Les Retrouvailles De Jeff Et Eriel
Il est de coutume de dire que le hasard fait parfois bien les choses.
Il y a seulement deux jours de cela, le hasard a provoqué une rencontre inopinée, que je ne suis pas prêt doublier. Et je ne saurais dire si le hasard a bien fait ou mal fait les choses. Je dois pourtant avouer que jy ai pris du plaisir. Je me trouvais à Paris dans une ruelle chic du quinzième arrondissement, je devais déposer un document dans la boite aux lettres dun client de lentreprise pour laquelle je travaille. Arrivé au niveau de la boite en question, je jette un il rapide sur les noms inscrits sur les boites pour trouver celui de mon client quand je remarque, sur une boite à proximité, un nom inscrit en lettres dorées : M.Erièl Kiberlan, Décorateur dintérieur. Je déposais mon document et décidais de sonner chez Erièl Kiberlan :
« oui, qui est là ? », répondit une voix qui soudain me paraissait familière,
« Erièl Kiberlan ?, Jeff Oliarys, je pense que nous étions à la faculté de Hambourg ensemble au début des années quatre-vingt. »
« ça alors, quelle surprise ! » « je passais par hasard dans le quartier pour des affaires professionnelles quand jai aperçu ton nom sur une boite aux lettres »
« monte donc me rendre visite, nous avons sans doute des tas de choses à nous raconter ! »
Le loft où vivait Erièl était arrangé de très belle manière, je nen étais quà moitié surpris et me souvenais du goût et du talent dont mon ami faisait déjà preuve quinze ans auparavant. Nous commencions à nous raconter nos parcours professionnels respectifs autour dune tasse de thé à la menthe.
« comme tu peux le voir, jai quitté le domaine de la finance pour la décoration dintérieur, et ça marche plutôt bien
»
« je nai aucun mal à te croire, en voyant ton magnifique appartement, jimagine que tu dois avoir une bonne clientèle sur Paris. »
Nous discutions ainsi de choses et dautres, de nos anciens camarades de fac que nous avons tous deux perdu de vue pour la plupart, de souvenirs en commun
« te souviens-tu de cette fille, Irina, elle était vraiment superbe, je me souviens du fabuleux numéro de charme quelle te faisait régulièrement, quel chien elle avait
mais toi tu nétais pas vraiment intéressé par elle, moi, ça me rendait fou, jaurais voulu quelle sintéresse aussi à moi, mais elle navait dyeux que pour toi.
« oui, je me souviens, dit-il en riant
je ne sais pas ce quelle est devenue »
Erièl a toujours été un très bel homme, de taille moyenne avec un corps musclé par un peu de gonflette acquise sur les appareils de des salles de musculation, avec un visage fin de mannequin, une voix à la fois chaude et douce, et une tendance naturelle à la séduction dont il se servait, il y a quinze ans, comme dune arme redoutable pour obtenir ce quil désirait, tant auprès des femmes que des hommes. Cette tendance ne semblait pas lavoir quitté depuis. A quarante ans, Erièl était aujourdhui encore un très bel homme.
« As-tu toujours autant de succès auprès des représentantes de la gent féminine ? », demandais-je.
« Cela fait maintenant plus de trois ans que je nai eu de rapport sexuel avec une femme »
Je nétais pas particulièrement surpris, déjà à la fac, Erièl poursuivait moins les femmes quil nétait poursuivi par elles.
« Cela ne te manque-t-il pas ? »
« non, je dois avouer que je men contente assez bien
et toi Jeff, raconte-moi ta vie amoureuse »
« jai rencontré la femme de ma vie il a y dix de cela, nous avons aujourdhui deux s de trois et sept ans, et notre amour na pas failli depuis. Nas-tu donc pas une femme dans ta vie Erièl ?»
Erièl sétait levé pour insérer un disque laser dans la chaîne du salon. Des ondes sonores douces aux allures électroniques accompagnaient notre conversation.
« jai plus de succès auprès des hommes
, me dit-il spontanément, mes amis sont pour la plupart homosexuels, cest un milieu où les gens sont heureux, simples et sincères, où il ny a pas cet enclin au machisme qui relève plus souvent du spectacle ou de linhibition que dune réelle liberté, et qui empêche si souvent les hommes de se présenter sous leur vrai jour. »
« as-tu déjà eu des aventures avec dautres hommes ? »
« oui, plusieurs fois »
Une fois encore, je nétais pas vraiment surpris par cette nouvelle de la part de mon ami, javais envie de lui raconter la maigre aventure homosexuelle que javais connu dans ma vie.
