Le Corbeau Ou Le Renard ? 8
Il est 20h 30 quand elle ouvre la porte dentrée de la maison et mapparaît souriante, nature. Je lobserve avec attention, pour déceler un quelconque signe de culpabilité ! Rien. Elle me semble un peu pompette.
Stupeur ! Elle est accompagnée des deux coquins. Je tombe sur le cul ! Comment ose-t-elle ? Javale ma rancur, car cest vrai, je ne suis pas censé être au courant de leurs frasques. Sans complexe elle mannonce :
- Coucou, je leur ai proposé un dernier verre, dit-elle, enjouée.
Je la trouve quand même gonflée. Je pourrais prendre cela pour du mépris, sauf que cela ne lui ressemble pas !
- Mais, dis-je, vous ne lavez pas déjà pris avant de rentrer ?
- Ce nest pas pareil, cest moi, enfin nous, qui invitons. Tu maides ?
Elle file rapidement dans sa chambre déposer ses vêtements. Je remarque bien sûr, la pochette orange à peine dissimulée dans son imperméable. Son chemisier est boutonné, mais la fibule nest pas à sa place et le lacet de la robe me semble bien lâche.
Quand je me tourne vers lui, je remarque le sourire moqueur de Pierre. Une bouffée de colère me monte à la tête. Je lui adresse un regard noir qui a pour effet de le faire sourire davantage. Si je le pouvais, je les foutrais tous les deux à la porte !
Lapéro très simple, traîne une peu trop en longueur à mon goût. Ils me racontent la fin daprès midi ne tarissant pas de compliments sur Chantal. Inutile de dire que rien de mal nest à déplorer. Une réunion sympathique entre amis. Ben Voyons ! Je sens quand même un certain embarras chez mon épouse. Quand même !
Elle insiste, un peu trop, sur la splendeur de la collection de plantes de René. Visiblement elle cherche une diversion.
Ils nous quittent une heure après, Pierre me fait un nouveau clin dil complice.
Une fois partis, elle me demande :
- Tu as faim, toi ?
- Pas vraiment.
- Moi non plus. Jai bu pas mal de champagne.
- Tu as lair un peu pompette non ?
- Tu crois ? Non, je me sens normale
Enfin pas trop, ajoute-t-elle en riant.
- Alors, tu me racontes ?
- Quoi ?
- Eh bien cette fin de journée.
- On ta déjà raconté non ? Sil te plait, je suis crevée, ça peut attendre demain.
Ce nest pas une question. Jinsiste.
- Demain quand je partirai, tu dormiras.
- Demain soir alors.
Je bous ! Jai du mal de ne pas exploser. Dans sa voix et son comportement aucune trace de culpabilité ni de regrets. Pour elle tout va bien ! Je men doutais un peu la connaissant. Elle sait quelle néchappera pas à linterrogatoire pour une mise au point.
Dans chaque couple il y a plusieurs domaines de domination, de prépondérance.
Quand celui du sexe est, en particulier, sous le contrôle de la femme, il ne reste plus à lhomme que se soumettre à sa volonté. Pas toujours mais souvent. Il est alors obligé de composer, de ruser pour obtenir satisfaction. La femme concède ou refuse. Il se soumet.
Et inversement !
Cest ainsi que je me rends compte que je ai peu de emprise sur elle. La forte personnalité de Chantal moblige à écouter. Elle ne mimpose pas, je mimpose. Par amour pour notre couple et pour elle.
Sestime-t-elle innocente ? Possible, la connaissant ! Cependant, elle leur a cédé bien facilement. Cest évident quelle a une notion toute relative et personnelle de la fidélité.
Effectivement quand je pars au bureau, elle est encore endormie. Jai le cur lourd. Javais lespoir quelle mavoue et me raconte le complot auquel jai assisté. Cela aurait conforté mon impression quelle sétait abandonnée à leurs jeux, sans se sentir vraiment coupable.
Bien entendu, Pierre na pas manqué de me téléphoner pour se vanter davoir gagné son pari.
- Je crois plutôt quelle sest jouée de vous. Elle sest prêtée à votre jeu de la séduction sans vraiment considérer le mal. Je dirais même, par sympathie surtout pour René.
Sauf bien entendu, s'ils l'ont fait dans la voiture. Ils en avaient le loisir et le temps. Mais Pierre sen serait certainement vanté. Il sait quil a perdu, je le sens dans le ton de sa voix. Il enrage et se venge avec des mots terribles.
- Tu nétais pas là quand René nous a raccompagnés. Je suis dans le regret de te dire, quelle sest laissée embrasser et tripoter dans la voiture. Et par moi !
