Dompté Épisode 3
Ce n'est pas la joie au cur que Guillaume se réveilla le matin suivant. Le réveil sonna vers 7:00, comme chaque jour, mais il était réveillé depuis déjà quelques minutes, à ressasser ce que lui avait dit Stéphanie la veille. Il se maudit un temps d'avoir contacté Paradise, mais de toute manière il ne pouvait pas revenir en arrière. Il repensait principalement à cette soirée de la veille, qu'il avait passé en tant que... en tant qu'un véritable esclave sexuel au service de Stéphanie. Jamais il n'aurait cru cela possible, mais c'était bien cela : elle avait fait de lui sa chose.
Il se leva avec un véritable sentiment de malaise. C'était un de ces jours où ce que vous faîtes vous paraisse décalée par rapport à ce qu'il se passe dans votre tête. Il se prépara mécaniquement son petit déjeuner, puis partit au boulot. Il était d'une humeur massacrante, et savait qu'il ne travaillerait pas beaucoup ce jour-là.
Sarah l'attendait devant l'agence. Souriant de toutes ses dents, elle l'accueillit avec tant de chaleur qu'il ne put que lui répondre avec autant de chaleur. Il nota cependant que, comme lui en avait parlé Stéphanie la veille, un léger désir s'était éveillé en lui à son approche. Mais pour Guillaume, ce n'était pas une preuve de l'effet du bracelet : il en était de même chaque fois qu'il était en présence de Sarah.
Pourtant, cet effet se refit sentir à plusieurs reprises, tout au long de la journée. Sarah n'était pas en permanence en sa compagnie, et il dut bien se rendre à l'évidence : chaque fois qu'il se trouvait en présence d'une femme, une pointe de désir, presque invisible, se réveillait en lui. Rien d'handicapant, car ce n'était pas un pur désir sexuel risquant de le faire se jeter sur la première femme venue, mais suffisamment pour qu'il se montre de plus en plus souriant à chaque nouvelle cliente qu'il rencontrait. Si bien qu'à la fin de la journée, toute l'équipe était au courant de son excellente humeur.
- Cela fait longtemps que je ne t'avais pas vu d'aussi bonne humeur, Guillaume.
Il ne répondit pas tout de suite. Il était agacé de savoir que cette bonne humeur lui était pour ainsi dire arraché par les hormones que relâchait en permanence son bracelet dans son organisme. Et pourtant, il était clair qu'il n'avait jamais été aussi charmant et amical avec ses clients. Ou du moins avec ses clientes.
- Je suis dans un bon jour, ça peut arriver.
- Tu t'es levé du bon pied ?
Guillaume repensa à son réveil. Sans franchement être de mauvaise humeur, il avait cependant été quelque peu angoissé par les évènements survenus la veille au soir.
- On ne peut pas exactement dire ça, en fait.
***
C'est à regret que Guillaume passa son repas seul, ce midi-là. C'était pourtant le cas tous les midis depuis qu'il avait commencé son travail à l'agence, à part quelques exceptions, mais la différence était de taille cette fois-ci car il avait senti dans le regard implorant de Sarah l'envie qu'elle avait de passer ce repas avec lui. Mais il dût se résoudre à renoncer à ce repas en tête-à-tête, tout simplement parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir se contrôler devant elle, avec ce fichu bracelet qui menaçait de le transformer à tout moment en bête assoiffée de sexe.
- Qu'est-ce que ce sera pour Monsieur ?
Il leva les yeux vers la charmante demoiselle qui l'avait apostrophé. C'était une jeune serveuse rousse, les cheveux lisses et tombant jusqu'au bas de ses oreilles. Elle portait un tailleur bleu ciel accompagné d'un tablier blanc, qui était le même pour chacune des serveuses qui se trouvaient dans cette brasserie, et ce tablier ne cachait pas la forme de la timide poitrine qui se trouvait en dessous. De nouveau, ce léger désir réapparut, et il eut un grand mal à détacher son regard du visage de la jeune serveuse qui lui souriait.
- Eh bien je vais prendre un poulet et des frites.
La jeune demoiselle acquiesça, puis s'éloigna en souriant. Apercevant un échange de regard entre elle et le barman, Guillaume comprit que son état... enfin, sa fascination n'était pas passé inaperçu. Bien entendu, aucun d'entre eux ne pouvait ne serait-ce qu'en imaginer la raison. Il passa finalement le reste du repas le nez dans son assiette, n'osant plus la regarder de face lorsqu'elle passait devant sa table, et ne prit ni dessert ni café.
Le reste de l'après-midi se passa d'une manière à peu prés identique à celle du matin. Guillaume était partagé par ce désir qu'il ressentait à chaque nouvelle cliente qui lui parvenait et la colère qu'il ressentait à ne pas pouvoir maîtriser ce désir. Il n'eut qu'une pensée le reste de cette journée, c'était d'avoir un client. Mais étrangement, comme si le bracelet les attirait, les clientes s'enchaînaient les unes derrières les autres, si bien qu'il n'osait même plus quitter sa chaise de peur que le bracelet ne déclenche chez lui une pulsion de sexe inattendue.
A la fin de la journée, il ne fut pas mécontent de quitter son bureau. Il se fichait éperdument d'avoir réussit une vingtaine de contrat en une après-midi - le double de son meilleur score - dont trois très gros coups. Il avait maintenant hâte de rentrer chez lui. Il décida cependant d'attendre Sarah, qui lui manquait d'autant plus au cours de cette situation nouvelle qu'il éprouvait, mais il n'eut le droit qu'à un regard froid de sa part.
- Qu'est-ce qui lui arrive ? Demanda-t-il à voix haute, tandis que l'équipe arrivait près de lui en riant aux éclats ;
Une main se pausa sur son épaule, et un de ses collègues l'accueillit avec les honneurs. Il lui expliqua que tous avaient remarqué qu'il était devenu exceptionnellement aimable avec les membres du sexe opposé et, par jeu, ils lui avaient envoyé toutes les clientes qui s'étaient pointé à l'agence, gardant les hommes et les couples pour eux.
- Tu as explosé notre chiffre d'affaire journalier ! S'exclama l'un des membres de l'équipe ; C'est ahurissant !
- Effectivement, tu as fait un excellent travail. Lança son patron, qui venait d'arriver ; Je pense que tout le monde sera d'accord pour qu'à l'avenir, on te réserve les clientes ! Tant que tu arriveras à les charmer comme tu l'as fait aujourd'hui, on pourra exploser nos objectifs !
Guillaume était éberlué. Charmer ? Il avait charmé qui ? Personne ! Il était juste resté aimable, et s'il était indéniable que le bracelet avait un impact sur son humeur, mais il n'avait à aucun moment cherché à séduire ces clientes ! C'était complètement en dehors de ses habitudes, professionnelles ou non ! Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que Sarah ait été blessée de le voir agir ainsi, si elle avait eut la même impression que le reste de l'équipe !
Dépité, Guillaume lança un regard plein de colère à l'équipe, puis quitta l'agence. Quelques dizaines de minutes plus tard, il était chez lui. Il ne savait pas trop quoi faire, et passa un coup de téléphone à Sarah. Il ne connaissait pas son numéro, mais il le trouva facilement dans l'annuaire.
- Bonjour Sarah, c'est Guillaume. Je voulais juste te dire que... enfin, n'écoute pas ce que raconte l'équipe, ils sont complètement idiots. Enfin, voilà, quoi... Tu me manques. Bise.
Il passa la soirée à attendre son coup de téléphone. Il doutait qu'elle le fasse, car elle avait largement le temps de rentrer chez elle avant qu'il ne lui téléphone. Elle s'était probablement trouvé devant le répondeur pendant qu'il parlait. La soirée se prolongait, il regarda un film puis se décida à se coucher. Avant de dormir, il se promit qu'il tacherait de se faire pardonner par Sarah, le lendemain. Même s'il n'avait en réalité rien fait de mal.
***
Il n'avait plus de viande au frigo, ni même de boisson. Il fut donc bien obligé de se rendre à un supermarché, et attrapa quelques-uns uns des plats qu'il affectionnait.
La caissière passa les articles, puis annonça le prix. Guillaume paya, et elle lui expliqua dans un sourire que pour se faire délivrer son "Bon Temps", il devait se rendre à côté de l'accueil. Il la remercia du renseignement, puis se dirigea vers le lieu indiqué. Là, une vieille femme austère le regarda de derrière la vitre.
