Certaines L'Aiment Froide

Une petite histoire d’infidélité masculine. Les histoires d’infidélité féminine foisonnent sur ce site. C’est amusant de le constater !
On va changer un peu du coup ! N’est-ce pas messieurs ? Vous qui êtes si prompts à mettre en scène l’infidélité féminine ou à vous en délecter dans vos lectures !! Allez, on y va … On s’accroche.



- Il faut que je te parle …

Voilà ce que m’a dit Diane, ma meilleure amie au téléphone ce matin. Elle n’a pas voulu m’en dire plus. Je ne sais pas trop ce qui lui arrive, mais son air sérieux m’a alerté. A priori, il se passe quelque chose de grave, tout au moins d’important.

Nous avons convenu d’un rendez-vous, en fin d’après-midi à la terrasse d’un café près de mon travail. Il est 14 heures. Je me suis sentie un peu inquiète pour elle.

Je m’appelle Salomé, j’ai 32 ans. Je suis mariée depuis cinq ans maintenant à Gauthier. On parle souvent d’étape que les couples ont du mal à passer. Les un an, les trois ans … Nous nous avons passé ces fameuses étapes, supposées se transformer en épreuve, sans grands problèmes. Il y a bien eu quelques nuages qui ont traversé notre ciel. Ça a été des nuages gris clairs seulement, De la communication, se parler suffit souvent à résoudre ces petits problèmes. Et puis la vie commune, c’est aussi quelques sacrifices.

Beaucoup de couples ne font pas la différence entre écouter et entendre. Si on s’écoute, si mieux, on anticipe, on peut se sortir sans accrocs de ces petites tensions de la vie.

Plutôt que de vouloir démontrer que l’on a raison, parler c’est la clef. Ecoutez l’autre plutôt que de contre-argumenter, c’est notre règle avec Gauthier. C’est aussi mon conseil pour qu’un couple fonctionne et reste soudé.

Nos premiers jobs, nos découverts à la banque, les amis, les vacances de plus en plus loin, de plus en plus exotiques avec nos revenus qui augmentaient, notre premier appart, nos projets de fonder une famille.

C’est tout ça qui nous a soudé. Toujours allez de l’avant, toujours avoir des projets communs.

On s’aime toujours autant, ça aide bien sûr. La vie de couple, c’est d’abord et avant tout le partage de son intimité. Comment bâtir sur des silences ? Pire sur des mensonges ? Le partage est l’autre élément essentiel que nous avons mis en place. On se dit tout. Enfin, presque tout. Un jardin secret est nécessaire bien sur. Il n’y a pas forcement des choses inavouables à son conjoint dans un jardin secret, parfois des souvenirs, des craintes, des blessures, des hontes, des envies refoulées. Des pensées qui nous appartiennent. Et puis, on s’aperçoit qu’avec le temps, on permet à l’autre de visiter notre jardin, en partie, par petites bouts. Ça s’appelle la confiance.

En clair, on s’aime, on partage, on parle. Tout ça peut faire un peu psychologie à deux balles, mais c’est notre règle de vie. Et ça marche.

Nous avons vu combien de couples se déchirer autour de nous. Nous sommes surs d’avoir trouvé le bon mode de fonctionnement. Tiens, Diane ! Elle a divorcé il y a six mois après avoir découvert que son mari la trompait. Est-ce que c’est pour ça qu’elle veut me parler ? J’avais l’impression qu’elle avait passé le cap pourtant. Juste après son divorce, elle a eu du mal à reprendre le dessus. On a beaucoup discuté à l’époque. Je l’ai soutenue. Elle me parle à nouveau d’avenir, de projets depuis plusieurs semaines maintenant. Elle cherche un travail, elle qui se consacrait à son foyer avant le divorce. J’espère qu’elle ne rechute pas.

- Qu… quoi …

Je pouvais à peine parler après le choc que m’a provoqué ce que Diane venait de m’annoncer. J’ai bien senti qu’elle tournait autour du pot, qu’elle cherchait ses mots. Je l’ai empressée :

- Dis-moi, vas-y …
- Gauthier te trompe …

J’ai cru défaillir. Impossible, pas lui … pas Gauthier … Pas … Elle l’a vu à la terrasse d’un café avec une femme, il y a quelques jours.


Jusque-là, rien d’anormal, sauf que quand ils se sont levés, ont traversés la rue, ils se sont embrassés en se quittant. Le genre de baiser qui ne prête à aucune confusion. Ce n’est pas une collègue de travail, ou une simple copine.

Je suis restée bouche bée. J’avais l’impression que tout s’écoulait autour de moi. Sur le coup, je n’ai pas eu de réaction, j’étais sidérée, interloquée, incapable de sortir un mot. J’ai à peine compris ce que tout cela impliquait. Puis, j’ai réalisé. J’ai fondu en larme. Diane m’a prise dans ses bras, me frottant le dos avec la paume de sa main :

- Tu sais, j’ai longtemps réfléchis avant de te parler de ça. Est-ce que c’est bon de te le raconter ? Doit-on le dire ou rester en dehors de cette histoire ? Tu imagines le dilemme pour moi ? Est-ce que je n’aurais dû aller lui en parler avant à lui ? Je le bien connais Gauthier !
- …
- Et puis, non, j’ai décidé de te le dire. Déjà, tu es mon amie, ma meilleure amie. Et je sais ce que c’est, je suis passée par là il y a quelques temps. Je m’en suis sortie difficilement, je ne peux pas te laisser toute seule là-dedans. Tu m’as tant aidée à m’en sortir. Je veux te donner mon soutien. La trahison, je connais. Et franchement, je pense que c’est mieux que ça soit moi qui te l’apprenne, même si je sais que je te fais souffrir en te l’annonçant.