Cela explique le temps pour rentrer et sa tenue légèrement négligée. Mais je ne me laisse pas démonter.
- Je ne te crois pas. Je suis certain que ce soir elle va tout me raconter dans le détail. Tout ce que vous vous êtes permis. Je pourrais bien entendu savoir si elle ment. En tous cas, vous vous êtes donné bien du mal, mais elle ne sest pas laissée baiser.
- Écoute mon vieux. Je suis sûr quelle va se laisser baiser avant une semaine. Au fait jespère que tu as apprécié le champagne que je tai fait apporter par le serviteur de René. Il ma raconté. Il a le béguin pour Chantal. Nous avons le projet de la lui laisser pour la finir. Un détail : Alexandre est une bête de sexe avec une bite hors normes, bien plus grosse que la mienne, et surtout, il est doté dune endurance telle quil pourra la travailler pendant des heures !
- Vous êtes des salauds. Vous navez aucun respect.
Je dis cela alors que je sens les sanglots envahir ma gorge.
- Noublie pas mon vieux que tu es un peu complice dans ce qui tarrive. Je tai demandé lautorisation de la séduire. Et tu as accepté ! Salut.
Et ce ces derniers mots blessants, il me raccroche au nez.
Je suis détruit, effondré. Il a en partie raison, je dois en convenir. Je navais pas bien évalué les conséquences de ces paroles, ni estimé à sa juste valeur la perfidie de lindividu.
Cette complicité maintenant, minterdit de me confier à Chantal sans craindre sa foudre.
Je décidais de taire mon rôle de complice, en espérant quils ne sen servent pas contre moi pour faire aboutir leur sinistre projet, mais de suivre au plus près les manigances de ces deux salauds, surtout Pierre. Une idée me vint à lesprit. Utiliser René !
Chantal est une romantique. Lamour doit être le lien du couple. Le sexe est secondaire même sil est nécessaire. La franchise, la fidélité sont ses maîtres mots. Malheureusement je nai pas toujours été à la hauteur de ses espoirs. Je vais devoir minvestir énormément pour sauver notre couple.
René sest comporté un peu comme un gentlemen à ses yeux. Il est libertin, certes, la glace sans tain, dont elle ignore lexistence, en est la preuve. Mais il manifeste pour elle une sympathie spontanée, quelle lui rend bien, liée par leurs passions communes. Sil ny avait eu que Pierre se serait-elle laissée aller aussi loin ? Cest pour René quelle sest livrée à cette fellation. Pierre navait que profité de la situation en arborant son sexe énorme qui a interpellé mon épouse. René mapparaissait comme un espoir. Et si jen faisais un complice ? Je ne vois pas encore comment avec précision, mais en attendant, je flaire quil ne faut pas que je casse trop brutalement son image auprès de ma femme.
En attendant, je décidais de faire parler Chantal et comparer avec ce que javais vu, sans la bousculer ni la culpabiliser. Dur, dur ! Surtout, ne pas la buter. Quelle me perçoive déterminé à dissiper les doutes qui me rongent. Un mari complice et non un cocu vindicatif !
Quand je rentre le soir, je suis bien décidé à passer à laction. La conversation avec Pierre ma totalement moralement anéanti.
Je ne peux pas rentrer discrètement chez nous, car la porte du garage est bruyante et on lentend nettement dans la maison quand elle souvre ou se ferme.
Bingo ! En entrant dans le salon, je surprends Chantal en conversation au téléphone, dans son bureau, une pièce distincte.
Spontanément, je ne me manifeste pas et, silencieux, jécoute, jespionne. Un sentiment de culpabilité me submerge. Le comble, même si je pense que la fin justifie les moyens. Très vite je comprends quelle parle à René ou bien à Pierre.
-
pendant le trajet en voiture, jai eu du mal à contenir ses mains baladeuses, assis derrière avec moi, dans ta voiture.
Je comprends quelle parle avec René. Une bouffée de rage mais aussi de peur, me submerge en me rappelant les paroles de Pierre tout à lheure au téléphone.
-
- Ton ami est convaincu que je suis sa propriété. Il mindispose et ce nest pas la taille de son sexe qui va me faire tomber dans son lit ! Excuse- moi, je ne veux pas te froisser, René. Tu es adorable, je tapprécie. Ce foulard me met mal à laise, surtout quil est superbe. Mon mari a bien vu cette pochette orange dont il connaît lorigine et il ne va pas manquer de minterroger sur les raisons de ce cadeau !
-
- Oui, cest une bonne idée. Et cest vrai en plus.
