la liberté regardait vers l’ouest vers sa grande sœur. Un symbole. Ça a à voir avec mon énigme ? Je me suis dirigée vers le pied de la statue.

J’ai regardé autour. Personne. Ce n’est pas un endroit si fréquenté que ça. Mon mystérieux maitre du jeu, où est-il ? Pas là ? Où se cache-t-il ? J’ai été plus vite que lui depuis Montmartre ?

Sur la base de la statue était posée une enveloppe : « Laetitia ». Non ! Il est déjà passé !

Dedans le même carton que tout à l’heure :

Le jeu, indice n°3 :
Auguste Bartholdi a guidé vos pas ? Rendez-vous rue de l’Abbé Groult, cherchez Béatrice


Rue de l’Abbé Groult ? Je connais, j’avais un client là-bas, c’est au métro Vaugirard, pas très loin d’ici. J’y vais. Mais, il va me crever ce con … Chercher Béatrice !! Comment je trouve une Béatrice rue de l’Abbé Groult moi ? Une Béatrice et pire la Béatrice de « Jeu ». Bon, on verra bien sur place.

J’ai arpenté la rue de l’Abbé Groult dans un sens et dans l’autre. En plus, elle est quand même assez longue. J’ai eu du bol, ça aurait pu être la rue de Vaugirard, juste à côté, la plus longue de Paris.

Je commençais à me décourager. Où trouver Béatrice ? Je n’avais pas d’idée. Je me suis assise sur un banc. Mal au pieds avec mes talons (heureusement pas trop hauts), mais pourquoi, je n’ai pas mis des baskets aussi. La nunuche, j’te jure !

J'en avais un peu marre et je songeais à rentrer chez moi. Renoncer, jamais ! Il va voir ce « Jeu », Laetitia ne lâche rien ! Jamais ! Bon, comme il semble me surveiller, peut être que s’il voit que je sèche, il va me refiler un autre indice. Eh « Jeu », j’ai le droit à un joker ? J’étais prête à lui envoyer un SMS, quand, oh miracle, là sur mon banc, au niveau du passage Dombasle, à côté du fleuriste, il y a avait une petite boutique, à la vitrine opaque, « Béa Couture ».

Béa … Béatrice, c’est peut-être là ! Un atelier de couture ? J’y vais, au point où j’en suis, qu’est-ce que je risque après tout.

Je suis entrée. Une dame d’une cinquantaine d’année était derrière un comptoir, autour d’un mannequin, des épingles dans la bouche, un mètre de couturière autour du cou. Elle s’était reculée pour observer le vêtement posé dessus qu’elle assemblait. A priori une veste noire, où elle venait d’épingler une des deux manches.

Le comptoir était envahi de coupons de tissus divers. Dans l’arrière-boutique, on entendait le ronron de machines à coudre. Je ne voyais pas, mais surement que des ouvrières étaient en train de coudre. La boutique était un foutoir organisé. D’autres mannequins trônaient, par ci par là, supports à d’autres vêtements en cours de confection. Des meubles-étagères touchant quasiment le plafond supportaient des rouleaux de tissus de différentes matières et couleurs :

- Bonjour, est-ce que Béatrice est là ?
- C’est moi !
- Euh, je suis Laetitia …
- Ah oui, Laetitia ! je vous attendais !
- Vous m’attendiez ?
- Oui, pour les mesures …
- Les mesures ?
- Eh bien oui, les vôtres, pour le vêtement. Mais enlevez votre manteau et passez donc à côté, que je puisse les prendre. Le vêtement est bien avancé, on m’a donné votre taille approximative et votre morphologie, mais je dois avoir vos mensurations exactes pour qu’il soit vraiment ajusté et qu’il tombe parfaitement.

Ouh là, ça se complique là ! Un vêtement, à ma taille ! On allait terminer en soirée costumée ? C’est quoi le délire là.

- Mais, ne vous inquiétez pas, tout sera prêt en temps et en heure, me dit Béa en prenant mes mensurations, tour de poitrine, d’épaule, longueur du buste, tour des hanches, ventre, longueur des jambes (Non, amis lecteurs, je ne vous donnerais pas mes mensurations, non mais oh ! Imaginez, c’est mieux …).
- Qui vous a commandé ce vêtement au juste ?
- Je ne peux pas vous le dire, ça. Il parait que c’est une surprise. Voilà, je crois que j’ai tout. Le vêtement vous sera livré comme convenu chez vous ce soir. Ainsi que les quelques autres paquets qui m’ont été remis.
- Bon … Et c’est quoi comme vêtement au juste ? Des paquets ?
- C’est toujours, une surprise. J’ai votre adresse, le coursier passera vers 19 heures.
- Ah carrément …
- Oui, et au fait, j’allais oublier, j’ai une enveloppe pour vous.

Le jeu continuait donc. J’allais me déguiser ce soir. Au moins, j’allais devoir m’habiller d’une façon bien précise. Pourvu que je n’ai pas l’air trop ridicule. Peut-être qu’à la fin, tout allait se terminer par un gag monumental, mes amis débarquant, morts de rire, appareils photo et caméras à la main.

Mais non, je voulais croire dans le côté mystérieux de « Jeu ». Il y avait autre chose. Le maitre du jeu anonyme avait forcement prévu autre chose qu’une grosse blague potache. Tout était programmé, millimétré, pensé. Il y avait forcement autre chose. Mais quoi ? Qui ? Le truc nouveau, c’est que « Jeu » avait mon adresse, puisqu’un coursier devait passer chez moi. Quelqu’un que je connais au moins un peu donc. Il y avait un côté somme toute rassurant là-dedans. Mais qui ?

Devant la boutique, j’ai ouvert l’enveloppe. Surement l’indice suivant.

