Dompté Épisode 5
NdSafe : On m'a fait remarqué que c'étaient des phéromones qu'était sensé émettre Guillaume. Maintenant, ça me parait évident, mais il n'empêche que j'ai fait l'erreur dans le chapitre précédent, et je m'en excuse. La chose est désormais réparée dans ce nouveau chapitre. Bonne lecture.
La nuit fut longue pour Guillaume. Plus encore que d'habitude. Car non seulement il avait le droit à un nouveau spectacle des Mathilde et Stéphanie imaginaires, celles qui s'embrassaient sous ses yeux en permanence chaque nuit qu'il passait depuis plusieurs semaines, mais en plus il pouvait réellement faire la grasse matinée, en raison d'un jour de congé. De toute manière, depuis quelques temps, chaque nuit lui paraissait plus longue et savoureuse que la précédente.
Guillaume se réveilla une première fois à 11 heures. Il se réveilla et regarda l'heure à son radio-réveil, puis tenta de se retourner dans son lit. C'est là qu'il tomba nez-à-nez avec Mathilde. Elle était allongée à ses côtés, les cheveux en bataille sur son oreiller, et dormait paisiblement. Il resta là, interdit, à tenter de se rappeller ce qui avait amené la jeune femme ici. Puis la fatigue reprit le dessus. Il vit un large sourire se dessiner sur le visage endormie de la jeune femme, puis il sombra de nouveau dans le sommeil.
Lorsqu'il se réveilla de nouveau, il était 13 heures. Il tentait de se rendormir vainement depuis plusieurs minutes, mais la lumière qui parvenait dans la chambre de derrière les rideaux le maintenait réveillé. Il se résolut finalement à se lever et ouvrit les yeux. Et de nouveau, elle était là. Souriante, la tête posée sur ses mains jointes, elle le regardait en attendant vraisemblablement qu'il se réveille.
- Salut Guigui ! Finit-elle par lancer. Elle se pencha alors vers lui, et lui déposa un baiser sur le front. Il s'était un instant attendu à ce qu'elle l'embrasse sur les lèvres, et fut étonné - presque déçu - que ce ne soit pas le cas.
- Voyons, Guigui, on est pas en couple, je te rappelle ! Lui fit-elle remarquer, avant d'ajouter... Bien que c'est pas ce qu'on aurait cru hier soir. Bref...
Agacé, il la regarda se lever et quitter le lit. Elle était entièrement nue, et lui proposa de lui faire à manger afin, assura-t-elle, de le remercier de son hospitalité. Lui-même se leva, et réalisa qu'il était tout aussi nu. Il attendit d'être un peu plus habillé pour la rejoindre. Et contrairement à ce qu'il avait pensé, elle s'était également habillée de son côté.
- Alors ? Lança-t-il ; Est-ce que tu vas enfin m'expliquer pourquoi tu es là ?
- Bientôt, Guigui... bientôt !
Il arriva et découvrit que Mathilde avait dressé les couverts pour deux personnes. Une délicieuse odeur, qu'il n'arrivait pas à identifier mais qui contenait au moins de la tomate, provenait de la cuisine. Il s'installa à table, décidé à se laisser servir. Pas question qu'il l'aide alors qu'elle s'était imposée à lui ! Bon, c'est vrai qu'il n'avait pas cherché à la mettre dehors, et qu'elle n'avait pas été d'une si désagréable compagnie, mais elle restait pour lui liée à Paradise.
Elle arriva quelques minutes après avec un plat de haricot à la tomate qu'il avala avec avidité. Et pendant que lui se rassasiait, elle resta assise face à lui, à le contempler en souriant comme si le voir manger était la plus belle chose qui ne lui ai jamais été donnée de voir. Son repas fini, il reposa sa fourchette et la regarda à son tour, décidé à ne pas se laisser intimider par son attitude un brin provocante et désinvolte.
- Tu ne manges pas ?
- Je n'ai pas faim. Je rangerai les assiettes, si c'est ton soucis.
- Tu comptes m'expliquer ce que tu fais là, maintenant ?
- Qu'est-ce qu'il te fait dire que je ne suis pas là parce que j'ai envie d'être avec toi ?
- C'est le cas ?
Mathilde sourit de plus belle.
- C'est vrai. Murmura-t-elle en lui jetant son souffle brûlant dans les narines ; J'ai des choses à dire. Mais j'aurais pu te le dire hier, crois-moi. Si j'ai passé cette nuit avec toi, c'est que je le voulais bien.
Guillaume ne savait pas s'il devait la croire, mais cela n'avait plus la moindre importance, à présent. Avoir cette splendide jeune femme face à lui, les yeux dans les yeux, faisait naître en lui un désir qui, s'il ne lui était pas naturel, n'enlevait rien à son côté fantasmagorique. Et dans la mesure où il continuait à émettre des phéromones en doses massives, il devait maintenant en être de même pour son interlocutrice.
- Allez, viens. Minauda-t-elle en le dévorant des yeux ;
Guillaume se laissa entraîner par elle jusqu'à son lit. Il se sentait vaguement coupable de la voir contrainte de se plier à l'effet de ces fichues phéromones, mais elle avait de toute façon affirmé qu'elle adorait se laisser enivrer par ce désir que les phéromones faisaient naître en elle. Puis il la regarda, et il oublia toute culpabilité. A la vue de ces cheveux châtains, qu'elle avait plus court qu'à leur première rencontre puisqu'il lui tombaient maintenant juste sous les oreilles, à la vue également de cette silhouette élancée et provocante, il se dit qu'il aurait pu tomber bien plus mal.
Mathilde l'invita à s'allonger sur le lit, lui calla un oreiller sous la tête, puis l'enjamba sans ménagement afin de s'asseoir sur son ventre. Elle le regardait, les yeux pétillants de malice. Guillaume admira ces lèvres pulpeuses et sensuelles, ce visage fin. Et ces mains, qu'elle avait posé sur son t-shirt.
- J'ai ton consentement ? Demanda-t-elle ;
Guillaume la regarda, un peu désappointé. Pourquoi demandait-elle cela ?
- Je sais ce que tu penses. Mais il n'y a pas de piège. Ce n'est pas un test, et ton refus ou ton consentement n'influera en rien sur les décisions qui ont déjà été prise par Stéphanie.
Guillaume ne réagit pas, mais il nota qu'elle parlait de Stéphanie comme la seule détentrice des décisions à son sujet. Si cette phrase n'était pas calculée, c'était la confirmation qu'elles n'avaient pas menti : Mathilde n'était qu'un pion de Paradise, et n'était pas chargée de son évaluation, comme l'était Stéphanie. Tout au plus lui donnait-elle un coup de main, comme avec cette prétendue rencontre fortuite.
- Eh bien ? Demanda-t-elle ; Ai-je ton consentement ou pas ? Je te veux en pleine possession de tes actes.
- Je suis en pleine possession de mes MOYENS. Corrigea-t-il, avant d'ajouter, moqueur. Mais en ce qui concerne tes actes à toi !