Il vient sans doute de lui donner la justification de son présent.
- Je me demande encore comment jai pu mabandonner aussi facilement ! En fait à chaque moment, je sentais que ça allait trop loin et je voulais fuir, me rebiffer. Mais vous étiez si sympa, si prévenants, si flatteurs, que jai cédé, sans en mesurer les conséquences. Je voyais bien que je menfonçais de plus en plus à chaque fois, mais une voix me soufflait « pourquoi pas » !
-
Elle écoute attentivement ce que René doit lui dire.
- Quand jai dansé dans tes bras ?, je vais te faire une confidence. Je me suis retrouvée dans une situation que javais déjà vécue, avec un collègue de mon mari. Il était venu à la maison quand jétais seule. Et de fil en aiguille, je me suis retrouvée à ses pieds à lui faire une fellation. Je crois bien que jaime ça ! (Elle laisse échapper un petit gloussement coquin).
-
- Non, il ne la jamais su. Pour la simple raison quil ne me la jamais demandé ! Sinon je le lui aurais dit !
Eh bien, leur complicité est bien avancée ! Je suis consterné par ce que je viens dentendre ! Elle a taillé une pipe à un collègue et chez nous ! Je minterroge soudain : qui est-ce ? Jimagine que je dois le croiser tous les jours au bureau ! Quelle humiliation ! Sen est-elle inquiétée ?
-
- Oui, tu as raison, cétait osé.
-
- Je vous ai invités à prendre un dernier verre pour éviter linterrogatoire et me laisser un peu de temps avant les explications. Je me serais bien passé de Pierre, mais il est collant. Cest ton ami
Il sensuit un long silence pendant lequel elle écoute son interlocuteur.
- Non René, ce nest pas une raison. Je ne veux pas lui ressembler. Jangoisse un peu ne sachant trop quel comportement avoir devant lui. Je naime pas mentir, même si lui, ne sen est jamais privé, par le passé. Jai même des doutes concernant sa fidélité !
Je comprends quil a dû appuyer là où ça fait mal : mes mensonges, mes écarts ! Malheureusement, cest incontestable !
- Crois moi René, je ne veux plus me retrouver dans une telle situation. Jétais bien avec toi mais, je ne me sens peut-être pas assez solide pour résister à ce qui a suivi. Je pense quil vaut mieux ne plus nous revoir. Je tiens à mon mari et je ne veux pas devoir affronter sa colère, sa déception et sa souffrance si cela devait se reproduire.
Incroyable, elle pense que ce qui a été fait nest pas si grave, sauf de se renouveler ! Cest le moment que je choisis de tousser pour manifester ma présence.
- Bon, René, je te laisse. Je tembrasse. Non, ne me rappelle pas, sil te plait. Cette histoire est finie et à oublier. Merci de le dire à ton ami. Bisous.
Elle raccroche, sans vraiment se cacher, quand je rentre dans son bureau.
- Tu es là depuis longtemps ? Je nai pas entendu la porte du garage.
- Je viens juste darriver, jai laissé la voiture dehors.
Visiblement elle est déstabilisée. Elle se reprend, manifestement pour me devancer et saffranchir de ce que jaurais pu surprendre
- Jétais avec René. Jai mis les choses au clair et au point, à la suite de ce qui sest passé hier à Versailles.
- Ah bon ? Et il sest passé quoi de plus que je ne sache ?
- Je tattendais. Tu ne veux pas quon en parle devant un apéro ? Jai tout préparé.
Eh bien voilà ! On y est !
- Si bien sûr, dis-je en me débarrassant de mes vêtements.
Nous sommes bien confortablement installés devant nos verres et les petits fours quelle sest donnée le mal de préparer dans la journée à cette attention. Cest elle rompt le silence.
- Bon, tu te doutes que jai des choses à te dire.
Je fais le couillon.
- Ah bon ?
- Arrête de jouer. Cest sérieux. As-tu remarqué que René et Pierre mont fait la cour ?
- Cest évident.
- Ça a commencé à la soirée caritative. Pierre ma flattée, René ma vanté sa collection de plantes et sa volière. Tout de suite jai été séduite par cet homme. Il est calme, posé et cest un puits de connaissance.
- Tout ça, je lai compris. Il est vieux non ? Chauve et bedonnant !
- Oui, mais il est plein de charme.
- Et Pierre ?
- Pierre, je ne laime pas ! Cest le genre de dragueur macho persuadé quaucune femme ne peut lui résister. Tu connais mon opinion sur ces hommes.
Je bois ces paroles. Bien sûr que je la connais.
- Pour moi, il nétait pas question dautre chose que de partager ses connaissances.