Comment a-t-il pu ? Après tout ce qu’on a vécu !

Ma première réaction a été de vouloir provoquer l’affrontement, lui dire en face, ce que je pense de lui, qu’il est un salaud … Entendre ce qu’il a à me dire, ses justifications.

- Ecoute Salomé, je dois partir quelques jours chez mes parents, dès ce soir, mais à mon retour, je prends soin de toi. En attendant, pas de bêtises, hein ! Promis ?

J’ai envoyé un SMS à Gauthier, prétextant un travail urgent à finir. Je ne pouvais pas rentrer chez moi dans cet état-là. Je me suis refugiée dans ma voiture et j’ai pleuré.
Ça m’a fait du bien. Après avoir laissé couler mes larmes et évacuer le gros de la tension, ça allait un peu mieux. Je pouvais à nouveau réfléchir, non pas normalement et encore moins sereinement, mais j’ai à nouveau été capable d’analyser les choses.

Devant l’infidélité de son mari, une femme a cent manières de réagir après l’abattement : colère, dégoût, tristesse, culpabilité … Colère et dégoût ? Oui ! Culpabilité ? Non certainement pas. Et puis quoi encore ! Je ne suis responsable de rien. Je ne l’ai pas mérité. Je lui ai tout donné, j’ai tout fait, j’ai essayé d’être exemplaire. Peu à peu, la colère est retombée, remplacée par la tristesse, mais aussi par le désir de vengeance. Pas ment une bonne idée, l’humilier, le tromper à mon tour, surement pas, ce n’est vraiment pas mon style. Et puis ça ne résoudra rien. Ça ne me satisfera que momentanément.

Je ne vois qu’une issue. Le divorce. La tromperie (ça porte bien, son nom d’ailleurs), ce n’est pas que du cul. Non, l’infidélité c’est avant tout tromper la confiance de l’autre. La mienne en l’occurrence.

Mais je veux faire les choses à ma manière. Je ne vais pas faire comme Diane. Pas de divorce avec consentement mutuel, pour que ça ailles vite. Je veux qu’il paye. Qu’il perçoive bien la honte qui m’habite aujourd ‘hui.

Réaction - action !

Pour moi la décision était prise. La fidélité n’est pas une alternative dans un couple.

La séparation puis le divorce était la seule possibilité pour moi. Je ne pourrais pas pardonner, par lui refaire confiance. Jamais.

Prendre cette décision, me donnait de l’allant à défaut de me redonner le moral. Au moins, j’étais dans l’action.

Pour ça, il me fallait plus de preuves qu’aujourd’hui. Ce simple témoignage de Diane, ne suffirait pas, il pourrait toujours nier. Dire qu’elle avait mal vu, remettre même son témoignage en cause.

En plus, comme nous ne serons pas dans une démarche à l’amiable, je devais avoir des certitudes.
Je voulais marquer le coup, les esprits, le sien et ceux de nos proches. Qu’il mesure bien les implications de sa trahison. C’était aussi une façon de me nettoyer. Je me sentais salie par sa trahison.

Salaud !

Déjà, il fallait en savoir plus, rassembler des éléments. Comment m’y prendre. Diane m’a dit ne pas connaitre cette femme.

Le suivre ? Trop de contraintes, il me repérerait rapidement, Engager un détective ? C’est peut-être la solution dans un deuxième temps.

En attendant, j’allais devoir rentrer et essayer de faire bonne figure. Ça allait être compliqué. J’allais inventer quelques excuses : la fatigue, une enguelade au boulot avec mon chef. J’espère qu’avec un peu de temps, demain, après-demain, je pourrai sembler plus « normale ». Ce soir, ça allait être vraiment compliqué. Je vais prétexter une migraine et aller directement me coucher. Voilà ! Ça me permettra de tenir jusqu’à demain matin au moins.

Plus je réfléchissais, plus les choses s‘imbriquaient. Des indices qui m’avaient échappé, auxquels je n’aurais jamais pensé, qui à l’époque de la confiance n’avait pas attiré mon attention, sont apparus, et ont fini par être des évidences. Tout concordait.

Les heures sup au dernier moment, ça peut arriver, d’autant qu’au lieu de rentrer à 18 heures comme avant, il rentrait vers 20 heures. Quand ça devient quasi systématique le mardi …

En regardant sur ses fiches de paye le lendemain, aucune trace du paiement d’heures supplémentaires. Il le fait bénévolement ?

Autre fait qui n’avait pas attiré mon attention, il s’est mis à acheter des caleçons tout seul, alors qu’avant il se contentait des siens parfois usés jusqu’à la corde, ou qu’il me laissait les lui acheter.