Elle resta un instant silencieuse. Elle le regardait de cet air mi-intrigué, mi-ravie que Stéphanie et elle portait fréquemment sur lui depuis quelques semaines. Mais quand à en savoir la raison...
- Ne t'inquiète pas de mes pulsions à moi, je m'en charge très bien. Répondit-elle en lui faisant un sourire coquin ; Mais toi ? Tu es bien consentant, nous sommes d'accord ? Tu ne te sens pas par ton bracelet, par Paradise ? Ou même par Stéphanie ?
Guillaume n'osa pas répondre, s'autorisant un temps de réflexion. Stéphanie ? Non, il ne pensait même plus à elle. Paradise ? Il ne connaissait finalement pas Paradise, qui se résumait à ses yeux à ce bout de plastique qui était incrusté dans son poignet gauche.
- Je suis consentant. Le bracelet... enfin, je ne dis pas que ça va rester le cas, mais pour le moment le bracelet ne fausse pas mon jugement au point de me jeter de force dans ton lit. Bien évidemment, je sais que lorsque tu vas passer... aux choses sérieuses, le bracelet va prendre le pas sur ma raison. Mais...
Il hésita un instant.
- Ca ne me dérange pas. Cette excitation va attiser mes sens, augmenter mon plaisir et le tiens. Non, je me fiche de savoir que le bracelet va s'éveiller, et qu'il est même en train de le faire.
Effectivement, en prononçant ces mots, Guillaume sentait son bracelet envoyer ce feu brûlant qui, dans quelques instants, viendraient se loger dans son bassin. Mathilde sembla s'en rendre compte.
- Décris-moi ce que tu ressens. Vas-y, en direct.
- Le bracelet viens de lancer une décharge dans mon poignet, et je sens qu'il remonte le long de mon bras. Il arrive à mon épaule, et commence à... Il marqua un temps d'arrête, puis ajouta : Tu me promets, Mathilde, tu ne vas pas...?
- Rien de ce que tu me dis ne sortiras d'ici. Assura-t-elle ; Nous sommes seuls, et tu es à moi. Ca ne sera pas utilisé par Stéphanie contre toi, je le promet. Continue.
- La chaleur est dans mes côtes, ça redescend jusqu'à mon bassin, et... ça s'installe dans...
Il ne finit pas la phrase, et Mathilde sourit. Elle se cambra légèrement, et glissa sa main sur l'entrecuisse de Guillaume, un air amusé et ravi au visage. Elle la posa sur le tissu de son jean, et le caressa très délicatement.
- Ici ?
- Oui... murmurra-t-il. Guillaume sentait le plaisir envahir tout son être, mais paraissait pourtant étonnement lucide. Son sexe n'avait entamé son érection que lorsque Mathilde avait posé sa main dessus. Mais elle la retira, et reposa ses deux mains à plat sur le t-shirt de Guillaume.
Guillaume poussa un soupire de frustration, qui ne fit qu'accen l'air satisfait de Mathilde. De toute évidence, elle appréciait de le regarder se remplir d'excitation sous ses yeux. Elle glissa cependant ses mains sous son maillot, qu'elle remonta jusqu'en haut de son torse. Elle commença alors à caresser sa peau du bout de son index droits, très lentement.
- Tu aimes ce que tu ressens ?
- J'adore. Affirma-t-il, tandis que la fine caresse lui hérissait la peau ; Tu sais bien t'y prendre.
- Je pratique depuis longtemps. Tu sais, ça fait longtemps que j'avais envie de passer un peu de temps avec toi.
- Nous... avons eu ce temps, hier, non ?
Son érection était maintenant complètement retombée. Mais, la magie de son bracelet aidant, son excitation restait quant à elle aussi forte qu'auparavant. Le doigt de Mathilde faisait des va-et-vient entre la base de son cou et son nombril, en oscillant de temps à autres jusqu'aux côtes et sans omettre de passer de temps à autres sur la pointe de ses seins.
- Hier ? Non, tu nous as eu Stéphanie et moi. Mais je te voulais un peu seul, rien qu'à moi.
- Alors... je le suis. Dit-il d'une voix mielleuse.
Mathilde lui fit un large sourire.
- Alors ça, c'est adorable ! Ca mérite une récompense...
Elle se baissa un peu vers l'avant, et il aperçut un bref instant son décolletée, qui disparut aussitôt sous un nuage de cheveux. Il crut un instant qu'elle allait lui prendre le sexe en bouche, mais il était loin du compte. Au lieu de cela, elle se contenta de poser sa bouche sur son nombril et d'y déposer un baiser. Elle remonta tranquillement le long de son ventre, baiser après baiser, jusqu'à la base de son torse, qu'elle embrassa à son tour, jusqu'à atteindre son sein gauche. Cette fois, Guillaume protesta énergiquement, refusant ce baiser.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Lança Mathilde, en le regardant d'un oeil, entre deux mèches de cheveux ;
- Pas comme ça...
- Pas comme ça quoi ? Tu ne veux pas que je lèche ton sein, c'est ça ? Il n'y a que les hommes qui sont en droit de faire ça ? Il n'y a que les femmes à qui ont lèches les tétons ?
Il ne répondit pas. C'est effectivement ainsi qu'il voyait la chose, mais de la à le lui avouer.
- Allez, tais-toi et laisse-moi faire. Tu m'as assuré que tu étais à moi, non ?
Ses yeux disparurent de nouveau sous sa cascade de cheveux châtains, puis il sentit sa langue qui se posait sur son tétons, lui jetant une sensation presque électrique dans tous le corps. Il se rappela qu'il avait fait un rêve où, là-aussi, il avait appréciait la langue d'une jeune femme sur ses seins. Cette fois, ce n'était pourtant plus un rêve. Son dos se cambra convulsionnément sous les assauts de cette langue chaude et douce, qui faisait naître dans tout son ventre cette chaleur particulière de l'excitation qu'il croyait ne plus pouvoir ressentir sans l'aide de son bracelet. Puis la langue quitta son sein, alors que Mathilde se redressait. Elle le regarda alors, souriant de plus belle.
- Ca a l'air de te faire de l'effet. Remarqua-t-elle ;
Un peu gêné, il se força à lui rendre son sourire. C'était bien la première fois qu'une femme s'occupait ainsi de lui, s'affairait à faire monter le désir en lui non-pas dans l'espoir de se servir de ce désir pour se satisfaire, mais de toute évidence pour avoir le privilège d'admirer ce corps échauffé dont les sens s'éveillaient un à un.
- Tu vois, je t'ai à moi, maintenant. Je fais ce que je veux de toi. Je ne suis plus obligé de te partager ! Je ne critique pas Stéphanie, tu sais, loin de là. Elle est ma meilleure amie, depuis longtemps déjà. J'aime partager des moments forts avec elle, c'est d'ailleurs dans cette optique que je l'ai recommandée à Paradise. Mais parfois, on a envie de partager des moments en intimité. Juste... toi et moi.
Elle se pencha de nouveau vers Guillaume, et embrassa cette fois son bras droit. Ainsi penchée, sa poitrine collée à lui, elle exposait son dos dont le maillot commençait à descendre, dénudant légèrement ses hanches. Guillaume posa une main dessus, voulant la caresser lui aussi, mais elle lui prit doucement la main, et la reposa sur le lit, puis recommença à lui caresser le torse, sans cesser de lui lécher le bras, partant du bords de l'aisselle jusqu'au poignet, avant de remonter.