L’enveloppe contenait le petit carton habituel.

Le texte disait :

Le jeu, indice n°4 :
Suivez le regard du greffier
C215


Le regard du greffier ? Un tribunal ? Le tribunal de Paris se trouve dans le nouveau quartier de Champerret … Le Palais de Justice est toujours sur l’ile de la Cité … Des tribunaux, il doit y en avoir ailleurs à Paris. Champerret ! En plus il me fait remonter vers le 17ème. Il va me « Jeu ». Il veut ma mort lui … Je vais finir épuisée.

Même pas sûre que ça soit là-bas en plus. Non, c’est trop vague comme indice. Ça part un peu dans tous les sens-là. Je perds mon temps avec les tribunaux. Ça doit être autre chose. C215 ! Ça doit préciser les choses et m’aider à résoudre l’indice. Sous le regard du greffier… C215 … Ca me parle C215.

C215, bon sang …. Bon, je triche. Internet est mon ami. Mais oui ! Bien sûr, je le savais, C215 est un artiste urbain, un graffeur. Et il a notamment fait la fresque géante qui couvre un mur complet d’immeuble, une tête de chat bleue. Un greffier est un chat en argot. C’est ça ! Sous le regard du greffier ? On verra sur place ! Elle est où déjà, cette fresque, je suis passée devant il y a peu. Internet, toujours, je ne triche pas vraiment, je connaissais C215 et la fresque géante. Ce n’est pas de la triche, juste un coup de pouce, ma mémoire à rafraichir … On est bien d’accord, amis lecteurs , je ne triche pas vraiment ?

Voilà dans le 13ème arrondissement. L’arrondissement où on trouve les plus beaux graffs à Paris. Les fameux pochoirs de MissTic, dont j’aime tant les messages, aussi. J’aime beaucoup l’art urbain. J’ai fait de belles photos avec ces fresques. A l’angle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Nationale. Par le métro, ça va être vite fait. On continue notre tour de Paris dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en tout cas.

Le 13ème, cool, il sera presque 14 heures quand j’y serai. Je pourrai manger un truc dans un restos du quartier chinois, qui n’est pas trop loin. J’ai besoin, d’une pause en plus. Faim et mal aux pieds.

J’ai pris le métro aérien jusqu’à la station Nationale. On avait vue sur la fresque du greffier bleu depuis le métro.

Devant l’immeuble, j’ai essayé de voir ce que regardait le chat (Suivez le regard du greffier). Rien de précis. Du moins beaucoup de choses, vu sa taille. Il couvrait bien un pignon entier de l’immeuble de six étages. Sacré boulot de C215. J’ai pris mon téléphone pour le photographier à nouveau.

Ziiippp ziiippp, un SMS :

« Bien joué Laetitia. Vous avez un peu triché, mais je me doutais que vous trouveriez le greffier en question. Suivez son regard, l’oiseau violet vous guidera. Demandez Yoko. ».

Il est là !!! Il était devant la boutique de Béa, quand j’ai regardé sur internet. Il m’a vue, il me voit. J’ai à nouveau regardé autour de moi. Le quartier était animé, les terrasses des cafés pleines, vu l’heure et le beau ciel bleu printanier. Impossible de repérer « Jeu ».

J’ai quand même lancé un regard circulaire, au cas où je reconnaitrais une silhouette connue, ou déjà entre-aperçue ce matin. Non, rien …

Bon, le greffier ? L’oiseau violet ? Yoko ? Nouvelle énigme.

Mais oui ! Trop facile ! Le chat regarde vers le boulevard Vincent Auriol. Un autre graff sur un autre immeuble, un peu plus loin. Un oiseau violet, un ibis peut être. J’y vais …

En dessous de cette nouvelle fresque, se trouvait un restaurant japonais. Yoko, ça doit être là ! Forcement ! J’entre et puis de toute façon, j’ai trop faim. Tant pis, pas le temps d’aller à Chinatown, même si ce n’est pas loin.

- Bonjour, je peux déjeuner, dis-je à la jeune fille qui m’a accueillie
- Oui, installez-vous.

Il n’y avait pas grand monde. 14 heures 30 presque, les gens étaient retournés au bureau déjà.

Ah, vu la carte, ce n’est pas un de ces restos à sushis qui fleurissent partout à Paris. De la vraie cuisine japonaise !

- Je vais prendre un Donburi …
- Lequel ? me fit la serveuse en m’indiquant sur la carte les différents choix
- Euh … Mettez-moi le Tendon.

Un Donburi est tout simplement un bol de riz sur lequel on met toutes sortes de garnitures. Le Tendon est un Donburi avec des tempuras de crevettes et des légumes.

- Et une soupe Miso avec. Et une bière Sapporo aussi … Euh, vous êtes Yoko ?
- Non, je ne suis pas Yoko
- Il y a une Yoko ici ?
- Non, pas de Yoko ici. Yoko, c’est à côté.
- A côté ?
- Oui, dans l’immeuble à côté.

Bon, j’irais voir ça après. Je n’avais pas perdu la piste. Ma jolie serveuse maitrisant mal le français, je n’ai pas insisté. J’avais faim et soif. Je courais depuis ce matin. Ça creuse ! J’ai liquidé ma Sapporo en deux temps, trois mouvements et ma soif apaisée j’en ai commandé une autre illico, pour accompagner mon repas. Vu le peu d’affluence, j’ai été servie rapidement. Le repas fut délicieux. Faudra que je revienne.

Bon, repartons en chasse. Yoko, j’arrive. L’immeuble d’à côté m’a-t-elle dit ?