Le surlendemain, je passais à l’attaque. Le soir, alors qu’il est rentré à la maison après ces fameuses heures supplémentaires du mardi je lui dis, alors que nous étions sur le canapé :

- Tiens, j’ai eu Laurine au téléphone ce matin. Tu te souviens d’elle, une ancienne copine du sport, on s’est un peu perdue de vue depuis qu’elle a déménagé. Je te l’ai présentée il y a quelques temps …
- Oui, je me souviens vaguement … Et alors ? Elle te voulait quoi ?
- Oh, juste discuter. Elle est dans une mauvaise passe. Elle vient d’apprendre que son mari la trompe depuis six mois. La pauvre … Elle avait envie de parler ! Avec sa famille, pas facile, la peur d’être jugée, tu comprends ? La peur de passer pour la cocue de service. Tu imagines sa situation … Je trouve ça horrible personnellement. Je n’imagine même pas si ça m’arrivait à moi ! Enfin, avec toi mon amour, je suis à l’abri de ce genre de mésaventure ….

Je lui ai dit ça avec mon sourire le plus amoureux. Je ne me savais pas aussi bonne comédienne, aussi machiavélique même.

Il ne dit pas grand-chose, à part quelques périphrases et quelques hochements de tête. J’observais sa gestuelle du coin de l’œil. Il semblait nerveux. Je vois sa main, serrer plus fort le bord du canapé.

Je vais le pousser un peu plus dans ces retranchements !
- Et toi Chéri ? Tu en pense quoi ?

Et là, il se lance avec force « euuuuh » dans de grandes explications sur la notion de couple, sur la fidélité, sur son incompréhension. Je le connais, il sait être affirmatif et convaincant quand il le faut. Là non, il brode, c’est manifeste, il est nerveux en plus. Il n’arrête pas de se gratter le cou en me parlant. Il a le regard fuyant. Enfin au début, parce que rapidement, il regarde le mur d’en face.

Depuis deux soirs, quand il s’endort, je m’empare de son portable. S’il y a un endroit où on cache ses secrets les plus profonds, c’est bien dans un portable.

Il a changé le code ! Depuis le temps que je n’ai pas regardé son portable, je ne sais pas trop depuis quand. Si ça se trouve, ça fait longtemps ! Ou pas …

J’ai essayé de saisir un, puis deux codes qui auraient pu être les siens, échec.

J’ai dû arrêter. Il ne fallait pas que je le bloque. J’essayerai à nouveau demain soir, en espérant tomber sur le bon.

En attendant, faire bonne figure, noyer le, poisson. Compliqué, mais j’ai fait le plus dur, celui de la découverte de l’infidélité. J’étais toujours aussi mal, mais je me sentais capable de donner le change maintenant. Et s’il fallait pleurer ou craquer de temps en temps, je le ferais en cachette.

Quelques jours plus tard, surprise, j’ai croisé Fred, l’ex-mari de Diane.

Il avait quitté la région pourtant après le divorce :

- Salomé ? Comment tu vas ?
- Alors écoute, toi, ce n’est pas le moment !
- Quoi ?
- Oh tu sais très bien de quoi je parle, Tu t’es quand même conduit comme un salaud, vous êtes tous les mêmes !
- Ah je vois. Solidarité féminine. Avec Diane, vous restez soudées envers et contre tout. Le mari a toujours tort, même quand tout accable sa femme
- Comment ça ?
- Comment ça ! Tu sais très bien ce qui c’est passé …
- Oui, tu l’as trompée ! Comme tous les mecs, et en plus vous n’assumez pas …
- Ah d’accord, je vois … C’est ce qu’elle t’a dit ? C’est moi le méchant ? C’est elle qui m’a trompé, pas le contraire. Elle avait un amant, je ne sais même pas si elle l’a toujours, et d’ailleurs, maintenant je m’en fous. Je ne sais même pas qui c’est, d’ailleurs, elle ne me l’a pas avoué. Et maintenant, ça m’est complètement égal. Je suis ici juste pour régler quelques papiers. Dès demain, je me casse vite fait de là !
- Comment ça ? C’est Diane qui …
- Oui c’est Diane qui ! Oui ! Le cocu, c’est moi …
- Mais, ce n’est pas ce qu’elle m’a dit…
- Oh bien sûr, elle s’est donné le beau rôle. Celui de l’épouse bafouée. Beaucoup plus confortable en effet. Madame, sait toujours bien s’en sortir. Oh et puis tout ça n’a plus vraiment d’importance. Je m’en contrefous maintenant, je suis passé à autre chose, et heureusement pour moi …

Il a l’air sincère. Diane aurait inventé cette histoire de tromperie de la part de Fred ? Quel intérêt ? Je suis son amie ! J’aurais pu comprendre.

- Excuse ma réaction Fred. Je suis sur les nerfs depuis plusieurs jours. Et, oui Diane m’a toujours certifié que c’était toi.
- Pas de problème. Méfie-toi d’elle, c’est une menteuse congénitale et une manipulatrice. Je ne dis pas ça sous le coup de la rancœur. Mais vu ce qu’elle m’a servi comme mensonges pendant tout ce temps, je sais de quoi elle est capable. Mais dis-moi, tu me dis que tu es sur les nerfs ! Qu’est ce qui se passe ? Rien de grave j’espère !
- Gauthier me trompe. Je peux bien te le dire … Je viens de l’apprendre. Tu sais ce que ça représente
- Oh ma pauvre … Tu veux en parler ? J’ai un peu de temps devant moi.
- Bof pourquoi pas. A part Diane, personne n’est au courant. En parler ça peut me faire du bien.