La main droite de Mathilde, qui continuait de caresser son ventre et son torse, maintenait le désir qui était né quelques instants, tandis qu'elle provoquait de sa langue un désir similaire dans son bras droit. A cet instant, Guillaume comprit ce qu'elle allait lui faire. Elle allait le chauffer petit à petit, membre après membre, en le regardant s'échauffer lentement. Il sourit alors. Au bout de quelques longues minutes de délices, Mathilde se redressa à nouveau, et regarda avec un plaisir non dissimulé le résultat de sa labeur. Elle resta ainsi quelques instants, assise sur Guillaume, à le dévorer des yeux tout en lui caressant les deux bras du bout de ses doigts.
- Tu étais donc amie avec Stéphanie avant de la proposer à Paradise ?
- Bien sûr. Je la connaissais depuis environ deux ans. Paradise m'a prit sous sa coupe, puis j'ai trouvé que Mathilde y serait à son élément. J'avais beaucoup d'affection pour elle, et je voulais qu'elle connaisse le même plaisir que j'ai connu à Paradise.
Elle se baissa de nouveau, mais dirigea cette fois ses lèvres sur les doigts de Guillaume. Elle commença par les embrasser doucement, puis glissa sa langue autour de chacun de ses doigts. Guillaume se concentra sur cette langue qui se glissait autour de ses doigts, caressait son index avant de retrouver son majeur dans cette bouche chaude et humide. Mathilde glissa sa main gauche le long de son torse, et la fit remonter jusqu'à son sein droit qu'elle parcourra du bout des doigts. Guillaume laissa échapper un faible gémissement.
- En tout cas, elle ne me connaissait pas avant de me conseiller à Paradise, moi. Susurra-t-il ;
Mathilde se redressa, et s'avança à quatre pattes sur lui, jusqu'à ce que son visage soit près du sien. Son souffle était chaud et envoûtant. Guillaume ne pouvait plus bouger, mais qu'importe : Mathilde approcha ses lèvres des siennes, et lui déposa un baiser sur les lèvres, qu'elle prolongea en un baiser langoureux. Guillaume sentit qu'elle faisait glisser sa main sous son pantalon, et écarta légèrement les jambes d'instinct. Le passage fut facile, et Mathilde lui prit le sexe en main, sous le pantalon, et la fit coulisser le long de son membre, créant une vague de plaisir et de désir cumulés à chaque mouvement.
- Stéphanie tient plus à toi que tu sembles le croire. Lui susurra-t-elle à l'oreille ; Sans ça, elle ne t'aurait jamais proposé à Paradise. Je peux te l'assurer.
Guillaume ne releva pas. Il préférait se laisser aller au plaisir qui montait en lui sous les yeux de Mathilde qui portait sur lui un regard plein d'avidité. Elle était toujours à quatre pattes au-dessus de lui, les jambes de part et d'autres de son buste, la main lui astiquant le sexe dans son pantalon. Il la regarda dans les yeux, et avança sa main droite vers le pantalon de la jeune femme, bien décidée à lui faire profiter à elle aussi du moment. Dans la position où elle se trouvait, elle laissait justement un large passage sous son ventre pour glisser une main, se que fit sans hésitation Guillaume afin d'atteindre son sexe, sans même s'attarder sur son slip.
- Tu ne croyais pas que tu allais être la seule à travailler, quand même ?
- Montre-moi ce que tu sais faire de tes doigts, maintenant.
Il ne se le fit pas dire deux fois. Il s'attaqua directement au clitoris, sur lequel il commença un lent massage qu'il intensifia peu à peu. Le sourire sur les lèvres de Mathilde s'évanouit doucement, crispées qu'elles étaient sous une grimace de plaisir. Elle gardait la bouche ouverte, la respiration de plus en plus rapide, ce qui ne l'empêchait pas d'intensifier elle aussi la caresse qu'elle lui prodiguait.
- Lèche-moi, maintenant.
Guillaume se sentit fondre en entendant le ton implorant de Mathilde.
- Ensemble ?
- D'accord.
Mathilde se retourna, puis bascula sur le côté pour retirer son pantalon et son slip. Un instant après, elle lui présenta son bassin sous les yeux. A cette distance, son fessier paraissait gigantesque, mais ce qui l'impressionnait le plus c'était ce sexe qui semblait maintenant couvrir complètement son champ de vision. Tout à sa contemplation, Guillaume fut presque surpris de sentir Mathilde engouffrer son sexe jusqu'au fond de sa gorge. Il sentit une décharge de plaisir lui vriller le corps, et se braqua si violemment qu'il se retrouva le visage enfouit dans le sexe rosit et ruisselant de plaisir.
Un râle de la part de Mathilde l'encouragea à entamer de plus sérieux coups de langue, et il chercha à atteindre le clitoris sans pour autant dénigrer le reste. La tâche était d'autant plus difficile qu'il sentait son propre sexe se gorger de plaisir et s'approcher aussi lentement qu'inexorablement de l'orgasme. Il abandonna temporairement la partie, et se reposa sur le drap, savourant le plaisir de cette fellation en se contentant de caresser des doigts l'organe de plaisir de sa partenaire, sans oublier de savourer le spectacle qui s'offrait devant lui.
L'orgasme le frappa au bout de longues minutes, et son corps entier vibra à l'unisson avec la bouche de Mathilde qui ralentissait le mouvement tandis qu'elle recevait dans sa gorge de longues giclée de sa semence. Il sentit ensuite le plaisir s'évanouir, remplit par cette torpeur si familière. Mais Mathilde le rappela à l'ordre.
- Eh, à moi !!
Il redressa le visage vers le sexe toujours aussi humide de Mathilde, et commença à l'honorer comme il se devait. Soulagée de sa tâche, elle se laissa à son tour aller, guidée par la langue de Guillaume qui lui caressait tantôt le clitoris, tantôt les petites et grandes lèvres de son intimité. Il l'entendit pousser de faibles gémissements. Il sentit alors un mouvement provenant de la jeune femme, et il la vit du coin de lil empoigner son téléphone et composer un numéro, non sans se trémousser de plaisir.
- Allo, Steph ? Fit-elle au bout d'un moment, ce qui aurait pu faire rire Guillaume aux éclats s'il n'avait pas été en plein travail contre son sexe ; Tu devineras jamais ce que je suis en train de faire ! Tu sais pas ? Mmm... eh bien rien justement, j'ai fait jouir Guillaume comme une bienheureux, et maintenant il a la langue entre mes cuisses ! Il est... Mmm... il est bougrement doué en plus, le bougre ! Eh oui, je l'ai enfin à moi ! Quoi ? Mmm... Comment, toi aussi ? Avec qui ? Quoi ? Comment ça, tu es en train de te taper un Squale ? T'es dégueulasse, Stéph ! Mmm...
