Donne Lui Du Sexe 1/2
Je ne comprends pas tout de suite en découvrant le visage tout pâle de Victor, mon mari. Instinctivement jai peur quil fasse un malaise.
Cest quand je le vois me tendre mon portable que je réalise.
- Cest quoi ces SMS ?
Pas besoin de regarder, jai compris. Je suis prise de panique. Je ne suis pas femme à échapper à mes responsabilités. Je sais, jai fauté.
- Écoute-moi, je vais tout te dire.
Au fur et à mesure que je raconte, il pâlit de plus en plus au point de minquiéter ?
- Ça va ?
- Oui, oui, continue sil te plait.
Jai fait une grosse bêtise, je le sais bien. Un simple échange de textos avec un de nos amis communs, en couple aussi. Rien de grave pourtant.
Il mécoute et se met à trembler, le visage blafard.
Nous nétions pas amants avec Jean, mais je laimais bien, mais surtout lui sétait déclaré. Une passion. Même si cest idiot, je me suis laissée aller à fantasmer, à jouer, certaine de contrôler la situation. Je me sentais assez forte pour ne pas basculer. Vraiment ? Mais pouvait-on savoir ce quil serait advenu, sil navait pas découvert ces échanges ?
On sétait mis à flirter
avec des mots ! A commencer à faire des projets, sentraînant mutuellement dans un sens comme dans lautre. Je me suis sentie lhéroïne de « Sur la route de Madison », de Robert James Waller !
Mais, un seul texto surtout devait lui arracher le cur :
- « Jai envie de toi ! »
Je me rappelais très bien dans quelles circonstances je métais abandonnée à lui confier ce désir. Nous étions invités chez lui avec dautres amis et je lai vu me regarder à linsu de nos époux. Il avait un regard brillant, aimant. Je me suis sentie flattée. Alors
Quand jeus fini de parler, Victor est resté longtemps silencieux, meurtri, blessé par ce que je venais de lui dire et quil avait lu.
Je suis malheureuse de lui avoir fait bêtement du mal. Je laime, nous avons de beaux s, et ces sottises risquent de tout démolir.
Je suis une femme fidèle, encombrées de principes. Cette faute me culpabilise à lextrême, au point de tout tenter pour leffacer.
Langoisse me submerge quand il se lève et quitte la maison sans un mot.
Folle de panique je tente de le retenir. Rien ny fait. Jentends la voiture quitter la maison, celle de notre bonheur.
A partir de cet instant, jai décidé de tout faire pour me faire pardonner, le garder, le reconquérir. Mon mari, mon amour. Je ne mimaginais pas tenir autant à lui, ni ce que cela allait me coûter !
Le soir même je reçois un appel de sa maman. Il est là-bas. Ma belle-mère, même si elle ne fait guère plus que me tolérer, me respecte. Pour son fils. Elle annonce sans ambages, la couleur.
- Il est choqué. Jamais il navait imaginé que tu pouvais le tromper ! Moi non plus.
Je suis anéantie, je viens de recevoir une gifle !
- Mais, mamie, je ne lai pas trompé ! Juste quelques messages dégarement. Des mots ! Rien de physique ni de sentimental.
- Cest pareil me dit-elle. Lessentiel cest lintention, non ? Et là, cest très dur pour lui.
Ces paroles me bouleversent, je les comprends. Elle a raison.
- Sil vous plait, dites-lui que je laime et que voudrais quil rentre chez nous.
- Je vais essayer me dit-elle, avant de raccrocher.
La salope, je suis sûre quelle va en profiter pour garder son chéri près delle.
Je suis épuisée. Je ne me résous pas à le perdre.
Il ne rentre pas pour le dîner. Compatissant, son père menvoie un texto pour me dire quil reste dormir chez eux.
Si je suis rassurée, je nen suis pas moins malheureuse. Que faire ? Je lui ai dit toute la vérité et je me suis repenti. Je savais que la fidélité était une chose importante pour lui comme pour moi, dans notre couple. Il na jamais dérogé à ce principe.
« Moi non plus, mon amour », je lui crie à haute voix, seule dans notre chambre.
Je culpabilise, rongée par le remord car, au fond de moi, je sais très bien que jétais sincère, en envoyant ce SMS.