« jai eu, il y a environ cinq ans de cela, une expérience avec un homme qui ma accosté à la terrasse dun café. Je lai suivi chez lui, nous nous sommes déshabillés puis caressés quelques minutes. Lhomme sest caressé le sexe devant moi, je caressais lintérieur de ses cuisses et ses couilles tout en me masturbant. Il a fini par éjaculer rapidement. Notre aventure sen est tenue là, cétait la seule et unique fois. » Erièl écoutait attentivement mon récit, et me regarder intensément.
« est-ce que tu y a trouvé du plaisir ? »
« oui, sur le moment. Mais il manquait quelques artifices pour rendre la situation plus sensuelle, moins crue. »
« je comprend ce que tu veux dire, jattache aussi beaucoup dimportance aux effets spéciaux qui produisent un climat de magie indispensable à léveil des sens. Le choix du parfum dencens, de la musique, les couleurs tamisées des lumières ambiantes, la texture des tissus sur lesquels on sébat. La musique, par exemple doit être douce et monter progressivement en puissance pour suivre le crescendo du désir. »
La musique quErièl venait de choisir illustrait précisément ses propos. Je sentais quil se passait quelque chose de peu banal. Je maventurais plus avant dans notre conversation.
« jai ressenti une certaine frustration à la suite de cette seule et unique expérience homosexuelle. Jaurais voulu aller plus loin, par curiosité. Si loccasion se présentait à nouveau avec un bel homme, je nhésiterais pas. Mais il faudra que cet homme me plaise beaucoup, ce qui est très rare. Cest là une condition rédhibitoire qui réduit fortement la probabilité quune situation similaire se produise à nouveau. »
A mesure que je parlais, Erièl sétait levé pour tamiser les lumières, allumer un bâton dencens au parfum vanillé.
« Est-ce que je réponds à tes exigeants critères de séduction ?
minterrogea-t-il, comme sil ne craignait nullement une réponse négative de ma part.
Je me sentais tour à tour gêné et irrésistiblement attiré. Je ne voulais pas laisser passer cette chance malgré la conviction que jai de mon hétérosexualité. Nous étions assis face à face, autour dune tasse de thé, séparé de quelques centimètres seulement. Je quittais, sans me pencher, mes mocassins et je commençais à poser un pied nu sur la cuisse de mon ami. Je remontais lentement, sentant le contact délicat de la toile fine du pantalon dété que portait Erièl avec élégance. Je remontais mon pied, devenu objet de plaisir, jusquà son sexe déjà en érection. Je sentais chaque détail, ses couilles fermes, les stries sur son membre tendu, son gland aux formes calypiges. Erièl saisit une télécommande qui permettait de baisser les rideaux mécaniques du loft, ce qui nous plongea dans une atmosphère tamisée aux reflets rouge orangés. Je poursuivais la découverte du corps de mon ami, je glissais maintenant mon pied sous son tee-shirt moulant, captant, sur ma voûte plantaire devenue zone hautement érogène, les reliefs de son ventre musclé, de ses pectoraux, je promenais mon gros orteil sur ses tétons érectiles. Erièl ôta son tee-shirt, puis saisit mon pied avant de se mettre à le lécher sensuellement, introduisant un à un mes orteils dans sa bouche. Je soulevais mes vêtements et passais une main pour caresser ma peau nue, puis je plongeais une main dans mon pantalon pour caresser mon sexe. Je retirais mon pied, javais envie de voir Erièl entièrement nu, et lui faire lamour sans retenue. Je lui demandais de se relever, je dégrafais son pantalon et dégageais doucement son sexe. Je ne savais pas si ma libido se maintiendrait à son apogée, je poursuivais. Erièl ne portait pas de slip, et sa queue surgit soudain, laissant échapper un parfum voluptueux qui menivra. Je mapprochais de cette queue qui mhypnotisait, je la sentais, la léchais du bout de la langue avant de lenfourner profondément dans ma bouche.
« je vais venir, je vais éjaculer »
« vas-y, lui dis-je.. éjacule dans ma bouche, jai envie de connaître le goût de ta semence. »
Je perçus tout à coup son sexe se gonfler et je reçu son jus chaud et âcre jusquau fond de ma gorge. Leffet de son sperme sur mes papilles déclencha mon éjaculation quelques secondes plus tard. Nous avons léché nos sexes jusquà la dernière goutte de cette liqueur si étrange avant de nous écrouler lun sur lautre et nous assoupir un moment, dans un état dextase que je naurais jamais imaginé pouvoir connaître avec un autre homme. Cétait pour moi ma première véritable expérience homosexuelle.
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