Ses gémissements, qui ponctuaient son monologue téléphonique, partit alors crescendo jusqu'à ce que l'orgasme la foudroie en plein chant, tandis que son bassin était prit de spasme frénétique si fort que Guillaume fut de s'agripper à elle pour lui porter l'estocade finale. Elle aussi resta cramponnée à son téléphone, ne l'éteignant que lorsque son cri de plaisir s'interrompit soudainement.
Les deux amants retombèrent essoufflés sur le lit. Mathilde, dans un effort qui sembla surhumain au vue de son visage torturé, se tourna une dernière fois pour venir se blottir dans les bras de Guillaume. Puis, silencieux, ils restèrent là immobiles à savourer le repos qui venait conclure leur lutte féroce. Plusieurs fois, Guillaume eut l'impression qu'il allait s'endormir. Mais finalement, cela n'arriva pas. La torpeur reposante le quitta avec autant de lenteur qu'elle était venue brusquement.
- Tu dis que Stéphanie m'apprécie ? Murmura Guillaume au bout d'un long silence ; En tout cas, ce n'est pas pour ça qu'elle m'a choisi, car je ne la connaissais que de ce soir-là. Mais où veux-tu en venir, au juste ?
Mathilde, toujours blottie dans le creux de son bras, ne répondit pas immédiatement. Il baissa les yeux, et la vit vaguement en train de réfléchir. Puis elle se décida à parler.
- Tu sais, tu as réussi les étapes de ton entrée à Paradise avec brio. Physiquement, émotionnellement et moralement, tu t'es très bien adapté à ce bracelet. Le problème, c'est ta morale, ou peut-être ton orgueil. Peut-être même les deux. Tu ne veux pas accepter que tu as été à entrer dans cette nouvelle vie, et que finalement elle te plait. Et comme c'est Stéphanie qui t'y as fait rentrer, tu la rends responsable de tes propres doutes. Au final, tu deviens de plus en plus désagréable avec elle.
Guillaume était mal à l'aise. Il s'attendait à beaucoup de chose, mais pas à ce que Mathilde lui fasse la morale ! Qu'essayait-elle de lui dire, en fin de compte ?
- Tu voudrais que je sois plus gentil avec Stéphanie, c'est bien ça ?
- Oui. Le mot que tu lui as laissé hier lui a fait réellement plaisir. Et finalement, tu ne lui as pas présenté d'excuses. Tu sais que tu agit mal avec elle, et tu t'es servit de ça pour tenter de la piéger. Ce n'est pas sympa, et je pense qu'elle ne doit pas le prendre très bien.
- C'est pour me dire cela que tu es restée ?
Mathilde roula sur le côté, et se retrouva sur le ventre. Elle leva des yeux chaleureux vers Guillaume.
- Oui. Je pense que tu devrais accepter les changements qui sont intervenus dans ta vie, et ne pas blâmer Stéphanie.
Guillaume soupira. Mathilde disait vrai, il rendait Stéphanie responsables de ses propres échecs. Il tentait de s'échapper de Paradise, mais au final chaque tentative d'en sortir ne faisait que resserrer leur emprise sur lui. Et son plus gros problème, c'était effectivement qu'il commençait à prendre goût à cette vie. Après tout, il n'avait jamais eu une vie aussi trépidante qu'aujourd'hui, et il n'avait jamais cru possible d'avoir une vie sexuelle aussi mouvementée.
- Je... tâcherai d'y penser. Lâcha-t-il enfin ;
- A la bonne heure !
Elle se déplaça de nouveau, et grimpa sur Guillaume. Etonné, il se demanda si elle avait l'intention de repartir par une partie de galipettes. Mais elle se contenta de s'asseoir sur lui.
- Bon, il y a autre chose, maintenant.
- Quoi donc ?
- Eh bien... l'étape suivante. J'ai demandé à Stéphanie de me laisser le soin de te la décrire, puisque j'avais l'intention de rester.
- Attends... tu avais l'intention de rester depuis le début ? Mais... qu'as-tu dit à Stéphanie ?
- Rien, juste que je voulais faire l'amour avec toi, et en tête à tête. Je n'ai pas menti, tu remarqueras.
- Et... cette nouvelle étape ?
- Depuis quelques semaines, tu émets en permanence des phéromones sexuelles en doses massive, tu le sais. Eh bien c'est fini. Les phéromones redeviennent normales, et les demoiselles cesseront de s'exciter à ta seule présence.
Elle poussa un soupire de déception qui fit sourire Guillaume.
- Au lieu de cela... tu pourras activer ces phéromones. Tu pourras déclencher une poussée de phéromones à volonté, et ainsi exciter les demoiselles comme il te plaira. Bien entendu, tu vas devoir apprendre à faire ça, alors ne désespère pas lors des tes premiers échecs, et entraîne-toi. En fait, ce n'est pas une vrai étape, mais plutôt l'absence d'étape qui caractérise cet apprentissage. La vrai prochaine étape, c'est pour bientôt, mais pour le moment, profite du moment présent.
Guillaume ne disait plus rien, stupéfait. Exciter les femmes à volonté ? Comme ça, juste par sa présence ? Garder les avantages de ces semaines de cauchemars qu'il venait de passer, mais pas les inconvénients ?
- Tu es sûre de toi, là ?
- Absolument.
- Et le reste du temps, je n'émettrai plus rien ? Plus de phéromones ?
- Plus aucune.
- Quand est-ce que ça commence ? Je veux dire... quand est-ce que je vais arrêter d'émettre ces fichues phéromones ?
- A partir... d'hier soir !
Guillaume écarquilla les yeux, surpris.
- Tu n'en émets plus depuis hier soir, lorsque Stéphanie est partie de chez toi. Un coup de fil à Paradise, et la fonction était désactivée. Maintenant, tu peux exciter qui tu veux à volonté !
- Mais... alors, quand nous avons fait l'amour, tu n'étais pas...
- J'étais terriblement excitée. Le coupa-t-elle ; Pas par les phéromones, mais par toi. J'attendais ce moment depuis notre première fois, à ton agence.
- Et je suppose que ton bracelet t'a pas mal aidé, aussi.
- Bien entendu, ça va de soi. Encore que je ne ressens plus les effets du bracelets depuis belle lurette. Alors crois-moi, c'est bel et bien toi qui m'a excitée, par nos bracelets !
Elle se pencha alors vers lui, et l'embrassa tendrement du bout des lèvres. Puis elle recula, et planta ses yeux dans les siens...
- Et que dirais-tu d'un bon bain brûlant ?
Guillaume sourit. Elle avait réellement l'intention de le dorloter. Elle quitta la pièce, et alla lui faire couler un bain. Il s'attendait à ce qu'elle l'y rejoigne, mais lorsqu'il entra dans la salle de bain, il s'y retrouva seul. Cela ne lui déplaisait pas. Il avait besoin de se retrouver seul, pour réfléchir.
L'eau était brûlante, mais Guillaume adorait ça. Il émet beaucoup ce frémissement lorsqu'il entrait dans l'eau, et adorait encore plus de savoir qu'il faudrait plus d'une heure et demi avant que l'eau soit trop froide pour qu'il puisse y rester. Il posa sa tête sur le bord de la baignoire et, les yeux clos, réfléchit à sa situation.
Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il était à Paradise. Combien, il n'aurait pas su le dire. Paradise avait eut un effet très néfaste : il l'avait éloigné de Sarah. Sans Paradise, ils seraient probablement en couple depuis longtemps. Autre point négatif, il pouvait devenir à tout moment l'esclave sexuel de Stéphanie. Cependant, elle n'avait pas fait ça depuis longtemps. Ce n'était au final qu'un moyen de pression qu'elle exerçait sur lui, mais sans en faire usage.
Maintenant, quels étaient les points positifs de sa nouvelle vie ? Tout d'abord, il avait fait plus l'amour pendant ces derniers mois que pendant le reste de ces dix dernières années. De plus, il devait bien avouer que son salaire avait eut droit à un vrai coup de pression depuis qu'il portait son bracelet. Pendant un temps, ses collègues avaient du travailler plus pour suivre son nouveau rythme, mais après le réaménagement de leur clientèle attitrée à chacun, ils n'avaient même plus à se forcer pour travailler mieux et plus vite. Etait-ce un vrai mieux, pour autant ? Il ne l'aurait pas juré.
Et puis il y avait Stéphanie et Mathilde. Mis à part leur appartenance à Paradise, il n'avait rien à leur reprocher. En fait, il devait bien avouer que leur compagnie était plutôt appréciable. Cependant, il restait un vrai mystère sur les circonstances de sa rencontre avec Mathilde. A ce moment-là, il la connaissait sous le nom Nathalie, une amie pour qui elle s'était fait passer. Mais comment avait-elle pu savoir toutes ces choses qu'elle lui avait dites pour qu'il puisse croire à ce mensonge ? D'où tenait-elle ces informations sur le cours qu'ils avaient suivis ensemble ? Et sur l'amie qu'ils avaient eu en commun ? Il aurait aimé pouvoir croire qu'elle avait tout inventé, comptant sur sa trop grande naïveté, mais il se rappelait bel et bien de tous ces détails. A moins que Paradise, pendant cette journée où ils lui avaient implanté son bracelet, ne lui ai soutiré tout ces renseignements ? Ou même qu'ils lui aient implantés de faux souvenirs ? La technologie de Paradise allait-elle jusque là ?
Guillaume plongea la tête dans l'eau. Se triturer ainsi les méninges, c'était bien le meilleur moyen de se donner la migraine. Plus calme, Guillaume se lava rapidement - il était loin d'être adepte de récurage minutieux - puis sorti de la salle de bain une fois ressuyé, une serviette autour de la taille. Il arriva dans la salle à manger, les cheveux encore humide, et chercha Mathilde des yeux. Elle n'était nulle part dans son champ de vision, mais avait laissé une feuille de papier sur la table.
\"Stéphanie passera peut-être demain soir, essaie de réfléchir à ce que je t'ai dit.
Je suis heureuse du temps que j'ai passé avec toi.
Affectueusement,
Mathilde.\"
Il resta quelques minutes à regarder la feuille. Décidément, les filles de chez Paradise étaient vraiment sans-gêne. Impossible de savoir quand elles viennent, ni quand elles repartent. Mais au moins, il avait presque rendez-vous avec Stéphanie le lendemain. Si rien de gravissime ne lui tomber dessus d'ici le lendemain, peut-être qu'elle aurait le droit à ces excuses et à ce minimum d'affection qu'il lui semblait maintenant qu'elle méritait.
Et en attendant le lendemain soir, allait-il rester chez lui, devant la télé ? La réponse s'imposa à lui sans difficulté : il n'émettait plus aucune phéromone, selon les dires de Mathilde. Il était donc temps de renouer avec Sarah. Il lui passa donc un coup de fil, et la jeune femme l'accueillit avec un chaleureux sourire qu'il entendit tant qu'il pouvait le voir en fermant les yeux. Après les salutations d'usages, il lui proposa d'aller dans un restaurant le lendemain. Le rendez-vous fut ainsi pris, et il raccrocha. La soirée s'écoula mornement, sans bouleversement, avec un dîner et une nuit de fantasme sans surprise.
***
Le réveil sonna le lendemain à 11:30. Nouvelle toilette rapide, puis Guillaume sauta dans son jean et dans une chemise saillante pour l'occasion, puis il sortit et se dirigea vers le restaurant dans lequel il avait rendez-vous. Un petit restaurant non-loin de chez lui, au prix un peu élevé mais à la qualité un cran supérieur de la brasserie dans laquelle il avait l'habitude de se rendre quotidiennement.
Sarah arriva devant le restaurant en même temps que lui. La voiture garée sur le parking du restaurant, elle avait du traverser la ville pour le rejoindre, contrairement à Guillaume. Il se rejoignirent devant la porte du restaurant, sans mot dire. Sarah allait lui faire les quatre bises, mais tout deux hésitèrent en se retrouvant face à face. Puis Guillaume regarda ces lèvres qui lui faisait face, et y déposa un baiser. Tout deux se regardèrent finalement, et se mirent à rire. Puis ils entrèrent dans le restaurant.
- Tu es parfois incompréhensible. Assura Sarah après avoir prit commande ; Je ne te parle pour ainsi dire plus depuis près de deux semaines, et ce n'est pas faute d'avoir essayé, puis soudain tu m'invites au resto et m'accueilles avec un baiser sur la bouche. Tu peux m'expliquer ?
- Ma vie actuelle... est en plein changement. Expliqua Guillaume en pesant ses mots ; Mon job me plait de plus en plus, et je dois me faire à ma nouvelle vie. Mais je tiens à ce que tu y restes présente.
Sarah rougit en entendant cet aveux. Elle était magnifique, et ce n'était pas uniquement dû à son maquillage subtile ou à son adorable tailleur rouge, ni même à son bustier timidement sexy. Elle était rayonnante, rieuse, et n'était plus du tout troublée par une libido déréglée, confirmant les propos de Mathilde.
- Je t'ai embrassé sans le vouloir, tu sais. Admit-il ; C'est venu naturellement, sans être prémédité. C'était risqué, quand j'y pense. Tu auras pu avoir un petit ami !
Il fut prit d'un doute.
- Tu n'as personne dans ta vie, au moins ?
- Mais non ! Répondit-elle en riant ; Tu crois que je suis du genre à embrasser un autre que celui qui est dans ma vie ?
- Je suppose que non.
Le serveur apporta alors les repas. Turbo vapeur pour Sarah, et entrecôte pour lui. Ni Sarah ni lui n'avaient pris d'entrée.
- Guillaume ? demanda-t-elle d'un air grave, entre deux bouchées ; Nous sommes en couple ou pas, maintenant ?
Guillaume hésita. Il ne lui avait pas déclaré sa flamme, et n'était pas sûr de vouloir le faire. Sa vie était difficile, depuis que Paradise en faisait partie, mais il ne voulait pas se séparer d'elle. Il sourit et acquiesça.
- Tu as réfléchit. Fit-elle en boudant un peu ; Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu allais dire non !