Il est presque minuit. Je narrive pas à mendormir. Je ressasse tous ces événements quand mon portable se met à vibrer.
Cest Emma, la femme de notre ami Jean. Mon soi-disant amant.
Elle est folle de rage à mon encontre, minsulte, me traite de tous les noms. Je narrive pas à savoir comment elle est au courant. Peu importe mais cet appel, dans létat desprit qui est le mien en ce moment, machève. Je meffondre en sanglots sans même raccrocher. Je lentends ricaner.
- Je ne vais pas en rester là ! Jespère quil va te virer. Salope !
Il me faut bien une demi heure pour que les sanglots cessent. Je réalise malgré tout que tout est bien disproportionné pour une faute si bénigne. Cela me donne soudain la force de vouloir lutter, de ne pas me résigner à le perdre. A nous perdre !
Complètement perdue, je téléphone à Edith, mon amie denfance. Elle me répond, paniquée avec une voix ensommeillée.
- Quest-ce qui tarrive ?
Je réalise seulement quil est deux heures du matin !
- Rien, ça va bien. Enfin non ! Victor vient de quitter la maison.
- Comment ça ?
- Il est tombé sur un échange de texto avec Jean.
- Avec toi ?
- Évidemment !
Je ne rends même pas compte que je lui parle sèchement.
- Chauds ?
- Un peu, enfin oui, un seul.
Mon amie reste silencieuse quelques secondes. Peut-être pour reprendre ses esprits ou se réveiller.
- Écoute mon conseil. Pour le récupérer, donne lui du sexe.
- Quoi ? Mais tes folle !
- Fait comme tu veux, moi jai récupéré Paul de cette manière quand il sest entiché dune jeunette. Je nai pas pardonné, mais il est là ! Bon, je vais me recoucher. Tiens-moi au courant.
Le retenir par la bite !
Le sexe, ce nest pas du tout mon truc. Ni le sien dailleurs ! Nous sommes des sentimentaux. Le sexe, certes fait partie de lAmour, mais nest pas lessentiel. Ni indispensable.
Et ce nétait pas non plus dans mon éducation, dans laquelle le plaisir charnel est réservé aux libertins et aux pervers.
Je passe une nuit blanche. Le lendemain, je consacre toute la matinée à essayer de le joindre, sans succès. Au bureau on me dit quil a pris sa journée sans donner dexplication.
Il finit enfin par mappeler à 18 heures pour me dire quil rentrait.
Le soir, je le trouve abattu et malheureux. Je ne métais pas imaginé que cela le ferait tant souffrir. Jimaginais soudain les conséquences si je venais à réellement le tromper !
Mes premiers mots sont pour lui dire combien je laimais. Que je navais pas vraiment trompé, même si le texto équivoque pouvait prêter à méprise.
- Oui jai eu envie de lui. Mais sans vouloir me disculper, il faut se remettre dans le contexte du moment pour donner son sens au mot envie. Je te supplie de me croire et considérer que ce nétait, quune fraction de seconde dégarement. Sans vraiment prendre la mesure des conséquences. Et surtout sans envisager plus que ce nétait !
- Je comprends, oui, me répond-t-il dune voix triste. Emma ma téléphoné pour te dénoncer.
- Oui, jimagine. Elle doit être également malheureuse non ?
- Oui, mais surtout revancharde. Elle ma demandé de nous voir, tu te rends compte ?
- Et ?
- Je lai envoyée paître. Il ny a que toi que jaime. Je le lui ai dit. Furieuse, elle ma raccroché au nez.
- Écoute, je veux me racheter. Au niveau de ma faute. Pas pour me blanchir, non, mais pour te prouver combien je taime et combien il est impossible que jen vienne à te tromper.
Alors que je dis ces paroles, celles de mon amie me reviennent en mémoire : « donne-lui du sexe »
- Écoute, tu ne veux pas aller au restaurant ce soir ? Cest moi qui invite. Tu choisis lendroit. Et je veux bien mettre cette robe très décolletée que tu mas offerte et que je ne veux mettre quà la maison, quand on est seuls.
Bingo ! Je vois dans son regard une petite lueur coquine. Il reste silencieux quelques secondes.
- Je ne veux pas tobliger ni profiter de la situation.