Sur l’interphone, il y avait une étiquette Yoko Relaxation. Ca promet ! Les instituts de massages chinois, à Paris, on connait ! Je vais pouvoir demander une finition à la main !! Ils ont pignon sur rue. Là en plus, il n’y avait aucun pignon sur la rue ! Juste une étiquette sur un interphone. Plus que louche, le truc. Dans un appart, même pas dans une boutique … Bon, après Yoko, ça ne fait pas trop chinois. Plutôt japonais. En plus, ça existe bien le massage japonais. On appelle ça l’acupuncture sans aiguilles. C’est une technique ancestrale et traditionnelle de soins et de bien-être. Donc, à priori sérieux …

On va y aller, on verra bien ! Je sonne à l’interphone :

- Oui ?
- Bonjour … Yoko ?
- Oui !
- C’est, euh … Laetitia…
- Ah Laetitia oui ! Montez, c’est deuxième étage.

Bon, déjà, je suis attendue, c’est rassurant.

Yoko m’attendait sur le palier du deuxième.

- Vous entrez Laetitia, massage, détente. Ok, je attendre vous. Entrez, entrez, c’est là. Vous enlevez vêtements Laetitia, oui tout ! Massage relaxation traditionnels Japon. Bon pour vous.

Je me suis déshabillée :

- Tout enlever Laetitia, oui culotte aussi !

Bon, quand il faut, il faut hein !

- Vous allongez là, voilà, moi faire massage Amna. Massage traditionnel japonais, très relax, plus fatigue, plus stress et moi finir par Kobido
- Kobido ?
- Oui ? Kobido, massage ancestral visage Laetitia, tonifie muscles et peaux, bon circulation, bon pour énergie. Bon pour tout.

Yoko a placé des galets chauds sur le creux de mes reins et entre mes omoplates. Ce n’est pas désagréable, certes, mais je crois que c’est un peu du pipeau, du folklore. Non, surtout, elle m’a massé de la pointe des orteils, en insistant bien sur la voute plantaire, puis en remontant sur mes mollets et jusqu’au sommet de mon crâne. J’ai entendu à plusieurs reprises craquer mes articulations. Tantôt ses gestes étaient aériens, tantôt elle appuyait en profondeur, et s’en était presque douloureux.

Ça a duré au moins une demi-heure. Mon dieu, mais quel pied. Ça c’est de la relaxation. J’ai oubli le nom, mais ce massage ancestral japonais, trop de la balle ! A mi-parcours, elle m’a demandé de me retourner. C’était parfait sur le dos, mais sur le ventre et la poitrine, très bien aussi ! Yoko est une vraie pro, je reviendrai, ça c’est sûr !

- Moi maintenant faire Kobido, sur visage de vous Laetitia. Bon pour stress, bon pour fatigue, belle peau après … Jeunesse conservée …

Alors là ! Non mais alors là ! Avec ses pouces elle a appuyé sur les pommettes, sur le côté de mon front, sur l’arrête de mon nez, le long de ma mâchoire inférieure. Elle a pressé le lobe de mes oreilles. Ça a duré un quart d’heure de plus au moins. Mais bon, j’avais perdu la notion du temps depuis un moment déjà.

Je me sentais régénérée, revigorée, neuve, prête à affronter n’importe quoi, prête à tout affronter.

Je me suis rhabillée, j’avais l’impression de marcher sur un sol mou, dans une eau pure et translucide. J’étais si bien, si reposée.

- Ah Laetitia, moi avoir enveloppe pour vous !

A peine sortie de l’immeuble de Yoko, Ziiippp ziiippp, un SMS :

« Je savais que vous auriez faim. J’ai fait en sorte que vous puissiez avoir une halte pour vous restaurer avant de passer voir Yoko. Je connais votre passion pour le Japon et pour la vraie gastronomie japonaise. Pas d’inquiétude, Laetitia, vous êtes parfaitement dans les temps. Bonne chance pour la suite. On va changer de registre».

Il me connait ! C’est sûr ! C’est qui ? A qui j’ai parlé du Japon. Oui j’aime le Japon et sa culture, mélange d’hyper modernité et de traditions ancestrales. Ce mix me fascine. J’ai envie de m’y rendre un jour. Et ce passage chez Yoko n’a fait que me conforter à y aller. A qui j’en ai parlé. Plein de monde en fait …

Bon, le nouvel indice, toujours le même carton dans la même enveloppe :

Le jeu, indice n°5 :
Vous êtes assise j’espère !
Jeanne est morte d’amour. Mais où est-elle ?

Mourir d’amour ? Roméo et Juliette ? Il n’y a pas de Jeanne dans Roméo et Juliette. Il y a Tybalt, Mercutio, Benvolio, mais aucune Jeanne. C’est ment autre chose.

Jeanne d’Arc ? La statue de Jeanne d’Arc vers les Tuileries ? Elle est morte d’amour en quelque sorte ! Un peu tiré par les cheveux, trop simple aussi, ce n’est pas ça non plus.

Jeanne ? Encore une fois, ça me disait vaguement quelque chose cette histoire. Mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Jeanne, Jeanne … Mourir d’amour …

Mais oui, voilà ! C’est Jeanne Hebuterne ! La compagne et la muse de Modigliani ! Elle s’est suicidée deux jours après la mort de son amoureux, alors qu’elle était enceinte. Destin tragique, mourir d’amour. Je connais l’histoire et je sais où est Jeanne. Au cimetière du Père Lachaise. Elle est enterrée avec Amadeo Modigliani. Il y a deux ans, j’ai visité le cimetière avec un plan téléchargé sur mon smartphone. Compliqué de trouver son chemin dans les allées pour trouver les tombes des personnages célèbres qui y ont leurs dernières demeures : Honoré de Balzac, Gérard de Nerval, Fréderic Chopin, Maria Callas, Jim Morrison, Edith Piaf, Alain Baschung etc. …

Pour 10 euros, j’ai suivi une visite guidée. J’avais pu ainsi voir sans difficultés et recherches, toutes les tombes avec en plus plein d’anecdotes passionnantes de la part du guide. Je ne regrettais en rien mes 10 euros.