- En fait, j'ai voulu prendre une vrai décision, et pas répondre à la va-vite. Tu n'auras pas voulu d'un engagement à la légère, n'est-ce pas ?
- Non, bien sûr. Mais comment va réagir l'équipe ?
- On s'en fou, de l'équipe ! Tiens, d'ailleurs, comment es-tu rentrée à l'agence ?
Sarah était arrivée à l'agence un an après lui, et il avait bien entendu participé aux entretiens d'embauche, comme c'était la tradition dans cette petite société. Mais il avait tellement été subjugué par sa beauté qu'il n'avait pas tout retenu de son cursus, et un rappel était toujours utile, surtout qu'elle allait lui donner des détails, à présent.
Sarah avait suivit une scolarité commerciale, suivit de trois année dans une grande école de commerce. Ses parents étant clients de l'agence, elle n'avait eu aucun mal à obtenir un rendez-vous pour une embauche. Elle avoua n'avoir eu aucun mal à obtenir son diplôme à haute qualification, car elle avait de vrai facilité pour l'apprentissage. Et son entrée dans l'agence avait était aussi étonnamment facile que l'avait été son obtention de diplôme.
- Et toi ? Demanda Sarah ; D'où viens-tu ?
- Moi ? Etude de commerce, deux ans de spécialisation. Je ne suis pas aussi brillant que toi.
- Tu as le meilleur chiffre d'affaire de l'agence. Tu es brillant, tartuffe !
Les desserts arrivèrent tandis qu'ils parlaient des changements de l'agence. Mais le sujet fut vite écarté de la main de Guillaume, autant pour ne pas s'étaler sur sa responsabilité dans ces changements, même présenté comme un mieux par Sarah, que pour mieux connaître Sarah, jusque dans sa famille. Elle détailla ce point en entamant une poire Belle-Hélène, tandis que Guillaume mangeait une crème brûlée.
- Je suis l'aînée d'une famille de deux s. Ma sur est encore lycéenne, et veut devenir infirmière. Je lui souhaite tout le courage du monde.
- Et tes parents ?
- Ma mère est infirmière, et mon père est un médecin à la retraite. La médecine est la tradition familiale depuis longtemps, en fait. Je suis la seule à ne pas avoir respecté cette tradition.
- Et qu'est-ce qui t'a amené dans le commerce, alors ?
- Je ne supporte pas la vue .
- Ca te donne des vertiges ? C'est courant ça, ça serait passé...
- Non, ça me fait vomir. Je ne tourne pas de lil, je vomis instantanément, sans le moindre coup de semonce.
Guillaume ravala la boule qui venait de remonter dans sa gorge, et posa sa cuillère, ne désirant plus finir son dessert. Sarah s'excusa sans réussir à réprimer son rire, puis finit le sien. Guillaume demanda l'addition, supplia Sarah de le laisser la payer, et réalisa qu'il n'avait pas prit son portefeuille. Sarah paya donc l'addition, et partit dans un fou rire une fois qu'ils furent au dehors.
- C'est pas drôle ! Protestait Guillaume, honteux ; Je pensais que ce genre de chose n'arrivait qu'à la télévision, dans les vieilles séries américaines pour adolescent en mal d'humour !
- C'est un peu ce que tu es, tu sais. Un adolescent en mal d'amour. Non ?
Guillaume sourit.
- J'ai dit humour.
- Je sais. Dit-elle en lui prenant la main.
Il firent quelques pas, puis elle lui lâcha la main, en se mettant à rire.
- Excuse-moi... fit-elle ;
- Tu vas en revenir ? Lança-t-il ; Je t'avertis que je te rembourse quand on sera chez moi !
- Ce n'est pas ça. Avoua-t-elle ; C'est juste que ça m'a fait... bizarre de te serrer la main.
- Sympa !
Sarah l'emmena dans un bureau de tabac, où elle acheta un programme télé. En attendant qu'elle paie son achat, il se dirigea vers le rayon informatique où il regarda les revues nouvellement sorties. Y arriver ne fut pas chose aisée, en raison du nombre de personnes qui faisaient la queue devant la caisse. Et, tandis qu'il consultait les magazines, une jeune femme vint ajouter une revue dans les bacs, et s'excusa auprès de lui lorsqu'elle l'obligea à se déplacer pour ranger ladite revue. Il la détailla pendant qu'elle rangeait la revue. Elle portait une longue robe mauve sous lequel il put voir le soutien-gorge blanc lorsqu'elle tandis le bras pour réorganiser les revues en hauteur.
La jeune femme était séduisante, et ne lui accordait aucune attention. Il apprécia pourtant ce détail, sachant que l'avant-veille encore, elle aurait eu en sa présence une irrésistible envie de lui faire l'amour. Sa liberté lui était donc restituée. Restait à savoir ce qu'il en était de la promesse que lui avait faite Mathilde, autrement dit qu'il pourrait recréer ce désir irrésistible sur les femmes à volonté. Cette femme qui rangeait les journaux, par exemple, pourrait-il l'exciter sur commande ou pas ?
Il la regarda un instant, cherchant du regard à projeter sur elle une quelconque onde sexuelle. Bien entendu, elle ne bougea que pour s'éloigner de lui, et remettre en ordre les magazines qui se trouvaient un peu plus loin. Il regarda vers Sarah, mais elle était encore dans la file d'attente, à attendre son tour. Il se rapprocha de l'employée, feignant de revenir aux magazines qu'ils feuilletaient lorsqu'elle l'avait dérangé, et se concentra de nouveau. Il fixa ses pensées, sans même la regarder, mais cette fois-ci sur cette seule idée : ils voulaient qu'elle s'excite. Là, maintenant, il voulait qu'elle sente un désir incontrôlable la prendre, qu'elle est la soudaine envie de se jeter sur lui et de le déshabiller devant tout le monde.
La jeune employée resserra les jambes imperceptiblement. Elle baissa les bras, et regarda autour d'elle, visiblement troublée. Son regard se posa alors sur Guillaume, et elle eut un sourire gêné. Guillaume jugea qu'il était temps pour lui de quitter les lieux. Il reposa son magazine et quitta le magasin avant que la jeune femme ne puisse s'empêcher de faire quelque chose qui puisse provoquer son renvoi pour faute professionnelle.
Sarah le rejoignit quelques minutes plus tard, et s'excusa du temps à attendre. Il lui assura que cela ne l'avait pas gêné, et tout deux reprirent la route ensemble, marchant aux hasards des rues. La soirée s'annonçait plutôt bien, car il savait maintenant que ce que Mathilde lui avait dit était la vérité : le bracelet était parfaitement fonctionnel. Il se rappela alors d'un détail qu'il avait oublié jusqu'alors : Stéphanie, qui devait passer chez lui ce soir-là, et impossible de savoir à quelle heure. Mais il n'eut même pas le temps de s'en inquiéter, car Sarah résolut d'elle-même le problème.
- Ma voiture est encore près du restaurant, et je ne peux pas rester chez toi ce soir, ni même y passer. Je suis attendue.
- Pas de problème, inutile de te justifier ! Nous passerons chercher ta voiture, et je te paierai un autre restaurant en guise de remerciement, en m'assurant que l'addition soit plus chère que celle d'aujourd'hui !
