Mieux Vaut Tôt Queutard_3
Cette histoire est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux et des phénomènes existants ne peut être que fortuite
Partie 3
Tout en continuant dobserver et découter Silvère Fastlann se présenter à elle, Sabrina se rappela les moments difficiles quelle avait vécus après avoir tourné la page Freddy. Elle se souvint avoir repris sa vie de célibataire avec, pendant quelques temps, un vague à lâme et lair triste. Elle avait aussi mis quelques distances avec Serena car, si elle reconnaissait quelle avait eu raison quant à la légèreté de son ex, elle lui en voulait davoir été si brutale dans sa manière de faire. Au fond, elle plaignait Rodolphe qui semblait être un mari aimant, loyal et attentionné et qui ne méritait surtout pas dêtre le cocu de service. Son amie parlait avec tellement de légèreté, voire dinsouciance, de ses coups de canif dans le contrat de mariage quelle en était toujours autant surprise.
Elle se rendit compte que Silvère était particulièrement doué et disposait dune facilité délocution assez rare. Il parlait avec aisance, sachant intelligemment jouer avec lattention de son auditoire. Elle se mis à penser à Lars, quelle avait connu un peu dans des circonstances assez similaires. Il était lavocat de plusieurs artistes engagés dans la plupart des festivals quelle dirigeait et venait la rencontrer pour négocier leur cachet et les conditions matérielles de leur participation.
Lars était un homme bien sous tout rapport. Serena, qui le connaissait, lui avait raconté sa jeunesse dans la banlieue pauvre de Bruxelles, sa mère veuve de bonne heure, qui avait travaillé dur pour lélever, lui et sa jeune sur autiste, pour leur payer des études convenables, elle, dans un centre spécialisé qui coûtait les yeux de la tête, et lui à luniversité de Liège. Il sétait souvent demandé sil ne devait pas mettre un terme à ses études pour pouvoir gagner sa vie et soutenir financièrement sa mère.
Il sétait présenté juste à lheure au restaurant, dans un superbe costume en alpaga bleu nuit et une chemise en soie blanche. Une fois assis, il lui offrit un petit paquet cadeau.
« Pour vous remercier pour cette charmante invitation. »
Elle défit la ficelle et déchira le papier et découvrit, à lintérieur dun adorable coffret en velours rouge, un vaporisateur de parfum design signé Courrège et à ses initiales.
« Mais vous êtes fou, il ne fallait pas. »
« Jespère ne pas vous avoir offensée. Je voulais vous témoigner ma gratitude et vous remercier pour ces merveilleux moments passés en votre compagnie. »
« Lars, vous me gênez. Sachez que jai moi aussi apprécié de vous avoir rencontré et davoir passé du temps avec vous. »
« Vous êtes une femme brillante Sabrina et intimidante. »
« Vous, intimidé ? »
« Ne vous moquez pas de moi je vous en prie. Oui, en dépit de ce que vous pouvez penser de moi, vous mintimidez. Vous avez une maîtrise parfaite de votre métier et vous êtes une grande professionnelle. Vous gérez vos affaires comme personne, sans jamais vous laisser impressionner, quel que soit votre interlocuteur.
« Taisez-vous, vous allez me faire rougir. »
« Je ne suis pas en train de vous flatter, croyez-moi. Jai un immense respect pour la femme daffaires, intraitable, incorrompable et déterminée que vous êtes. Mais jai aussi beaucoup dattirance pour la femme raffinée, distinguée, élégante et belle que vous êtes dans lintimité. »
« Je sais ce que vous êtes en train dessayer de faire, le savez-vous ? Vous êtes en train de mattirer dans vos filets. »
« Je ne suis quun homme Sabrina. Je fais avec mes armes. Je sais parfaitement que je ne suis pas un canon de beauté, alors je fais avec ce que jai. Vous me plaisez infiniment, et cest ma façon de vous le faire savoir. »
« La beauté ne fait pas tout Lars, loin sen faut. Vous avez beaucoup de charme, soyez-en persuadé, et il ma particulièrement touchée ce soir. »
Il se pencha vers elle pour lembrasser, mais elle posa un doigt sur sa bouche.