- Quoi ?
Il bredouilla une vague excuse puis, reprenant ses esprits, demanda où se trouver le lieu où on lui donnerait son produit. Quand elle demanda de quoi il parlait, il lui remit son ticket de caisse.
- Ah, ça ! Fit-elle, avant de lui rendre le ticket ; Regardez derrière vous !
Il se tourna, et découvrit une large porte dorée, sur monté d'un écriteau lumineux où il était affiché les mots "Bon Temps". Comment avait-il pu louper une telle entrée ? Il entra, et une femme lui demanda son ticket, qu'elle contrôla.
- Ah, vous avez choisi notre nouveau Spécial 20 ! Vous en serez très satisfait, j'en suis sûr.
- excusez-moi, mais... qu'est-ce que c'est, le Spécial 20, au juste ?
- Vous l'ignorez ? Fit-elle, un sourire amusé aux lèvres ; Alors je vous laisse la surprise. A tout de suite !
Elle lui rendit son ticket, lui indiqua une porte au bout du couloir, puis disparut derrière son comptoir. Guillaume ne savait pas ce qui l'attendait, mais il avança tout de même, puis passa la porte. Il entra dans une nouvelle pièce. Elle était grande, et non meublée, à l'exception d'une sorte de lit qui ressemblait à ceux qu'utilisent les médecins, bien que plus large. Il entra, et une voix sembla sortir d'un haut-parleur, qu'il ne voyait pas.
- Veuillez verrouiller la porte.
Il fit ce qui lui était demandé, puis attendit de nouvelles instructions, qui ne vinrent pas. Il s'avança vers le lit bleu ciel, et s'y installa. Ou plutôt, il allait s'y installer lorsqu'il entendit une porte s'ouvrir. Il se tourna, mais la porte était toujours verrouillée. Il regarda à sa droite, et vit une jeune femme qui s'avançait vers lui, passant par une autre porte. Il la reconnut alors : Il s'agissait de cette même femme qu'il avait vu derrière le comptoir, un instant plus tôt.
- Euh...
Guillaume eut cette fois plus le loisir d'observer la jeune femme. Elle était brune, les cheveux au carré. Elle avait un regard sûr d'elle et portait une sorte de combinaison moulante rouge, qui couvrait tout son corps jusqu'au bas de ses cuisses. Une simple ceinture, munis d'une épaisse boucle métallique, ornait son ventre fin.
La jeune femme s'avança, et embrassa Guillaume à pleine bouche. Celui-ci ne se fit pas prier et répondit avec ferveur à ce baiser. Il sentit alors le lit derrière lui, et s'y installa. La jeune femme l'y suivit, et lui grimpa même dessus, s'accroupissant par-dessus lui. Sa langue envahissait la bouche de Guillaume, qui tenait d'y répondre mais qui au final ne pouvait que subir les assauts de cette langue cavalière. Il se laissa entraîner en arrière, et reposa sa tête sur le lit, qui remontait légèrement à cet endroit.
Il sentit alors des mains glisser sur son pantalon, sur la bosse que formait son sexe en érection. Mais la jeune femme qui l'embrassait, pourtant, lui tenait son visage de ses deux mains à elle. Guillaume en conclut que c'était une autre personne qui lui avait baissé la braguette, qui commençait à le masturber lentement.
Guillaume sentit la langue de la jeune femme qui se tenait sur lui le déposséder. Celle-ci se redressa, le regardant. Guillaume aperçut vaguement quelques cheveux derrière elle, mais déjà deux nouveaux visages féminins s'approchaient de lui. L'une était brune, le visage plus fin que celle qui l'embrassait un instant plus tôt, et l'autre jeune femme était blonde, avec les cheveux très courts. Elles relevèrent d'autant plus facilement son t-shirt qu'il n'opposait pas la moindre résistance, puis chacune d'elles se pencha sur un de ses tétons, et il sentit deux langues les lui titiller.
Guillaume sentait de minuscules décharges électriques au bout de ses tétons chaque fois que ces langues passaient dessus. Les deux nouvelles venues les lui léchaient, les embrassaient du bout des lèvres et parfois même les mordillaient doucement, tandis que celle qui, un instant plus tôt, l'embrassait à pleine bouche, lui caressait maintenant le torse de ses mains. Quant à celle qui se trouvait derrière la première, sa main qui le masturbait avait laissé la place à sa bouche qui embrassait son membre raide, le parcourait du bout de la langue, à l'unisson avec celles qui se trouvaient sur ses seins.
S'il pensait avoir atteint le maximum de désir que ce lieu avait à lui offrir, Guillaume se trompait lourdement. Deux mains aussi douces que fermes attrapèrent les siennes de part et d'autre du lit, et il sentit cette fois deux bouches se couler autour de ses doigts, des langues se glisser entre ses doigts. Il vit alors un nouveau visage de femmes tout aussi inconnue s'approcher de son visage, lui déposer un baiser sur les lèvres avant de se redresser. Deux seins lui tombèrent alors sur le visage, qu'il fut presque contraint mais finalement ravi de lécher à son tour, caressant les tétons durcis de sa langue, tentant de les gober à pleine bouche.
Une vague de plaisir lui parvint à cet instant de son pénis, qui venait de se faire engloutir par une bouche pulpeuse et avide, et il sentit que l'on lui retirait chaussures et chaussettes. Il sentit ensuite plus ou moins vaguement diverses langues qui s'attardaient simultanément sur ses doigts et plantes de pieds, tandis qu'une nouvelle main lui malaxait doucement les testicules.
Un instant plus tard, son pantalon était par terre, et une bouche s'affairait tout autour de sa jambe gauche, ainsi qu'une autre qui vint s'occuper de la droite une seconde après. Guillaume sentit alors une partie du lit céder sous lui, comme s'il y avait une porte, et deux mains lui empoignèrent chaque fesse, les écartant avant de glisser une langue à l'entrée de son anus. Guillaume était tout à son plaisir, et ne sentait plus que confusément cette multitude de langues qui parcourrait son corps, et la nouvelle qui venait caresser son échine en y laissant un frisson de salive.
Guillaume poussa un gémissement frustré lorsque les deux seins qui lui obstruaient le visage le quittèrent. La lumière, qui avait disparut ces dernières minutes, lui fit fermer les yeux lorsqu'elle réapparut. Lorsqu'il les rouvrit, ce fut pour voir que la jeune femme qui l'avait si violemment séparé de sa poitrine ne l'avaient fait que pour lui offrir un sexe brûlant et ruisselant, trahissant le plaisir de celle qui lui chevauchait à présent le visage.
Guillaume peinait à atteindre le sexe convoité, mais une main ferme l'attrapa par les cheveux, le plaquant contre la toison humide et salée, tandis que de nouvelles langues venait baiser sa nuque et les lobes de ses oreilles. Confus, Guillaume embrassait ce lieu de plaisir, tandis que tout son corps n'était plus qu'un amalgame de désir et de plaisir cumulé, lui donnant l'impression qu'il n'était plus qu'un corps recouvert de salive et de langues gourmandes. Ce fut tout en avalant la liqueur salée que déversait dans sa bouche celle qui le tenait fermement par les cheveux qu'il sentit le désir lui arracher un cri étouffé, alors que son sexe rompu de plaisir crachait son orgasme dans la bouche savante qui l'avait engloutie.
Le noir était complet, et la seule chose que distinguait Guillaume pendant ce soudain orgasme était la lampe au plafond, éteinte. Il sentit son sperme inonder son caleçon tandis que son cur battait à toute vitesse, et qu'il retenait à grand peine un cri de jouissance. Puis son cur ralentit, le plaisir passé et Guillaume resta immobile en cherchant à comprendre. Puis les mots lui revinrent. Les mots de Stéphanie...
"En pleine nuit, rêve cochon et orgasme. Je te conseille de te coucher avec un préservatif."
Guillaume se leva et retira les draps qui le recouvraient. Seul son caleçon était humide. Il aurait juré avoir déversé des litres de sperme, et il n'y avait finalement qu'une petite dose sur le tisse. Mais cela faisait toujours un réveil impromptu, et un linge sale. Et surtout le rappel qu'il était complètement à la merci de ce bracelet, qui pouvait faire de lui un esclave sexuel comme il pouvait lui provoquer un orgasme en pleine nuit. Son corps ne lui appartenait plus, ni même ses orgasmes.