C’est à cette occasion que j’ai découvert la tragique histoire de Jeanne Hebuterne.

Je fonce au Père Lachaise … « Vous êtes assise ? » C’est la première phrase de l’indice. Assise ? Père Lachaise ! La chaise ? Non ? Mais si, réfléchissez … Ca y est ? C’est bon, ça a fait le tour ?

En effet, c’était bien ça. Cette fois, il y avait un petit paquet qui m’attendait devant la tombe d’Amadeo et de Jeanne. « Pour Laetitia » était marqué sur le papier blanc qui l’entourait.

Il devait être là ! « Jeu » a dû poser le paquet, juste avant que je n’arrive ! Obligé … j’ai lancé un regard circulaire autour de moi. Personne en vue. A moins qu’il ne soit planqué derrière une tombe ou un mausolée. Mais là impossible de le repérer.

Je vais voir ça de près en sortant ! D’abord le paquet.

Surprise ! Il y avait un flacon de N°5 de Chanel dedans et l’habituelle enveloppe et dans l’enveloppe, le carton habituel :

La dernière fois que je vous ai vu, vous étiez parfumée avec Poison de Dior, j’ai le nez fin.

Marylin Monroe ne portait sur elle que quelques gouttes de n° 5 pour dormir. Pour vous, ce sera juste un écrin pour encore plus rayonner, si c’est possible bien sûr.

Le jeu, indice n°6 :

Panoramas ? Non

Jouffroy ? Non plus

Le suivant, par contre.

Ah ah ah!! Petit flatteur … Est-ce qu’il est possible que je rayonne encore plus??? La dernière fois qu’il m’a vue ? Poison, eh bien oui, j’en mets. Plus de doutes, on se connait, lui et moi.

Panoramas … Jouffroy ?

Il y a une rue Jouffroy dans le 17ième arrondissement, pas loin du quartier des Batignolles. Je connais bien. Quel rapport avec un panorama, par contre ? Attends, attends … C’est panoramas au pluriel.

Je sais ! C’est évident !! Tu croyais me rouler dans la farine mon petit « Jeu ». A priori tu me connais, mais tu me connais mal …

Panoramas et Jouffroy, ce sont deux passages couverts sur les grands boulevards. Au niveau du musée Grévin !! Bon, selon l’indice, ce n’est ni le passage des Panoramas, ni le passage Jouffroy qui est en face. C’est l’autre. Il me semble qu’il y a un troisième passage après le passage Jouffroy, dans une rue perpendiculaire. Je file là-bas …

Une fois sur place, j’ai arpenté les deux passages, notamment le Jouffroy. En passant devant le musée Grévin, je me suis dit :

Un jour tu seras célèbre et tu auras ta statue de cire ici Laetitia ! Et tu seras enterrée au Père Lachaise, avec sur ta tombe l’épitaphe :

« Ci git Laetitia Marsac qui a vécu comme une femme libre
Héroïne de tant d’histoires extraordinaires».

Ah ah ah !! Mon côté mégalo qui ressort, mais avouez que ça aurait de la gueule !

Au bout du passage Jouffroy, il y en avait comme je le subodorais un autre passage : le passage Verdeau !

J’y suis passé parfois. Bon, un peu légère ton énigme ce coup-ci « Jeu ». Moi j’aurais en plus tenté une sorte de charade avec vers, verre, vert ou vair et eau ou do, ou dos ou même Ô. Il y avait un truc à faire !

Petit joueur « Jeu ».

Bon, j’avais le passage Verdeau ! Mais après ? J’en fais quoi ? Par expérience, je savais que « Jeu » ne laissait rien au hasard. J’ai traversé le passage Verdeau, jetant un regard aux devantures de ses boutiques, à la recherche de l’indice suivant.

Ziiippp ziiippp, un SMS :

« La vérité est dans les livres »

Il est là encore ! Personne aux alentours, il se cache où ? Je ne sais pas, mais il est là !

Dans les livres ? Une librairie, il y a deux librairies dans le passage Verdeau. Je me suis dirigée vers la première :

Ziiippp ziiippp :

« Non, pas celle-là, l’autre, celle ou on fouille »

D’accord, il joue avec mes nerfs. Il me voit, je ne le vois pas. Je ne vais même pas te faire le plaisir de te chercher. Je t’ignore « Jeu », reste caché !

L’autre ? Ah oui, là-bas ! La librairie Farfouille, celle où on fouille, bien sûr !!

Ziiippp ziiipp :

« Trouvez le bon ouvrage, un indice la Sérénissime ».

La librairie Farfouille est spécialisée dans les livres anciens, l’histoire, les beaux-arts. La Sérénissime, c’est Venise. Je dois trouver un livre sur Venise. J’ai parcouru les rayons et étagères. Rien … Mais si … là sur le présentoir ! Un livre sur les peintures de Canaletto ! On ne peut pas plus vénitien que Canaletto. J’ai feuilleté l’ouvrage et suis tombée sur une des enveloppes et des cartons habituels que me laissait « Jeu » au milieu du livre :

« Bravo Laetitia d’être arrivée presque au bout et dans les délais ! Les surprises ne sont pas terminée, ni le jeu. Retournez chez vous, vous avez bien mérité un moment de repos avant la suite. Vous avez surement appris qu’une livraison aura lieu ce soir. Un autre message vous donnera les instructions suivantes ».
J
e me délassais de ma folle journée sur mon canapé, les deux pieds posés sur la table basse. Je m’étais fait infuser un thé. A 19 heures précises, on sonna. Un livreur m’a déposé une robe dans une housse à vêtements et deux paquets, plus une enveloppe. L’enveloppe habituelle.