« Pardonnez-moi, mais je ne veux rien bousculer. Je sors dune relation qui sest très mal terminée et je ne veux rien précipiter. Apprenons à nous connaître voulez-vous ? »
« Mais bien entendu Sabrina, rien ne presse, nous avons tout le temps. »
Cest ainsi quils entamèrent une longue période de fréquentation innocente pendant laquelle la jeune femme observa son soupirant. Elle se rendit assez vite compte quil était doué dune facilité délocution assez rare et sen servait admirablement, quelle que soit la situation. Il savait observer ses interlocuteurs, deviner leurs points faibles et les surprendre avec un vocabulaire riche et varié, certes, mais jamais ampoulé ni précieux. Cet homme possédait le génie du discours et nétait jamais à court dargument. Il savait admirablement sadapter à toute situation et tirer profit de sa verve inépuisable. Il semblait avoir des connaissances dans tous les domaines et se sentait à laise où quil soit et avec qui il fut.
Elle prenait de plus en plus de plaisir en sa compagnie et lui proposait régulièrement des sorties en dehors de leur cercle professionnel.
Leur complicité grandissait au fil des jours et elle saperçut quelle était en train de tomber amoureuse. Elle sen confia un jour à Serena qui les avait présentés. Elles étaient en plein lèche vitrine par un bel après-midi.
« Tu comprends, je narrête pas de penser à lui. Jai tout fait pour retarder la venue de mes sentiments, mais jai dû me rendre à lévidence, il occupe de plus en plus mon esprit. »
« Je te comprends ma chérie. Lars est un homme très séduisant. Il nest pas vraiment beau, cest vrai, pas du tout le genre qui me ferait tomber raide dingue amoureuse, mais qui, certainement, saurait me charmer avec son bagou et son baratin. »
« Tu te trompes ma chérie, ce nest pas un baratineur. Il se sert de son éloquence, cest vrai, mais ce nest pas un homme à femme. Il a des sentiments pour moi, il me la avoué, mais il a compris que je nétais pas prête et, depuis, nous sommes devenus amis.
« Bien, je suis contente pour vous, mais, que comptes-tu faire maintenant ? »
« Je ne sais pas, je veux mieux le connaître pour être certaine de ne pas revivre une fois de plus une déconvenue amoureuse. »
« Tu veux que je te le teste ton Roméo ? »
« Surtout pas malheureuse. Dabord, nous ne sommes pas ensemble, ce nest, jusquà présent, quun ami. Ensuite, tu mas déjà fait le coup deux fois, et ça ma servi de leçon. Je suis une grande fille, capable de gérer ma vie sentimentale toute seule. »
« Comme tu voudras ma chérie. De toute façon je te le laisse, il nest pas pour moi. »
« Trop aimable. »
Au final, cette conversation faisait bien les affaires de Sabrina, car elle avait réussi à glisser à son amie quelle ne devait rien tenter avec son soupirant.
Elle aimait quil soit là quand elle avait une réunion dans laquelle il pouvait intervenir et savourait, souvent à lavance, les éléments quil mettait en avant pour abonder dans son sens et donner plus de poids à ce quelle avait déclaré. Elle aimait le suivre dans ses plaidoiries et lentendre exposer ses arguments et comprendre lossature de son discours. Elle adorait lécouter faire le panégyrique dun artiste, aborder sa biographie et en faire les louanges.
Elle aimait aussi le timbre de sa voix, clair mais profond, chargé de nuances métalliques lui donnant une résonnance qui séduisait loreille. Sil avait chanté, il aurait certainement été une basse tant sa voix venait des graves et ne grimpait jamais dans les aigus. Il charmait avec ses intonations très variées qui savaient pertinemment vous garder à lécoute et vous faire adhérer au propos.
Elle adorait par-dessus tout lorsquil lui mettait sa main sur la sienne pour capter son regard et, les yeux dans les yeux lui disait « si tu permets
». Et là, cétait lenvolée lyrique, le défoulement grammatical, loptimisation du vocabulaire, quel que soit le sujet, et, pour finir, cétait les regards appuyés, fixant, jouant de la prunelle pour accen, qui une illade, qui un clin dil, qui un haussement de sourcil.
Pour Sabrina, Lars était à la fois, un orateur, un philosophe, un sage, mais surtout et avant tout, un grand séducteur qui signorait.
Elle se rendit compte quil prenait de plus en plus de place dans sa vie et quelle ne pouvait plus se passer, non seulement de ses envolées orales, de sa voix chaleureuse, mais aussi de sa présence réconfortante et salutaire pour léquilibre de son quotidien. Elle devenait effectivement amoureuse et savait pertinemment quelle ne résisterait plus très longtemps à une telle attirance.
Elle se décida à sabandonner à lui, mais voulu, cette fois, faire les choses différemment. Elle linvita chez elle et tint, tout dabord, à sentretenir avec lui pour que les choses soient mises au point et quil sache ce quelle attendait dune relation avec lui.