Rageur, il se leva, jeta son caleçon sale dans sa machine à laver, puis se passa un coup de gant dans la salle de bain. A présent, il sentait la torpeur habituelle qui suivait l'orgasme qui venait entraver ses membres, et il dut se résoudre à se recoucher, sans même avoir prit la peine de se remettre un quelconque slip. Il s'endormit finalement d'un sommeil qui fut cette fois sans interruption.
***
Ce qui fut le plus désagréable pour Guillaume dans le souvenir de cette nuit, ce fut justement de savoir à quel point il avait put jouir. Il avait eut un tel plaisir grâce à ce rêve qu'il avait véritablement l'impression d'avoir été humilié au plus profond de sa fierté. Pire encore, le rêve était si fortement chargé d'érotisme, si éloigné de ce qu'il connaissait et pourtant si réaliste qu'il se demandait si c'était le fruit de sa propre imagination, ou si encore c'était le bracelet qui était cette fois parvenu à lui imposer ce rêve, et pas un des siens, plus soft ou plus classique.
Avec le refus, la colère qu'il ressentait s'atténua cependant, d'autant plus qu'il ne revit pas Stéphanie de la semaine. En revanche, il revit Sarah. Elle se montra assez froide le lendemain de la plaisanterie qu'avait fait l'équipe, puis elle finit par lui pardonner. Peut-être en raison des efforts que firent l'équipe pour réparer les pots cassés ? Guillaume, quant à lui, se contenta d'expliquer qu'il n'avait fait que son travail, et que s'il avait été aussi productif ce jour-là, ce n'était que parce qu'il était ce jour là d'excellente humeur, ce qu'il n'avait jamais nié, puisqu'ils en avaient même discuté ensemble le matin même.
L'atmosphère se calma donc de ce côté-ci, et Sarah redevint aussi aimable qu'à l'accoutumée. Cependant, Guillaume ne sut finalement jamais si elle avait entendu son message, que ce soit après ou pendant qu'il avait laissé. Il préféra ne pas savoir, et plongea avec volupté dans cette confortable routine qu'il appréciait tant. Routine qui était fait de rendez-vous avec des clients - à ceci près que son patron se montrait maintenant beaucoup plus exigeant -, de regards croisés avec Sarah et de repas du midi en solitaire.
Sarah ne lui redemanda pas pour passer un repas avec lui. Guillaume aurait donné cher pour savoir si elle était restée sur son premier refus, ou si elle était confuse de leur courte dispute. Guillaume regrettait presque de ne pas avoir accepté ce premier rendez-vous, avec d'autant plus de confiance qu'il vivait maintenant plus ou moins bien avec son désir latent. Ce désir, finalement, n'avait pour ainsi dire pas d'autre effet que de le rendre aimable avec les femmes qui croisaient sa route, avec peut-être une pointe d'intérêt supplémentaire si elles étaient physiquement intéressantes à ses yeux.
Au cours de cette semaine, il n'y eut qu'un malheureux accident avec son bracelet. C'était le milieu de semaine, et il mangeait tranquillement son repas lorsqu'une forte voix se fit entendre. Il s'agissait d'une femme assise à une autre table, qui s'était levé soudain en poussant des hurlements.
- EST-CE QUE QUELQU'UN PEUT M'EXPLIQUER CE QU'UNE MOUCHE FAIT DANS MON ASSIETTE ?
A ces mots, Guillaume avait reposé sa fourchette, l'appétit coupé net. Puis il avait observé cette femme furieuse qui avait ameuté trois serveurs paniqués, qui étaient venus s'excuser auprès d'elle.
- Vous ne me connaissez pas ! Hurlait-elle de plus belle, malgré les supplications des serveurs qui tenaient à la calmer ; Une mouche dans mon assiette ! C'est scandaleux ! Une honte ! Jamais un restaurant ne m'a fait un coup pareil, et il est hors de question que je me taise...
Guillaume ne l'écoutait plus. Il la regardait qui poussait des hurlements, en faisant des grands gestes. Elle avait les cheveux châtains et attachés en une couette qui descendait jusqu'au milieu de son dos. Sa tenue était plutôt classique : t-shirt et pantalon noir. Guillaume, depuis qu'il avait ce satané bracelet, s'était rendu compte qu'il n'arrêtait pas d'examiner les tenues vestimentaires des femmes qu'ils rencontraient. Mais celle-ci, pourtant, avait quelque chose de différent. Bien sûr, elle portait des gants, il l'avait vu les mettre au moment où elle s'était relevée pour pousser son scandale, mais il y avait surtout dans cette colère quelque chose qui était, peut-être ironiquement, terriblement féminin. Ses gestes de colère étaient vifs mais gracieux, sa silhouette était élancé, comme si elle était prête à bondir sur un serveur pour le dévorer.
Au bout d'un moment, elle finit par se calmer. Le patron de la brasserie était lui-même venu voir ce qu'il se passait, et s'était montré terriblement choqué qu'une mouche ait pu se glisser dans le plat de sa cliente. Il lui promit un nouveau repas gratuit, qu'elle accepta en faisant promettre à l'homme en question qu'elle pourrait s'inviter quand elle voudrait, accompagnée ou non. Puis elle avait fait volte-face et s'était dirigée dignement vers la sortie. Et ce fut alors que son regard croisa celui de Guillaume.
Les deux regards restèrent figés l'un dans l'autre. Guillaume la trouvait réellement magnifique, plus encore que Sarah - bien que ce qu'il appréciait le plus chez cette dernière n'était pas son apparence, quoi que très agréable. Elle portait sous son oeil gauche un grain de beauté qu'il trouva si mignon qu'il se demanda si ce n'était pas une coquetterie de la part de la demoiselle. Ses yeux étaient d'un bleu limpide et pénétrant qui semblait pénétrer son esprit. Et il y avait ces lèvres. Elles étaient extraordinairement rouge, plus encore que celle de Stéphanie.
La seule pensée qui restait à l'esprit de Guillaume à cet instant, c'est qu'il aurait vendu sa mère pour que cette inconnue lui prenne son sexe en bouche. Et alors qu'il faisait intérieurement ce souhait, cette jeune femme choisit justement de se passer la langue sur les lèvres, les humidifiant ainsi. La langue glissa sur ses lèvres pendant un temps qui lui parut interminable, et ce qui devait arriver arriva. Une chaleur jaillit d'un coup de son poignet - plus précisément de son bracelet - et parcourra tout son corps avant de se loger dans son entrecuisse, transformant une simple envie en un désir fulgurant. Il sentit également son pouls s'accélérer, ainsi que sa respiration. Puis au bout d'un long moment, la jeune femme tourna les yeux, et quitta le restaurant. Instantanément, le désir qu'il venait de voir naître en lui disparut, sans laisser aucune trace.
Guillaume, un peu estomaqué, regarda nerveusement autour de lui pour s'assurer que personne n'avait remarqué sa soudaine et éphémère excitation. Mais personne ne s'en était rendu compte, et les seuls regards qu'il croisa furent ceux des serveurs qui, ayant vu son échange de regard avec l'inconnue, se demandaient s'il la connaissait. Mais sa brusque pulsion sexuelle, elle, était totalement passée inaperçu. Normal, dans la mesure où son sexe, lui, était resté tout ce temps au repos. Phénomène, par ailleurs, qui étonnait toujours autant Guillaume.
Le dernier jour de la semaine arriva, et Guillaume se décida à inviter Sarah à manger avec lui cet ultime midi. Repas qu'elle accepta avec plaisir. Ce midi en question, ils arrivèrent alors que la salle était encore vide. La serveuse, la même qui le servait depuis qu'il prenait ses repas à cet endroit, les mena à une table isolée, où ils eurent tout le loisir de parler ensemble. Seuls, à l'exception bien entendu du serveur, qui était étrangement venu prendre le relais pour le repas.
- Moi je vais prendre une escalope à la crème.
- Moi aussi !