Je lui ai tout raconté, le bonheur que je pensais avoir dans mon couple, les confidences de Diane, mon souhait de divorcer, le fait que je voulais laver mon honneur en obtenant un divorce avec tous les torts pour Gauthier. Les fortes présomptions et mon obligation d’avoir des preuves formelles, qu’aujourd’hui que je n’avais pas encore.

Nous avons longuement parlé. Il a essayé de me remonter le moral, à même reporté son rendez-vous au lendemain.

- C’est quand même bizarre que Diane ne m’ai jamais parlé de cette relation avec cet amant. D’autant plus que ça a duré apparemment.
- Oh, elle est dans son rôle de femme parfaite. Toujours donner cette illusion autour d’elle. A priori, ça remonte à plus d’un an. Elle ne m’a jamais dit qui c’était. Pourtant, elle n’a pas lésiné sur les moyens de me faire du mal ou de me rabaisser au moment du divorce. J’ai même eu des textos m’informant qu’elle venait de baiser avec lui, que c’était formidable, pas comme avec moi. Enfin après le divorce, bien sûr. Je voulais un consentement mutuel pour que ça aille vite. Elle n’a pas voulu envenimer la situation pendant. Après, elle s’est lâchée. Sa vraie nature est ressortie.
- J’ai du mal à y croire, Diane, toujours à fustiger l’infidélité. Je la connais mal.
- J’ai gardé les SMS, lis, tu verras, me dit-il en me montrant son portable. Je ne sais d’ailleurs pas pourquoi je garde ça … Tiens celui-là, où elle me parle de la taille de la bite de son amant, excuse le terme, mais c’est celui qu’elle a utilisé. Et celui-là, où elle me dit qu’elle lui a permis de la sodomiser dès la première fois, alors qu’elle me le refusait à moi. Elle trouvait ça dégradant parait-il.
- Je tombe des nues …
- D’ailleurs, oui, c’est bizarre qu’elle te dise ça au sujet de Gauthier. Mais, je m’égare surement. Avec elle, je vois le mal partout maintenant. Ecoute, je peux t’aider. Te soutenir si tu le souhaite. Quand je suis parti d’ici, j’ai abandonné mon boulot. J’ai trouvé un CDD qui s’est terminé il y a une semaine. J’ai décroché un CDI, mais je ne commence que le mois prochain. Si tu veux je reste quelques jours ici et je t’aide. On va tout reprendre depuis le début.

Je lui raconté le bateau que je lui ai monté pour voir sa réaction, avec la prétendue tromperie dont Laurine est victime, le coup des heures supplémentaires le mardi, qui n’apparaissent pas sur les fiches de paye :

- Tu as vérifié son portable ? Son ordinateur ? Si on cache quelques choses, c’est là qu’on trouve
- Oui, il a changé son code, encore une présomption défavorable. Je ne sais pas vraiment quand. Je connaissais l’ancien, mais, je ne regarde jamais son portable. J’avais confiance, tu comprends ?
- Oui, bien sûr que je comprends. La confiance aveugle, je connais Et du coup, tu as pu voir quand même ?
- Oui, j’ai essayé de taper des codes qui auraient pu correspondre. A chaque fois, je ne pouvais pas risquer de le bloquer, je m’arrêtais donc après deux essais. Le troisième jour, j’ai trouvé. Son code de carte bancaire. Pas vraiment compliqué.
- Et ?
- Rien de particulier ! En fait si, pas de SMS ... L’absence de SMS a attiré mon attention tout de même. On n’a jamais son historique complètement vide, enfin quelqu’un d’honnête qui n’a rien à cacher. C’est son cas. Comme si il nettoyait son portable tous les jours. Sinon rien de particulier, pas de noms féminins inconnus et nouveaux dans son répertoire. Il n’y a que des personnes que je peux identifier, je connais tout le monde, sauf un certain Jean Pierre, je ne sais qui c’est. Par contre, il a oublié de nettoyer son historique d’appels autant reçus que passés. Pas d’appels de femmes récurrents, par contre le fameux Jean Pierre l’appelle tous les jours.
- Bizarre … C’est peut-être pour te cacher des choses si tu vois un appel sur son portable. Jean Pierre a peut être remplacé le vraie prénom de sa maitresse.
- Tu crois ?
- C’est possible, il me vient une idée. Ça peut marcher. Dans son répertoire, tu changes le numéro de téléphone de ce Jean Pierre et tu le remplace par le tien. On ne fait pas attention aux numéros mémorisés. On tape le prénom ou le nom quand on veut joindre quelqu’un ou quand on envoie un SMS. Il pensera écrire ou appeler Jean Pierre ou qui que ce soit derrière cette identité, et c’est toi qui recevra le message.
- C’est risqué !
- Oui, mais tu en auras le cœur net et qu’est- ce que tu risques de plus ? Si j’avais été suspicieux avec Diane, peut -être que …
- Tu as raison, je ne risque plus rien maintenant. Je vais faire ça dès ce soir. Il a le sommeil lourd, et moi j’ai du mal à dormir depuis que je sais tout ça … c’est la nuit que je trafique son portable.
- Et il te …. touche … Excuse-moi de te poser cette question intime, mais ça peut être aussi un indice
- Oui la dessus, la fréquence na pas trop changée, sauf qu’il me dit être fatigué parfois. Rien d’anormal non plus. Par contre, avec le recul, j’ai bien entendu pensé à ça aussi. Si la fréquence reste comme avant, j’ai quand même l’impression qu’il y met moins de cœur qu’avant. Il remplit son devoir conjugal, rien de plus. C’est plus machinal, avec moins de passion.