J’ai déballé la robe. Elle était magnifique. Noire, toute en mousseline de soie, avec de la dentelle brodée... Deux très courtes manches en dentelle devaient à peine me couvrir les épaules. Bien décolleté devant, puis une sorte de bustier serré à la taille, enfin, largement évasée à partir des hanches. Elle devait m’arriver sous les genoux, voir à mi- mollets. Superbe. Dans le dos, plus de tissu, juste de la dentelle noire. Quasiment un dos nu, mais en dentelle. Un charme fou, un rien coquin en plus ! Magnifique !

Les paquets ? Le premier, des chaussures. Des escarpins à talons hauts, noirs avec une lanière au niveau de la cheville et une boucle à fermer. La marque avec la semelle rouge. La vraie, pas une vague contrefaçon.

Le second, un écrin à bijoux on dirait ! Oui, c’est ça. Une belle parure, collier, boucles d’oreille et bracelet.

Il ne se moque pas du monde « Jeu » ! Il met le paquet … Et le prix !

L’enveloppe ? Cette fois, c’était une lettre au format classique, plus une carte de visite. Un épais papier de qualité, une écriture manuscrite et régulière, à l’encre de stylo plume :

« Vous avez compris Laetitia, qu’il s’agit d’un rendez-vous galant. Si vous en êtes arrivé si loin, si vous avez repoussé tous vos doutes, c’est que cette proposition vous agréée.

Trouvez-vous, ce soir à 20 heures, où le jeu a commencé, devant le Lapin Agile. Les dernières consignes vous seront données.

Vous avez la robe, les chaussures, les bijoux, le parfum, je vous laisse décider pour le reste de votre tenue, ainsi que pour votre coiffure.

La séance de détente de Yoko a dû vous mettre dans les meilleures dispositions.

A tout moment, vous pourrez arrêter le jeu. Vous ne serez en rien obligée de continuer contre votre volonté. Mais, croyez-moi, il n’y a rien à craindre. Bien au contraire.

Ca serait vraiment dommage de renoncer maintenant. Qu’est-ce que vous en pensez ? Et vous ne saurez jamais le fin mot de cette histoire ? Votre curiosité s’en remettra-t-elle ?»

Un rendez-vous galant ? S’il me connait, il sait que j’aime les filles. Je ne m’en cache pas. Les hommes pour moi, ça reste un plaisir rare, très rare même. Le dernier, ça remonte à … loin. Bon, je réserve ma décision pour la suite à donner à cette histoire. Je ne dis pas non, je ne dis pas oui ! On va bien voir qui c’est. Ce jeu m’aura tenue en haleine toute la journée. J’y ai pris même pas mal de plaisir. Il s’est donné du mal ! Selon la personne que je vais avoir en face de moi ce soir, je suis peut être prête à céder. On verra.

Parce que c’est sûr que je vais voir le maitre du jeu ce soir, sinon quel intérêt ?

J’ai pris une douche, je me suis maquillée légèrement. Avec de telles parures, nul besoin d’en rajouter, me suis-je dit. Il me laisse le choix pour le reste de la tenue ? Il reste quoi ? Les dessous bien sûr ! J’ai choisi des dessous en dentelle noire, digne d’une des célèbres publicités Aubade (pour les petits curieux, essayez de voir la leçon 98, pour avoir un ordre d’idée), parfaitement assortie à la robe et pas de soutien-gorge. Vu le décolleté devant, les épaules presque dénudées ainsi que le dos nu en dentelle, impossible d’en porter un. Le bas évasé me permet des porte-jarretelles par contre. Soyons classe jusqu’au bout …

J’ai longtemps hésité pour la coiffure. J’ai enfin décidé de les laisser, tout bêtement, mais naturellement et librement tomber sur mes épaules.

Quelques gouttes de Chanel N°5 comme Marilyn. C’est puissant, nul besoin d’en mettre beaucoup. Ce parfum, pour moi, c’est l’essence de la féminité. Un synonyme de féminité même. Hop, une goutte de plus dans le cou.

Les chaussures devaient être une pointure au-dessus. Pas grave « Jeu », ça va le faire quand même. Tu n’avais pas ma pointure exacte ! Vaut mieux une pointure en plus, qu’une en moins. Là manifestement, c’était du 39, 38.5 peut-être.

Pas mal du tout Laeti !! Trop belle même … Séductrice en diable. J’te kiffe !

A 20 heures pétantes, j’étais devant le Lapin Agile. Une limousine noire aux vitres teintées s’est arrêtée devant moi. Un chauffeur, en costume sombre, est descendu et m’a ouvert la portière arrière :

- Mademoiselle Marsac ? Je vous en prie, montez …
- Merci, mais nous allons où ?
- Je dois vous amener à votre lieu de rendez-vous, mais je ne suis pas autorisé à vous en dire plus.

Avec un petit sourire en coin, il ajouté :

- Entre nous, vu l’endroit, je pense qu’il n’y a rien à craindre.

Il reprit aussitôt son air de chauffeur dévoué, droit comme un I, le visage impassible.

Malgré mon appréhension (légitime, avouez le !), je me suis glissé par la portière arrière qu’il me tenait toujours ouverte.

- Je suis déçue que vous ne portiez pas de casquette, lui dis-je un grand sourire aux lèvres, au fait, vous êtes ?
- Je suis Emilien, Mademoiselle, à votre service. Si vous avez besoin de quoi que ce soit pendant le trajet, il y a une vitre de séparation entre l’avant et l’arrière, mais également un interphone, n’hésitez pas à me solliciter. Il y a également du champagne dans le mini bar.

