Ma Première Turlute
Cela fait maintenant quatre ans, j'avais dix-sept ans à l'époque, et je gardais encore les contours lisses de l'enfance. Personne ne m'aurait donné plus de quatorze ans, chose que je comprenais pas, si je m'étais penché de plus près sur mon apparence, j'aurais sans doute remarqué mes joues encore trop rebondies pour mon âge, la rondeur de mon visage, ma petite taille. Physiquement, je n'étais ni maigre ni rond, mais mon corps s'était comme arrêté de grandir, faisant un pied-de-nez à la nature, privant ma peau de tout poil. Je ne m'étais jamais penché sur mon orientation sexuelle jusqu'à ce qu'un mec au bahut me fasse remarquer que j'avais un beau cul. Espagnol par mon père, j'avais néanmoins hérité de sa cambrure. Mes parents étant séparés, je vivais chez ma mère, libertine et peu regardante quant à la pudeur dont elle devait faire montre devant son fils. Un soir, je décidais de fuir ce climat oedipien, abandonnant ma mère aux bras de quelque type ramassé dans un bar miteux. Le mois de juin pointait seulement et les nuits étaient encore fraîches, je décidai de marcher un peu pour me réchauffer, mettant un maximum de distance entre moi et l'appart. Si j'avais l'air d'un gamin, je m'accoutrais également comme un gamin: en short et kickers, un flic aurait pu me demander ce que je faisais à déambuler dans la rue à minuit passée. Au bout d'une heure de marche non stop, je m'affalais sous un porche, en sueur. Bercé par la brise nocturne, je m'assoupis et fus tiré de ma torpeur par les phares d'une voiture. Pensant que le conducteur passerait son chemin, je ramenais mes genoux contre mon torse. C'est ainsi que je fus fort surpris qu'il vienne à ma rencontre.
- Tu as perdu ta clé ?
- Non.
En lui répondant, je me rendis compte qu'il était très jeune, peut-être vingt-cinq ans, brun avec des yeux réellement inquiets. Ce fut ce regard préoccupé qui me surprit le plus, je n'avais pas l'habitude que l'on s'en fasse pour moi.
- Mais tu dors dehors ?!
- On dirait bien que oui.
- Non, ça craint ici, viens chez moi.
J'hésitais : il avait entièrement raison, je n'avais pas choisi de fuguer dans le quartier le plus sûr mais d'un autre côté, je ne connaissais pas ce type. Je jetais un coup d'oeil à ma montre : deux heures du mat'. La perspective de passer la reste de la nuit sur le perron d'une porte fit sauter mes derniers doutes et je le suivis jusqu'à chez lui. En chemin, il se retournait fréquemment comme s'il avait peur que je m'en aille. Arrivés chez lui, il me tendit un pull.
- J'ai remarqué que tu avais froid.
Effectivement, j'avais la chair de poule sous mon t-shirt. Passant le pull noir évidemment trop grand pour moi, j'observais le petit appartement et avisai un lit dans lequel j'aurais adoré sauter sur-le-champ mais il s'enquit des raisons de ma fugue. Au détour d'une phrase, il ajouta:
- Quand même, un collégien ne devrait pas se retrouver à errer.
J'étais trop fatigué pour m'expliquer sur mon âge réel alors je le laissais parler en le détaillant. Il s'appelait Olivier. "Pas mal pour un vieux" me disais-je, considérant les plus de vingt ans comme les habitants d'un autre monde. Sa barbe négligée parcourait sa mâchoire carrée, plutôt grand (de mon point de vue) et joliment dessiné sous son débardeur. Voyant que je décrochais, il m'invita à squatter son lit, ajoutant "on va devoir dormir tous les deux, ça ne te gêne pas ?". Je savais qu'il aurait dormi par terre si je le lui avais demandé mais je ne voulais pas me montrer vache avec un mec aussi sympa. Je me retrouvai ainsi en caleçon, collé à un mec que je ne connaissais pas et j'en éprouvais une étrange sensation, à mi-chemin entre la gêne et l'excitation. Tournés chacun de notre côté, nous nous mîmes à parler d'amour, de ses conquêtes à lui (il venait de rompre avec sa copine), de mon inexpérience à moi, pour en venir précisément à mes doutes quant à ma sexualité. Il se tourna vers moi et, éclairé par quelques rayons de lune, je le vis froncer les sourcils.
- Mais quel âge as-tu?
Sans doute était-il étonné d'entendre ce qu'il prenait pour un parler d'homosexualité.
- Dix-sept ans.
Il ne répondit rien. Au lieu de ça, il me caressa le menton.
- T'as pas de barbe!
- Alors que toi... répondis-je en imitant son geste.
Nous avions envie de la même chose, je le sentais, même si j'étais trop pétrifié pour articuler quelque chose de cohérent. Je voyais que mon aspect juvénile le gênait. J'arrêtais de respirer et vins coller mes lèvres maladroites contre les siennes, chaudes et veloutées. Il prit rapidement les choses en main, plaquant une de ses mains derrière ma tête, donnant plus d'intensité à ce qui est à ce jour mon premier baiser. Les lèvres en feu, nous nous regardâmes, moi caressant timidement son torse d'adulte, bombé et poilu, lui parcourant mon petit corps comme si j'avais été en sucre. Presque incertain, j'embrassais un des ses tétons, le léchai, salivais dessus et le mordillais tandis qu'il se mettait à gémir, faisant vibrer son plexus. Mon membre à présent complètement raide dans mon caleçon vint buter contre sa cuisse. D'un seul mouvement, il me fit basculer sur le dos et me débarrassa de ce vêtement gênant, laissant ma queue se balancer sous ses yeux.
- Pas mal, ta bite! Rien à voir avec ta taille.
Etrange, j'avais toujours cru être défavorisé de ce côté-ci et découvrais alors que mon membre semblait appétissant. Je m'étais beaucoup masturbé mais Olivier était le premier à s'emparer de ma bite de cette façon, aussi puissamment. A plat ventre sur son lit, les draps épousant la courbe de ses fesses rebondies, il titilla mon gland de sa langue, frôlant ma verge de ses lèvres, l'embrassant avec douceur. Puis il se mit à me sucer. D'abord la verge, puis il descendit en faisant glisser un peu plus de chair dans sa bouche et remonta, pour recommencer à me pomper. Sa langue plaquait ma bite contre son palais, comprimant ma queue gonflée de plaisir. Salivant et lubrifiant, il avalait goulûment mon chibre de jeune puceau, changeant de cadence, malaxant mes couilles, s'arrêtant parfois pour me branler avec ardeur, ou le secouer sur sa langue humide.
- Ouais, j'avais remarqué! Répondis-je, encore essoufflé.
Nous nous endormîmes peu après et il me reconduisit chez moi le lendemain, en me tendant son numéro.
- Je sais que la situation est bizarre, mais on va y aller en douceur. Appelle-moi, ça me fera plaisir.
Je descendis de la voiture sans l'embrasser, avec la certitude que je l'appellerais le soir même.
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