Sarah rit de bon cur. Il lui assura alors qu'il la rembourserait dès le lendemain à l'agence.
- Pas la peine. Rétorqua-t-elle ; Cette idée d'addition très chère me plait beaucoup, et je compte bien retourner au resto avec toi avant la fin de la semaine. Que cela soit dit !
- Ok, je tiendrai parole.
L'heure était avancée, et il passèrent par un parc calme et reposant dans lequel ils purent se promener quelques instants avant de devoir repartir vers le véhicule de Sarah. Le parc était composé de nombreux arbres qui formaient un cercle autour d'une étendue d'eau transparente qui aurait été une vrai tentation s'il n'avait pas fait si frais. Assis au bord de l'eau, sur l'herbe malgré les bancs mis à disposition pour les promeneurs, Sarah et Guillaume restèrent silencieux, à savourer le silence et la compagnie de l'autre, sans mot dire. Ils s'embrassèrent langoureusement tandis qu'un canard violait la surface de l'eau.
- Je peux te demander quelque chose ? Fit-elle quand leurs lèvres se séparèrent ;
- Demande toujours...
- J'aimerais que nous nous séparions ici. Ne me raccompagne pas à ma voiture. J'ai passé un moment génial avec toi, et ce moment est vraiment magique, comme dans les films romantique que je regardais quand j'étais gamine.
Guillaume se mit à rire doucement.
- Ne brisons pas cet instant. Je veux garder cet endroit comme fin de ce souvenir, tu veux bien ?
- Bien entendu. Mais tu pars la première, alors.
Sarah pouffa de rire, puis acquiesça devant le visage sérieux et tendre de Guillaume. Ils échangèrent un dernier baiser, puis elle se leva et quitta le lieu tranquille, en prenant soin de prendre un chemin beaucoup plus long que celui de Sarah. Il avait réussit à organiser de vrais retrouvailles avec Sarah, et il en était ravi. Mais maintenant, il avait envie de baiser.
***
Guillaume entra dans le kiosque à journaux. L'endroit était aussi vide qu'il avait été bondé lorsqu'il était venu un peu plus tôt, avec Sarah. Il entra, et ne vit que la jeune employée qu'il avait vu un peu plus tôt, qui se trouvait dans la réserve du magasin.
- Le patron revient bientôt. Annonça-t-elle machinalement en revenant ; je peux vous aider ?
Elle le reconnut alors. Ses joues s'empourprèrent, et elle sourit, gênée. Il se dirigea alors vers elle, avec une seule pensée dans la tête, comme un ordre : qu'elle s'excite, qu'elle se mette à mouiller sur place sa culotte et qu'elle se fonde sur son corps, brûlante de désir.
La jeune femme ne parlait plus. Elle ne souriait même plus. Elle le regardait avec un regard mêlant crainte et désir - il reconnut ce dernier instantanément. Arrivée devant elle, il l'embrassa avec fougue, et glissa une main entre ses cuisses. Comme il s'y attendait, la jeune femme mouillait déjà abondamment. Elle n'était pas habituée à un tel traitement, contrairement à lui qui portait ce bracelet depuis plusieurs mois maintenant.
- On ne peut pas... gémissait-elle, sans grande conviction ; Il... va revenir dans moins d'un quart d'heure...
Un quart d'heure ? Guillaume fut bien d'admettre qu'ils n'auraient pas le temps de prendre sérieusement du plaisir en si peu de temps. Mais s'il pouvait provoquer cet état chez elle, il n'y avait qu'une façon de la calmer. il allait donc devoir s'occuper d'elle. Il s'approcha de son oreille...
- Ca prendra pas plus de cinq minutes, tu vas adorer.
Il commença à la masturber sans ménagements, sans même lui retirer sa culotte. Sa jeune inconnue se tenait à lui d'une main, et avait posée la gauche sur l'étagère de magazines. Elle gémissait de plus en plus fort, au rythme de ses assauts dans ses entrailles et de l'antre de son sexe. Il accéléra de plus belle, la laissant venir s'appuyer sur elle. S'il ne pouvait pas lui faire l'amour, faute de temps, il s'arrangerait au moins pour qu'elle garde de lui un souvenir impérissable.
Son heureuse victime se blottit finalement dans ses bras, parcourut des spasmes d'un orgasme bruyant qui fut probablement le plus violent qu'elle ait connu jusqu'à présent. Sa respiration finit par se calmer, et elle ravala sa salive. Elle leva des yeux médusés mais reconnaissants vers lui. A ce regard, Guillaume ne put s'empêcher d'être troublé. Il esquissa un vague sourire, et quitta les yeux précipitamment en se léchant les doigts.
Il arriva chez lui une bonne demi-heure après. Il avait le cur serré, à la fois abasourdit et hanté par ce regard que la jeune femme lui avait jeté. Etonné, mais pleins de gratitude pour lui avoir fait vivre sans rien demander en contrepartie cet instant d'intense plaisir. Il entra chez lui avec de nouveaux des questions pleins la tête, et ne fut même pas surpris de voir Stéphanie qui regardait tranquillement sa télévision.
- Je ne t'ai pas trop fait attendre, au moins ?
- Non, ça va. J'ai regardé un film. Le mot de Mathilde était encore là, et il semblait qu'elle t'ait laissé penser qu'il n'était pas certain que je vienne, alors que c'était un fait certains.
- Trois fois en trois jours ? T'es amoureuse ? Lança-t-il en allant se laver les mains dans la salle à manger.
Lorsqu'il revint la voir, il la vit qui le regardait avec un air médusé. Il regarda ses mains, et esquissa un sourire.
- J'ai fait une halte sur le trajet.
- ah... tu as déjà utilisé la nouvelle fonction du bracelet ?
- Tu ne le savais pas ? Dit-il dans un sourire ; Paradise ne sait donc pas tout ? Eh bien sache que j'ai fait ça gratuitement. J'ai donné du plaisir à une charmante jeune femme qui m'a parut ravie de ma venue.
Stéphanie sourit, et il s'approcha d'elle. Il comprenait bien son sourire. Il n'était plus agressif avec elle, et lui racontait sa journée avec calme, et même amusement.
- Je te dois des excuses, d'après ce qu'on m'a dit. Soupira-t-il ;
- Oh ! Fit Stéphanie, visiblement outrée ; Mathilde n'est quand même pas... elle a dit qu'elle voulait juste passer la nuit avec toi ! La saleté, je vais lui faire regretter ça...
- Ca va, ça va. L'interrompit Guillaume ; Tout va bien. Elle ne m'a pas fait la morale, elle m'a plutôt... mit face à moi-même. Elle m'a dit ce que je pensais sans vouloir l'admettre, elle m'a même pour ainsi dire psychanalysé.
Stéphanie le regardait maintenant avec attention, buvant ses paroles.
- J'ai mal prit mon entrée dans ce nouveau monde, et... cette nouvelle vie me fait peur. Paradise a bouleversé ma vie sentimentale, ma vie professionnelle, mes habitudes... tout... et toi, tu étais le symbole de cette perte de repère. Je veillerai à l'avenir à ne plus agir ainsi. Pardon.