Il dit, avec le petit sourire en coin qu’il arborait quand il quittait son rôle :

- La casquette, ça ne se fait plus dans le métier.

Aussitôt après, il reprit son air professionnel en détournant les yeux au moment où je soulevais légèrement ma robe pour monter et m’installer à l’arrière de la limousine. Je n’avais découvert qu’un mollet, voir un genou pourtant ! Mais j’ai trouvé ça amusant, voir plaisant.

La vache ! C’est drôlement grand là-dedans ! Et ces sièges en cuir, on s’enfonce dedans comme dans un canapé ! C’est autre chose que ma petite citadine ! C’est certain … Et … le minibar, voyons voir ! Une demi-bouteille de Veuve Clicquot et des flûtes.

- Oui, bon, on verra plus tard pour le champagne, je garde l’esprit clair et agile pour le moment.

Nous avons quittés les petites rues montmartroises où Emilien avait parfois du mal à faire manœuvrer sa limousine.

Nous avons pris le périphérique ouest, puis l’autoroute A13, vers la Normandie :

- J’espère que l’on ne va pas à perpète, non plus …

Nous avons roulé une vingtaine de kilomètres avant de prendre une bretelle de sortie. Je n’avais pas eu le temps de voir la direction, en plus il faisait nuit maintenant. Je ne savais pas trop où nous étions. Je n’aimais pas trop ça. Une certaine anxiété commençait à me prendre. Quelque part dans les Yvelines, surement.

Nous avons traversé une forêt assez dense :

- Je suis folle, dans quoi je me suis fourrée. Et si « Jeu », c’était Emilien, et s’il allait s’arrêter au milieu de cette forêt pour me violer ! Non, t’es folle, pourquoi tout ce déploiement, si c’est pour me violer ! Justement, pas d’enlèvement tonitruant, pas d’agression, pas de ramdam, personne n’est au courant, la police non plus … Il est tranquille. Il peut faire de moi ce qu’il veut. C’est peut être même un assassin ! Oh mon dieu ! un sérial er même. Il va m’éviscérer, me démembrer peut-être, me découper en morceaux surement ! Jeter mes restes je ne sais où ! On ne me retrouvera jamais !

Envolé le Père Lachaise, l’épitaphe, le musée Grévin …

Au moment où ces pensées lugubres m’envahissaient, Emilien mit son clignotant, ralentit et nous nous sommes engagés dans une allée sombre :

- Aie aie aie, là ça craint ! J’aurais pu prendre au moins une arme. Non, c’est très con ce que je dis, je n’ai aucune arme chez moi … La bouteille de champ, il va se la prendre sur la tronche dès qu’il va ouvrir la portière !

Au fond de l’allée, au milieu des arbres, de la lumière apparut.

Une auberge ! Le genre cossu en plus … Le genre haut de gamme. Un petit château même, plus qu’une auberge.

La limousine s’est immobilisée sur l’allée en gravier devant les marches qui montaient vers l’entrée.

Emilien, s’est précipité pour m’ouvrir la portière :

- Le trajet a-t-il été agréable Mademoiselle Marsac ?

- Mouiiii … fis-je d’un air dégagé.

J’ai ajouté, pour essayer d’en savoir plus :

- C’est vous qui allez me ramener tout à l’heure Emilien ?
- On doit me confirmer rapidement, si je dois vous attendre ou non, dit-il avec son petit sourire en coin.

Mon petit « Jeu », tu n’as encore la certitude de pouvoir me baiser, ne t’emballe pas non plus !!

- Merci Emilien, à tout à l’heure … peut-être.

Un type s’est précipité pour m’ouvrir la porte d’entrée, pendant que je montais les marches :

- Bonsoir, je crois que je suis attendue …
- Mademoiselle Marsac, je suppose ? Oui en effet, je vous prie de me suivre !

Je n’aime pas son ton obséquieux à celui-là ! Décontracte toi mon gars, on est entre nous …

Nous sommes entrés dans une grande salle, pas grande en fait, mais plutôt immense, vu l’espace entre les différentes tables. Il y avait juste un ou deux couples de vieux tromblons, le reste des tables étaient inoccupées :

Il y a foule, dis donc ! J’espère que « Jeu », ce n’est pas un de ces couples de vieux schnocks ! Ça promet sinon. Un plan à trois avec eux, non merci !

- Vous allez être installée dans un des petits salons privés, on vous y attend.

J’ai passé la journée à courir dans tous les sens, enfin, dans quelques secondes j’allais enfin avoir le fin mot de cette histoire !

Ben dis donc, pour un petit salon c’est vachement grand quand même !

Au fond du petit grand salon, il y avait une table. La lumière tamisée me permettait de ne distinguer qu’une silhouette, un ombre, de trois quart arrière en plus et masqué en partie par un poteau.

En m’approchant, non ? Pas possible ! « Jeu » !

Une femme attendait à la table.

Mais … C’est … Pauline ?

« Jeu », c’est Pauline !

J’eu du mal à la reconnaitre dans un premier temps. Sa robe de soirée, largement décolletée, ses cheveux blonds coiffés dans un chignon parfait, son maquillage discret mais séduisant. Je n’avais pas l’habitude de la voir ainsi vêtue.

Pour tout vous dire, Pauline est ma dentiste. Je suis allée la voir la première fois pendant le confinement, pour une rage de dent qui me faisait souffrir le martyr. C’était le cabinet dentaire le plus proche de mon domicile, j’ai noté ses coordonnées un peu au hasard. Je l’ai appelée, elle me dit que pendant le confinement, elle ne recevait pas, mais puisqu’il s’agissait d’une urgence, je pouvais passer vite fait à son cabinet, elle me soulagerait.

- Je vais devoir extraire.
- Extraire ? Mais …
- Ne vous inquiétez pas, je vais faire une anesthésie, vous n’allez rien sentir.