Deux assiettes leur furent apportées, et Guillaume fut étonné de voir que son assiette était plus petite que celle de Sarah, qu'il n'avait presque pas de sauce et que ses frites étaient à peine cuites. Il jeta un regard vers la salle, mais un regard furieux de la part de sa serveuse habituelle le dissuada de se plaindre. Lui n'avait pas la trempe de cette jeune inconnue qu'il avait vu quelques jours plus tôt.
- Tu as un problème Guillaume ?
- Non non.
Il mangea son repas quand même, et Sarah lui proposa un peu de sa sauce, qu'elle avait au contraire en abondance. Ils parlèrent un peu du boulot, puis de cette brasserie. La conversation approchait de temps à autres du sexe, mais Guillaume s'arrangeait pour toujours recadrer le dialogue, ne tenant pas à provoquer de réactions de la part de son bracelet.
Le repas fut finalement très agréable. Une vraie réussite qui ne fit qu'accen la bonne humeur de Guillaume, lui permettant de battre de nouveaux records l'après-midi. L'équipe l'en félicita, mais on félicita surtout Sarah. Car cette fois-ci, tout le monde, même le patron, en était persuadé : c'était leur relation naissante qui le rendait si productif. Guillaume n'osa pas démentir.
Ce soir-là, Guillaume rentra très détendu chez lui. Il se loua une vidéo, et décida de passer une soirée au calme, devant la télévision. Il se prépara un saladier de pop-corn digne d'une orgie romaine, et allait s'installer dans son canapé lorsque l'on sonna à la porte. L'idée l'effleura un instant que cela pourrait être Sarah, mais il se résolut aussitôt à l'évidence : il n'y avait qu'une personne pour sonner ainsi chez lui à cette heure, et sans prévenir. Il se leva donc, et alla ouvrir.
***
- Salut Guigui !
Guillaume chancela en arrière lorsque Stéphanie lui sauta au cou. Il eut le réflexe de pousser la porte du bout de la main, et elle se referma en claquant à grands bruits tandis que lui se retrouvait le dos au mur, Stéphanie lui couvrant le visage de baiser. Puis elle recula, un grand sourire au visage, verrouilla la porte derrière elle et glissa le trousseau de clef dans sa poitrine. Et la voilà repartit telle une tornade, courant à travers la salle maison pour se vautrer dans le canapé où Guillaume espérait prendre place un instant plus tôt.
- Chouette ! Du Pop-corn !
Guillaume fut moins étonné par la vive excitation qu'il avait ressenti pendant le cours instant où elle avait été dans ses bras que par la façon qu'elle avait de dévorer son pop-corn avait délice. Il aurait bien été tenté de le lui reprocher, mais elle montrait un tel plaisir à le dévorer qu'il préféra ne rien dire. Cependant, autre chose lui préoccupait l'esprit.
- Que fais-tu là ?
- Je suis là pour le rapport !
Guillaume sentit son cur se serrer. Elle avait donc l'intention de refaire de lui son objet sexuel. Non pas que cela était dépourvu d'intérêt pour lui, mais la façon dont elle avait de s'inviter chez lui pour une partie de jambe en l'air était déconcertante. Et il aurait bien attrapé le plat de pop-corn afin de lui fracasser le crâne avec, si sa réponse n'avait pas instantanément provoqué en lui un désir incontrôlable qui faisait dors et déjà de lui un esclave à son service. Stéphanie, quant à elle, leva les yeux vers lui et le regarda avec étonnement. Il ne pouvait plus dire un mot, et n'attendait plus qu'un ordre de sa part pour lui sauter dessus.
- Faire le rapport, Guillaume ! Le bilan de la semaine, quoi ! Pas un rapport sexuel !!
Guillaume sentit son désir s'évaporer instantanément, faisant place à une honte incontrôlable. De toute évidence, ce bracelet était intimement lié à ses pensées, et cette fois-ci cela l'avait induit en erreur. Donc, il y avait un bug lié à ses pensées dans ce bracelet. Un élément à prendre en compte pour plus tard. Stéphanie, face à lui, éclata alors de rire.
- Mais tu ne penses donc qu'à ça, mon pauvre ami !
Guillaume avait envie de l'. Oui, il ne pensait plus qu'à ça, mais la faute à qui ? Mais il ne dit rien, et vint s'asseoir à ses côtés. Pas qu'il ait eut envie de se trouver prêt d'elle, mais il restait persuadé qu'elle pouvait à tout moment lui donner un ordre sexuel, et il ne tenait pas à se retrouver dans une position scabreuse à cause de la distance qu'il lui faudrait alors parcourir pour s'exécuter.
- Quel bilan ? Demanda-t-il ;
- Pas grand chose, en réalité. Tu t'es plutôt bien comporté jusqu'ici. Tu as plutôt bien dirigé ta nouvelle vie, ta nouvelle hygiène de vie, devrais-je dire. Tiens, à propos d'hygiène, comment était ton orgasme nocturne ?
Guillaume repensa à cette nuit qu'il avait vécue, à ce rêve qu'il avait fait. Il se demanda pourquoi il le faisait, mais il lui raconta son rêve, sans les détails cependant. Il supposa que le bracelet lui imposait de répondre.
- 20 femmes ? Eh bien dis donc ! Tu ne perds pas le Nord toi !
- C'est ton bracelet, qui...
- Ah non je t'arrête : Il te fais faire ce que je veux si je le souhaite, d'accord. Il libère des hormones, d'accord. Il peut donc te forcer à avoir du plaisir ou pas, à faire des rêves. Mais il ne prend pas d'initiative. Je n'ai pas précisé quel rêve tu devais faire, ton inconscient l'as donc fait pour moi !
Il ne répondit pas. Il avait du mal à la croire, mais il ne préfera pas insister.
- Alors, tu as des questions ? Vas-y, je suis prête à te répondre.
Guillaume repensa à cette semaine passée. Il s'était assez vite habitué à son bracelet, c'était exact. Mais il sentait toujours ce désir en lui. Bien que lattant, il était présent en permanence.
- Le... le désir latant... il va finir par passer inaperçu, ou pas ?
- Oui et non. Tu le sens si tu y penses, mais dés que ça sors de ton esprit, il disparaît. Enfin, tu ne le sens plus, mais en réalité il ne disparaît pas. Euh, je suis clair, là ?
Il réfléchit. Il était plus aimable avec tout le monde, au travail. Et soudain, il commença à comprendre le comportement de Stéphanie. Elle portait le même bracelet, et dieu sait depuis combien de temps. Et elle était si amicale, souriante, pleine de vie.
- Tu... le sens ?
Il regardait Stéphanie du coin de lil, mais la vit distinctement sourire.
- Oui, en effet. En présence d'un garçon, je sens mon désir naître. Mais je l'oublie, et je deviens ce que tu voies. Mais si j'y pensais, je le sentirais en permanence, devant chaque personne que je connais, dans la mesure où j'ai la chance d'être bisexuel. Pas de repos. Et tu ne déroges pas à la règle.
Il avait envie d'en savoir plus. Il avait soif de comprendre comment fonctionnait ce bracelet. Plus il en saurait, plus il pourrait le combattre.
- Comment... comment peux-tu me contrôler ?
Cette fois, Stéphanie prit une moue soucieuse, semblant réfléchir sans trouver les mots. Elle se mit assise, et demanda à Guillaume de le regarder, ce qu'il fit.
- Je vais t'expliquer. Pour cela, je vais te donner un ordre et tu vas tenter de résister, d'accord ? Tout en m'écoutant.
Guillaume acquiesça. Il était un peu anxieux au sujet de l'ordre, mais s'il fallait passer par-là pour comprendre, alors soit.
- Bien. Alors écoute-moi attentivement, tout en me masturbant.
Le déclic se produisit : un feu s'éveilla dans son bras, gagna son sexe, et tout son corps sembla vibrer d'un désir intense. Sa main gauche, qui frôlait la cuisse de Stéphanie, le démangeait. Il avait maintenant une envie féroce de lui caresser la peau. Mais il tint bon, résista au désir.
- Comme tu peux le voir... enfin, le sentir, ton corps est maintenant plein de désir. Mais tu gardes le contrôle de tes membres. Seulement, le bracelet oblige ton cerveau, ton corps à désirer ce que j'ai demandé. Si j'avais demandé de te faire quelque chose sur toi, comme de TE masturber, tu aurais été bien incapable de résister.