Je me suis mise à pleurer. J’avais refoulé mon désespoir au fil des jours, le remplaçant par une tristesse que je pouvais masquer plus facilement, voire une colère ou une envie de vengeance. Cela s’est passé de manière inconsciente, bien sûr. Là de tout récapituler, d’en parler à quelqu’un, j’ai craqué. Tout est sorti. Fred m’a pris la main dans les siennes, l’a tapotée.

- Ne te gêne pas pour pleurer. Il n’y a aucune honte à ça. Je l’ai fait aussi à l’époque. Sauf que j’étais seul à ce moment-là. Tu peux compter sur moi aujourd’hui.
- Merci. Pourquoi il m’a trompée ? Avoir une liaison avec une autre sur une longue période, ce n’est pas seulement une question de sexe …Ca a la limite, j’aurais pu comprendre. Le fait qu’il entretienne une relation extra-conjugale montre qu’il cherche ce qu’il n’a pas dans notre couple. Si quelque chose ne lui convenait pas ou lui manquait, ce n’est pas de ma faute. On communiquait, il n’avait qu’à me le dire. Je ne me sens pas responsable. Il n’avait qu’a le dire.
- Mais tu n’es responsable de rien, c’est lui le responsable.
- Oui, tu sais, quand on s’engage avec quelqu’un, on sait que ce n’est pas forcement pour la vie. On sait que l’autre peut tomber amoureux d’une autre personne. On l’accepte même, c’est la vie. Mais ce qu’il a fait est malhonnête. J’aurais accepté qu’il me quitte pour quelqu’un d’autre, mais qu’il me le dise honnêtement, pas qu’il me trompe.
- Ecoute Salomé, tu as tout mon soutien, et pas seulement moral. Je vais tout faire pour t’aider. Tiens-moi au courant dès que tu as du nouveau.
- Merci Fred, ça me fait chaud au cœur. Et excuse-moi encore pour ma réaction vis à vis de toi tout à l’heure.

J’allais exploiter l’idée de Fred, mais j’allais être encore plus retord. Je suis passée à la boutique de mon opérateur téléphonique, j’ai acheté un portable à rechargement, un premier prix. Et c’est le numéro de ce portable là que j’ai mis à la place de celui de Jean Pierre dans le répertoire de Gauthier. Comme ça, s’il le voit, ce n’est pas mon numéro qu’il découvrira.

J’étais consciente que cette supercherie ne durerait pas longtemps. Il va vite finir par s’en apercevoir. Comment allais-je réagir, s’il passait un appel au lieu d’envoyer un SMS à « Jean Pierre » ?

J’en étais là de mes pensées et de mes doutes, quand mon nouveau téléphone se mit à sonner. Le numéro de Gauthier ! J’ai eu un instant de panique … J’ai faillis prendre l’appel, pour lui dire quoi ? Le mettre face à sa trahison ? Non, il appelait « Jean Pierre ». Encore une fois, il aurait pu nier. A force d’hésitations de ma part, il est tombé sur la boite vocale de mon téléphone. Je ne l’avais pas changée, c’était la voix préenregistrée d’origine. Il a laissé un message, que j’ai consulté aussitôt :

« Ma chérie ? Allo ? Tu dois être occupée … Tu as changé ton message d’annonce ? Bon, alors, demain on est mardi. Comme tu n’es pas censé être là, je te propose qu’on se voie dans un autre hôtel, plus excentré. Il ne faudrait pas que quelqu’un te croise et te reconnaisse. Que penses-tu de l’hôtel où nous sommes allés la première fois ? Je t’aime ».

Le salaud … cette fois, j’ai ma preuve. Je t’aime qu’il lui a dit … Salaud ! Ce n’est même pas qu’il en aime une autre qui me dégoute, c’est qu’il continue à jouer la comédie avec moi.

Je vais lui foutre ça en plein visage. Je peux même aller jusqu’à venir le voir tout de suite sur son lieu de travail et l’humilier devant ses collègues. Si sa pouffe est une collègue, je ferais d’une pierre deux coups. En fait, non, elle n’est pas censée être là, qu’il lui a dit.

Non, c’est ridicule, je vaux mieux que ça … Je ne vais pas me mettre au niveau de ce salaud …

J’ai éclaté en sanglot. L’accès de colère s’est transformé en crise de larmes. Je ne pouvais plus voir Gauthier. Je ne voulais plus de ses mains sur moi. Plus l’entendre, plus écouter ses mensonges. J’ai inventé une histoire. Ça serait provisoire seulement, mais ça me laisserait le temps de me retourner.