En fait, non, je n’ai rien senti. Sauf ces doigts dans ma bouche (avec un gout de latex par contre).

Pauline, je ne savais pas grand-chose d’elle, finalement. Déjà, j’avais très mal, et je pensais surtout à ça avant de m’intéresser à sa personne. De plus, précaution d’hygiène et protection spéciale COVID obligeant, j’avais devant moi une femme d’un âge plus qu’indéterminé, une charlotte bleue, un masque et des lunettes en plastique qui lui couvraient la tête. Elle était peut-être très jolie, mais ça plus la surblouse bleue qu’elle portait sur sa blouse blanche et les gants en latex n’en laissaient rien paraitre.

Je suis retournée la voir, quand la situation sanitaire s’est améliorée. Elle devait en effet me poser une dent sur pivot, à la place de la molaire qu’elle m’avait enlevé. J’avais aussi quelques petites carries à rattr. Là, elle faisait un peu moins schtroumphfette masquée et avait un peu plus figure humaine.

Malgré le port du masque, je devinais une jolie jeune femme blonde, aux traits surement fins, et surtout au regard bleu émeraude. Elle était la preuve que le port du masque pouvait quand même être sexy. Quant au reste, sa blouse blanche ouverte sur un pull fin et une petite jupe noire, laissait entre apercevoir la grâce de ses formes.

La première fois, elle m’avait soulagée d’une douleur terrible. Je n’ai pas trop réagi, mais je lui en étais gré.

Lors des rendez-vous suivant, pour les prises de mesure pour la prothèse et pour la pose, elle avait été très douce. Moi qui avais un peu peur des dentistes, avec elle, j’y allais le cœur léger. Pendant les soins, nous discutions de choses et d’autres. Enfin, elle surtout, je prononçais quelques syllabes quand elle m’ôtait de la bouche ses ustensiles ou les morceaux de cotons qui calaient mes gencives. On avait bien parlé du Japon, maintenant ça me revenait. Un soir, après les soins, j’étais son dernier rendez-vous et j’avais passé une vingtaine de minute à échanger avec elle sur les voyages notamment. Elle aimait les civilisations précolombiennes, de l’Amérique du sud et centrale, je m’en souviens bien.

Je n’avais pas revu Pauline depuis un mois et demi. Ma surprise fut donc grande de la découvrir ce soir, surtout dans une telle situation et aussi bien apprêtée.

Ainsi « Jeu » n’était pas un homme. « Jeu », c’était Pauline. Alors là, grosse surprise. J’étais persuadée d’avoir affaire à un maitre du jeu et non à une maitresse.

- Assieds-toi Laetitia, je t’en prie. Je crois que nous sommes assez complices maintenant pour nous appeler par nos prénoms et nous tutoyer.
- Merci, mais quelle surprise …
- Bonne j’espère !
- J’irais jusqu’à excellente surprise même !

Pauline s’empourpra légèrement. Qu’est-ce qu’elle était belle ! Déjà avec son masque et sa blouse blanche, je la trouvais plutôt jolie, mais là, dans cette jolie robe, sans masque, légèrement maquillée, elle était belle et classe. Je craquais complétement. Subjuguée, j’étais même.

Elle aussi avait craqué sur moi. C’est ce qu’elle m’a raconté lors du repas fin qui nous fut servi. Lors des visites consécutives que j’avais faites à son cabinet dentaire, pour les soins qu’elle m’avait prodigué, la situation ne c’était pas améliorée. Elle avait même ajouté quelques consultations sur la fin, par exemple pour le détartrage, alors que pour un patient classique, elle aurait tout fait le même jour. La coquine !

Elle avait imaginé ce jeu original, pour me faire tomber dans ces filets, me séduire plutôt, au lieu d’une attaque franche et directe.

Nous avions discuté pas mal, lors des dernières séances et elle en savait un peu sur moi, sur mes goûts et mes hobbies.

Mon adresse ? Mais sur ma carte vitale bien sûr ! Grâce à son logiciel, elle pouvait lire les infos sur la puce.

- Ici, ce n’est pas un simple restaurant gastronomique. C’est une auberge, et j’ai aussi réservé une chambre sur place pour cette nuit.

Oups …

- Enfin, si tu le souhaite bien évidemment, ajoute-t-elle d’un ton beaucoup moins sûr.
- Eh bien Pauline, comment te dire …
- Oui ? bredouilla-t-elle cette fois d’un ton tout sauf assuré.

A mon tour de jouer un peu :

- Je ne voudrais pas … être … enfin passez pour …

Elle prit un air déçu, gêné même. Le rouge lui montait aux joues :

- Tout ce chemin parcouru depuis ce matin, toute cette énergie dépensée, ça serait dommage d’en rester là non ?!

Et voilà ma Pauline soulagée d’un seul coup. J’ai presque entendu le soupir qu’elle a poussé.

- Mais, tu sais, même sans tout ce … jeu … je t’aurais suivie. Et là où tu voulais ! Bon, ce suspense, ce cadre, ça en rajoute, le scénario était plus que sympathique, même si j’ai un peu flippé sur la fin, dans la voiture ! Ah au fait, renvois tout de suite Emilien, qu’il ne poireaute pas trop longtemps quand même, il a été parfait !


Une fois arrivées dans la chambre, alors que Pauline avait repris toute sa contenance, elle me dit :

- Douceur et sensualité ou amour sauvage et animal ?

- Hmmm, les deux, mais commençons par la sauvagerie, nous verrons ensuite pour le reste.
Je l’ai agrippé par le bras, l’ai maintenue fermement, l’ai retournée en la plaçant devant un grand miroir. De l’autre main, j’ai ouvert l’agrafe de sa robe dans son dos, qui libérée, est tombée à ses chevilles.