Stéphanie baissa pour la première fois les yeux face à lui. Visiblement émue, elle se racla la gorge et se leva précipitamment, sans pouvoir cacher ses yeux humides.
- J'ai... quelque chose à te donner.
Elle était attendrissante. Elle s'était donc bel et bien attachée à lui, Mathilde avait dit vrai. Elle ne lui avait pas menti une seule fois, c'était un bon point pour elle. Mais comment Stéphanie avait-elle put s'attacher ainsi à lui ? Depuis sa première venue après l'apparition de ce bracelet, il n'avait eu de cesse d'être mal aimable avec elle, en permanence. Alors quand aurait-elle pu voir en lui quelque chose qui lui plaise ? Avant, il ne l'avait vu qu'une fois, ce soir où il pensait avoir pris rendez-vous avec une simple prostituée. Il ne l'avait jamais vu avant. Ou bien...
- Stéphanie, attends...
Elle se dirigeait vers son sac à main, ignorant son appel. Mais dans sa tête à lui, tout s'éclaircissait d'un coup, comme un nuage noir qui s'écartait pour laisser passer les rayons du soleil. D'un coup, il avait la réponse à tant de questions. Comment Stéphanie s'était ainsi attachée à lui, ces renseignements que Paradise, ou plutôt que Mathilde avait eu sur sa vie, sur son ex. La raison pour laquelle Stéphanie l'avait choisie pour Paradise dès leur premier rendez-vous, alors qu'elle n'était là que pour lui offrir ses services. Tout prenait maintenant un sens.
- Nathalie ?
Elle tourna les yeux et regarda Guillaume, bouche bée. Il se leva, sidéré de sa propre découverte, et s'approcha d'elle. Elle baissa les yeux de nouveau, pour la seconde fois depuis tant de mois, et pourtant pour la deuxième fois en moins de cinq minutes. Elle se mit à rougir, et ressemblait maintenant à une prit en faute.
- Nathalie, c'est toi, hein ? Fit-il sur un ton éclairé ;
Il attrapa des lunettes de soleil dans un tiroir de sa commode, lui remonta le visage du bout des doigts et les lui mit. Et il eut sa réponse. Les lunettes avaient disparues, les cheveux avaient changés de couleur, et la tenue vestimentaire étaient bouleversée. Mais c'était bien elle, Nathalie, cette jeune fille à lunettes qu'il avait connu sans presque jamais lui parler autrement que par l'intermédiaire de sa petite amie de l'époque. Aujourd'hui méconnaissable.
- Tu m'as reconnu immédiatement, n'est-ce pas ?
Elle acquiesça timidement, tandis qu'il lui ôtait les lunettes de soleil.
- Tu avais le béguin pour moi, Mathilde ne m'avait pas menti quand elle se faisait passer pour toi, n'est-ce pas ? C'est toi qui lui avait tout dit !
- Je pensais souvent à toi. Murmura-t-elle sur un ton infiniment éloigné de celui de Stéphanie ; Pas par amour, mais pas regret. Car je n'étais pas amoureuse de toi à proprement parlé, juste un béguin. Mais ce temps que tu as passé avec ma meilleure amie de l'époque a transformé ce béguin en l'un de mes plus grands regrets. Alors je voulais que tu sois enfin à moi.
- Tu voulais que je tombe amoureux de toi, c'est ça ?
Elle sourit, et recula. Elle était maintenant calme, et souriante.
- Tu m'as percée à jour ! S'exclama-t-elle, en écartant les bras d'un air supérieur ; Il fallait bien que ça arrive. Mais ce n'est jamais arrivé, et c'est peut-être pas plus mal.
- Nathalie...
- ...appelle moi Stéphanie. Le coupa-t-elle ; Nathalie, y'a que ma pauvre mère qui utilise encore ce nom ! J'ai moi-même changé de nom car Nathalie était le nom de ma grand-mère, une peste dont j'ai honte de porter le nom. J'ai changé d'état civil.
- Eh bien Stéphanie, alors, je suis heureux de te revoir. Tu aurais dû me dire immédiatement qui tu étais !
Elle sourit, puis brandit une enveloppe, qu'elle avait tiré de son sac.
- On aura le temps de fêter nos retrouvailles plus tard.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Guillaume ;
- Ouvre-la !
Il décacheta l'enveloppe, et lut la lettre. Il ne s'agissait en fait que d'un nom et d'une adresse, située dans un village voisin.
- Eh bien quoi ? C'est le prochain test ?
- Le dernier test, en quelque sorte. Tu as réussi tous les tests d'entrée à Paradise, tu fais maintenant partie de mes collègues. Ce soir à minuit, je perdrai le contrôle que je possédais sur toi. Les rêves que tu fais chaque nuit cesseront également, puisque tu es également près sur ce point. Depuis longtemps en fait, je te les ai laissé parce que tu semblais les adorer.
- Je... suis envoyé chez un client ?
Son cur se mit à battre plus fort dans sa poitrine. En cet instant de chaude retrouvaille et de pardon, il en avait oublié la fonction première de Paradise : une agence de prostitution.
- Pas chez n'importe quel client. Ils sont triés sur le volets. Plus tard, ce sera moins sélectif si tu le désires, mais pour l'heure, tu es envoyé chez une femme belle, intelligente, riche, et généreuse en pourboire. Une excellente affaire, je serais presque tentée de la garder pour moi. Mais Paradise me botterait les fesses si je faisais ça.
- Et si je refuse ?
- Sincèrement ?
Il jeta un regard décidé vers Stéphanie et acquiesça lentement du visage.
- Si tu refuses, nous t'enlevons le bracelet et nous disparaissons de ta vie.
Guillaume resta interdit à cette annonce.
- Le rendez-vous est demain soir, tu peux faire ton choix. Il est à 18 heures, tu as ta journée pour y réfléchir. Si tu n'es pas là-bas à 18 heures, nous viendrons chez toi et t'emmènerons dans une clinique spécialisé où nous t'ôterons ce bracelet. Il n'y a pas de piège, pas de test, juste un choix : tu restes, ou tu pars. Réfléchis bien à ta décision. Car tu prends un abonnement pour un an renouvelable tacitement.
Guillaume fixait la lettre où figurait l'adresse, prostré. Il ne dit plus un mot, et regarda Stéphanie se diriger vers la sortie, sans rien ajouter. Et à cet instant, il réalisa que c'était peut-être la dernière fois qu'il la voyait.
- Stéphanie.
Elle se tourna vers lui, et le regarda.
- Tu veux rester ici ? En... tout bien tout honneur...
Stéphanie eut un petit rire, puis prit un air faussement pensif.
- Je vais verrouiller la porte.
Guillaume baissa de nouveau les yeux sur ce bout de papier qu'il avait dans la main gauche. Il regarda également l'enveloppe, avec au dos un cadre contenant le mot PARADISE. Le choix était soudain d'une effrayante simplicité : partir. Ou rester.
à suivre...
NdSafe : Un private Joke s'est caché dans ce texte. Qui saura le trouver ? lol
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