Tout en écoutant Stéphanie, Guillaume restait attentif à cette peau, qui était à quelques millimètres seulement de sa main, uniquement séparée par le léger tissu de la jupe. Celle-ci, comme par hasard, était fendue sur le côté. Il passa donc sous le tissu, et caressa cette peau si douce.
- Tu vois, tu peux résister tant que tu veux, mais tu finis par y aller.
Elle parlait d'une voix altérée. Mais elle lui dit d'arrêter, et aussitôt le désir qui était en lui disparut. Stéphanie sourit.
- Tu comprends mieux, non ?
- Je crois.
- Et ça te rassure, n'est-ce pas ?
- Oui. Admit Guillaume ; Je reste moi-même, finalement.
- Exactement !
Elle semblait véritablement ravie de sa réponse. Lui était rassuré. La raison qu'il venait d'invoquer était réelle, bien entendu. Mais il y avait autre chose, de plus profond. L'espace d'un instant, elle avait failli céder à son désir. Elle portait le même bracelet que lui. Cela impliquait que ce qu'elle pouvait lui faire, il pouvait également le lui faire à elle. Encore un atout à abattre au moment opportun. Pour l'instant, cependant, il valait mieux qu'il joue les garçons dociles.
- Plus de question ?
- Non.
Elle se leva, le saladier à moitié vide. Elle sortit les clefs de son soutien-gorge, et le lui jeta. Il l'attrapa au vol, puis la raccompagna. Il referma la porte. Il était enfin seul. Paradise était donc satisfait de lui. Mais il avait encore plus d'un tour dans son sac. Il ne finirait pas sur le trottoir, pas question.
***
Le Week End fut d'un calme reposant pour Guillaume. Pas de femmes. Pas de demoiselles. Pas d'hormone. Et pourtant, il fallait bien avouer qu'il avait finit par s'habi à leur présence. Et grâce à eux, il avait réalisé les meilleurs chiffres d'affaires pour l'agence qu'il n'avait jamais réalisé. Il aurait donc le droit à une augmentation, alors qu'il n'avait pas cherché à mieux travailler ! Mais Samedi comme Dimanche, peu lui importait d'être amicale. Et même s'il ressentit quand même le manque d'hormone, il s'en accommoda finalement très bien. Le Lundi arriva cependant très rapidement, il retrouva le seuil de l'agence ainsi que ses collègues... et Sarah.
Revoir Sarah était toujours le même plaisir, et ce plaisir était vraisemblablement partagé. Pourtant ni l'un ni l'autre ne tenta d'aller vers l'autre. Guillaume se doutait de la raison de Sarah : elle devait encore avoir entête son refus de déjeuner avec elle, la semaine suivante. Probablement avait-elle choisi d'attendre qu'il prenne l'initiative. Mais lui, justement, ne voulait pas entamer de relation stable avant d'en savoir plus sur son bracelet - et sur Paradise.
La matinée se déroula relativement calmement. Il eut de nouveau droit à une fournée de clientes, toutes différentes les unes des autres. Les unes étaient mignonnes et jeunes, les autres moins. Au moins, il n'y avait pas de jalousie possible sur ce point, et le fait qu'il réalise de bonne vente dans n'importe quel cas sembla rassurer encore un peu plus Sarah. Puis le temps passa, et il finit par arriver à l'heure du repas. Sarah ne chercha pas à lui forcer la main lorsqu'il lui souhaita un bon repas, sans l'inviter à partager le sien. Il ne voulait pas qu'elle se fasse d'illusions sur ses intentions. Pour le moment, du moins.
Il prit son repas, une fois encore, dans cette brasserie qu'il affectionnait tant. Il y avait de nombreux clients, et les serveurs étaient surchargés. Cela n'empêcha pas sa serveuse habituelle, de meilleure humeur qu'à son dernier repas, de venir lui demander ce qu'il désirait manger. Cette fois, il prit du jambon braisé et du riz. Certains clients, qui attendaient depuis près d'une demi-heure, firent les yeux ronds lorsqu'ils la virent le servir moins de dix minutes après. Lui ne chercha pas à comprendre et profita de son repas.
Puis elle réapparut. Pas la serveuse, bien entendu. Elle portait un tailleur noir et un gilet qui dissimulait à peine sa poitrine gonflée. Il s'agissait de cette femme scandalisée le vendredi plus tôt, à qui le patron avait promis un repas à lil. Dès son entré, deux serveurs se précipitèrent vers elle, tels deux agents de l'ordre pour contenir une émeute. Au vu de ce que Guillaume avait vu quelques jours plus tôt, c'était presque cela.
Les serveurs la quittèrent alors, un vers les cuisines et l'autre vers un bureau à l'opposé. La jeune femme attendit alors patiemment, d'un calme qui jurait étonnamment en comparaison avec le scandale qu'elle avait fait à sa précédente visite, et regarda les clients qui se trouvaient dans la salle. Elle tomba finalement sur Guillaume, et les regards se prolongèrent de nouveau. Il était de nouveau fasciné par son visage, aux cheveux châtains. Il ne pouvait quitter son grain de beauté des yeux. Ces yeux qui le regardaient avec un véritablement étonnement.
Elle se leva soudain, et se dirigea droit vers lui, au grand dam d'un des deux serveurs qui revenait des cuisines. Guillaume était pétrifié, persuadé qu'elle allait lui hurler dessus, lui ordonner de cesser de la regarder ainsi. Mais au lieu de cela, elle resta silencieuse, devant lui, et finit par lui demander.
- Guillaume ?
Il ne put répondre. Ses pensées étaient confuses. Il se demanda quand il lui avait donné son nom, avant de réaliser qu'il n'avait jamais adressé la parole à cette femme. Comment le connaissait-elle, alors ? Elle sourit, et répéta.
- C'est bien toi, Guillaume ?
Il acquiesça, toujours bien incapable de dire un mot. Elle sourit de plus belle, visiblement ravie de savoir qu'elle ne s'était pas trompée en le voyant. Mais d'où le connaissait-elle ? C'est ce qu'il lui demanda.
- Comment je te connais ? S'offusqua-t-elle ; Tu plaisantes, j'espère ? La fac ! On était ensemble en cours de Géologie !
Il tenta de remettre un nom sur ce visage, mais il ne lui disait rien. Il avait bien suivit un cours de Géologie, mais certainement pas pour les études. Il avait commencé à les suivre car sa petite amie de l'époque le faisait, et avait continué après sa rupture simplement pour pouvoir lire en paix - les cours étaient plus calme que ses parents chez lui.
- Mais c'est moi ! Nathalie ! On m'appelait Nath !
Il se rappelait bien d'une Nathalie, mais elle ne lui ressemblait pas vraiment.
- Nathalie, j'étais la meilleure amie de ta copine, à l'époque ! Tu sortais avec Martine, tu te souviens ? La blonde sulfureuse ! Ah, tu as toujours cherché à collectionner les trophées, toi !
- Non, euh...
- Mais si ! A l'époque, j'étais brune, les cheveux tout cours jusqu'aux oreilles ! Assura-t-elle, en mettant sa main là où s'arrêtait sa coiffure de l'époque ; Tu ne te souviens pas, n'est-ce pas ?
- Si, vaguement.
Nathalie était effectivement la meilleure amie de Nathalie, elle la suivait pendant tous ses courts, mais s'arrangeait toujours pour s'éclipser lorsqu'il la rejoignait. Il n'était pas assez travailleurs pour elle.
- Quelle feignasse tu étais !
- Euh, Messieurs Dames ?
Elle tourna son regard courroucé vers le serveur qui venait d'intervenir. Il venait pour prendre commande. Elle regarda Guillaume, lui lança un sourire jusqu'aux oreilles, puis donna sa conclusion.
- Vous offrirez son repas au jeune homme, et je prendrai la même chose.
Le serveur acquiesça, et cette Nathalie fut servit aussi vite qu'il l'avait été.
- Eh bien que fais-tu ici ? Demanda-t-elle ; Tu manges souvent ici ?
- Presque tous les jours !
- Oui, cela explique que je t'ai vu, vendredi !