D’abord surprise, elle poussa un petit cri, puis elle du saisir que j’avais enclenché la phase « sauvage et animale » des choses.

Elle était superbe. Seins nus sous sa robe qui de toute façon n’aurait pas supporté le port d’un soutien-gorge, Il le lui restait qu’une culotte noire en dentelle et des bas auto-fixant. Sa robe la collant, des porte-jarretelles se seraient également vu comme un nez au milieu d’une figure et auraient fait fort disgracieux.

J’ai caressé sa poitrine, sans trop de ménagement. Je voyais son reflet dans le miroir, notamment son regard et sa bouche légèrement entrouverte. Je l’ai à nouveau tournée vers moi, toujours aussi sèchement. J’ai collé ma bouche à la sienne et l’ai embrassée.

Puis, je me suis reculée et j’ai fait tomber ma robe à mes pieds face à elle, en ôtant également l’agrafe dans mon dos, puis en écartant les courtes manches.

C’est moi la maitresse du jeu, maintenant …

Je l’ai agrippée à nouveau par le bras et l’ai attirée vers la douche. Enfin, vers l’immense douche.

Je n’ai pas pris le temps de vous décrire la chambre, vu l’impatience qui nous animait en entrant. Veuillez m’en excuser amis lecteurs. Pour résumer vite fait, luxe, lit immense, gigantesque même. Salle de bain ouverte sur la chambre au fond, avec douche à l’avenant, le genre qui permet des douches collectives pour un groupe et une baignoire balnéo proche du jacuzzi.

Je l’ai collée le dos contre le carrelage du mur, j’ai écarté ses cuisses à l’aide de mon genou, pour glisser mon corps entre et me coller à elle, et l’ai à nouveau embrassée, en la tenant par les cheveux. Nous avions toujours nos sous-vêtements, à ce moment du récit.

Je n’ai relâché sa bouche que pour lui glisser à l’oreille « Tu voulais du sauvage ? Est-ce que ça te va comme ça ? Je continue ?»

- Ouiii … souffla-t-elle.

J’ai ouvert l’eau, en manipulant les manettes de réglage du jet. Averse de pluie ? Oh non ! Power spray et vaporisation à débit maximal plutôt ! En plus ça rime avec animal … Donc …

Je me suis écartée d’elle, je l’ai agrippé et je l’ai collée contre la paroi vitrée de la douche. Sa joue, ses seins, son ventre et ses deux paumes appuyés contre la paroi.

Je me suis agenouillée derrière elle, j’ai baissé sa culotte d’un geste sec,

J’ai écarté ses deux cuisses de ma main. L’eau qui s’imbibant faisait descendre ses bas au niveau de ses genoux. J’ai glissé deux doigts sans ménagement dans son vagin que j’ai ensuite remués toujours sans ménagements …

La joue toujours collée à la vitre, elle me regardait. J’ai rivé mon regard dans le sien, elle haletait, ma bouche s’est posée sur sa peau. L’eau de la douche ruisselait sur son dos et me coulait ensuite sur le visage en cascade. Je me suis reculée, les cheveux collés à mon visage par l’eau. J’ai à nouveau aimanté mon regard au sien, me suis relevée et j’ai mis une claque sur son joli postérieur.

Elle a semblé apprécier, vu le petit cri qu’elle a poussé, plus de surprise que de douleur, je n’avais pas claqué très fort.

Sur la fin, j’ai réglé le jet de la douche sur vaporisation de massage, qui reste revigorant, mais crée une expérience un peu moins sauvage.

Elle a joui très rapidement, les deux mains toujours plaquées sur la vitre qui commençait à s’embuer sous l’effet de la vapeur de l’eau chaude bien sûr, mais aussi de son souffle.

Je suis enfin passée à «Averse de pluie» au niveau réglage du jet, pour un dernier baiser, un peu plus tendre, afin de lui montrer que la phase 1 «sauvage et animale» se terminait et que nous pouvions passer à la phase 2 «douceur et sensualité».

Je me suis relevée et écartée d’elle, je l’ai entrainée en dehors de la douche en la tenant pas la main. Et je l’ai embrassée à nouveau. Une marre d’eau s’est formée à nos pieds sur le carrelage.

Ses doigts ont cherché mon intimité :

- Chuuuttt… j’aurais ma part pour la partie sensualité qui va suivre, lui dis-je.

Nous avons enlevé les derniers sous-vêtements que nous avions encore sur nous.

Pauline a fait couler l’eau dans la baignoire, j’ai allumé quelques bougies qui se trouvaient autour.

Nous nous sommes séchées un peu les cheveux, avons revêtus les peignoirs à disposition.

Pauline a ouvert la bouteille de Cristal de chez Roederer qui se trouvait dans le mini bar.

Elle a déposé la bouteille, les deux flutes et une assiette avec quelques macarons au bord de la baignoire débordant de mousse.

J’étais pour ma part déjà dedans. Elle m’y rejoint. La suite ? Gardons un peu de mystère, mais amis lecteurs, je peux vous assurer qu’elle fut longue et délassante, autant que douce et sensuelle.

Voilà comment Pauline ma dentiste est devenue Pauline mon amante.

J’espère que cette histoire vous a plu.


Si vous êtes parisien, ou si vous allez être de passage à Paris, je vous engage à suivre le périple de Laetitia Marsac à travers la ville.

Paris regorge de lieux insolites et pas ment connus. Vous en avez visité virtuellement quelques-uns aujourd’hui, il y en a beaucoup d’autres. Paris, ce n’est pas que la tour Eiffel ou les Champs Elysées.

Remontez Paris dans le sens contraire des aiguilles d’une montre sur les traces de Laetitia Marsac.

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