J’ai pris quelques jours de congés au boulot. J’ai appelé Gauthier en essayant de prendre la voix la plus normale possible. Je lui ai dit que j’allais chez ma sœur quelques jours. Elle était enceinte et très proche d’accoucher. Mon beau-frère, par son métier, devait s’absenter en semaine et ne rentrait que le week-end. Je lui ai dit que ma sœur ne se sentait pas bien du tout, que je ne pouvais pas la laisser seule dans sa situation. Il n’a pas dit grand-chose. J’ai même eu l’impression que ça l’arrangeait. Je venais de gagner du temps.

Plus tard dans la journée j’ai appelé Fred. Il m’a proposé de passer le voir. Il logeait dans un petit appartement appartenant à ses parents :

- Je te propose un truc Salomé. De confondre ton mari, le surprendre avec sa maitresse. Mardi, je vais le suivre à la sortie de son bureau. Il ne repèrera pas ma voiture, qu’il ne connait pas. La tienne par contre, il la connait bien et elle est voyante, une mini rouge et blanche, ça ne passe pas inaperçu … Tu restes avec ta voiture dans le secteur, je te tiens au courant de la direction qu’il prend par téléphone. Tu vas nous suivre à distance.
- Ça peut marcher. Si je le surprends dans une chambre, ce ne sera plus des présomptions, comme aujourd’hui, mais une preuve irréfutable. Et devant un témoin, en plus, toi ! Et surement d’autres. Crois-moi, je vais faire un esclandre dans l’hôtel, tout le monde va s’en rappeler.
- Il faut agir Salomé. Pour toi, dès que tu es en action, tu es volontaire. Quand tu cogite tu es abattue, comme quand tu m’as appelé.

Il m’a prise par l’épaule et a claqué une bise sur ma joue. Ça m’a fait du bien. Il a raison, il ne faut pas que je me laisse aller.

- Il y a un truc qui m’interroge quand même, dans ce que ton mari a dit à sa maitresse …
- Quoi ?
- Il a dit « Tu n’es pas censé être là ».
- Oui, et ?
- Eh bien … Peut être que je me fais des idées, mais qui n’est pas censé être là en ce moment ?
- Je ne sais pas … euh … Diane ?
- Eh oui ! Peut-être que je fabule, mais en effet …
- Mais non, ce n’est pas possible … Et puis c’est elle qui me l’a dit, ça ne colle pas. C’est mon amie ! Depuis si longtemps.
- Je ne veux pas te paraitre rabat-joie, ni me mêler de tes relations avec mon ex, mais méfie- toi de Diane, c’est une menteuse congénitale. Peut-être souhaite-t-elle tout simplement que vous vous sépariez et a-t-elle provoqué tout ça.

Nous étions assis sur le canapé. C’est presque instinctivement que nous nous étions rapprochés au cours de la conversation.

Et ce qui devait arriver arriva. Il a posé sa main sur mon épaule, m’a embrassé la joue d’abord, puis le coin de la bouche, puis les lèvres. Il m’a pris dans ses bras. Je me suis juste serrée contre lui.

J’étais tendue, il l’a senti.

Il m’a dévêtue avec une attention extrême. Il m’a non seulement dévêtue, mais mise à nue, s’attardant du regard sur chaque parcelle de ma peau, avant d’y poser ses mains ou ses lèvres, tout en délicatesse, tout en respect.

Cette douceur, ce respect que je lisais dans ses yeux et dans ses gestes, ont permis de faire tomber mes derniers doutes, mes dernières appréhensions aussi. Quand ses lèvres se sont posées une fois de plus contre les miennes, je me suis abandonnée complètement, m’allongeant su le dos et l’attirant sur moi.

Nous nous sommes rapidement mis sur le lit de la chambre et cette fois complétement libérée, désinhibée, j’ai mis mes mains sur son torse, son ventre, puis j’en ai glissé une dans son pantalon. J’ai senti son membre dressé dans ma main pour me prouver s’il le fallait encore, l’envie que je lui procurais. Je l’ai instinctivement pris dans ma bouche, plus pour lui témoigner mon ressenti du moment et la plénitude qui m’envahissait.

Nos ébats furent longs, doux et attentionnés, presque timides, dans un premier temps, comme si nous n’osions pas. Je me suis tout de même abandonnée corps et âme ensuite. Après un premier moment de plaisir qui vint rapidement, nous avons recommencé. Cette fois, ce fut plus passionné et démonstratif. J’étais à nouveau amoureuse, complètement grisée. Je venais d’oublier Gauthier, à jamais.

- Ce n’est pas bien ce qu’on a fait Fred, dis-je timidement mais pas du tout convaincue, alors que j’étais encore couchée près de lui la tête sur son épaule.
- Et pourquoi ça ? Nos ex, tu crois que ça les a gênés ?
- Oui, bien sûr …
- Et puis, je vais t’avouer quelque chose. Tu m’as toujours attirée. Tu attires tout homme normalement constitué, rien d’anormal à ça. Non, c’est plus ta beauté intérieure qui me plaisait. Tu étais la meilleure amie de ma femme, j’étais amoureux d’elle. Par respect pour elle, par respect pour toi, j’ai balayé tout ça du revers de la main et je suis passé à autre chose. Ça s’est vite transformé en amitié, et j’ai continué à aimer Diane, jusqu’à tout ça. La fin de cette belle amitié m’a aussi fait mal, tu sais.
- Je ne me suis rendue compte de rien …
- Normal, tu étais avec Gauthier, amoureuse en plus. Je ne me voyais pas casser ça. Tu es une fille normale toi Salomé. C’est aussi ce qui fait ta beauté.