« Lars, jai développé pour toi des sentiments qui vont bien au-delà de lamitié. Mais il faut que tu saches que jai été tellement déçue par les hommes que je ne veux plus me fourvoyer. Je ne veux plus être trahie et malheureuse. »
« Sabrina, je ne suis pas un homme à femme. Je suis lhomme dune seule femme. Cest certainement pour ça que je nai pas, avant toi, trouvé la bonne personne et ai été, moi aussi, plusieurs fois déçu. »
« Je veux un engagement réciproque, avec une honnêteté et une transparence qui permette une confiance permanente. »
« Je ne désire pas autre chose Sabrina et, je suis sûr que tu as, depuis longtemps, compris les sentiments que jéprouve pour toi. »
Elle se leva et se lova dans ses bras. Il lui caressa tendrement les cheveux, puis lui saisit le menton et redressa son visage. Ils sembrassèrent longuement, laissant leurs langues faire connaissance. Il mit fin au baiser et se mit à lui parler doucement tout en ponctuant ses phrases de bisous appuyés dans le cou, puis, descendant lentement, sur ses seins quil avait dénudés.
« Ça fait longtemps
Tellement longtemps
Que jattends
De te tenir
Dans mes bras
Je vais taimer
Comme aucun homme
Ne la fait
Avant moi. »
Il lamena, tout en continuant à lui parler et à baiser ses seins, jusquau canapé où il lallongea. Il lui retira sa jupe, puis ses chaussures, toujours en lui parlant et en embrassant délicatement les surfaces quil découvrait.
« Tu as un corps
De déesse
Tu es tellement belle
Cest merveilleux
Je voudrais
Passer ma vie
A embrasser
Tout ton corps. »
Sa bouche vint naturellement se poser sur son sexe et il investit la place en continuant dalterner les léchages et les paroles amoureuses.
« Jaime ton parfum
Il menivre
Jaime sucer
Ton petit
Bouton
Jaime mettre
Ma langue
Dans ta grotte. »
Sabrina ne pouvait détacher ses yeux de ce visage entre ses deux cuisses largement ouvertes. Cet homme était en train de la rendre folle. Elle narrêtait pas de gémir.
« Oui, continue, jaime tes caresses, jaime ta langue. Oui, là. »
Il introduisit un doigt dans son vagin tout en continuant de sucer son clitoris et en prononçant toujours quelques mots qui, il le sentait, laffolait complétement.
« Comme il est
Sensible
Et doux
Tu aimes que
Je le morde
légèrement
Ton odeur
Me plait
énormément. »
Il se redressa et elle sattaqua à la fermeture de son pantalon quelle jeta dans la pièce après lavoir retiré. Son caleçon suivi aussitôt après. Elle sempara de son sexe dressé et le caressa sur toute la longueur.
« Viens, viens en moi, je te veux en moi maintenant. »
Il se releva et guida son pénis jusquà ses grandes lèvres qui sécartèrent pour le laisser entrer.
« Tu me veux
En toi
Je vais entrer
Là, jy suis. »
Elle le sentit la pénétrer et émis un long gémissement.
Il lui prit le visage dans ses mains, lobligeant à le regarder pendant quil commençait à aller et venir en elle.
« Regarde-moi
Je veux que tu me voies
Te posséder
Je veux que
Tu te donnes
A moi
Comme jamais
Tu ne tes donnée. »
Il accéléra son rythme tout en la regardant et en lui parlant. Elle le fixait, hypnotisée et émettait des halètements syncopés et en rythme avec son allure.
« Oui
Je te sens bien
Continue
Je vais venir
Cest fort. »
Elle sentait son regard la pénétrer aussi profondément que son sexe.
« Serre-moi
Fort
Je te sens bien
Moi aussi
Tu me serres
Tellement bien
Je sens
Que nous allons
Jouir ensemble
Tous les deux. »
Il se ficha au fond delle et se libéra de plusieurs jets tout en criant sa jouissance. Sabrina sentit son corps se cambrer. Elle atteint lorgasme au moment de la première giclée et semporta dans un long cri.
« Ouiiiiiiiii. »
Ils retombèrent sur le canapé et il la pris dans ses bras.
« Jai rarement joui autant, tu es un amant merveilleux. »
« Jai adoré notre communion des corps et notre plaisir partagé. Tu es une maîtresse prodigieuse Sabrina et je suis, moi aussi, totalement amoureux de toi. »
Ils emménagèrent ensemble peu de temps après et entamèrent une relation qui parut fusionnelle à la jeune femme. Elle se sentait bien avec lui, navait pas besoin de longuement sexprimer pour avoir la certitude dêtre comprise. Il devançait ses envies, la journée, comme au lit et elle profitait pleinement de cet amour qui la ravissait.