- Je le sais, mais cest moi qui en a envie. Envie de prendre en compte tes envies et désirs. Allez ! Fait la réservation, je vais mhabiller.
Je ne lui laisse pas le temps de réagir, que je suis déjà dans notre chambre. La robe marrive à mi-cuisses et met mes jambes en valeur. Comme mes seins. Plusieurs fois il ma reproché de ne pas assez les mettre en valeur. Il aime me voir désirable et pourquoi pas désirée, et moi, jai toujours négligé ses attentes. Quelle idiote !
Ce soir, des bas noirs auto-fixant et pas de soutien gorge, juste une petite culotte noire. Je ne vais pas être à laise mais cest peut-être, le prix de la reconquête.
Quand il maperçoit, il nest pas difficile de comprendre que ma tenue lui plait. Il me sourit ! Le premier sourire depuis hier.
- Tu es belle. Tu es sûre de vouloir sortir ? Je peux annuler.
- Non, au contraire. Jai une bêtise à me faire pardonner ! Et ne crois pas que cest calculé ou cauteleux. Jai simplement envie que nous soyons heureux ce soir. Tous les deux.
Il sapproche de moi et tendrement me vole un baiser.
- On ne parle plus de ces SMS, daccord ? Cest pardonné.
Je suis sur le point de me mettre à pleurer tant je suis heureuse.
Au restaurant ma tenue est remarquée quand il enlève mon manteau. Il constate comme moi les regards qui convergent vers nous. Je le sens fier, comme moi. Et même je crois discerner une once de lubricité dans son regard.
« Donne lui du sexe ». Je suis bien décidée à lui en donner.
Cest surprenant, à cet instant, je suis surprise de ressentir le même frisson quen écrivant ce maudit SMS, à lorigine de la crise de notre couple. Très vite jefface cette pensée malsaine pour me consacrer au plaisir de mon chéri.
Pendant le repas, je surprends plusieurs fois son regard dans mon décolleté. Et je le vois aussi parcourir la salle, comme pour repérer discrètement, je pense, déventuels voyeurs. Je suis heureuse de lintérêt que ma tenue provoque alentour. Et de son intérêt qui est nouveau.
Pourtant il ne fait aucune allusion à sa prospection. Je décide de le bousculer pour lencourager
- Tu me trouves belle ?
Ma question le surprend. Droit dans les yeux il me dit :
- Tu es splendide. Et je ne suis pas le seul à le penser.
Cette réponse me comble et en même temps me surprend.
- Ça te fait plaisir ?
- Ben oui. Cest la première fois que tu acceptes de la porter en public.
- La robe ?
- Oui ! Et tu nas pas mis de soutien gorge.
- Non ! Elle ne le supporte pas. Je peux te dire quelque chose ?
- Oui, bien sûr.
- Je me sens bien dans ma peau. Je viens de découvrir que cétait plaisant de sentir admirée. Par toi dabord et, pourquoi pas par des inconnus. Je te choque ?
- Pas du tout. Jaime bien même ! Dit-il en baissant les yeux.
- Je suis heureuse, Victor.
- Moi aussi. Tu es si belle. Je taime tellement. Tu mas fait si peur !
- On na pas dit de ne plus en parler ?
- Tu as raison.
On est en train de déguster le désert. Il me surprend à commander du champagne.
- Cest moi qui régale, précise-t-il. Toi le repas, moi livresse.
Je suis aux anges. Mon mari mest revenu. Je bénis mon amie. Une peu de sexe et il me revient. Mais que penser de mon ressenti, les seins nus et les regards sur moi ? Je me sens déstabilisée. Cest lui qui vient sans le savoir à mon secours.
- Et si je te demandais daller plus loin ? Me dit-il.
Cette phrase minterpelle.
- Plus loin ?
- Oui, enfin
men montrer un peu plus !
Je suis abasourdie. Cétait inespéré, hier encore. Sans hésiter, à ma propre grande surprise, je lui propose.
- Comme aller aux toilettes enlever ma petite culotte ?
Je le vois instantanément rougir. Quil est mignon ! Si pur et en même temps si naïf. Je laime. Je vois quil nose pas répondre, aussi sans attendre, je me lève. Il me regardé hébété.
- A tout de suite, lui dis-je.
Je suis fermement décidée à lui faire plaisir.
(à suivre)
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