Elle lui expliqua qu'en le voyant, elle avait cru le reconnaître, mais n'avait pas été certaine. De peur de faire une bêtise, elle était finalement partie. Elle craignait que son erreur ne détruise sa chance de repas gratuit. Mais pendant tout ce week-end, elle s'était demandée si elle avait eu une hallucination ou si c'était bien de lui qu'il s'agissait.
- On a parlé de toi tout le week-end !
- Parler de moi ? Avec qui ?
- Avec Monique ! Je l'ai appelé, et je lui ai raconté ! Je suis désolé, mais on a parlé de toi sous tous les angles, je t'avertis !
Il ne sut pas quoi répondre, mais elle ne se gêna pas pour se mettre à rire, la bouche pleine de viande. Lui avait fini depuis longtemps. Elle mangeait avec de longs gants noirs, d'une matière qui ressemblait à du cuir, mais sans le reflet. Et ce qu'il avait prit pour un décolleté plongeant n'était qu'un simple buste serré.
- Et toi que fais-tu ici ?
- Moi ? Un rendez-vous dans une heure ! Je prends mon repas en attendant. Une mouche ici ! Quand je suis venu réserver mon rendez-vous vendredi, je ne m'attendais pas à cela !
- En fait, c'était jeudi...
- Peu importe.
Guillaume regarda sa montre. Il était l'heure de prendre congé. Il se confondit en excuse auprès de Nathalie, et elle réussit à lui donner son numéro de téléphone. Puis il quitta la brasserie, et se rendit à l'agence.
***
Il salua Sarah, lui promit un nouveau rendez-vous prochainement, puis se dirigea vers son bureau. Il avait une dure après-midi, car son agenda lui réservait 8 rendez-vous. C'était l'un de ces rares jours où il devait travailler réellement pour gagner sa vie. Mais bon, il ne se plaignait pas : c'était si rare !
Il prit son premier dossier. Sa première cliente était une nouvelle. Il fallait donc créer le dossier, et l'inscrire sur leur base de donnée informatique. La bichonner, donc. Une demi-heure était passé depuis son arrivée. Il avait sorti tout son matériel, et la cliente arriva.
La surprise fut de taille. Pourtant, tout s'était enchaîné avec tant de précision qu'il aurait du le deviner tout de suite. Nathalie venait d'entrer dans son bureau. Elle le regardait avec un regard d'hallucinée, et un policier serait passé par-là qu'il n'aurait pas hésité à la faire souffler dans le ballon.
Puis le professionnel reprit le dessus. Guillaume la salua chaleureusement, et ferma la porte. C'était si évident, après coup. Inscription la semaine précédente, puis elle était venue aujourd'hui à son rendez-vous, vêtue de son plus beau tailleur pour faire forte impression. C'était gagné.
- Alors ça, c'est incroyable ! Lâcha-t-elle ;
Il l'invita à oublier sa surprise, lui expliquant qu'il avait d'autres clientes. Les informations nécessaires au dossier furent beaucoup plus facile à obtenir, du même coup. Elle cherchait un nouvel appartement, et il promit de lui trouver quelque chose de magnifique. Et elle de se montrer ravie : la situation si stressante pour elle devenait nettement plus avantageuse. Quant à lui, il ne cessait de la dévorer des yeux. Elle était superbe. Les informations étaient réunies, et le rendez-vous théoriquement terminé. Il l'avait vu folle de rage, et elle était maintenant devant elle, dans son bureau, pleine de reconnaissance à son égard.
- Dis-moi, à l'époque de la Fac, quand je venais voir Martine, tu t'arrangeais toujours pour disparaître. Pourquoi ?
Nathalie baissa les yeux. Jamais il n'aurait cru qu'une fille avec un tel tempérament de feu pourrait baisser les yeux devant lui.
- Ce sont tes yeux. Ton regard.
- Quoi ?
- Oui. Dit-elle, en le regardant du coin des yeux ; Je trouvais que tu avais un regard très... séduisant. C'est à ça que je t'ai reconnu, jeudi. Ou vendredi. Et aujourd'hui, aussi.
Il resta muet. Il ne savait pas quoi répondre. Elle releva les yeux. Il était assis sur le bureau lorsqu'il se pencha vers elle, et l'embrassa. Elle lui rendit son baiser. Sa langue était chaude et avait la douceur du miel. Il ne pouvait se résoudre à quitter cette bouche si accueillante. Et lorsque la chaleur partit de son poignet pour gagner son entrecuisse, il s'en accommoda cette fois très bien. Il la désirait plus que tout, il voulait qu'elle soit à lui.
- Qu'est-ce que tu fais ?
Elle avait parlé d'une petite voix timide, chargée d'émotion, trahissant son désir à elle aussi. Il quitta ces lèvres et vint baiser ce cou à la peau si appétissante. Il l'entendit pousser un soupire, et jugea qu'il pouvait continuer. Sa main gauche commença à descendre doucement vers sa poitrine, la caressa un instant puis descendit plus bas, vers la jupe courte et serrée.
- Non, attends... dit-elle, tout en serrant maladroitement ses cuisses ; Tu ne peux pas... faire ça ici ?
Pour toute réponse, Guillaume caressa doucement les cuisses nues de Nathalie. Patiemment, il les caressa du bout de doigts, jusqu'à ce qu'elle se détende et relâche les muscles de ses cuisses. Il glissa alors lentement la main le long de la peau, et vint la poser sur sa culotte, dont sortait une chaleur intense. Il remarqua alors qu'elle était légèrement humide, et sourit en pensant qu'il allait maintenant la mouiller de plus belle.
Il exerça une légère pression sur le sexe, dont il n'était plus séparé que par une fine couche de tissus. La respiration de Nathalie se fit plus rapide, et il recommença sa pression. Nathalie leva alors la main et la posa sur celle de Guillaume en un signe de protestation, mais avec si peu de conviction qu'elle ne put qu'en suivre le léger mouvement effectué à chaque pression.
La culotte était maintenant marquée d'humidité, et Guillaume pouvait en deviner l'auréole sous sa main. Il risqua un doigt qu'il posa à l'entrée de la grotte de plaisir. Il commença à caresser le clitoris du bout de ce doigt, tout en regardant la jeune femme se tortiller de plaisir sous sa main. Quant à la main qu'elle avait posé pour signifier son refus de principe, elle était maintenant passée à l'ennemi et encourageait le mouvement de sa main.
Guillaume baissa enfin la culotte, découvrant ce sexe ruisselant de plaisir, puis reprit ses caresses. Nathalie était toujours assise, les cuisses légèrement écartées et une main posée sur celle avec laquelle Guillaume la masturbait. Guillaume décida d'inverser la situation en ôtant sa main, afin de la poser sur celle de Nathalie. Celle-ci obéit à l'injonction muette en s'insérant deux doigts dans le sexe d'entrée de jeu, poussant du même coup un long soupire.
Guillaume, tout en regardant son amie se donner du plaisir, s'assit face à elle sur le bureau, et libéra son sexe de son pantalon. Nathalie se pencha en avant et le prit de la main droite - Sa main gauche était occupée - et entama un mouvement de va-et-vient frénétique, qu'elle calquait involontairement sur son propre plaisir. Guillaume lui glissa alors une main derrière la tête, l'invitant à approcher sa bouche de son sexe, mais Nathalie résista.
- Je n'aime pas trop ça. Souffla-t-elle, la voix troublée par son plaisir ;
Guillaume se pencha alors en avant, et glissa sa main gauche sous celle de Nathalie, qui se retrouva alors dans l'impossibilité de continuer à se masturber.
- C'est donnant-donnant.
Mais elle refusait toujours. Il recommença alors la même caresse qu'un instant plus tôt, et la regarda basculer la tête en arrière, savourant son plaisir. Il la vit ouvrir la bouche, et respirer plus profondément. L'orgasme était proche, il arrêta donc sa caresse. De frustration, elle poussa un grognement et le fusilla des yeux.
- Continue !
Mais il n'en fit rien. Il la regarda, un sourire aux lèvres. Son sexe était dressé, pointé vers la bouche de Nathalie qui faisait mine de ne pas la voir. Puis il reprit ses caresses, et la regarda qui tentait d'échapper au piège, mais rien n'y fit : le plaisir ne demandait qu'à investir son corps à nouveau. Elle proteste sans grande conviction, puis le plaisir la submergea de nouveau, la laissant à la merci de cette main, dont un doigt était introduit en elle, tandis que les autres lui massait le clitoris. Puis lorsqu'il sentit le plaisir s'approcher du point de non-retourr, il cessa de nouveau ses caresses. Cette fois, le regard de Nathalie se fit implorant.