« Eh bien ma belle, il y a longtemps que je ne tai vue aussi épanouie. »
« Je suis heureuse Serena, pleinement. Lars est un homme merveilleux et je me sens comblée, enfin. »
« Cest vrai quil est charmant, adorable et semble vraiment amoureux. Mais, au moins, es-tu sûre quil test fidèle ? »
« Oui ma chérie, celui-là, jai toujours eu le pressentiment quil nirait pas chercher ailleurs quand il aurait trouvé femme à son pied. »
« Fichtre, je tai rarement vue aussi sûre de toi. Me laisserais-tu tenter de te prouver que tu te trompes peut-être et que ton Rodrigo cache, au fond de lui, un séducteur patenté, capable de craquer si on le chatouille là où ça le gratouille ? »
« Ne cherche pas, je crois que je ne crains pas grand-chose avec Lars. Il nest pas du genre à mater le petit cul des bombasse, je crois quil nest pas ce genre de salopard. »
« Si tu le dis ma chérie, mais je serais toi, je me méfierais quand même. Parfois la tempête se cache derrière un vent léger. »
« Tu mas assez fait de tort comme ça Serena, ne tamuse plus à me jouer ton sale tour de putasse. »
« Oh, comme tu y vas. Rendez service et voilà comment on vous remercie.
Quelques temps après, Sabrina cherchait partout son diffuseur de parfum quelle avait, semble-t-il perdu. Elle appela Lars avant quil ne parte pour le tribunal dinstance de Liévin, plaider dans une affaire de vol dans des loges lors dun festival.
« Excuse-moi de te déranger, tu dois être sur la route mon chéri. Saurais-tu où jai pu laisser le diffuseur de parfum que tu mas offert ? »
« Je nen ai aucune idée. Si tu nas rien trouvé chez toi, va faire un saut chez moi et regarde dans les meubles de la salle de bain. Tu es distraite parfois et peux lavoir laissé là. »
« Merci, je vais y aller sans tarder. Sois prudent sur la route, à ce soir. »
Elle arriva chez lui et ouvrit avec sa clé. Elle commença à chercher dans la salle de bain quand le téléphone filaire sonna. Elle se garda bien de répondre nétant pas chez elle. Lappel arriva sur la messagerie, mais elle entendit le message laissé par le correspondant.
« Bonjour Maître, laudience est reportée au mois prochain, en raison dun souci de santé du procureur. Nous vous enverrons une nouvelle convocation. Nous allons vous joindre sur votre cellulaire. Bonne journée. »
Elle se dit quil ne tarderait pas. Et décida de lattendre chez lui. Elle entendit une nouvelle sonnerie et saperçut quil avait oublié son mobile sur un guéridon. Le même correspondant, comme dit dans le précédent appel, cherchait à le joindre sur son mobile.
Ennuyée par ce contretemps, elle pensa appeler directement le tribunal pour les prévenir de larrivée de lavocat qui ne pouvant être joint, allait arriver dans la matinée.
« Bonjour madame Van de Breugt, nayez aucune crainte, nous lavons déjà joint la semaine dernière, ce nétait quun rappel pour être certain quil sen souvenait. »
Sabrina sentit une chaleur lui monter au visage et la tête se mit à lui tourner. Elle sassit quelques instants, pour faire le point.
Elle se leva et sortit de lappartement. Comme un automate, elle reprit sa voiture et se rendit chez Serena. Elle avait besoin de parler à quelquun. Elle se gara à lextérieur et entra par le portillon. Elle se dirigeât vers la terrasse et trouva une des deux baies vitrées ouverte. Elle pénétra dans le salon et un bruit lui parvint, faible tout dabord, puis devenant plus perceptible au fur et à mesure quelle sapprochait de la porte de la chambre. Cétait un gémissement féminin couplé avec un murmure masculin. Elle ne comprenait que trop et ouvrit la porte avec fracas.
Là, sur le lit, Serena à quatre pattes était pénétrée en levrette par Lars qui, penché sur elle, lui murmurait à loreille.
« Espèce de salauds, fornicateur de merde. Tu croyais me tromper longtemps avec ton histoire de tribunal à Liévin ? »
Serena avait gardé la même position, le sourire éclatant aux lèvres, alors que Lars avait bondi hors du lit et pris sa chemise pour cacher ses parties intimes. Une fois de plus, elle nattendit pas quil se rhabillât.
« Tu passe chez moi ramasser tes affaires et tu disparaît sale queutard. »
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