Je l’ai embrassé. Le coup de cœur, je l’avais eu en début de soirée. Ce qu’il venait de m’avouer et la manière dont il l’exprimait me confortait. J’ai gardé le silence toujours contre lui. J’ai juste fermé les yeux et posé mon bras sur son torse. Est-ce que moi à l’époque, j’ai ressenti quelque chose pour lui ? Même minime ? Je ne crois pas non … Après tout quelle importance. Pour la première fois depuis plusieurs jours, je me suis endormie avec un sentiment de quiétude.

Le lendemain, après avoir passé une partie de la matinée au lit, pas pour dormir, nous avons échafaudé notre stratégie. Nous ne savions pas dans que l‘hôtel, Gauthier avait rendez-vous. Fred se posterai donc à partir de 16 heures devant la boite de Gauthier. Je serai, pour ma part garée à environ 500 mètres. Il me donnerait des indications sur le chemin à suivre par téléphone.

Il avait appelé Gauthier à midi, à l’heure où il déjeune habituellement, en demandant à lui parler. Une de ses collègues a répondu :

- Non, il est parti déjeuner, je peux peut-être vous renseigner ?
- Non, il connait bien le dossier, je préfère le rappeler cet après-midi, jusqu’à quelle heure je peux le joindre ?
- Euh, le mardi, il part en général vers 16h30.

Ça devait pouvoir marcher. Mon objectif était de le surprendre, appareil photo en main au lit avec sa maitresse. Malgré ce que m’avait dit Fred, je doutais toujours de l’identité de cette femme. J’avais du mal à penser qu’il s’agissait de Diane. Elle était mon amie, ma meilleure amie, ma confidente, et ce depuis si longtemps. D’accord, elle avait un caractère bien trempé. Quand elle voulait quelque chose, elle l’avait. De là à me voler mon mari ! Pourtant, tout coïncidait. On n’allait pas tarder à être fixés.

Tout a bien fonctionné. Fred suivait Gauthier, qui est bien sorti à 16h30. J’étais à cinq minutes derrière. J’ai suivi ses indications et nous nous sommes retrouvés devant un hôtel à l’autre bout de la ville :

- Il est entré il y a dix minutes. Je suis allé à la réception, j’ai demandé le numéro de chambre. Le réceptionniste n’a pas voulu me le donner, normal, mais avec un petit billet, il a lâché l’info. Je me suis fait passer pour un détective privé. On leur laisse une demi-heure pour qu’ils commencent leur petite affaire et on débarque.
- Et sa maitresse ?
- Pas vue ! Elle doit déjà être là, ou bien pas encore arrivée.

Nous sommes allées boire un café au bar en face de l’hôtel, nous pouvions ainsi surveiller l’entrée, afin de voir si une femme seule entrait ou si Gauthier en sortait. Trop impatiente et pressée d’en finir, au bout de vingt minutes, j’ai persuadé Fred de bouger.

Je me suis présentée devant la chambre 22. Elle était bien sur verrouillée. J’ai frappé. Fred restait en retrait. Pas de réponse, j’ai à nouveau frappé, cette fois plus fort :

- Oui qu’est-ce que c’est ?
- La réception, ouvrez s’il vous plait, dis-je en maquillant ma voix.
- Euh je ne peux pas là !
- Ouvrez, il en va de la sécurité de l’hôtel et de la vôtre surtout, il va falloir évacuer.

Gauthier a ouvert, torse nu, une serviette autour de la taille :

- Salomé ? Mais qu’est-ce que ….
- Coucou connard, lui ai-je envoyé en le mitraillant avec mon appareil photo.

Il ne bougeait toujours pas, pétrifié comme une statue de sel, la bouche ouverte. Aucun son n’en sortait. Je l’ai bousculé :

- Laisse-moi passer salaud, j’ai un truc à vérifier. Eh oui, c’est bien toi Diane. Jamais je n’aurais cru … En fait, à la base, jamais je n’aurais cru que mon ex-mari me tromperait. Avec toi en plus …Vous êtes deux beaux hypocrites …
- Ecoute Salomé, je ne …
- Ta gueule traitresse. Une petite photo Diane, sors-moi ton sourire ravageur s’il te plaît !
- Ecoute Salomé, tu ne ..., me dit Gauthier en posant sa main sur mon bras
- Toi tu ne touches pas !!! tu ne me touche plus jamais. Jamais, tu m’entends ? Tu n’es qu’une ordure. Les ordures ne me touchent pas. Tu me dégoute …

Je lui ai collé une claque dans la figure. Ça a été plus fort que moi. Je ne voulais pas en arriver là, mais le contact de sa main sur mon bras m’a donné l’impression d’être salie. Il s’est reculé sa paume posée sur sa jouer endolorie.

- Bonjour les amis.