- Pourtant cest Pierre qui ta présenté René. Et dire que je devais être associé à un gros projet dont il est linitiateur !
- Tu devais ? Cela na plus de raison dêtre ?
- Non, je le soupçonne de sêtre foutu de moi.
- Cela ne me surprend pas. Maintenant, je regrette davoir été agréable avec lui, hier, pour ne pas te faire de tort. Jaurais dû men douter. Je le sens fourbe.
Elle a une drôle de façon dêtre agréable : en taillant des pipes ?
- Mais continue.
- Quand René ma téléphoné pour visiter ses collections, jai été ravie. Après ce quil men avait dit, cela devait être exceptionnel.
Je lécoute, impatient den arriver aux points chauds.
- Il ma invitée pour le déjeuner en me précisant quil avait réservé dans une des 5 tables de Paris. Cest pourquoi jai mis cette robe de soirée.
Tout cela colle parfaitement à ce que je sais.
- Tu nas pas pensé me demander de venir ?
- Non ! Tu travaillais. A peine à table, il ma offert un superbe foulard, pour sceller (cest son mot) notre attachement pour la nature. Jai voulu refuser mais jai vite compris quil en serait froissé, en me soupçonnant de lui prêter des mauvaises intentions !
Quelle délicatesse !
- Surtout quil doit coûter cher, non ?
- Oui !
- Cela ne ta pas gêné ?
- Si bien sûr. Mais tu aurais vu sa tête quand il me la offert !
- Je te crois ! Jai vu le regard quil te portait lautre soir !
- En sortant, il a reçu un SMS. Cétait Pierre qui disait quil nous attendait et que tu avais réussi à te dégager pour venir avec nous. Jétais vraiment heureuse. Après tu connais la suite avec la visite de la serre.
- Oui, et après ?
- Jai été déçue que tu doives partir. Et javais vraiment envie de rentrer avec toi. Mais aussi de rester. Ils ont insisté et toi tu les as encouragés à insister. Alors, je me suis sentie obligée daccepter, surtout après toutes leurs gentillesses.
- Je te comprends. Tu as bien fait.
Petit à petit je la sens qui prend confiance en elle. Cest exactement ce que je souhaitais. Mais attendons la suite.
- René ma présenté sa collection alors que Pierre sest absenté. Il est formidable ! Les plantes quil a chez lui sont rares et magnifiques. Il les aime comme ses s ! Il ma donné un cours de botanique sans pontifier, tout simplement.
- Quelle admiration ! Je te sens comme envoutée par cet homme.
- Nexagère pas ! Pierre est revenu et nous nous sommes installés devant une petite table basse dans le salon. Un serviteur très classe a apporté très discrètement un seau à champagne avec dedans une bouteille « petit goulot », comme tu dis.
Le bel Alexandre entre en scène !
- On a bu, on a ri et cest là que cela a dégénéré sans que je men rende compte.
- Tu me fais peur. Dis-moi tout !
Maintenant, son visage affiche linquiétude. Elle me regarde droit dans les yeux comme pour me défier. Elle veut exprimer quelle assume ce quelle va me confesser.
- Eh bien René a commencé à me caresser la poitrine.
- Les seins ?
Elle marque une pause, le regard toujours fixé dans le mien avant de poursuivre.
- Oui ! Jai été choquée, vraiment. Je me suis défendue, complètement ahurie et surprise. Il sest excusé, humblement.
- Et ?
- Après une lourd silence, quil a dû prendre pour un pardon, lentement, il est revenu à la charge, je ne sais pas pourquoi, mais cette fois, je lai laissé faire. Je nai pas refusé ses mains quand il a ouvert mon bustier. Cétait plutôt bon et sans vraiment de lirrespect. Cétait comme si, à mon tour, je lui faisais un cadeau. Sans plus.
Une nouvelle pause pour me sonder et voir ma réaction. Je reste exprès de marbre. En plus, cest vraiment ce que jai admis en matant la scène. Elle poursuit.
- Cest quand jai vu le regard de Pierre sur mes seins, que jai réalisé que je faisais une bêtise. Jai demandé à partir. Ils se sont ressaisis et mont demandé de rester. Comme je pensais quils avaient compris, jai accepté. Je me suis laissée aller à boire cet excellent champagne.
Elle avoue quil lui a mis les seins à lair !
- Tu en as bu beaucoup ?
- Suffisamment, je crois pour que je ne sache plus ce qui marrivait. Je me souviens de quelques images, mais cest tout.
Un peu facile, non ?
- Quoi par exemple ?