- Arrête ! Gémit-elle ; Tu me rends folle.
Il plaça alors sa main droite dans les cheveux de Nathalie, et l'attira doucement vers elle. Elle résistait encore un peu, aussi reprit-il de lents mouvements sur son sexe. Elle gémit de plaisir, et cessa de résister, mais lança à Guillaume un regard réclamant la pitié.
- Allez, goutte-le du bout de la langue...
Le regard de Nathalie se détourna de celui de Guillaume, et tomba sur ce sexe gonflé qui palpitait. Elle sortit timidement la langue, et la posa doucement sur le gland. Un éclair sembla alors partir de ce poing jusqu'au cur de Guillaume, dont la respiration se fit plus précipitée encore. Mais l'effort méritait une récompense, aussi accentua-t-il la pression sur les lèvres de Nathalie qui poussa un nouveau soupire.
- Prends-le aussi avec les mains !
Elle leva les mains et commença à masturber ce sexe qui était dardait sous ses yeux. Guillaume commença à ralentir ses mouvements, montrant moins d'empressement à donner du plaisir à la jeune femme. Tous deux échangèrent un regard, mais Guillaume restait inflexible. Nathalie se pencha vers son sexe, et posa ses lèvres au bout. Puis elle ouvrit un peu plus la bouche, et Guillaume sentit son sexe entrer dans cet endroit si chaud et humide. Il reprit enfin les caresses salvatrices qu'attendait la jeune femme, tout en savourant la bouche de la jeune femme.
Le plaisir aidant, Nathalie finit par oublier sa gêne, et sa bouche se fit de plus en plus accueillante. Guillaume avait toujours sa main pour la guider, mais n'avait même plus besoin d'insister. Plus il lui donnait de plaisir de la main, plus elle accélérait le mouvement. Ce qu'il aurait aimé, c'était qu'elle jouisse ainsi, avec un sexe plein la bouche, avant de passer à autre chose. Mais ce qu'il craignait, c'est qu'une fois satisfaite, elle ne se venge de son autorité en le laissant ainsi, sans qu'il ne puisse se vider en elle. Il fit donc son choix.
Il retira sa main, et elle releva le visage, prête à protester. Mais lui dirigea sa bouche vers la sienne, l'embrassa avec fougue, puis il aida la jeune femme à se relever. Il prit place sur le siège qu'elle venait de quitter à l'instant, puis la fit s'asseoir sur lui. Il guida son sexe entre ses cuisses, le guida avant de s'enfoncer en elle, lui arrachant un nouveau gémissement de plaisir.
N'y tenant plus, elle commença à accélérer le mouvement, donnant des coups de bassin frénétiques pour amplifier son désir. Elle lui faisait face, le regardait avec tout son plaisir de peint sur le visage. Il lui sourit et lui agrippa les fesses à deux mains, avant de déposer ses lèvres sur sa poitrine qu'il avait prit le soin de dénuder. Le plaisir se fit intense. Nathalie mouillait abondamment, et sautait sur lui en poussant de petits cris, si bien qu'il recommença à l'embrasser à pleine bouche afin d' ces cris.
Ce fut à ce moment précis qu'il la vit atteindre l'orgasme, poussant des cris qu'il craignait trop bruyants malgré qu'il les étouffait de la bouche. Puis il sentit le plaisir envahir tout son corps, et il sentit son sexe déverser son flot de sperme dans les entrailles de sa partenaire comblée, qui l'embrassa avec plus d'entrain encore qu'il ne le faisait un instant plut tôt. Puis il sentit le calme le regagner, et il s'écroula dans le dossier de la chaise, suivit de Nathalie qui s'effondra dans ses bras.
Guillaume avait la bouche en feu, et le sexe encore dans celui de Nathalie. Il se sentait divinement bien, fier de ce qu'il avait fait. Fier d'avoir put dompter cette jeune femme qu'il savait pourtant être une vraie panthère. Mais les bonnes choses ayant toutes une fin, il dut accepter qu'il fallait qu'elle le quitte. Aussi se rhabilla-t-elle et partit d'un air un peu honteux, ce qui ne manqua pas d'arracher à Guillaume un sourire de fierté.
***
Etait-ce le bracelet qui relâchait ses hormones malgré l'entracte que s'était offert Guillaume, où était-ce le plaisir et la plénitude qu'il avait ressentit après avoir connu cet orgasme en Nathalie ? Il n'empêche qu'il passa cette fin d'après-midi avec la sensation s'être sur un nuage, comme s'il venait de fumer du cannabis. Il fut donc quelque peu moins productif cet après-midi-là, ce qui ne l'empêcha pas de réussir quelques ventes.
Sarah vint le voir dans son bureau dès que la dernière cliente fut partie. Elle fut un instant surprise du froid qui régnait dans la pièce, mais Guillaume n'allait quand même pas lui expliquer qu'il avait laissé sa fenêtre grande ouverte pour laisser s'échapper les odeurs de sexe qu'il était persuadé de sentir dans chaque recoin de son bureau. Il avait même nettoyé le siège que Nathalie avait inondé de son plaisir, et l'avait rangé sous cette même fenêtre.
- Ton après-midi s'est bien passé ? Demanda-t-elle en entrant ;
- Les clientes n'étaient pas aussi motivée que d'habitude. Mentit-il ; Mais ça va.
- J'aimerai beaucoup repasser un repas avec toi, un prochain midi.
- ce sera avec joie. Préviens-moi quand tu es libre, et si j'ai rien de prévu alors on pourra se voir !
Ce n'était pas très amical de sa part de lui annoncer cela, mais il ne savait pas ce que Paradise lui réservait à l'avenir. Et puis, il y avait aussi Nathalie, qui allait peut-être exiger plus de lui qu'il ne pouvait lui offrir. Si c'était le cas, alors il prendrait un repas avec lui où il profiterait de l'occasion pour lui expliquer qu'il était trop attaché à une autre pour lui céder.
- On se fera ça très vite. Promit-il ; Et peut-être pas un midi ! On aura bien l'occasion de se voir un soir, non ?
Sarah ne répondit pas, mais Guillaume lut son ravissement dans le sourire qu'elle lui montra. Puis elle le laissa seul, et Guillaume se décida à rentrer lui aussi chez lui. Il était particulièrement heureux de voir que personne n'avait remarqué quoi que ce soit concernant sa petite séance avec Nathalie, et rentra chez lui avec des milliers de promesses en tête.
Le soir arriva. Il prit un repas frugal mais délicieux. Il adorait se faire de petits plats cuisinés, qu'il prenait autant de plaisir à cuisiner qu'à engloutir. Il n'avait même pas envie de regarder la télé, car il était épuisé par la nuit que Stéphanie lui avait fait passé la veille au soir.
La sonnerie de la porte d'entrée retentit alors. Il se retrouva soudain paralysé. Il était déjà en pyjama, et il fallait que l'on sonne à sa porte ? Et bien entendu, il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait venir sonner chez lui à une telle heure, et toujours sans prévenir. Et ce jour-là, bien entendu. Il fallait que Stéphanie vienne lui gâcher la seule journée qu'il avait eut depuis de ces deux dernières semaines en se sentant réellement bien, sans ressentir cette honte d'être sexuellement diminué, mis en esclavage.
Une nouvelle sonnerie retentit. Guillaume aurait pu jurer qu'elle été plus forte à cette seconde fois ! Il se précipita droit vers la porte, et ouvrit à une Stéphanie au sourire radieux, qui disparut pour faire place à la surprise devant ce pyjama bleu à rayure que portait Guillaume.
- Bah tu te couches à cette heure, toi, maintenant ? Lança-t-elle ; Bon, peu importe.
- Mais... bredouilla Guillaume, désarçonné ; Tu es venue hier ! Je t'attendais pas avant une semaine !
- Je n'ai jamais dit que je viendrai qu'une fois par semaine ! Bon, je vais faire vite, puisque tu allais dormir.