Ça c’est la voix de Fred sur le pas de porte :

- Fred, tu es là aussi ? De quoi tu te mêles ? c’est écrié Diane
- Ce que je fais là ? Mais moi j’aide mes amies, je ne les trahie pas … Inutile de cacher tes seins derrière ce drap, je les ai déjà vu Diane ! Un sourire comme te le demande Salomé, tu es tellement photogénique … c’est pour les avocats et le juge seulement, ne craignez rien.
- Tu as toujours été un connard mon pauvre Fred, que veux tu !
- L’insulte, ça te va bien. Ça colle bien avec ta mentalité Diane … Tu m’as fait du mal, mais c’est terminé, tout ce qui peut venir de toi ne me touche plus. Insulte autant que tu veux. Quant à toi Gauthier, j’ai juste envie de te mettre mon poing dans la figure … Pour l’ensemble de ton œuvre, juste pour contrebalancer la baffe que vient de te coller Salomé … Moins pour avoir baisé mon ex-femme que pour ce que tu as fait à Salomé, d’ailleurs.

A le voir se reculer et se mettre derrière le lit, j’ai éclaté de rire :

- Mon pauvre Gauthier, tu vois, toute cette lamentable histoire me fait déjà rire. Ton attitude m’a vaccinée. Hier encore, j’étais au fond du trou. Je vais passer à autre chose très rapidement. Et je t’en remercie ! Ça m’aide beaucoup. En attendant, je vais te faire payer. Le divorce va être long et difficile pour toi. Moi, ça ira, je vais savourer ces moments.
Mais n’ai pas peur mon petit Gauthier, Fred ne va pas te frapper, il a dit qu’il en avait juste envie. Il sait se retenir lui … Ah au fait, Fred et moi … On a … Tu vois ce que je veux dire ? Du coup n’essaye même pas de chercher à recoller quoi que ce soit. Rien ne pourra plus coller entre toi et moi. Je suis à nouveau prise et comme je suis fidèle, moi … Non, ne te mets pas martel en tête. Ca ne te servira pas pour le divorce. Il faudrait avoir des preuves pour ça. Nous serons moins cons que vous. Nous pourrons nous retenir le temps qu’il faudra, Fred et moi … Je voulais juste te dire que tu es cocu aussi. Oh, depuis moins longtemps que moi, depuis hier soir seulement.

Diane, allait parler, je l’ai interrompue :

- Toi, tu ne dis rien, la salope. Je te laisse Gauthier … C’est bien ce que tu voulais hein en m’annonçant vos coucheries ? Qu’on se sépare !!
Quoi Gauthier ? Tu as l’air étonné ! Tu n’étais pas au courant ? C’est elle qui m’a prévenu …
Si, je t’assure ! Dis-lui toi …
- …
- Oh, elle ne m’a pas dit que c’était elle ta maitresse par contre. Elle m’a dit qu’elle t’avais vu avec une autre femme !

Quoi ? On dirait que ça ne fait pas partie de tes plans à toi, mon petit Gauthier ? Ah, tu voulais peut être garder ton épouse dévouée ? Dévouée et bien cocue, hein ? C’est ça ? Excuse-moi d’en rire … Eh oui, je comprends, moi je travaille, j’ai une bonne situation, je ramène de l’argent à la maison aussi. L’argent c’est important pour toi, ton train de vie, ton standing, tes loisirs, tout ça …. Là tu vas te retrouver avec Diane, qui ne fout rien, qui aime se faire entretenir, qui fait juste semblant de chercher un travail depuis son divorce … Assume !

Deux traitres ensemble ! Je ne me fais pas de doutes sur votre avenir commun ! Il va être court.

Nous on vous laisse vous expliquer, tu viens mon chéri ?

Telle fut ma conclusion en prenant Fred par le bras. Nous sommes partis en claquant la porte de la chambre, sans nous retourner.
Le divorce fut prononcé assez rapidement malgré tout. Tous les torts étaient pour lui. J’avais toutes les preuves. Lui aucune. S’il avait parlé de notre liaison avec Fred, j’aurais nié et mon avocat se serrait engouffré dans la brèche en mettant en avant un mensonge de plus de mon ex époux. Il n’avait aucune preuve, puisque Fred et moi avons su attendre. Cette attente a été très compliquée, j’avais, tout comme lui envie de le prendre dans mes bras et de me perdre dans les siens.

J’ai eu le droit à une pension correcte, je n’ai pas trop insisté là-dessus. Mon intention était qu’il paye moralement, je ne voulais pas le mettre sur la paille non plus. Il allait devoir renoncer à ses parties de golf, peut-être. Ça lui évitera de s’embourgeoiser.


Cela s’est passé il y a moins d’un an. Aujourd’hui, je lui en veux beaucoup moins. Enfin, bon, même si je suis passée à autre chose, ça reste compliqué. Mais je serai surement en mesure de discuter avec lui cinq minutes sans lui en coller une.

Où en sont Diane et Gauthier aujourd’hui ? Leur histoire n’a pas résisté longtemps. Ils ne sont plus ensemble. Tout ça pour ça ! Comme je leur ai dit à tous les deux, deux traitres ensemble, ça ne peut rien donner de bon.

Avec Fred, tout va bien ! Nous ne sommes pas mariés, nous vivons ensemble. Ça nous suffit. Je suis enceinte de six mois.

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