- Écoute, tu sais que je naime pas parler de ces choses là. Et toi tu en raffoles. Sil te plait ne moblige pas à me rappeler de choses qui me coûtent.
- Il ta caressée ?
- Oui !
- Tous les deux ?
- Oui !
- Tu les as touchés ?
- Je ne sais plus. Sil te plait, ninsiste pas ! Si tu étais resté, rien ne serait arrivé.
- Ça va être ma faute maintenant.
- Mais non, ce nest pas ce que jai voulu dire.
- Dis men juste un petit peu plus.
- Pierre a baissé ma culotte et caressé mes fesses pendant que René me touchait les seins. Voilà, dit elle, agacée !
- Les salauds ! Et tu nas rien dit.
- Bien sûr que si ! Jai encore demandé à rentrer.
- Et ?
Je reste pendu à ses lèvres. Je revois précisément la scène pendant laquelle Pierre lavait plaquée contre le miroir sans tain pour mhumilier et la tripoter entre les cuisses. Elle affichait alors clairement des signes de plaisir, contenus certes, mais bien présents.
Elle répond à chaque fois avec un ton de provocation. Que cherche-t-elle ? Me prouver quelle est sincère ? Quelle assume ses bêtises ?
- René a mis de la musique et avec plein de gentillesse ma invitée à danser. Javais déjà bien bu et jaime danser tu le sais. Alors je me suis laissée aller dans ses bras. Il me soutenait plus que je dansais. A partir de là, je ne me souviens plus bien ! Jétais dans les vapes. Je comprends maintenant quils avaient bien prémédité de me saouler pour r de moi. Ce dont je suis sûr cest que je ne suis pas laissée faire.
Là, je réalise que cela ne correspond pas à ce que jai pu assister! Mais je ne peux rien dire sans me démasquer.
Je lai bien vue prendre du plaisir quand Pierre la branlait devant le miroir. Je lai bien vue aussi, sucer les bites des deux salauds. Je lai vue enfin se donner en spectacle accomplissant, nue, cette danse érotique. Et tout cela, elle laurait effacé de sa mémoire ? Difficile à avaler. Et que sest-il passé pendant cette demi heure de trajet supplémentaire ? Je veux savoir.
- Le retour sest bien passé ?
- Ah non ! Pierre a tenu à ce que je vienne avec lui derrière. Et là, il a essayé encore de me peloter les seins. Jai eu du mal à le contenir. René a même arrêté lauto pour mater mes seins et mes cuisses. Jétais tellement en colère quils ont renoncé à continuer. Dailleurs jy ai laissé la fibule qui fermait mon bustier. Il faudra que je leur demande. Elle a dû tomber dans la voiture quand il ma découvert les seins pour les caresser.
Et elle disait cela avec un tel naturel ! Jen restais coi !
Mais, rien que dentendre quil « ma découvert les seins », ces simples mots provoquent instantanément chez moi une érection spontanée. Jai tout de suite essayé de la soustraire à sa vue, mais cela ne lui a pas échappé.
- Il a seulement essayé ?
- Enfin, non ! Je lai laissé faire, un peu, pour quil sen contente et nespère pas pouvoir aller plus loin.
Je suis bien obligé de la croire, je nétais pas dans la voiture ! Mais après ce que ma dit Pierre, jangoisse den apprendre davantage.
- Et bien sûr, il nest pas allé trop loin.
- Non ! Ils ont compris que cétait fini.
Je la crois, elle est sincère. Après une courte pause, elle ajoute :
- Je vois que ton fantasme est toujours bien vivace ! Tu es content ou déçu, ajoute-t-elle froidement, avec un ton de reproche ?
Très vite jenchaine. Je sais quelle napprécie pas ce délire candauliste qui mobsède depuis longtemps déjà et que je refoule autant que faire se peut.
- Tu dois les revoir ?
Là, elle marque une nouvelle pause avec ce regard fixe que je lui connais, quand elle pèse les mots pour répondre.
- Je ne sais pas !
Je comprend le sens caché et second de cette réponse : elle le souhaitait !
Je décidais à cet instant de lui avouer que je savais tout ! Il fallait faire éclater la vérité, enfin la mienne, en partie, sans dévoiler ma présence derrière le miroir. Et surtout javais, à lencontre des deux libertins, une folle envie de vengeance !
- Écoute Chantal, je vais te rafraîchir la mémoire. Pierre ma raconté dans le détail tous tes débordements dhier. Je nai pas voulu le croire. Alors jai demandé à René qui, gêné, ma confirmé.
A cet instant elle devient livide, les yeux rivés aux miens.
(à suivre)
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