Elle entra donc, et Guillaume la regarda filer vers le séjour, et referma la porte derrière elle d'un geste las. Mais la porte résista. Il tourna les yeux et découvrit que quelqu'un bloquait la porte pour entrer à son tour. Stupéfait, Guillaume découvrit Nathalie.
- Salut Guillaume !
Stéphanie déposa un baiser sur le front de Guillaume, sans voix. Il restait immobile, dans le couloir, la porte à la main. Elle fit une moue amusée, puis la lui prit des mains pour la refermer elle-même.
- Tu vas finir par prendre froid, mon coeur !
- Eh, n'appelles pas mon Guigui ainsi ! Lança Stéphanie, rieuse.
Nathalie rejoignit Stéphanie sur le canapé, ce que fit ensuite Guillaume, la démarche machinale. Il arriva dans le séjour, et regarda les deux jeunes femmes qui lui souriaient.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Lâcha-t-il ;
- Cela veut dire que tu as réussit haut la main le premier test ! Répondit Stéphanie du tac au tac.
- Premier test ? Mais quel test ?
- C'est moi le test ! Lança Nathalie, se pointant du doigt ;
Guillaume sentit son coeur se serrer. Il avait du mal à comprendre, mais le peu qu'il arrivait à cerner de cette situation ne lui convenait pas du tout.
- Expliquez-vous !
- Je te l'ai dit hier. Expliqua Stéphanie ; Tu as formidablement bien encaissé cette première semaine. Moi j'ai mit plus de deux semaines à m'habi à vivre avec ce bracelet !
- Et moi, plus d'un mois !
Nathalie retira ses gants. A son poignet gauche, elle portait le même petit bracelet que Stéphanie et lui. Guillaume était sans voix, anéanti. Il s'était fait piéger.
- Paradise n'était pas chaud pour lancer déjà le premier test. Expliqua Stéphanie ; Mais je leur ai assuré que tu étais près, et je ne m'étais pas trompé.
- En quoi... consistait ce test ?
- A briser tes plus fortes réticences ! Expliqua Nathalie, à son tour ; Tu m'as fait l'amour dans ton bureau, sans même verrouiller la porte de ton bureau ! Je n'en reviens toujours pas !
- Et c'était bien ? Demanda Stéphanie, d'une voix qui trahissait une pointe de jalousie ;
- Si c'était bien ? Répondit Nathalie en lui agrippant le bras, et en lui faisant un air doucereux ; Oh oui c'était bien, il est génial ! J'ai jouis comme jamais, je t'assure !
- Mouais enfin, t'étais quand même bien là pour l'aiguiller un peu, non ? Tu lui as fait du rentre dedans, non ?
- Moi ? Mais bon ! C'est lui qui m'a sauté dessus, tu veux dire ! Il m'a complètement fait perdre mes moyens, et à la fin je lui aurai même vendu ma mère pour qu'il me fasse jouir !
Les deux jeunes femmes discutaient tranquillement, riant de bon chur comme si elles ne voyaient pas que Guillaume les écoutait. Elles ne semblaient même pas voir à quel point leur conversation était déplacée et parlait de cela comme si elles avaient parlé de linge de maison. Finalement, Stéphanie partit même dans un fou-rire.
- Tu l'as sucé ? S'exclama-t-elle ; Il t'a obligé à le sucer, TOI, qui a horreur de ça ? Toi, qui était là pour le tester LUI ??
- Je te jure ! Il était tellement doué que s'il l'avait exigé, j'aurais même tout avalé ! Jamais je ne m'étais sentie aussi excitée que cet après-midi !
- Tu m'as piégé, Nathalie ?
Cette dernière cessa de rire, tout comme Stéphanie, et tourna ses yeux vers Guillaume.
- En fait, je m'appelle Mathilde.
- Quoi ?
- Tu n'avais pas encore compris, Guillaume ?
Celui-ci ne comprenait en fait plus un mot...
- Non, tu es Nathalie, la meilleure amie de mon ex !
- Tu n'avais jamais vu Mathilde avant aujourd'hui, Guillaume ! Assura Stéphanie ; Elle s'est juste fait passer pour une ancienne connaissance à toi, pour faciliter la prise de contact !
Il ne l'avait jamais vu. Elle n'avait rien à voir avec Nathalie, cette fille qu'il avait connu quelques années auparavant. Elle l'avait juste utilisé pour savoir à quel point il était sous l'emprise de son bracelet, rien de plus. Mathilde se leva, et vint prendre Guillaume dans ses bras.
- Je sais, c'est difficile. Moi ils avaient envoyé un soi-disant ancien petit ami. Et le pire c'est que j'étais persuadé de la ressemblance. Mais ce n'est rien, tu as juste fait un pas de plus dans notre monde, c'est tout !
- De quoi tu te plains Mathilde ? Lança Stéphanie, un peu boudeuse ; Moi, ils m'ont envoyé un mec qui s'est fait passer pour un cousin ! Tu imagines ? J'ai été persuadé de m'être tapé mon cousin !
Elle se leva à son tour. Guillaume, lui, était toujours dans les bras de Mathilde. Etrangement, il se sentait extraordinairement bien. Il était furieux, mais pourtant il se sentait à l'aise dans les bras de cette jeune femme. Sans doute à cause du bracelet, de nouveau.
- Bien. Lança Stéphanie ; Nous allons te laisser te coucher, maintenant.
- C'est tout ? Lança-t-il, amer. Vous m'annoncer que j'ai été le plus con des imbéciles, puis vous me laisser seuls ?
- Si tu veux, je passe la nuit avec toi ! Fit Mathilde en lui faisant un clin dil coquin ; Tu veux ?
Il n'osa pas répondre. Elle semblait sérieuse. Derrière elle, bien que visiblement agacé, Stéphanie ne pipait mot. Finalement, Guillaume refusa l'offre.
- Il y aura d'autres tests ? Demanda-t-il ;
- Oui, bien entendu. Fit Stéphanie d'une voix qui se voulait professionnel ; Et des travaux pratiques.
- Des travaux pratiques ? S'étonna-t-il ;
- Oui, et on va commencer cette semaine. Rien de bien difficile, je te rassure.
Stéphanie s'approcha alors, et Mathilde s'écarta. Stéphanie posa sa main sur le pantalon de Guillaume, et malaxa le pénis à travers le tissu. Guillaume, bien entendu, se retrouva incapable de bouger, muet de désir. Stéphanie le regarda alors.
- Regarde-nous.
Stéphanie et Nathalie s'approchèrent alors l'une de l'autre, les regards pleins de tendresse. Guillaume était horrifié, obligé de regarder ce spectacle sans broncher.
- A partir de ce soir. Ordonna Stéphanie ; Tu reverras chaque nuit de ce que tu vas voir maintenant. Toutes sans exception, mais sans éjaculation.
Puis toutes deux commencèrent à s'embrasser. Les lèvres étaient tendres, et elles s'embrassaient tantôt du bout des lèvres, tantôt à pleines bouches, tantôt du bout des langues. Elles restèrent ainsi longuement dans les bras l'une de l'autre, s'embrassant langoureusement. Puis elles finirent par s'écarter l'une de l'autre, puis prirent congés de Guillaume.
Celui-ci verrouilla la porte, et resta interdit. Il s'était fait complètement manipulé. Il n'avait finalement qu'obéit à Paradise, et avait fait l'amour avec Mathilde en allant à l'encontre de tous ses principes habituels. Il l'avait presque violé dans son bureau - bien qu'il ignorait qu'elle n'avait en réalité attendit que ça. Il l'avait fait presque sous les yeux de tous, alors que n'importe qui aurait pu les surprendre. Même Sarah.
Guillaume se sentait plein de colère. Une fois encore, il avait connu un superbe orgasme, et Paradise le lui avait presque arraché. Pire : il lui en avait volé le mérite, puisqu'il découvrait finalement qu'il n'avait jamais été à l'origine de cette partie de jambes en l'air. Mais c'était sa faute. Il avait pêché par orgueil, il avait également trahit Sarah, qui n'attendait qu'un signe de sa part. Mais si Paradise avait gagné une manche, ce n'était pas le cas de la partie entière. Car il commençait à mieux connaître les habitudes de Paradise, son fonctionnement, et il pourrait très bientôt réunir toutes ses meilleures cartes et les abattre sous leurs yeux.
Il ne s'avouait pas vaincu...
à suivre...
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